des réponses ? (eneko)

il t'a dis oui, oui, il va venir te voir pour répondre à tes questions. tu as honte, de le revoir, tu as honte et tu es gênée de courir après lui de la sorte. tu ne veux pas qu'il pense que tu tentes quelque chose, que tu tentes de le récupérer. non, ce n'est pas le cas, c'est seulement .. seulement que ces derniers moi tu as l'impression qu'il a été plus que présent dans ta vie, il semble détenir énormément de réponse et toi, tu as besoin de ces réponses. tu t'installes alors en terrasse par ce beau temps, tu commandes une grenadine. tu es en avance, d'une bonne demi-heure alors tu sors ton carnet de croquis et tu dessines, sagement en attendant que le temps passe. tu commandes même une seconde grenadine. tu as trouvé des papiers ce matin, d'étranges papiers qui datent d'il y a quelques mois. il y a d'abord eu cette attestation de mariage qui t'a donné la nausée, puis il y a eu la découverte de cette bague, l'attestation de divorce et ce nom que tu portais. madame chatelain-deribay il n'y a donc aucun doute à avoir .. tu as été mariée à cet homme mais tu as besoin de comprendre pourquoi, tu as besoin de comprendre ce qu'il s'est passé. alors tu attends sagement, quand tu le vois arriver, tu ne souris pas, tu n'en as pas la force, tu te lèves simplement pour l'accueillir mais tu ne t'approches pas. « salut.. assieds toi, je t'en pries. » tu lui dis. tu refermes ton carnet à dessin, tu portes ton sac à main et tu le ranges à l'intérieur avant de sortir une pochette en carton et la poser sur la table en décalant ton verre. « je suis désolée, de t'avoir contacté mais ... mais j'ai énormément de questions pour toi. » tu commences doucement, tu fouilles dans la poche de ton jean, tu sors cette bague, ce qui semble être une alliance, la tienne. tu la poses sur la table vers lui et tu le fixes ensuite. « il me semble que ça t'appartient .. » tu murmures, doucement en reprenant bien vite. « non, je ne m'en souviens pas, je suis seulement tombée sur ces papiers. » et tu lui tends la pochette qui contient une bonne partie de ta vie. ton séjour à l'hôpital pour accident de voiture, ton mariage, ton divorce, des échographies, le résultat de paternité et encore bien d'autres que tu n'as pas eu la force de zieuter.

Eneko va la revoir. Il lui a proposé qu’ils se voient et il ne sait toujours pas si c’est réellement une bonne idée, mais elle a besoin de réponses et il ne peut définitivement pas la laisser comme ça, sans réponse, alors il n’a pas hésité. Maona a fait partie de sa vie, elle lui a été très importante, ce sera toujours le cas. On ne se marie pas avec une femme qui ne représente rien et à un bon moment de sa vie, elle a été son tout. Alors quand sonne dix-sept heures, l’homme ne s’attarde pas longtemps au bureau et récupère sa veste pour se rendre à ce bar à Iraty, cet endroit qu’il aime tant, dans lequel il a repris ses recherches pour un logement, bien qu’il élargit ses recherches ailleurs aussi. Elle est là, à la terrasse du bar. C’est la première fois qu’il la voie depuis leur rupture. Elle a l’air d’aller bien, ou peut-être n’est-ce qu’apparence, il n’en sait trop rien. Il tire la chaise en même temps qu’elle lui parle, s’installe sans l’interrompre et récupère cette alliance sur laquelle il pose ses yeux durant de longues secondes. Son cœur se resserre en se rappelant les instants qu’ils ont passé ensemble, ce mariage qui n’a pas duré, puis il prend la pochette en carton en reposant le bijou sur la table. Un serveur arrive juste à cet instant, lui donnant l’opportunité de commander une bière, sa favorite et par la même occasion de prendre le temps de réfléchir à ce qu’il pourrait bien lui dire. Il le fait simplement. « Oui, nous avons été mariés. » dit-il, finalement. « Ca s’est fait rapidement. Ta mère, la mienne. Elle ne souhaitait pas de tout ça. Elle avait engagé une procédure pour te mettre sous tutelle. » En observant les papiers, il tombe sur l’échographie. Ca lui rappelle tellement de choses. « Tu étais enceinte. Elle ne souhaitait pas de cette vie pour toi, elle souhaitait mieux que ça. Elle voulait que tu avortes. Elle était perdue, elle a mal agi. Elle s’en est rendue compte, mais sur le moment… Elle pensait bien faire. » explique-t-il, en essayant de répondre aux questions qu’elle se pose, espérant ne pas la brusquer. Il essaie de ne pas trop lui donner d’informations d’un seul coup, de bien poser les mots dessus, qui ne soient pas trop brutal et en même temps, il prend la défense de Solange, pas parce qu’il a renoué le contact, il ne l’a pas fait. Il n’a aucune importance pour elle. Ce n’est pas son fils, c’était l’homme de sa fille. Maintenant que ce n’est plus le cas, il n’a aucune raison de lui parler. Eneko a cependant besoin d’appuyer sur les remords que cette femme a eu, peu après.

« Oui, nous avons été mariés. » qu'il te sort finalement, tu bouges pas, tu restes en plan à la regarder, tu attends la suite, qu'il s'exprime alors qu'il regarder les papiers. il part dans ses pensées pendant que tu ne bouges pas d'un millimètre. « Ca s’est fait rapidement. Ta mère, la mienne. Elle ne souhaitait pas de tout ça. Elle avait engagé une procédure pour te mettre sous tutelle. » qu'il t'explique, tu prends les informations comme elles viennent, tu les ingères comme tu peux. « Tu étais enceinte. Elle ne souhaitait pas de cette vie pour toi, elle souhaitait mieux que ça. Elle voulait que tu avortes. Elle était perdue, elle a mal agi. Elle s’en est rendue compte, mais sur le moment… Elle pensait bien faire. » tu poses une main sur ton ventre, immédiatement, tu la gardes sur ton ventre. tu étais enceinte ? tu avais un enfant là, juste là, dans contre ventre. « d'accord je .. d'accord .. » tu dis, pour commencer, tu tends la main pour récupérer tes papiers, tu les récupères et tu les ranges de nouveau dans cette pochette. « je .. je te déteste tu sais ça ? je sais que je ne devrais pas, je sens bien que je t'ai fais du mal, beaucoup pour que tu ne souhaites pas que je me souvienne de tout ça mais .. » tu commences, tu ne sais pas comment terminer, tu ne sais pas comment en parler. parce que tu as mal en réalité, il t'a fait du mal, certainement pas autant que tu lui en as fais. « mais pourquoi tu m'as fait ça ? pourquoi tu t'es de nouveau approché de moi ? j'ai besoin de comprendre pourquoi tu m'as dis toutes ces choses, j'ai besoin de comprendre pourquoi tu m'as lâchement largué comme si .. comme si je n'étais rien. » tu lui expliques sans le regarder dans les yeux, sans croiser son regard. tu gardes la pochette entre tes mains, tu joues avec les élastiques. « est-ce que tu penses pouvoir me donner une explication ? comme .. comme .. est-ce que .. est-ce que j'étais dans ton entreprise parce que je le méritais ou parce que j'étais ta .. femme ? »

Ca fait mal. Il se doutait bien qu’elle ne le portait pas dans son cœur, mais de l’entendre le lui dire, c’est douloureux. Il lui doit cependant des explications, parce qu’il sait qu’il lui a fait beaucoup de mal avec leur relation récente. « Je t’ai aimée Maona. Terriblement. Passionnément. Je t’ai aimée. Te voir, avec tous tes souvenirs en moins, sans ton problème d’alcool, sans cette histoire qui nous a détruit tous les deux, ça a été… Plus fort que moi. Ca m’a attiré. Revivre ce que nous avions vécu, nos débuts, c’était tellement fort, tellement bon… J’avais envie de ressentir toutes ses sensations. J’avais besoin de te retrouver, de nous retrouver, comme c’était autrefois, égoïstement. » Il l’admet, il n’a pas pensé à ce que ça pourrait faire. Il a voulu prendre tous ces risques. Ca lui a fait beaucoup de bien et en même temps, ça l’a peut-être bien achevé. « Je n’aurais pas dû. » Il le sait, il culpabilise, beaucoup. Il s’en veut de lui avoir fait subir tout ça. « Tu n’as jamais été rien. Tu as toujours compté et tu compteras toujours. » Il ne s’en cache pas, Maona a eu une place importante dans sa vie et elle continuera de l’avoir. Parce qu’ils ont vécu des choses fortes ensemble, parce qu’elle lui a fait comprendre qu’il pouvait de nouveau aimer une femme, qu’il pouvait aller de l’avant, relever la tête aussi. « Quant à l’entreprise… Oh bon sang, je t’interdis de penser que tu y avais ta place parce que tu étais ma femme. Tu as un talent monstre, Mao, tu es douée. Je ne suis pas le seul à le penser. Je te l’assure, tu peux avoir confiance en toi. » Ce n’est pas pour rien qu’elle a été prise dans son agence. Lui n’a d’ailleurs pas eu son mot à dire. Gaël a peut-être exagéré avec le physique des stagiaires, mais il savait aussi ce qui était bon pour l’entreprise. Il savait ce qu’il faisait.

« Je t’ai aimée Maona. Terriblement. Passionnément. Je t’ai aimée. Te voir, avec tous tes souvenirs en moins, sans ton problème d’alcool, sans cette histoire qui nous a détruit tous les deux, ça a été… Plus fort que moi. Ca m’a attiré. Revivre ce que nous avions vécu, nos débuts, c’était tellement fort, tellement bon… J’avais envie de ressentir toutes ses sensations. J’avais besoin de te retrouver, de nous retrouver, comme c’était autrefois, égoïstement. Je n’aurais pas dû. Tu n’as jamais été rien. Tu as toujours compté et tu compteras toujours. » tu respires, un coup, deux coups. tu essaies de reprendre ta respiration. il n'aurait pas dû non, il n'aurait jamais dû mais comment lui en vouloir quand il t'avoue qu'il t'a aimé ? qu'il ne s'est pas vraiment servi de toi ? t'as du mal à lui en vouloir même si tu es toujours à cran. « Quant à l’entreprise… Oh bon sang, je t’interdis de penser que tu y avais ta place parce que tu étais ma femme. Tu as un talent monstre, Mao, tu es douée. Je ne suis pas le seul à le penser. Je te l’assure, tu peux avoir confiance en toi. » qu'il conclut finalement et tu hoches la tête cette fois, tu portes la boisson à tes lèvres, tu la reposes, tu trembles doucement, tu te mords la lèvre. « je .. tu m'as blessé, en me laissant de la sorte, je n'ai pas compris et non .. non, tu n'aurais pas dû. » tu reprends, en tentant de rester maître de tes émotions. « c'était fort, ces quelques jours, c'était fort et j'avais besoin d'avoir le coeur net que tu avais ressenti la même chose maintenant que c'est chose faite, je vais simplement m'en aller Eneko. » tu l'informes en sortant quelques pièces pour ta consommation. rester en face de lui, c'est encore trop dur. . « et .. je vais certainement abuser, mais je recherche du travail, un travail, si tu connais quelqu'un qui cherche, est-ce que tu pourrais me communiquer son nom ? »

« Je sais Mao, je sais. » dit-il, simplement. Que dire de plus ? Il n’aurait pas dû, il en a conscience. Il l’a blessée, ça aussi, il le sait. Il acquiesce d’un signe de tête, confirmant ce qu’elle dit. « Oui, c’était fort. » Comme à chaque fois. C’était comme à leur début. Il l’observe sortir sa monnaie, sans broncher, sans penser à la retenir non plus. Ca lui a fait plaisir de la voir, même si les circonstances sont pesantes. Il est néanmoins soulagé de voir qu’elle se porte bien et il espère sincèrement que ça continuera dans ce sens. L’homme se lève à son tour, le cœur lourd. C’est toujours aussi difficile, mais ça finira par aller. Il le faut. Il ne se laisse aucun autre choix. « Dans l’architecture ? Où tu en es ? » La dernière fois, elle reprenait ses études en alternance. Il n’en sait pas beaucoup plus à présent. Son année doit être terminée, mais peut-être bien qu’elle la reprendra l’année prochaine. Il porte son petit verre à ses lèvres pour le boire rapidement et paie la consommation, en relevant les yeux vers Maona. « Je connais du monde, oui. Je peux me renseigner pour toi. Je te donnerai les coordonnées des entreprises par téléphone, ça te convient ? » Il pense évidemment à Sara, mais il se demande si c’est vraiment une bonne idée. Il peut cependant y penser, peut-être aussi en parler à Sara qui sera plus à même de lui répondre. Il ne faudrait cependant pas que ça puisse créer un malaise. « Mao. Si tu as besoin… Je ne suis certainement pas la personne vers qui tu te tourneras, mais n’hésite pas. » Il aimerait qu’elle soit heureuse, c’est ça, parce qu’il tient à elle. Elle le mérite.