pères indignes. {r/nathan}

Invité

t'es assis là, dans la salle de conférence du cdi, à écouter une vieille pie te parler de sexe, à le regarder astiquer une banane, y mettre un préservatif, t'apprendre à enfiler un tampon. putain, comme si t'avais besoin de la voir mettre un pied sur la table, écarter les cuisses et te montrer comment éviter les petites fuites ? c'est à vomir et le pire, c'est que tu peux pas y échapper. la joie de l'éducation sexuelle pour filles et garçons. pas que pour filles ni que pour garçons, comme au collège. mais pour les deux. parce que vous êtes plus nombreux et qu'il n'y a pas le temps. et évidemment, ça s'éternise sur les types de contraception pour les femmes à travers l'histoire, parce que toute ta clique des ressources humaines s'est retrouvée affublée des hippies de la l. à 99% des meufs qui n'ont toujours pas compris qu'il ne faut jamais poser des questions quand la vieille lubrique demande si il y en a. bon, y a zoé, ta fleur. elle a l'air de grave se faire chier elle aussi. pis, vous êtes assis à l'opposé, tu peux même pas lui envoyer des bisous volants ou même lui monter tes majeurs, t'es assis au premier rang sous le nez du prof et de l'animatrice. tu rates deux heures de philo pour cette convention. d'habitude, la philo le vendredi aprem, c'est le plus dur. tu piques toujours un peu du nez. eh beh t'aurais préféré te taper deux heures de touati te disant que bergson était un raté plutôt que ça, là. ce spectacle lamentable. on vous rabâche tous les ans le même scénario. "on vous dit pas de pas faire ci et de pas faire ça, on vous dit juste d'être prudent". ouais ouais, tu sais bien qu'en gros, ce que ça veut dire, c'est "niquez proprement ou niquez pas du tout". vous l'avez tous assimilé, même tes potes d'stmg qui sont cons comme des balais.
t'entends la porte s'ouvrir, y a une nana qui pousse un chariot plein de poupons. t'affiches un air grave, voyant ça comme les vautours, les mauvais augures. eh merde c'est bien là ce que tu crois, des bébés moches en plastoc qu'elle va distribuer à des couples d'élèves pour qu'ils les gardent comme s'ils étaient vrais. elle a le sourire étendu d'une joue à l'autre, la madame. presque elle a eu un orgasme en voyant entrer ses gadgets. elle explique son plan machiavélique qui s'étend sur une semaine puis : 27 garçons pour 25 filles au total, il y aura donc un "binôme" composé de deux messieurs et à la fin, vous me faites un petit exposé, d'accord ? tu rigoles, quand t'entends ça. tes camarades de classe chient dans leur froc rien qu'à l'idée de s'occuper d'un bébé, même faux, alors s'occuper de ça avec un autre gars ? ils s'indignent. et toi, t'as ce sourire en coin bien moqueur. t'as toujours eu le cul bordé de nouilles. ça tombera pas sur toi. ça tombera plutôt sur mathis ou florent. toi, tu seras avec zoé. t’amèneras le bébé au skate park pour qu'il prenne l'air et le soleil, pis elle fera tout le reste.
elle touille dans une casquette le nom des filles et dans l'autre le nom des garçons. y a juste un petit bout de papier avec le nom d'un garçon dans le chapeau des filles. on ne sait pas lequel. on se croirait vraiment aux hunger games. t'en siffles même l'air et tu provoques quelques rires dans l'assemblée. d'ailleurs c'est ton tour, elle pioche ton nom dans la casquette des garçons. déjà tu sais que t'es pas le bizut dans celle des filles. tu te tournes pour jeter un œil à zizie, puis à roro et caca aussi. il faut vraiment que tu tombes sur l'une des trois. pas sur flore qui se maquille encore. elle devrait manger son makeup pour être belle à l'intérieur, aussi, celle-là.
elle touille encore. bon ?
et là, le drame. ton sang ne fait qu'un tour et t'entends tous tes potes se foutre de ta gueule. nathan p. c'est même pas nathan j. genre, le gars discret mais cool de ta classe, mais nan. nathan p.
nathan, le rosbif.
nathan putain, na-than. le gars que tu peux pas blairer par excellence.
tu te retournes encore et tu le fusilles du regard. tu fais taire les rires d'un coup avec ta tronche de mafieux sur le point de descendre ses bras-droits.
une chose est sûr, ce sera pas toi la maman.

Invité

S'il était allé en cours ce jour-là, Nathan, c'est parce qu'il ne voulait pas voir ses parents. Certes il y avait des personnes qui l'énervaient encore plus au lycée – sans viser personne bien que dans son crâne le nom de César Bitchbero résonnait – mais il préférait encore les voir eux que de devoir parler à ses parents, et de devoir leur dire pourquoi il refusait d'aller encore. Il se voyait mal leur dire qu'il ne voulait pas aller à une réunion de prévention parce qu'il savait déjà comment utiliser les moyens de contraception étant donné qu'il les utilisait avec son petit copain secret, et il se voyait mal leur dire aussi qu'il ne pouvait pas y aller étant donné qu'il y avait la classe de STMG dans laquelle il était, lui. Mais c'est son ami, c'est ce qu'ils lui diraient. Ouais, il n'avait pas le courage de leur dire qu'il n'était plus ami avec lui depuis un bon moment, plus ami avec celui qu'il surnommait pourtant 'Bébé', traduit en anglais, et ça seulement parce qu'il avait joué les connards homophobes pour finalement embrasser ses lèvres. Il lui avait collé une droite, aussi, ça il s'en souvenait très bien, super bien parce qu'il l'avait frappé par peur plus qu'autre chose. Il n'avait jamais apprécié César que comme un simple ami, il avait été bien plus et maintenant encore, il était bien plus. Beaucoup plus que ça. Maintenant que lui il ressentait probablement plus rien, c'était Nathan qui commençait à trop ressentir des choses. Comme si juste un regard l'électrisait à chaque fois qu'il croisait le sien, c'était mortel mais en plus de ça, grave blessant. Il était toujours blessé de voir à quel point César n'en avait plus rien à foutre de lui et à quel point il pouvait être méchant. Alors bon, Nathan lui lançait des piques aussi juste pour se faire respecter un minimum. Même si effectivement c'était compliqué, mais Nathan était de ceux populaires, ceux qu'on suivait parce qu'ils étaient connus dans le lycée, alors il pouvait avoir plus de chance que César à ce jeu là. Mais pas face à ses parents, alors il était allé à ce truc de prévention qu'il ne voulait pas avoir et n'avait écouté que lorsqu'ils parlaient de binômes. Quoi ? Pour s'occuper d'un poupon en plastique, félicitations, mais lui il ne s'en occuperait pas, il n'avait pas que ça à foutre. Quand il avait entendu le nom de César, Nathan avait sourit en priant pour qu'il tombe sur quelqu'un de pas très bon, de lourd ou bien de chiant. Ce fut quand il entendit son nom juste après et en voyant le regard de César que son sourire disparu, et qu'il ne put pas s'empêcher de répliquer. « What the.. » Il s'était fait immédiatement couper par son professeur de français qui y assistait également et qui lui demandait de s'exprimer en français, qu'ici on était pas à Londres. Ce qui fit qu'il ne put pas s'empêcher de murmurer un « Silly bitch. » qui n'était pas assez murmuré étant donné qu'on l'avait entendu tout autour de lui. Secouant la tête, il finissait par regarder la vieille conne au milieu qui se prenait pour Effie Trinket. « Attendez, c'est pas possible hein. Si vous me foutez avec lui, ça va pas le faire. Même un bébé en plastique on serait capable de le tuer. Et surtout au bout de dix minutes on va finir par s'entre-tuer avec c't'autre whore là. » Il avait affiché une mine boudeuse quand son professeur lui disait de surveiller son langage et de faire ce qu'on lui disait. Il était pas d'accord sur ce point et il n'allait pas le faire : un point c'est tout. « Of course, d'accord je vais travailler avec un naze de STMG et défoncer ma moyenne juste pour faire plaisir à un prof qui s'amuse à me descendre. » En entendant le prof lui dire de se taire sous risque d'être viré de la pièce, Nathan croisait les bras et lâchait un grognement, observant César qui était devant lui comme s'il allait l'assassiner avec son regard. Si ses yeux avaient été des mitraillettes, il serait déjà mort près d'un milliard de fois. Finalement, il approchait sa chaise de celui-ci pour lui mettre un coup de pied assez violent dans le dos puis approcher son visage du sien. « Maman connasse que tu es a bien intérêt à s'occuper toute seule de son gosse ou elle va se prendre un second poing dans la tronche. »