normalité et habitude (tazio)

tu fermes les yeux, un instant, juste un, le temps d'imaginer la scène devant tes yeux. tu vois ce lac, immense, tu vois cette eau qui bouge au rythme du vent, tu sens presque le vent souffler sur ta peau, faisant danser ta chevelure, presque oui. tu ouvres tes yeux, tu remets tes lunettes en place sur ton nez et tu reprends ta lecture. tu te sens bien là, dehors, assise sur une chaise. tu as tes jambes poser sur le muret, tendues et tu lis. tu aimes lire, de trop, tu en as même presque besoin pour te perdre, prendre le temps pour toi. ce soir, tu retourneras bosser. ça ne te dérange pas, de travailler, non, mais il faut le faire, c'est obligatoire, tu n'y prends pas particulièrement de plaisir. tu repenses à lui, tu vois son corps inerte, il te manque. c'est atroce cette sensation. tu évites d'y penser et te concentres de nouveau sur les mots qui dansent devant tes yeux. tu entends des pas, mais tu ne relèves pas la tête non, tu ne veux pas la relever.  « comme on se retrouve princesse. » t'entends cette voix qui te semble inconnue. tu relèves la tête, croises deux yeux lubriques qui te fixent. tu les reconnais, tu les as croisé, il y a quelques jours sur le trottoir, ce type pensait pouvoir te baiser sans fric, il pensait que c'était gratuit et tu l'avais envoyer balader. il s'était montré très insistant, trop insistant. là encore tu le vois s'approcher, il pose une main sur tes jambes, sur ta cuisse, sur ce bout de pantalon qui te recouvre.  « je pense qu'on va pouvoir rattraper un peu la dernière fois, je ne pensais pas t'croiser ici poulette. » il presse sa main et toi, tu retires tes jambes, tu te lèves, immédiatement et tu le fixes.  « dans tes rêves, j't'ai déjà dis que c'est pas gratuit alors, lâche moi. » tu lui siffles, tu lui lances, hargneuse avant de t'en aller. tu entres dans cette grande baraque qui est également la tienne mais tu entends les pas, il te suit. tu serres ton livre contre toi. « arrêtes de me suivre. » tu lui demandes finalement. « tu t'prends pour qui petite conne ? t'es qu'une pute alors maintenant tu vas jouer ton rôle, tu vas me suivre, doit bien y avoir des chambres de libre non ? » il attrapes déjà ton bras alors que tu serres les dents. sous l'effet tu lâches ton livre qui s'écrase sur le sol. « lâche-moi maintenant ! » que tu te mets à crier cette fois. t'es docile, oui, normalement, quand tu fais ton boulot, pas quand on te force.

Cette fille, elle est là, assise dehors, avec ce livre avec la première de couverture sobre, mais jolie et de belles lettres calligraphiées, bien loin de celles qu’il voit habituellement, avec une police d’écriture basique et c’est là toute la difficulté. Il les connait bien ces lettres là, il n’est pas habitué à ces nouvelles formes et c’est bien plus compliqué de déchiffrer. Tazio sait très bien que ça ne sert à rien, mais il s’obstine, oubliant le fait qu’il ne connaisse pas son alphabet. Le son « a » ne s’écrit pas « a », pour lui, il l’ignore. Les syllabes, il ne sait pas non plus ce que c’est. Il envie parfois ceux qui savent lire, écrire, avant de se dire que ça ne lui sert strictement à rien, juste pour éviter d’avoir des regrets. Il ne veut pas vivre avec, c’est trop encombrant, trop pesant. « Beltz. » Il relève la tête vers la voix qui s’adresse à lui, un type qui est un pote et pas vraiment en même temps. Ils partagent ensemble, avec un autre, la maison, pour que le loyer leur revienne moins cher. Elle l’est déjà, puisqu’ils ont des tarifs avantageux grâce aux services qui rendent leurs filles au propriétaire qui se fait une joie d’en emprunter une chaque mois, le temps de quelques heures. « C’toi qui a pris la dernière boîte des champignons ? » Il se lève, croise les bras, l’air fermé. « J’ai une tronche à manger des champignons ? » Le gars lâche un soupir, roule des yeux, se rappelant de l’allergie de Taz. « C’est l’autre connard qui a dû la chaparder, j’avais noté mon nom dessus pourtant, merde. » « Fais pas chier, t’as une épicerie à quelques mètres. » « La flemme. » C’est à son tour de lâcher un soupir, de râler dans sa barbe, mais il est attiré par autre chose. Une autre voix qu’il ne connait pas, alors il zappe la conversation sans importance, se tourne vers le salon où il voit un gars dans la pièce, en train de piétiner sur le livre qui attisait tant son attention. Il est là, en train de menacer l’une de ses filles, la préférée de son ami défunt, qui était comme son frère. Ca le met en rage, ça et sa façon de croire que Kiera lui appartient. L’inconnu lève la main, n’a pas le temps de l’abattre sur le visage de Kiera. Son geste est interrompu par la main de Tazio qui l’empoigne, l’autre qui encercle son cou pour le faire reculer jusqu’au mur et dans un élan de violence, il resserre ses doigts sur sa peau, le soulève doucement du sol avant d’abattre son poing dans le mur, juste à quelques millimètres de son visage. « La prochaine fois j’te fais une entaille juste là. » dit-il, rageusement, en traçant un trait sur ses lèvres. « Le message est passé ? » L’inconnu acquiesce, alors que Tazio le relâche brutalement, le faisant perdre l’équilibre sur le sol. Pas besoin de parlementer, il part, nerveux, en se cognant contre un mur, déstabilisé. Tazio referme la porte derrière eux, la claque, furieusement et se tourne vers Kiera. « Qu’est-ce que t’as foutu ? » Il n’a pas entendu la conversation, a été présent à la fin seulement. Il se penche, ramasse le livre dont la couverture est abîmée, maintenant et ça l’énerve tellement qu’il lâche l’objet agressivement sur le fauteuil. « C’était qui lui ?! » qu’il crache, énervé d’avoir eu un sale type dans la baraque.

tu le fixes, hargneuse, tu vois sa main se lever, son bras se tendre. il va frapper, il va te frapper, mais tu ne fermes pas les yeux non, tu ne recules pas, tu ne te débats pas. tu sais qu'elle goût ça a, tu connais cette douleur et elle ne t'effraie pas le moins du monde. tu en as l'habitude. seulement, la main est arrêtée dans son geste oui. tu vois cet homme, tazio, tu le vois qui l'arrête dans son geste avant d'empoigner son cou et le faire reculer. tu bouges pas, tu regardes la scène, tu le regardes faire. il s'énerve, contre ce type, pour peu de raison, il ne t'aurait pas fait mal. il frappe le mur, ça résonne, là. « La prochaine fois j’te fais une entaille juste là. Le message est passé ? »  il tremble, le connard, il ne faut plus le malin maintenant, non, et finalement, il s'en va, il se dépêche de disparaître pendant que tazio vient voir toi. tu ne sais pas quoi penser de ce type, tu ne le connais pas, tu ne sais pas à quoi t'attendre. tu sais qu'il avait confiance en lui, alors t'as envie d'avoir confiance en lui, t'en as même besoin. « Qu’est-ce que t’as foutu ? » tu ne réponds pas tout de suite puisqu'il vient reprendre ton livre, il le ramasse avant de le lancer vers un fauteuil. « C’était qui lui ?! » qu'il te questionne, rapidement. « un type certainement mal baisé. » que tu lui balances, tu lui réponds avant de bouger, doucement, de reprendre ton livre sur le fauteuil. tu tentes de retrouver ta page tout en remettant tes lunettes en place, une nouvelle fois.  « j'sais pas ce qu'il faisait ici, c'est pas mon pote. j'l'ai juste croisé il y a quelques jours, en bossant. il voulait sa part du gâteau mais il n'avait pas de fric alors j'l'ai envoyé chier et voilà. il est pas content. j'sais pas ce qu'il foutait là.  » tu hausses les épaules, pas le moins choqué, pas le moins troublé, c'est un quotidien comme un autre. tu finis par venir t'asseoir dans le fauteuil, pour reprendre ta lecture. t'as envie de lui dire qu'il n'était pas obligé d'intervenir, que tu aurais géré, tu l'aurais laissé frapper, certainement. t'en sais trop rien. sûrement pas, il n'y avait que lui qui le faisait, quelque part, de cette manière là. quoique récemment, tu es tombée sur un sacré maso, t'en as encore des traces aux poignets d'ailleurs. tu essaies de reprendre ta lecture; est-ce que tu dois le remercier ? ça ne te semble pas utile.

Encore l’un de ces mecs qui pensent que toucher les filles, c’est gratuit. Tazio lâche un soupir, agacé et passe sa main sur sa nuque pour se détendre un peu. Il n’a pas aimé le voir dans la maison, dans son environnement qui n’est pas un grand luxe, mais ça l’est, pour lui qui n’a jamais été habitué dans un endroit plus propre que celui-ci, alors c’est un palace cette maison, pour Tazio et même s’il y a du désordre partout, ce n’est pas une raison pour que ce type en mette un peu plus. L’homme se tait, ne répond rien, ne relance pas le sujet, parce qu’il a eu les réponses qu’il souhaitait et même un petit mot pour clôturer la conversation ne servirait à rien. Il sort une cigarette, le coince entre ses lèvres et se laisse tomber sur le canapé, un peu miteux, mais qui lui suffit, à lui. Il dort parfois dedans, avec une couverture et ce n’est peut-être pas très confortable, mais il a connu pire. Le sol, par exemple. « Il est abîmé. » Ce livre qu’elle tient entre ses mains, avec cette couverture qu’il aime tant. Il tire sur s clope, sans perdre de vue le bouquin. S’il avait un rêve, ce serait de pouvoir avoir de grandes armoires avec plein de livres qu’il pourrait lire autant qu’il le voudrait, mais Tazio n’a pas de rêve. Il envie seulement ceux qui peuvent faire ce qu’il aimerait savoir faire. Il ne se donne pas non plus les moyens pour y arriver, puisqu’il s’est toujours vu comme étant un bon à rien, seulement capable de faire ce qu’il fait là, d’user de ses poings, profiter de son physique avantageux et de sa tête à en faire peur plus d’un pour obtenir ce qu’il souhaite de ses magouilles. « Tu lis quoi ? Ca raconte quoi ? » qu’il demande, les sourcils froncés, avec une voix un peu sèche aussi, espérant cacher son grand intérêt, mais ça l’intéresse, tellement qu’il reste pendu sur les lèvres de Kiera en attendant qu’elle lui donne une réponse. Il se retrouve comme un gamin qui attend la suite de son histoire, une histoire que lui contait sa mère, parfois, mais dont il n’a jamais eu la fin. C’était la seule qu’il connaissait et il ne pense même pas à travailler son imagination pour inventer lui-même la fin. C’est bien loin de son esprit, comme s’il ne savait pas que c’était à portée de main.

tu tentes de retrouver ta page, doucement, tu cherches parce que tu veux reprendre ta lecture, comme si tout allait bien, comme s'il ne s'était rien passé. tu as l'habitude, de ça, tu sais ce que sais, tu t'en fiches, complètement. ça ne t'atteint plus non, depuis longtemps. ce qui t'atteint, c'est lui tazio, mais est bien différent de ton ancien proxénète. tellement différent. l'ancien t'appréciait, il était attaché à toi, tu étais souvent dans sa chambre, il te demandait souvent alors que là lui, tazio ... jamais. tu sens qu'il ne t'apprécie pas, qu'il n'est pas comme l'ancien, qu'il t'a récupéré parce qu'ils étaient amis tous les deux, c'est tout. rien de plus, et cette solitude est pesante, parce que toi, tu as besoin de sentir qu'on t'apprécie, qu'on a besoin de toi. est-ce que c'est mal ? « Il est abîmé. » qu'il se met à commenter alors que tu lèves ton regard sur lui. il est là, sur ce vieux canapé, en face de toi, tu le fixes, un instant. « oui, il est vieux. » tu réponds, simplement, tu ne sais pas quoi lui dire d'autre alors c'est tout ce que tu réponds, tout ce que tu peux répondre.   « Tu lis quoi ? Ca raconte quoi ? » tu le regardes toujours alors qu'il te demande tout ça. étrange. il ne s'y intéresse pas non, tu le sens que non, tazio est différent, il est distant alors tu prends sur toi, tu te lèves et tu viens t'asseoir à coté de lui. parce que t'as besoin de ce contact, peut-être que lui non, tu t'en fiches, tu tentes, t'as rien à perdre, au pire, il t'envoyer chier, et ça, t'en as l'habitude. tu t'installes, vos jambes se frôlant, se frottant l'une contre l'autre.« c'est l'histoire de marins. » tu commences en ouvrant de nouveau le livre pour retrouver ta page. « qui partent en mer et qui vivent des tas d'aventures. » tu lui expliques, calmement. « c'est l'Odyssée, j'sais pas si tu connais, c'est de la mythologie grecque. » tu continues, le sourire aux lèvres, tu lèves ton bras pour remettre tes lunettes en place, laissant alors ta manche descendre le long de ton bras. tu ne fais pas attention aux marques sur tes poignets, ni même au bleu lorsque le type t'a brutalement attrapé. « c'est un livre que j'ai déjà lu une dizaine de fois. »

Elle s’installe à ses côtés, il ne s’y attendait pas, mais il la laisse faire, pose d’abord ses yeux sur son visage, sur ses lunettes qu’elle replace, qui lui donne un air cultivé, ce qu’il n’est pas. Tazio a pourtant soif d’apprendre, mais on ne lui en a pas donné les moyens, lorsqu’il était gosse. Il s’appuie sur le dossier du canapé avec son bras, puis observe les pages, les mots qui remplissent les pages et qu’il ne comprend pas, mais qui le fascinent. Il ne demande que ça, pouvoir déchiffrer, passer des heures dessus, à dévorer un livre, à s’impatienter lorsqu’il doit remettre la lecture à plus tard, mais étant donné qu’il ne peut rien faire de tout ça, Tazio écoute attentivement le résumé qu’elle lui fait. L’Odyssée ? La mythologie grecque ? Il en a bien entendu parler, comme ça, mais il n’a jamais pu s’y intéresser de très près. Il hésite un instant, mais la questionne : « Qu’est-ce que c’est, l’Odyssée ? » C’est tout ce qu’il a pour se cultiver. Se renseigner de cette façon, regarder les informations, les films. A défaut de pouvoir lire, il observe beaucoup le petit écran lorsqu’il a le temps. Gamin, il ne faisait que ça. Ce n’était pas des dessins animés, c’était des films d’action la plupart du temps. Maintenant, il passe son temps devant des documentaires, parce qu’il y voit son intérêt, mais c’est difficile lorsque certains mots savants sont prononcés, des mots qu’il ne connait pas. « Qu’est-ce qu’il leur arrive ? Ca se termine comment ? » Bien, mal ? Il y a souvent des fins heureuses dans les livres, des fins comme il aimerait en lire. Les fins qui traumatisent, avec la mort d’un personnage, il les supporte mal. Il a vu, une fois, un film qui parlait d’une maladie. Le personnage principal en est mort et il lui a fallu un certain temps avant de s’en remettre. « Tu en as d’autres ? » Elle aime lire, ça se voit, ça se sent. Si elle a lu celui-ci une dizaine de fois, c’est que ça la passionne, alors ça l’intrigue. Mais ce qui l’intrigue un peu plus, ce sont les marques qu’il aperçoit sur son bras, des bleus. Tazio capture son bras, sans grande délicatesse. « Qui t’a fait ça ? » demande-t-il, un peu trop sèchement. Ce n’est pas contre elle, c’est juste qu’il n’aime pas ce qu’il voit. En l’observant bien, il remarque également un bleu derrière son oreille. Il se penche dessus, la touche du bout des doigts et l’interroge du regard. Et ça, qu’est-ce que c’est ?

« Qu’est-ce que c’est, l’Odyssée ? » qu'il te demande alors, rompant le silence pendant quelques instants. tu te mets en tailleur sur le canapé, tes jambes maintenant totalement collées aux siennes. « c'est le nom du voyage du marin, le capitaine si tu veux. Ulysse.  » que tu lui expliques, tu ne sais pas comment lui expliquer en d'autres mots, tu ne sais même pas comment l'expliquer. « Qu’est-ce qu’il leur arrive ? Ca se termine comment ? » qu'il continue, et tu lui fais un petit sourire. il s'intéresse à toi, enfin, à ce livre entre tes mains et ça te fait du bien, toi qui pensait qu'il ne t'appréciait pas. « il croise des créatures mythiques, comme des sirènes qui tentent de les faire plonger. » ces sirènes, tu t'y vois dans leur chant, dans leur geste, c'est un peu ce que tu fais toi, tous les soirs, en te pavanant sur le trottoir, tu t'y assimiles, tu t'y vois, complètement. « mais ils s'en sortent tous, grâce à la ruse, au final. » tu lui expliques, tu continues ton discours. « Tu en as d’autres ? » qu'il te demande ensuite. tu remets tes lunettes en place, une nouvelle fois, parce qu'elles tombent souvent, ou alors c'est surtout un simple tic que tu possèdes. « je .. des livres ? oui, bien sûr, dans ma chambre, tu pourrais venir les voir si tu veux puis .. » mais tu te stoppes quand il attrape ton bras sans aucune délicatesse. ça ne te fait pas de mal, ça te surprend juste alors que tu suis son regard. « Qui t’a fait ça ? » qu'il demande alors, tu regardes les bleus, tu ne comprends pas, c'est rien ça. quelques secondes plus tard il touche derrière ta tête, tu ne sais pas quoi, tu ne comprends pas. peut-être un autre bleu, tu t'en souviens, le type il te tenait par là pendant l'ébat, mais toi, ça ne te fait pas de mal, tu en as l'habitude, tu ne comprends pas sa colère soudaine. « un client, la nuit dernière » tu réponds honnêtement, naïvement. « qu'est-ce qui t'arrive ? je ne comprends pas, ce n'est que des bleus, ce n'est rien. » tu lui réponds, calmement, d'une vois presque trop innocente, mais en même temps, toi, tu ne comprends vraiment pas, tu ne vois pas le mal là-dedans. tu as toujours vécu de cette manière, pas forcément avec les clients, c'est vrai, plutôt avec Mikael, ton ancien proxénète.

L’Odyssée. C’est un joli nom, ça lui plait, ça l’attire et il aimerait en savoir plus, évidemment, aussi bien que sur le voyage entier, sur le personnage principal, que sur les créatures mythiques. Il a déjà vu certains documentaires là-dessus, qui parlent des légendes irlandaises. Des mythes. C’est magique. Ce n’est pas réel, mais il se plait à y croire, lui. « La ruse ? » Il se pince les lèvres pour ne pas en demander plus et fixe la couverture. Il aimerait lire ce qu’il y a dedans et lâche un soupir, tout en sachant que ce ne sera pas possible, alors il se contente des réponses qu’elle lui donne, lui fait même un signe de la main pour qu’elle s’arrête, qu’elle ne lui donne pas la réponse à sa question. Il ne veut pas savoir la fin, pas comme ça, pas alors qu’à l’intérieur de ce livre, il y a de très belles descriptions qui pourraient le faire rêver. Elle commence sa proposition, mais il ne l’entend plus, est focalisé sur les marques sur son bras. La nuit dernière… Un type s’est permis de faire des choses qu’il n’aurait pas dû. Prendre du plaisir, ça, c’est le but, mais il y a des limites. La violence, il ne veut pas. Il a abîmé Kiera. Tazio relache doucement son bras et lâche un soupir. « C’est pas parce qu’on te paie pour te baiser qu’ils ont le droit de te maltraiter. » Il ne sait pas si c’est vraiment clair, elle semble trouver ça tellement normal, alors que lui, pas. « J’sais pas comment tu bossais avec Mike, mais c’est pas un truc que j’tolère, moi. La règle, c’est simple : il prend son pied, sans te cogner, il range ses poings, il te file le blé et tu te casses, c’est tout, faut pas chercher plus loin, c’est clair ? » dit-il, assez durement. Il veut que ça rentre bien dans sa petite tête, il ne veut pas que ça se reproduise. « En plus, les clients aiment les nanas désirables. Tu crois que t’es belle avec tes bleus ? Tu crois que ça donne envie ? » Il est même certain que ça donne encore plus envie de frapper. Ils doivent penser qu’elle n’est plus à ça près.

« C’est pas parce qu’on te paie pour te baiser qu’ils ont le droit de te maltraiter. J’sais pas comment tu bossais avec Mike, mais c’est pas un truc que j’tolère, moi. La règle, c’est simple : il prend son pied, sans te cogner, il range ses poings, il te file le blé et tu te casses, c’est tout, faut pas chercher plus loin, c’est clair ? En plus, les clients aiment les nanas désirables. Tu crois que t’es belle avec tes bleus ? Tu crois que ça donne envie ? » il parle, il continue, tu ne comprends pas pourquoi il prend la mouche comme ça, non, tu ne comprends pas pourquoi il hausse le ton et s'emballe de cette manière. « je .. je ne vois pas pourquoi tu ne veux pas. certains prennent leur pied différemment, et j'suis qu'une pute tazio, je ne sais pas si tu t'en rends compte en fait ..  » tu lui expliques, tu ne t'insultes pas non, tu ne te rabaisses pas, t'essaies juste de lui ouvrir les yeux. « c'est comme ça que j'ai eu ma première fois, c'est ce qu'attendait Mike à chaque fois qu'il m'invitait dans ma chambre. c'est ce qu'il faisait avec mon corps et .. et maintenant qu'il n'est plus là, je .. enfin .. ce ne sont que des bleus, ça en excite même certains et la plupart du temps, je les cache, je me maquille, c'est tout. » tu lui expliques encore et encore. tu récupères ton bras, tu observes les bleus. « c'est rien tout ça, ça ne fait pas mal. je n'connaissais pas cette règle ok ? fallait m'en parler, puis tout façon, t'aimes bien ça me crier dessus. » tu lui réponds, hargneuse pour le coup.