Abracadabra... (ANTOINE)

Les yeux a peines ouverts, tu sautes de ton lit pour te glisser sous le jet glacé de ta douche. En te levant, c'est toujours la première chose que tu fais, parce qu'il n'y a que ça qui te réveil entièrement. Le café ne te fait rien et de faire du sport non plus. Tout en chantant les chansons qui passent sur ton portable, tu te laves rapidement les cheveux ainsi que le corps, parce que tu veux toujours être niqule pour aller bosser, surtout quand tu vas bosser dans les rues de la ville. Comme le soleil brille à l'extérieur et que la météo n'a annoncé aucune averse pour la journée, tu décides donc de t'habiller plutôt légèrement en enfilant un jeans et un petit t-shirt gris. Pas besoin que tu brilles de mille feux pour attirer la foule à tes petits spectacles. Avec les mois, tu as réussis à te faire un petit nom dans la ville et bien souvent tu vois les même têtes plusieurs fois par semaine. Cela prouve que les gens aiment ce que tu fais et ça te donne encore plus envie de te surpasser. Plusieurs de tes amis t'ont déjà dis que si tu le souhaitais, tu réussirais à remplir  les salles de spectacles, mais cela ne t'intéresse pas, vu que tu ne fais pas ce métier pour la gloire ou l'argent. Tu le fais pour le plaisir et pour donner un peu de joie dans la vie des personnes qui viennent te regarder. Une fois ton petit sac de magie prêt, tu prends tes clefs et sors enfin de chez toi pour aller t'amuser. L'avantage de ne pas travailler pour quelqu'un, c'est que tu fais ce que tu veux, quand tu veux. Pour une fois, tu sais exactement où aller pour te produire et vu que le soleil est au rendez-vous, tu es certaine que le public serait également là. C'est donc pour ça que tu te rends au jardin public avec un grand sourire, prête à faire briller les yeux des passants. Une fois arrivée au point que tu t'étais fixée, tu sors tranquillement tes affaires, et tu ne peux pas t'empêcher de sourire un peu plus en voyant que quelques passants s'arrêtent déjà, curieux de voir ce que tu allais faire par la suite. Certains doivent penser que tu vas faire sortir un lapin ou une colombe d'un endroit secret tandis que d'autres, savent déjà que tes tours sont... Plus simples et surtout que tu es contre l'utilisation des animaux. Tu préfères nettement demander de l'aide aux passants pour tes tours, cela te permets de créer un lien avec eux et ils adorent ça.

Aujourd’hui, il fait beau, mais pourtant le grand blond qui sort de son appartement n’est pas d’humeur. Est-ce le fait qu’il ait passé la pire de nuit ou est-ce que le message que lui as envoyé son petit frère qui le trouble au plus haut point ? Il ne sait pas, il n’a pas envie de réfléchir aujourd’hui. Le seul moyen qu’il a trouvé pour se changer les idées et une bonne course d’une dizaine de kilomètres. Il n’est pas rare de le trouver en train de courir dans les rues de Biarritz de bonnes heures ou près de la plage. Aujourd’hui, le parcours change, il va vers le jardin public. Thomas aime cet endroit, il aimait y passer ses après-midis. D’autant plus que s’il y avait la petite magicienne, son sourire s’agrandissait. Il court, il avale les kilomètres comme si ce n’était pas un grand exploit pour lui. Enfin, depuis qu’il est en âge de marcher, il est toujours en mouvement. Puis à l’aube avant d’aider son père à la ferme, le petit Antoine partait courir ou s’entraîner un peu entre les bottes de paille. Hé non, malheureusement pour vous, on ne naît pas avec des tablettes de chocolat, il faut les mériter en fessant un minimum d’activité sportive. Il arrive enfin au jardin public, il n’y a pas grand monde aujourd’hui. Vu le soleil qu’il fait les Biarrots et les vacanciers doivent être déjà à la plage. Il tourne dans une allée et il aperçoit un petit groupe de personnes autour d’un banc. Le rugbyman sait d’ores et déjà qui se trouve là. Il ne peut s’agir que d’Aloïse. Aloïse la magicienne, celle que son petit frère regarde avec fascination. La première fois qu’elle sait approche de son jeune frère autiste, Antoine a eu un mouvement de recul. Il n’a pas confiance en ses personnes-là. Trop obnubiler par l’envie de faire craquer de l’argent à leurs spectateurs. Seulement la seconde fois, c’était avec un sourire qu’elle les avait accueilli tous les deux. Au fil des mois et des discutions, Aloïse, Thomas et Antoine s’étaient liés d’amitié. Après le départ de Thomas, deux mois avant, Aloïse est quand même resté dans la vie d’Antoine. Elle était devenue une espèce de confidente. Quand ça ne va pas, il sait qu’elle est là pour lui et inversement. Il se stoppe un peu à l’écart, ne sachant pas s’il doit s’approcher pour lui faire la bise, ne voulant pas stopper son spectacle. Elle doit sentir sa présence parce qu’elle redresse la tête et lui sourit. Il lui fait un petit signe de la main et s’approche en direction du groupe. Il aussiLui été fasciné par ses tours.

Lentement mais sûrement, tu sors tes affaires de ton, tout en réfléchissant à quel tour allait faire débuter ton spectacle. De temps en temps, tu jetais un petit coup d'oeil, toujours autant étonnée de voir le nombre de personnes qui s'arrêtaient pour regarder ce que tu allais faire. Dire que les premières fois, tu faisais ton spectacle devant à peine cinq personne et là il y en avait au moins vingt. Une fois tes affaires prêtes, tu sentis la petite boule de stresse monter dans ton ventre, signe que tu aimais toujours autant ce que tu faisais. Tu souffles un bon coup, tu te redresses avec un grand sourire et voilà que ton spectacle commence. Tu enchaînes les tours, sans quitter le public du regard, espérant vraiment que tes tours plaisent pour de vrai et que les spectateurs ne t'applaudissent pas par politesse. Ton regard parcourt toute l'assistance et celui-ci finit par s'arrêter sur une tête que tu reconnaîtrais entre mille, depuis le temps que tu discutes avec lui. Vu les vêtements qu'il porte, le jeune homme devait certainement faire du jogging et il passait devant toi tout par hasard. Tu lui fais ton plus beau sourire, espérant qu'il allait rester pour que vous puissez ensuite discuter un moment. Cela faisait plusieurs jours que tu ne l'avais pas vu et tu avais hâte de savoir ce qui se passait dans sa vie et d'avoir des nouvelles de son petit frère. En pensant à lui, tu espérais vraiment qu'il se porte bien et que tu allais le revoir bien vite. Sans que tu t'en rendes compte, ton spectacle était terminé et les applaudissements te ramènent à la réalité. Tu salut tranquillement ton public et échange bien entendu quelques mots avec les plus curieux, parce qu'ils seront certainement les plus fidèles dans le futur. Quand la foule fut enfin dispersée, tu fus ravie, de voir qu'Antoine était toujours là. Rapidement, tu te retrouvas en face de lui et déposa sur ton visage ton plus beau sourire. Mais voilà mon plus grand fan... Comment va-t-il ? Tu déposas un rapide baiser sur sa joue.

Il observe la jeune femme à l’œuvre, toujours autant admiratif de sa dextérité. Toujours épater de la voir faire ses tours. Il connaît quelques tours, parce que lui aussi était fan de magie étant gosse, mais Aloïse est une vrai professionnelle. On ne voit rien, ça parait si abordable, alors que c’est bien plus complexe que ça. Il faut des heures d’entraînements pour arriver à ce genre de résultat. Elle a dû le remarquer parce qu’elle le rejoint une fois que les derniers spectateurs se sont éloignés, retournant à leurs occupations. Il ne voulait pas la déranger en s’approchant de trop près. Il peut se montrer timide le rugbyman, enfin, il ne veut pas la déranger. Autant l’observer de loin. La blonde pose ses lèvres sur sa joue après l’avoir rejoint. « Ton plus grand fan ? Tu veux que je me fasse tuer par mon frère ? » il lui adresse alors un petit sourire. Son frère est SON plus grand fan. Chaque mercredi ou samedi, il demandait à son grand-frère s’il pouvait aller au parc pour voir Aloïse. Chaque fois, avant de partir, il envoyait un message à la blonde pour savoir si elle y était. Elle n’a jamais répondu négativement. Antoine lui en était très reconnaissant. Il savait très bien que son frère aurait piqué une crise s’ils s’étaient trouvés au parc et que la magicienne ne s’y trouver pas. Aloïse avait gentiment donné son numéro après quelques rencontres. Elle s’était attachée au petit frère du grand rugbyman. Il avait eu peur que ça soit qu’à des fins économiques. Qu’elle ne fasse pas ça pour le business. Seulement, il l’avait croisé dans un bar avec des amis et ils avaient naturellement parlé, la magicienne n’avait aucun fond malsain, donc il l’avait laissé rentrer dans la vie de Thomas et dans le sien « Je vais très bien et toi ? » Puis il lui semble bon d’ajouter « Je vois qu’il y a toujours autant de monde. »

Tu avais été étonnée la première fois que tu t'étais approchée d'Antoine et de son frère, de voir à quel point ils étaient protecteurs l'un envers l'autre. Enfin, c'était surtout Antoine qui était protecteur, son frère ayant un handicap moteur plutôt visible. Il avait du se dire que je voulais profiter de la situation, demander de l'argent en plus ou quelque chose dans le genre. C'était bien mal me connaître, vu que l'argent ne m'intéresse pas et que je préférai nettement le contact avec les gens. Le petit garçon avait du rapidement le sentir, vu qu'il vint à chacune que de mes petites représentations, toujours au premier rang et avec toujours autant d'étoiles dans les yeux. J'avais de la peine quand il me disait que j'étais son artiste préférée, qu'il parlait de moi à tout le monde. Je n'avais pas envie de me faire connaître, j'aimais ma petite vie tranquille dans le noir ou du moins dans le gris. Par contre, il me fallut un peu plus longtemps pour apprivoiser Antoine et ce petit test me faisait du bien, car comme quoi, tout n'était pas acquis du premier coup dans la vie. Maintenant, nous n'hésitions pas à nous téléphoner pour parler de tout et de rien, pour prendre simplement des nouvelles. J'avais très peu d'amis sur qui compter et j'étais contente de l'avoir dans ma vie. Je rigolais légèrement à sa remarque sur son petit frère, parce que bien entendu il marquait un point. Oh... Bien sûr que non... Alors on va dire que tu es mon deuxième fan, ça te convient ? Je remis quelques mèches de mes cheveux en place, vraiment contente de le voir et de passer un moment en sa compagnie. Je le voyais rarement sans sa miniature, mais au moins comme ça on pourrait parler de tout très librement, ce qui n'était pas plus mal de temps en temps. Je jetai un petit regard sur les alentours, quand il me dit qu'il y avait toujours autant de monde à mes spectacles. C'était vrai et je me demandais bien comment ils faisaient à chaque fois pour être autant nombreux. Je ne disais jamais où j'allais me produire, parce que moi-même je le savais qu'au dernier moment. Je choisissais mes coins totalement au hasard. C'est vrai... Pourtant mes tours n'ont rien de spectaculaires. Je me demande comment ils font pour me trouver. Ils m'ont peut-être pucer pour me suivre à la trace. Je laissais un nouveau rire s'échapper d'entre mes lèvres tout en l'attrapant par la main pour l'entrainer sur le banc où j'avais laissé mes affaires. J'en avais marre de rester debout et je n'aimais pas laisser mes affaires sans surveillance trop longtemps.