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 (Maona) I need you now

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(Maona) I need you now _
MessageSujet: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMar 12 Avr - 3:14

Il y a de la paperasse partout. Eneko croule sous les dossiers, ne prend plus le temps de se poser une seule seconde. Il ne mange plus au restaurant, ou dans une brasserie le midi, il mange dans son bureau. Un sandwich le plus souvent, ou des salades préparées qu’il a achetées au supermarché. Gaël se pose des questions, Gaël s’inquiète. Il se demande si ce n’est pas dû à son divorce, ignore les vraies raisons et Eneko est incapable d’en discuter. Il souhaite juste oublier et il le fait, à force d’acharnement, grâce aux nombreux plans, maquettes, qu’il réalise pour satisfaire de nouveaux clients. Sans compter ses déplacements à Bayonne pour conclure l’achat du terrain. Les travaux ne commenceront pas avant cet été, mais il prend le temps pour que ça fonctionne, qu’il n’y ait aucun problème. Il s’organise, aide même son assistante qui, elle aussi, se demande bien pourquoi il s’active autant, pourquoi il y laisse sa santé. Il est dix-neuf heures lorsqu’il passe son dernier coup de fil de la journée. Il se lève de son fauteuil, s’appuie contre la porte du bureau voisin. Son assistante est toujours là. Elle lui adresse un sourire, puis se dirige vers lui avec une petite barquette dans les mains. « C’est pour vous. J’ai pensé que vous auriez faim. » Eneko baisse les yeux sur ce qu’elle lui a préparé, sur cette odeur agréable. Il ne sait pas ce que c’est, mais ça sent bon. « Il ne faut pas rester plus longtemps ici, il se fait déjà tard. » dit-il, en prenant le plat. « Merci pour ça. » Il ne se rend pas vraiment compte à quel point son changement inquiète, mais il se doute que ça les perturbe tout de même un peu. Les conversations des salariées, il ne les entend pas. Même Gaël s’est arrêté de l’interroger, comprenant qu’il n’aurait aucune réponse. Il se contente de faire comme si de rien n’était, comme si les choses allaient bien. Son assistante attrape son manteau, ses clés, puis passe devant lui. « Faites attention à ne pas laisser la lumière allumée cette fois ! Pensez un peu aux petits africains qui aimeraient tout l’argent dépensé inutilement ! » s’exclame-t-elle, en faisant claquer ses talons dans le couloir, jusqu’à ce qu’il n’entende plus rien. Il n’y a plus personne maintenant. Eneko retourne dans son bureau, pose le plat sur la table auquel il n’est pas tenté de toucher, mais il le fait tout de même, parce qu’elle s’est donnée du mal, parce qu’il a besoin de ne pas se laisser mourir de faim. Alors il prend la fourchette qu’elle a soigneusement posée sur l’aluminium et retire l’emballage pour goûter ce plat. Ce n’est pas lui qui pourrait faire un truc pareil. C’est sa première véritable pause de la journée, la première où il s’autorise à se laisser un peu aller et c’est les mêmes choses qui reviennent, qui tournent en boucle dans sa tête, toujours. Maona. Parce que même après une semaine supplémentaire sans lui parler, il n’arrive pas à oublier. Chaque jour il se fait violence pour ne pas la contacter, lui envoyer un message, lui faire savoir qu’elle lui manque, qu’il l’aime toujours autant, qu’il ne peut pas se passer d’elle, que les jours qui passent sont trop longs sans un petit rayon de soleil pour égayer sa journée, mais il n’en fait jamais rien. Il atterrit en la revoyant avec ce type, il atterrit en se disant qu’il n’est pas le seul dans sa tête, qu’il ne peut pas le supporter, qu’il faut qu’il avance, lui aussi, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. « Eneko. » L’architecte relève les yeux vers la porte, n’ayant pas entendu une personne arriver et son cœur rate un battement lorsqu’il aperçoit un homme dans l’encadrement de la porte. Pas n’importe lequel. Lui. Cameron, son beau-père. Eneko relâche sa fourchette, se lève aussitôt, les mains crispées sur le rebord de la table. « Qu’est-ce que tu fiches ici ? Je ne t’ai pas invité, à ce que je sache ! » Il n’a jamais mis les pieds ici, même. Jamais. Jamais. Eneko ne souhaitait pas qu’il y pénètre, qu’il laisse sa trace. Il avait envie de faire cet endroit, le sien, son endroit à lui, avec de meilleurs souvenirs. Et il s’en est créé, des souvenirs avec Mao aussi, dans ce bureau même, souvenir qui fait qu’il s’égare parfois. Et lui, il n’a rien à faire ici. « Tu pourrais au moins me dire bonsoir. » « Bonsoir ? » s'étonne-t-il. Ca fait bien une année qu’il ne l’a pas vu. Il ne s’est finalement pas présenté lors de cet évènement si important lors duquel son père avait espéré sa présence, mais c’était plus fort que lui, il souhaitait l’éviter. Son cœur bat fort, beaucoup trop. « Anna m’a appelé. » Anna ? Que vient-elle faire là ? Cameron s’approche, confiant. « Elle m’a expliqué que tu souhaitais divorcer. Elle m’a demandé de te parler. » De le convaincre que ce n’était pas une bonne chose ? Eneko ne baisse pas les yeux, même s’il est tenté de détourner son regard. « Et c’est ce que je vais faire, te parler. » Cameron pose sa main sur la sienne, mais Eneko la retire aussitôt, par dégoût. Il ne supporte pas qu’un homme le touche. Il ne supporte pas que Cameron le touche. Son contact, à lui, le rend furieux, le paralyse. « Mais pas te parler comme elle le souhaiterait. » Eneko s’éloigne, se dirige vers la fenêtre, sans l’interrompre pour autant. S’il y a quelqu’un qui arrive à lui faire perdre les pédales, mais à l’intimider aussi, c’est bien son beau-père. Lorsqu’il se retourne, ce dernier est juste en face de lui, à quelques centimètres seulement. « Tu as bien fait de demander le divorce, cette femme n’était pas faite pour toi. Elle ne savait pas s’y prendre. » « Parce que toi tu sais t’y prendre, peut-être ?! » Il acquiesce. « Oui. » Mais il ne peut pas accepter ça. « Non. Tu t’es comporté comme un minable. » lâche-t-il, sans arriver à faire un pas sur le côté, ni à se déplacer. Il baisse les bras et détourne ses yeux de Cameron qui s’agace. « Arrête Eneko ! Je t’ai aimé, moi. Je t’ai aimé comme personne. Je t’ai donné tout l’attention que tu quémandais ! J’ai été là quand ton père ne l’était pas, j’ai été là quand ta mère t’a abandonné ! J’ai été là pour toi ! Et je le suis encore quand ta femme te fait la misère ! Sans moi tu ne serai pas devenu l'homme que tu es ! » Cameron pose sa main sur son épaule, puis la glisse jusqu’à sa joue, geste qui le brûle, geste qu’il est incapable de repousser. Puis il murmure au creux de son oreille : « Parfois, le petit garçon que tu étais me manque. » Il sent son nez l’effleurer, ses lèvres se poser sur sa joue. Ses larmes lui montent aux yeux, alors qu’il les baisse sur le sol, pour ne pas croiser son regard. C’est la phrase de trop, mais heureusement, Cameron s’éloigne. « Ne t’en fais pas. Anna signera les papiers du divorce, je m’en occupe. » Après un dernier regard vers lui, Cameron s’en va, le laisse là. Il attend qu’il n’entende plus ses pas pour se décoller du mur, le corps tendu, bien lent. Il observe la pièce, sans vraiment la regarder, passe sa main sur son visage, sur ses lèvres. Eneko se sent mal, Eneko se sent coupable. Parce qu’il n’a rien pu faire, il n’a rien pu dire, il est resté le gamin qu’il était autrefois, finalement, devant lui qui a toujours l’opportunité de l’atteindre en si peu de temps. D’un coup, d’un seul, il renverse la table, dont le plat tombe, se brise sur le sol, puis défait son col de chemise, défait plusieurs boutons. Ce vêtement, il en a horreur. Comme il a horreur de tout ce qu’il porte, de tout ce qu’il est. Il attrape son manteau, sort de la pièce, de l’entreprise et s’engouffre dans son véhicule. Il ne sait pas où il va, mais il roule. A un feu rouge, il s’observe dans son rétroviseur qu’il finit par éclater avec son poing qui finit ensanglanté. Il ne supporte plus l’image qu’il renvoie. Et il sait que l’unique personne capable de le rendre un peu propre, est celle qu’il essaie d’éviter depuis une semaine, mais il en a besoin. Il a besoin de la voir, il a besoin qu’elle le touche, qu’elle lui souffle à l’oreille, pour remplacer le souffle de son beau-père, qu’elle pose ses lèvres sur sa joue, pour lui faire oublier les siennes qu’il a posées. Eneko se gare en bas de son immeuble et profite qu’une femme entre à l’intérieur pour entrer à son tour. Il monte les marches quatre à quatre, arrive rapidement devant la porte sur laquelle il frappe. « Mao. S’il te plaît, ouvre-moi. » Il attend, quelques longues secondes, la tête appuyée contre la porte, jusqu’à ce que celle-ci s’ouvre, jusqu’à ce qu’il la voie, enfin. Le cœur battant, lourd, il fait un pas à l’intérieur, pose ses mains sur sa taille, puis capture ses mains qu’il pose sur son torse. « Touche-moi. » Il a besoin de ça. « Touche-moi, j'ai besoin de tes mains sur moi. » Il a besoin qu’elle efface toutes les traces de son dernier passage.
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(Maona) I need you now _
MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMar 12 Avr - 19:45

c'est quoi ça ? je t'ai prévenu Mao, je t'ai prévenu, si je vois un truc bizarre, tu rentres direct à la maison, alors ? explication ? tu tournes en boucle, dans ton appartement, c'est vrai, tu as craqué, c'est vrai, tu as bu, c'est vrai, tu l'as fait, seulement, c'était il y a une semaine. c'était dans la rue. dans la ruelle. avec cette flasque qui t'avait attrapé, qui t'avait ouvert les bras, depuis tu n'as rien bu, depuis, les choses ont changé. « je suis ... je suis désolée papa, vraiment, j'ai craqué qu'une seule fois, je te le promets, j'ai rien bu de plus, et c'était il y a une semaine, s'il te plaît, laisse-moi chez moi.  » tu l'entends souffler au téléphone, tu l'entends aussi parler avec ta mère. tu ne l'as toujours pas revu, depuis longtemps maintenant. tu ne l'as pas revu depuis que tu es alcoolique finalement. ils parlent, se disputent. tu entends tout. elle veut que tu rentres, il veut te laisser partir. il est de ton côté, comme il l'a toujours été.  « papa, écoutes .. je ne supporterai pas de la voir, je ne veux pas rentrer.  » il souffle une nouvelle fois. ok, c'est bon, c'est bon, mais ... c'est la seule et unique chance que je te laisse, la prochaine fois, tu rentres et il n'y aura pas de j'veux pas la voir ou quoi que ce soit, tu m'entends bien ? tu jouais la carte de la famille, de la fille à son papa, parce qu'il te devait bien ça, parce que finalement, lui aussi t'avait menti. même si tu savais pertinemment que ça avait été sous les ordres de ta mère. tu t'en doutais, c'était obligé. tu finis par raccrocher, simplement, lui aussi, et tu te laisses tomber dans ton canapé. ton regard divague vers ce test. ce test de grossesse, il est là, ornant ta table basse. il clame, hors et fort, ton état, il clame, haut et fort, que tu es enceinte. ce fut un choc, un premier choc, quand t'as eu du retard, un deuxième, quand tu t'es rendue acheter un test, et enfin un troisième quand il s'est révélé positif. Tu en as fais trois, en tout, pour être certaine. le troisième était allé dans le même sens que les deux précédents. tu es enceinte. de presque quatre semaines maintenant. quelque chose dans ce genre. tu avais pris ta pilule, oui ... quand tu y avais pensé, et en y réfléchissant, tu ne l'avais peut-être pas prise à chaque fois, à tout moment. tu avais des doutes, réels, concrets. alors il y avait ce petit être, là, dans ton ventre, qui grandissait, qui se formait. tu n'en voulais pas, tu n'en voulais pas, mais tu ne pouvais pas non plus ... non, impossible. tu n'arrivais pas à t'en défaire, et tu n'arrivais pourtant pas à voir ta vie avec un enfant. tu es trop jeune, pour t'en sortir, trop jeune, tu n'as rien. pas de travail, pas d'argent, pas d'économie. tu n'as rien, tu ne pourras jamais l'élever, tu le sais, tu le sens et pourtant ... et pourtant, il ne peut pas suivre le même chemin que toi. tu refuses qu'il vive la même chose, le petit être. alors t'es là, dans ton canapé, à te poser toutes ces questions. puis il y en a une autre qui traîne ... de qui est-il ? tu l'évitais, en ce moment, tu évitais d'y penser pour ne pas te prendre la tête un peu plus. tu finis par te lever, jeter le test dans la poubelle de la salle de bain avant de prendre une bonne douche. depuis que tu sais, tu ne peux pas t'empêcher de te toucher le ventre, comme s'il avait changé, grossi, ou quelque chose comme ça. seulement, à un mois, rien n'est encore visible, tu sais que ce n'est que dans ta tête. tu te prépares, pour aller au lit, même si tu ne sais pas encore ce que tu vas faire demain. peut-être et sûrement reprendre tes recherches, les recherches sur ta mère biologique. c'est devenu de plus en plus important pour toi. tu fourres ton repas dans le micro-onde, tu allumes la télé et une fois prêt, tu t'installes devant cette dernière. un film passe, alors tu vas t'occuper comme tu le peux. tu as recommencé à manger, normalement. pour lui. tu as arrêté de boire aussi. pour lui. tu ne veux pas lui faire de mal. ta situation a changé maintenant, il ne s'agit pas que de toi. alors que tu finis presque ton repas, tu entends frapper à ta porte. sûrement la voisine, ou quelqu'un de l'immeuble, sinon l'interphone aurait pris le relais. « Mao. S’il te plaît, ouvre-moi. » que tu entends alors que tu te lèves. tes jambes flanchent, doucement, alors que cette voix tourne en boucle dans ton esprit. non, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible. il t'avait dit, qu'il en viendrait pas, pour vous préserver, pour t'oublier. tu ne réfléchis pas plus longtemps et tu te précipites devant la porte, que tu ouvres, machinalement. tu le vois, il est là. ton coeur rate un battement, tes lèvres s'ouvrent mais tu ne sais que dire, quoi demander. il fait un pas en avant, entre, chez toi. ouvre ton coeur, ouvre cette plaie. il pose tes mains sur son torse, attrape ta taille et plonge son regard dans le tien. tu es figée. « Touche-moi. Touche-moi, j'ai besoin de tes mains sur moi. » qu'il te demande. il s'exprime et tu restes sans voix. qu'est-ce qu'il a ? qu'est-ce qu'il se passe. ton cerveau chemine, doucement, il a du se passer quelque chose. quelque chose de grave pour que tu le retrouves dans cet état. pour qu'il vienne te voir, pour qu'il soit si .. si dépendant. dépendant de toi. alors ton regard dévie, de partout. son manteau recouvre une chemise à moitié défaite en haut, recouvre aussi sa main, ensanglantée. tu frémis, trembles à la vue du sang. qu'est-ce qu'il a fait ? tu attrapes les deux pans de son manteaux et tu le forces à entrer. tu fermes la porte à l'aide de ton pied avant de lui retirer son manteau, toujours sans aucune son, sans aucun bruit. tu retires sa veste, qui tombe le long de ses bras, que tu laisses au sol avant de porter tes mains à son visage. tu caresses ses joues, tendrement. « je suis là, je suis là Eneko, tout va bien. » que tu murmures doucement, sans cesser de caresser son visage. ça dire, quelques secondes, peut-être même quelques minutes avant que tu entends son coeur battre, à toute allure.  « il faut que je nettoie ça. » que tu finis par dire, rompant le silence. tu ne lui demandes pas pourquoi. ni même comment. s'il est là, c'est que rien ne va. s'il est là, c'est qu'il a besoin de toi. alors tu l'emmènes dans la salle de bain, tu le fais s'asseoir sur le rebord de la baignoire avant de sortir de quoi soigner sa main. tu trembles, à la vue du sang, et encore plus à la vue des bouts de verres qui sont là. alors tu lui retires sa chemise, il frémit, tu le sens, puis tu te concentres sur sa blessure plutôt que sur son regard. tu ne sais pas comment réagir, tu ne sais pas comment panser ses plaies psychologiques car tu n'as aucune idée de ce qu'il peut se passer là, dans son esprit, alors tu te contentes de t'attarder sur ses plaies physiques, une fois que tu as tout nettoyé, que tu lui as fais un bandage, tu t'attardes doucement sur son visage, où tu reposes tes mains. tes lèvres rencontrent doucement son front. tu y déposes un doux baiser « qu'est-ce que je peux faire ? » tu lui demandes, la solution, tu lui demandes, la clé, la clé pour l'aider. pour t'aiguiller, tout du moins.
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(Maona) I need you now _
MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMar 12 Avr - 21:30

Incapable de faire le moindre geste, Eneko se laisse attirer à l’intérieur, la tête pleine, en vrac. Il regarde à peine son manteau tomber le long de ses bras, ça n’a aucune importance. Ses mains sur son visage, en revanche, elles le sont. Elles lui font du bien, le réconfortent, apaisent ses joues meurtries par le souffle de Cameron. Il est là, dans sa tête, ses gestes lui font froid dans le dos, ses mots tournent en boucle dans son esprit, sans qu’il n’arrive à les sortir, ou même les éloigner un peu. C’est là, c’est imprégné en lui, c’est fort, c’est douloureux, bien plus que sa main blessée par les morceaux de verre qui se sont logés dans sa peau. Ca lance, mais ce n’est rien comparé à son cœur qui se resserre, qui l’étouffe, qui saigne. Tel un automate, il s’assoit sur le rebord de la baignoire, le regard dans le vide, ne cherche pas à l’empêcher de lui retirer ce vêtement dont il n’avait plus besoin. Cette chemise qui finit au sol, cette chemise qu’il ne mettra plus jamais tant elle lui rappelle Lui, son passage, sa façon de se rapprocher, sans qu’il n’y fasse quelque chose. Sa mâchoire se crispe en repensant à sa manière d’être, d’agir. L’adulte qu’il est, qui aime contrôler les choses, celui qui est si autoritaire, qui le préserve de beaucoup de choses… Il s’est planqué le temps d’un instant. Dès que le monstre de son enfance a haussé le ton, l’enfant a ressurgit de nulle part, apeuré. Eneko déteste cette partie de sa personnalité qu’il aimerait voir mourir tant il la trouve faible, inutile, trop contraignante. Il n’avance pas lorsque le gamin se décide à refaire surface et si c’est rare… Il grimace, lorsqu’elle soigne ses plaies, lorsqu’il sent des picotements, mais aucun mot ne sort. Il l’observe juste faire ce qu’il se sent impossible à faire : prendre soin de sa personne. Ils ont pourtant un bagage assez lourd, tous les deux et elle aurait pu lui dire que ce n’était pas une bonne idée qu’il soit là, qu’il devrait aller voir quelqu’un d’autre, mais Eneko sait que c’est justement parce que ça a été intense, que leur relation a vraiment compté, que le repousser ne lui effleure pas une seule seconde l’esprit. Il le sent. Machinalement, il ferme les yeux au contact de ses lèvres sur son front, puis les rouvre aussitôt. Il n’y a rien à faire. Il sent que les blessures sont trop profondes pour être pansées, mais il a pourtant besoin d’aller mieux. Eneko pose ses mains sur sa taille et l’incite à se poser sur lui, à se retrouver une jambe de chaque côté des siennes. « Touche-moi, Mao. Touche-moi. Pose tes mains sur moi. » Il saisit ses mains qu’il pose sur ses épaules, qu’il glisse jusqu’à son torse. Un besoin viscéral de se laver de ses mains à lui, d’éteindre les flammes qu’il a allumées et qui ne se sont jamais éteintes. Elles étaient juste endormies et Eneko faisait en sorte de les garder ainsi, mais ça le brûle. « Dis-moi que tu m’aimes. » C’est une faveur, parce qu’il a besoin qu’on l’aime, même si c’est douloureux d’entendre Maona le dire, là, c’est différent. Il laisse de côté ses doutes, les raisons de leur séparation auxquelles il ne pense pas. Tout ce qu’il veut, c’est l’entendre dire qu’elle l’aime, qu’il a toujours une petite place dans sa vie, dans son cœur. « Dis-moi que tu m’aimes comme personne. » C’est exactement les mots que son beau-père lui a soufflé. Il aimerait qu’il ait tort, il aimerait qu’une autre personne l’ait remplacé, que ce soit vraiment sincère, ou au moins d’en avoir l’impression. Eneko passe doucement, lentement, ses bras autour de sa taille, cache son visage au creux de son cou pour respirer son odeur, resserre ses doigts sur son dos, les remonte sur ses épaules, puis resserre son étreinte, avant de se rendre compte qu’il est en train de la tenir si fort dans ses bras, qu’il est en train de la salir à son tour. Alors il se lève, passe ses mains sur ses bras, essaie de se laver de tous les microbes qui le collent à la peau. Il frotte, à s’en faire des marques rouges sur les bras, à vouloir s’arracher la peau, il frotte, à s’en faire mal à sa main bandée, à se griffer la peau. Il en tremble, ne se contrôle plus. Il étouffe, souffle fort, respire rapidement, a besoin d’exploser, a envie de s’arracher les cheveux, de hurler, d’exprimer toute la douleur qu’il ressent, mais aucun son ne sort. Il se contente d’exprimer tout son dégoût pour lui à travers des gestes violents sur sa personne. Et ça lui donne l’impression d’aller un peu mieux.
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(Maona) I need you now _
MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMar 12 Avr - 22:08

il s'empare de tes hanches, te force à t'asseoir sur ses jambes et tu ne fais aucun geste de recule. tu le regardes, simplement, le contemple, alors qu'il semble si mal dans sa peau, qu'il semble si malheureux, là en cet instant. tu ne sais pas quoi faire pour qu'il se sente bien, tu ne sais pas ce qu'il attend de toi, tu as simplement peur d'en faire trop. peur que ce ne soit pas ce qu'il attend, peur de ne pas trouver les bons gestes, ou encore les bons mots. « Touche-moi, Mao. Touche-moi. Pose tes mains sur moi. » il pose tes mains sur son corps, les fait glisser, délicatement, tu te laisses faire. tu suis ses mouvements, tu presses sa peau, contre tes doigts, contre tes paumes. ça tu peux le faire, tu le peux, mais tu ne comprends pas ce besoin si pressant d'un coup, ce besoin qui ne peut attendre, ce besoin qui semble lui être nécessaire. tu n'arrives pas à comprendre, à concevoir quelque chose de plausible dans ton esprit. rien ne vient, tu ne comprends pas, alors tu laisses tes mains divaguer, le long de son torse, remontant doucement dans son cou. « Dis-moi que tu m’aimes. » qu'il souffle, tu continues tes mouvements. tu l'aimes, oh ça oui, tu l'aimes, plus que tout, et tu es malheureuse là, si malheureuse qu'il soit dans cet état. tu aimerais l'aider, l'aider à s'en sortir. il semble si vulnérable, là. « Dis-moi que tu m’aimes comme personne. » ses doigts se pressent dans ton dos, il t'encercle, cache son visage dans ton cou pendant que tes mains se pressent derrière son dos. « Eneko » que tu souffles doucement. il te plaque, se presse contre toi, c'est fort, c'est soudain, c'est violent, mais tu ne dis rien, pas un mot. tu le laisses faire, parce qu'il en a besoin, si tu peux l'aider ainsi, alors tu le laisses faire.  tu n'as pourtant pas le temps de lui répondre, de lui dire que tu l'aimes qu'il se lève. il t'envoie légèrement valser alors que tu te mets sur tes pieds, comme tu peux. il se lève, rapidement et commence à se frotter les bras, les mains le cou. sa peau devient de plus en plus rouge. tu ouvres la bouche, laisse un léger cri sortir devant le spectacle qu'il t'offre. non, qu'est-ce qu'il fait ? il se fait du mal. « Eneko ! Eneko ! Arrête !  »  que tu lui cries, mais il ne semble pas t'entendre, il ne te voit même pas, il est concentré dans sa pensée, dans son monde. alors tu réagis, tu attrapes ses poignets. tu attrapes ses poignets que tu écartes de son corps que tu écartes de ses gestes violents. il se fait du mal. il se fait du mal et tu ne peux pas le laisser faire, alors tu serres ses poignets, fort, dans tes mains, sans le perdre du visage. « stop  »  que tu souffles, plus doucement, avant de le lâcher, de sorte à ce qu'il se reprenne, qu'il sorte de sa torpeur. tes mains se plaquent sur son torse, pour le rassurer. tu finis par le pousser dans la douche. lui barrant le passage, il peut partir. alors tu allumes l'eau. tu accroches le pommeau sur la paroi, et tu le regardes. l'eau coule, sur sa peau, elle coule pendant que toi, tu viens te jeter dans ses bras. tu t'accroches à son torse, tes mains l'entourant, se reliant dans son dos. ta tête se colle contre son torse. tu te retrouves tout autant mouillée que lui, tu t'en fiches. tu restes là, contre lui, pour l'empêcher de se faire du mal.  « je t'aime Eneko, je t'aime à en crever  »  tu l'aimes à t'en rendre malade, tu l'aimes à en devenir alcoolique, tu l'aimes plus que tout au monde. tu l'aimes. c'est si simple. et tu restes là, ta tête contre son torse, tes mains le pressant contre toi, dans le but de l'apaiser, de l'aider. tu ne sais que faire d'autres, il a besoin que tu le touches, alors c'est ce que tu fais. tu es douce, bienveillante, tendre, attentionnée. tu es délicate. tes mains caressent doucement son dos, remontant jusqu'à ses épaules et descendant jusqu'à son pantalon. elles refont le même chemin inlassablement. « calme-moi ... » que tu continues à souffler, dans son torse, tes lèvres se posant plusieurs fois contre ce dernier pour y déposer de tendres baisers. tu n'as pas peur pour toi, non, tu as peur pour lui, parce que tu ne l'as jamais vu comme ça. tu as peur, de ne pas être à la hauteur. tu te baisses, lui retires ses derniers vêtements puis tu prends le gel douche, tu en mets dans tes mains et tu le savonnes. calmement, doucement. tu frottes doucement pour l'apaiser, le soulager. il s'est passé quelque chose. il s'est passé quelque chose de grave pour qu'il réagisse aussi violemment avec lui. « je suis là, je vais prendre soin de toi, d'accord ? » tu souffles, tout en continuant à savonner sa peau.

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(Maona) I need you now _
MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMar 12 Avr - 22:59

Ses poings se resserrent, alors qu’il ne demande qu’à reprendre ce qu’il était en train d’entreprendre. C’est de la torture d’arrêter, d’être enfermé dans ce corps qu’il n’aime pas. Il n’est pas beau, Eneko. Il se trouve aussi laid à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ses muscles se tendent, son souffle se fait plus lent et il essaie, vraiment, de se reprendre, de se calmer en se concentrant sur ses mains qui glissent sur son torse, mais s’embrouille. Tout part en vrille dans sa tête et il n’arrive pas à trouver un moyen de gérer ça, n’y pense même pas. Par automatisme, il pose sa main sur son bras dans lequel il plante ses doigts, jusqu’à ce que Mao le guide jusqu’à la douche. L’eau coule sur son corps, sur son physique, efface un peu de Lui, de Cameron, le rend un peu plus propre, même si ce n’est pas encore ça. Il penche la tête en arrière, laisse l’eau devenir son remède, mais ce qui lui fait vraiment du bien, c’est de la sentir, Elle, dans ses bras, ne pas lire la honte sur son visage, qu’elle ne le repousse pas, qu’elle cherche au contraire à rester en contact permanent avec lui. Ce sont ses mains sur lui, la sensation de son visage sur son torse, ses bras lui donnant l’impression de le protéger de ce monde extérieur dans lequel il se sent si mal, finalement. Il se laisse faire, l’observe prendre soin de lui, se montrer si tendre, si présente et c’est ce dont il a besoin. Tout comme il avait besoin d’entendre ses mots qui résonnent inlassablement dans sa tête. Elle l’aime. Elle l’aime à en crever, comme lui. C’est la femme la plus importante dans sa vie. Celle pour qui il pourrait faire n’importe quoi. Seul son regard compte. Seul son avis lui importe. Il se fiche bien du reste, de ce qu’on peut penser de lui, tant qu’elle arrive à voir en lui quelques points positifs. Ses lèvres sur sa peau l’apaisent, le calment et c’est tellement mieux lorsqu’il se retrouve sans tous ses vêtements dont elle le libère. Ca lui donne l’impression de moins étouffer, de mieux respirer. Eneko n’ose pas fermer les yeux, de peur de ficher en l’air tous les efforts qu’elle met à essayer de le tranquilliser en revoyant cet homme qui le hante et se focalise sur ses mains sur lui, avec ce gel douche qui le lave, le rend plus léger. Eneko acquiesce d’un signe de tête, réagit enfin et pose ses mains sur sa taille, l’attire plus près de lui. Il agrippe son haut, le retire et le laisse tomber hors de la cabine. Silencieusement, il défait le bouton de son pantalon qu’il fait glisser le long de ses jambes. Ce dernier rejoint son haut, sur le sol. Avec tendresse, il dépose ses lèvres sur ses jambes, remonte sur ses cuisses, puis se relève, en l’encercle de ses bras, entoure sa silhouette avec plus de douceur que précédemment et approche son visage du sien, presse ses lèvres contre les siennes, par besoin, par envie. Ca lui manque, de ne plus l’embrasser, de ne plus l’avoir contre lui, comme ça. Ca lui manque de ne plus la toucher, de ne plus lui dire à quel point il la trouve belle, à quel point elle le rend meilleur. Et c’est peut-être ça le problème. Avec Maona, il avait l’impression de devenir bon, un peu moins laid. Sans elle, il se sent vide, il se sent moins que rien, il se sent mal. Le baiser est tendre, furtif, mouillé, avec l’eau, avec ses larmes qui roulent sur ses joues, qu’il ne cherche plus à contrôler. Eneko se laisse totalement aller dans ses bras, la laisse prendre soin de lui, comme elle souhaite le faire, comme il la pense capable de faire. Il n’y a qu’elle pour lui faire oublier ce qui vient de se passer. Il n’y a que dans ses bras qu’il arrive à se sentir soulagé. Il l’aime sa Maona. Il l’aime comme il n’a jamais aimé personne. Il l’aime comme il n’aimera jamais. Impossible de ressentir la même chose deux fois dans sa vie. Il le sait, il le sent.
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MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMar 12 Avr - 23:19

finalement, il revient doucement à lui, doucement, tu sens son corps qui réagit, son corps qui réagit et qui vient se coller au tien, ses mains, qui retirent ton haut, son corps qui s'abaisser, ses lèvres qui trouvent tes cuisses dénudées par ses soins. tu souffles, fort, tu respires fort. tu ressens les choses, c'est fort, c'est intense. ton corps retrouve le sien, chaque sensation, intacte, intense, passionné et pourtant si tendre. son visage, contre le tien, son regard, dans le tien. ses gestes, si familier, qui t'avaient tant manqué. ses lèvres retrouvent les tiennes, tu le sens. ce goût, qui t'avait tant manqué, la douceur de ses lèvres, de ses gestes. c'est soudain, furtif et pourtant si parfait. tes mains passent derrière sa nuque, se lient derrière sa nuque, comme pour rester avec lui. pour toujours. tu le regardes, le contemples, il est beau. il est époustouflant. pourtant, tu vois ses larmes, tu les vois, rouler sur ses joues, se mélanger à l'eau, tu les vois, elles font leur chemin, elles s'échappent et te prouve à quel point il se sent mal, à quel point il est mal, ton Eneko. il a besoin de toi, il a besoin de toi et tu es prête à être là pour lui. tes mains se délient, viennent se poser sur ses joues, lentement, finissent par éteindre l'eau avant de revenir sur ses joues; tu essuies les larmes délicatement, tes lèvres se posent sur ses deux jours, tu les embrasses, tendrement. avant de le prendre par la main et le sortir de la douche. tu le lâches quelques instants, tu t'empares, d'une serviette, et tu l'enroules dedans. tu te fiches d'être mouillée, d'avoir froid, ou quoique ce soit, tu te fiches de tout ça, tant que lui ça va, tant que lui est bien. tu te revois des semaines en arrière, les rôles inversés. toi, dans un sale état, lui, là pour toi. les rôles sont échangés, mais tu es prête à l'assumer, à assumer tout ça, à l'aider, l'apaiser, le soulager, le retenir. alors tu le sèches, tu as peur qu'il attrape froid, simplement. « regarde-moi, je reviens Eneko, je reviens. » que tu souffles doucement. tu laisses tes lèvres trouver les siennes, furtivement, tes mains lâchent son visage et tu t'éclipse, pour rejoindre ta chambre. la dernière fois, il avait oublié des vêtements, tu les avais soigneusement rangé, alors tu vas les chercher et tu reviens. tu prends soin de lui, comme tu prendrais soin d'un enfant. ta main se pose sur ton ventre, à cette idée, inlassablement. ton enfant. il est là. ton enfant. tu évites de trop penser à ça, ce n'est pas le moment, il a besoin de toi, plus qu'à n'importe quel moment. alors tu reviens vite, vers lui, et tu l'aides à s'habiller, sentant parfaitement qu'il ne remettrait pas ses vêtements avec lesquels il est venu. tu l'aides à s'habiller, entre temps, tu sèches, toute seule. rapidement. « je vais te mettre au lit. » tu l'informes, tu ne sais pas pourquoi, peut-être pour briser le silence, peut-être ...tu n'en sais rien, tu le prends par la main, il te suis, sagement, tu t'arrêtes devant le lit, tu le fais s'asseoir, le pousse, doucement, avant de l'allonger, tu viens t'asseoir à ses côtés, tu prends délicatement sa tête et la pose sur toi, sur ton ventre. tu souris, tu ne peux t'empêcher. il ne sait pas. il ne sait pas, et peut-être qu'il ne pourrait pas apprécier. tu te rappelles, une nouvelle fois, que ce n'est pas le moment. non. tu ne sais même pas de qui il est, tu ne veux pas lui faire un peu plus de mal. le silence reprend, seul le bruit de la télé du salon le ruine. tu caresses doucement ses cheveux humides, ton autre main est posé dans son dos. « repose-toi Eneko, repose-toi, je ne bouges pas de là, je suis là.  » tu veux rajouter, que s'il veut parler, il peut, s'il veut te parler, se confier, il peut, mais tu n'oses pas, de peur de le brusquer, tu veux juste qu'il sente que tu es là, quoiqu'il ait besoin. tu es là, quoiqu'il arrive. alors tu restes là, tes mains caressant doucement son corps, comme il te l'a demandé plus tôt. « je serai toujours là pour toi. » que tu rajoutes, sans faire exprès. c'est vrai, alors tu assumes ne d'avoir pas réfléchis à cette phrase, comme aux autres, finalement.

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MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMer 13 Avr - 0:03

Ses lèvres sur ses joues, sur sa peau, il en veut encore, il ne veut pas qu’elle s’arrête, ni de l’embrasser, ni de le toucher, ni d’être là pour lui, mais elle s’arrête en même temps que l’eau qui coule sur son corps. Ca lui déplaît. Il se sent bien mieux lorsque l’eau le lave de tout, sans réussir à effacer la totalité de ses maux, mais ça aide. Sans un mot, pourtant, il la suit hors de la cabine, la laisse prendre les choses en main, l’essuyer, prendre le contrôle de la situation, pour une fois, parce qu’il en est incapable, finalement. Incapable de prendre une bonne décision. Le vide le reprend lorsqu’il la sent s’éloigner. Il est à deux doigts de la rattraper, de capturer son poignet pour la forcer à rester avec lui, mais le baiser qu’elle lui a offert quelques secondes plus tôt lui donnent assez de force pour l’attendre, sans être assez solide pour bouger dans la pièce. Il attend, impatiemment, jette un œil sur ce bandage rouge sang qui est trempé, qui ne sert plus à rien, mais il le garde autour de sa main pour empêcher son sang de couler de nouveau. C’est un soulagement que de la revoir dans la pièce. Sans broncher, il la laisse l’aider à s’habiller, enfile son boxer, ce t-shirt dans lequel il se sent bien mieux, bien moins lourd que lorsqu’il portait sa chemise. Ca n’a rien à voir. Il n’est pas propre, mais il est un peu moins sale. Eneko la suit dans la chambre, s’assoit, s’allonge même, poussé par les mains de Maona. Il a la tête pleine, n’arrive pas à faire un geste de lui-même, tant il est occupé, dans sa tête, tant il n’arrête pas de penser, d’imaginer, de se replonger dans ses souvenirs de gosse qu’il essaie pourtant d’éloigner. Sa tête posée contre son ventre, Eneko se repose un peu. Il l’encercle de son bras, la serre avec tendresse, tout en fixant le mur d’en face. Maona est là. Elle veille sur lui. Elle ne le laisse pas tomber, ne lui referme pas la porte au nez. Il caresse son ventre du bout des doigts et dépose un baiser sur celui-ci, tendrement. Elle a la peau douce, elle sent bon. Elle sent Maona. Eneko redresse la tête et l’observe, en silence, comme s’il avait peur de tout gâcher s’il venait à prononcer un mot. Il remonte doucement, dépose un baiser sur son cou, puis sur son menton et enfin sur ses lèvres. « Tu me manques. » Tout d’elle lui manque. C’est incroyable le vide que leur séparation a laissé en lui. C’est même pire que de la savoir dans les bras d’un autre, même. C’est pire que tout, parce que même si officiellement, ils ne s’appartiennent pas, son cœur continue de s’appeler Mao. Il y a ses initiales gravées dessus au fer rouge. « Tes lèvres, ta voix, tes mains sur moi… Ta façon de m’énerver, de m’observer. Ne plus te voir dans les couloirs de l’entreprise, ne plus pouvoir t’observer de haut en bas, m’attarder sur tes formes, sans que tu ne t’en aperçoives. Nos conversations qui ne se terminent pas toujours de la bonne manière. Tout ça… Ca me manque. » Il attrape sa main qu’il pose sur sa joue. Il l’aime comme un fou. Il l’aime à un point de non retour. Il en devient fou, parce qu’il sait très bien qu’il ne va pas s’en sortir sans elle, qu’il n’a pas le pouvoir de relever la tête, maintenant qu’il a fait sa rencontre. Il n’en a pas la moindre envie. Eneko a trouvé sa moitié, son âme sœur. Il a trouvé la femme de sa vie. La seule avec qui il souhaite se projeter. La seule qui a la combinaison de son cœur, qui a le pouvoir de le briser, comme de le réparer. Elle a tout ça, Maona et peut-être qu’elle ne s’en rend même pas compte, peut-être parce qu’il ne sait pas vraiment l’exprimer aussi. « Ta façon de me dire que je suis ton soleil. » Ca aussi, c’est important. On ne lui a jamais dit une chose pareille de sa vie. Il n’est pas le soleil de quelqu’un, ni la lune. Non, habituellement, il n'est rien.
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MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMer 13 Avr - 0:20

tu écoutes sa respiration, tu cales la tienne, à la sienne, inconsciemment. tu restes là, à le rassurer, lui caresser la joue, tendrement pendant qu'il bouge doucement. ses doigts frôlent ton ventre, ses lèvres le rencontrent. tu respires, tu respires, pour ne pas sombrer dans tes pensées, pour ne pas penser à toutes ces émotions qui veulent entrer, qui sont là, qui frappent inlassablement la porte. c'est adorable, c'est fort, c'est intense, parce que tu le sais, parce que tu sais ce qu'il se cache derrière ton petit ventre, tu sais qu'il y est, le petit. tu le sais toi, et tu ne peux pas t'empêcher de frémir quand il embrasse ton ventre, comme si c'était un signe. ses lèvres remontent finalement dans ton cou, et se pose sur tes lèvres. « Tu me manques. » lui aussi, il te manque. son emprise te manque, ses mains réconfortantes te manquent, ses lèvres, ses gestes, ses mots. même sa possessivité te manque, son ton autoritaire te manque.  « Tes lèvres, ta voix, tes mains sur moi… Ta façon de m’énerver, de m’observer. Ne plus te voir dans les couloirs de l’entreprise, ne plus pouvoir t’observer de haut en bas, m’attarder sur tes formes, sans que tu ne t’en aperçoives. Nos conversations qui ne se terminent pas toujours de la bonne manière. Tout ça… Ca me manque. » tu lui souris, tendrement, tu lui souris, parce que ça te fait un bien fou d'entendre tout ça, ça te donne un certain espoir, ça te dit, t'indique, qu'il est comme toi, que c'est tout comme toi. parce que Eneko, tu ne peux pas l'oublier, parce que Eneko, c'est cet homme qui a fait battre ton coeur différemment, une autre cadence, un autre rythme unique. passionnel et intense. « Ta façon de me dire que je suis ton soleil. » qu'il termine, doucement. ta mains sur sa joue, tu caresses, encore et toujours, tendrement. « tu me manques aussi. » que tu souffles à ton tour, tout en continuant tes caresses. tu prends sa main posée sur ton ventre et la porte à tes lèvres, tu l'embrasses, le dessus, la paume, les doigts, tu l'embrasses, simplement. il te manque, mais tu as tout bousillé, tu as tout foutu en l'air.   « je suis là maintenant, je suis là, tu peux venir, n'importe quand, je serai toujours là. » oui tu lui ouvres pleinement ta porte, tu lui laisses les cartes en main. parce que tu ne peux pas le renvoyer, tu ne peux pas fermer la porte, tu ne peux pas.  « tu es mon soleil Eneko, tu es mon monde » que tu finis par rajouter, tu as envie de l'embrasser, mais tu te retiens, tu as envie de lui sauter dessus, mais tu te retiens. tu n'as pas l'droit, tu ne peux pas, même s'il te donne tous les signaux en accord. tu as ce petit être en toi, et tu sais qu'il t'en voudrait s'il se passait quelque chose entre vous sans qu'il ne soit au courant. tu ne veux pas lui dire, pas maintenant, non. ce n'est pas le moment, c'est son moment à lui. uniquement.  « je suis sincère, quand je le dis, je t'aime Eneko, peut-être même trop ... même ton regard autoritaire me manque. » que tu conclus. oui, tu es sincère, oui, tu l'aimes, tu l'aimes trop, tu l'aimes plus que toi même. tellement que tu serais prête à accourir à n'importe quel moment s'il en ressent le besoin.  « si ... si tu as besoin de parler, je suis là, si tu ne veux pas aussi. je suis là. toujours. tu .. tu veux peut-être manger un bout ? te reposer ? boi... boire un verre d'eau ? » t'as du mal, avec le dernier mot. parce qu'il a tout détruit, parce que tu sais que c'est sa faute, au fond. mais il est là Eneko, il est là, il est revenu au bon moment, il est revenu quand tu as arrêté de boire. il a débarqué chez toi, et t'as trouvé sobre. la dernière fois qu'il est venu ici, dans ton appartement, c'était pour te quitter, parce que tu l'avais trompé. tu veux recommencer, tu veux tout recommencer, tout refaire.


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MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMer 13 Avr - 1:00

Eneko ferme ses yeux, une seconde à peine, juste le temps de donner plus d’intensité à cette caresse sur sa joue. Il lui manque aussi et ça lui fait du bien de l’entendre, qu’il manque à quelqu’un, mais sincèrement, avec amour, pas parce que c’est malsain, comme sa relation avec Cameron. Maona l’aime vraiment, elle. Ce soir, elle lui a donné cette preuve qu’il ne réalise pas vraiment encore, cette preuve de son attachement pour lui, cette preuve qu’elle sera toujours là pour lui, même dans les moments les plus difficiles, les plus douloureux. Elle est là dans l’un des pires moments de sa vie et il essaie d’y faire face en étant à ses côtés. Sa porte est ouverte et contrairement à la dernière fois, il ne se sent absolument pas de prendre sur lui pour la refermer de lui-même. Il ignore comment les choses se dérouleront demain, n’y pense même pas, mais il sait qu’il n’arrivera pas à faire semblant, à lui tourner le dos, à l’oublier, à passer au-dessus de ce qu’elle est en train de faire là, parce que ça a tellement plus d’importance que tout le reste. « Répète-moi ça encore. Redis-moi ce que tu viens de dire. Redis-moi que je suis ton monde. » C’est un besoin, ça lui est nécessaire. Il a besoin de se sentir important, de récupérer sa place, celle qu’il avait. Celle où il était l’unique personne, l’unique homme qui comptait dans sa vie. Il se sent tout simplement perdu sans elle. Du bout des doigts, il effleure sa joue, ses lèvres sur lesquelles il pose ses yeux de longues secondes, avant de reposer son attention sur Maona lorsqu’elle parle de son ton autoritaire. A dire vrai… Ca lui manque aussi. C’est qu’il aimait ça. Ca lui donnait l’impression d’être plus fort qu’il ne l’est aujourd’hui, d’être solide. Là, il s’écroule. Tout ce qu’il a autour de lui aussi et il ne sait pas comment s’y prendre pour reconstruire la grande tour. Elle lui tend une perche, pour qu’il parle, s’il le souhaite. Est-ce qu’il s’en sent le courage ? Il détourne ses yeux, de peur qu’elle puisse lire en lui. C’est tellement honteux, tellement… mal, à ses yeux. Ses dents se resserrent rien qu’en pensant à la scène qui s’est déroulée il y a peu, sous ses yeux, sans qu’il ne la voit venir. Et puis il pense aussi à Anna. Il a dit qu’il se chargeait de tout, des papiers, du divorce. Il n’a pas la moindre envie de lui devoir quelque chose et il craint de ce qu’il pourrait faire pour obtenir ce qu’il désire. Il craint aussi pour Anna. Il sait qu’il devrait la contacter, lui envoyer un message, mais il se sent tellement mal, tellement coupable, qu’il a besoin d’être un peu égoïste. Il a compris, lorsqu’elle lui a proposé un verre d’eau. Il a compris lorsqu’elle a buté sur ce mot. C’est ce qui le pousse à poser ses lèvres sur les siennes et pour se réconforter et pour l’apaiser, elle. « Ce ne sont pas des choses que tu aimerais savoir. » dit-il, finalement. « Et il vaut mieux que tu ne les saches pas. » Elle pourrait le voir autrement. Eneko n’a pas envie que son regard sur lui change, qu’elle le voit comme un homme à qui on a fait du mal, à qui on a infligé des souffrances qu’il ne méritait pas, des souffrances qu’il n’aurait pas dû connaître. Il n’a tout simplement pas envie qu’elle soit peinée d’apprendre ce qui a bien pu se passer dans sa vie, ce passé qu’il a du mal à encaisser. « J’ai juste… besoin de toi. De toi, près de moi. Cette nuit. » Il se pince les lèvres et puis ajoute : « Demain aussi. » Et après demain. Et après après demain. Il a besoin de Maona tous les jours de sa vie. Il a besoin qu’elle lui répète tous les jours qu’elle l’aime, qu’il est celui qui compte le plus, comme s’il allait oublier. Il en a besoin, après ce qui s’est passé. Eneko a besoin d’y croire, fort. Il ne veut plus douter.
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MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMer 13 Avr - 1:14

« Répète-moi ça encore. Redis-moi ce que tu viens de dire. Redis-moi que je suis ton monde. » c'est fort, c'est intense, c'est demandé avec tant d'intensité que tu peux sentir ton coeur qui chavire, qui se perd, qui tombe, doucement, pour mieux revenir, pour se reconstruire. « tu es mon monde, Eneko, mon monde » que tu souffles simplement, avant de l'aider, de le faire parler, un petit peu, pour l'aider, pour le faire avancer. tu vois dans son regard qu'il détourne que c'est quelque chose de grand, de grave, quelque chose qui le met dans un état pareil. tu ne veux pas être intrusive, tu ne peux pas l'être. il est si mal, que tu ne veux pas qu'il se rappelle ces moments certainement douloureux. ce que tu te demandes, surtout, c'est pourquoi maintenant ? est-ce qu'il était chez lui ? chez Gaël ? au boulot ? tu n'en sais trop rien. ton visage est rivé sur le sien, sur ses expressions alors qu'il capture tes lèvres, une nouvelle fois. ton coeur rate un battement, accélère, doucement, rapidement, pour taper finalement dans ton esprit. « Ce ne sont pas des choses que tu aimerais savoir. Et il vaut mieux que tu ne les saches pas. » tu abdiques, doucement, tu comprends, irrémédiablement, même si tu aimerais savoir, tu aimerais l'aider, le soutenir, le protéger peu importe ce que ça peu bien être. « je veux tout savoir de toi, mais je respecte ta décision, sache juste que je suis là, s'il faut. » tu veux qu'il prenne conscience que t'es là, qu'il prenne conscience que tu veux savoir, que tu veux l'aider, l'épauler, mais aussi que tu n'iras pas gratter sa carapace, s'il ne veut pas en parler, qu'il n'en parle pas. s'il en ressent le besoin, tu es là. simplement. « J’ai juste… besoin de toi. De toi, près de moi. Cette nuit. Demain aussi. » c'est ... c'est la goutte d'eau de plus. tu es à deux doigts de pleurer, devant ses mots qui te touchent, te transpercent, t'accablent aussi rapidement. toi aussi, tu as besoin de lui, tous les jours de la semaine. tu as besoin de lui, à toutes les heures. toi aussi. « alors je reste là, je reste là, auprès de toi, tu peux t'endormir, je vais rester là et veiller sur toi. » c'est simple et pourtant si intense ce que tu dis, pourtant tu t'écartes doucement. « je vais ... je vais juste éteindre la télé, je reviens. » et tu descends du lit, tu n'oublies pourtant pas de venir déposer un baiser sur son front. tu aurais voulu capturer ses lèvres, mais ... mais tu as peur d'être intrusive, ce n'est plus naturel, parce que tu ne sais pas ce que tu es, à ses yeux. qui tu es, à ses yeux. tu ne sais pas ce dont tu as le droit de faire et ne pas faire. tu t'enfuis, tu retournes dans le salon, tu éteints la télé, tu ranges ton plateau-repas non terminé dans le frigo, tu verrouilles la porte à clé et tu reviens. tu le regardes un instant, il est beau. magnifique. tu lui lances un sourire, avant d'aller vers ton placard, tu retires ton soutien-gorge encore humide, tu enfiles un long t-shirt et tu viens près du lit. tu retires le drap, tu l'écartes, pour ensuite recouvrir Eneko avec et te glisser à ses côtés. tu le reprends dans tes bras. « je suis là, endors toi, une bonne nuit te fera un bien fou, ça ira mieux demain. je ne bouge pas de là, et je serai encore là demain. » en même temps, tu ne pouvais pas aller très loin ... tu étais légèrement chez toi. mais c'était surtout pour le rassurer avant tout. « je t'aime Eneko. » que tu finis par souffler, après quelques minutes de silence.


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MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMer 13 Avr - 14:17

Son cœur qui reprend à battre, si fort, pour elle, pour eux… Il aime l’entendre prononcer des mots pareils, il aime être son monde, comme elle est le sien, finalement. Eneko apprécie qu’elle n’insiste pas, autant qu’il est touché par ce souhait de vouloir le connaître par cœur. Pour le moment, il est juste incapable de lui en dire plus, de revenir sur ce qui s’est passé. Incapable de lui apprendre qu’il a certainement manqué de l’affection de ses parents, de leur protection, mais qu’un homme s’est permis de prendre une place qu’il n’aurait pas dû prendre, une place qu’il trouve normale, une place qu’Eneko aurait souhaité lui reprendre, rapidement, que ça ne dure pas cinq années entières. « Je sais. » Il le sait, maintenant, qu’elle est là pour lui et au fond de lui, il l’a toujours su, même s’il n’était pas en besoin comme il l’est là, même s’il s’efforçait de garder ses distances. Il savait en venant frapper à sa porte qu’elle serait grande ouverte, espérait qu’elle serait apte à l’accueillir dans ses bras. « Ce ne sont pas des choses valorisantes, Mao… Peut-être un jour. » Il ne sait pas quand, ni s’il le fera vraiment. Il en a parlé qu’une seule fois, à sa plus proche amie et c’était un jour où il était ivre. Ils n’en ont jamais reparlé depuis, ni même de l’évolution de sa relation avec son beau-père. Eneko se refuse à le faire, parce qu’il ne l’accepte pas, parce qu’il ne veut pas admettre que Cameron a détruit l’homme qu’il est, ou même lui donner de l’importance, bien que ce soit tout de même le cas, involontairement. Eneko est soulagé qu’elle reste près de lui, soulagé de ne pas se gérer lui-même, pour une fois. Il la laisse partir, à contrecœur, en même temps que son cœur se resserre à l’idée de rester seul quelques minutes. Ses yeux s’attardent sur sa silhouette lorsqu’elle remplit le vide de la pièce, il ne se gêne pas pour observer ce corps qui l’attire, à présent caché par un bout de tissu. Son bras s’enroule autour d’elle, la resserre contre lui, de peur qu’elle lui échappe, qu’il ne la retrouve plus au petit matin. Il pose sa tête contre sa poitrine, cale sa respiration à la sienne. Maona le rassure, Maona l’apaise. Il ferme les yeux au son des trois mots qu’il ne se lasse pas d’entendre. Le sommeil arrive rapidement, tant ça l’a épuisé. Eneko ne sait pas combien de temps il dort exactement. Peut-être deux heures. Trois. Il n’en sait trop rien. Lorsqu’il ouvre les yeux vers la fenêtre, il fait encore nuit dehors. Maona est à ses côtés, les yeux fermés, avec ses bras qui l’entourent. Il dépose un baiser sur son épaule et se redresse doucement en faisant attention à ne pas la réveiller. Pendant quelques minutes, Eneko l’observe en repensant à la veille, à ce qu’elle a fait pour lui, aux larmes qu’elle a séchées, aux mots qu’elle lui a dit. Un peu plus calme, plus apaisé, Eneko dépose un nouveau baiser sur ses lèvres, puis se retire du lit. Il passe dans la salle de bain et se passe un coup d’eau sur le visage, en observant son reflet dans le miroir. Il suffit de quelques secondes pour que la douleur revienne, alors il détourne ses yeux, se retourne, pose ses mains sur le lavabo. Là, il reprend son souffle en regardant un point fixe : la poubelle. La chose à l’intérieur l’attire, le fait réagir. Il se penche vers celle-ci, récupère la chose verticale. C’est un test de grossesse. Lorsqu’il le comprend, il cherche avec vivacité la notice qui se trouve entre un coton de tige et une bouteille de gel douche vide. Il lit, en diagonal, il lit, jusqu’à arriver au résultat, pour savoir ce que signifient les deux barres. Son cœur rate un battement lorsque ses yeux croisent le mot « positif ». Non. Non, impossible. Il relit, regarde plusieurs fois le test, le secoue même. Peut-être que c’est une erreur ? Puis il trouve un deuxième et un troisième test. Toujours la même chose. Les mêmes deux barres qui s’affichent, qui crient  un résultat positif, qui hurlent qu’il y a quelque chose qui grandit dans son ventre. Eneko s’assoit sur le rebord du meuble d’appoint, le souffle court, la respiration saccadée. Maona est enceinte. Il est de qui ce bébé ?
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MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMer 13 Avr - 18:29

Il ne veut pas en parler, il ne veut pas se confier. il veut peut-être tout simplement oublier, penser à autre chose, et tu le conçois, tu le comprends, alors tu ne rajoutes aucun mot, aucun son. rien. tu te colles contre lui, dans ce lit, tu plaques ton corps au sien, tu passes ta main sur son torse, et tu restes là. dans cette position, tu restes dans ses bras, ou lui dans les tiens, tu ne sais pas tellement. le sommeil arrive, doucement, tu le sens, tu vois les bras de Morphée et tu te laisses sombrer. simplement. le sommeil arrive bien vite et tu te sens déjà loin, dans le pays des rêves. il est là d'ailleurs, dans tes rêves, il est là, il te regarde, te contemple. avec passion. avec amour. toi tu ne bouges pas, tu sens tes lèvres, contre les siennes, ou plutôt les siennes contre les tiennes, et c'est sûrement comme ça que tu émerges lentement du sommeil. c'est comme ça que tu te réveilles, en cherchant à lentement, à côté de toi. tu tombes pourtant sur la place vide, tu t'étires. tu ouvres les yeux, c'est soudain, ça fait mal, c'est trop tôt. tu le sens, tu n'as pas assez dormi. il fait encore nuit d'ailleurs, tu regardes l'heure du réveil ... il est pas loin de quatre heures. non tu n'as décidément pas assez dormi. tu regardes une nouvelle fois la place vide. tu n'as quand même pas tout imaginé ? ce n'était quand même pas une hallucination ? non, impossible, tu n'as pas bu hier, tu n'as pas touché une goutte d'alcool ... ou est-ce le manque qui te fait voir des choses, croire des choses. tu te redresses, tu t'assois, dans ce lit qui te semble si grand maintenant. tu laisses le temps à tes yeux de s'habituer à la pénombre avant de te lever. quand tu sors de ta chambre, tu entrevois la lumière de la salle de bain. tu souffles, tu te sens soulagée, réellement. il est là. il est juste là. alors tu pousses doucement la porte de la salle de bain en passant ta tête. « Eneko ... ça va ? tout va bien ?  » tu t'inquiètes, parce que s'il est dans la salle de bain, s'il est réveillé, c'est que tout ne va pas bien, c'est que quelque chose cloche. tu entres, la lumière t'aveugle un instant, le temps que tu t'adaptes, tu distingues sa silhouette, il est là, assis ou posé sur le meuble d'appoint. tu le regardes, le fixes. « qu'est-ce que tu fais ? » tu n'arrives toujours pas à distinguer le tout. tes yeux ont réellement du mal, ils sont fatigués, ils aimeraient juste se fermer, fermer les paupières et se reposer. tu les comprends, ton corps est las, faible, encore endormi. tu t'approches, tu poses tes mains sur ses cuisses, délicatement et ton regard ne quitte toujours pas le sien. il semble paniqué, est-ce qu'il refait une nouvelle crise ? pourtant ton regard dévie sur la notice qui orne le lavabo. la notice. tu rates un battement de coeur, immédiatement, tu manques de tomber. ton regard se vrille sur lui. « qu'est-ce que .. tu ..  » tu ne sais pas quoi dire de plus. il sait, il sait. ça se voit. toutes les preuves sont là. la notice. déjà. puis ta poubelle, qui a été fouillé. son regard, perdu. son souffle, saccadé. il sait, il sait et tu n'avais pourtant pas prévu de lui dire. tu paniques, immédiatement, tu paniques et tu finis par te reculer. tu enlèves tes mains de ses cuisses. il sait et il doit te détester, il sait et il doit se poser tout un tas de questions, certainement les mêmes que toi. « je sais pas  » c'est un murmure, tu ne peux pas faire mieux. tu ne sais pas qui est le père. tu ne sais pas ce que tu vas faire. tu ne sais pas si tu vas le garder. tu ne sais pas comment c'est arrivé. tu ne sais pas ce que tu vas devenir. c'est simple comme mot et ça répond à environ toutes les interrogations qui peuvent passer dans son esprit.
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MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMer 13 Avr - 19:05

Non, tout ne va pas bien. Les questions sont là, une tonne qu’il a à lui poser, maintenant. Il se remémore toutes les fois où ils se sont rapprochés, toutes ces fois où ils n’ont fait qu’un. Il a utilisé une seule fois un préservatif et ça remonte à leur première fois ensemble, l’après cinéma. Le reste du temps, il ne s’en est pas préoccupé ; elle prenait la pilule et avait le test du dépistage, il n’avait eu aucune crainte à avoir, alors il a laissé les protections de côté pour ressentir réellement les choses, ne pas être gêné par la matière désagréable. Il passe sa main sur son visage, en se demandant si quelque chose ne lui a pas échappé. Eneko est paniqué, d’être le père, parce qu’il ne se sent pas à la hauteur de le devenir, pas préparé à ça et en même temps de ne pas l’être. Ce serait une marque laissée par « Nino », une autre chose insoutenable à gérer. Il relève les yeux vers Maona qui lui répond sans qu’il n’ait eu le besoin de l’interroger. « Tu ne sais pas ? » Il comprend. Elle ne sait pas qui est le père. Son cœur se resserre à l’idée que cette chose qui grandit en elle, cette petite crevette, soit l’œuvre de sa nuit passée avec son ex qui hante ses pensées actuellement. Alors c’est seulement ça, la réponse à ses questions ? « Ca ne me suffit pas comme réponse. » Il pose les trois tests sur le meuble, à ses côtés. Il n’arrive pas bien à réaliser qu’elle soit enceinte, là. Dans d’autres circonstances, peut-être aurait-il réagi un peu plus calmement, mais ça, plus le problème Nino, plus sa soirée de la veille… C’est impossible. « Tu as oublié ta pilule, une fois ? » Dans sa tête, si c’était arrivé, Maona lui en aurait forcément parlé. Ils auraient pu faire quelque chose… Ce n’est pas lui, le Papa. Eneko est en plein doute. Ses doigts se crispent sur le meuble, alors qu’il se risque à une nouvelle question, celle qu’il n’a pourtant pas envie de poser, celle qui ravive des souvenirs qu’il n’encaisse pas. « Et avec lui ? Est-ce que vous vous êtes protégés ? » Eneko se lève, s’avance jusqu’à elle et plante ses yeux dans les siens. « Quand il t’a fait l’amour, Mao, est-ce qu’il a utilisé un préservatif ? Est-ce que tu avais arrêté la pilule à ce moment ? » C’est plus sec, moins doux que ce qu’il lui soufflait hier, certainement à cause de la pression qu’il ressent, la douleur d’imaginer qu’un bébé est né d’une nuit qu’il aimerait penser sans lendemain. « Est-ce qu’il y en a eu d’autres derrière ? » Il craint aussi que ça mette davantage de distance entre eux. S’il appartient à un autre, si elle le garde… Ce sont des solutions auxquelles il est obligé de penser, même s’il n’en a pas la moindre envie. « Tu souhaites le garder ? » Est-ce qu’elle se projette déjà avec cet enfant dans le futur ? Est-ce qu’elle se sent de devenir Maman ? Quand il pense qu’il a embrassé son ventre cette nuit, qu’il l’a même touché… Il ne se doutait pas une seule seconde de ce qui se passait dedans. C’est un gros choc.
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MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMer 13 Avr - 19:23

« Tu ne sais pas ? Ca ne me suffit pas comme réponse. » mais tu ne peux pas lui en donner plus, tu ne peux pas faire mieux que ce que tu lui donnes. tu n'en sais rien, absolument rien. t'es plantée là, devant lui, pourtant, tu ne baisses pas les yeux. tu ne sais simplement pas quoi faire, pas quoi dire. « Tu as oublié ta pilule, une fois ? » tes lèvres s'ouvrent, doucement, tu essaies de réfléchir, mais tu sais que tu as déjà réfléchi à cette question, plusieurs fois, et que tu n'as aucune réponse, rien. c'est le vide. tu n'en sais tout simplement rien. c'est tout à fait possible, que tu aies oublié. c'est tout à fait possible que tu n'y aies pas pensé, avec tout ce qui t'es tombée dessus. oui, tu as du oublier. « je ... je sais pas, je .. je ne vois pas d'autres explications à ça. » que tu lances, simplement en désignant les tests qu'ils posent sur le meuble. « Et avec lui ? Est-ce que vous vous êtes protégés ? Quand il t’a fait l’amour, Mao, est-ce qu’il a utilisé un préservatif ? Est-ce que tu avais arrêté la pilule à ce moment ? » et tu secoues la tête, parce que les questions font mal, parce que tu ne sais pas quoi dire, quoi faire, qu répondre. c'est trop, beaucoup trop pour ton petit corps. « non je .. j'avais pas arrêté mais ... mais, je ... non, non, on ne s'est pas protégé. » ton souffle est saccadé, tu as du mal à respirer, du mal à avouer que tu es enceinte, qu'il y a cet être en toi, tu as du mal à te rendre compte que tu ne sais pas qui est le père. tu n'en sais rien, et c'est la panique à bord. tu secoues ta tête, tes mains se crispent dans ton crâne, s'accrochent à tes cheveux pendant que tu baisses la tête. « Est-ce qu’il y en a eu d’autres derrière ? » tu secoues la tête, pour simple réponse. tu n'as pas envie de parler de ça, tu ne voulais pas lui dire, tu ne voulais pas qu'il soit au courant. tu voulais garder ce secret, pour toi, uniquement pour toi, le temps que tu puisses comprendre. tu es prise au dépourvue. « Tu souhaites le garder ? » trop de questions, il ne s'arrête pas. tu dérailles à ton tour, tu le contournes, tu vas devant ce meuble, et tu ramasses les tests que tu jettes violemment dans la poubelle. c'est violent, rapide, c'est sec et ça te fait du bien quelque part. ça te fait du bien de réagir. « arrête ... arrête s'il te plaît, arrêtes ... » que tu finis par demander, en secouant ta tête. tes mains viennent recouvrir ton visage, tu le frottes. « je sais pas, je sais pas Eneko, j'en sais rien ... » tu sèches les larmes qui coulent, tu les sèches et tu quittes la pièce en lâchant quelques mots. « je ne voulais pas que tu sois au courant. » tu ne peux pas l'affronter, pas maintenant, pas dans ton état. sa voix est dure, cassante. il t'en veut. il t'en veut, et tu t'en veux aussi. tu comprends c'est pour ça que tu pars, que tu vas dans la cuisine. tu ouvres la fenêtre et tu vas t'appuyer contre le rebord. tu respires, doucement, l'air frai alors que tu entends ses pas dans ton dos. tu restes dans cette position, tu regardes les lumières de la rue. « je ... je suis trop jeune pour l'assumer, je suis trop jeune pour ... je ... j'ai rien j'ai rien du tout. je suis complètement instable. je ne peux pas ... mais ... je ne peux pas l'abandonner non plus je ... je ne veux pas qu'il vive la même chose que moi. » tu te retournes sur ces dernières paroles. tu souffles un bon coup. « je ne te demandes rien, si c'est le problème, je ne te demanderai rien. » peut-être que c'est juste ça, peut-être qu'il ne veut pas être père, qu'il ne veut pas d'enfant, peut-être qu'il n'est pas prêt, comme toi. peut-être qu'il a peur, peut-être qu'il n'a pas envie de mettre son argent là-dedans.
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MessageSujet: Re: (Maona) I need you now   (Maona) I need you now EmptyMer 13 Avr - 20:17

Donc officiellement, il y a deux hommes susceptibles d’être le père de cet enfant. Lui. Nino. Nino. Nino.  Elle n’est sûre de rien, elle ne sait pas. Qui plus est, ils ne se sont pas protégés. « Bon sang… Enfin, Maona ! » Il souffle, s’exaspère, ne termine pas ce qu’il souhaitait dire, parce que ça ne sert à rien. Elle n’a pas besoin qu’il lui fasse la morale, n’a pas besoin qu’il lui dise à quel point c’était irresponsable de se laisser aller dans ses bras, sans se protéger. Qui lui dit qu’il n’a pas une MST ? Il ne le connait pas, cet homme. Il peut être aussi bien égoïste, inconscient et se ficher des femmes avec qui il a des aventures. Eneko s’arrête de parler, pourtant il ne le souhaite pas, mais il a conscience qu’elle ne peut lui inventer les réponses. Maona est aussi mal que lui, aussi perdue. Il la suit dans la cuisine, reste à une distance raisonnable. « Et tu avais l’intention de me le dire quand ? Je suis tout de même concerné. » Ou peut-être pas tant que ça, s’il s’avère que le petit n’est pas de lui, mais étant donné que le doute plane, Eneko ne peut se soustraire de la situation qu’il prend à cœur, qui la torture elle aussi. Mao se pose des questions, s’interroge sur l’avenir qu’il aura et dans son discours, il n’est pas question d’avortement. Et Eneko ne compte pas lui suggérer cette issue. Il ne lui demandera jamais une chose pareille. Il ne comprend d’ailleurs pas ceux qui osent le faire, tant c’est horrible, choquant aussi. C’est bon pour ceux qui connaissent des agressions, des viols… Mais il est évidemment contre l’avortement, lui. Cette crevette n’est pas assez développée pour pouvoir se faire appeler de « bébé », mais c’est là, c’est vivant, ça se forme au fil des jours qui passent. Impossible de faire abstraction de ça. Avorter, c’est tuer et il n’est pas question qu’elle s’inflige une telle souffrance, surtout si elle n’y pense pas. « Mais ce n’est pas le problème. Je l’assumerai. Si tu veux le garder et que je suis le père, je l’assumerai. » C’est évident que ça tombe comme un cheveu sur la soupe, dans un moment où ils n’ont pas besoin de ça, alors que lui n’est pas encore divorcé, qu’il n’a pas d’endroit où vivre officiellement. Il a tout de même son travail, peut gérer les frais et s’il a fait une crise cette nuit… Il s’efforcera de garder la tête haute, surtout si c’est pour accueillir un petit être qui n’a finalement rien demandé à personne. « Le problème est que je ne sais pas si j’ai mon mot à dire. Le problème est que cet enfant n’est peut-être pas le mien. » C’est ce qui l’effraie le plus et il ne sait pas quoi faire. Etre là, donner de son temps, avec des doutes… « Tu comptes lui en parler ? Tu comptes le revoir ? » demande-t-il, en croisant les bras. « Tu comptais le revoir, même sans cette raison ? Il est important pour toi ? » Eneko veut savoir. Il veut comprendre, qu’elle lui dise à quoi il doit s’attendre. Une chose est sûre, c’est que ce Nino, il ne l’aime pas et que ce soit pour la grossesse ou pour le reste, il ne se sent absolument pas de partager. « Je te préviens, Mao. Si on se laisse une nouvelle chance… C’est lui ou c’est moi. Si tu ne peux pas tirer un trait sur lui, alors je me contenterai de suivre ta grossesse de près, pour savoir. » C’est un ultimatum, clairement. Il ne lui fait déjà pas confiance, alors si en plus elle garde son ex dans ses contacts, il lui sera impossible de passer à autre chose.
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