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 (Eneko) wake me up

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(Eneko) wake me up _
MessageSujet: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptySam 14 Mai - 1:15

le vide, le silence, des voix, de temps en temps. des sons, des bruits. des mouvements. on te touche, mais tu ne peux pas réagir. on te questionne, mais tu ne peux pas répondre. tu es là, sans être là. tu es là, physiquement, mentalement, mais ton corps est comme déconnecté de ton esprit. alors tu divagues, tu écoutes, tu entends. simplement. « Elle a ... elle a besoin de toi. je ne voulais pas l'accepter, je ne voulais pas perdre ma petite princesse mais .. mais j'ai fais une terrible erreur. elle a besoin de toi Eneko. » tu n'arrives pas à déchiffrer la voix, ni même les mots, le sens de la phrase. ça ressemble à ta mère ? Solange ? t'en sais trop rien, tu ne peux pas y penser, y réfléchir, puisque tu t'en vas déjà, tu t'enfuis, vers d'autres pays. « je suis allée demander, ils ne peuvent rien faire ... il faut attendre, je sais que c'est dur, mais on est là aussi, pour te soutenir, pour la soutenir. tu as besoin de repos, tu devrais rentrer et dormir. je ne bougerai pas et te tiendrai au courant. » une autre voix s'élève, tu ne comprends pas. encore une fois. ça semble parler  de toi ? de fatigue ? d'attente. tu attends, tu attends. seulement. tu ne peux qu'attendre et te laisser bercer par les bras de Morphée et par les bips des machines qui retentissent, de temps à autres.  « je suis désolée, vraiment, pour ce que je t'ai fais mon fils, pour ce que je vous ai fais ... je suis sincèrement désolée je ... » tu n'entends pas le reste, tu t'en vas déjà trop loin. trop rapidement. encore une fois, tu es coupée de la réalité que tu tentes de retrouver. quoique .. pour quoi faire ? pourquoi revenir ? « ses constantes sont bonnes mais ... non, on ne sait pas pourquoi elle ne se réveille pas, on ne comprend pas non plus. je suis désolé Monsieur Deribay, nous ne pouvons pas en faire plus. » la voix résonne. c'est parce que tu ne veux pas forcément revenir, parce que tu ne peux pas forcément revenir, voilà pourquoi tu dors encore. profondément. tu ne fais que dormir après tout, où est le mal ? tu repas, une nouvelle fois. « Tu me manques Mao. » ton esprit s'éveille, lutte, comprend, s'anime. c'est lui ? c'est lui, forcément, tu ne pourrais pas te tromper. alors tu essaies, d'ouvrir les yeux, tu essaies, de sortir de ton sommeil mais rien n'y fait. non, rien, tu restes bloquée, tu forces. tu y mets toutes tes forces, mais tu n'y arrives pas, comme si tu ne pouvais pas. tu veux revenir, tu as besoin de revenir, tu dois revenir, mais rien n'y fais, tu es bloquée. tu es morte ? « encore quelques jours Gaël, je suis à l'hôpital, remplaces moi, j'ai confiance. » des mots, des supplications, des supplices. tu entends, tu ne comprends pas. mais tu entends. tu reconnais, à moitié, tu reconnais, les voix, tu les entends mais tu ne peux pas les comprendre, non, pour les comprendre, il faudrait que tu sortes de ton sommeil, que tu sortes de là, mais c'est presque impossible. tu n'as pas assez de force. tu paniques, tu as peur, et dès que tu commences à perdre tes moyens, tu te sens repartir, tu te sens partir et les laisser là, autour de toi, toutes ces voix qui t'entourent. tu les abandonnes.

la lumières t'éblouie un instant. tu clignes de yeux, plusieurs fois. tu n'arrives pas à déceler les formes, seule cette intense lumière t'attaque. t'oppresse. tu aimerais qu'elle disparaisse, qu'elle cesse de t'agresser, alors tu refermes tes yeux. tu vas pour repartir de nouveau, mais tu fais machine arrière. non, non, tu es là, tu es vivante, tu dois combattre, tu dois sortir. tes paupières s'ouvrent de nouveau et tu forces, pour comprendre, pour arriver à comprendre où tu es. la première personne que tu vois, c'est lui. Eneko. il est là, dans un fauteuil, paisiblement endormi. les yeux clos. qu'est-ce qu'il fait là ? tu ne te souviens de rien. tu as mal à la tête, affreusement mal. tu paniques quand tu ne reconnais pas la chambre, ta chambre, cette chambre. où est-ce que tu te trouves ? tu paniques, immédiatement, ce qui affole les machines. les bips retentissent plus fort.  « où est-ce que je suis ? » que tu arrives finalement à dire. tu ne reconnais pas ta voix. elle est différente, il y a quelque chose de différent.

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(Eneko) wake me up _
MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptySam 14 Mai - 2:24

Elle a besoin de moi. C’est Solange qui me dit ça… Je n’en reviens pas. Elle qui a si mauvaise estime de moi habituellement, qui souhaitait m’éloigner de Maona me dit que sa fille a besoin de moi. Est-ce dû au fait qu’elle sent qu’elle est en train de la perdre définitivement ? C’est une option que je ne peux envisager. Ca fait déjà deux semaines… Et je garde espoir, accueille les amis de Maona en me montrant fort. Ca fait deux semaines que j’ai laissé ma vie entre parenthèse pour me focaliser sur celle avec Maona, celle que je lui réserve. Deux semaines que je ne dors pas beaucoup, pris entre mes cauchemars, ce trou noir qui me poursuit et surtout la crainte de voir partir ma femme, comme notre bébé est parti le jour où les urgentistes ont pris la décision de la mettre dans le coma. C’est terrible de ne plus voir ce ventre arrondi, de toucher son petit ventre et de savoir qu’il n’y a plus rien. Je culpabilise, beaucoup. Louise me dit que je ne lui ai pas mis la bouteille dans sa main, mais c’est tout comme. Je l’y ai poussé en la repoussant, alors qu’elle me suppliait de lui redonner une nouvelle chance. J’ai le cœur serré, mais je me tiens debout face à Solange, face à son père qui est dans l’encadrement de la porte, face au mien qui pose une main sur mon épaule en me faisant savoir qu’ils sont là, que je peux aller me reposer, mais l’envie n’y est pas. Je ne vais pas pouvoir fermer les yeux si je sors d’ici. J’ai cependant besoin de prendre un peu l’air et de voir comment les travaux du chalet avancent. J’ai pris les premiers plans de Mao, trouvés dans ses affaires, j’ai complété, je n’ai fait que ça, bosser dessus et donner le tout à une bonne équipe qui font le nécessaire. Je les aide souvent, pour me sentir utile, pour faire quelque chose de mes mains, pour l’attendre, parce qu’elle va revenir, il ne peut en être autrement. Elle va revenir et les choses finiront par s’arranger. Je m’avance vers Maona, dépose un baiser sur son front, puis m’éclipse de la chambre, suivi de près du père de Maona qui m’interpelle. « Eneko ? » Je tourne la tête vers l’homme qui a l’air fatigué. Lui non plus n’a pas beaucoup dormi. « Je peux venir ? » « Bien sûr. » Il n’a pas encore vu ce qui se tramait à Iraty, mais ça avance très bien. La finalisation, l’installation des meubles, tout pourra se faire d’ici la semaine prochaine si tout se passe bien. Le père de Maona s’installe dans la voiture, entrouvre la bouche, mais je le devance en démarrant. « Je suis désolé. J’aurais dû empêcher ça. » J’aurais dû faire plus. J’aurais dû être là. Je n’aurais pas dû la repousser comme je l’ai fait. « Maona est une jeune femme merveilleuse, Eneko. Elle… Elle a fait des erreurs… » Est-ce qu’il parle de l’alcool ? De Nino ? Est-ce qu’elle lui a dit tout ça ? Est-ce qu’elle s’est confiée à ce sujet ? Ca ne m’étonnerait pas, Maona est proche de son père. J’acquiesce d’un signe de tête, conscient que ce qu’il me dit est vrai. « Elle les regrette, beaucoup, je le sais, elle… Elle tient tellement à vous. » « La réciproque est vraie. » Ca semble le rassurer. Il tourne la tête vers la fenêtre, puis ajoute : « Il faut lui pardonner Eneko, elle… Elle n’était pas elle-même. » « Vous n’avez pas besoin de me convaincre, je sais tout ça. Je sais. » Elle n’était pas bien dans sa peau, elle venait d’apprendre des choses qui la dépassaient. Je n’aime pas m’en rappeler, mais avec tout ce qui se passe… Ce n’est absolument rien comparé à la vie sans Maona. Je m’arrête face au chalet, fixe un ouvrier qui est en plein travail, perdu dans mes pensées. « Ne vous en faites pas. Je vais prendre soin de votre fille. Je ne l’abandonnerai pas. » Il tourne la tête vers moi et je crois voir un sourire apparaître, il est faible, mais il est bien là. « Venez, que je vous montre son nouveau chez elle. » Je lui fais signe de me suivre et fais les présentations avec les lieux. C’est tellement différent de la première fois où je l’ai vu, ça donne envie d’y vivre, d’y rester. Et dire que je l’ai eu pour une bouchée de pain tant il était dans un état catastrophique. Le propriétaire se demandait même s’il ne devait pas le détruire. S’il le voyait maintenant, il n’en reviendrait pas lui-même et le père de Maona non plus n’en revient pas. Elle va être bien ici. Elle va se sentir enfin chez elle.

Les heures passent et je suis de retour dans cette chambre d’hôpital. Solange, son père, tout le monde est parti. La nuit est tombée depuis plusieurs heures maintenant, la lune est pleine. Je m’approche de son lit sur lequel je me place et saisis sa main, décore celle-ci avec du vernis. Je lui ai fait une main en début de journée, c’est maintenant au tour de la seconde et bon sang que ça n’a pas été facile la première fois, mais je m’y suis fait. « J’aime ton naturel, mais si tu te voyais… Ca ne te plairait tellement pas. » Alors j’arrange un peu, à ma sauce et c’est aussi une manière de m’occuper, de prendre soin d’elle, de lui donner toute l’attention qu’elle mérite. Je laisse sécher, puis m’éclipse juste pour prendre un café et reviens m’asseoir sur le fauteuil. Le gobelet vide atterrit dans la poubelle à quelques mètres de moi et c’est à force de l’observer que mes yeux se ferment, sans que je ne puisse les retenir. La fatigue prend le dessus. Jusqu’à ce que j’entende des bruits, des bips. Mon cœur rate un battement, la panique me prend, je me redresse aussitôt, les yeux affolés cherchant Maona qui parle. Elle parle. J’ai les yeux ronds, le cœur battant, je ne réagis pas tout de suite, peut-être quelques secondes se passent avant que je me lève, m’approche vivement du lit pour me poser à ses côtés. Mes mains capturent son visage, mes pouces se placent sur ses lèvres, mes yeux partent à la recherche des siens. « Oh bon sang… » soufflé-je, en la prenant aussitôt dans mes bras. Je cale mon menton contre sa tête, puis la regarde de nouveau. « Tu m’as fait tellement peur ma chérie, tu m’as fait la frayeur de ma vie. Parle-moi. Parle-moi, je t’en prie. » J’ai besoin de l’entendre parler, d’entendre le son de sa voix, même si c’est pour dire des absurdités. « Serre-moi fort. » Parce que je suis en train de l’écraser moi aussi, parce que j’ai besoin de sentir ses bras autour de moi, me serrer, me montrer qu’elle est là, qu’elle va bien, qu’elle s’est vraiment réveillée, que ce n’est pas qu’un rêve.


Dernière édition par Eneko Deribay le Mar 24 Mai - 11:09, édité 1 fois
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(Eneko) wake me up _
MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptySam 14 Mai - 12:52

Ce n'était pas une intense lumière qui t'éblouissait, non, c'était seulement la lune. la pleine lune non ? tu n'arrives pas à distinguer correctement et tu t'en fichais. ta principale occupation était de savoir où tu étais, ce que tu faisais là. qu'est-ce que c'est que toutes ces machines sur lesquelles tu es reliée ? tu ne comprends absolument plus rien. deux mains encerclent ton visage, des pouces se perdent sur tes lèvres et deux intenses iris te guettent, te capturent. tu ne bouges pas. tu ne dis plus rien. Eneko. « Oh bon sang… » il te sert contre lui, quelques instants, avant de te reculer et retrouver ton regard. il semble si perturbé, si heureux aussi, alors que toi, t'es là, et tu en comprends absolument pas ce qu'il se trame. tu es perdue. « Tu m’as fait tellement peur ma chérie, tu m’as fait la frayeur de ma vie. Parle-moi. Parle-moi, je t’en prie. Serre-moi fort. » qu'il enchaîne alors qu'il te sert déjà fort dans ses bras. tu bouges ton bras, le droit, qui vient se perdre dans son dos et tu le sers, parce qu'il te le demande, parce que son soulagement pourrait presque être le tien, si seulement tu le comprenais. si seulement tu comprenais. « Eneko ... je ... où est-ce que je suis ? qu'est-ce qu'il se passe ? » trop de questionnements, puis tu n'as pas le temps de continuer à parler que la porte s'ouvre et que tu vois une femme entre. une infirmière. tu es à l'hôpital ? c'est ce que tu conclus, irrémédiablement. « qu'est-ce que j'ai fait ? » que tu murmures alors qu'Eneko s'écarte de toi. tu as peur. vraiment peur. « Madame Deribay, tout va bien, écoutez-moi, tout va bien. respirer. doucement. le médecin ne devrait pas tarder. je vais rester là, avec vous, je vais vous ausculter. dites-moi, de quoi vous souvenez vous ?» qu'elle te questionne, qu'elle parle, tout en s'approchant de toi. avec sa petite lampe, elle t'éblouit un à un tes yeux, vérifie ta tension, pendant que tu essaies de te souvenir.  « je ... je ne sais pas, je n'arrive pas, à me souvenir ... » que tu confies finalement. ça ne sert à rien, tu n'y arrives pas. « ce n'est rien, ça arrive, détendez-vous, vous savez qui vous êtes ? » tu hoches la tête. « et qui est cet homme ? » tu tournes la tête vers Eneko, tu croises son regard, il te semble brillant. « c'est mon mari. » que tu souffles doucement. bien sûr que tu te souviens de qui il est, c'est l'homme de ta vie, le futur père de ton enfant. évidemment que tu te souviens, tu ne comprends pas ses questions. ta main se pose sur ton ventre et tu te paralyses. immédiatement. tu presses, tu cherches, tu finis par appuyer, trop fort certainement. tu cherches le regard d'Eneko. tu respires fort, c'est saccadé, c'est rauque. la panique s'éprend de toi alors que c'est au tour d'un type d'entrer dans la pièce. tu ne dis rien, tu restes là. tu l'as perdu; il n'est plus là, tu ne le sens plus. tout te revient en pleine face. tu as bu. tu as craqué. tu as craqué. tu fermes tes petits yeux, tu gardes ta main sur ton ventre. « apparemment, il n'y a pas de perte de mémoire, une légère commotion, mais ses constantes sont bonnes. Elle s'est réveillée. » qu'elle finit par conclure alors que le médecin s'approche de ton lit. « très bien. Maona. vous avez fait un coma éthylique. nous avons du provoquer un coma pour vous préserver. on vous a sorti d'affaire, mais ... mais vous êtes restée dans le coma pendant deux semaines. » qu'il t'informe. un coma ... éthylique. tu avais bu, trop bu, tu ne t'en souviens pourtant pas, comme si tu faisais en sorte de ne pas t'en souvenir, comme si tu ne voulais pas t'en souvenir. « je ... je n'ai pas de souvenir je ... j'ai ... mon bébé ?» que tu rajoutes. c'est décousu, tu ne sais plus vraiment comment parler. « nous n'avons rien pu faire, je suis navré. vous avez besoin de repos, on va vous laisser. reposez vous.  » un regard compatissant, un sourire rassurant, mais tu ne l'es pas. tu tournes ton regard vers Eneko. il doit t'en vouloir, il doit te détester. tu sens les larmes qui coulent. il doit t'en vouloir comme tu t'en veux;  « je .. je suis désolée Eneko ... je suis désolée ... »

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(Eneko) wake me up _
MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptySam 14 Mai - 14:15

A contrecœur, je m’éloigne, laisse l’infirmière prendre en charge Maona. Elle a l’air si perdue… Un instant, j’aimerais prendre la relève, lui expliquer moi-même les évènements passés, mais je me retiens, laisse faire ceux qui ont bien plus d’expérience que moi, ceux qui ont les mots, qui ne sont pas brusques. Je ne la quitte pas des yeux, espère que sa mémoire fonctionnera, qu’il n’y aura aucun autre séquelle en plus. J’appréhende. Deux semaines dans le coma, à ne pas réagir, ce n’est pas anodin, alors j’angoisse. Un peu plus lors de mon identification et lorsque je la vois appuyer sa main sur son ventre. Elle va finir par comprendre. Je fais un pas vers elle, m’arrête. Le docteur prend la suite, lui informe de la situation. Je baisse les yeux sur le sol, le cœur lourd. J’ai accusé le coup ces dernières semaines, je ne me suis pas effondré une seule fois, j’ai gardé la tête haute… Mais c’est la première fois que j’entends des mots sur la perte du bébé. Je le savais, on n’avait pas besoin de me le confirmer, mais ça fait mal de le réaliser. Je me sens coupable de ce qui s’est passé, coupable d’avoir provoqué une nouvelle rechute. Quand ça arrive, ça me concerne toujours. « Je sais. » dis-je, aussitôt qu’elle s’excuse, en m’approchant du lit, alors que l’infirmière et le docteur s’éloignent, nous laissant seuls. « Moi aussi, je suis désolé. Terriblement. » Je prends son visage entre mes mains, efface ses larmes avec mes pouces, d’autres qui en roulent. Elles ne s’arrêtent plus de perler sur ses joues, mais je les embrasse, doucement, en fait disparaître certaines. « Je n’aurais pas dû te laisser partir. » A chaque fois que j’y repense, je me donne des claques pour me demander ce qui a bien pu me prendre pour ne pas la poursuivre alors qu’elle s’en allait. Je la sais fragile… Et je l’ai laissée s’en aller. Rien de tout ça ne se serait passé, elle n’aurait pas sombré, elle n’aurait pas perdu notre bébé… « J’ai tellement eu peur de te perdre. » Ca m’a provoqué une décharge, comme si j’avais besoin qu’une chose aussi grave arrive pour me rendre compte que je tenais à Maona plus que de raison, que je ne pourrais pas me relever si elle venait à m’échapper. Vivre avec elle dans les parages, c’est une chose, vivre sans elle, juste avec des souvenirs, non, je ne peux pas, impossible. Elle m’importe beaucoup trop. « Tes amis sont venus, tes parents aussi. Ils vont tellement être soulagés de te voir réveillée… Beaucoup tiennent à toi, Mao, beaucoup. Il ne faut plus que tu refasses ça, l’alcool. Je t’en prie. » Ca a fait des dégâts. Ca a failli être encore pire que tout. Si elle ne s’était pas réveillée… Ce n’est pas une option à laquelle j’aime penser. Et j’ai peur qu’elle rechute, encore une fois, qu’elle ne puisse plus se passer de cette chose qui lui a fait oublier bien des choses, qui lui a fait oublier mon comportement, ma distance, la fin de notre histoire. Elle a foncé dans ce qui lui semblait être la meilleure solution pour se sentir mieux, elle a choisi cette facilité qu’elle a combattue pendant des mois et je ne peux pas la laisser se détruire de nouveau. « Il faut que je prévienne tes proches, il faut que je les rassure, est-ce que… Est-ce que tu aimerais les voir ? Est-ce que tu souhaites voir tes amis ? Dis-moi de quoi tu as envie. » Si c’est autre chose, je peux tout à fait m’arranger. Si elle souhaite manger, boire de l’eau, ou un jus de fruits, ou tout simplement se reposer, tout me va, je ferai en fonction d’elle, de ses besoins.
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(Eneko) wake me up _
MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptySam 14 Mai - 14:41

« Je sais. Moi aussi, je suis désolé. Terriblement. » tu pleurs alors qu'il s'approche, tu pleurs alors qu'il s'avance vers toi, vers ton lit d'hôpital que tu ne supportes déjà plus. « tu .. tu n'as rien fait. » que tu essaies de dire, entre deux sanglots, tu suffoques. qu'est-ce qu'il raconte, il ne t'a rien fait, il n'a rien fait dans cette histoire, tu es l'unique responsable, la seule responsable. « Je n’aurais pas dû te laisser partir. » partir ? tu es partie ? tu as du mal à te souvenir exactement les faits. tu te souviens simplement de la peine, de la douleur, de la tristesse et du réconfort de ton alcool fétiche, du réconfort du liquide qui coulait dans ton organisme et qui s’imprégnait dans ton corps. alors tu es partie. tu es partie oui. tu te souviens, petit à petit ... il avait disparu, il était parti lui, puis revenu et ... et il ne voulait plus de toi. il ne pouvait plus vivre avec toi.  « J’ai tellement eu peur de te perdre. » un coma de deux semaines, tu es restée dans le coma pendant deux semaines. tu as du mal à t'en rendre compte, à le concevoir. deux semaines. c'est long. c'est certainement pour ça que tous tes muscles sont engourdis.« Tes amis sont venus, tes parents aussi. Ils vont tellement être soulagés de te voir réveillée… Beaucoup tiennent à toi, Mao, beaucoup. Il ne faut plus que tu refasses ça, l’alcool. Je t’en prie. » tu accuses le coup. qu'est-ce que tu as fait ... qu'est-ce qui t'es passé par la tête ? tu as fait peur à tout le monde, tu t'es ruinée, tu aurais pu y rester et en plus ... tu as perdu ton enfant. le petit être. tu l'as perdu. tu n'arrives pas encore à t'en rendre compte, malgré ce ventre qui est de nouveau plat. tu gardes le silence, tu ne dis pas un mot, parce que tu ne sais pas quoi dire. « Il faut que je prévienne tes proches, il faut que je les rassure, est-ce que… Est-ce que tu aimerais les voir ? Est-ce que tu souhaites voir tes amis ? Dis-moi de quoi tu as envie. » tu secoues la tête, négativement. tu ne veux pas les voir, tu ne peux pas les voir, pas maintenant, pas tout de suite, tu n'en as pas la force. « je .. préviens les, préviens les tous mais .. je ne peux pas les voir, pas tout de suite je ...  »  tu ne sais pas comment le dire, tu as l'impression d'être égoïste, d'être faible, d'être une lâche. ils sont venus te voir, se sont inquiétés et tu n'es même pas capable de les voir. « ce ... ce n'est pas que j'en ai pas envie .. » ça ne sert à rien de mentir, surtout à Eneko. ça ne sert à rien de lui mentir. « je ne peux pas. » que tu conclus finalement, en baissant doucement tes yeux, pourtant ta main trouve la sienne. tu viens entremêlés des doigts aux siens. « je suis partie. » que tu reprends. « c'est fini entre nous. » que tu rajoutes. s'il est là, c'est parce que vous êtes encore mariés aux yeux de la loi, c'est parce qu'il tient à toi, mais qu'il ne peut plus rien pour toi. il te l'a dit, clairement. « tu devrais partir. » et arrêter de s'inquiéter pour toi. il ne mérite pas une femme de ton genre. tu as tout foiré, une fois encore. « j'ai ... j'ai perdu ton enfant ... qu'est-ce que tu fais encore là Eneko ? qu'est-ce que tu fais ici ? pourquoi tu fais tout ça ? tu es ... tu es trop gentil ... il faut ... que tu partes, loin, loin de moi. » que tu reprends, en même temps que tes sanglots reviennent s'emparer de toi alors que ta main serre la sienne, comme si tout ce que tu voulais c'est qu'il reste. sa présence te donne bien trop d'espoir, l'espoir d'y croire; c'est mal. tu n'as pas fait attention, aux mots qu'il t'a dit, aux surnoms, qu'il a employé, à son implication. non, tu n'as pas fait attention.

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MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptySam 14 Mai - 15:48

« Bien sûr que si. » Je l’ai abandonnée. Je l’ai laissée, alors qu’elle avait besoin de moi, alors qu’elle me suppliait de nous laisser une chance, alors, bien sûr que j’ai fait quelque chose. Je l’ai poussée à rencontrer de nouveau ses démons, à se noyer dans leurs bras en échange d’un peu de bien-être, tout en sachant que ça n’allait être que temporaire, mais c’était mieux que rien. J’acquiesce d’un signe de tête, laissant de côté l’idée de les prévenir tout de suite. Ils peuvent encore attendre quelques minutes de plus, le temps que je la retrouve, que je stabilise un peu son état, parce qu’elle est au fond du gouffre, elle est malheureuse, je le sens dans son regard, dans sa façon de me parler, dans ses larmes qui ont pour objectif de former un lac autour de nous. « Je les préviendrai dans quelques minutes. » Avant je souhaite m’assurer que ma courte absence pourra être supportable. Pour moi, elle ne l’est pas. « Oui, tu es partie, parce que je t’ai poussée à le faire. » Elle se souvient. De ce qui s’est passé, des mots, des phrases que je lui ai soufflées, de notre histoire à laquelle je mettais une fin, un point final. Maona est partie, parce qu’elle ne pouvait plus rester dans la même pièce que moi, pas après tout ce que je lui avais dit. Mon cœur se resserre et l’évidence me frappe. Je pose mon attention sur nos doigts liés, caresse la paume de sa main avec mon pouce et la porte à mes lèvres pour y déposer un baiser sur le dessus. « Non. Non, je ne compte pas partir. » La perte de notre enfant, c’est douloureux, ça fait mal, j’y pense souvent, mais ce n’est rien comparé à ce que j’aurais pu perdre, ce n’est pas ce qui me fera tourner les talons. Ni Nino, finalement, parce que cette histoire qu’elle regrette, cette erreur… Ce n’est rien par rapport à tout ce que j’ai pu imaginer ces deux dernières semaines. « Je t’ai dit des choses… blessantes, douloureuses et je sais que… Que j’ai mis fin à notre histoire, mais… Mais j’aimerais les reprendre. Partir sur de nouvelles bases. Passer au-dessus de ce qui a pu se passer avec Nino… » Essayer de ne plus jamais revenir dessus, parce qu’on n’a pas besoin de ça, parce que ce n’est pas sain pour nous deux, parce qu’on a besoin de se stabiliser, ensemble. « Alors si tu veux bien de moi… Si tu veux bien me faire la promesse de ne plus jamais me tromper… » Je ne le supporterai pas deux fois. Aujourd’hui, je me sens capable de passer au-dessus, parce que son coma m’a fait un choc, ça m’a fait réagir. Mais pas deux fois. Je nous laisse cette chance… Et c’est effrayant quelque part, de me laisser de nouveau entre ses mains, mais si elle veut bien encore de moi, alors je peux prendre ce risque. « Si tu veux bien de moi, je peux reprendre ma place de mari, être bien plus à la hauteur… Etre à deux doigts de te perdre, ça m’a fait ouvrir les yeux. » Je resserre sa main, tendrement. J’ignore si elle acceptera, si elle me refusera ça et je pourrais le comprendre après tout ce que je lui ai dit, mais je ne me sens pas prêt à faire une croix sur nous, définitivement. « Est-ce que tu… tu as envie de moi, encore ? » De nous ? Je ne suis sûr de rien, même ses doigts serrés entre les miens ne m’aident pas à comprendre ce qui se passe dans sa tête. Je sais juste que là, je reste pour des bonnes raisons. Il n’y a plus aucune excuse autour. Je reste, parce que j’ai besoin d’elle.
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MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptySam 14 Mai - 16:08

« Je les préviendrai dans quelques minutes. » oui, c'est ça, juste quelques minutes, quelques minutes pour faire le point, pour comprendre ce qu'il vient de se passer, ce qu'il s'est passé mais aussi ce qu'il va se passer. tu as besoin de quelques minutes, pour retrouver tes esprits, pour affronter cette dure réalité. « Oui, tu es partie, parce que je t’ai poussée à le faire. » parce qu'il n'avait plus besoin de toi, parce qu'il ne voulait plus de toi. parce que tu n'avais plus le droit d'avoir de l'espoir, parce que tu n'avais plus le droit. parce qu'il était là, pour l'enfant, seulement l'enfant. maintenant qu'il n'est plus ... il va partir, il va juste s'éloigner et d'ici quelques jours tu recevras les papiers du divorces. simplement. tu sais que c'est ce qu'il va se passer.  « Non. Non, je ne compte pas partir. » tu ne le comprends pas. tu ne comprends pas ce qu'il veut dire. pourquoi est-ce qu'il ne part pas ? « je ... je ne comprends pas. » que tu répliques simplement, parce que tu as besoin qu'il parle plus, qu'il t'explique finalement. « Je t’ai dit des choses… blessantes, douloureuses et je sais que… Que j’ai mis fin à notre histoire, mais… Mais j’aimerais les reprendre. Partir sur de nouvelles bases. Passer au-dessus de ce qui a pu se passer avec Nino… » tu fermes les yeux quand il te parle de Nino. tu fermes les yeux quand il te parle, simplement. partir sur de nouvelles bases ? qu'est-ce qui a changé ? t'as envie oui, t'as envie de lui sauter au cou, mais tu restes là, silencieuse, parce que tu es juste subjuguée, choquée, interloquée par tout ce qu'il peut bien te dire. « Alors si tu veux bien de moi… Si tu veux bien me faire la promesse de ne plus jamais me tromper…  Si tu veux bien de moi, je peux reprendre ma place de mari, être bien plus à la hauteur… Etre à deux doigts de te perdre, ça m’a fait ouvrir les yeux.  Est-ce que tu… tu as envie de moi, encore ? » tes lèvres s'ouvrent, mais aucun son ne sort. tu n'arrives plus à parler. tu n'arrives plus à penser. tu n'arrives plus à rien parce qu'en cet instant tu arrives à être heureuse, un petit peu. tu arrives à chasser le manque de l'alcool qui s'est installé depuis ton réveil pour faire une place à cet espoir qu'il avait pourtant anéanti sans prendre de gant. « je .. » mais rien ne vient. tout ce que tu peux faire, c'est pressé sa main dans la tienne. « je t'aime. » que tu finis par répondre. aussi simplement que ça c'est. oui, c'est ça, aussi simplement. tu l'aimes, tu l'aimes, et tu l'aimes. c'est la vérité, la pure, la véritable. l'unique. tu sais que tu l'aimes, plus que quiconque sur cette terre. tu l'aimes tellement ... comment ne pourrais-tu pas lui sauter au cou ? comment pourrais-tu le rejeter ? tu ne peux pas le faire, parce que tu es dépendante de lui. de ses gestes. ses mots. son amour. ce qu'il est. « mais ... je ... ne fais pas ça parce que tu culpabilises, ou quelque chose de ce genre. ne me donne pas tout cet espoir, ces paroles, ces mots là. ne me fait pas ça, pas encore. je t'aime moi, tu es unique, l'unique dans mon coeur et je .. je ne recommencerai plus jamais, je ne te ferai plus jamais de mal mais ... ne m'en fais pas non plus. ne me dis pas ces choses là parce que tu regrettes que je sois retombée dans ... l'alcool. s'il te plaît.  » il n'a pas le droit de le faire parce que sans lui, tu es un déchet, tu ne veux pas qu'il se pense responsable, ou quoique ce soit, tu ne veux pas qu'il tente de nouveau parce qu'il culpabilise. « ce ...ce n'est pas ta faute, c'est la mienne. »
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MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptySam 14 Mai - 17:18

Trois mots. Ils sont forts, ils répondent pour tout le reste. Je l’écoute, sans broncher et ça me fait du bien de l’entendre me dire que je suis l’unique dans son cœur. Autrefois, je pensais que je ne l’étais pas, que je la partageais. C’était faux. Elle s’est seulement égarée à un moment et je n’ai pas su prendre le recul nécessaire, je n’ai pas réussi, on s’était engagé dans une relation rapidement et finalement, je n’ai pas réussi à réfléchir correctement à tout ce qui se déroulait sous mes yeux, comme une machine infernale impossible à arrêter quelques secondes. « Je ne te dis pas ces choses parce que je culpabilise. Je te dis ces choses, parce que je suis prêt à passer à autre chose, à repartir sur de nouvelles bases, à nous laisser une vraie chance de réussir. » Je caresse son visage avec tendresse et passe un bras autour de ses épaules, la ramène contre moi. Je m’allonge à ses côtés, cale ma tête contre le mur, puis remonte avec mes doigts sur sa peau, sur son bras. Je l’aime aussi, ce petit bout de femme. « Tu verras, tout ira mieux. Les choses vont s’arranger. Tu vas relever la tête. » L’alcool ne sera plus qu’un mauvais souvenir dans quelques mois. Tout ce par quoi on est passé le sera aussi. Ca nous aura rendu plus fort, ensemble. Je relève son visage avec mon index sous son menton et lui vole un baiser, avant de remettre quelques mèches de ses cheveux derrière son oreille. Elle est belle. Elle est magnifique. « J’ai tellement de choses à te montrer. » Tellement de choses à lui dire, aussi. Il s’est passé beaucoup de choses ces deux dernières semaines, elle serait surprise de les entendre, d’apprendre que Solange est restée à son chevet, qu’elle a dormir ici, aussi, qu’elle lui a parlé, qu’elle m’a parlé, à moi aussi, qu’elle s’est excusée de ne pas avoir été là pour moi, des paroles d’une mère pour son fils que j’ai eu beaucoup de difficulté à comprendre, à entendre, parce qu’elle revient lorsque je ne veux plus d’elle, mais je ne l’ai pas rejetée, pour Maona, parce qu’elles ont besoin l’une de l’autre, malgré tout ce qui a bien pu se passer entre elles, malgré toute la violence de leurs nombreuses confrontations. « Arrête, ne te sens pas coupable. Tu ne savais plus ce que tu faisais, tu… Tu t’es égarée. Ca va s’arranger. Tu vas t’en sortir. » dis-je, sûr de moi. J’espère plus que tout. Son manque d’alcool, j’espère le lui faire oublier, ne plus la faire replonger dedans, l’aider à se relever, à ne plus toucher un verre. « Je te promets que tu vas être heureuse. Que je vais me rattraper. » Ce ne sera plus comme avant, je serai bien plus présent. Je ne souhaite cependant pas lui donner d’illusion sur mon état actuel, alors je reprends : « Je te demanderai juste… d’être patiente avec moi. Ce n’est pas facile en ce moment. » Et je ne parle pas seulement de l’état de Maona, mais de tout le reste. De Cameron, de cette chose que je n’ai pas su lui dire, aussi d’Oihana avec qui ça ne va pas fort. Je peine à relever la tête, alors je me raccroche aux choses positives, à son réveil, à mes proches qui nous soutiennent, au travail, à ce chalet qui voit le bout. C’est tout ce que je peux faire pour rester fort. Ce n’est pas évident tous les jours. Les nuits sont pénibles. Les souvenirs qui veulent me revenir en pleine figure les rendent dures.
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MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptySam 14 Mai - 21:00

« Je ne te dis pas ces choses parce que je culpabilise. Je te dis ces choses, parce que je suis prêt à passer à autre chose, à repartir sur de nouvelles bases, à nous laisser une vraie chance de réussir. » tu as un faible sourire sur tes lèvres. tu es heureuse, vraiment, de ce qu'il te dit, mais c'est encore difficile, trop difficile de l'accepter. tu ne peux pas l'accepter aussi rapidement, parce que tu as peur de retomber, d'y croire, et de te prendre un poteau par la suite. mais tu souris, parce que ça te redonne de l'espoir. vraiment. il s'approche, te relève doucement et se faufile, là, tu te cales, contre lui. tu laisses ta tête se poser contre son torse et tu respires son odeur. « Tu verras, tout ira mieux. Les choses vont s’arranger. Tu vas relever la tête. » qu'il te dit, sûr de lui. qu'il t'encourage. tu vas pour lui répondre et tes lèvres trouvent les siennes ou l'inverse, il te vole un baiser, sagement, tout en laissant ses doigts parcourir ton avant bras. « j'espère. » oui, tu espères vraiment que tu vas réussir, que tu vas t'en sortir. il est là, alors tu as de l'espoir, parce que .. si tu t'étais réveillée et qu'il n'avait pas été là, tu ... tu aurais certainement était dans une autre optique, beaucoup plus sombre. « J’ai tellement de choses à te montrer. Arrête, ne te sens pas coupable. Tu ne savais plus ce que tu faisais, tu… Tu t’es égarée. Ca va s’arranger. Tu vas t’en sortir.  Je te promets que tu vas être heureuse. Que je vais me rattraper. Je te demanderai juste… d’être patiente avec moi. Ce n’est pas facile en ce moment. » tu lèves ton menton, tu lèves ta tête et tu l'observes. tu ne le perds pas des yeux pendant toutes ses paroles.  « je serai patiente.  » que tu lui affirmes simplement, tu vas essayer d'être patiente, si lui aussi se montre patient. tu ne lui dis pas encore, mais depuis que tu as ouvert les yeux, tu ressens ce manque de l'alcool, tu le ressens, il est là, il t'attend. il t'attend, tu ne lui dis pas, parce que tu ne crains rien, ici, dans cet hôpital. tu lui en feras part quand tu devras sortir d'ici. « ne t'inquiète pas, je serai patiente ... je te fais confiance, entièrement.  » que tu avoues tu lèves ta main vers son visage et tu t'arrêtes avant de le toucher. tu te perds sur tes ongles ... vernis. tu les observes, tu approches ta main. du rouge ? tu n'avais pas mis du rouge récemment. « je veux que tu me racontes tout ce que j'ai loupé ... je veux savoir qui est venu me voir. dis-moi tout. tout ce que j'ai manqué. raconte moi. » tu veux savoir, tout ce qu'il s'est passé pendant que tu étais là, sur ton lit d'hôpital. « comment je suis arrivée ... ici aussi, qu'est-ce qu'il m'est arrivé exactement ? je ... j'ai besoin de savoir tout ce que j'ai oublié. » que tu avoues, tu as besoin de savoir tout ce qu'il s'est passé. tu en as réellement besoin, pour penser à autre chose, finalement, ta main vient se poser contre sa joue. délicatement. « c'est Louise ou Camélia qui m'a vernis les ongles ? » que tu finis par lui demander, un léger sourire sur les lèvres alors que tu le regardes. tu ne te doutes absolument pas de la réponse qu'il va te sortir. vraiment pas. tout ce que tu veux savoir c'est tout. tout. absolument tout. « Ma mère ... Solange ? elle ... elle a dit quoi ? » que tu finis par demander, tu redoutes la dernière fois que tu l'avais vu, tu étais dans ce tribunal et elle t'en voulait, affreusement.
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MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptyDim 15 Mai - 16:45

Moi aussi, j’espère. Vraiment. Au fond de moi j’appréhende. La perte du bébé… C’est tellement horrible, pénible à vivre, que j’ai peur qu’elle sombre, que je ne lui suffise pas, de nouveau, mais je ne peux pas me permettre de lui transmettre mes craintes, elle n’a pas besoin de ça, plutôt d’un homme qui y croit à côté et je m’efforce d’y croire, de ne pas envisager une autre possibilité. Je vais l’aider à remonter la pente. « Je te remercie. » La seule solution que je trouve, c’est d’étouffer l’affaire, ne pas en parler avec une autre personne qu’Ariel. Ca semble tellement me dépasser… Maona a assez des problèmes actuels à gérer, elle n’a pas à gérer les miens en plus de ça. Ce serait trop. Je ne souhaite pas qu’elle ait une raison supplémentaire de se tourner vers l’alcool pour décompresser, comme je l’ai fait avec la cigarette qui est devenu ma meilleure amie. Il faut qu’elle relève la tête, qu’elle puisse se lever le matin et se dire que les choses s’améliorent. « Oh… » Y’a tellement de monde, tellement de choses qui se sont passées en deux semaines. J’essaie de remettre mes idées en place pour la guider au mieux, puis avant de me lancer, arbore un sourire. J’effleure son vernis de mes doigts et suis satisfait de les sentir aussi lisses. Je ne m’y connais pas, mais j’ai essayé de faire les choses correctement, pour ne pas que ce soit laid au final et ça semble être réussi puisqu’elle pense que c’est l’une de ses amies. Louise et Camélia doivent forcément s’appliquer, elles aussi. « Ni l’une ni l’autre. C’est moi. » Il fallait que je prenne soin d’elle, que je m’occupe, que je me sente surtout utile. « C’est ton ami. Dorian, c’est ça ? C’est lui qui t’a trouvée… Il ne m’a pas donné tous les détails. » Je n’étais certainement pas prêt à les entendre et il a dû le comprendre. « Il t’a trouve avec une bouteille à la main. » Ca me fait mal de me remémorer ça, de l’imaginer mal au point de s’effondrer avec un trop plein d’alcool dans son organisme. « Ton ami a appelé les urgences. » Il a fait ce qu’il fallait, il a été là. « Il y a Louise, Camélia, Gabriela, Cara… Florent. » Ca a été une surprise de le voir là, d’ailleurs et j’ai ensuite fait le rapprochement avec les messages que j’avais lu. « Nino est passé aussi. Tes parents. » Maona est bien entourée. Je suis sûr que j’en oublie, mais j’ai donné les noms des principaux. « Solange… » Je crois que c’était la plus grosse surprise. « C’est elle qui m’a contactée. Sur ta carte d’identité, tu as seulement ton nom de jeune fille… » Impossible de mettre la main sur son nom de mariée. Solange m’a donc contactée, elle aurait pu ne pas le faire… Pourtant c’est moi qu’elle a contacté en premier. « Elle tient à toi, Mao. Elle s’en voulait, terriblement, de tout ce qu’elle avait pu te faire. Elle a compris ses erreurs. Elle a dit qu’elle s’en voulait, qu’elle avait peur de te perdre, que tu lui échappes. Elle s’y est prise de la plus horribles des manières, mais elle a pété un plomb. Elle regrette, énormément. Elle m’a dit que tu avais besoin de moi… Elle… » Je prends une pause, en me remémorant ses dires. C’est étrange de repenser à ce qu’elle m’a dit, personnellement. « Elle s’est excusée auprès de moi. » Je ne lui ai pas pardonné, je ne lui pardonne toujours pas, surtout pas en ce moment. Je la tiens responsable de ce qui m’est arrivée, à elle, à mon père aussi, mais je ne l’ai pas montré. Mon père m’a soutenu, Solange n’avait pas besoin de plus de reproches de ma part alors que sa fille était au plus mal. Je caresse tendrement son épaule, dépose un baiser sur sa main que j’entrelace avec mes doigts. « Elle veut ton bonheur. Je ne pense pas qu’elle ira contre toi, maintenant. » Je crois même qu’elle peut s’en faire une alliée.
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MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptyDim 15 Mai - 17:04

il te remercie, alors que tu ne le mérites pas. tu aimerais tellement en faire plus pour lui, pour ce qu'il s'est passé dans sa vie, ces derniers jours, ce dont il ne veut pas parler. mais tu acceptes. tu vas lui laisser du temps. il regarde ta main, touche docilement tes ongles vernis avec un sourire aux lèvres. « Ni l’une ni l’autre. C’est moi. » qu'il confit finalement, et tu as un sourire aux lèvres qui se dessine, il est sincère, il est bien là, il est présent. «  toi ? tu ..  » tu réfléchis, à quoi dire, mais rien ne vient, alors prends sa main dans la tienne et tu viens poser un baiser sur le dos de sa main. il s'est occupé de toi, jusqu'à aller vernir tes ongles. c'est beau. c'est adorable. c'est rassurant, apaisant et réconfortant à la fois. tu n'as pas vraiment les mots pour exprimer ce que tu ressens. « C’est ton ami. Dorian, c’est ça ? C’est lui qui t’a trouvée… Il ne m’a pas donné tous les détails. Il t’a trouve avec une bouteille à la main. Ton ami a appelé les urgences. » tu hoches la tête. Dorian. c'est ce barman que tu as rencontré aux 100 marches, c'est celui qui s'était déjà occupé de toi à cette époque, qui avait pris le temps de t'écouter, de te soigner, de te changer les idées. un type adorable qui mérite d'être connu. il faudrait que tu penses à le remercier. « Il y a Louise, Camélia, Gabriela, Cara… Florent. Nino est passé aussi. Tes parents. Solange… » qu'il termine, et toi, tu te sens entourée, tu ne te sens pas seule, vraiment pas seule au fur et à mesure qu'il déballe tous ces noms. ils sont là pour toi.« C’est elle qui m’a contactée. Sur ta carte d’identité, tu as seulement ton nom de jeune fille… » tu ouvres la bouche, rien ne sort. tu es surprise, vraiment. « vraiment ?  » que tu murmures. elle l'a appelé ? elle a appelé Eneko alors que tout ce qu'elle tente de faire depuis le début, c'est vous séparer ?« Elle tient à toi, Mao. Elle s’en voulait, terriblement, de tout ce qu’elle avait pu te faire. Elle a compris ses erreurs. Elle a dit qu’elle s’en voulait, qu’elle avait peur de te perdre, que tu lui échappes. Elle s’y est prise de la plus horribles des manières, mais elle a pété un plomb. Elle regrette, énormément. Elle m’a dit que tu avais besoin de moi… Elle… Elle s’est excusée auprès de moi. » tu te redresses doucement, afin de pouvoir le regarder, droit dans les yeux. Solange, ta mère. les paroles d'Eneko te surprenne, mais tu sais qu'il ne te ment pas. quelque part, ça te réchauffe le coeur, parce que tu l'aimais ta mère. tu l'aimes toujours, au fond, quelque part, malgré tout. « Elle veut ton bonheur. Je ne pense pas qu’elle ira contre toi, maintenant. » tu hoches la tête en posant ta main contre sa joue. ça fait beaucoup d'informations en si peu de temps, beaucoup trop de choses. il faut que tu accuses le coup. « je suis surprise de ... de ce qu'elle a dit, de ce qu'elle a fait. ça ... ça me fait plaisir, vraiment, qu'elle ait fait ça, ce geste, ces gestes. qu'elle t'ai parlé aussi, qu'elle se soit rendu compte de ses erreurs, de ses torts. c'est une bonne chose, vraiment, je ... je n'ai pas les mots. » que tu avoues finalement en reposant ta tête contre le torse d'Eneko. le médecin t'a dit te de reposer mais tu n'es tellement pas fatiguée, ça fait deux semaines que tu te reposes. « beaucoup de monde est venu me voir. » que tu commentes finalement. « mon père ... comment est-ce qu'il allait ? » que tu t'inquiètes pour lui, parce que tu le sais fragile, pour ce genre de choses, d'autant qu'il a horreur des hôpitaux. « merci, merci d'avoir été là, merci d'avoir fait tout ça tu ... tu as du mettre ta vie n parenthèse pour moi et ça me touche beaucoup. énormément. j'espère que ... que ça n'a pas été trop dur .. tu sais je ... j'entendais des fois. » tu marques une pause pour qu'il accuse ta révélation. « je ne me souviens pas. pas très bien, mais je me souviens que j'entends des voix. des choses. j'essayais vraiment, de revenir mais ... mais c'est comme si j'étais bloquée quelque part. au début ... au début. » tu respires un coup avant de reprendre. « je ne voulais pas revenir, j'avais l'impression que .. ce n'était pas utile puis lorsque j'ai voulu, lorsque je t'ai entendu me parler, j'ai essayé, de toutes mes forces, mais je n'y arrivais pas. » que tu te confies finalement. tu fermes tes petits yeux. « il faut que je sorte d'ici. je ne veux pas rester dans un hôpital mais ... mais ... tu crois que je vais devoir retourner au centre ? » pour t'empêcher de boire ?
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MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptyDim 15 Mai - 18:03

« Hm hm. » J’en suis le premier étonné. C’était tellement bizarre de la voir là… De la sentir se fondre dans mes bras, alors qu’elle n’a jamais daigné me faire un seul câlin de sa vie. Même pas lorsque j’étais gosse, lorsqu’elle était encore dans la maison. J’ai toujours pensé qu’elle me détestait et je le pense toujours. La seule raison pour laquelle elle change de regard sur moi, c’est parce que je suis lié à sa fille, parce qu’elle a dû comprendre que je suis important.  J’ai beaucoup de mal à penser qu’elle se sent soudainement mère, me concernant. Je me sens plus comme étant son gendre que son fils. « Oui, c’est une bonne chose. C’est important qu’elle puisse t’entourer. Tu as besoin d’elle. » Ca m’a été compliqué de l’admettre, mais j’ai fini par le comprendre. Solange a élevé Maona, elle a toujours été là pour elle, alors oui, je pense sincèrement qu’elles ont besoin l’une de l’autre et je ne les éloignerai pas l’une de l’autre. J’aide à ce que ça s’arrange, en jouant l’intermédiaire. Pas pour Solange, mais pour Maona. « Oui, beaucoup. » confirmé-je. « Ton père… Ton père, il a besoin d’être prévenu. Il a besoin de te voir. Il s’est beaucoup inquiété, il n’a pas dû dormir énormément. Il était souvent là le soir, parfois la nuit. Bon sang, Maona, il est imbattable au scrabble ! » Ce n’était pas faute d’essayer de le contrer, mais impossible. Cet homme, c’est une encyclopédie humaine. C’est aussi quelqu’un que j’admire énormément, pour qui j’ai beaucoup de respect. Je ne sais pas ce qu’il pense exactement de moi, s’il m’en veut, s’il me voit comme un insecte à écraser, s’il se méfie, mais il sait au moins que je ne souhaite pas de mal à sa fille. Si c’était le contraire, il ne m’aurait pas dit toutes ces choses dans la voiture, ne me parlerait pas avec autant de gentillesse. « Quant au jeu des sept familles, Solange et lui m’ont constamment piqué toutes mes cartes. » C’était l’initiative de Solange de passer le temps de cette manière, pour ne pas rester constamment dans le silence, à ruminer. Au lieu de ça, on passait du temps à faire certaines activités. Je lui ai décidé des petits bonhommes sur les orteils de ses pieds, il y a peu. Solange entrait juste à ce moment, m’a regardé, semblait interloquée… Puis son père a pris place à mes côtés et m’a accompagné dans mon délire, incitant sa femme à faire de même. Ca n’arrivait jamais, de faire quelque chose avec elle. C’était dingue. Je hausse les épaules, sans la couper. Si ça a été dur ? Plus qu’elle ne peut l’imaginer. « Tu quoi ? » Elle entendait ? Je plisse les yeux, ne comprends pas très bien ce qu’elle essaie de me dire et tout s’éclaire. Son subconscient. Ce début, où elle ne souhaitait pas revenir… C’est à cause de moi. Je le sens. J’accuse le coup, acquiesce d’un signe de tête. « Tu es là, maintenant. » C’est ce qui importe le plus, qu’elle se soit réveillée. Je sors mon portable de ma poche et recherche dans mes contacts le numéro de Monsieur Chatelain pour lui envoyer un message, au moins ça. Je ne souhaite pas qu’il s’inquiète plus. « Il faut que tu te reposes. Tu vas certainement devoir rester encore une journée. Ou deux, je ne sais pas, on fera comme diront les médecins. Ce n’est pas négociable. On ne va prendre aucun risque. » Je sais qu’elle n’aime pas cet endroit, qu’elle ne s’y sent pas à l’aise, mais je ne préfère pas jouer le sombre idiot. « Et non, bien sûr que non. Ils ne peuvent pas te forcer à y aller. Cela étant dit… Il y a un véritable problème. Et c’est peut-être parce qu’il y a trop de choses qui se passe ici. » Je pose ma main sur sa tête, pour lui faire comprendre que ça vient d’ici, de ce qui passe dans sa tête, des soucis auxquels elle peut penser. L’alcool l’aide à oublier. Elle en a besoin, parce qu’il lui donne une certaine force. Le bébé, ma faute, notre relation qui est bancale, le fait qu’elle soit adoptée, ses soucis avec sa mère. Il y a tant de choses qui doivent la pousser à se tourner vers l’alcool. « Il faut que tu continues tes rendez-vous hebdomadaires avec ta psy. Il faut que tu me parles de ce qui ne va pas, surtout si ça me concerne. Je pourrais… t’aider. » dis-je, en quittant le portable des yeux, pour les planter dans les siens. « Est-ce que je dois savoir quelque chose ? On peut en parler. » Je me mords la lèvre inférieure, puis ajoute, hésitant : « Est-ce que tu as envie de boire ? » Il faut que je sache.
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MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptyDim 15 Mai - 18:23

« Oui, c’est une bonne chose. C’est important qu’elle puisse t’entourer. Tu as besoin d’elle. Oui, beaucoup. Ton père… Ton père, il a besoin d’être prévenu. Il a besoin de te voir. Il s’est beaucoup inquiété, il n’a pas dû dormir énormément. Il était souvent là le soir, parfois la nuit. Bon sang, Maona, il est imbattable au scrabble ! » tu lui souris, tendrement en les imaginant, tous les deux, en train de jouer au scrabble. tu les imagines, là, autour de la pièce alors que tu étais paisiblement "endormie". ils devaient être beaux, les deux hommes de ta vie. «  je vais l'appeler, après, je vais l'appeler, pour le rassurer ... et je connais ses talents au scrabble. » que tu confirmes finalement. « Quant au jeu des sept familles, Solange et lui m’ont constamment piqué toutes mes cartes. » tu souris, tu ne peux pas faire autrement, parce que ça te fait du bien, d'entendre des choses si .. belles. futiles, simples, mais tellement belles. tu l'écoutes, attentivement avant de lui avouer que tu les entendais, en quelques sortes. que tu entendais des choses.  « Tu es là, maintenant. » tu hoches la tête, oui, tu es là, avec lui, avec eux. tu es revenue. tu es de nouveau là avec eux. « je suis là. » que tu répètes, que tu confirmes simplement. « Il faut que tu te reposes. Tu vas certainement devoir rester encore une journée. Ou deux, je ne sais pas, on fera comme diront les médecins. Ce n’est pas négociable. On ne va prendre aucun risque. » tu soupires doucement. tu n'aimes pas ça, être bloquée, cloîtrée dans un lit, et en même temps si tu sors ... qu'est-ce que tu vas faire ? est-ce que tu vas réussir à reprendre ta vie où elle en était ? « je suis reposée, ça fait deux semaines que je dors. » que tu rechignes, tu ne peux pas faire autrement. « Et non, bien sûr que non. Ils ne peuvent pas te forcer à y aller. Cela étant dit… Il y a un véritable problème. Et c’est peut-être parce qu’il y a trop de choses qui se passe ici. » oui, il y a un problème, oui, tu as un problème avec l'alcool. c'est certain. tu le sais, tu le sens, dans chaque parcelle de ta peau, de ton âme. tu as un problème, qui vient certainement de ta tête. certainement oui. tout ce qu'il se passe en ce moment, c'est beaucoup, beaucoup trop. mais ça va mieux ... avec ta mère, ça va mieux, avec Eneko. ça s'arrange, doucement. sauf qu'il y a le bébé. ton bébé, que tu as tué. qui est là, qui reste dans un coin de ta tête alors que tu ne veux pas y penser. tu as trop peur de t'effondrer.  « Il faut que tu continues tes rendez-vous hebdomadaires avec ta psy. Il faut que tu me parles de ce qui ne va pas, surtout si ça me concerne. Je pourrais… t’aider. Est-ce que je dois savoir quelque chose ? On peut en parler. Est-ce que tu as envie de boire ? » bonne question. « non ... j'en ai pas envie, mais ... j'en ressens le besoin, le manque. dès que j'ai ouvert les yeux, j'ai senti que ... que ... tu vas m'aider hein ? » que tu finis par demander. tu as peur d'un seul coup. « je ... je le sais, je suis malade, je sais que je ne vais pas bien, mais je sais aussi que je suis entourée. tu es là. mon père, mes amies. ma mère aussi, je sais que je peux traverser ça, encore une fois mais ... mais ça va être dur. je ne vais pas réussir du premier coup je ... le bébé ... j'ai du mal à ... c'est.» tu n'arrives pas à parler, tu fermes les yeux, tu reposes ta tête contre le torse d'Eneko, tu écoutes sa respiration, tu sens son odeur. « je l'ai tué. » que tu finis simplement. « j'ai tué notre enfant, l'alcool l'a tué je ... je me sens responsable ... il va falloir, que je passe ce cap, que j'arrive à l'accepter et ... je ne sais pas encore comment je vais réussir à le faire. je ... la psy, j'irai la voir, le plus souvent possible. je ne veux pas finir au centre encore, je ne veux pas qu'on me pique dès que je suis en manque, je ne veux pas tout ça.  » tu reprends ta respiration, tu essaies de te calmer avant d'alerter les machines. « tu veux bien, appeler mon père ? les prévenir ? »

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MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptyDim 15 Mai - 19:50

« Justement… Ca fait deux semaines. Deux semaines dans le coma, c’est long Mao. » Je ne cèderai pas, même si j’ai conscience qu’elle aimerait faire autre chose que de rester dans ce lit, manger autre chose que la nourriture de l’hôpital, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer. J’ai trop eu peur de la perdre, pour prendre un risque qui me semble important. Mes décisions ne sont pas toujours les bonnes, elles sont parfois très mauvaises et je réagis bien trop souvent à chaud, sans prendre le temps de me poser pour prendre le temps de réfléchir, mais je sais que celle-ci, c’est la bonne. Et ce n’est peut-être pas plus mal avec le manque qu’elle ressent… « Bien sûr que je vais t’aider. » dis-je, aussitôt, sans aucune hésitation, sans attendre une seconde après son interrogation tellement la réponse est évidente. Je presse sa main pour appuyer mes dires. Ma femme est alcoolique. J’en avais déjà pris conscience, mais c’est dur de la voir rechuter, d’imaginer qu’elle pourrait se noyer de nouveau dans l’alcool, qu’une fois de retour chez nous, je pourrais la retrouver dans un mauvais état. Comme avant. Comme cette fois où elle m’a avoué pour Nino. Et c’est de ça dont j’ai peur. En toute conscience, elle ne me fera aucun mal, avec de l’alcool dans le sang, j’ai peur de ce qu’elle est capable de faire. C’est en cette Maona que je n’ai pas confiance. Celle qui n’est pas vraiment Maona. Et j’ai espoir que même cette dernière pensera à moi, au fait que je ne pourrais pas nous redonner une troisième chance si ça venait à déraper de nouveau, que je ne pourrais pas lui trouver de nouvelles excuses. Je ne suis pas surhumain. Lorsqu’elle parle du bébé, mon cœur se resserre aussitôt et je resserre mes bras autour d’elle, dépose un baiser sur sa tempe. C’est brutal, ce qu’elle dit, un peu trop. Je cligne des yeux, en les sentant devenir humides, puis secoue la tête. Je n’aime pas cette façon de parler, de dire les choses. Il faudrait que je trouve les bons mots pour lui répondre, mais je ne les ai pas, même pas sur le bout de la langue. « Calme-toi, tu ne vas pas retourner au centre. Je veux t’aider Maona, je veux vraiment te venir en aide, mais il va falloir que tu m’aides, toi aussi. Je ne peux pas décider pour toi. Je ne serai pas toujours à côté de toi pour t’empêcher de prendre une bouteille. » Je veux bien faire tout ce qu’il faut, être patient, la soutenir, mais je ne peux pas décider à sa place. Si demain, elle prend la décision de finir sa soirée dans un bar, profitant du fait que je suis au travail, je ne pourrais rien y faire. Je ne vais tout de même pas engager quelqu’un pour la surveiller. J’aimerais retrouver un peu de la confiance que j’ai en elle, ça ne se fera pas en claquant des doigts, mais je ne la retrouverai pas en l’épiant. Ce n’est pas nous rendre service. « Je vais l’appeler. Je reviens. » Je dépose un baiser sur son front et quitte la chambre, non sans un dernier regard vers Maona. Son père répond rapidement, s’inquiète aussitôt, mais je le coupe, je lui donne les nouvelles, je le rassure, lui suggère de se reposer et de venir ensuite. Il en a besoin lui aussi. Après avoir raccroché, je préviens aussi Solange et les proches de Maona pour qu’eux aussi soient rassurés, ainsi que les miens, puis je rentre enfin dans la chambre. « Ton père passera dans peu de temps. Je pense que tu vas avoir de la visite dans la journée. Tu as besoin de quelque chose ? » que j’enchaine, en me rapprochant du lit. Je pose ma main sur son bras, effleure sa main du bout de mes doigts. Qu’elle me dit ce dont elle a besoin, je suis capable de faire des kilomètres pour lui donner ce qu’elle souhaite.
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MessageSujet: Re: (Eneko) wake me up   (Eneko) wake me up EmptyDim 15 Mai - 20:07

« Justement… Ca fait deux semaines. Deux semaines dans le coma, c’est long Mao. »peut-être bien, mais toi, ça ne te semble pas si long, parce que tu n'as pas l'impression de les avoir vécu. « Bien sûr que je vais t’aider. » qu'il s'empresse de te répondre, et ça te rassure, c'est exactement ce dont tu avais besoin d'entendre. qu'il sera là, qu'il va t'aider à traverser ça, parce que tu sais qu'avec lui, tu te sentiras beaucoup plus forte. c'est certain. il sert ses bras autour de ton petit corps quand tu parles du bébé, ton bébé, votre bébé. ça te fait tellement mal, de l'avoir perdu, de l'avoir laissé s'en aller. ça te fait mal, d'être entièrement responsable de sa perte. oui, ça te fait mal, de te rendre compte que tu as enlevé la vie. « Calme-toi, tu ne vas pas retourner au centre. Je veux t’aider Maona, je veux vraiment te venir en aide, mais il va falloir que tu m’aides, toi aussi. Je ne peux pas décider pour toi. Je ne serai pas toujours à côté de toi pour t’empêcher de prendre une bouteille. » tu hoches la tête. tu sais, qu'il va être là, mais tu sais aussi, qu'il ne sera pas toujours là, qu'il pourra même avoir des déplacements par moment. il ne pourra pas être H24 avec toi, c'est certain. c'est angoissant, mais tu ne te sens pas seule pour autant. tu sais, que tu vas boire en sortant, tu sais, que tu ne tiendras pas, tu le sais, mais tu vas essayer. vraiment. tu vas essayer. « je sais ... je ferai tout ce que je peux pour .. pour me contrôler. je t'appellerai, dès que je sentira que ça n'ira pas et si tu ne réponds pas, j'appellerai mon père, Louise, quelqu'un, il y aura forcément qu'un de disponible hein. » tu essaies de t'en convaincre toi même, que tu auras la force d'appeler, de contacter, d'appeler au secours, à l'aide. « Je vais l’appeler. Je reviens. » qu'il finit par répondre à ta demande. prévenir ton père, les prévenir, que tu es en vie, quelque part. en morceau, certes, mais vivante. il va juste falloir recoller tout ce que tu as brisé. il sort, et tu restes là, seule, dans cette chambre que tu ne supportes déjà plus, mais elle va t'aider cette chambre, elle va t'empêcher de boire, t'empêcher de sombrer pour le moment. « Ton père passera dans peu de temps. Je pense que tu vas avoir de la visite dans la journée. Tu as besoin de quelque chose ? » il frôle ta main, et toi, tu captures la sienne. « de toi, juste de toi. » que tu réponds simplement avant de reprendre. « et peut-être ... un peu d'eau ? ou du jus de fruit, quelque chose de rafraîchissant si possible ? et de savoir quand est-ce que je vais sortir d'ici. mais avant tout, que tu reviennes là, dans mon lit. je veux encore écouter ton coeur battre. sentir ton souffle, ton odeur. juste ça, ça me suffit. juste me poser ... même si ça fait deux semaines que je suis dans ce lit. j'ai besoin de réfléchir, de penser, à tout ça, de faire le point . ... de contacter mon école aussi ... bon sang, ils vont me virer si ça se trouve. qu'est-ce que je vais faire moi ? bon, attends, je m'emballe un peu ... tu crois que ... qu'il est possible que je commande autre chose que la nourriture de l'hôpital aussi ? dans mes derniers souvenirs c'était vraiment indigeste, horriblement pas bon et j'ai enfin ... je suis exigeante non ? »

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