life is a bitch.

C’est éreinté par le voyage que je rentrais à la maison. J’avais décidé de partir, un peu sur un coup de tête, en voyage d’affaire pour rendre visite à d’autres parcs animaliers en France, afin de nouer quelques partenariats, notamment dans le domaine de la reproduction des animaux. Seulement, cette escapade était l’occasion pour moi de prendre du recul sur ma vie de couple qui vacillait un peu ses derniers temps. Je pensais vraiment que réfléchir à tout ça, seul dans mon coin, serait une bonne chose ; mais en réalité, je ne suis jamais bien lorsque je suis éloigné de Capri. On dit qu’une relation trop fusionnelle n’est pas forcément saine dans un couple. C’est peut-être souvent vrai. Mais dans notre cas, nous étions si proches l’un de l’autre, que la moindre journée séparée était synonyme de véritable supplice. Celui-ci, d’ailleurs, ne tarderai pas à prendre fin puisque j’arrivais devant notre maison.

J’étais pressé de retrouver l’élue de mon cœur et de pouvoir la serrer dans mes bras à nouveau. Tous les instants de solitudes vécus pendant ce déplacement me permirent de réfléchir à notre situation. Je devais me remettre en question aussi car je me disais que je ne m’étais sans doute pas rendu compte de la pression que je pouvais mettre à Capri concernant nos projets de vie. Après tout, elle avait peut-être raison : nous étions jeunes et avions encore le temps avant d’entreprendre un changement radical dans notre vie familiale comme pouvait l’être l’arrivée d’un enfant.

Poussant la porte d'entrée, je pouvais entendre le son provenant du salon où devait certainement se trouver Capri. Je posai ma valise au sol et retirai ma veste pour la poser délicatement sur une chaise. Désirant masquer la fatigue du voyage, je passai mes mains sur mon visage comme pour en retendre les traits avant de m'avancer en direction du salon. C'est là que j’aperçus Capri dans le canapé qui n'avait sans doute pas entendu mon arrivée. J’hésitai un instant à approcher doucement derrière elle pour l'embrasser délicatement dans le cou mais je craignais de lui faire une peur bleu en débarquant ainsi sans prévenir par un bruit quelconque. C'est pourquoi je me fis entendre en m'adressant à elle avec un sourire des plus sincères : « Bonsoir chérie ! »

La fatigue du voyage disparu instantanément lorsque Capri vint se blottir dans mes bras pour me retrouver. Je fermais les yeux. L'instant était tellement agréable et magique que je ne pouvais que profiter de pouvoir sentir auprès de moi celle qui faisait battre mon cœur. Elle m'avait manqué, à un point dont elle ne devait même pas se douter. Ce voyage m'avait permis de me rendre vraiment compte, s'il était encore nécessaire, que j'avais eu la chance de trouver la femme de ma vie et que je ne devais surtout pas gâcher cette histoire magnifique.

Passant une main délicate sur ses longs cheveux bruns, j'embrassais son front tandis que nous partagions un câlin. Après quelques secondes, je glissais mes doigts sous son menton pour lui relever doucement le visage avant de venir déposer un baiser, à la fois doux et passionné sur ses lèvres. Puis, après avoir plongés mes yeux clairs dans son regard sombre comme la nuit, je lui dis avec un grand sourire aux lèvres :

« Toi aussi tu m'as manqué, tu sais ? »

Je pris alors une de ses mains avec douceur et je la ramenai à hauteur de mes lèvres pour venir l'embrasser du bout des lèvres avant de lui dire :

« J'ai annulé un rendez-vous car je sentais bien que je n'en tirerai rien. Et comme j'étais pressé de rentré, j'ai pris le premier train pour revenir. »

Après tout, les premiers rendez vous avaient été assez concluants. Et surtout, j'avais suffisamment réfléchi à notre situation pour être certain de vouloir vite rentrer et rassurer Capri sur mes intentions vis à vis des projets qui avaient semés la discorde entre nous.

La déclaration que venait de me faire Capri m'alla droit au cœur. Plus encore ce jour là, alors qu'après mon départ, tant de questions s'étaient bousculée dans mon esprit. Des doutes, qui étaient venus hanter mes pensées, lorsque je me demandais si ses sentiments étaient aussi profonds que les miens, alors que nous constations une grande différence entre nos envie d'engagement et de projets. Mais tous ses doutes m'avait malgré tout poussé à réfléchir et à me remettre en question. Chose que je devais absolument avouer au plus vite à la femme de ma vie pour la rassurer

« J'ai bien réfléchi à propos de nos différents. Je suis désolé de t'avoir un peu pressé. J'attendrai que tu sois prête, que tu ais vraiment envie de fonder une famille. Après tout, on est encore jeune alors je saurais me montrer patient car je ne veux surtout pas te perdre non plus»

Ses beaux yeux sombres m'observaient avec attention tandis que je parlais et il était dur pour moi de ne pas craquer en lui sautant dessus après tant de jours séparés. Je l'aimais de tout son être et chaque traits de son visage, chaque courbe de son corps me faisaient frémir de désir et d'amour lorsque j'avais la chance de pouvoir les admirer.

J'étais soulagé de voir que, en un sens, le voyage avait été assez bénéfique pour tout les deux. J'avais refléchi sur mon entêtement à vouloir accélérer les choses et passer à la vitesse supérieure dans notre couple. De son coté, Capri avait vraiment l'air de faire de son mieux pour se faire à l'idée et surmonter ses angoisse quant à un engagement important et qui était loin d'être anodin.

« J'avoue qu'un massage ne serait pas de refus ! Les heures de trains sont pas ce qu'il y a de mieux pour se détendre. En revanche les mains délicates de l'amour de ma vie sauront parfaitement comment s'y prendre.»

Dis-je alors avec un beau sourire et un petit clin d'oeil. Après quoi, je tirait Capri par la main et me dirigeai en direction de notre chambre. Une fois entrés dans la pièce, je retirais ma veste et m'approchai du lit où elle se trouvait pour l'embrasser avec tendresse. Je revivais à ses cotés, et je me rendais une fois de plus compte que tout ce que je possédais n'était rien à coté de la chance d'être aimé de cette femme.