dont touch it please (Loresa)

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« tu sais, ce n'est pas pour les petites filles ça .. » qu'il te murmure, tu hausses les épaules. tu as peut-être un peu trop bu, mais ce que tu t'apprêtes à faire, c'est le mal incarné. tu sais que la drogue, c'est illégale, c'est pas bien, ça détruit. oui, autant ta santé que celle des autres, tu sais que tu vas certainement le regretter et pourtant t'es là, devant cette ligne de poudre blanche parfaitement dessinée. ce n'est pas un club, ou un bar, à proprement parlé, c'est un lieu assez glauque où tu n'avais pas l'habitude de mettre les pieds. le genre où ça fume, ça boit et certainement ça baise dans un coin. c'est le genre de lieu que tu devrais éviter, surtout dans ton état d'auto-destruction, dans ton état où tu te dis que tu n'as rien à perdre ou pas grand chose. tu évites de penser à Mads, parce qu'il t'en voudrait, surtout maintenant que tu sais que sa propre soeur est morte à cause de cette merde, mais t'es là, tu t'approches déjà de la ligne et tu sniffes, sans précaution. ça te pique, ça fait mal, et déjà tu t'en vas, tu sors de la table alors qu'on te demande de payer. tu sors des billets de ta poche, tu les tends sans recompter, tu t'en fiches de payer cher, tu as de l'argent. alors tu refiles le fric et tu t'en vas. c'est à ce moment là que tu croises deux yeux qui te guettent, qui te cherchent. deux prunelles qui te scrutent d'un air mauvais. non. c'est pas possible. c'est une blague. tu vas pour l'éviter, parce que tu préfères largement l'éviter plutôt que te confronter à elle alors tu prends les devants et tu sors vite de cet endroit. l'air frai te prend aux tripes et tu t'arrêtes en sentant un haut le coeur. ça ne peut pas avoir d'effet aussi vite n'est-ce pas ? pourtant tu te stoppes et tu lui laisses tout le loisir de te rattraper, tu sens sa présence, juste là, derrière toi. « C'est pas ce que tu crois. » la phrase toute faite, celle qu'il vaut mieux éviter, parce que souvent, c'est ce qu'on croit, c'est exactement ça. pourtant tu la prononces, sans réfléchir et tu sens déjà la colère arriver non ? à moins que ce soit ton propre corps qui réagit très mal.

sortir la nuit sans les gars, ça lui ressemble pas à lo'. mais des fois, ça lui prend, comme ça. elle veut pas se prendre la tête avec eux, avec leurs paris débiles sur qui ramènera une nana pour la nuit. elle dit ça, mais c'est grâce à ces paris qu'elle les connait, c'est grâce à ces paris qu'ils ont débarqués dans leur vie, tous. mais ça l'empêche pas de pas supporter ça, ça l'empêche pas de pas vouloir passer une soirée avec eux. sauf qu'elle avait finalement décidée de rentrer. de rentrer plus tôt, en fait. parce que ça puait la merde et parce que ça commençait à dégénérer, parce que les dealeurs avaient débarqués, et parce que tout le monde se jetait sur eux, comme des bêtes affamées, déjà qu'ils étaient pas clean. et elle elle aimait pas ça. pas pour une raison particulière, non, elle connaissait personne qui avait traîné dans ce genre de conneries, personne qu'en était mort, elle était pas touchée personnellement. y'avait juste aaron, qui dealait. il dealait juste, mais rien que ça, ça la mettait dans de ces états... alors elle s'est barrée. sauf qu'elle a vu quelqu'un, une silhouette, des cheveux. alors elle a attendu un peu, juste devant la sortie, tapie dans l'ombre. la silhouette s'est retournée, et c'est là qu'elle a croisé son regard. un regard qu'elle conaissait. un échange que l'autre a fuit. lo' se demandait ce que lisa pouvait bien foutre ici. ce que lisa pouvait bien faire avec un des dealeurs. ce que lisa allait bien pouvoir faire comme connerie. parce que commencer dans des affaires comme ça, c'était que le début d'une longue liste. une liste qui parfois, est interminable. alors lo' la suit du regard, elle l'observe sortir, avant de s'approcher du dealeur. « t'as filé quoi à la nana qui vient de se barrer, enfoiré ? » grogne lo en s'approchant de lui, dangereusement. elle le regarde d'un air mauvais, et lui, il sourit, comme un parfait psychopathe. il répond à la brune, mais lo' elle s'y connait pas. elle sait pas c'est quoi ces merdes, tout ce qu'elle sait, c'est que c'est pas bon. mais ça, y'avait pas besoin de le préciser. alors elle fait demi-tour, en se promettant de demander à aaron ce que c'était. elle entend le gars lui crier, derrière, d'un air mielleux, envieux « t'en veux aussi beauté ? ça te détendrait. » mais elle ignore. elle serre la mâchoire, elle serre les poings. elle irait bien lui foutre une baffe, mais elle sait que c'est pas une bonne idée. parce que lo, c'est un petit gabarit, quand même. parce qu'elle est seule, entourée de mecs plus grands, plus forts, et camés. et parce que lisa titubait déjà un peu en sortant, et qu'elle imaginait le pire à venir. elle est arrêtée, et la brune voit la poitrine de son amie se soulever irrégulièrement. elle s'arrête derrière elle, juste derrière elle. le regard aussi mauvais qu'inquiet. « C'est pas ce que tu crois. » son propre cœur rate un battement. non, lisa t'aura pas avec cette phrase. une phrase que t'avais déjà entendu plusieurs fois, pour plusieurs raisons différentes. mais jamais pour la drogue. jamais pour cette toile araignée géante. parce que la drogue, quand on est prit, on peut jamais s'en défaire, et on se fait bouffer, consumer, petit à petit. « te fous pas de ma gueule, lisa.» lâche loreleï en la dépassant, en se retournant, en se postant devant son amie. elle la regarde dans les yeux, et elle voit ses pupilles. rétractées. signe, preuve, qu'elle avait bien prit quelque chose. et lo' elle sent son sang bouillir. son coeur battre à une vitesse dont elle a pas l'habitude. elle est en colère, parce que lisa lui ment, volontairement, très mal, et avec une phrase de merde. le mensonge, lo, elle aime pas ça. sa vie c'était un mensonge, sa famille, une partie, c'était un mensonge. « tu te rends compte de ce que tu me dis ? t'es carrément inconsciente ! et comment ça se fait que je te vois dans cet endroit ? t'as pas à y aller, t'as pas à y être bourrée, t'as pas à y prendre quelque chose. j'suis ni ta mère, ni ton père, ni ta soeur ni ton mec. mais putain je sais très bien c'est quoi d'aller seule dans un endroit comme ça. et c'est pas le genre d'endroit où tu dois être torchée. » elle fait une pause, elle reprend son souffle, elle est toujours en colère, mais elle s'inquiète, surtout. lisa, elle y tenait. elles se voyaient souvent, fut un temps. parce que la demarchelier sortait avec tim' et qu'elle était souvent avec la bande. alors elles avaient sympathisées, et elles avaient commencées à tenir l'une à l'autre. et lisa sait très bien que lo aime pas tous les trucs de ce genre. elle sait aussi qu'elle aime pas qu'on lui ment. et pourtant elle l'a fait. « regardes, putain. regardes dans quel état t'es !» elle continue, en la prenant par les épaules. elle hausse la voix, parce qu'elle sent, elle a l'impression, que lisa part un peu, sous l'effet du produit. « c'est la première fois ? lisa, dis-moi si c'est ton premier truc ! je suis sûre que tu sais même pas ce qu'il y a dans la merde que t'as pris !»

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« te fous pas de ma gueule, lisa.» qu'elle te balance alors que t'es là, perdant tes moyens. tu te fous pas de sa gueule, tu veux juste qu'elle parte, qu'elle te laisse. tu ne veux pas qu'elle voit ça, pas elle, ni personne. non, pas tes proches, ils ne doivent pas savoir, surtout pas s'inquiéter alors t'es là comme une conne à te tenir la poitrine parce que t'as mal d'un coup, sans avoir vraiment mal. elle finit par se poster devant toi, Loreleï. oui, elle se poste là, devant toi, et te regarde. « tu te rends compte de ce que tu me dis ? t'es carrément inconsciente ! et comment ça se fait que je te vois dans cet endroit ? t'as pas à y aller, t'as pas à y être bourrée, t'as pas à y prendre quelque chose. j'suis ni ta mère, ni ton père, ni ta soeur ni ton mec. mais putain je sais très bien c'est quoi d'aller seule dans un endroit comme ça. et c'est pas le genre d'endroit où tu dois être torchée. » tu ne l'écoutes qu'à moitié. qu'est-ce qu'elle en sait que t'es pas comme ça ? qu'est-ce qu'elle en sait que tu ne peux pas aller dans ce genre d'endroits, qu'est-ce qui pourrait t'arriver au juste ? rien. vraiment rien non ? « regardes, putain. regardes dans quel état t'es ! c'est la première fois ? lisa, dis-moi si c'est ton premier truc ! je suis sûre que tu sais même pas ce qu'il y a dans la merde que t'as pris !» t'es pas dans un si mal état que ça. non, ton coeur commence déjà à se calmer, à reprendre un rythme un peu plus normal. peut-être un poil trop bas, t'en sais rien, mais tu sens déjà que ça se calme, que tu reprends doucement possession de tes esprits ... quoique non, ton esprit il est déjà parti. « arrête de crier. » c'est tout ce que tu réponds en levant ton regard sur elle. elle est étrangement flou, même un peu rouge non ? soit c'est ce que tu viens de prendre ... soit c'est l'alcool qui s'est mélangé, ou alors elle est en colère. ouais, ce doit être ça, elle doit être en colère parce que tu t'es droguée. mais tu n'es pas une droguée. « c'est ... j'suis pas une droguée. » tu ne réponds pas vraiment à la question, parce que ce n'est pas la première fois, si t'étais ici, c'est parce que tu es déjà venue pour prendre deux trois choses, mais tu ne vas pas lui dire, elle risque de te gifler pour que tu reviennes à la raison. chose qui, en passant, ne servirait à rien. « tu t'énerves pour rien lo' ... sérieux, tu t'énerves pour rien, calme-toi, c'était juste une ligne ... rien de traumatisant. » bon, peut-être que tu ne devrais pas dire ça, peut-être que tu devrais éviter, parce que finalement c'est vrai, tu ne savais même pas ce qu'il y avait dedans, exactement, tu ne savais pas. maintenant tu te sens mieux que tout à l'heure, oui, tu as ton esprit qui vagabonde et tu le laisses faire. tu as ton corps qui te semble si léger .. d'un seul coup, tout devient si simple que tu respires de nouveau. c'est ça, tu respires. « tu voudrais être mon mec ? » que tu demandes, sans trop savoir. parce que tu ne sais plus vraiment ce que tu dis. tu dis certainement n'importe quoi d'ailleurs, mais tu le dis.

pendant que lo gueule et s'inquiète pour son amie, lisa, elle dit rien. elle est mal, au loreleï le voit bien. seulement elle peut pas arrêter de lui crier dessus, elle peut pas s'en aller, elle peut pas laisser lisa là. alors elle continue, continue de lui dire ce qu'elle pense, continue d'essayer de la secouer, par des mots, parce que physiquement, ça pourrait être dangereux. « arrête de crier. » lo se calme. elle s'arrête. sa lèvre inférieure tremble, sa bouche est entrouverte. voir ceux à qui elle tient comme ça, elle aime pas. elle fait pas exprès. elle réfléchis jamais lo. ou presque jamais. elle se rend pas compte qu'elle peut crier, faire mal. alors elle s'est arrêté, elle a lâché lisa, elle a réunit ses mains, ses doigts, et elle a commencé à faire claquer ses ongles contre eux. gênée. elle est gênée. inquiète aussi. mais elle s'en veut. aussi. elle avait la tête baissée, mais elle la redresse quand lisa répond. et elle fronce les sourcils. « c'est ... j'suis pas une droguée. » tu parles, que se dit lo', en fermant les yeux pour ne pas encore péter un câble. si lisa dit ça, c'est qu'elle se reproche quelque chose, non ? lo' n'avait pas dit que lisa était une droguée, enfin... elle l'avait peut-être sous-entendu, oui. mais ça la rassure de se dire que lisa à inventé ça. même si ça devrais pas, et que ça devrait plutôt l’inquiéter. au fond d'elle, elle espère. elle espère que lisa est pas droguée, que c'est la première fois, qu'elle le refera pas. mais elle espère juste. et l'espoir, c'est pas le fort de lo. alors, quand elle se rend compte qu'elle croit en l'espoir, elle s'arrête. et elle reprend ses esprits, ses propres esprits, sans espoirs, sans rêves. avec son manque d'optimisme habituel. « promets le moi ? » elle demande, d'une petite voix. elle sait pas si lisa va entendre, elle sait pas si lisa va répondre, elle sait pas si lisa va pas plutôt ignorer cette question, vu l'état dans lequel elle est. « tu t'énerves pour rien lo' ... sérieux, tu t'énerves pour rien, calme-toi, c'était juste une ligne ... rien de traumatisant. » lo souffle, moqueuse. puis elle rit. c'était surement la phrase de trop, celle que lis' n'aurait pas dû dire. lo recule, se tourne, les mains sur les hanches, elle fait quelques pas, tourne en rond, elle relève ses cheveux, puis les lâche, elle passe ses mains sur son visage, veut cacher ses yeux, puis les enlèves et elle s'accroupit, en face de lisa. elle se retient de la gifler, parce que si elle ne se retenais pas, la baffe serait partie toute seule. puis elle répète. « une ligne... » encore, et encore. « une ligne ? » elle se relève, elle approche un peu plus son visage de lisa. « juste une ligne ? mais merde, tu te rends compte de ce que tu dis ? » elle souffle, elle parle pas fort, elle essaye, mais son ton est menaçant, elle est toujours en colère, même si elle essaye de réduire. « c'est surtout une ligne droite vers l'enfer, elisa. » elle connait son prénom, lisa lui avait dit, quand lo' lui avait elle-même dit quel était son deuxième prénom. alors elle fait comme avec aaron, elle dit le vrai prénom, pour essayer de faire réagir. avec aaron, ça marche toujours. « tu voudrais être mon mec ? » elle ferme les yeux. elle se mord les lèvres. elle réfléchit. lisa n'était pas dans son état normal, et ça ne faisait qu'empirer. lo' savait qu'il ne fallait pas rester là. alors, dans un élan de tendresse, qui lui ressemble pas, elle la prend par les épaules. de toutes manières, personne le saura, qu'elle a été douce avec quelqu'un, qu'elle a été "gentille". lisa s'en souviendra même sûrement pas. alors lo la guide, elle cherche du regard le banc le plus prêt. là, il y en a un. alors elle guide lisa, elle dit rien, elle essaye de pas être brusque, de pas aller vite. puis elle fait lisa s'asseoir sur le banc, et elle s'accroupit en face, elle lui prend les mains, elle va essayer, encore une fois, de la faire réagir. « tu vois bien que ça te réussis pas, lisa. faut pas que t'en reprennes, faut pas que tu reviennes, te lances pas là-dedans, ça va tout faire sauf t'aider... » elle sait pas pourquoi lisa est comme ça, elle sait pas pourquoi lisa veut peut-être oublier quelque chose et que pour ça, elle utilise la drogue. elle voudrait savoir, mais lisa, dans l'état dans lequel elle est, ne pourra sûrement pas le lui dire.

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« promets le moi ? » mais tu ne l'entends pas non, tu n'entends pas cette demande à la limite de la supplication. non, tu n'entends pas sa petite voix qui vient directement se perdre dans la nuit. tu n'entends rien, parce que tu n'essaies pas de prêter l'oreille, parce que tu ne le peux tout simplement pas. alors non, tu ne l'entends pas et tu ne réponds. est-ce que tu aurais pu lui promettre ? est-ce que tu aurais pu faire une telle chose ? tu es une bonne menteuse, mais de là à promettre des choses que tu ne penses pas réalisable ... non, tu n'aurais certainement pas osé. « une ligne... une ligne ? juste une ligne ? mais merde, tu te rends compte de ce que tu dis ? » elle parle doucement mais tu s'en l'énervement dans sa voix. qu'est-ce que tu as dis ? tu n'as rien dit de mal, si ? non ? peut-être ? oui, ce n'était qu'une ligne, mais tu sens instinctivement qu'il vaut mieux que tu ne dises rien. « c'est surtout une ligne droite vers l'enfer, elisa. » ton prénom claque comme une insulte, pourtant, il ne vient pas te réveiller, pas vraiment. il reste là, en suspend et tu es accrochée aux lèvres de lo', tu la regardes, attendant la suite « je .. » mais rien ne vient parce que tu es déjà partie un peu trop loin, trop rapidement. ça te fait de l'effet, un peu trop même, sûrement à cause de ton poids plume. tu te laisses faire, tu te laisses guider. tu te retrouves rapidement assise sur un banc, loreleï en face de toi. elle te scrute, agenouillée là. elle attrape tes mains, tu te laisses faire en plongeant tes pupilles sombres et dilatées dans les siennes. « tu vois bien que ça te réussis pas, lisa. faut pas que t'en reprennes, faut pas que tu reviennes, te lances pas là-dedans, ça va tout faire sauf t'aider... » tu secoues la tête doucement, ça te donne assez vite le tournis. « ça ne me réussi pas .. » que tu répètes simplement. ah oui ? elle en est certaine ? « t'es sûre ? vraiment ? parce que .. là .. je me sens .. bien. » que tu finis par avouer, les yeux plongée dans les siens. tu as cette petite voix d'enfant, cette petite mine innocente, tu es devenue une petite fille qui a fait une erreur certes, mais qui ne s'en sent pas coupable. est-ce grave ? « j'ai fait une bêtise ? c'est pour ça que tu t'énerves ? .. je ne dois pas revenir ici ... mais, si j'ai besoin de ça ? je ferai comment ? » tu te perds dans tes pensées, ton regard devient un peu plus vide. tu n'as plus vraiment de barrière, tu dis tout ce qui te passe par la tête. « loreleï .. tu es tellement belle. »

ça n'a pas fait effet, l'histoire du prénom. lo' le savait, au plus profond d'elle même. on répond moins bien quand on est sous l'influence d'une drogue, n'importe laquelle. ça marche avec aaron, parce qu'il es clean. il est que aux clopes, lui. alors elle soupire, elle ignore la non réponse de la brune, elle espèce que ça passera, elle espère, juste. mais encore une fois, espérer, c'est pas pour lo. soit elle abandonne soit elle persévère, mais elle espère pas. lisa se laisse faire, elle lui dit rien, elle dit rien, en fait. loreleï pourrait être inquiète. elle l'est, d'ailleurs. mais elle pourrait faire plus. elle pourrait porter plainte contre les dealeurs. c'est pas légal, elle le sait. elle pourrait appeler les flics, les informer que dans cette boîte là, ils viennent souvent. elle connaît la loi, elle la connait par cœur, même. c'est son boulot, enfin, son futur boulot. cinq à dix ans de taule, c'est ce qu'ils pourraient avoir. mais elle le fera pas, parce qu'elle sait pas où aaron va dealer, elle sait pas s'il vient ici, elle sait même pas s'il était là, ce soir. en tout cas elle l'a pas vu, et elle préfère pas le voir. mais donc elle dira rien, parce qu'elle veut pas perdre pour cinq à dix ans son meilleur ami, un membre de sa famille. nan, elle veut pas, pas si c'est de sa faute. alors elle laisse couler, elle s'en mord les doigts, mais elle laisse passer. elle aurait peut-être dû menacer le dealeur de tout à l'heure de plus jamais rien revendre à lisa, s'il la recroisait. mais elle est pas la mère de lisa. elle est son amie. elle a pas à l'empêcher de prendre des choses. elle a juste à la mettre en garde, à la protéger du pire qu'elle pourrait faire. c'est ça, l'ironie. lo' elle aime pas les gosses, et pourtant elle a l'impression de s'occuper de gamins quand elle est avec les gars. et là, aujourd'hui, ce soir, elle a l'impression de s'occuper d'une lisa de quatorze piges, qui a fait une bêtise et qu'est pas bien. puis elisa ouvre enfin la bouche. elle parle. enfin, elle essaye. loreleï elle voit bien que lisa a du mal à s'exprimer. mais elle la laisse parler, elle la laisse finir. elle est trop crevée pour continuer de l'engueuler, de l'interrompre, trop abattue de voir que son amie se détruit pour une raison qu'elle ne connait même pas. elle lui dit qu'elle se sent bien, mais c'est parce que c'est ça, la drogue. ça attaque les zones nerveuses, ça enlève toute la douleur du monde. c'est pas humain, la drogue. un humain, ça souffre, c'est heureux, ça a des sentiments, c'est transporté par des émotions... la drogue, ça enlève tout ça. les drogués, pour lo', c'est des robots. juste des robots. lisa est un robot. mais lo' elle veut pas que son amie devienne un mouton en ferraille, qui suit les autres... « j'ai fait une bêtise ? c'est pour ça que tu t'énerves ? .. je ne dois pas revenir ici ... mais, si j'ai besoin de ça ? je ferai comment ? » loreleï baisse les yeux, elle les ferme, elle les rouvre. elle fait craquer ses doigts, elle essaye de réfléchir. réfléchir à quoi répondre, réfléchir à quoi demander, réfléchir à comment faire pour pas être violente verbalement. elle se retient, là, loreleï. oui, lisa a fait une bêtise. oui, c'est pour ça qu'elle s'énerve. oui, lisa ferait mieux de pas revenir ici. mais lo', elle est qui, elle, pour dire à lisa quoi faire ? elle est qui, elle, pour savoir de quoi à besoin lisa ? elle est qui, elle, pour se rendre compte de ce que peut vivre lisa. elle a aucune idée, et c'est ça qui la frustre, de ce qui arrive dans la vie de son amie. alors elle répond pas. c'est peut-être la première fois de sa vie que lo elle répond pas un truc, cinglant ou non. d'habitude elle fait que ça. répondre, encore et encore. elle se retient pas, normalement. « loreleï .. tu es tellement belle. » si ça avait été un autre moment, elle aurait rit, loreleï. mais c'est pas le moment de rire. et cette phrase, comme quand elle lui avait demandé si elle voulait être "son mec", ça prouvait qu'elle n'allait pas aussi bien qu'elle pouvait le dire. lo avale sa salive, et elle sert les mains de lisa. « écoutes lis', tu vois bien que tu vas pas bien. peut-être que tu te sens bien, mais aller bien et se sentir bien, c'est pas pareil. tu peux aller bien sans être bien avec toi même. » elle sait pas si lisa aura comprit. elle sait pas si lisa aura écouté. mais elle a essayé. et elle essaye, encore. « qu'est-ce qui va pas ? »

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tu ne dis rien, tu restes là, à regarder elle, ou le vide, ou quelque chose parce que tu es là sans être là et c'est exactement ce que tu recherchais en venant dans ce club bien spécifique. tu savais très bien ce que tu voulais, ce que tu voulais. c'était prendre cette substance et juste te laisser aller. normalement, tu serais restée dans le club, tu te serais déchaînée sur la piste de danse, mais tu as croisé lo' au passage et tu as fui. parce que quelque part tu as toujours ta conscience qui est là, prête à immerger. oui, elle est là, prête à se montrer et crier au délit. tu as commis en délit en prenant cette poudre, tu le sais bien, mais tu n'as pas su faire autrement parce que là c'est vrai que tu te sens ... loin. à la limite du bien. tu es presque bien. tu aimerais rester dans cet état, pendant un bon moment mais tu ne sais pas si c'est vraiment judicieux. quand tu croises les iris sombres de Lo tu sais que ce n'est pas une bonne idée. vraiment pas. alors elle est là, elle sert tes mains et toi, tu la regardes. tu essaies, malgré ta vue qui se brouille un petit peu. « écoutes lis', tu vois bien que tu vas pas bien. peut-être que tu te sens bien, mais aller bien et se sentir bien, c'est pas pareil. tu peux aller bien sans être bien avec toi même. qu'est-ce qui va pas ? » qu'elle te demande. tu ne captes pas toutes ces paroles, pourtant elles sont importantes, oui, elles sonnes importantes mais tu n'arrives pas à les capter, les enregistrer, tu n'arrives pas à les mettre dans un coin, pour plus part. qu'est-ce qui ne va pas ? « je vais bien. » que tu réponds aussi rapidement, comme si c'était naturel, comme si c'était une question stupide qu'elle te posait, mais tu te reprends en pressant ses mains dans les tiennes. « j'veux ... j'veux pas y penser. » que tu rajoutes finalement en secouant ta tête, d'ailleurs tu lâches déjà ses mains pour prendre ta tête entre tes mains. tu la baisses jusqu'à tes genoux de manière à empêcher les mauvaises pensées d'entrer, non, tu ne veux pas qu'elles viennent, tu veux juste qu'elles s'enfuient, loin, qu'elles partent, le plus loin possible. pourtant déjà, tu sens ce flot de pensées arriver à la charge, comme si la drogue que tu venais de prendre ne te faisait pas d'effet, n'était pas assez forte. quelque chose comme ça. « ma soeur .. elle a perdu son bébé. » que tu lâches finalement sans croiser le regard de lo'. tu es trop sensible, trop empathique, tu ressens trop les choses, tu le sais. c'est tout ou rien avec toi, et là ... avec l'aide de la drogue, c'est tout. complètement tout puisque tu pleurs déjà. tu pars dans une crise de larmes incontrôlable et tu te laisses aller. non, tu ne retiens pas. rien. tu pleurs.

lisa elle lui répond vite. trop vite. et lo, elle sait ce que ça veut dire. parce qu'elle est pareil. sauf que lo', elle est jamais sous l'emprise de la drogue, alors avec elle, ça sonne juste. là, avec lisa, ça sonne faux. trop faux. et d'ailleurs, lisa elle se ravise, elle revient plus ou moins, elle montre qu'il se passe vraiment quelque chose qui ne lui va pas, quelque chose qui la touche, au plus profond d'elle même, et qui maintenant s’extériorise, qu'elle en prend plus conscience, mais qu'elle veut pas que ça se voit, alors elle essaye de l'oublier avec ce qu'elle prend, ce qu'on lui vend. lo, elle se mord la lèvre inférieur. elle sait c'que c'est, quand on veut pas penser ou entendre parler de quelque chose. mais elle sait pas c'est quoi, d'être sous l'emprise de drogue. et lo, elle est curieuse. lo, elle est fouineuse. lo, elle est protectrice. elle veut comprendre, elle veut aider. parce que voir lisa comme ça, elle aime pas. « lisa, tu sais que tu peux me le dire... » elle dit. elle a une voix douce, elle a une voix posée. lo, elle en a pas l'habitude. elle est bourrin, la brune, normalement. mais là c'est pas pareil, là, c'est pas normal. alors elle doit pas être vraiment elle même. elle doit faire des efforts, pour pas brusquer lisa, pour pas qu'elle se sente plus mal, pour pas qu'elle se sente agresser. elle avait étudié les cas de drogués, à la fac de droit. ils devaient trouver une manière d'en défendre un, et d'accuser un dealer. quelque chose de fictif, mais lo', elle avait fait des recherches. elle y avait passé des nuits, et elle avait apprit qu'il fallait pas être brusque avec des personnes sous l'emprise de drogues. habitués ou non. « ma sœur .. elle a perdu son bébé. » bébé. sœur. bébé. merde. lo, elle était pas préparée. lo, parler de gosses, elle aime pas. lo, parler d'une nana enceinte, elle aime pas. au fond d'elle, elle se dit que c'est tant mieux pour la sœur de lisa, qu'elle pourra faire sa vie, qu'elle pourra profiter de sa jeunesse, et pas tout de suite, avoir à s'occuper d'un marmot. mais elle réagit comme ça, parce qu'elle supporte pas les gosses, lo. et elle sait bien que tout le monde n'est pas comme elle. mais du coup, elle sait pas quoi dire, elle sait pas quoi faire. elle pourrai s'excuser, mais elle en voit pas l’intérêt. elle truove ça hypocrite, à la mort de quelqu'un, quand les gens viennent dire qu'ils sont désolés. non. y'a pas à être désolés. ils y sont pour rien. ils comprennent pas. et lo, elle comprend pas ce que lisa ressent. mais elle connait lisa, un peu. elle sait qu'elle aime rapidement, qu'elle s'attache, et qu'elle a dû s'attacher à ce truc qui grandissait dans le bide de la sœur demarchelier. lo', elle est plus totalement là, elle est ailleurs, elle est dans ses pensées. mais elle revient quand elle commence à entendre les sanglots de lisa. et lo, elle aime pas voir les gens pleurer. mais elle sait que pleurer, ça se contrôle pas. que pleurer, ça peut soulager. alors elle se rapproche de lisa, elle la serre contre elle, elle lui frictionne le dos, elle garde une mains dans celle de son amie, elle la sert. « chhht. chhht. ça va aller, okey ? » elle regarde derrière le banc, pendant qu'elle serre lisa. elle réfléchit. elle veut pas faire de gaffe. mais elle a pas l'habitude de réfléchir, lo. alors c'est dur. alors elle se dit que ne rien dire, ça serait peut-être mieux. pour pas engranger sur autre chose. pour pas empirer la situation. alors elle continue de la serrer, elle continuer murmurer. « continues ma belle, ça va te faire du bien de pleurer. » alors elle attend que lisa se calme, elle attend que lisa ait terminé, elle attend que lisa se sente mieux. quand c'est le cas, elle s'éloigne un peu, pour regarder lisa dans les yeux. et elle essuie les larmes qui coulent sur les joues de son amie d'un revers du pouce. puis elle sourit, elle essaye d'être convaincante.

Invité

tu sens le contact, son contact. tu sens son contact rassurant, juste là, contre toi. tu soupires, mais tu n'y arrives pas non. tu te perds dans tes sanglots, ravageurs, tu les laisses couler une bonne fois pour toute en espérant que ça aille mieux plus tard, en espérant que ça se passe mieux plus tard. tu espères vraiment. tu n'as pas les idées claires, plus vraiment, mais tu t'en fiches. tu lâches tes pleurs, ceux qui ne sont jamais encore sorti. tu te confies à Lo', tu lui dis tout ce que tu as sur le coeur, tu lui confies ce qu'il se passe, ce que tu as sans aucune gêne. « chhht. chhht. ça va aller, okey ? » qu'elle te souffle alors rapidement, qu'elle t'affirme comme si elle était sûre d'elle. tu aimerais vraiment être aussi sûr qu'elle, tu rêverais d'être aussi sûre qu'elle, aussi forte. mais tu sens bien que c'est pratiquement impossible, tu sens bien que ça ne sera pas comme ça, que ça ne finira pas comme ça; seulement, t'as envie de la croire, t'as envie de penser que c'est possible. « continues ma belle, ça va te faire du bien de pleurer. » c'est un souffle, une attention donc tu as terriblement besoin alors tu fais ce qu'elle te dit, pendant encore de très longues minutes avant de finalement te calmer, peu à peu. elle vient à te lâcher, à essuyer ses petites traces de larmes et tu oses finalement lui sourire. « je veux ... je veux rentrer chez moi. » que tu lui demandes finalement. « est-ce que tu peux m'aider ? est-ce que tu .. tu peux garder tout ça pour toi ? Mads ne doit pas être au courant. » que tu souffles finalement, tu ne veux pas qu'il s'inquiète non, surtout pas et en même temps, t'es loin de savoir qu'il le sera dans un futur proche. tout ce que tu veux, c'est rentrer chez toi.

elle continue de pleurer, et lo, elle continue de la serrer, elle continue de frictionner ses mains, elle continue de passer ses doigts sur les épaules de son amie, parce qu'elle sait que si elle pleurait, elle aimerait qu'on fasse ça pour elle, même si le contact physique, c'est pas tellement son truc à loreleï. les câlins, les bisous, les attentions, elle en est pas fane. et pourtant, là, elle essaye de calmer lisa grâce à ça. ça dure quelques minutes, encore, mais lisa, elle réussit à se calmer. et lo elle lui sourit. lo elle efface les larmes, elle dégage les cheveux de la brune qui sont devant ses yeux, collés à ses joues. elle aime pas cette sensation contre ses joues. quand elle était petite et qu'elle pleurait, elle se souvient ne pas aimer ça, en tout cas. parce que maintenant, elle pleure pas lo. elle a aucune raison de pleurer. sa vie elle est cool, à loreleï. elle est entourée par ses amis, elle est entourée par sa famille de cœur. quand lisa lui sourit, lo', elle est contente. parce que lisa reprend plus ou moins conscience, parce qu'elle a vue lisa à temps, parce qu'elle a aidée son amie. « je veux ... je veux rentrer chez moi. » lo, elle acquiesce. oui. c'est la meilleure solution. lisa va bien dormir. lisa va se reposer. lisa va être mieux. mieux qu'ici. mieux qu'entourée de ces salopards qui lui vendent des merdes. mieux que tout, mieux que nulle part. « est-ce que tu peux m'aider ? est-ce que tu .. tu peux garder tout ça pour toi ? Mads ne doit pas être au courant. » mads. mads son nouveau copain. mads, lo elle sait que lisa elle l'aime vraiment. lo elle sait que lisa veut pas qu'il s'inquiète. c'est normal. c'est légitime. alors lo, elle acquiesce encore. « oui. oui il saura rien. et oui, tu vas rentrer. tu vas être mieux ma belle, tu vas pouvoir dormir. tu vas pouvoir oublier cette soirée. » et loreleï elle aide lisa à se lever. elle passe sa main, sous bras, autours des épaules de la brune. elle la soutient, elle l'aide à marcher. lo' elle a pas de caisse. lo elle a pas le permis. et elle sait pas si lisa a prit sa voiture, elle sait même pas si elisa à le permis, elle aussi. alors elle marcheront, ou si y'a encore des bus à cette heure, elles en prendront un.

» (eden) Toi et moi, c'est tout ce dont j'ai besoin.