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 Tullio | Le sable blanc.

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Adélaïde Eder
Adélaïde Eder
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messages : 198 pseudo : islovol. avatar + © : Shay Mitchell + stolen paradise.
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âge : vingt-sept ans.
statut civil : célibataire.
job/études : cambrioleuse, détective privé et pompier volontaire.
Tullio | Le sable blanc. _
MessageSujet: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptyVen 1 Avr - 23:01

Le soleil brille. Les oiseaux chantent. Le monde n’est pas si moche que ça, en fait. Non, je ne suis pas du genre pessimiste. J’aimerais juste qu’il n’y ait plus de guerres dans le monde. Il y a des jours où j’aimerais trouver l’entrée du monde des bisounours. C’est peut être une vision naïve de la vie. Mais je préfère être dans un monde naïf que dans un monde où on n’hésite pas à s’entretuer. Bref, passons. Mes pensées sont bien inintéressantes de toute façon. Et puis, je dois être la seule à vouloir d’un tel monde. Mais de penser à cela me donne de l’espoir. L’espoir d’un monde meilleur. Non, je ne suis pas folle. Je suis juste une optimiste qui aime la vie, malgré toutes les épreuves.

J’ai reçu une invitation pour me rendre à une soirée sur la plage. Je ne perds pas de temps pour m’imaginer les pieds dans l’eau. J’aime la plage, il fait beau, et je ne suis pas sortie de la journée. Qu’est-ce qui me retient ? Je souris bêtement, rien qu’en pensant à cette soirée qui va me faire un bien fou. J’enfile un jean, un sweat et des baskets. De toute façon, les chaussures vont finir entre mes doigts, histoire que je ne les abîmes pas avec l’eau salée. Je me parfume sobrement avant de regrouper mes cheveux dans une queue de cheval. C’est une soirée détente pour moi. En même temps, pour finir avec des vêtements pleins de sable, autant prendre des vieux trucs qui ne craignent pas grand-chose.

Je sors de chez moi, et monte dans le taxi que j’ai appelé une heure plus tôt. Il est dix-neuf heures précis. Je suis de bonne humeur. Cette soirée ne pouvait pas mieux tomber. Je crois que ce qui me rend le plus joyeuse, c’est le magnifique couché de soleil qui m’attend. J’ai eu des périodes où je venais le regarder tous les soirs, en étant toujours ébahie devant tant de beauté. J’arrive enfin devant le sable fin. Le son des vagues, l’air marin, le chant des mouettes. Que demander de plus ? Je devrais installer un campement sur cette plage. Il n’y a pas d’autre endroit où je me sente chez moi.

Je m’arrête de marcher devant les marches qui descendent vers le sable. Je vais galérer à marcher là-dedans avec ma jambe que je contrôle à peine. Comment je vais pouvoir stabiliser ma béquille ? C’est un détail que j’avais oublié. L’espace de quelques instants, j’ai oublié ce souvenir de la guerre. Mais il fini toujours par me rattraper, je devrais le savoir maintenant. C’est vrai que ça fait six mois que je n’ai pas mis un pied sur la plage. Est-ce que je tente ? Est-ce que je rentre chez moi ? J’ai envie de m’enfuir en courant. Même ça, je ne peux pas.
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Tullio | Le sable blanc. _
MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptySam 2 Avr - 0:05

Y a pas eu besoin de lui sortir des arguments, potentiellement pourris, pour qu’il accepte de se rendre à cette petite sauterie sur la plage. Faut dire qu’on lui a bien vendu le truc en alliant deux de ses mots préférés; soirée et mer, bien que l’un de ses copains ne manque pas de lui glisser le troisième terme qui termine de bien le convaincre. Des filles. C’est drôle, mais depuis que sa meilleure amie l’a foutu dehors, qu’il est obligé de se plier de nouveau aux règles de ses parents en habitant sous leur toit, alors qu’il avait goûté à l’indépendance et la liberté, Tullio est un peu plus actif au niveau relationnel et intimité. A croire que de savoir que votre vie peut changer en un claquement de doigt, ça vous enlève tout raisonnement et pudeur, quoique ce ne sont pas des notions très remarquables chez l’italien.
Il a vingt-quatre ans, il est majeur et il a fait des tas de connerie sans demander l’autorisation, pourtant Tullio se sent obligé de rendre des comptes à sa mère avant de sortir ce soir-là. A croire qu’il rattrape son adolescence fatigante en se comportement comme il aurait toujours du le faire par le passé, à la différence près qu’il se contente d’informer ses parents de son potentiel retour tardif à la maison et, surtout, qu’il ne promet pas que son taux d’alcool dans le sang sera inférieur à celui de la semaine dernière. Non, en fait, rien n’a vraiment changé en apparence. Tullio continue de faire sa vie, de suivre ses envies et il claque la porte sans ménagement pour rejoindre l’ami qui l’attend dehors, désigné comme le chauffeur attitré de l’italien, réduit à la vie de piéton pour avoir perdu son dernier point sur son permis. Ça lui a bien fichu les boules sur le coup, mais apparemment c’était un emmerdement éphémère, parce qu’il semble prendre plaisir à se faire conduire de tel point à tel point, en un claquement de doigts, ou presque. On se raconte la journée, chacun se plaint de ce qu’il a du effectuer comme tâche ingrate et la conversation se meurt dans l’habitacle de la voiture, parce qu’une fois arrivés près de la plage, en fin d’après-midi, Tullio se précipite sur le sable, jette ses fringues par terre et plonge dans l’eau en caleçon, en se moquant bien des habitués qui profitent du dernier rayon de soleil, en famille, avant de rentrer chez eux.
Faut pas l’emmener sur la plage, jamais, parce qu’il sait pas se réfréner et qu’une fois à l’eau, l’italien est pas capable d’en sortir, sauf si on l’y force. Et c’est l’arrivée de petits groupes qui l’oblige à quitter la mer, tirant sur son caleçon pour le décoller de sa peau, avec une élégance quasi-inexistante, pour ne pas dire totalement nulle, avant de s’amuser à emmerder les nanas déjà présentes. Il est pas encore vingt heures, que Tullio fait déjà le pitre en courant partout, en sautant dans l’eau et en menaçant de jeter des gens à la flotte si personne lui apporte à boire sous peu.
« Rends moi ça Tullio! » C’est une grande rousse qui s’agite alors que l’italien lui chaparde son téléphone, sur lequel elle est collée depuis qu’elle est arrivée. Hilare, le grand brun tape un sprint dans le sable, avant de s’arrêter au niveau des escaliers et de lever les yeux vers la fille qui se trouve en haut, visiblement un peu paumée, du moins c’est l’effet qu’elle lui fait. « Hé. Salut. Son accent italien le trahit et il grimpe quelques marches pour arriver à sa hauteur. J’peux t’aider peut être ? Tu viens pour la petite soirée ? » Un regard vers la grande rousse qui l’a suivit jusque-là et Tullio lui jette le téléphone qu’elle rattrape sans trop de difficultés, alors qu’il reporte son attention sur l’inconnue, un grand sourire sur ses lèvres.
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Adélaïde Eder
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MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptySam 2 Avr - 11:22

Je regarde les gens s’amuser près de l’eau. Je me suis bloquée toute seule. Incapable d’avancer, incapable de reculer. Les larmes commencent à monter. Je n’aurais pas du venir. Encore une fois, j’ai fait un choix sans penser aux conséquences. Certes, ça n’est pas si grave que ma décision de rejoindre l’armée. Mais quand même. Ma vie est une succession de mauvais choix en fait. Pourtant, je me suis promis de ne pas m’arrêter de vivre. Ce serait possible. Si je seulement je n’avais pas cette putain de blessure. Pourquoi je me suis infligée ça ? En fait, j’étais vraiment désespérée quand j’ai pointé l’arme vers ma jambe. C’est incroyable cette sensation d’avoir l’envie d’avancer sans en être capable. L’esprit humain est tordu.

Je tente de me ressaisir. Je dois avoir l’air tellement ridicule que je dois mettre fin à cette situation qui est en train de foutre en l’air ma soirée. Je regarde l’horizon. La mer, les vagues, le soleil qui nous quitte progressivement. Je retrouve l’espoir. Comme quoi, je me contente de pas grand-chose. Si je ne peux même plus profiter de ces moments, alors autant me tirer une balle dans la tête. Est-ce que j’en serais capable ? Je ne sais pas. Un inconnu s’approche de moi. Il est trempé. Ce doit être lui que j’ai vu plonger dans la mer sans réfléchir. J’avais cette insouciance aussi. Mais c’était avant. Avant la guerre, avant le cauchemar. Non, tu ne peux pas m’aider, sauf si tu me prête une jambe. Si je lui dis ça, il va s’enfuir en courant. C’est vrai ça, qui voudrait aider une paumée de la vie avec une jambe en vrac ? C’est désespérant, dit comme ça. Je le regarde. Je lui souris. Je reprends mes esprits. « Je ne peux pas marcher dans le sable… » Je tourne le regard. J’ai honte. Mais au fond, j’ai honte de quoi ? Honte de ne pas avoir supporté la guerre ? Honte de ne pas pouvoir faire tout ce que je veux sans l’aide d’une béquille ? Je ne sais pas, de quoi j’ai honte. Et pourtant, ça me bouffe à petit feu. J’aime la vie. Je ne veux pas quitter ce monde. Je n’arrive cependant pas à trouver une qualité de vie telle que j’avais avant. J’étais heureuse. Je le suis toujours, mais pas de la même façon. « Oui. Enfin ma motivation, c’est ce magnifique couché de soleil ! » Je le regarde en souriant. Je dois montrer l’image d’une femme forte. Je suis loin d’être vulnérable. Enfin peut être un peu, mais après plusieurs verres de vodka. « Et toi ? Qu’est-ce que tu fais ici, à part voler le téléphone d’une femme ? » Et voilà ! Je suis de retour. Comme quoi, juste pouvoir dire quelques mots, ça peut redonner le moral en trois secondes. Enfin bon. Le moral, lui, est bien là. Mais ça n’empêche que je vais cruellement souffrir à marcher là-dedans. Je descends les marches en prenant un fort appui sur ma béquille. Plus qu’une marche, et il va falloir que je sois bonne comédienne pour cacher la douleur.
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MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptySam 2 Avr - 12:11

Il a pas que des mauvais côté, l’italien. Les gens s’acharnent sur lui parce qu’avec sa gueule de travers et son air constamment mauvais, il a l’air du type capable de vendre père et mère pour n’importe quoi, mais Tullio il aime bien les gens, en général. Pas leurs histoires, parce qu’il reste assez égocentrique et qu’écouter les autres parler de leurs secrets le plus intimes ne l’intéresse pas vraiment, pour ça il préfère regarder des émissions de télé-réalité à la con, il a au moins le pouvoir de zapper ou couper le son quand ça l’agace. Mais les gens, ça, Tullio il sait gérer. Plus ou moins, parce que son manque de pudeur ou de respect de l’intimité de l’autre, ceux sont des notions qu’il jette facilement à la poubelle. Alors il voit pas le mal à s’approcher de la fille perdue, en haut de ses marches, façon Juliet qui attend son Romeo, même si l’italien a plus l’attitude d’un Mercutio sous acide, mais enfin bon. On choisit pas forcément son sauveur, c’est un peu comme pour la famille, ça vous tombe sur le coin de la gueule et vous avez plus qu’à faire avec.
La réflexion de l’inconnue lui arrache un large sourire, sincère et il glisse ses mains dans ses cheveux pour rabattre encore ses mèches en arrière, sa peau qui luit de l’eau dans laquelle il s’amusait quelques minutes plus tôt. Tullio est un grand enfant, ça se lit assez aisément sur ses traits mutins. « C’est un peu extrême, non ? Mais peut être que si tu me donnes une scie, je peux t’en passer une, par contre je sais pas si t’apprécieras d’être poilu et les tatuaggi. » Il fait même plus attention à la langue qu’il utilise quand il parle, certains mots qui lui viennent plus facilement dans sa langue natale que d’autres; encore un truc pour lequel on a du mal à lui parler plus d’une heure, parce que fatalement il finit par s’embrouiller.. Et encore, là il est sobre. Son regard passe du visage de la jeune femme vers le sable en contrebas et Tullio se frotte le menton, dans un air à moitié pensif qui n’indique pas forcément quelque chose de bon, principalement pour elle et son ego, sans doute. « Ça c’est embêtant. » Il sourit, encore, toujours, puis descends marche après marche, sans regarder derrière lui, alors qu’elle se hisse vers le bas de l’escalier. « Oh, les filles et leur portable. Je lui ai rendu, ça va, je suis pas si terrible. Moi ? J’attends minuit pour me transformer en triton, ou en baleine, j’hésite encore. » Le regard de l’italien scrute ses traits et, même si elle essaie de cacher son inquiétude ou, plutôt, sa réflexion, il remarque bien le regard un peu fébrile sur le sable. Craquant ses doigts, Tullio lui attrape un bras, qu’il l’oblige à passer autour de ses épaules encore humide. « Désolé, tu pourras gueule si tu veux. » Il ne lui demande pas la permission, glisse un de ses bras dans son dos et l’autre sous la pliure de ses genoux pour la soulever dans trop de difficultés et s’élancer tranquillement dans le sable. « J’ai mon pote qui a amené des chaises pliantes, tu veux la rouge ou la bleu ? » Il est moqueur et semble totalement occulter le fait que son attitude pourrait gêner ou mettre très mal à l’aise la pauvre jeune femme, mais il réfléchit pas vraiment, il agit. Encore un point négatif de son caractère.
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MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptySam 2 Avr - 14:04

Pas si terrible, ça reste à voir. J’ai toujours eu du mal à cerner les gens. Lui, il n’a pas l’air méchant. Si ça se trouve, je suis complètement à côté de la plaque et je m’en voudrais d’avoir pensé ça d’ici quelques heures. Déjà, il a de l’humour. Je ris doucement. Son accent italien lui donne un charme en plus. Depuis que je suis gamine, j’ai tendance à voir le bon côté des gens. Le problème, c’est que j’ai souvent été déçue. Je ne pense pas que l’homme soit totalement pourri. Juste que chacun pourrait faire un peu plus d’effort. A venir me parler comme il le fait, il montre une fois de plus que la bonté humaine est belle et bien présente.

Alors que je suis sur la dernière marche, il s’avance pour me soulever. D’abord, je suis surprise. Je le laisse faire quelques pas. Au fond, j’ai juste envie qu’il me lâche. Être dépendante, c’est quelque chose qui me rend réellement dingue ! D’un autre côté, comment lui reprocher son geste ? Il veut juste m’aider à aller sur la plage. C’est plus fort que moi. « Lâche-moi ! » Chassez le naturel, il revient au galop. C’est plus fort que moi, je suis obligée de dire ça. Je me débats pour que mes pieds atterrissent dans le sable. Mais maintenant, je culpabilise. Il n’a rien fait de mal, quand j’y repense. Je ne lui laisse même pas le temps de réagir. Je lui attrape la main, en le regardant d’un regard désolé. « Je suis désolée. » Je m’arrête là, parce qu’il n’a pas besoin de connaître ma vie, et les raisons de ma réaction. Après tout, je ne le connais pas. C’est un inconnu avec lequel j’ai seulement échangé quelques phrases et quelques sourires. Je n’ose pas le regarder dans les yeux. Tu passes pour une folle Elaia ! S’il veut partir à l’autre bout de la plage, il n’aura pas de mal à me semer. Il a juste à courir et hop, le tour est joué !

Il y a des jours comme ça, où je me dis que j’aurais mieux fait de rester chez moi, allongée dans le canapé devant un bon vieux film. Mais malgré tout, j’essaye de sortir, de reprendre ma vie où je l’ai laissée. Certains moments, tout est parfait. J’oubli. J’oubli la guerre, j’oublie mes parents. Je m’accroche à l’avenir. Et il y a ces moments où je broie du noir. J’aimerais pouvoir me faire un lavage de cerveau en fait. Au moins, je pourrais refaire ma vie, en repartant de zéro.

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Tullio | Le sable blanc. _
MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptySam 2 Avr - 20:37

Tullio il réfléchit pas, il agit, c’est son plus gros problème sans doute. S’il avait été un personnage de film, un de Tarantino pour plus de précisions parce que c’est toujours classe d’être dans ses scénarios, il aurait probablement été le mec du fond, en arrière-plan, celui qui, quand le héros demande quoi faire du type qu’ils veulent faire parler, balance qu’il faut lui exploser le crâne et ensuite lui poser des questions. Une technique un peu hasardeuse, qui a pas vraiment prouvé son utilité ni même le fait que ça marchait vraiment, mais Tullio il aime pas perdre son temps en des bavardages inutiles ou incohérents. Tourner trois cent ans autour du pot, alors qu’il peut entrer directement le vif du sujet et éviter, comme ça, des excuses minables pour éviter de se lancer dans une discussion à coeur ouvert. Pitié. Pour les discussions sincères et profondes, il a sa mère, ça lui suffit amplement, pas besoin de ça ailleurs. Alors voilà, Tullio il pense pas à mal, il pense pas du tout, quand il soulève la pauvre inconnue pour l’emmener vers le tas d’abrutis qui se forme, plus loin sur la plage, alors qu’on pose des glacières et qu’il reconnaît le bruit d’une bouteille qu’on décapsule. Il a l’oreille l’italien. Et le tympan qui explose, aussi, quand la fille dans ses bras se réveille et lui gueule de la lâcher, ce qui le laisse pantois pendant deux minutes, sans trop capter ce qu’il a fait de mal. Pour une fois que Tullio essaie d’être un mec serviable, sans aucune arrière-pensée, voilà qu’on l’envoie chier. Il obéit, le bougre, un peu énervé de se faire jeter comme ça et avec son ego à la con, il menace de s’en aller et de la planter là, mais la main de la jeune femme qui attrape la sienne l’en empêche. « Non ti preoccupare. Il siffle un peu, avant de secouer la tête et de reprendre. T’en fais pas. » Il se prend pas trop la tête, Tullio, ça sert pas à grand chose, encore moins quand c’est lui qui est un peu en faute, même s’il l’avouera pas à haute voix. « Bon allez, appuie sur mon bras, je t’amène au point de ralliement, y a une bière avec mon nom, là-bas. » Ce soir, il fera pas la fine bouche, même si Tullio aime pas trop commencer ses soirées avec une mousse. Il serait chiant, il demanderait à ses potes de lui faire un cocktail, m’enfin évitons de se la jouer princesse devant une nana un peu paumée. « Au fait, moi c’est Tullio. Comme dans ‘tu m’emmerdes, Tullio, dégage’.. Si jamais tu veux que je te foutes la paix. » Et il éclate de rire, comme ça, naturellement, comme un enfant qui vient d’entendre la meilleure vanne de merde du siècle. Si y en a un des deux qui passe pour un timbré, c’est très probablement lui.
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MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptyDim 3 Avr - 11:56

Il doit être au moins aussi taré que moi pour ne pas partir en courant vers le point de ralliement, comme il dit si bien. Je le regarde, toujours désolée. Il faut vraiment que je soigne ce besoin constant d’indépendance. Et c’est assez paradoxal, quand j’y repense. C’est vrai, j’ai toujours ce besoin de faire ce que je veux, sans rendre de comptes. Et je me suis engagée dans l’armée. J’ai un sérieux problème, c’est la seule réponse possible.

Il est tellement gentil ! Bon, je ne l’ai ni insulté, ni frappé, mais quand même. Et puis grâce à lui, j’ai presque l’impression de savoir parler italien. Ca n’a pas l’air si compliqué comme langue. La preuve, j’ai compris sa petite phrase, avant même qu’il ne la reprenne en français. Aurais-je été italienne dans une vie antérieure ? Ce serait vraiment chouette ! Je le regarde. Je ne peux pas refuser son aide, pour deux raisons. De un, je viens de le renvoyer bouler alors qu’il m’aidait gentiment. De deux, je ne peux pas avancer seule dans ce sable. Fini les gamineries Elaia, tu as besoin de son aide. Je prends une grande bouffée d’air frais, avant de m’appuyer sur son bras. Je tiens toujours ma béquille de ma main gauche, mais elle ne me sera pas d’une grande utilité ce soir. Je le regarde, avant qu’on comme à marcher. « Merci ! » J’ai beau être fière et indépendante, je n’en reste pas moins reconnaissante. Sans lui, j’aurais fait demi-tour, et j’aurais abandonné cette soirée à laquelle je crevais d’envie de participer.  Je lui souris. Je ne suis pas très bière en général. Enfin ça dépend des jours. Mais ce soit en particulier, j’aurais bien aimé commencer par quelque chose de plus fort.

Je ris. Il a de l’humour, ce bel italien. « Moi c’est Elaia. Comme dans ‘Elaia te remercie de perdre ton temps pour l’aider’ ». Eh hop, du deux en un. En même temps, je dois être honnête. Ce peut être un défaut comme une qualité, mais je suis de nature franche. Autant vous dire que dans l’armée, c’est plutôt un défaut. En fait, ce n’était vraiment pas fait pour moi. Pourquoi j’y suis allée ? Encore une décision que j’ai prise tête baissée. Je ris encore. Comment je peux être ridicule à ce point ? Après réflexion, la seule raison pour que j’intègre l’armée était de suivre les traces de mon père. Mais c’était plus fort que moi. J’étais incapable de rester là-bas, de rester dans cet enfer. Alors cette putain de balle a été ma seule échappatoire. J’aurais du tuer un coéquipier. Quoique, je serais en prison. Quoiqu’il en soit, je suis prisonnière de cette guerre. Je ne peux pas l’oublier.

On commence à marcher doucement. Je vous laisse deviner à cause du quel de nous deux nous marchons lentement. Tant bien que mal, on arrive au point de ralliement. Une bonne bière pour commencer la soirée. Je ne dirais pas que j’ai en rêvé, mais presque.


Dernière édition par Elaia Leize le Dim 3 Avr - 15:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptyDim 3 Avr - 15:43

« Elaia » Il lève le nez en l’air, répète le prénom un petit moment, pour visualiser le truc, parce qu’y a que comme ça qu’il arrive à retenir les prénoms des gens qu’il rencontre. L’italien a une excellente mémoire visuelle, pas auditive, alors il faut bien qu’il essaie de compenser le truc, parce que même s’il l’associe à son visage, il est sûr que d’ici la fin de soirée et vingt bières plus tard, il aura zappé complètement et elle risque de finir, comme la plupart des gens qui croisent sa route, avec un surnom à la con. Ça gêne pas trop les gens, en général, parce qu’ils ont l’habitude pour la plupart, m’enfin tout le monde est pas très fan de recevoir un surnom en rapport avec un détail physique qui a marqué Tullio. Pas sûr, donc, qu’Elia apprécie d’être surnommée « Béquille », quoique s’il le dit très vite, ça peut ressembler très légèrement à une déformation de « Betty » et, avec un peu de chance, ça peut passer. Il fronce les sourcils avant de reprendre. « Elaia.. Avec son accent, ça prend un peu une autre tournure, une autre manière de le prononcer sans doute. Ça lui reste en bouche un peu. Ça sonne italien, c’sympa. Puis t’façon, perdre mon temps c’mon dada, je pourrais jamais rattraper tout le temps que j’ai perdu bien avant ce soir, alors autant continuer hein. » Une philosophie un peu bancale, qui a pas trop de sens, mais Tullio il se dit jeune, dans l’air du temps et fougueux, alors il aura tout le temps de regretter et d’avoir des remords quand il sera un vieux croulant au bord de la mort. La jeunesse ça se vit, ça se réfléchit pas et ça, l’italien l’a bien fait comprendre en agissant plus qu’en pensant. Faut bien qu’il repose son cerveau aussi, lui qui est toujours en fonctionnement, qui fait chauffer les turbines et l’empêche d’avoir un vrai repos. C’est con, parce que la première fois qu’il a su qu’il avait une mémoire « eidétique » il a cru que c’était un super pouvoir, comme Spiderman qui peut tisser des toiles après une morsure d’araignée.. Tu parles. On lui avait pas parlé, à l’époque, des insomnies, des migraines et des courtes pertes de mémoire. L’arnaque. Ses pas lents laissent des empreintes dans le sable, qui s’efface doucement les unes après les autres à mesure qu’un très léger courant d’air balaie les grains de poussières. C’est presque beau et il se dit qu’il lui faut retenir l’image, la beauté du truc, pour pouvoir le reproduire en croquis plus tard. « Les gars! ils ne sont plus qu’à quelques pas, à peine, de la petite troupe. Ça c’est Elaia, comme dans ‘Elaia voudrait biens ‘amuser ce soir, alors apportez lui à boire’! » Il se marre tout seul et abandonne sa nouvelle amie, ou du moins compagne de la fête, pour attraper deux bières décapsulées et revenir vers Elia et lui en tendre une, pour trinquer sans même attendre son avis, ni rien. Il agit, on vous dit, il attend jamais les autres pour bouger ou parler. Toujours en caleçon, il finit par récupérer son polo, qu’il enfile sur son dos encore humide avant de lever les bras et de pousser un cri de joie, parce qu’il est sur la plage, qu’il a de l’alcool dans la main et que, forcément, ça ne peut être qu’une bonne soirée.
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MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptyDim 3 Avr - 20:20

Le bruit des vagues, l’accent italien de Tullio, le bruit des fonds des gens présents au point de ralliement. Finalement, grâce à cet inconnu, ma soirée ne s’avère pas si terrible. Elaia, ça sonne italien qu’il dit ! « Ca veut dire ‘hirondelle’, en basque. Mais je ne saurais pas dire pourquoi mes parents ont choisi ce prénom » ai-je répondu en riant. Je m’arrête. Des fois, j’ai l’impression d’avoir un cerveau d’homme, et je deviens incapable de faire deux choses en même temps. Je le regarde. « Tu trouves que la vie est une perte de temps ? » Et puis maintenant, après avoir posé cette question, je réalise. Son opinion ne me regarde pas. La façon dont il mène sa vie non plus. Et puis ‘perdre son temps’, ça veut dire quoi ? C’est très subjectif, et variable d’une personne à l’autre. Mais je ne pense pas qu’on puisse perdre notre temps à vivre. Tout ce qu’on vit, toutes les épreuves qu’on traverse, ça nous forge, nous fait espérer ou désespérer. Je m’égare. « Excuse-moi, ça ne me regarde pas. » Lui, il agit avant de réfléchir. Moi, je parle avant de réfléchir. On n’est pas très différents en fait.

Je prends de nouveau appui sur lui, histoire d’avancer jusqu’à cette bière tant attendue. On y est presque. Je ris, et salue les gars –comme il les appelle. La politesse, c’est la base. Il a un naturel tellement impressionnant ! J’en viens presque à l’envier. Certes, il a des défauts. Mais il croque la vie à pleine dents. Et ça fait vraiment du bien de croiser le chemin de personnes comme lui. Arrête ça Elaia, tu ne sais pas cerner les gens de toute façon. Tullio me tend une bière, avant de crier. Il cri sa joie, son envie de passer une bonne soirée. C’est un cri plein d’espoir. Et moi, pendant ce temps là, je le regarde en souriant. Je ne ferais pas la même chose. Mais c’est sa façon de s’exprimer, et je trouve ça cool. « A cette soirée ? » dis-je en tendant ma bière vers lui pour trinquer.

Le soleil se couche peu à peu. Je soupire, avant de m’asseoir dans le sable. Et oui, c’est fatiguant de tenir sur une seule jambe, encore plus dans le sable. Alors j’observe. Ce moment que je pourrais passer en boucle dans ma tête. Il manque plus qu’un feu d’artifice après pour que tout soit parfait. Je bois quelques gorgées de ma bière. Il fait beau. C’est la météo parfaite pour une soirée sur la plage. Je ramène ma jambe gauche vers moi pour y appuyer ma tête. La jambe droite, je n’y compte pas. « C’est magnifique ! » Je parle à voix basse parce qu’en fait, je parle toute seule. Je regarde l’horizon. Je regarde l’océan. Il est révolu le temps où je surfais sur ces vagues. J’ai tenté, une fois. Mais c’est peine perdu pour l’instant. Alors je vais m’accrocher à l’espoir de retourner jouer dans les vagues, telle une enfant.

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MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptyDim 3 Avr - 23:41

Il a ce regard qui se confond avec l’eau, qui brille de la lueur de l’envie, du désir, de l’imagination qui délie ses neurones et qui, dans le secret de sa caboche, invente des mondes où seul lui peut aller. Tullio il est rêveur quand il a rien d’autre à faire, ou quand il en a le temps et ce soir, c’est détente, alors il autorise son cerveau à carburer autant, si ce n’est plus, que d’habitude. Il s’assommera d’une bière et, s’il faut, d’un petit joint qui traine dans sa poche, seul truc vraiment efficace pour essayer de ralentir le rouage de ses neurones constamment en effusion, qui s’arrêtent jamais de transmettre des informations dont la plupart lui échappe totalement. Tullio se contente de sourire, pendant que la machine carbure sous son crâne, parce qu’il pourrait peindre ce qu’il voit, que ça serait jamais aussi beau. C’est peut être ça le drame, avoir l’image incrustée dans la rétine et de jamais pouvoir s’en défaire, ni même de la reproduire à l’identique. Obsédé par ce qu’il se passe dans son cerveau, le sicilien met un moment avant de revenir au présent, à l’instant qu’il vit, Elaia agrippée à son bras qui lui parle. Il fronce les sourcils quelques secondes. « Peut être parce qu’ils voulaient que tu prennes ton envol. Ou peut être qu’avant que tu naisses, y a un hirondelle qui a chié sur la voiture de ton père avant d’emmener ta mère à l’hôpital. » Tout en délicatesse, comme toujours avec lui, mais qu’est-ce que vous voulez, on change pas une équipe qui gagne. Un sourire se dessine à nouveau sur ses lèvres alors qu’il tourne la tête vers elle, surprit de sa réaction, parce que si Tullio se gêne pas d’être direct et un peu cru, il a du mal avec les gens polis qui s’excuse toujours de dire ce qu’ils ont eu envie de dire sur le moment.. Comme s’ils regrettaient. « Non je trouve pas. C’est la manière dont on la vit, qui peut être une perte de temps. » Si ça a un sens, il lui échappe, mais ça lui glisse des lèvres, alors il s’interroge pas plus et laisse couler. Chacun son interprétation après tout. Comme ce cri, imité par deux copains, hilares. Il sait pas trop pourquoi, c’est sorti comme ça, parce qu’il en avait envie, parce qu’il est tranquille pour la soirée, qu’il va s’amuser qu’il ne s’est toujours pas lassé d’être là, quand on sait la vitesse avec laquelle il finit par s’agacer de quelque chose. L’instinctif sauvage s’apaise un peu, cogne doucement sa bière contre celle d’Elaia en acquiesçant. « Salute! » Qu’il jette au vent, comme ça, avant de prendre sa première gorgée, un peu longue parce qu’il vide quasiment le tiers de sa bouteille, si ce n’est la moitié en fait. « Bain de minuit les gens ?! » Certaines filles lèvent les bras, pour signifier leur accord et Tullio éclate de rire en réglant la montre d’un de ses amis pour qu’elle se mette à sonner, quand minuit sera là. Son regard passe sur la jeune femme, assise, qui fixe l’océan comme pour s’y perdre, ça le touche dans son âme d’artiste, un peu enfouie sous ses couches de mauvais gars qui rit trop fort. « Tu sais nager? » Savoir et non pouvoir. Il a l’impression que, comme ça, il ne lui donne pas l’impression de l’amoindrir, même si concrètement c’est un peu ce que ça sous-entend.


Dernière édition par Tullio Parietti le Lun 4 Avr - 18:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptyLun 4 Avr - 18:08

Il a une philosophie, une façon d’être que je suis à deux doigts d’envier. C’est une personnalité à part entière. Au passage, cette expression ne veut rien dire, bonjour la langue française. Il a ce côté détaché de tout ce qui l’entoure, mais à la fois sensible au moindre détail. Sa compagnie est très agréable. Certes, il est maladroit par moments. Mais cette joie de vivre me fait espérer. J’espère pour que l’avenir soit meilleur. Je vous épargne sur la paix dans le monde, ma lucidité est encore présente. Un esprit libre et indomptable. Voilà qui le caractérise à merveille. Plutôt voilà ce qui caractérise ce qu’il montre ce soir. Si ça se trouve, il n’est pas du tout comme ça, d’habitude. Mais ça m’étonnerait. Le naturel, ça ne se commande pas. Sinon, ce n’est plus naturel, c’est le principe.

Je ris. « Je préfère la première hypothèse ! » Je suis pourtant presque sûre qu’ils m’ont expliqué pourquoi ce prénom, quand j’étais petite. Mais je me suis arrêtée au mot hirondelle. Après tout, qui n’aime pas ces petits oiseaux ? C’est pour ça en fait. Pour que tout le monde m’aime. Ou alors, l’un de mes parents était passionné par les oiseaux. Enfin bref, je ne saurais jamais. C’est dommage parce que maintenant, ça m’intéresserait de savoir.

On trinque. Rien de particulier, juste à cette soirée. Autant je trouve que je peux avoir une bonne descente niveau alcool, mais là j’ai trouvé bien meilleur que moi. Je passe hors concours. Je détache mon regard de lui pour me concentrer sur ce qu’offre cette belle soirée. Que je suis débile, j’aurais du emmener mon appareil photo pour immortaliser ces moments. Certes, il y en aura d’autre. Mais quand on regarde bien, chaque couché de soleil est différent. Je m’arrête là pour ce sujet, je pourrais en parler des heures.

Est-ce que je sais nager ? Sa question crée un bref moment de panique dans ma tête. Oui ? Non ? En fait oui, mais je ne peux pas. Donc si je dis non, il n’aura pas l’impression que ma jambe m’empêche réellement de vivre. D’un côté, ça me bouffe la vie. Est-ce qu’il va insister ? Vite Elaia, répond, il va te trouver bizarre. « Non. » Oh, mais je suis nulle pour les mensonges. Enfin pour la plupart des mensonges. Pourquoi ne pas lui dire la vérité ? Il n’est pas con, il peut comprendre. Ou alors il est complètement fou et il va me jeter à l’eau, que je réponde oui ou non. Je fuis son regard. Tu es une mauvaise menteuse ma pauvre fille… « Je passais ma vie dans l’eau, avant. Sur ma planche de surf. » Je pose mon regard sur lui, à nouveau. Bien joué Elaia, tu as tenu précisément une minute et dix-neuf secondes.

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MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptyLun 4 Avr - 19:44

Les problèmes n’ont d’importance que celle qu’on leur donne, c’est un peu comme ça qu’il voit les choses et même si ça fonctionne pour lui, la plupart du temps, c’est une vision un peu foireuse des choses, de la vie. C’est un peu facile, comme mettre un mouchoir sur la moindre coquille, dans l’espoir de se faire moins mal en mettant le pied dessus et, quelque part, Tullio c’est à ça qu’il joue, au risque que ça finisse par lui exploser à la tronche. Prendre tout ça au sérieux, la vie, la mort et ce qu’il y a entre les deux, c’est pas pour lui, il aime être tranquille, avancer sans se préoccuper des embuches et s’il y en a, il saute par-dessus sans prendre le temps de s’arrêter ou de s’intéresser. C’est probablement le plus gros souci avec lui, même si la plupart de ses amis ont tendance à y voir quelque chose de positif, parce qu’ils partent du principe que du coup, Tullio, c’est le mec qu’il leur faut dans leur vie, pour pas se paumer en route dans un dédale de réflexions hasardeuses et douloureuses. Je-m’en-foutiste d’apparence, personne sait que le sicilien, au fond, il retient tout, il décide juste de tout ranger dans des cases et puis ça ressort, des fois, sans le prévenir, mais rarement. Peut être qu’avec le temps, il parvient plus facilement à occulter ce qui le dérange pour faire son trou comme il l’entend. « La deuxième est quand même plus marrante.. » Et il sourit, l’enfoiré, de toutes ses dents, son regard bleu qui se perd vers l’horizon, à chercher une forme, au loin, qui lui situerait sa Sicile natale. Il voit rien. Alors il boit. Les autres ont à peine entamé leur bière, qu’il menace de finir la sienne, parce qu’il perd pas tellement de temps, il est venu pour s’amuser, c’est ce qu’il compte faire. Elaia est gentille, du moins elle lui fait l’effet d’une fille agréable et pas chiante, le genre de nana dont la plupart des mecs biens rêvent de croiser la route, mais Tullio est pas du genre à s’accrocher à la même personne pendant qu’il s’amuse.. Alors il vérifie que des gens restent autour d’elle et quand on parle du bain de minuit, il retourne près d’elle, pour vérifier, au final et avec son manque de tact habituel, que ça la gène pas. Sa réponse lui plaît moyennement, mais il prend pas la peine de demander si c’est simplement parce qu’elle veut pas se faire mouiller.. Pour lui, sa jambe apparemment inutile n’est pas une excuse pour refuser un bain; il en a vu des gens bien plus emmerdés qu’elle, qui s’empêchaient de rien, mais il juge pas, Tullio, jamais. Il se contente d’acquiescer et d’avaler une nouvelle gorgée avant de baisser les yeux vers elle pour la dévisager, un sourcil arqué, parce que ses propos se contredisent. « Je sais pas surfer, je préfère rester sur le bord, le cul dans le sable mouillé et les vagues qui lèchent mes jambes. Ça demande pas d’efforts, comme ça. » Sous-entendu, sans doute, pour lui faire comprendre qu’elle a pas besoin de nager pour pouvoir apprécier l’eau, mais il forcera personne, il force jamais la main. « Ça t’embête de me tenir ça deux minutes ? » Il tend sa bière à Elaia, parce qu’un de ses copains vient de lui jeter une capsule sur le visage et c’est hilare que Tullio lui court après jusque vers la mer, avant de le plaquer dans l’eau. Ça le fait rire comme un idiot, comme un gosse heureux et il ébouriffé à son tour les cheveux du garçon avant de revenir, de nouveau trempé, à croire que c’est un habitude. « Aie pas peur, je te jetterais pas. J’suis pas si vilain. » Gros doute, m’enfin.
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MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptyVen 8 Avr - 20:17

Je ne peux pas m’empêcher de rire. Mais bon, je vais garder en tête que mes parents m’ont donné le nom basque d’hirondelle parce qu’ils étaient fascinés par cet oiseau. C’est la bien meilleure hypothèse pour ma fierté. Et puis moi, je trouve ça gracieux, une hirondelle. C’est attachant aussi. Enfin les oiseaux en général sont attachants. Quand j’étais petite, je rêvais de devenir vétérinaire. Et puis j’ai vite compris que les études scientifiques ne seraient pas pour moi. Et c’est un milieu bien fermé, il faut l’avouer. C’est peut être dans cette voie que je devrais envisager mon avenir. M’occuper d’animaux, autre que les deux matous qui partagent mon appartement. C’est une sérieuse option à envisager ma petite.

Je le regarde, et lui souris. Je n’oublie pas la bière que je tiens entre mes mains, et bois quelques gorgées, moins vite que lui, je ne fais pas le poids. « Si t’étais né ici, tu aurais su surfer avant de marcher. C’est mon père qui m’a appris. » Je repense aux premières vagues. Dès que je voulais me mettre debout, je finissais dans l’eau. Et pourtant, je remontais tout le temps sur ma planche, toujours avec le sourire. Mon père restait à côté, à me surveiller. Enfin au début. Je n’ai pas mis longtemps pour apprendre à tenir sur le surf. Alors j’allais surfer, tous les soirs après l’école, aux beaux jours. « Et puis tu sais, quand on se laisse pousser par les vagues, ce n’est pas un gros effort. » Le printemps est là, le soleil pointe déjà son nez, et je crois sérieusement que je viens de me redonner l’espoir de me remettre au surf. Tant pis, si je ne peux pas me lever je resterais allongée sur ma planche, à profiter des vagues. C’est une belle soirée, Elaia. Je prends une inspiration de l’air doux et marin. Le bruit des vagues, le rire des gens autour de moi, les cris. C’est tout ce dont j’avais besoin. Comme quoi il ne faut pas grand-chose pour retrouver goût à la vie.

J’attrape sa bière, qu’il me tend avant d’aller courir après un de ses potes. Je le vois, au loin, mettre l’autre dans l’eau. Je souris. Je le vois revenir, un grand sourire sur le visage, et de nouveau trempé. Il n’avait visiblement pas prévu de sécher après sa première baignade de toute façon. Je voudrais que le temps s’arrête. Qu’il s’arrête sur cette belle soirée. Je n’avais pas eu ce sentiment, cette impression d’être heureuse, depuis bien longtemps. Je me sens prête à attaquer une nouvelle vie, à me reprendre en main. Peut être que demain, j’aurais de nouveau perdu tout espoir. Mais je n’ai pas encore trop bu, donc mes pensées viennent du plus profond de mon âme.

Je prends sa main pour qu’il m’aide à me lever. Je bois de nouveau quelques gorgées de ma bière. « Je n’ai peur de personne. » Je lui réponds en riant. C’est vrai, après avoir vécu la guerre, ce n’est pas lui qui va me faire peur. « Il est quelle heure ? » J’aimerais pouvoir courir jusqu’à l’océan et me jeter dans l’eau. Je devrais me contenter de marcher vite, c’est déjà pas mal.

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MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptyDim 10 Avr - 15:43

Il a le regard qui brille, la lueur de quelques téléphones qui s’allument, les écrans qui éclairent les peaux, les sourires et les bouteilles qui s’entrechoquent alors qu’on trinque à tout et n’importe quoi, surtout n’importe quoi. A la vie, à la jeunesse, à la folie principalement, celle qui semble habiter Tullio alors qu’il est incapable de rester debout sans remuer, tourner en rond ou s’étirer pour faire craquer son dos, ses yeux bleus qui se posent, parfois, sur Elaia et un sourire qui se dessine. Il a presque fini sa bière, sans même s’en rendre compte, parce que le sicilien est comme ça, il va vite, toujours, se perd dans des réactions et des pensées qui défilent à cent à l’heure, qui lui laissent pas le temps de se perdre en tergiversations. Il vit le moment et c’est déjà incroyable qu’il reste là, qu’il soit pas déjà en train de se perdre ailleurs, de se jeter à l’eau et de se laisser porter par le courant, quitte à couler au passage. Un éclat de rire, fin, vient briser le roulement étrange de ses pensées désordonnées. « Je suppose.. A la place j’ai appris à faire des pizze avant de savoir marcher.. » Sa réflexion suinte le cliché et ça le fait marrer, simplement, parce qu’au fond c’est pas qu’il sait pas surfer, c’est juste qu’il est pas des masses fan. L’idée de rester sur une planche à attendre la vague, c’est trop pour lui, il en a pas la patience et, surtout, son équilibre n’est pas non plus performant. Il aime que ce soit tout son corps qui s’immerge, avec le suspens de savoir s’il en ressortira à la première agitation de la mer, à la première tempête qui balaie l’eau quand il s’y trouve. Tullio aime l’inattendu, la probabilité de se fondre dans l’élément; le côté de l’artiste perdu, un peu suicidaire sur les bords, sans doute. Sa folie, principalement. Qu’il laisse se dessiner, alors qu’il colle sa bière dans sa main, s’amuse à titiller ses copains et revient, trempé, la sensation du t-shirt qui colle à sa peau lui fait du bien, bizarrement, diminue la chaleur habituelle de son corps en constant travail. Le cerveau fonctionne à cent à l’heure, ses mains s’agitent et il vide ce qu’il reste de sa bière pour laisser le cadavre de verre rejoindre les trois autres qui hantent le fond d’un sachet posé là, près de la glacière. Je n’ai peur de personne. Tullio baisse le regard vers elle, cette jeune femme forte qu’il ne connait pas et qui l’amuse pour la soirée, un sourcil arqué en suivant, d’un mouvement de tête, la sienne pour voir ce qu’elle observe. L’horizon. La mer. Ça s’agite un peu autour d’eux, on rit, on parle fort, on s’amuse, on s’embrasse aussi et Tullio sourit. « Il doit être minuit quelque part sur le globe, si c’est ça la question. » Il minaude, lui prend sa bière des mains et se place devant elle. « Allez, fais pas la gueule cette fois, monte. » Qu’il s’amuse en lui faisant signe de sauter sur son dos, se trouvant dans de bonnes dispositions pour la soirée. « Parce que le temps que t'y arrives, t'auras le temps de changer d'avis, ça serait con. Puis ça serait pas de la fierté de refuser, juste de la bêtise. » Il est franc, peut être trop, mais Tullio se dit que sa bonne humeur doit, fatalement, être suffisamment contagieuse pour qu'Elaia se laisse un peu aller.
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MessageSujet: Re: Tullio | Le sable blanc.   Tullio | Le sable blanc. EmptyLun 11 Avr - 20:19

J’éclate de rire. Non, ce n’est pas la bière qui me monte à la tête. Certes, je ne tiens pas du tout l’alcool, mais il ne faut pas exagérer non plus. Ce soir, je suis heureuse, je passe une bonne soirée sans avoir besoin d’être complètement ivre. Je me demande si ça a déjà eu lieu, depuis que je suis revenue. Il faut que j’arrête de penser comme ça. Je dois regarder vers l’avenir. Mon passé ne me laisse rien de bon. Si, peut être du courage. C’est tout ce que je fois retenir de ces années passées : je suis courageuse. C’est bien de pouvoir se reconnaître au moins une qualité, non ?

J’adore ce phénomène ! Il fait nuit et pourtant, on a aucun mal à voir, même au loin. Entre la lune qui reflète sur l’eau, le feu sur la plage, les lumières de la ville derrière. On est censés être plongés dans le noir mais on perçoit chaque détail. Je ne perds pas l’envie de finir à l’eau. Ca fait bien trop longtemps. Trop longtemps que, pour le coup, j’ai manqué de courage. Je n’ai pas osé affronter la seule chose qui m’a rendue heureuse toute ma vie. Que je suis conne ! Je relève la tête brusquement. J’ai eu peur, l’espace d’un court instant, d’avoir dit ça à haute voix. Non, je suis encore capable de garde mes pensées pour moi. Du coup, je ris. Parce qu’en soit, ce ne serait pas dramatique si je l’avais dit.

Je le regarde. Je me perdrais presque dans ses yeux bleus, à ce beau Tullio. « Si tu te moques, je ne peux pas te courir après mais je peux encore te couler dans les vagues. » Je lui réponds en riant. J’ai l’impression de me retrouver. Je retrouve celle que j’étais avant. La jeune fille insouciante et fêtarde qui ne perdait pas une occasion de s’amuser. La vie est trop courte pour qu’on la gâche. Il l’a bien compris, lui. Alors il profite. Il agit sans penser aux conséquences. Et il semble heureux. Si ça se trouve, c’est juste un bon comédien. Mais je ne pense pas. Puis, quel intérêt il aurait de jouer ?

Je bois quelques gorgées avant qu’il ne prenne ma bière. Je le regarde. Je lui souris. Ce mec, c’est un vrai gentil. Je n’hésite pas, et grimpe sur son dos. A vrai dire, il m’enlève une sacré épine du pied. J’aurais tellement galéré à marcher jusqu’au sable mouiller que le moment aurait perdu son sens. Heureusement pour lui, je ne suis pas très lourde. Un poids plume avec encore un peu de muscles dus aux entrainements militaires quotidiens. Eh oui, le forme ça s’entretien tout le temps dans ce métier. Mais ça ne m’a jamais posé problème. « Tu me feras une facture pour le voyage ? » Je rigole. En même temps, je me sens en partie redevable. Sans lui, je serais affalée dans mon canapé devant une vieille comédie. Cet homme, que je ne connaissais pas il y a quelques heures, je ne l’oublierais jamais.

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