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 ALEXIA + (i need somebody, help.)

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Jude Héméra
Jude Héméra
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ALEXIA + (i need somebody, help.) 941c

âge : 22 ans, dont pas mal de conneries.
statut civil : en couple ? on peut dire ça, oui.
job/études : il enchaîne les petits boulots
ALEXIA + (i need somebody, help.) _
MessageSujet: ALEXIA + (i need somebody, help.)   ALEXIA + (i need somebody, help.) EmptyMar 31 Mai - 17:43


• je me réveille en sursaut. je ne me sens pas bien. j'ai le cœur au bord des lèvres, l'impression imminente que je vais vomir. ça me reprend, de temps à autres. et je ne peux plus rien avaler jusqu'à ce que ça passe. c'est inquiétant pour les autres. ça peut durer jusqu'à trois jours, jamais plus d'une semaine. et pendant ces quelques jours, je fais d'atroces cauchemars. où je vois tout ce que je déteste, tout ce que je hais tellement chez moi. je me vois leur faisant du ma à tous. avant, avant, c'était plus simple. je n'avais pas à garder cette haine pour moi. je prenais ma pochette et je m'abîmais autant que je le désirais, jusqu'à ce que la dose d'endorphines soit assez forte pour me calmer et me faire dormir un peu mieux. mais maintenant, c'était différent. j'avais bien mon briquet, mais je ne voulais pas. je ne voulais pas recommencer. ça faisait deux semaines, seulement deux semaines, que je n'avais rien fait. que je ne m'étais pas abîmé. depuis l'appel de ma mère en fin de compte. mais la tentation est immense. j'ai envie de vomir, encore. j'ai appris qu'aramis était passé au deuxième stade. je suis mort d'inquiétude et la culpabilité me ronge. c'est de ma faute. si je ne lui faisais pas dépenser son fric dans de la dope pour nous deux,il pourrait prendre ses médocs. et garder un état stable. il va mourir et c'est de ma faute. je me lève et tente de rendre le peu qu'il me reste dans l'estomac. mais je ne peux pas, je ne crache qu'une bile amère et dégoûtante. je me brosse les dents, je me passe de l'eau sur les poignets en prenant de profondes respirations. mais rien ne marche, aucune technique. il y a le briquet, sur la table de nuit. il m'appelle. mes cicatrices me démangent. je pourrais me griffer aussi. gratter mon épiderme jusqu'à ce que des marques violettes apparaissent, jusqu'à ce que des points sanglants se forment et fassent une croûte dégueulasse. mais je ne dois pas. alors je cogne ma tête contre le mur. je la compresse contre la surface plane, en essayant de penser à autre chose.
• mais c'est peine perdue. il faudrait que j'en parle à quelqu'un. mais il est dix heures du matin. alors, soit maïa dort encore, soit elle est occupée. je n'ai pas envie de la déranger avec ça. et aramis... la tentation de me défoncer ou de piquer discrètement ma pochette serait trop grande. ce n'est pas à eux qu'il faut que je parle. j'ai fait la démarche, il y a quelques temps, il y a un moment, même, d'aller voir une psy. elle et gentille, mais elle reste une psy. je ne peux décidément pas leur faire confiance. je n'y arrive pas. j'ai l'impression qu'ils veulent absolument tout savoir de moi. qu'ils dissèquent mon cerveau. qu'ils essaient de comprendre ce que moi-même je ne comprends pas. mais il n'y à rien à comprendre. je suis borderline. je suis malade. je suis mauvais, pour moi et pour les autres. je mérite de... non. il faut que je l'appelle. il faut que j'aie un rendez-vous avec elle, el plus tôt possible. elle m'avait dit que si j'avais des gros soucis, si vraiment ça n'allait pas, je pouvais l'appeler. n'importe quand. et il le faut. parce que certaines idées reviennent dans ma tête. et je sais, je suis conscient que je ne peux pas les chasser tout seul. j'ai besoin d'aide. il faut que j'accepte l'idée que j'ai besoin d'aide. que je ne peux pas m'en sortir tout seul. il faut que  je m'en sorte, pourtant. pour que maïa soit heureuse. pour que aramis comprenne que sa vie a de la valeur, et qu'il doit se soigner. pour que je puisse apprendre à être altruiste e à ne pas penser seulement à mon propre bonheur. j'ai besoin de l'aide de mademoiselle liberi. elle n'est pas tout à fait comme l'autre. elle respecte mes silences. elle me laisse m'y murer, m'y chercher. si je ne réponds pas à ses questions stupides, comme les humeurs en couleurs, elle me laisse faire. et elle ne me répète pas qu'elle est là pour m'aider. et puis, elle je l'ai choisie. ce n'est pas une qu'on m'a refourguée dans les pattes, comme ça. mais ça fait plus de trois mois que je n'ai pas pris un rendez-vous avec elle. parce que je pensais ça inutile. puis il y a eu maïa, alors tout allait pour le mieux. mais j'ai besoin de parler. j'ai besoin de tout exprimer. alors je prends mon téléphone, et j'appelle le numéro qu'elle m'avait donné. et je tombe sur une fille à la voix de crécerelle qui me dit qu'elle ne prend plus de rendez-vous.
• putain de merde. j'espère que c'est une blague. je lui fais comprendre que j'ai besoin d'aide, que j'ai besoin d'un rendez-vous, là, maintenant. que ça ne peut pas attendre. que c'est urgent. alors, elle me dit une adresse, que je note dans un coin de ma tête. j'ai une très bonne mémoire. je retiens pas mal de choses, dont les adresses et les numéros de téléphone. elle me dit qu'elle ne devrait pas faire ça, mais que si c'est vraiment important, qu'elle ne peut pas non plus me laisser en danger. certainement qu'elle a pu avoir accès à une partie de mon dossier. la partie que tous les médecins peuvent savoir. ma tentative de suicide, il y a cinq ans. je la remercie d'une petite voix. il y a tellement d'hormones étranges et mauvaises qui affluent dans mes veines, que je saute presque dans ma voiture. je ne fais pas attention à la manière dont je conduis. j'essaie de maîtriser mes pulsions et mes pensées. je ne devrais pas prendre le volant dans cet état, ce n'est pas prudent. mais je n'ai personne à qui demander de me conduire, et je n'ai pas envie de payer un taxi. il faut que j'arrive le plus vite possible. et encore. je cherche à me garer, parce que j'ai un minimum de conscience et que ça me  gave aussi quand des gens qui ne sont pas de mon immeuble se garent sur le parking réservé aux résidents. et puis je sonne à l'interphone. « mademoiselle liberi, c'est jude. jude héméra. j'ai besoin de votre aide, vraiment. je suis vraiment désolé de vous déranger, pardonnez-moi. on m'a dit que je pouvais vous trouver ici, parce que je devais vraiment avoir l'air pitoyable. » et je suis pitoyable. mais ça je le dis pas. j'ai pas envie de m'afficher devant tout le monde, devant des inconnus qui vont me dire qu'il ne faut pas dire des trucs comme ça de soi. et d'autres merdes mièvres qu'ils ne croient pas, parce qu'ils ne connaissent rien de moi, parce qu'ils en savent pas ce que je suis, comment je suis. à quel point je peux être un monstre, un monstre d'égoïsme pour les autres.


Dernière édition par Jude Héméra le Dim 5 Juin - 0:23, édité 1 fois
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ALEXIA + (i need somebody, help.) _
MessageSujet: Re: ALEXIA + (i need somebody, help.)   ALEXIA + (i need somebody, help.) EmptySam 4 Juin - 12:02


• Ce que je déteste le plus depuis que je ne vais plus au travail, c'est que je ne vais plus au travail. Seule chez moi, c'est difficile de réfléchir, c'est difficile de faire quoique ce soit surtout. J'aimerais sortir mais pour aller où et surtout comment? Je suis handicapée, totalement handicapée. Je soupire devant la glace en la cherchant de mes doigts. Que reflète donc ce miroir? Suis-je belle ou affreuse ce matin? Suis-je présentable? Je laisse tomber ma serviette au sol comme je le faisais auparavant et instantanément me ravise. Pour la récupérer plus tard, il me faudra des minutes passées par terre à tatonner pour la trouver. Je m'abaisse, récupère le tissu qui enveloppait mon corps et pars à la recherche de vêtements décents. Je les cherche en parcourant les tissus. J'en devine certains mais l'exercice est encore nouveau pour moi. Autrefois je ne prêtais pas attention à ce que je portais. Maintenant je n'ai plus le choix. Que je le veuille ou non, je sens le vêtement sur moi toute la journée. A chaque silence, je ressens que c'est tout ce que j'ai. Et d'ailleurs je m'habille en fonction de ça. Pas en fonction de la beauté des habits mais en fonction de comment je me sens dedans. Hors de question de remettre des choses qui grattent uniquement parce que c'est joli. Je soupire en entendant l'interphone.

En marchant vers la porte d'entrée, je sais que je vais devoir faire face à quelqu'un qui veut me voir. Qui que ce soit, la personne qui sonne voudra monter. Et je devrai de nouveau faire semblant que je vais bien. Parce que je n'ai pas le droit de m'appitoyer, pas moi, pas la forte et douée psychiatre que je suis. Je me souviens de cet idiot qui m'avait entendue grogner dans l'ascenseur et qui m'avait répliqué "Je ne comprends pas, vous êtes psy non? Vous devriez gérer vos problèmes toute seule! Pas besoin de thérapie pour vous!" J'ai cru que j'hallucinais. Il était sérieux. Il était sérieux oui et moi mal en point. Je ne vois plus mais si j'avais pu voir où il se trouvait, je suis presque sûre que la gentille Alexia lui aurait mis un poing dans le ventre.
Jude. Que fait-il ici? Je suis triste, je réalise que cela fait plus de trois mois que l'on ne s'est pas vu. Puis-je le faire monter chez moi? Il est instable et je ne vois rien. C'est très dangereux et totalement non professionnel. Je réfléchis un instant avant de répondre "Ne bouge pas, je descends." J'aurais dû lui dire de rentrer chez lui mais il a besoin de moi. Et moi... moi j'ai besoin qu'on ait besoin de moi. Mais ce n'est pas vraiment ça. Je connais Jude. Jamais il ne serait venu si ça n'avait pas été grave. Il ne supporte pas de faire appel à un psy. Alors pour qu'il vienne chez moi, pour qu'on lui ait donné mon adresse. Je déteste que l'assistante ait fait ça, mais elle a probablement bien fait. J'ouvre la porte et je le devine devant moi. "Bonjour Jude." dis-je sans bouger, en me tenant contre la porte. "En quoi puis-je t'aider?" je ne l'inviterai pas chez moi, je ne peux pas. "Veux-tu qu'on aille faire quelques pas ensemble?" je demande tout en montrant la rue devant.
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Jude Héméra
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MessageSujet: Re: ALEXIA + (i need somebody, help.)   ALEXIA + (i need somebody, help.) EmptyDim 5 Juin - 0:24

• elle me dit de ne pas bouger. alors je l’attends là. c’est mieux qu’on reste dehors de toute manière. c’est moins dangereux. parce que si je reste entre quatre murs, c’est la crise de panique assurée. et même si les endorphines qui seront relâchées ensuite me permettront d’aller mieux, je ne suis pas en état de supporter la respiration saccadée et asthmatique, les mains qui tremblent, la sensation de vertige, et surtout l’impression de faiblesse ultime. l’impression de vulnérabilité. que vous êtes incapable de rien, à part paniquer, angoisser et vous renfermer sur vous-même pour vous calmer. il y a bien une autre technique, pour la stopper. la douleur. que ce soit se couper, se brûler –ce qui est un peu dangereux avec des mains qui tremblent- ou bien se cogner la tête contre le mur jusqu’à ce que ça passe. m’enfin. en réalité, ce sont juste des moyens pour se concentrer sur autre chose que l’incapacité à inspirer et expirer normalement, ou l’étouffement –qui n’est en fait que dans notre tête. alors je l’attends. mais chaque seconde passée à l’attendre en est une qui bénéficie aux pensées noires et morbides qui hantent mon esprit. j’essaie de ne pas les écouter, de ne pas leur prêter attention, mais c’est plus fort que moi. elles sont là, depuis des années, je les connais par cœur, et elle s’accroche à mon âme et à mon esprit de toutes leurs forces. elles me rappellent à quel point je suis inutile, à quel point je suis faible et mauvais pour les autres. elles énumèrent les raisons pour lesquelles le monde se porterait mieux sans moi. elles listent le gens qui seraient mieux sans moi, plus heureux, ou même ravi de ma mort. et même si les arguments sont fallacieux, ma haine de moi-même me fait y croire, me fait les prendre en compte. j’ai e plus en plus envie de me tailler les veines. pas trop profondément, parce que je suis lâche. parce que je ne peux pas abandonner la sensation de chaleur et de bien être que me procure maïa, parce que je ne peux pas me résoudre à trouver une vie sans aramis ensuite. mais quand je ne les aurais plus, eux deux, parce que ça arrivera un jour, ils se rendront bien compte de ce que je suis au final, je n’aurais plus aucune raison de m’en empêcher. et ce sera ainsi mieux pour tout le monde.
• elle arrive. elle dit mon prénom et je peux me concentrer sur elle. elle me fait sortir de mes si sombres pensées. si il y avait eu aramis, il m’aurait certainement pris dans ses bras, avec cette vague expression de malaise, en me répétant que c’est faux, que lui il serait dévasté si je partais. que je ne suis pas comme cela. alexia, elle, elle me fait penser à autre chose. elle n’a pas besoin de me dire qu’elle est là pour m’aider, elle dégage de la gentillesse, comme une sorte d’aura autour d’elle. je ne sais pas vraiment comment expliquer et décrire cela. elle me demande en quoi elle peut m’aider. alors je baisse le regard sur mes bras, d’un air désolé et un peu piteux. elle me demande si je veux aller faire quelques pas dehors et je hoche la tête, toujours sans la regarder. « j’essaie d’arrêter de me mutiler. je pensais que je pouvais y parvenir seul, mais c’est pas le cas. j’ai très mal dormi cette nuit, j’avais envie de vomir, et j’avais.. je ressentais le besoin de me blesser, encore et encore, pour détruire ce que je suis. lentement. » les mots coulent de ma bouche, sans que je puisse les arrêter. ils sont chargés d’une haine mauvaise. j’ai besoin de m’abîmer, de voir mon sang couler, pour racheter mes fautes. même si je suis impardonnable et que rien ne pourra jamais les racheter. j’ai besoin de me blesser pour m punir de ce que je fais aux autres. ces autres qui ne cessent de me pardonner. j’ai besoin de quelqu’un qui me dise que, oui, je blesse les gens. quelqu’un qui me dise que je suis mauvais, que tout est de ma faute. je sais qu’elle ne va pas le faire. mais qu’elle va m’aider à me calmer. j’avance doucement, au même rythme qu’elle, sans prêter la moindre attention à sa manière de se déplacer. je suis trop profondément ancré dans mon esprit. « j’ai… j’ai pensé que je voulais mourir. alors, je vous ai appelée. vous m’aviez dit de le faire en cas de soucis, peu importe l’heure. même si j’en ai envie, je ne dois pas mourir. j’ai mon meilleur ami qui a besoin de moi. il en est au deuxième stade du sida, il a besoin que je sois là. et puis j’ai une petite amie qui m’aime, et que j’aime aussi, plus, bien plus que je n’arrive à m’aimer moi-même. et puis… j’ai appris, il y a deux semaines, que j’avais une nièce de deux ans. elle s’appelle lucie pour lucy in the sky with diamonds, une autre chanson des beatles. »
• elle connaît ma situation familiale particulière. elle sait certaines choses. elle sait que ma mère a été en prison, elle sait que mon frère m’a abandonné. mais elle ne sait pas tout. elle ne sait pas absolument tout. elle ne connaît pas les raisons de ma tentative de suicide par overdose. elle ne sait pas exactement comment je m’y prends pour me faire ces cicatrices. je sais qu’elle les a vues, je ne vois pas comment on ne pourrait pas les voir d’ailleurs. mais elle ne m’en a pas parlé. elle attend certainement que je le fasse de moi-même. elle attend que je lui fasse assez confiance pour le lui dire, pour lui expliquer. je l’apprécie beaucoup pour cela aussi. l’ancienne psychiatre n’arrêtait pas de m’en parler. elle était professionnelle, il n’y avait pas de jugement dans ses yeux ni dans sa voix. mais elle ne cessait de revenir dessus comme si c’était le cœur du problème. elle voulait tout savoir à leurs propos. quelles pensées me conduisaient à faire cela, comment j’en étais venu à ça, à quel moment et dans quelles circonstances j’y avais pensé, puis je l’avais fait la première fois. j’avais l’impression d’être harcelé, agressé. ces marques me sont personnelles. elles sont des moments intimes, où je me suis retrouvé seul, perdu dans mon esprit. ce n’est jamais qu’une seule idée qui me fait prendre une lame. ce n’est pas une circonstance particulière. mais c’est le souvenir de toutes les autres, mêlé de panique et de colère. et puis, ensuite, c’est une réponse automatique à la moindre douleur psychologique, au moindre sentiment de culpabilité. les cicatrices se mettent à démanger, et il y a ce besoin de voir le sang couler, ce besoin de sentir la douleur envahir tout votre corps. douleur dans laquelle vous trouvez enfin la paix. le silence le plus complet. vous vous détendez soudainement, laissez vos membres écorchés reposer sur vos draps, la tête renversée sur les oreillers, et vos yeux se ferment. et vous dormez, paisiblement, enfin. il n’y a pas besoin de se demander pourquoi tant de personnes ont recours à cela. c’est addictif. c’est le seul moyen réellement efficace et pas illégal, pas si dangereux pour la santé, de se détendre, de trouver le réconfort, et d’éteindre le feu bouillant de la haine qui coule dans vos veines. mais tout cela est souvent compliqué à comprendre pour quelqu’un qui ne se mutile pas. quelqu’un qui ne sait pas le plaisir qu’on peut éprouver à voir son propre sang couler le long de ses avant-bras. et même dans la douleur, après, les jours suivant, quand les blessures tiraillent. quand on les laisse même s’infecter, pour souffrir un peu plus un peu plus longtemps.
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ALEXIA + (i need somebody, help.) _
MessageSujet: Re: ALEXIA + (i need somebody, help.)   ALEXIA + (i need somebody, help.) EmptyDim 5 Juin - 15:53


• Ses confessions sont alarmantes. Je réalise soudain qu'en quittant le cabinet, j'ai aussi quitté mes patients. Je n'arrive pas à me sortir cette question de la tête : et si on ne lui avait pas donné mon adresse? Et s'il n'était pas venu? Je me demande alors combien de patients m'ont réclamée et n'ont pas eu le privilège d'être informés de mon adresse? Vont-ils bien? Je regarde Jude sans le voir et cherche à avancer en suivant le son de ses pas mais c'est difficile. Je n'aurais pas dû fuir mon appartement. Pourtant je sens qu'il est content de ne pas s'enfermer non plus. Ce qu'il me raconte est clair de sens: il a besoin de se libérer. Je ne sais toujours pas ce qui a mené à ce comportement suicidaire, je ne sais pas pourquoi il va mal. Mais il commence à s'ouvrir. Contrairement à d'autres patients, Jude a finalement compris qu'il me faisait confiance et j'avoue que c'est très gratifiant. Alors qu'il me parle de son envie de se scarifier à nouveau, je me tais. Ce n'est pas le moment d'intervenir et je le sens. Je le laisse continuer à parler et je vois une fenêtre, une possibilité d'approche, de connexion entre nos mondes lorsqu'il me parle de sa nièce. "Encore les Beattles, on en est fan dans ta famille?" Je m'arrête pour prendre le temps de repérer où on est arrivé et chercher où se trouve le banc prévu pour les promeneurs. "Remarque, Lucy c'est un joli prénom... Mon chat s'appelle ainsi." Je souris à son attention et cherche à prendre à droite mais mon pied bute contre le trottoir. Je ne suis apparemment pas là où je pensais être. Déboussolée, je me pince les lèvres et m'arrête à nouveau pour faire face à Jude. "Je suis désolée de te demander ça, mais je vais devoir m'accrocher à ton bras sinon je crains que cela ne devienne trop difficile pour moi de me concentrer." Et alors je réalise qu'il ne sait peut-être pas. Après tout, s'il avait su... Si, si, elle doit lui avoir dit au téléphone. Non. C'est ma vie privée, elle n'a aucun droit de révéler de quoi je souffre. Jude ne sait pas que je suis aveugle. Mon visage se voile alors de malaise et de tristesse tandis que j'essaie un sourire tendu. "Ce n'est rien de grave, je ne vois plus pour l'instant. Tu n'es pas venu pour parler de moi, amène-moi jusqu'au banc qui doit se trouver quelque part par ici" dis-je en indiquant la zone où je pense qu'il est "et nous discuterons plus en avant de ce que tu es venu me confier." Je prends des gants. Je ne peux pas dire des mots tels que 'ta situation', 'tes troubles', je dois faire attention quand je parle car tout peut être mal interprété par un jeune qui va mal. La distance que nous parcourons est plus longue que ce que je ne pensais, ce qui me fait comprendre que je n'étais pas vraiment juste dans mes estimations. Mais finalement on s'assoit et je me tourne vers mon patient malgré le fait que je ne puis le voir. "Je sais que tu penses que tu vas mal Jude mais selon moi tu es en plein progrès. Tu es venu spontanément me voir aujourd'hui et tu as toi-même parlé des choses qui te retenaient ici. As-tu envie de me parler de ton ami ou de ta petite amie?" Je prends le temps quand je parle afin qu'il puisse m'interrompre s'il se sent trop poussé en avant. Je pense vraiment que pour Jude la solution réside dans les ancres positives. Il a besoin de choses pour lui remonter le moral. Il a besoin de se concentrer sur ce qui va plutôt que sur ce qui cale. "Dis-moi Jude, dis-moi ce que tu veux. Moi je ne vois pas pour le moment donc tu peux même me parler de la météo, je t'écouterai." Subtilement je lui fais passer un message. Moi non plus je ne suis pas parfaite, nous avons tous des problèmes et il a lui aussi son utilité tout comme moi j'ai la mienne malgré le gouffre dans lequel on se trouve.
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Jude Héméra
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MessageSujet: Re: ALEXIA + (i need somebody, help.)   ALEXIA + (i need somebody, help.) EmptyVen 10 Juin - 11:23


• aveugle. elle est aveugle. et moi, aveuglé par mes propres ennuis j'ai même pas fait attention à elle. je suis vraiment nul et bon à rien. j'aurais pas pu le voir, hein, qu'elle avait du mal à marcher qu'elle se dirigeait de façon hasardeuse ? non. évidemment que non. je marchais devant elle et je ne faisais pas attention. je préférais m'apitoyer sur moi-même comme d'habitude. j'étais si peu attentif aux autres, pas étonnant que maël en aie eu marre et se soit barré sans demander son reste. pas étonnant qu'il ne veuille pas me présenter sa fille. si je suis déjà pas capable de prendre soin de moi, ni de quelqu'un d'autre, alors comment pourrait-il me confier une gamine de deux ans, hein ? je suis vraiment qu'un sale con égoïste. je pense qu'à ma propre peine sans penser à son inquiétude de parent. méchant, méchant, méchant, que je me serais répété si j'étais encore gosse. elle ne me voit pas, alors j'en profite. elle se tient à mon bras. elle me voit pas. et mon silence ne lui paraîtra pas suspect. je mords le dos de ma main libre. fort. pas au sang, mais assez pour avoir mal. c'est ce que je faisais quand j'étais un bambin. pour me punir d'être méchant avec les autres, notamment avec ma mère. à l'époque où je me souciais encore d'elle et de ce qu'elle pouvait penser de moi. où je n'avais pas encore compris qu'elle parlait dans le vide, complètement défoncée. elle ne dit rien jusqu'à ce que je trouve le banc dont elle me parlait. je l'aide à s'asseoir. ou du moins, je reste aux aguets, prêt à la rattraper si jamais elle perd l'équilibre. je me demande comment elle fait au quoitidien. ça doit être... je ne sais pas. mais je sais que je suis une personne qui a besoin de repères fondamentaux. privé de la vue, je deviendrais probablement fou. plus que je ne le suis actuellement.
• elle se tourne vers moi, et ses yeux se posent sur mon visage. ils ne me voient pas, mais je sais qu'elle... ressent les choses. pas les ondes ou les auras, évidemment. mais je sais qu'elle est à l'écoute, comme si elle n'avait aucun problème. elle est bien courageuse. et elle doit avoir sacrément confiance en moi. ça me fait peur. j'ai peur de la décevoir. de la blesser. la confiance que les autres en moi implique des responsabilités que je ne suis pas prêt à prendre. je ne veux pas, je ne peux pas être quelqu'un de confiance. je suis trop imprévisible, trop mauvais, trop égoïste. elle me dit que je suis en progrès. c'est pas mon impression. ça allait mieux, mais tout est reparti comme avant. la nausée, les crises de panique, les pulsions auto-destructrices, le besoin d'éloigner tout le monde de moi et de rester seul pour ne pas leur faire de mal, parce que c'est tout ce dont je suis capable. ce à quoi je suis destiné. mais je ne le lui dis pas. parce qu'il faut que je fasse des efforts. j'essaie de me rappeler ses yeux, son sourire, sa joie, quand je lui ai dit que j'allais faire des efforts, que j'allais m'en sortir. elle me propose de parler d'aramis ou de maïa. mais je n'en ai pas vraiment envie. je veux garder ça pour moi, dans mon cœur. on verra peut-être un peu plus tard. elle essaie de m'ouvrir doucement à la conversation, sans me forcer. elle est douce. elle me fait un peu de peine, aussi. alors je lève les yeux vers le ciel. et je regarde. « il fait un grand soleil. il y a quelques nuages. blancs. il y en a un qui ressemble à un lion. c'est peut-être un mufasa qui explique à un petit simba de ne pas oublier qui il est. celui-là... un dragon. y a un peu de vent, pas trop. j'aimerais bien être avec la petite. je lui expliquerai comment reconnaître les cumulus, les nimbus, et tous les autres. » parce que j'ai une bonne mémoire, même si j'en fais rien de tout ce que j'ai enregistré. les nuages, j'ai toujours trouvé ça joli, et c'est génial tout ces noms.
• j'ai envie de parler. j'ai envie de lui dire. de toute manière, elle ne répétera rien. c'est secret médical. elle est là pour que je me sente mieux. alors, je peux tout lui raconter. mes doutes, mes peurs, les choses qui m'encouragent. mes motivations à arrêter toute cette merde, à m'en sortir. je soupire un peu, et je ferme les yeux, profitant de la chaleur des rayons sur mon visage. au soleil, je sais que mes cheveux sont presque rouges, et que maïa adore ça. « ma petite amie... elle est douce. c'est la personne la plus douce que j'aie jamais rencontré. elle est exigeante avec elle même, elle se laisse à peine le droit à l'échec. c'est une musicienne. elle est toujours à l'écoute. elle est là pour moi. elle veut que je m'en sorte, pour que je puisse profiter pleinement du bonheur qu'elle m'apporte. elle m'aime. et je l'aime aussi. c'est toujours étrange, d'ailleurs, comme idée. d'avoir quelqu'un qui m'aime de cette manière. inconditionnellement. elle a découvert ma pochette en cuir, dans laquelle j'ai tous mes instruments pour... pour me mutiler. » elle m'avait conseillé ça une fois. de ne pas passer par des paraphrases pour désigner les choses. ça les rendait plus réelles. ça me permettait de réaliser la vérité. « et elle a compris. elle m'en a voulu, mais juste de ne pas lui avoir dit. et j'ai compris quelle peine ça lui faisait. parce que, vous voyez, cette idiote amoureuse, elle a pris une lame et elle s'est entaillée aussi. j'ai eu... j'ai eu tellement peur, si vous saviez. quand j'ai vu le sang, j'ai cru qu'elle avait coupé trop profond. j'ai eu de la peine aussi. je lui ai promis d'essayer d'arrêter de me mutiler. » mais je savais que c'était mal barré. parce que je me connais. je suis comme ça, et je changerai jamais. c'est inscrit dans ma tête. il vaudrait mieux qu'elle s'éloigne, mais je ne peux pas la laisser partir. j'ai besoin d'elle, j'ai besoin de savoir que si j'en ai envie, je peux aller chez elle, je peux aller la voir à l'Opéra, qu'elle me sourira, d'un air amusé, mais avec cette petite lueur d'inquiétude dans le yeux, comme toujours.
• et puis, ce n'est pas la seule chose que je veux arrêter. il faut que je lui parle de toutes mes résolutions. parce que je sais qu'elle peut m'aider à les tenir. parce que je sais qu'elle sera là quand ça devient insoutenable. c'est à ça que servent les psys. elle ne me l'a pas dit, elle m'a laissé le comprendre par moi-même. elle ne veut pas me faire rentrer dans le moule, en me faisant comprendre que je suis un être anormal. elle veut juste que je sois en paix. et que j'aille bien. son but, au final c'est que je  n'aie plus besoin d'elle. c'est paradoxal comme métier. « je veux arrêter la drogue aussi. je suis plus accro à quoi que ce soit, et je ne sniffe que très très rarement. vaut mieux que j'évite, vu l'état de ma paroi nasale. je l'ai complètement niquée avec ma tentative de suicide y a six ans. je saigne encore du nez des fois à cause de ça. quand il fait un peu chaud ou que ma tension augmente un peu. j'ai un pote que je dois ramener dans le droit chemin, et j'ai souvent l'impression que c'est de ma faute s'il fait tout ça. vous... oh, de toute façon, vous êtes soumise au secret médical. alors je peux vous dire. il a le sida, il ne veut pas prendre les antibiotiques, il préfère dépenser son argent dans de la came. mais il va crever encore plus vite. et je sais que si il meurt, je vais devenir complètement dingue. c'est pas juste mon ami, c'est pas juste mon meilleur ami. c'est mon frère. mais il peut pas s'en sortir avec un ami comme moi. je suis déjà pas foutu de prendre soin de moi, c'est pas pour réussir à veiller sur les autres. » voilà, je l'ai dit. elle sait ce que je pense. elle sait à quel point c'est le bordel dans ma tête. elle ne sait pas le reste, mes motivations passées. mais ça n'importe pas. ça n'interfère pas vraiment dans mon état actuel. si elle veut le savoir, peut-être que je le lui dirais un jour.
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