(lisréa) why do i have to carry such a weight on my shoulders

je souriais doucement, ces moments de complicité avec elle c’était tellement agréable. et c’était quelque chose qui me remontait le moral. c’était tout con, c’était tout simple, et pourtant ça me faisait tellement de bien que j’en oublierai un peu tout ce qui ne va pas. elle a ce pouvoir Lisa, me faire fermer les yeux sur tout le reste autour de nous quand on est toutes les deux. c’est le pouvoir de soeurs. alors oui comme d’habitude son avis compte, non je dirais même plus, son avis est plus important que tout autre. et surtout pour ce qui est du shopping. si c’était pour un logiciel pc ou un matériel informatique là j’aurai été plus performante, mais alors pour les habits, je m’en remettais totalement à elle. « non mais oui, bien sûr que tu la prends, parce que si tu ne la prends pas, c'est moi te l'achète donc dans tous les cas, tu l'auras tu vois. » je la regarde en faisant les gros yeux, c’était bien son genre de le faire ça en plus. et c’était stupide mais si j’aimais couvrir mes soeurs de cadeaux, j’étais très gênée d’en recevoir d’elle, estimant qu’elle pourraient mieux dépenser leur argent que pour m’acheter quelque chose. et ça Lisa le savait très bien, d’ailleurs elle me poussais dans la cabine pour que je me change de nouveau. je souriais et dis « je l’achète, tu sais très bien que je ne te laisserais pas me l’acheter Lisa » dis-je en riant et me rhabillant vite. je l’accompagne remettre en rayon les deux robes qui ne convenaient pas et allais à la caisse. « tu seras superbe dedans, tu le sais ça ? » je me retournais vers elle en rougissant. gênée qu’elle dise ça devant la vendeuse. « arrêteuh Lisa! » dis-je en remerciant la vendeuse qui souriait.

je prend le pli et bras dessus dessous continue à marcher avec elle devant les boutiques. je suis heureuse d’être là, avec elle. ça faisait longtemps, trop longtemps! « bon du coup, je te propose qu'on aille manger au MacDo ... j'ai trop la dalle moi, et j'ai bien envie de manger bras alors alors alors ? tu veux bien dadou ?? » je la regarde et lève les yeux au ciel pour rire. je l’adore Lisa. je fais mine de réfléchir. « t’es sûre que t’as été assez sage pour un MacDo, Lisa? » dis-je en prenant l’air de peser le pour et le contre. après une longue minute je finis par hausser les épaules et « capituler » finalement. « D’accord. D’accord! » dis-je en prenant sa main et me dirigeant vers le restaurant avec elle. « Je crois que j’ai très faim moi aussi » pour une fois, c’était rare que j’aie un gros appétit. « Tu vas prendre quoi » la questionnais-je en regardant moi même les panneaux.

des fois je m’amuse à la taquiner rien que pour voir la tête qu’elle fait à chaque fois, pourtant à force la demoiselle elle devrait me connaitre, mais nan, elle tombe dans les panneau à chaque fois, et moi à chaque fois ça me fait marrer comme une folle. mais c’est Lisa. que dis-je c’est ma Lisa. « déjà, de un, je suis toujours sage, j'ai pas eu le droit à mon Luka alors je pense que je mérite un Macdo non ? » ma petite soeur qui sait très bien qu’ange ou pas, je lui donnerais le bon dieu sans confession. privilège familial car je ne suis pas toujours aussi compréhensive. mais c’était ma Lisa, c’était mon bébé d’amour. je hochais positivement de la tête mais ne répondait rien, elle savait très bien que j’étais à sa merci, et elle savait très bien en jouer d’ailleurs la bougresse! je me contentais donc de hocher de la tête. je regardais les panneaux me rappelant à quel point il est facile de saliver sur cette quintessence de malbouffe qu’était MacDonald’s. et pourtant au moins eux arrivaient à me donner faim. chose peu commune en ce moment « ensuite, pour une fois que t'as faim, sérieux, c'est un phénomène ! » et oui Lisa l’a bien noté. « Touché » dis-je avant de rire. mais c’était vrai, l’absence d’appétence était une habitude ces derniers temps qui ne rassuraient pas mes proches. si je le comprenais, j’arrivais pas vraiment à faire autrement pour l’instant. ça passerait me disais-je. comme tout, ça passe. « et finalement, je vais faire dans le classique tu vois, un bon menu, un grand menu avec bigMac, évidemment, frites et ... ice-tea, ça me semble le bon choix, tu vois,le choix propice, parfait. vas-y je prends ça, avec une glace à la fin, une ... Daim caramel, obligé. et toi alors tu prends quoi Dadou ? » je souriais en me serrant contre elle, allant même jusqu’à glousser près de son oreille quand elle me décrivait son menu parfait. « Alors, moi …. moi … » dis-je laissant mes yeux parcourir les grandes PLV au dessus nous. « Un BestOf McWrap Crevette, Pota, Ice Tea et un Sundae ChocoNuts sans arachides! on m’a dit que ça ressemblait au Nutella* j’ai bien envie de tester ! » dis-je d’une voie enjouée. un petit menu parce que j’avais pas envie de me dégouter de manger. une fois la commande passée on allait s’asseoir, wouah ils sont passés au service à table! la prochaine étape c’est les portiers ou quoi!?** « j’peux t’avouer un truc Lisa! » dis-je en jouant avec mes mains, un peu nerveuse, mais désireuse de me confier à elle, dans cette relation qu’on a, c’est dans les deux sens, c’est ce qui en fait toute la beauté.

ah ma Lisa. elle avait ce pouvoir en elle. celui de me calmer celui de m’apaiser et même de me faire rire dans les moments les plus dramatique. nombre d’enterrement où on a fini par exploser de rire toutes les deux. c’est sa force, c’est sa capacité à m’aider. avec elle a mes côtés rien ne me semble impossible. c’est ça être soeur peut être. c’est ça avoir une petite soeur. parce que j’sais que je ferais toujours tout en mon pouvoir pour l’aider, l’aimer et faire en sorte qu’elle soit heureuse. ma soeur. alors oui, c’est à elle que je veux me confier. je fais abstraction du lieu ou nous sommes, des oreilles aux alentour. je m’en tape si ça se sait. je suis dans ma bulle et je parle à Lisa. « je suis du genre à refuser que tu te confies à moi, sérieusement dadou ! » je soupire doucement, elle a raison. comme toujours. je suis nerveuse pourtant, c’est pas l’idée de lui parler non c’est … ce que je vais dire. aussi bien elle va me rire au nez. oh pas pour se moquer, elle ne le ferait jamais je le sais. mais … c’était risible pourtant … « vas-y, crache le morceau, qu'est-ce qui t'arrive poulette ? » je lève les yeux sur elle et stabilise mes mains dans les siennes. « Je … Raphaël me manque … » que je lâche comme ça …

j’étais perdue en fait, je ne savais pas quoi faire du tout. vis-à-vis de Raphaël, par rapport au boulot, et puis y’avait toujours cette envie en moi d’être mère qui ne s’était pas éteinte, bien au contraire. mais si avait ça aurait été possible, aujourd’hui ça ne l’était plus du tout hein … alors oui j’avais besoin de me confier à ma soeur. il me manquait terriblement et j’avais l’impression d’avoir perdu une partie de moi. enfin techniquement oui j’avais perdu une partie de moi, mais … enfin … Raphaël … « oooh dadou !» elle était surprise et peinée je le vois dans son regard mais aussi dans la légère pression de sa main autour de laminer. « je ne sais pas quoi te dire attends .. je reprends mes esprits. » je souris un peu et lui donne le temps nécessaire pour pouvoir ingérer la chose. « écoute, alors écoute moi, regarde moi. » je sens mon corps parcouru d’un frisson, comme si … tout d’un coup la température avait changé. je lève les yeux vers elle. pour la regarder dans les yeux. chez les DeMarchelier ça passe beaucoup par le regard. il a souvent suffi d’un regard pour qu’on se comprenne elle et moi plus jeunes. et c’était toujours le cas. « s'il te manque ... il faut que tu le rappelle, il faut que tu lui dises, parce que .. parce qu'après il sera trop tard. il faut que tu lui dises ce que tu penses, ce que tu ressens. » je soupire un peu et pense à baisser les yeux mais ne le fais néanmoins pas. « je n'ai pas envie que tu regrette alors c'est ce que je te conseille de faire dadou. » je soupire de nouveau. « ouais, mais tu sais Lisa, c’est de ma faute tout ça, enfin je veux dire … il a le droit d’être heureux aussi. peut être que je ne lui manque pas du tout à lui. on s’est dit des choses horribles. et je ne pensais pas ce que je lui ai dit. j’étais juste … triste et blessée. » je soupire un peu. ça va faire deux semaines. « je crois que c’est l’homme de ma vie, mais que je viens de passer à côté … » dis-je en retirant mes mains des siennes, honteuse.

y’avait pas à dire, sans Lisa dans ma vie, je crois que je ne serais rien. c’était con hein, mais il n’y avait vraiment qu’elle pour me dire ce qu’il fallait faire. même si ça pouvait vous sembler l’évidence même ce qu’elle me disait, moi j’avais besoin de l’entendre de sa bouche. parce que les mêmes mots que ceux d’un autre dans sa bouche à elle, ça change tout, là je les prend en compte, et là j’y réfléchis. Lisa c’est un peu comme mon mentor. c’est ma Lisa, ma petite soeur, et mon petit coeur. alors forcément, si je pouvais jusqu’à présent parler également de tout à Raphaël. Puisqu’il était au centre de mon malaise en ce moment (et accessoirement que vous étions séparés) je ne pouvais plus lui parler, je ne pouvais pas avoir son point de vue et ses conseils. alors ceux de Lisa prenaient encore plus d’ampleur que d’habitude. elle prenait son temps et je ne comprenais pas son sourire, Lisa me connait bien, peut être qu’elle ne s’en faisait pas pour nous. « dis lui que tu regrettes ! dis lui que c'est l'homme de ta vie, dis-lui que tu ne voulais lui dire toutes ces choses, dis-lui simplement que tu tiens à lui, que tu le veux lui et pas un autre. j'suis sûre qu'il pense la même chose, j'suis sûre qu'il t'aime aussi dadou » je laissais la bouche s’ouvrir, surprise. « Tu … tu crois que ça suffirait … je veux dire, c’est de ma faute … c’est moi … c’est moi qui ait pas pu garder l’enfant. je comprendrais qu’il m’en veuille ou qu’il ne veuille plus me voir. Lisa, moi même je veux plus me voir. » dis-je en baissant les yeux et en serrant sa main dans la mienne qu’elle avait reprise. « regarde-moi .. j'ai presque fait une bêtise avec Luka, presque mais je me suis retenue et je vais faire le premier pas, je vais retourner vers Mads parce que je sais que je tiens beaucoup à lui. même si je ne le dis pas, je tiens à lui plus que tout alors .. alors ne laisse pas passer ta chance. au pire, il te dira que c'est fini et si c'est le cas, tu te sentiras mal oui .. mais tu seras libre de recommencer ta vie. » je levais la tête et souriais un peu. « Je ferais quoi sans toi Lisouille … » soufflais-je terriblement reconnaissante …