(Laaron) canapé, alcool et bff.

Des regards surpris se tournent vers elle. Certains se retournent après qu'elle les ai dépassé. Sourcils froncés ou sourires moqueurs au coin des lèvres pour les plus jeunes. Ça lui fait penser à comment ils étaient avec les gars, au lycée quand ils traînaient après les cours. A rigoler pour tout et rien, se moquer plus ou moins des autres. Elle s'en tape, elle hausse les épaules, elle reste dans son monde, sa destination en tête, mains dans les poches de son jogging trop grand pour elle dont un était plus relevé sur le genoux que l'autre, traînant des pieds, et croc top laissant dévoiler son ventre. Elle avait cette chance de bouffer comme quatre et d'avoir jamais grossit vraiment, sauf à la puberté. Mais ça s'était calmé, en même temps que les crises d'acné et les cheveux gras. La joie d'être une nana. En bref, chignon défait réunissant ses cheveux et visage encore endormi, pas maquillée, elle bougeait en ville. Enfin, rejoignait un quartier précis. Celui d'Aaron. Elle avait envie de le faire chier, aujourd'hui. Qu'il dorme où non, qu'il soit chez lui ou pas. Et elle avait comencé son plan diabolique en ne le orevenant pas de son arrivée. La super surprIsère. Même si normalement il devrait être dans son appartement aussi bien rangé que celui de la brune : c'est à dire que dalle. Monsieur était trop occupé à dealer ses saloperies et à étudier pour ranger. Alors elle arrive, elle monte les escaliers au pas de course, salue de la tête quelques voisins de son meilleur ami, qu'elle connaissait, depuis le temps qu'elle venait squatter chez lui. Il était même arrivé qu'elle dorme chez lui plusieurs jours, alors qu'elle habitait à quelques quartiers d'ici. M'enfin, cherchez pas la logique de la brune, elle en a aucune. Elle fait ce qu'elle veut, quand elle veut, où elle veut, et avec qui elle veut. Sans demander l'avis des autres. Autant dire que ça a causé quelques soucis, parfois. Elle arrive devant la porte. Elle toque pas. Elle sonne pas. C'est ouvert. Elle rentre, elle ferme la porte. « bouges ton cul Du Gland j'suis là. » qu'elle gueule dans l'appartement. Au moins, qu'il soit au pieu, dans la douche ou en train de chier, il l'entendrait. Elle va vers la cuisine. Ouvre le frigo et s'empare de deux bouteilles de bières. Elle remarque dans un coin les autres alcool que le blond à, à savoir tous ceux qu'ils peuvent se finir à tous les deux. Clin d'oeil aux bouteilles, promesse mentale qu'elle reviendra les chercher pplus tard. « j't'ai pris une bière. Pour moi. Pour toi aussi. T'as vu boucle d'or j'suis sympa hein ? » elle crie a nouveau. Puis elle va s'installer sur le canapé, enlève ses chaussures et s'allonge, adossée au repose main. « bon j't'ai dis de bouger ton cul, tu fous quoi ? Si t'es en train de chier j'te préviens torches toi vite le cul j'ai pas que ça a faire. » en fait, si, elle a que ça a faire de l'attendre.

Fabriquer des explosifs, quand on veut un truc efficace et qui ne nous explosera pas à la gueule aléatoirement, c'est compliqué. Compliqué et délicat -même histoire, pour éviter une explosion malencontreuse en pleine face- et nécessitant une précision absolue. C'est pourquoi il lâche un juron assez fleuri quand il entend la porte claquer et une voix féminine retentir dans l'appart. Parce qu'il a brutalement sursauté et a presque renversé ce qu'il tenait. Aaron adore sa meilleure amie. Vraiment -même si il ne le lui avouerait pas, sauf sous la torture-. Mais putain, la prochaine fois, il fermerait cette saloperie de porte à clé et la laisserait poireauter dehors. Surtout si c'était pour qu'elle lui hurle de bouger son cul. Tant pis pour elle, elle attendrait qu'il ait terminé ce qu'il était en train de faire -bon cela dit, dans cinq minutes c'était fini, elle n'attendrait pas super longtemps-.

"J't'ai pris une bière. Pour moi. Pour toi aussi. T'as vu boucle d'or j'suis sympa hein ?"

Ou, traduit du "langage Loreleï" vers "langage normal", ça voulait dire "je vais squatter ton canap en buvant tes bouteilles d'alcool jusqu'à l'heure que je veux". Et même si il allait longuement se lamenter à propos du fait qu'elle était très chiante et sans-gêne -plus pour la forme qu'autre chose-, le programme lui allait pas mal. Lo' étant sa meilleure amie, faire la gueule à l'idée de passer un moment avec elle alors qu'il n'avait rien d'autre à foutre ne lui venait même pas à l'esprit. Oui, Aaron est un ami parfait, absolument. Tellement parfait qu'il n'allait même pas relever le fait qu'elle se considérait comme généreuse d'avoir piqué une bière dans son frigo pour la lui donner.

"Bon j't'ai dis de bouger ton cul, tu fous quoi ? Si t'es en train de chier j'te préviens torches toi vite le cul j'ai pas que ça à faire."

Aaron roule des yeux en refermant -à clé, pas fou- sa pièce-à-explosifs derrière lui. Non pas qu'elle ne soit pas au courant de ce qu'il fabrique en général, mais il préférait éviter qu'elle aille farfouiller par curiosité et se fasse exploser. Enfin, elle à la rigueur, tant pis, mais lui aussi et son appart par la même occasion, ça l'emmerderait un peu. Il la fait encore attendre un peu en se changeant. Il n'a même pas réellement besoin de se changer, mais il a très envie de l'emmerder. Il prend donc tout son temps. Touuuut soooon teeeeemps. Quand il se pointe enfin, elle est déjà vautrée dans son canapé. Les bonnes habitudes ont la vie dures comme on dit.

"T'es vraiment un énorme sac, t'as vu la place que tu prends ?"

À dire vrai, même en s'étalant elle ne prenait pas taaaant de place que ça, le canapé n'étant pas d'une petite taille et elle pas particulièrement grande ou grosse. Mais hors de question de ne pas lui faire de remarque, elle pourrait presque croire qu'elle est la bienvenue après ça. Il la toise un instant, part chercher le décapsuleur, et vient s'écrouler à côté d'elle.

"Tu comptais les ouvrir avec les dents tes bières ? Si oui, c'est très con, tu vas finir édentée ma vieille."

Il lui prend les deux bouteilles des mains, les ouvre -ouais, les deux. Vraiment trop serviable aujourd'hui- et lui en rend une. Il a déjà fait ça de nombreuses fois, ouvrir des bières pour eux deux. Et globalement, après, ils se racontent leurs vies, s'engueulent, et rigolent. Dans l'ordre que vous voulez, ça marche pareil.

"Y a-t-il une quelconque raison pour que tu me fasses l'honneur de venir t'échouer dans mon canapé avec mes bières, ou est-ce juste pour le plaisir de me voir ?"

le pire, c'est qu'il en met du temps, son ron à la lo. elle sait qu'il fait exprès, d'ailleurs elle lui ferait bien remarqué, mais elle est trop bien, étalée là, que bouger d'un seul millimètre, ça changerait tout. alors elle reste là, elle l'attend, les deux bières sur la table. elle lui demandera de lui passer sa bière, aussi. ah merde, elle a oublié les décapsuleurs. bon, tant pis, c'est qu'aaron c'est monsieur muscle après tout, il a pas été à la salle pendant toutes ces années pour rien. c'est que même en seconde, quand ils étaient dans la même classe, il était bien foutu son meilleur ami. elle aurait presque pu tomber dans son panneau. mais qu'est-ce que vous voulez, lo elle est trop intelligente pour ça, hein ? « T'es vraiment un énorme sac, t'as vu la place que tu prends ? » sourire ironique de la part de la brune quand elle voit arriver le blond et son commentaire. commentaire dont elle aurait pu se passer. un sac, elle ? naaan, elle voit pas du tout de quoi il parle. « c'est pas comme si je m'étais habillée en sac poubelle pour rien du gland. » mais monsieur part déjà. elle l'observe, bougeant ses pupilles, sans pour autant bouger encore d'un seul millimètre, quand quand elle manque de faire sortir ses yeux de ses orbites, elle arrête. sympa le pote qui se barre. mais il revient après quelques secondes, avec un engin magique entre les mains -ouais nan, pas cet engin là- : un décapsuleur. il s'affale à ses côtés, et lo pousse un cri de désapprobation. « p'tin ron, tu m'as fait bougé, j'étais bien calée là, t'es chiant.» elle fait la moue et essaye de se replacer, sans succès. alors elle se lève, change de côté et vient poser sa tête sur les genoux de l'étudiant, pendant qu'il décapsule les bouteilles. « pas con gaston.» elle répond à sa seconde remarque et en remerciement au fait qu'il lui ai ouvert sa bouteille. « j'ai trop d'pot de t'avoir en bff toi. plus attentionné tu meurs.» elle lance, ironiquement, toujours concernant les bouteilles. « Y a-t-il une quelconque raison pour que tu me fasses l'honneur de venir t'échouer dans mon canapé avec mes bières, ou est-ce juste pour le plaisir de me voir ? » elle lève les yeux au ciel -en soit ils y sont déjà puisqu'elle regarde le plafond depuis que sa tête est posée sur les genoux d'aaron, alors on va dire qu'elle roule des yeux, voilà, c'est mieux-. « déjà je ne m'échoue pas dans ton canapé avec tes bières, je test la qualité des coussins et je vérifie que tu ne te fasse pas empoisonner avec des bières basse gammes. tu vois, j'suis trop gentille, j'te sert de gouteuse parce que je m'inquiète pour toi et ta santé bièrifique. » puis elle se redresse après quelques instants et s'installe en tailleurs pour porter la bouteille à ses lèvres. « sérieux, j'sais pas. j'voulais te voir. c'est bien, de se voir, parfois...»