(loeiz) | il est temps d'se bouger.

un bar peu populaire. peu fréquentable, aussi. c'était ce qu'il fallait. ce qu'il vous fallait à loeiz et toi, pour pouvoir parler de vos plans. vous y veniez souvent. ici, on posait pas de questions, quand on vus voyait parler pendant des heures, notant parfois des choses, complotant presque. ici, tout le monde le faisais, plus ou moins. et les employés avaient pas forcément envie de se retrouver mêler à des choses pas légales. ils avaient pas envie de se faire coffrer, eux non plus, parce que sans doutes qu'ils faisaient des choses pas légales aussi. le truc, c'est que ce bar avait pas mauvaise réputation, à l'extérieur. mais c'était les réseaux des rues, qui en parlaient. en soit, c'était difficile de rentrer dans ce réseau, et d'être au courant de ce qu'il s'y passait. m'enfin. t'avais demandé à loeiz de t'y rejoindre. un message simple, basique, presque vide, mais qui lui en disait assez sur ce dont tu voulais parler et l'endroit. puis faut dire qu'il était pas très en forme, en ce moment. tu t'en rendais bien compte quand tu le voyais de temps en temps dans les rues. mais t'avais pas envie d'entrer dans sa vie personnelle, comme ça. t'avais déjà compris qu'il avait perdu quelqu'un d'important. puis tu te disais que c'était sûrement ce bad qui revenait, comme ça t'arrivait parfois de repenser à paris, c'que t'y a fait, et pour qui tu les a fait. non. avec loeiz, vous parliez de choses et d'autres, moins du personnel, plus des arnaques. vous vous laissiez respirer. vous vous laissiez penser à autre chose qu'à ce qui vous trottait dans la tête, à ces moments. et si un avait envie de parler, et bah il parlait. mais vous forcez jamais l'autre à parler, s'il en a pas envie. la porte s'ouvre avec une légère sonnerie en accompagnement. tu souris, le sourcil arqué en voyant ton ami débarquer et qui te voit, à votre table habituelle. elle est pas souvent prise. de toutes manières, si elle avait été accaparée par quelqu'un d'autre, tu les aurais viré de là. on touche pas à tes habitudes, toi. t'attends qu'il s'assois pour lui serrer la main chaleureusement en guise de salut. « alors ? prêt pour l'idée du siècle ? j'te préviens, c'est un bon coup cette fois. c'est des gars que j'connais qui m'en ont parler, et j'pense qu'on va pouvoir se faire un paquet là dessus.»