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 jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.

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Aramis d'Albon
Aramis d'Albon
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messages : 273 pseudo : apy. avatar + © : sean grace.
âge : 20 piges, c'est un bon âge pour crever.
statut civil : célibataire, pas trop le choix, t'as pas envie de refiler ta merde à un autre, même s'il y a quelqu'un...
adresse : une chambre à l'hôpital, tu sais pas encore pour combien de temps. mais sinon, saint charles, maison 002, dans l'auberge.
job/études : survivre. et caissier, à l'accueil du zoo.
jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  _
MessageSujet: jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.    jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  EmptySam 21 Mai - 17:54

t'allumes le joint. ça faisait longtemps, que t'en avais pas fumé un. encore plus longtemps que t'en avais pas fumé un avec jude. il était avec maïa, maintenant, alors pas question que tu l'entraîne dans tes merdes. enfin, tu l’entraînais encore... mais c'est parce qu'après tout, vous pouviez pas vous passer l'un de l'autre, et surtout, arrêter de faire vos merdes. ça faisait trop longtemps que ça durait. un an, quand même. même si tu voulais pas qu'il vienne avec toi, qu'il continue. mais c'était plus fort que toi. après tout, t'es pas fort. t'es faible. tu sais pas dire non quand faut vraiment le dire. alors tu l'avais laissé venir. au pire des cas, tu l'aurais fumé seul, ce joint. le meilleur, c'était d'être avec jude. tu prends une taffe, deux taffes. puis t'inspires le tout, pendant que tu passe la roulée à jude. tu fermes les yeux, et tu profites. cette sensation, tu l'aimes. elle t'avait manquée. c'est comme si t'oubliais tout ton mal, toute ta merde. t'oubliais que t'avais mal, t'oubliais tes envies de dégueuler, t'oubliais de penser à quand t'allais clamser, maintenant que t'étais entré dans la seconde étape pour la mort. ça faisait trois jours, maintenant, que tes symptômes étaient revenus. et t'étais pas allé à l'hôpital. tu évitais cet endroit comme la peste. tu voulais pas rester cloué au lit. tu voulais pas prendre d'antibiotiques. et jude était pas encore au courant. tu savais pas trop si t'allais le lui dire. il est heureux, plus ou moins. tu veux pas lui enlever ça. alors t'essayes de cacher tes symptômes physiques comme lui cache ses coupures sous ses manches longues. mais les marques de la fatigue, ça, tu peux pas. t'aurais pu demander à une des filles de t'aider, te mettre un truc pour cacher tes cernes, ou tu sais pas trop quoi. mais au final, elles auraient cramé. alors tant pis, de toutes manières, jude, il sait que tu dors pas beaucoup. puis y'a une sonnerie. tu rouvres les yeux, tu te tournes vers lui. il sort son téléphone, il te regarde, bizarrement après avoir jeté un coup d’œil à l'écran. toi, tu fronces les sourcils et il décroche. de là où t'es, t'entends la voix, de l'autre côté du combiné. mais tu sais pas c'est qui, et surtout, tu sais pas ce qu'elle raconte. c'est pas maïa, non. jude t'aurais pas regardé comme ça, si ça avait été la brune. puis c'est une voix, plus mature, qui tremble un peu, t'as l'impression. ou alors c'est parce qu'il capte mal, ici. mais t'attends, jude répond pas, il parle pas. il regarde le vide, le joint coincé entre ses doigts, prêt à tomber. il est plus là, t'en a pas l'impression en tout cas. puis tu vois qu'il commences à trembler. merde, il se passe quoi ? tu paniques, toi aussi. qui peut bien l'appeler ? et qu'est-ce qu'elle peut bien lui dire, qui le mettrait dans un état pareil ? t'avales ta salive, t'attends encore, mais tu le fixe, tu lâches pas ses yeux, qui pourtant regardent en face de lui, sans bouger, sans cligner. le seul signe qui te dit qu'il est encore plus ou moins là, c'est parce qu'il tremble. d'un coup, il raccroche. tu regardes le téléphone, qu'il laisse tomber à côté de vous, sans le verrouiller. c'est un numéro inconnu. tu relèves les yeux vers le roux. il est blanc. il est pâle. il tremble encore. il s'est passé quelque chose, et ça le fout pas bien. et si ça le fout pas bien, ça te fout pas bien non plus.
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Jude Héméra
Jude Héméra
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jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  941c

âge : 22 ans, dont pas mal de conneries.
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MessageSujet: Re: jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.    jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  EmptySam 21 Mai - 22:33


• un joint avec mon meilleur pote. putain, ce que ça fait longtemps. j'essaie d'aller mieux, j'essaie d'arrêter toutes les merdes que je faisais avant. j'ai rangé la pochette dans un coin, pour ne pas la voir. en fait, je l'ai laissée chez aramis. j'espère juste qu'il ne prendra pas la relève. mais je lui fais confiance. comme ça, maïa non plus, elle n'ajoutera pas de cicatrice à celle qu'elle a déjà sur son joli poignet. il sort la beuh, le papier cicarette. dépose un peu d'herbe dessus, récupère le filtre d'une de mes clopes. il roule le tout, lèche le papier pour le rendre collant. tapote sur son genou, pour faire redescendre le tout vers le filtre, roule le restant de papier et allume le joint. tant de gestes que je connais par cœur. j'aime bien le regarder faire. il a une façon particulière de rouler le tout, avec attention, et pas machinalement comme je peux le faire, moi. il tire dessus, et je rigole un peu « oublie pas de partager, égoïste. » puis il me le tend, alors je le prends. je tire dessus. on est comme ça, par terre, près de la voie ferrée, sans parler. je ne sais pas ce qu'il a en ce moment. il est bizarre. je sais pas. plus fatigué, plus distant. il a de plus grosses cernes, et puis il est un peu pâlot. et qu'il me prenne pas pour un con. je vois très bien qu'il va pas bien et qu'il évite le sujet. qu'il prie pour que je ne remarque rien. alors je cherche ce qu'il peut bien avoir. ça me gave. j'aime pas qu'il me cacher des choses. c'est pas comme si on était juste des connaissances, merde ! c'est mon meilleur pote, c'est mon bro' ! c'est la seule personne que j'aie eu pendant un moment. alors, il va pas me faire chier comme ça pendant mille ans. « dis moi, sale blond, tu me... » je suis coupé dans ma phrase par une sonnerie de portable. je me demande qui ça peut bien être. maïa sait que je suis chez lui, et on est pas du genre à s'appeler, l'un comme l'autre, plutôt à s'envoyer des messages. c'est un numéro inconnu. un mobile. pourtant, je connais pas tant de gens que ça. je fronce les sourcils, et je me lève. la sale manie de marcher quand je suis au téléphone avec quelqu'un. « allô ? » que je demande, un peu suspicieux. « jude. » cette voix. putain de merde. je la connais. je la connais très bien, trop bien même. je resserre ma prise sur mon téléphone. ça fait huit putains d'années que je l'ai pas entendue. ça me manquait pas. ou peut-être que si finalement. j'en sais foutrement rien. « je... je me doute que tu veux rien savoir de moi. que t'en as plus rien à foutre de moi. » comme si toi, tu en avais eu quelque chose à foutre, un jour. comme si un jour j'avais stupidement compté pour toi. comme si un jour, tu as fais quelque chose dans ta misérable vie, en pensant à moi. ça ne t'as pas empêché de te droguer. et si y avait pas eu maël, j'aurais encore eu moins d'enfance que le peu que j'ai eu. je veux pas entendre sa voix putain. c'est la phase de colère, après celle du choc. je veux rien entendre de ce qu'elle a à me dire. je veux rien entendre d'une foutue camée qui manque d'envoyer ses propres fils en taule par sa faute. « jude... tu sais, ça fait un moment que je suis sortie. je suis clean maintenant. » c'est ça, tu m'en diras tant. cette phrase, je l'ai sortie je sais pas combien de fois à maël et à leo, à l'époque où j'étais plus ou moins accro. je murmure tout bas, si bas que aramis ne doit pas m'entendre « tais toi, steplaît. » mais elle ne m'entend pas non plus, parce qu'elle continue. ou alors, elle n'en a rien à foutre de ce que je demande, comme toujours. « j'ai repris contact avec ton frère, tu sais. il est sur paris maintenant. il s'inquiète. tu ne réponds plus à ses messages. plus aucun. depuis des années. il... il essaie tu sais. de renouer les liens. » et qu'est ce que ça peut te foutre ? tant mieux si il t'a pardonné. si il t'a accordé une deuxième chance. tant mieux s'il a accepté tes erreurs. tu l'as voulu, lui. je le sais. tu me l'as dit. moi j'aurais pas dû exister. moi je suis l'erreur d'une nuit. je ne sais même pas si tu te souviens de ça. de ce que tu m'as dit ce soir là. « jude, je m'inquiète aussi. je comprends que tu me détestes. j'ai jamais rien fait pour toi. j'ai jamais eu un mot gentil. je t'ai jamais regardé. j'ai rien fait pour t'arrêter et te sauver quand tu en avais besoin. je le voyais, le sang, tu sais ? je savais ce que tu te faisais. mais j'étais tellement... déconnectée, j'en avais pas vraiment conscience. je comprenais pas que mon fils s'écorchait les bras, face à moi, pendant que je me défonçais le nez à coup de rails. » bien. c'est bien si elle se souvient. j'ai envie de raccrocher. j'ai envie d'aller lui dire de se faire foutre, mais je n'ai même plus de voix. et puis, elle me dit ces deux dernières phrases. « maël aussi sait qu'il a merdé. mais tu peux pas rester sans famille. je sais que c'est important pour toi la famille. ça l'est aussi pour ton frère. il a une petite fille, lucie, elle a deux ans maintenant. je vais la voir tous les week-ends. lucie, ça veut dire lumière, tu sais ? c'est ma lumière. elle est rousse, comme toi. une petite boule d'énergie. et son deuxième prénom, c'est ton frère qui y a tenu. wendy... tu peux pas rester sans famille, toi. je... je vais me charger de t'en donner une. j'aurais dû le faire y a longtemps, mon bébé. je sais qui c'est ton père. » et elle me donne un nom. et je raccroche. je tremble comme une feuille. et les larmes coulent sur mon visage sans même que je m'en rende compte.
• je suis sous le choc. je pose mon cul par terre, et j'me mords la lèvre. je regarde le vide, devant moi. je ne sais pas quoi penser. je ne sais pas quoi dire. j'ai toujours vécu dans l'idée que je n'avais pas de père. que ma mère m'avait eue seule, un peu comme marie, v'voyez. je pensais que je n'en avais pas, que c'était comme ça. puis c'était plus facile à vivre, de penser ça. j'avais pas à me demander qui c'était. j'ai même cru, un instant, que c'était maël. mais c'était pas crédible. ça m'a pas empêché de continuer à lui offrir mes cadeaux de fêtes des pères. et puis il est parti. et d'un coup, même si j'avais ma famille d'accueil, j'ai tout perdu. mes seuls repères. je me suis retrouvé à devoir tout gérer. je me suis retrouvé seul et abandonné. sans ma mère, sans mon frère, sans ma meilleure amie. j'ai plus eu personne, personne de fixe, personne de fiable, pendant un long moment. et puis y a eu aramis. aramis. ça devait être un coup d'un soir, un moyen de vérifier si j'étais bien hétéro, ou si j'aimais aussi les mecs. mais aramis, finalement, c'est pas juste un nom de plus à la longue liste. aramis, c'est mon meilleur ami. mon frère. mon tout. la personne qui compte le plus pour moi. celui qui m'a serré dans ses bras, tandis que je pleurais. j'ai l'alcool triste, moi. et il a été là pour me rassurer. pour me dire que ça irait. que ça finirait par aller mieux. que je retrouverai le goût de vivre. il a toujours été là, et j'ai toujours été là pour lui aussi. je ne sais pas ce que je serais sans lui. même avec maïa, si je le perdais... ouais. ouais, je me foutrais en l'air. j'ai perdu mon frère une fois. je eux pas le perdre une deuxième fois. je sais très bien qu'il n'est pas maël, et qui ne le sera jamais. mais moi, je fais ce que j'aurais toujours aimé qu'on fasse pour moi. j'ai deux ans de plus que lui, mais j'ai pas l'impression d'être l'aîné avec lui. c'est comme si on était des genres de jumeaux, sauf qu'on sort pas du même utérus. des jumeaux à distance. des genre d'âmes soeurs platoniques, destinés à se rencontrer. à se sauver, ou à périr ensemble. ce qu'auraient été roméo et juliette si ils avaient eu les même parents. notre lien, c'est pas juste de l'amitié. notre lien il est sacré. il est ce que j'ai de plus précieux. quand il souffre, je souffre aussi. je souffre avec lui. alors je le regarde. j'ai toujours des larmes plein les yeux, qui dévalent le long de mon visage. mais je n'en ai toujours pas conscience, toujours trop choqué. je n'en reviens pas. « je... ça fait deux ans que je suis oncle... j'ai une petite nièce qui a deux ans, et je ne l'ai jamais vue. elle s'appelle lucie. je sais même pas à quoi elle ressemble. je l'ai jamais vue. et je la verrais probablement jamais... lucie. comme la chanson des beatles. et son deuxième prénom, c'est wendy. il m'appelait peter pan, tu sais ? je... ah. et c'était ma mère, sinon. » je veux plus la voir, je veux plus l'entendre. je ne veux pas en savoir plus, ni sur elle, ni sur mon frère. si ils s'inquiétaient tellement de mon état, ils ont qu'à me chercher. ils ont qu'à venir me voir. et avec un peu de chance, ils me trouveront peut-être. est ce que je veux les voir ? non. j'ai arrêté d'attendre. j'ai arrêté d'espérer. j'ai pas besoin d'eux. comme j'ai jamais eu besoin d'un père. j'ai aramis. ça me suffit.
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Aramis d'Albon
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MessageSujet: Re: jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.    jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  EmptyDim 22 Mai - 15:09

il te dit pas ce qu'il se passe desuite, non. il reste perdu dans ses pensées, et toi t'attends, t'es là, tu le regarde, tu regardes le joint aussi, le joint qui se consume, le joint dont t'as envie, parce que c'est ça, dès que t'en commence un, t'as envie de le continuer, de le finir, de t'en faire un autre, deux autre, c'est comme ça, t'es comme ça, tu fais pas trop gaffe à jude à ce moment, parce que la fumée qu'est rentrée dans tes poumons elle reste, stockée, accrochée aux parois, et eux, ils en demandent encore plus. mais tu dos te ressaisir. tu dois être là pour jude. pour ton frère. tu dois être là, pour le peu e temps qu'il te reste. tu peux pas l'abandonner, comme t'as fait pour tes parents. tu peux pas l'abandonner, parce que tu le connais, tu sais qu'il pourra flancher, tu sais qu'il pourra venir dans ta chambre, reprendre sa pochette, et recommencer. en plus d'un an, t'as appris à le connaître. maintenant, c'est comme si vous aviez grandit ensembles. ils connait ta vie, ta soeur, tes parents, comme s'il avait été là. il sait tout de toi. et toi, tu sais tout de lui. sa mère, la drogue, la taule. son frère, celui qui l'a élevé, celui qui s'est barré. tu sais que dans les personnes qui peuvent le rendre fous, y'a ces deux là. maïa aussi, mais eux deux, surtout. « je... ça fait deux ans que je suis oncle... j'ai une petite nièce qui a deux ans, et je ne l'ai jamais vue. elle s'appelle lucie. je sais même pas à quoi elle ressemble. je l'ai jamais vue. et je la verrais probablement jamais... lucie. comme la chanson des beatles. et son deuxième prénom, c'est wendy. il m'appelait peter pan, tu sais ? je... ah. et c'était ma mère, sinon. » il te lâche ça, et toi, tu restes là, assis par terre, bouche-bée. les fantômes du passé, hein ? la phrase serait parfaite, pour jude. et oui, oui, tu savais, il t'avais dit comment son frère l'appelait, il t'avais dit tout ce qu'il s'était passé, tu connaissais tout... tout. alors comme ça il est oncle, hein ? une petite fille ? tu peux pas réprimer un sourire, un petit pouffement, amusé. petit comme presque inaudible. tu te demande ce qu'il va faire. s'il va revenir vers son frère. s'il va accepter ça, s'il va s'occuper de sa nièce, s'il va accepter les excuses de sa mère. parce que tu présumes qu'elle l'a appelée pour s'excuser. parce que c'est ce qu'une mère fait, en générale, après avoir passé quatre ans en taule. parce qu'elle avait dit réfléchir, ressasser tout ce qu'elle a fait, de bien ou de mal, de mal, surtout, dans sa vie. « du calme le rouquin, t'es en train de t'extasier devant une gamine que t'as jamais vu. » tu dis en posant ta tête contre le mur auquel vous êtes adossés. tu fermes les yeux, la tête vers le ciel, tu souris. « tu comptes faire quoi ?» tu les rouvre pas pour autant, t'attends une réponse de ton ami, de ton meilleur ami. « elle voulait te dire que ça, ta daronne ? »
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Jude Héméra
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MessageSujet: Re: jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.    jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  EmptyDim 22 Mai - 16:12

• il me dit de me calmer, d'arrêter de m'extasier. mais je suis très loin de m'extasier. j'ai mon air mauvais, celui des mauvais jours. celui qui faisait fuir les gens. un mélange de colère, de tristesse et de rancune. je porte le joint à ma bouche et j'en prend plusieurs lattes, d'un coup. je remplis mes poumons à bloc de cette merde. ma mère, putain. la dernière personne dont je voulais entendre la voix. est-ce que je suis prêt à leur pardonner ? non. il s m'ont abandonné. c'est trop tard maintenant. maintenant, que je commence à sortir la tête de l'eau, que je commence à penser que, oui, les choses peuvent s'améliorer, ils débarquent, en me disant qu'ils s'en veulent, qu'ils veulent que je forme une famille, au moins avec quelqu'un. ils ne me connaissent pas. elle encore moins que maël. elle ne sait rien de moi. ni qui je suis, ni ce que j'ai vu, ce que j'ai fait, ce que j'ai vécu. ils ne savent rien de comment je fonctionne. « j'm'extasie pas. je l'ai jamais vue. il est pas du toit prévu que je sache quoi que ce soit sur elle. si il tenait vraiment à ce que je la voie, il se serait démerdé pour me retrouver. puis je suis comme la vieille, hein ? c'est bien ce qu'il a dit ? il va se faire foutre. je voudrais pas donner un trop mauvais exemple à cette pauvre petite fille. » je prononce cette dernière phrase avec un ton mielleux, hypocrite, et tellement acéré. je finis le joint, à moi tout seul. je sais qu'il s'en serait refait un, de toute manière. moi, j'essaie de penser à maïa. j'essaie de me souvenir de la promesse que je lui ai faite. alors au lieu de lui en redemander un, j'enchaîne avec une clope, sans réfléchir.
• il me demande ce que je compte faire. si c'est tout ce qu'elle voulait me dire. non, évidemment, elle m'a dit d'autres trucs. elle m'a surtout dit qui c'était mon père, putain. « je refuse de lui pardonner quoi que ce soit. c'est trop tard. quant à l'autre, pareil. j'ai pas besoin d'eux. je crois que je suis mieux, maintenant qu'ils n'y sont plus, nan ? puis, elle voulait me dire qu'elle était désolée, qu'elle était clean. je la crois pas. je suis plutôt bien placé pour le savoir. on est jamais vraiment clean. tu sais ce qu'elle voulait me dire d'autre ? un truc que j'avais oublié. un truc dont j'avais pas besoin, dont je me serais volontiers passé. » je tire le plus possible sur ma clope. je vais me choper un cancer des poumons à force, mais tant pis. il me faut ça. il me faut ça pour m'occuper les mains. une fois que je l'ai finie, je l'écrase, par terre, et tant pis si c'est dégueu. « le nom de mon père. soit disant qu'il est important que j'aie une famille sur laquelle me reposer. j'voulais pas l'savoir. c'est pas comme si j'avais passé mon enfance à la supplier pour le savoir. j'avais pas besoin d'le savoir. j'préférais penser que j'en avais pas. puis, de toute manière, je suis l'erreur d'une nuit. tu m'vois, me pointer à la porte d'une maison, en mode 'bonjour, je suis votre fils caché, j'ai vingt-deux ans, et j'en ai jamais rien eu à foutre de vous, jusqu'à ce que ma mère foute son nez dans mes affaires, pour la première fois de sa vie.' ça craint. »
• je sais pas pourquoi je fais ça. je sais pas pourquoi je sors mon téléphone. pourquoi je le déverrouille, vais dans ma messagerie et appuie sur la conversation, entre guillemets, de mon frère. j'ai ignoré tous ses messages. ça fait des années que je ne prends même plus la peine de les lire. le dernier arrive, là, dans mes mains. il me dit que je suis un salopard de fils ingrat. que je pourrais faire des efforts. que je n'avais aucune idée d'à quel point ça avait été dur pour ma mère aussi. à quel point ça avait été éprouvant pour elle de faire l'effort de m'appeler. et à quel point mon silence lui avait été violent. il me dit que j'aurais pu au moins en avoir quelque chose à foutre de ma nièce. que j'aurais pu m'énerver. et que si je voulais plus d'eux, alors ils ne feraient plus ces efforts. les larmes de rage me montent aux yeux. je ne vois pas comment il peut oser me dire une chose pareille. je me lève, et je balance mon téléphone au loin, de toutes mes forces, en poussant un hurlement, qui est emporté par le train qui passe au même moment. je tremble de colère. je me remet contre le mur, je reprends une clope. enfin, c'est plus un prétexte pour taxer le briquet à aramis. j'allume la clope, la place entre mes doigts, puis je tourne la main, paume vers le ciel, le poignet calé sur mon genou. et j'allume le briquet, puis l'éteins, le rallume, et ça encore et encore, me rapprochant toujours de le peau. j'essaie d'être le plus discret possible. j'ai besoin de cette putain de douleur, pour calmer la colère et la douleur dans mon cerveau. il me faut ça.
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Aramis d'Albon
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statut civil : célibataire, pas trop le choix, t'as pas envie de refiler ta merde à un autre, même s'il y a quelqu'un...
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MessageSujet: Re: jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.    jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  EmptyMer 25 Mai - 19:41

il te répond, et toi tu l'écoutes. tu sais pas trop quoi dire. parce que tu sais qu'au fond, y'a rien à dire. il te dit ce qu'il veut te dire, sans attendre une réponse de ta part. parce qu'au pire, tes réponses ce serait que tu approuverais ce qu'il dirait. le mieux, c'est de pas répondre, tout simplement. il parle de sa mère, de son frère. il parle d'un air mauvais d'un air plein de reproches. envers lui même, ou envers eux ? t'en sais rien. tu dirais que c'est un mélange. il s'en veut. mais il leur en veut aussi. énormément. alors, pendant qu'il répond, pendant qu'il parle, pendant qu'il t'avoue tout, ou du moins, toute cette première partie, il finit le joint. toi tu vois le petit truc se consumer, et tu vois jude, qui inspire tout, qui contient tout, dans ses poumons déjà bien abîmés par tout ce que vous avez fumés ensembles et tout ce qu'il a fumé aussi, lui, seul, avant que vous vous rencontriez. tu bronches pas. tu sais qu'il en a besoin. puis tu sais aussi que dans tous les cas, tu en aurais encore fumé un, après celui-ci. alors tu sors l'herbe, le papier. tu répètes les mêmes mouvements que tout à l'heure, pour ce premier bédo. mais à la place de prendre un filtre de clope, tu prend un bout de feuille, que t'avais coupé, puis roulé. la taille d'un filtre. mais pas totalement un filtre. tu fais comme ça, quand t'es seul. pas question de gâcher un filtre de clope. ça coûte assez cher comme ça. alors tu prends ça, ça laisse passer plus de fumer, c'est pas grave, ça te fait plus de bien encore qu'avec un filtre normal. ça laisse passer plus de merdes, aussi, mais au point où t'en es... alors tu te l'allumes après avoir récupéré ton briquet, que t'avais emprunté jude, pour s'allumer une clope. jude, il continue. il te parle encore. toi tu tires sur ton joint. tu fermes les yeux. tu l'écoutes d'une oreille. mais tu restes attentif. parce que si t'as un truc à dire, après, tu le diras. mais t'as toujours rien à dire. il te dis qu'il leur pardonnera pas. il te dit qu'elle aurait arrêté la drogue. mais il y croit pas. et toi non plus. il est aussi bien placé que toi, pour le présumer. alors tu rigoles un peu. pas trop. c'est mal, mais ton cerveau répond plus trop, déjà. t'es pas au meilleur de ta forme, alors il t'en faut peu. ton organisme se protège plus aussi vite qu'avant, c'est normal. t'entends jude bouger. tu rouvres les yeux. il vient de se gâcher une clope. c'est la deuxième de niquée, aujourd'hui. c'est bien jude. toi tu ferais jamais ça. c'est trop précieux. et financièrement, tu peux pas te le permettre. parce qu'autant ça te nique le cerveau, les poumons, le corps, autant ça te nique ton compte en banque, aussi. de toutes manières t'es déjà en enfer. et là, il te parle de son père. toi qui était reparti dans la contemplation du néant, de l'obscurité, de tout ce qui arrive, quand tu fermes les yeux, tu les rouvres pour fixer jude. t'as mal au crâne, mais tu l'écoutes encore. son daron ? genre, vraiment ? t'es sur le cul. tu savais que sa mère lui en avait jamais parlé, alors pourquoi maintenant ? pourquoi remuer le couteau dans la plaie ? t'es mal pour jude, tu le comprends, tu souffres avec lui. parce que c'est ça, d'être comme son frère. « au pire t'fais genre t'es muet. » et tu rigoles. t'avais pas envie de rigoler, y'avais rien de drôle, tu sais même pas pourquoi t'a lancé ça, c'est de la merde, et tu t'en rend compte. mais t'es con, alors ça devrait pas trop étonner jude. sauf que tu sais pas trop s'il a écouté, parce qu'il est sur son téléphone, à lire des messages. t'essayes de lire au dessus de son épaule, mais les lettres et les chiffres se mélangent, et ça rend pas quelque chose de logique. alors t'abandonne, et tu continues ton bedo. mais t'abandonnes pas longtemps, parce que tu le vois se lever, se précipiter vers la voie, à quelques pas de là où vous êtes assis, et en même temps que le bourdonnement du train qui arrive, tu l'entends pousser un hurlement. la rage. un grand geste. et un truc qui atterrit sur les rails avant d'être sûrement écrasé par la locomotive. tu réagis pas desuite. t'es long à la détente, quand t'as pris un truc. comme tout le monde, sûrement. puis tu te rends compte qu'il a plus son téléphone, quand il revient s'asseoir. et tu comprends. l'enfoiré. comment vous allez faire, vous, maintenant ? il reprend une clope. il va faire quoi, maintenant ? encore la gâcher ? tu le regarde faire, à moitié absent, encore. tu souffles quelques mots.  « enfoiré. » concernant son téléphone, tu sais pas s'il t'entend, encore une fois, t'as l'impression que ces mots raisonnent dans ta tête, et pas dans ta bouche. il prend ton briquet, tu réagis toujours pas. tu devrais, pourtant. tu sais qu'il se brûle aussi. tu sais qu'il va être sur le point de se faire mal. mais le temps que ça monte jusqu'à ton cerveau en veille... c'est quand tu le vois rapprocher le briquet au plus prêt de sa peau que tu réagis et d'un coup sur la main, contre le briquet, contre ses doigts, un coup qui claque, un coup qui te fait mal, autant qu'il peut lui faire mal, tu envois valser le briquet sur la voie. merde. un briquet en moins.  « t'es t-taré ? tu penses ...à ...maïa ? » t'essayes de dire. mais t'es pas convaincant. tu bégayes autant que les mots ont du mal à sortir de ta bouche.  « déjà que t-tu peux plus lui env-voyer de mes...sages. » raté.  « pis t'as pas foutu ta p...chette ch'moi pour r.... » t'arrives même plus à finir tes phrases, tes mots. tu les coupes, tu les saccade.  « on s'en... tape de ton p-père, de ton frè-re, de ta mè... » le stress parle autant que le joint. « pi' j'gâché ..n briquet. cause'toi. »
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Jude Héméra
Jude Héméra
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jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  941c

âge : 22 ans, dont pas mal de conneries.
statut civil : en couple ? on peut dire ça, oui.
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MessageSujet: Re: jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.    jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  EmptyDim 29 Mai - 19:20


• il m'insulte, mais j'ai rien à lui répondre. c'est vrai. j'aurais pas dû faire ça. mais il me connaît maintenant. je réfléchis pas. chez moi, c'est pas la raison qui dicte tout le bordel, c'est les sentiments et les émotions. je suis programmé comme ça. je suis programmé pour faire et dire de la merde et pour me planter en permanence. pour faire du mal aux autres. pour blesser tout le monde. ils feraient mieux de me laisser. de tous me laisser. de m'abandonner, de me foutre dans un coin. ou mieux. de me faire interner. je suis pas normal, j'ai pas des réactions normales, je suis dangereux. Mais aucun d'eux ne le comprend. parce que y a pas une seule personne sur cette foutue planète qui me connaisse et qui soit capable d'être objectif avec moi. je suis pas normal. je suis mauvais. j'ai été conçu pour briser, pour empêcher quiconque d'être pleinement heureux. aramis souffre avec moi, mais il ne devrait pas. je ne comprends pas comment il peut s'attacher à un déchet comme moi. je ne comprends pas comment il peut considérer comme frère un cliché ambulant, une loque, un incapable qui ne sait que s'apitoyer sur lui-même. ça m'échappe complètement. je suis colérique, violent, plein de haine et de rancune. je suis pourri jusqu'à la moelle, mon cœur est malade de tant de douleur psychologique, autant infligée par les autres que par moi-même. je suis inutile. je suis juste bon à vivre à leurs crochets. j'ai entraîné ce gamin dans ma chute. je suis même pas capable de le protéger, d'être responsable, de faire ce que maël a fait pour moi -vainement- pendant des années. lui, il pourrait être heureux. si il s'en donne les moyens, il pourrait faire, non pas des grandes choses, mais des choses bien. il serait beaucoup plus heureux s'il ne me connaissait pas. mais je suis égoïste, et même si je suis conscient de cela, je suis incapable de le rejeter, de l'abandonner.
• je fais roussir les quelques poils presque invisible de ma main. ma main qui tremble, à la fois d'impatience mais aussi d'appréhension. je la connais cette douleur. elle est différente de celle d'une coupure. plus lente. plus sinueuse encore. je veux me blesser. je veux souffrir comme je fais souffrir les autres. je le mérite. je mérite bien pire encore. je me dégoûte. je ne suis qu'un ramassis des pires défauts, des pires immondices de la terre. je veux m'écorcher, je veux m'abîmer, jusqu'au point de non-retour. mes dents sont serrées, à m'en péter les mâchoires, parce que j'essaie de me contrôler. parce que j'essaie de me canaliser. et j'essaie de penser à maïa, à son joli sourire, aux promesses que je lui ai faites. mais ce n'est pas suffisant. j'ai une nièce qui ne sait rien de moi. une nièce que j'aurais du bercer, embêter, qui aurait dû marcher, les pieds en équilibre sur les miens, pendant que ses parents sont occupés. une nièce qui devrait comprendre le sens de son deuxième prénom. et puis, je suis un fils ingrat, incapable de passer outre sa colère qui le consume. ma mère, ma mère qui ne s'est jamais occupée de moi, a essayé de faire quelque chose de bien. de rattraper les erreurs de toute une vie. et tout ce que j'ai fait, moi, c'est lui demander de se taire et lui raccrocher sans rien lui répondre. tout ce que j'ai trouvé à faire, c'est lui en vouloir. lui en vouloir de quoi au juste ? que je lui ressemble ? je ne suis bon qu'à ça de toute manière. accuser les autres, là où je suis le seul coupable. enfin. la flamme caresse enfin ma peau, et je commence à me sentir mieux. mais aramis balance le briquet au loin. il me hurle dessus et je rentre la tête entre les épaules, les sourcils froncés. je ne comprends pas grand chose de ce qu'il me dit. il me parle de maïa. et il y a cette vague de culpabilité, qui m'enserre. et qui me donne encore plus envie de me faire du mal. parce que maïa va la voir ma brûlure. et elle va s'énerver. et elle va être triste, et blessée. et je ne veux pas. il me parle de ma pochette. de cette pochette que j'ai laissé chez lui pour essayer d'arrêter de recourir à la mutilation dès que ça ne va pas. les larmes recommencent à couler sur mes joues et je ne peux rien faire contre. il me dit qu'on s'en tape de ma famille. il comprend pas que ce n'est pas pour ça. je regarde le bout incandescent de ma cigarette et je me dis que je pourrais l'écraser sur mon bras. mais on a plus de briquet. je ne pourrais pas la rallumer. et il me faut de la nicotine, à défaut de joint. alors je tire sur la cigarette, puis je regarde aramis d'un air dur, reportant ma colère contre moi-même sur lui. « t'es bien mieux sans briquet, je crois. putain, mais tu risques de crever, tu risques de me laisser, et toi, tout ce que tu trouves à faire, c'est te niquer la santé un peu plus ! surtout que je sais que si j'étais pas là, si j'avais pas été là, t'aurais pas fait ça. tu serais pas plongé dans ma merde h24. alors t'es bien mieux sans briquet. tu vivras un peu plus longtemps, et un peu moins détruit. »
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Aramis d'Albon
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messages : 273 pseudo : apy. avatar + © : sean grace.
âge : 20 piges, c'est un bon âge pour crever.
statut civil : célibataire, pas trop le choix, t'as pas envie de refiler ta merde à un autre, même s'il y a quelqu'un...
adresse : une chambre à l'hôpital, tu sais pas encore pour combien de temps. mais sinon, saint charles, maison 002, dans l'auberge.
job/études : survivre. et caissier, à l'accueil du zoo.
jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  _
MessageSujet: Re: jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.    jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  EmptyMar 31 Mai - 23:48

il te répond pas de suite, jude. tu sais même pas s'il t'écoute, le roux. t'es là, tu parles, tu bégayes, t'arrives pas à parler, tes pensées tournent dans ton esprit, elles se tordent, elle se coupent, elle reviennent, elle repartent. un peu plus et tu vois des lapins bleus avec des poids roses à la place de jude. mais le joint ça te fait pas autant d'effet, normalement. ton état, ta fatigue et le joint, c'est ce qui fait ta réaction. et puis, quand tu penses que jude a une famille, toi, ça te fait te rappeler de la tienne. merde, ta famille. ta famille que t'as lâché, enfin, tes parents. parce que ta sœur, tu l'a conduite à la mort. parce que t'es un enfoiré qui fait pas gaffe. t'es un enfoiré faible, qui résiste pas. t'es un enfoiré faible qu'est carrément idiot et qu'empêche pas sa soeur, sa meilleure amie, son tout, de se barrer. et qui l'empêche pas de se fracasser le crâne contre les escaliers de leur putain de baraque de friqués à la con. tu peux pas t'empêcher de penser à ce que serait ta vie, si elle était encore là. est-ce que tu serais venu à biarritz ? non, sûrement pas. t'aurais jamais rencontré jude, mais t'aurais jamais eu le sida non plus. t'aurais jamais rencontré lys, et t'en serais jamais tombé amoureux. et peut-être même que t'aurais une famille, toi aussi. peut-être que ta soeur aurait eu un gosse, jeune. elle était bien partie pour ça, de toutes manières. jusqu'à ce que son copain t'embrasse. tu secoues la tête. tu veux chasser ces pensées de ton esprit. mais c'est dur. t'avais réussi à les noyer, ça t'avais fait du bien, mais le chemin, il est encore loin avant que t'oublies tout. tu pourras jamais tout oublier. et c'est pas en remplissant ton verre ou en fumant tout ce que tu trouves que tu vas être soulagé. mais ça, tu le comprends toujours pas. c'est quand jude fait un geste, qu'il porte sa clope à sa bouche, qu'il tire un coup dessus avant de te toiser, très durement, plus durement qu'il ne l'avait jamais vraiment fait, que tu réagis. dans ses yeux, tu voyais qu'il y avait quelque chose d'autre. la colère, et t'avais l'impression qu'il était en colère contre toi. « t'es bien mieux sans briquet, je crois. putain, mais tu risques de crever, tu risques de me laisser, et toi, tout ce que tu trouves à faire, c'est te niquer la santé un peu plus ! surtout que je sais que si j'étais pas là, si j'avais pas été là, t'aurais pas fait ça. tu serais pas plongé dans ma merde h24. alors t'es bien mieux sans briquet. tu vivras un peu plus longtemps, et un peu moins détruit. » tu réagis pas. ton regard se perd sur la voie ferrée. le souffle du vent, autours de toi, tu l'entends plus. les oiseaux non plus. les bruits parasites, même les plus petits, comme ton joint et la clope de jude qui se consument, vos chaussures qui glissent et rappent contre le gravier, les petits cailloux qui tombent et retombent, roulant sur le sol, tes dents qui grincent, le souffle de jude, le tiens. tout ça, tu l'entends plus. c'est comme si tout à coup, t'étais devenu sourd. sourd et muet, parce que t'ouvrais pas la bouche non plus. jude, il te mettais face à la réalité. une réalité dont t'avais conscience, mais une réalité à laquelle t'avais jamais dû faire face, réellement. parce que personne t'en avait parlé à voix haute. personne. "vivre", "détruit" et "santé" raisonnaient clairement dans ta tête. sous plusieurs tons, sous plusieurs voix. tous différents. celle de jude. celle de lys. celle de tes parents, même. et puis... y'avais celle d'adélie. la voix qu'elle avait à 15 ans, la voix qu'elle avait quand elle est morte. la voix que t'as toujours dans un coin de ta tête, et qui te ferais perdre tes moyens, si tu la réentendais. t'avales ta salive. t'as envie de rire. parce que c'est nerveux. mais un rire jaune. un rire noir. un rire, tout sauf joyeux. sauf que ça veut pas sortir. ça reste coincé dans ta gorge. ça t'empêche de respirer. ça te bloque le cœur. « que j'ai un briquet ou pas, dans tous les cas j'vais mourir. j'vais mourir putain, c'est bon, c'est finit. alors le briquet, ça m'aide à m'allumer mes putains de bédos. mes merdes. et ces merdes là, elle m'aident à sortir de ma merde intérieur. elle m'aident à oublier que je nique ma santé, parce que ma putain de santé, elle est déjà niquée à cause de cette saloperie de sida. » t'arrives à alligner plusieurs phrases, avec un débit qui ne t'es pas habituel, mais t'avais besoin de lâcher ça, de le dire à jude, de le dire à ton frère. « j'suis comme toi, jude. je fais ça pour me soulager. sauf que moi, merde, moi, à la fin, j'vais crever. pas toi. toi t'as toute ta vie. toi t'as des gens qui t'aiment et qui veulent avoir quelque chose avec toi. qui peuvent avoir quelque chose avec toi.» tu fermes les yeux, encore une fois, t'as beaucoup trop parlé, par rapport à ce à quoi t'as l'habitude. tu sers les dents, tu rouvres toujours pas les yeux, et tu souffles. « c'est la fin jude. j'suis dans ma seconde phase. il me reste trois ans, pour ce qui est du maximum... »
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Jude Héméra
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MessageSujet: Re: jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.    jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  EmptyMer 1 Juin - 17:57

• je l'entends me répondre avec cette agressivité qui me brise le cœur. mais il faut que j'évacue ma propre rage moi aussi. toute cette putain de colère que j'ai contre moi-même. parce que je sais pas comment on s'occupe d'une famille. parce que je suis le pire pote qu'on puisse avoir, le pire frère, le pire fils, le pire petit ami. parce que je ne mérite pas ce qu'aramis dit sur moi, en me disant que je peux avoir quelque chose. lui aussi il peut avoir quelque chose. mais moi j'en veux pas, parce que je sais que ça va se casser la gueule au bout d'un moment. et je vais me casser la gueule aussi. et au sens propre. parce que ça aura été de ma faute. parce que moi aussi, j'ai chopé à la naissance une maladie incurable, mais pas mortelle. enfin si. mais pas directement. alors l'entendre parler de sa mort comme ça, alors qu'il a des milliards de lueur d'espoir qui n'arrêtent pas de s'allumer de partout, assez pour illuminer le monde entier pendent vingt-huit jours non-stop, ça me crève. « ferme ta gueule putain. juste... ta gueule. tu vas pas crever, parce que les toubibs, ils vont trouver une solution, bordel. ils ont fait je sais pas combien d'années à glander et à chauffer les bancs et à critiquer les patients quand ils étaient en internat. il est grand temps qu'ils fassent quelque chose pour les autres, non ? et les merdes, dans ta tête, t'as pas besoin de tes putains de bédos pour les faire partir. tu vois, t'as une langue et des cordes vocales, alors sers-t'en, plutôt que d'essayer de les détruire à coup de cancer. moi je suis là. moi je suis ton frère. je sers à rien, alors faut au moins que j'arrive à ça. au moins que j'arrive à te consoler, bordel. et moi je fais pas ça pour me soulager. pas la drogue en tout cas. je fais ça pour me tuer. ça a rien à voir. et si tu oses me dire que t'espères que la mort te fauche je crois que je te fous une droite. t'as tout. tout. et il est hors de question que tu laisses une connerie de sida de merde tout détruire ! tu sais quoi ? tu vas aller acheter ces médocs de mes deux et tu vas les prendre, quitte à ce que je doive te gaver comme une oie avec. toi y a un truc qu'on peut faire pour toi. ça ralentira la progression, tu vivras putain de longtemps. plus vieux que moi -t'es né deux ans après moi, c'est l'ordre logique. et excuse-moi, mais toi aussi t'as des gens qui t'aiment bordel. t'as lys, même si tu veux pas être en couple avec lui, tu vas quand même pas nier que ton amour pour lui est réciproque ! et... et moi, ok, je suis certainement pas le frère que t'aurais voulu avoir, et je suis très loin d'être le meilleur, mais je fais de mon mieux ! moi je t'aime et je serais toujours là pour toi, bordel ! alors me dis pas que t'as personne. me le dis pas... » j'ai toujours été beaucoup trop émotif. j'ai toujours laissé un peu trop cours à mes émotions. mais ça fait partie de moi. je me laisse noyer par elles.
• je pleure. et je serre aramis de toutes mes forces contre moi. et mentalement, je lui répète, je le supplie de m'excuser. parce que je ne suis jamais là quand il faut, parce que je suis incapable de veiller sur lui comme je le devrais. parce que je le laisse se détruire, alors que, connaissant un rayon là-dedans, je devrais lui montrer le bon chemin. je devrais lui apprendre à s'aimer. mais tout ce que je sais faire, c'est détruire les gens. les briser un peu plus. leur faire du mal, encore et encore, et les faire se sentir coupable de choses dans lesquelles ils n'ont absolument rien à voir. tout ce dont je suis capable c'est de me plaindre, alors qu'il y a bien pire. il me dit que c'est le deuxième stade. et je devrais me montrer fort pour lui. je devrais le rassurer. mais je peux pas, c'est trop. alors, au moins, quand je serre son corps -si maigre, comment ai-je fait pour ne pas m'en rendre compte ?- il ne me voit pas pleurer comme une mauviette. il ne voit pas à quel point je suis faible et pathétique. c'est pas lui qui devrait être fprt. c'est pas lui qui devrait me sauver. je mérite pas son aide. je mérite pas qu'il me considère comme son frère. je mériterai qu'il me frappe, qu'il m'insulte et qu'il me roue de coups pour lui faire tant de mal en permanence. pour être incapable de veiller sur lui et de lui remonter le moral quand il ne va pas bien. pour ne lui montrer que le pire de l'être humain, parce que j'accumule quand même les vices. « c'est pas la fin, mimis. c'est pas la fin. t'es immortel. tu peux pas mourir, c'est pas vrai, c'est pas possible. on va trouver un truc. et puis trois ans, c'est long. trois ans, c'est beaucoup. mais si tu continues tout ça, si tu continues à me suivre là dedans, trois ans, ça va en devenir deux, puis un, puis plus rien. et c sera même pas à cause du sida, pas directement. t'as pas besoin de tout ça. t'es canon, t'as quelqu'un qui t'aime, t'as absolument aucune raison de te détester ok ? t'es le meilleur petit frère que j'aurais pu avoir, le meilleur jumeau, le meilleur bro'. j'aurais jamais voulu de personne d'autre. et personne prendra jamais ta place. t'es le seul à tout savoir de moi, dans les moindres détails. t'es pas... t'es pas rien, tu vois ? t'es important. t'es plus important que maïa, plus important que maël, plus important que ma mère, plus important que ma meilleure amie que je connais depuis que j'ai quatre ans. t'es ma famille tu comprends ? et puis, si t'as bien que trois ans à vivre, cinq ans d'une amitié comme la nôtre ça s'oublie pas en un clin d'oeil. t'es arrivé à un moment où j'étais seul, où j'avais plus rien, plus personne. où j'étais juste une loque. et t'as été là. et t'as pris une énorme place dans mon cœur. et même si tu crèves. je veux que tu meures en étant heureux. en ne regrettant pas de ne pas t'être mis en couple avec lys, en ne regrettant pas de pas avoir cherché à te donner plus de chance. je veux pas... »
• je veux pas que tu meures non plus. mais ça je peux décemment pas te le dire. je veux pas te perdre, je veux pas regarder la voie ferrée et tomber à genoux, en larmes. je veux pas regarder mes mains et me dire que c'est de ma faute, que je t'ai tué. je veux pas me lever le matin et me rendre compte que je peux pas passer un moment avec toi, pour la simple et bonne raison que t'es plus là. je veux pas que tu me laisses toi aussi. je veux pas que tu m'abandonnes, que tu me laisses tout seul entre quatre murs. je vais devenir dingue si tu ars tu le sais ? la douleur ça va me rendre malade. je peux pas. je peux pas. maël j'ai pu le supporter. parce que j'ai trouvé de quoi le détester. mais toi ? toi, je peux pas te haïr, parce que t'es un ange. t'es innocent malgré tout. t'arrives à rester un gamin. t'arrives à rester toi. je peux pas t'en vouloir, parce que t'as rien fait. c'est pas de ta faute, rien n'est de ta faute. t'as toujours cherché à me soutenir. et moi j'ai juste été là à te faire plonger un peu plus bas, toujours plus bas. je mérite pas que tu me serres dans tes bras. pardonne-moi, je t'en supplie. pardonne-moi de tout ce que je te fais. pardonne-moi de te faire de la peine. parfois je me dis que tu serais plus heureux si je te laissais. mais je peux pas. j'en suis incapable. je suis accroché à toi comme je l'étais à maël quand j'étais gosse. je partage tout avec toi, et je veux ça avec personne d'autre. c'est spécial notre amitié et je sais que je ne la retrouverai plus jamais, avec personne. je sais que c'est impossible. je sais que y a que toi, qui pourra me faire me sentir si compris... je le serre un peu plus contre moi et je passe ma main dans ses cheveux. je t'aime fort petit frère. je t'aimerais toujours. quoique tu décides, quoique tu fasses, même si tu meurs. je t'aimerais toujours. tu seras toujours avec moi, là, quelque part. dans mon cœur, et dans ma tête. y aura toujours ta voix qui résonnera, pour me dire de poser la lame. je ferme les yeux et je tente de calmer mes sanglots. mais je peux pas. « promets moi... promets moi d'aller à l'hosto... ok ? promets moi d'essayer de trouver un moyen... promets moi de vivre. même si tu veux que je me tire pour ça. promets moi d'essayer de pas juste survivre. essayer d'être un peu heureux. essayer de profiter de la bonne façon de tes trois années, si c'est tout ce à quoi tu as droit. histoire d'accepter la mort si elle vient si tôt. »
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Aramis d'Albon
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MessageSujet: Re: jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.    jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  EmptyDim 5 Juin - 1:34

il te demande de la fermer. tu sais pas pourquoi. enfin si, mais tu veux pas chercher vraiment. mais tu l'écoutes. enfin, tu l'écoutes, sans vraiment lui obéir. tu parles jamais beaucoup, alors c'est sûr que t'aurais pas continué. t'avais dit c'que t'avais à dire, point. mais jude, il avait beaucoup de choses à dire, lui. et il disait tout. tout ce qu'il avait sur le cœur. et tu sentais bien que ça venait de ses tripes. tellement que t'en lâcha ton bédo, tellement que c'est comme si t'avais repris toute ta lucidité, tellement ce qu'il te disait, c'était prenant. puis, tant il continuait, tant tu sentais la chaleur de monter au visage. tant il continuait, tant tes yeux te piquaient. il te dit que tu dois te soigner, que ça peut plus aller. mais ça tu le sais. tu veux juste pas l'entendre. parce que t'es un putain d'idiot borné. puis il dit pourquoi il fait ça. mais tu comprends pas. jude, il a aucune raison de vouloir mourir. toi non plus, t'en a pas, dans le fond. d'ailleurs, tu veux pas vraiment mourir. ça te fait flipper. mais tu sais que tu dois t'y résoudre, alors tu fais rien pour retarder tout ça. nan, jude, il devrait pas. regardes : jude, il a une famille, maintenant. il a qu'à aller les voir, il a qu'à renouer. même si y'a quelques minutes tu lui a dit qu'on s'en tapais, de ces salops. il te parle de beaucoup de choses, dont lys. quand t'entends son prénom, ton cœur rate un battement. bien sûr que jude à raison. jude, il a toujours raison. jude, c'est ton grand frère. c'est pas vraiment un exemple à suivre, mais, des fois, il sait de quoi il parle. et là, il sait de quoi il parle. il sait que t'aimes lys, et il sait que tu veux pas finir avec lui. mais il sait aussi que c'est pour pas le faire souffrir. ce qu'il sait pas, par contre, c'est que t'as pas envie de faire souffrir jude non plus. t'as pas envie qu'il reste là, à ton chevet, quand tu seras mal. t'auras envie d'être seul, de mourir sans personne. et en même temps, t'as envie de mourir entouré. t'as pas envie qu'ils t'abandonnent, tous. t'es égoïste, et tu penses à eux à la fois. t'as aucune idée de ce qu'il se passe réellement dans ta tête, depuis que t'es séropositif. t'es, c'est tout. c'que tu retiens, c'est qu'il veut que tu te soigne. mais toi tu veux pas. déjà, t'as pas le fric. enfin, t'en a, mais pour tous les médicaments, tous les traitements... non. t'en a, pour un tour à l’hôpital. hôpital, lieu que tu détestes. puis quand il a finit, jude, il craque. et il laisse échapper des larmes. des grosses larmes. des larmes sincères, des larmes que t'avais jamais réellement vu, sur les joues pâles de jude. il te sert, et toi, tu sais pas quoi faire. tu veux pas, cette étreinte, ces larmes, ces réactions... c'est trop pour toi. c'est pour ça que tu voulais rien dire à jude. c'est pour ça que tu veux pas être entouré, quand tu vas clamser. c'est pour pas faire le mal que tu fais, maintenant, tout de suite. et le multiplier, par deux, par trois, quatre, cinq, peut-être. tout dépens de qui sera là, ou qui ne le sera pas. tu peux pas le prévoir, parce que même avec toi-même, t'es imprévisible. puis il te dit quelque chose. pleins de chose, encore. mais quelque chose qui te touche. qui sert, qui compresse, qui bloque ton coeur. il décrit l'importance que t'as pour lui, il décrit l'amour qu'il a pour toi, un amour fraternel, un amour surprenant, parce que vous avez aucun lien de parenté, lui et toi. vous êtes vous, vous vous êtes trouvés, par hasard, et vous êtes restés là, l'un pour l'autre, alors qu'après cette nuit, vous auriez pu vous ignorer. il est pas rien pour toi non plus. et c'est comme ça qu'il réussit à te faire lâcher une larme. être heureux, c'est pas dans tes gênes. tu pourras plus l'être, plus autant qu'avant, en tout cas. c'est impossible, quand tu sais que tu vas finir à la morgue dans pas longtemps. mais peut-être que tu essayeras. peut-être, t'es pas sûr, toujours pas. tu sais que pour être heureux, tu devrais retourner voir tes parents. renouer avec eux. leur annoncer. et eux aussi, leur briser une partie de leur vie. parce qu'ils ont déjà perdus leur fille, à cause de toi. et qu'ils vont perdre leur fils, parce que t'as fais une connerie, et que tu t'en voudra toute ta vie. il a fallut d'un soir. puis, jude, il termine. et il reste, longtemps encore, à te serrer dans ses bras. toi t'inspires longuement. ton joint, il se consume lentement sur le sol goudronneux de ce quai, quasiment vide. et tu finis, lentement, par placer une main, puis l'autre, dans le dos de jude. pour le serrer, toi aussi. t'as envie de répondre, mais ta gorge, elle est bloquée. comme si t'avais plus de cordes vocales. comme si on t'étranglait. mais tu peux toujours respirer, tu peux juste pas parler. alors t'attends. t'attends de te calmer. t'attends de reprendre tes esprits. t'attends que jude s'éloigne un peu, qu'il te relâche, qu'il te laisse le regarder. vous faites un drôle de duo, vous deux. deux amis. l'un hétéro, l'autre homo, qu'ont couchés ensembles, y'a des mois. l'un bien casé, l'autre qui hésite encore. l'un borderline, l'autre qu'à le sida. l'un qui se consume en se faisant mal, l'autre qui se consume en consommant. deux frères. liés, jusqu'à la mort, tu le sais. et il le sait aussi. « promets moi... promets moi d'aller à l'hosto... ok ? promets moi d'essayer de trouver un moyen... promets moi de vivre. même si tu veux que je me tire pour ça. promets moi d'essayer de pas juste survivre. essayer d'être un peu heureux. essayer de profiter de la bonne façon de tes trois années, si c'est tout ce à quoi tu as droit. histoire d'accepter la mort si elle vient si tôt. » il finit par continuer. il continue à sangloter, dans ton dos. et toi, tu le serres. pour une fois que c'est toi. tu montres que t'es là. tu sais pas si tu vas promettre. toi et les promesses, ça fait pas un bon combo. surtout pas sur ce genre de promesses là. la mort, ça prévient pas. tu peux te soigner, si ça se trouve, tu seras partis dans deux mois. tu peux pas promettre d'être heureux. pour être heureux, t'aurais besoin de ta sœur, mais elle est partie, y'a cinq ans, pour de bon. alors, tu peux essayer. mais tu peux pas être sûr. et tu peux pas promettre. « écoutes, judes. j'suis là. arrêtes de chialer. j'suis là, j'vais pas me barrer... » t'hésites à ajouter "je crois pas", mais cc'est pas le bon moment, pour penser à fuir. alors t'essayes de montrer que tu fuiras pas, mais c'est dur. c'est pas dans ta nature. parce que t'es censé être lâche. et pour une fois, t'essayes de faire face à quelque chose. à jude. « j'peux rien te promettre, tu sais bien... j'peux rien décider, sur ma vie... c'est elle qui qui choisira comment ça va se finir. comment ça va évoluer. » tu recules ton torse, tu gardes tes mains sur les épaules de jude, tu le regarde dans les yeux, mais après quelques secondes, tu détournes le regard, et tu fixes le sol. « j'vais aller à l'hosto. j'vais essayer. j'vais arrêter de fumer. j'vais essayer. je vais... je vais... » tu vas fuir. ta nature prend le dessus. tu vas fuir, avant d'aller à l'hosto. ou après. quand tu pourras plus. tu donneras plus de signes de vie. tu partiras comme un voleur, comme tu t'es déjà barré de paris. tu leur fera du mal, mais ils t'oublieront. « et t'es mon frère jude. toi je t'ai choisi. alors tu peux être que le meilleur, pour moi. » tu devais ajouter ça. tu pouvais pas ne pas lui dire. et tu lui tape légèrement dans le dos. puis ton regard bleu se pose sur le bédo, toujours par terre. tu le prends. tu regardes jude. puis le sol. puis tu l'écrase. tu l'éteins. et tu le jettes, sur la voie. tu sais que tu tiendras pas. mais au moins... au moins pour aujourd'hui.
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Jude Héméra
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jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  941c

âge : 22 ans, dont pas mal de conneries.
statut civil : en couple ? on peut dire ça, oui.
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MessageSujet: Re: jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.    jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  EmptyVen 17 Juin - 20:11

• je sais qu'il n'est pas capable de comprendre pourquoi je fais ça, et surtout pourquoi je veux mourir. je sais qu'il ne voit pas la bête. qu'il ne voit pas à quel point je suis dégoûtant. à quel point tout ça es ma faute. il ne sait pas ce que c'est de se lever, en se sentant lourd, avec le cœur au bord des lèvres. j'ai beau me forcer à vomir pour faire passer cette sale impression de nausée, je l'ai toujours. ce n'est pas le monde extérieur qui me donne envie de gerber, mais moi. moi, ce cliché ambulant d'adolescent soit-disant souffrant. moi, ce monstre qui fait tant de mal aux autres. et ces pulsions folles, ces pulsions qui finiront par avoir raison de moi. je ne comprends pas, parfois, pourquoi alexia ne signe pas ce foutu papier pour me faire interner. c'est tout ce que je mérite. et encore, non. on cherchera à m'aider, et ce n'est pas ce que je veux. je veux qu'on me regarde d'un air mauvais. je veux qu'on comprenne ce que j'ai fait. je veux qu'on me batte, parce que c'est tout ce que je mérite. c'est la seule chose que je vaux. je ne veux pas qu'on me dise que ça va passer. je veux qu'on me dise exactement tout ce que je pense de moi. que je suis fou. que je ne suis qu'un malade qui est incapable de construire quoi que ce soit de bon. quelqu'un qui finira toujours par faire de la peine aux autres ? un égoïste incapable de penser au bonheur de ses proches avant le sien. un salopard qui sait pas faire autre chose que s'apitoyer et tout ramener à lui. toujours. tut le temps. un type qui panique pour un rien, qui est bloqué entre le passé et le présent, et qui est loin de savoir se projeter. pourquoi ? parce que c'est plus facile comme ça. parce que tout ce qu'il veut c'est qu'on le regarde doucement, avec pitié, alors qu'il ne le mérite pas. tout ce qu'il veut c'est quelqu'un sur qui s'appuyer, pour s'en sortir, quitte à l'écraser au passage. parce que ce bâtard, c'est un monstre de cruauté. mais ça, il sait pas ce que c'est, aramis. il est incapable de s'imaginer ça. il pense peut-être que cette haine est superficielle, qu'elle est pour des conneries. je déteste chaque parcelle de mon être. je suis indigne de tout ce que j'ai, à part mes marques. même pas. je ne devrais même pas avoir droit de trouver du soulagement.
• il me rend pas mon étreinte, certainement parce que j'ai trop parlé, certainement parce qu'il est choqué de tout ce que je lui ai dit. bravo, jude. splendide. je lui demande de me promettre tout ça. parce que j'ai besoin de me dire que j'ai pas tout merdé, que y a encoe une chance pour que je rattrape toutes ,les conneries que je l'ai indirectement poussé à faire. alors, je le lâche. je pleure toujours, parce que je pleurerai toujours, même si c'est intérieur. parce que c'est la seule chose que je sais faire. pleurer et m'en vouloir. il me demande d'arrêter, et je m'essuie les yeux. même si c'est inutile -comme moi- puisque je pleure encore. il me dit qu'il va pas se barrer. j'espère vbien. parce que s'il m'abandonne lui aussi, s'il décide de partir comme un voleur, comme maël, je ne sais pas ce qu'il m'arrivera, mais ce sera certainement pas beau à voir. et tant pis pour maïa. je serais égoïste, une dernière fois. une de plus, une de moins, je ne suis plus à ça près. mais je ne peux pas survivre à deux abandons de la part d'un frère. part de la part d'aramis. les sentiments de trahison ne m'ont jamais réussi. il me dit, il me répète qu'il va essayer. il promet rien, je le sais, parce qu'il ne sait pas lui-même s'il va tenir toutes ces promesses. il évite mon regard, et ça, je sais ce que ça veut dire. c'est qu'il croit pas à la possibilité qu'il y parvienne. et s'il y croit pas, il n'y arrivera pas. il est pas persévérant, je le connais mon meilleur pote. je le connais mieux qu'il ne me connaît d'ailleurs. et puis, il me dit ça. il me dit que je suis le meilleur frère qu'il aurait pu avoir, parce qu'il m'a choisi. je suis pas d'accord. je suis tellement pas de cet avis qu'il doit le voir. mais je ne dis rien. il a pas besoin de ça. il a besoin que je sois là pour lui. il veut pas d'un sale bâtard égoïste. il veut quelqu'un sur qui s'appuyer, il veut une béquille pour continuer à avancer. il écrase son bédo, et le balance sur les rails, avec mon tel et son briquet. j'ai toujours envie de m'ouvrir les bras, d'ailleurs. mais je ne le ferais qu'une fois rentré. sauf si maïa est rentrée, dans ce cas-là, on verra. on verra quand elle sera endormie. j'ai plus ma pochette, mais j'ai pas besoin de ça. j'ai toujours mes ongles. ils sont rongés, mais la surface irrégulière les rend plus acérés. j'essuie encore mes yeux et je m'adosse de nouveau contre le mur. « on est quand même sacrément mal foutus, toi comme moi. t'as le sida, j'suis borderline, on dirait un début de bouquin pour ado débile. genre comme l'histoire des deux cancéreux qui tombent amoureux là. enfin bref. rajoute à ta liste de choses à faire de rouler un patin à lys, une bonne fois pour toutes. » ma voix, elle est encore un peu cheloue à cause des larmes de tout à l'heure, et j'ai la tête qui tourne. mais ça va mieux. il est là. il partira pas. il va essayer.
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Aramis d'Albon
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âge : 20 piges, c'est un bon âge pour crever.
statut civil : célibataire, pas trop le choix, t'as pas envie de refiler ta merde à un autre, même s'il y a quelqu'un...
adresse : une chambre à l'hôpital, tu sais pas encore pour combien de temps. mais sinon, saint charles, maison 002, dans l'auberge.
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MessageSujet: Re: jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.    jude | le mal qui revient montrer sa sale gueule.  EmptyMer 6 Juil - 18:59

tu vois jude, tu vois qu'il est mal, tu vois qu'il a peur, d'être abandonné, encore et tu t'en veux. parce que ouais, quand même, c'est de ta faute, si ça arrive. parce que tu sais que tu seras pas là jusqu'à la fin, tu seras pas là pour le voir se marier, avec maïa, ou avec une autre, même si t'espères que ce soit maïa, même si t'espères qu'elle l'aimera autant qu'il l'aime et qu'ils seront ensembles pour de longues années, encore. tu seras pas là pour la naissance de ses enfants, parce que jude, tu le vois bien avec des enfants. une fois qu'il aura tout arrêté. la drogue. la mutilation. quand il sera posé. et tu sais que ça arrivera pas tant que t'es encore là. et tu sais que ça s'arrêtera pas tout de suite, après ton départ. parce qu'il se sentira mal que tu sois parti, alors qu'il doit pas. et tu sais, t'imagines déjà ce qu'il peut finir par faire. et ça, t'as pas envie. puis quand tu lui promet, tu sais qu'il te croit pas, parce que t'y croit pas non plus, au fond, tu sais que tu réussiras pas. mais il te fait pas de remarque. il te dit rien, et ça te soulage. quand tu lui dit que tu l'a choisi, comme frère, t'as l'impression qu'il se tend. mais tu connais jude. il sera jamais content. il fera que se sous-estimer. se prendre pour une sous-merde. comme toi en fait, mais toi c'est justifié, t'es ingrat, t'es infecte, avec tout le monde. lui non, lui il se fait juste mal à lui, et ça a des répercutions sur les autres. mais là aussi, il dit rien, ça te frustre, un peu, mais tu préfère pas parler aussi, en rajouter une couche, ça sert à rien, ça fera que vous enfoncer plus, l'un et l'autre. « on est quand même sacrément mal foutus, toi comme moi. t'as le sida, j'suis borderline, on dirait un début de bouquin pour ado débile. genre comme l'histoire des deux cancéreux qui tombent amoureux là. enfin bref. rajoute à ta liste de choses à faire de rouler un patin à lys, une bonne fois pour toutes. » tu souffles, amusé. ouais, mal foutus, c'est les mots pour vous décrire. vous l'êtes devenus, mal foutus. pour toi, jude il est devenu borderline, alors que lui, il te dit le contraire. mais personne sait vraiment. même les scientifiques, les psycho qui bossent là dessus. y'en a qui croient qu'on nait, d'autres qu'on le devient. toi tu pense qu'on le devient, parce que quand on est bébé, on a pas envie d'se faire mal, hein ? la référence au bouquin te fait sourire, aussi. t'en a entendu parlé. t'as vu ce phénomène. t'as vu quelques bribes du film. toi tu lis pas, t'aimes pas lire. mais tu connais l'histoire. la liste, la liste, toi t'en fais pas de listes, pourtant, tu devrais. après tout, les médecins vont dire combien de temps il te reste, parce que t'as dis, que t'irais à l'hosto, même si t'as pas envie. t'iras, un jour. et ce jour là ils t'informeront que tu vas mourir, alors que tu le sais déjà. et ce jour là il vont te donner quelques temps. et peut-être que là tu pourras faire une liste. mais tu sais pas si t'iras jusqu'au bout, comme tu vas jamais au bout des choses... « j'y penserais... mais je fais pas de liste. alors ça sera dans ma tête. » tu baisses les yeux. tu veux pas trop y penser, à lys, parce que t'y pense déjà trop souvent pour ce que tu devrais, parce que t'es contradictoire entre tes pensées, tes paroles et tes actes. tu te lèves, tu tends la main à jude, pour l'aider à se lever. « allez viens, on va t'acheter un nouveau téléphone et une nouvelle carte, sinon maïa va te sauter dessus et pas dans le bon sens du terme. » et vous partez, vous quitter la voie ferrée. votre endroit. tu sais pas si vous y reviendrez.
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