don't leave me (artie)

tu cours dans la rue, tu cours en faisant claquer tes basket. t'as jamais couru aussi vite de ta vie. c'est pas après un ballon que tu cours, non, c'est après la vie. la vie de ta meilleure amie. tu as peur, tellement peur. tu en trembles de partout mais tu ne dois pas t'effondrer non, tu dois la rejoindre, la retrouver le plus rapidement possible. la fusée est en marche et quand tu dois attendre le bus; tu gigotes dans tous les sens non, tu ne tiens pas en place parce qu'il est question de la vie de Mattie et tu t'inquiètes, énormément, tu as peur, si peur pour elle. le bus ne va pas assez vite, le bus est merdique, tu pourrais t'énerver là, contre ce bus. finalement, il arrive à destination et tu cours dans l'hôpital, tu cours vers l'accueil, comme une folle. « Mattie ... Mattie Roy » tu demandes essoufflée. on t'indique une chambre et t'es déjà partie vers cette dernière. pas d'ascenseur pour toi non, les escaliers, ça sera plus rapide. tu gravis les marches une à une, tu bouscules des gens, sans vraiment y faire attention et t'arrives finalement à la chambre désignée. tu entres sans frapper et tu te jettes presque dans les bras de ta brune. tu viens là, te lover dans ses bras et tu la sers contre toi. « Mattie .. » tu laisses échapper un sanglot en enfouissant ta tête dans son cou, tu respires son odeur, tu te laisses doucement bercer lorsqu'elle réagit, qu'elle bouge. elle est là, elle est vivante ta princesse, et tu souffles finalement. « qu'est-ce qu'il s'est passé ? » tu demandes, le souffle court.

T’es là, toute petite, minuscule même, dans ce lit de géant, reliée à toutes ces machines étranges, si pâle, si fade. Tu as peur, Mattie, tu as tellement peur. On t’avait promis six mois, peut être deux ans même, et pourtant, maintenant, tu sais que c’est bientôt finis. Tu sens que tes forces te quittes, tu sens que la vie te quitte. Tu ne comprends pas pourquoi ça arrive si vite, tu ne comprends pas pourquoi toi, ouais, pourquoi la vie t’a choisi toi, et pas un horrible truand ? Tu es, après tout, une gentille fille, non ? Tu sers ta peluche favorite contre toi, elle est vielle et râpée, et appartenait, à la base, à ton frère, mais tu l’aimes tellement que c’est elle qui t’a accompagné dans cet horrible périple. Un énorme bruit te sors de ta contemplation de la peluche, tu n’as pas besoin de relever la tête pour savoir que c’est ta jolie Ariane, qui entre telle une furie, dans la chambre. Son odeur, si rassurante, embaume la pièce, et tu te sens tout de suite mieux. Alors tu te redresses, juste assez vite pour l’accueillir dans tes bras. Tu lui caresses la tête doucement, tu n’aimes pas lorsqu’elle pleure, ça te déchire le cœur. Alors tu la berce tout contre toi. « C’est bon, Ari, ça va, regarde, je suis toujours là, hein ! » tu souris doucement, et tu chuchotes contre son oreille. « J’ai revu Oli aujourd’hui…J’ai fait une crise devant lui. J’ai peur, Ari… »

« C’est bon, Ari, ça va, regarde, je suis toujours là, hein ! » qu'elle t'assure en te berçant, mais toi, t'as eu peur, t'as eu si peur. tu n'aimes pas les hôpitaux ... puis qui aime ça en même temps? tu imagines bien que peu de monde sont réellement fans des hôpitaux, c'est certain, mais toi, tu détestes. la voir là, dans ce lit d'hôpital, ça te donne juste la gerbe, ça te donne la nausée. t'aimerais la soulever et la sortir d'ici, t'aimerais lui donner la force de se battre, al force de se guérir, t'aimerais simplement qu'elle s'en sorte ta Mattie. « J’ai revu Oli aujourd’hui…J’ai fait une crise devant lui. J’ai peur, Ari… » tu renifles, pour chasser cette faiblesse, ces larmes qui te prennent aux tripes et tu relèves la tête vers elle quand elle te souffle quelques mots à l'oreille. tu la regardes. une crise ? « une grosse crise ? je veux .. dire .. c'était grave mattie , tu peux me le dire, je peux gérer, mais ne me laisses pas dans l'ignorance, j'ai besoin de savoir. » tu lui confies doucement en la serrant contre toi alors que t'es toujours allongée sur son petit lit d'hôpital. « qu'est-ce qu'il .. qu'est-ce qu'il t'a dit ? tu l'as vu depuis ? » son frère, c'est un cas, tu ne l'as jamais vraiment approché, toi, tu étais proches de Mattie, pas de son frère, tu ne sais pas tellement grand chose sur lui. est-ce qu'il s'est énervé ? est-ce qu'il a eu peur ? certainement, autant que toi.

Tu te souviens de cette fois, où, il y a un ou deux ans, elle s’était coupée en faisant la cuisine. Ça pissait le sang, et c’est toi qui as dû la conduire à l’hôpital. Ouais, tu te souviens encore de ce jour où elle paniquait totalement à l’idée d’entrée dans cette « salle d’attende de la mort » comme elle te hurlait dans les oreilles. Toi, tu n’as jamais eu ce sentiment. Tu es trop habitué à cet endroit pour en ressentir du dégout. Mais quand tu l’as voit débouler dans ta chambre, tu sais qu’elle a fait un gros effort pour venir jusqu’ici, malgré sa répugnance certaine pour le lieu. Alors tu ne peux que la serrer contre toi. Quand elle te pose La question, tu te mords la lèvre, et, pendant un instant, tu ne lui réponds pas. Finalement, lentement, tu lui dis. « Je pense qu’il me reste bien moins de temps…C’est la fin, Ari… » Ça te tue, de lui dire ça, parce que tu vois bien à quel point elle souffre, à cause de toi. Quand elle te parle, par la suite, de ton frère jumeau, tu ne peux t’empêcher de sourie tristement. « Il est venu me voir, tout à l’heure. Il m’en veut, même s’il ne me le dit pas. Et il est très malheureux à l’idée de me perdre une seconde fois…J’ai…il a voulu en finir avec la vie, à cause de moi, Ariane…J’ai failli tuer mon petit frère… »

« Je pense qu’il me reste bien moins de temps…C’est la fin, Ari… » t'as l'impression de mourir, t'as l'impression de tomber, t'as juste l'impression de perdre ta vie, de perdre vie. ça te fait mal, horriblement mal, parce que Mattie, c'est comme ta soeur, c'est comme une partie de toi même. tu l'aimes, plus que tout, tu ne peux pas vivre sans elle; tu ne vois pas tes jours sans croiser son sourire, ses beaux yeux, non, c'est impossible. à qui vas-tu parler ? vers qui vas-tu pouvoir te confier ? t'as envie de chialer, encore et encore, mais t'y arrives pas. « Il est venu me voir, tout à l’heure. Il m’en veut, même s’il ne me le dit pas. Et il est très malheureux à l’idée de me perdre une seconde fois…J’ai…il a voulu en finir avec la vie, à cause de moi, Ariane…J’ai failli tuer mon petit frère… » tu secoues la tête encore et encore tu secoues ta tête. « non .. non, ce n'est pas ta faute Mattie, ce n'est pas toi, ce n'est en rien à voir avec toi. t'entends, dis pas ça. » que tu reprends doucement pour lui faire comprendre que ce n'est pas sa faute. c'est son frère, qui a déconné alors que Mattie n'a clairement pas besoin de ça, non, vraiment pas, elle a besoin de soutien avant toute chose. « Mattie ... il faut ... il faut que tu te fasses soigner, j'veux pas te perdre, j'vais faire comment moi ? à qui je confierai mes secrets sans qu'on me juge ? qui fera ça pour moi ? t'as pas l'droit de me laisser, t'entends ?»

Tu vois la peur, et la douleur, dans ses yeux. Et ça te fait mal, autant que cette merde qui te bousille la vie. Tu ne veux pas qu’elle pleure, tu ne veux pas qu’elle souffre, t’as l’impression que tout est de ta faute, mais t’es incapable de réagir, ça te met en colère. Tu caresses ses cheveux, parce que tu la connais bien, ton Ariane, et tu sais qu’elle est en train de mourir de l’intérieur. Mais tu ne veux pas, tu ne veux pas qu’elle se laisse dépérir. Tu souris tristement. Parce que même dans les pires moments, Mattie, tu souris, t’es comme ça, tu ne peux pas faire autrement, et tu dois être forte pour deux. Pour Ariane. « Ari, tu es la personne la plus courageuse que je connaisse. » tu dis en prenant son visage en coupe dans tes mains. « Tu es belle, forte, et intelligente, tu es gentille, drôle et futée. Tu peux tout réussis, d’accord ? Et tu es assez courageuse pour le faire, même sans moi. Promets-moi que tu vas vivre pour nous deux, que tu vas réaliser tous tes rêves, et plus encore. Ça va être dur, je le sais, ça va être très dur. Mais promets-moi de ne pas te laisser aller, d’accord ? Promets-moi de sourire, pour nous deux. S’il te plait, Ariane, j’ai besoin que tu me promets ça… »

« Ari, tu es la personne la plus courageuse que je connaisse. Tu es belle, forte, et intelligente, tu es gentille, drôle et futée. Tu peux tout réussis, d’accord ? Et tu es assez courageuse pour le faire, même sans moi. Promets-moi que tu vas vivre pour nous deux, que tu vas réaliser tous tes rêves, et plus encore. Ça va être dur, je le sais, ça va être très dur. Mais promets-moi de ne pas te laisser aller, d’accord ? Promets-moi de sourire, pour nous deux. S’il te plait, Ariane, j’ai besoin que tu me promets ça… » ton visage entre la coupe de ses mains tu n'oses rien dire non, tu n'oses pas prendre la parole alors qu'elle semble te faire ses adieux, alors qu'elle semble te dire au revoir. non, elle n'a pas le droit de te dire au revoir n'est-ce pas ? il est encore trop tôt, puis tu ne peux pas la laisser partir toi, c'est ... non, c'est impossible. tu poses tes mains sur les siennes et tu la fixes une larme coule, peut-être même une seconde et ainsi de suite. « je .. je sais pas Mattie, je sais pas si j'y arriverai .. je ne suis pas si forte que ça, je ne suis pas ... » tu essaies, tu tentes de lui expliquer. « je te le promets Mattie, je te promets de faire des efforts, de sourire, pour nous deux mais ... mais ... peut-être pas tout de suite, pas les prochains mois après ta .. je ne pourrais pas tout de suite ... tu comprends n'est-ce pas ? » tu tentes de lui faire comprendre que tu ne pourras pas sourire après sa disparition, tu auras besoin de beaucoup de temps pour t'en remettre oui.

Tu la sers contre toi, ta petite Ariane. Tu ne veux pas partir, l’abandonner. Tu l’aimes tellement, tu la connais depuis tellement longtemps. Il n’y a aucun secret entre vous, il n’y a que de l’amour, et tu sais que c’est ton âme sœur, que tu n’aurais jamais rencontré quelqu’un comme elle, et que, même lorsque vous auriez été marié, et serait resté ton âme sœur. Un peu comme Meredith et Cristina, dans Grey’s Anatomy. Et là, tout de suite, t’as vraiment l’impression d’être aussi égoïste que Cristina, lorsqu’elle abandonne sa meilleure amie. Mais tu ne peux pas, tu ne peux plus te battre, c’est trop dur, et personne, pas même ta jolie Ari, ne semble s’en rendre compte, se rendre compte que ton cœur est en train de s’effilocher, sans espoirs. « je.. je sais pas Mattie, je sais pas si j'y arriverai .. je ne suis pas si forte que ça, je ne suis pas ... je te le promets Mattie, je te promets de faire des efforts, de sourire, pour nous deux mais ... mais ... peut-être pas tout de suite, pas les prochains mois après ta .. je ne pourrais pas tout de suite ... tu comprends n'est-ce pas ? » «Ariane, tu es la personne la plus forte que je connaisse, d’accord ? Tu es celle qui m’a permis de me battre comme ça depuis que je sais, d’accord ? Et je sais que je peux partir en paix, parce que tu es la personne la plus merveilleuse qu’il existe, et je sais ne pas avoir besoin de m’inquiéter pour toi, car tu réussiras toujours tout, Ariane… »

«Ariane, tu es la personne la plus forte que je connaisse, d’accord ? Tu es celle qui m’a permis de me battre comme ça depuis que je sais, d’accord ? Et je sais que je peux partir en paix, parce que tu es la personne la plus merveilleuse qu’il existe, et je sais ne pas avoir besoin de m’inquiéter pour toi, car tu réussiras toujours tout, Ariane… » qu'elle te souffle. tu souris, légèrement, un faible sourire, parce que c'est beau ce qu'elle dit, mais ce n'est pas le mieux, tu ne peux pas faire mieux pour le moment non, parce que tu as mal, affreusement mal. tu ne sais pas comment faire, tu ne peux pas lui dire au revoir, tu ne peux pas non, tu as trop besoin d'elle dans ton quotidien, c'est ton pilier Mattie, c'est ton âme soeur. « je n'veux pas que tu partes. » tu rajoutes, tu dis, tremblotante. tu relèves ton regard sur elle, tu caresses sa joue, doucement, tu l'observes. elle est si belle. « je .. je n'ai même pas pu te raconter que .. que Marek m'avait laissé en plan ... que .. que j'avais couché de nouveau avec mon ex, Matt, j'ai même pas pu tout te dire et .. non, je ne veux pas que tu partes Mattie .. mais .. je ... je n'ai pas l'choix c'est ça ? c'est trop tard ? faut que je m'y fasse ? je .. je peux pas m'y faire .. impossible, j'ai besoin de toi. » tu murmures, tu ne veux pas être forte, tu ne peux pas être forte, pas maintenant, non, pas tout de suite, peut-être plus tard, peut-être un autre jour, mais pas maintenant, non, là, c'est impossible.

Elle tremble, contre toi, elle pleure, à cause de toi. Et ça te fait tellement de mal. Toi qui voulais, depuis toujours, protéger ta meilleure amie de tous ces gens qui pouvaient, éventuellement, la blesser. Et alors quoi ? Aujourd’hui, c’est toi qui la fais pleurer, c’est toi qui lui fais du mal. Ton cœur s’effrite quand elle te dit, d’une fois tremblante, qu’elle ne veut pas que tu la quittes. Toi non plus, tu ne le veux pas, toi aussi, ça te tues de devoir la laisser dans ce monde qu’elle idéalise peut être un peu trop. Et puis, elle se ressaisit, et elle te dit tout ce qu’elle a sur le cœur. Elle te dit que ça ne va pas, que Marek est un salaud, qu’elle est retourné dans les bras de son ex, qu’elle a besoin de toi…Alors tu te mords la lèvre, et tu la sers contre toi, et tu chuchotes. « Je serais toujours là, même si tu ne me vois pas, je veillerais sur toi, et je t’engueulerais quand tu feras des choses aussi stupides que retomber dans les bras de Matt alors que t’es mordue de Marek. » tu dis, sur le ton de l’humour, tout de même. Et tu passes ton pouce sur ses joues, avec douceur, pour sécher ses larmes. « Ton mascara coule, mon chou… »