merphine + sortez les cartes de naissance on connait le sexe du bébé!

Il était parti. Il était tout bonnement. Parti. Comme ça. Sans rien dire. Je n’arrivais pas à trouver la raison pour laquelle il avait déguerpi sans me prévenir. Ca faisait déjà plus de deux semaines que j’étais seule dans cet appart à présent bien trop grand pour moi. Deux semaines qu’il y avait toujours ses affaires et son odeur partout chez moi … chez nous … et qu’il ne s’était pas manifesté. L’avantage d’être policière c’était qu’au bout de trois jour d’absence j’avais pu vérifier partout s’il ne lui était rien arrivé. Mais non. Il avait tout laissé et était parti. J’essayais de ne pas y penser, de m’enfouir dans le boulot comme j le faisais toujours pour me changer les idées. Mais entre mon épaule et le fait que je sois enceinte -chose qui au bout d’un peu plus de quatre mois de grossesse finit vraiment par se voir- on ne me donne plus autant de boulot qu’avant, on juge que je dois me reposer. Seulement moi je ne veux pas du tout me reposer. Non j’ai pas envie! Parce que repos c’était synonyme de rentrer à la maison, à la maison ou il y avait toutes les affaires de Vitaly. Il n’avait pas supporté d’être père … c’était la réponse que je voyais à ma question, puisqu’il était parti le lendemain après que je lui ai annoncé être enceinte.

Je soupirais. Les rendez-vous médicaux j’avais déjà jamais vraiment aimé ça avant, mais maintenant c’était pas mieux … « Vous n’avez pas l’air en forme Mlle Tavennec » et pour cause j’avais les traits tirés, le manque de sommeil. L’absence de Vitaly, les questions à propos de la maladie … tout ça ne rendait pas vraiment la grossesse facile. « Je vais très bien! » mentis-je malhabilement. Mais le médecin me connaissait il avait déjà eu du mal à me faire reconnaitre la présence de la maladie. « Je ne vous crois pas. » je levais les yeux au ciel alors que la gynéco arrivait et que je m’installais pour l’examen. « On va bien voir si le bébé est en bonne santé ou pas … » dis-je. Même si je faisais tout pour rester en forme, j’avais tout de même la trouille que cet enfant ait quelque chose, quelque chose qui soit de ma faute! « Détendez vous … » oh j’aimerai bien la voir celle là à ma place … elle se détendrait elle? « Vous n’avez personne pour vous accompagner? Vous savez ça pourrait être plus facile pour vous. » dit-elle une nouvelle fois invasive de ma vie privée. « Il n’est pas là en ce moment. » et ce n’était qu’un demi mensonge.

Le bébé allait parfaitement bien. Il n’étais pas très très gros mais vu la maladie c’était déjà un miracle qu’il évolue et se développe comme il faut. « Je refuse que vous rentriez seule ce soir. » et re-voila le médecin et sa rengaine … « Je vous dit que je vais très bien … » il levait les yeux au ciel et haussait les épaules en me regardant d’un geste profondément paternaliste. « Mademoiselle Tavennec pendant une grossesse on prend du poids, on n’en perd pas! » me dit-il. « Même en ayant la maladie de Charcot. » j’allais protester quand il levais la main pour m’arrêter. « Soit vous repartez accompagnée, soit vous passez la nuit ici! » dit-il. Je n’avais pas le choix apparemment … Il ouvrit mon dossier et vit le nom que j’avais noté en cas d’urgence. Je me mordis la lèvre, qui avais-je renseigné. Je priais pour qu’il ne découvre pas le pot aux roses et le départ de Vitaly. « Bonjour monsieur Ethet » mon visage se décomposa. « Votre amie Joséphine Tavennec vous a indiqué comme contact en cas d’urgence. Je vous rassure, elle va très bien. Il faudrait juste que vous veniez la chercher au centre hospitalier puisqu’elle refuse de rester cette nuit. Votre amie à besoin de repos et de calme au vues de sa condition. » je fermais les yeux. Pas lui. Pas lui aussi. Il allait fuir également. Mercure n’avait rien à voir là dedans. Bon bien sûr il était peut être le père de mon enfant. Il y avait une chance sur deux. Mais je m’étais juré de ne pas l’entrainer là dedans. Il était mon amant, pas … mon garde malade.

Le front plissé, je sirotais le jus de grenade que l’aide soignante avait imposé que je prenne en attendant mon « ami ». Et je l’apperçut à l’autre bout du couloir. Je me levais sans remercier le personnel hospitalier qui avait fait son boulot comme il le fallait pourtant. « Désolée qu’ils t’aient appelés. Je ne voulais pas qu’ils te déragent. On fait comme si on partait ensemble et tu pourras rentrer chez toi. Excuse moi. » dis-je en prenant son bras et évitant son regard alors qu’on se dirigeait vers la sortie.

J’étais sur les nerfs, et c’était pas bien quand on est enceinte et en plus quand on et malade comme moi, mais pour être honnête je ne savais pas vraiment comment réagir autrement. Peut être qu’on peut dire que je suis dans le déni encore. Peut être surtout que je suis terriblement perdue et que je ne sais pas du tout ce que je dois faire pour continuer. Je n’ose même pas contacter mes parents, ils ne savent d’ailleurs pas pour ma grossesse. Et je ne me voyais pas le leur dire pour le moment, tout comme pour la maladie, comment leur dire « oh oui au fait, vous savez quoi! Je vais mourir! Et puis aussi hein tant que j’y suis, je vais probablement mourir bientôt, ouais j’ai la maladie de Charcot! ». Ouais nan ça ne le fait pas hein! Alors bon pour le moment oui je suis toute seule surtout depuis qu’il est parti mais j’ai pas vraiment le choix, non?

Mais là, j’en avais marre, je ne savais pas bien si c’était les hormones ou bien si c’était seulement le fait que j’étais triste, dépressive ou autre. Un petit mélange de tout je dirais. C’était plutôt normal après tout. J’attendais qu’il arrive à la fois comme on attendrait le messie, mais aussi avec une grande appréhension. Je n’avais pas du tout envie qu’il s’inquiète, j’avais pas envie qu’il pense que je le piège. Non j’avais pas l’intention de le piéger ou quoi. D’ailleurs j’avais même oublié qu’il était mon contact d’urgence, c’était dire. Je me rongeais donc les sangs en l’attendant sous le regard très très strict du personnel. Oui j’étais pas en forme, et alors!? Mais heureusement il ne tardait pas. Je le remerciait intérieurement et m dépêchais de le rejoindre et de l’embarquer pour sortir le plus rapidement d’ici. Je constate tout de suite qu’il semble surpris, et déçu un peu. Peut être pensait il voir le médecin, la gynéco ou autre! Mais non. Il n’avait pas à s’en occuper hein. Non. Je me dépêchais de lui dire qu’on se dépêchait de partir et que je ne le retiendrais pas longtemps. Oui je me sentais en effet coupable qu’on ait du le déranger. Je jette un coup d’oeil rapide sur lui, ses sourcils sont froncés, il semble plutôt inquiet. Et ça ne me plait pas du tout. Moi qui voulais éviter de le forcer d’être mêlé a la situation … il y était jusqu’au cou ce soir. « on fait pas comme si on partait ensembles. On part ensembles. Il se passe quoi ? Le bebe va bien ? Pourquoi c'est moi qu'on appelle ? Ton mec était pas dispo ? Il sait pour moi ? » je m’arrêtais, c’était plein de questions en même temps. question auxquelles je ne pouvais pas répondre, pas ici en tout cas. Je posais mon index sur sa bouche pour le forcer à se taire. « Shhhht! » je prend sa main et sort à l’extérieur. L’air chaud ne m’aide pas vraiment à reprendre mes esprits. Mais je lui dois bien une réponse. Ou plutôt réponses. « Je suis vraiment désolée Mercure. » je passe mes mains sur mon visage puis dans ma nuque. « Hm … » je baisse les yeux avant de prendre une grande inspiration. « Le bébé va bien oui, il se développe bien. Bon bien sûr, il va falloir faire attention à la petite à cause de ma maladie, mais globalement elle va bien, ça veut surtout dire plein d’autres rendez-vous ici. J’ai mis ton nom dans la case des personnes à prévenir en fait, je sais pas vraiment pourquoi. Et pour ce qui est de Vitaly … il s’est cassé! » soufflais-je en m’adossant au mur derrière moi, légèrement essoufflée par la longue tirade, les deux mains posées sur mon ventre bien arrondi maintenant.