trahison (demetrio)

« Vraiment ? Dans ce cas je comprends mieux. » Bien que cette petite confidence m’intrigue, que je suis à deux doigts de l’interroger à ce sujet, je me contiens et de toute manière, je suis happé par autre chose. Par ce rire qui sort d’entre ses lèvres, ce son agréable à l’oreille, ce son qui me fait savoir qu’elle se détend un peu plus. Un sourire vient se glisser sur mon visage, amusé par des remarques que peu oseraient. « J’aime la complexité. Comprenez qu’avec mon statut, les choses deviennent très vite simples. » C’est un confort non négligeable, j’en conviens et je ne crache pas dessus, au contraire, j’en profite aisément, mais cette nouvelle situation, avec cette femme qui m’habitue à de nouvelles choses, c’est plaisant. « Vous avez du cran. Ou une part d’insolence, je ne sais pas trop. » La frontière entre les deux peut être mince. Mon père serait là qu’il affirmerait qu’il s’agit de l’irrespect. Toutes les femmes ayant une part de mon attention sont impertinentes, ressemblent à des petits cafards et celle-ci ne serait sans doute pas une exception à la règle. Elle serait probablement pire que les autres, même, puisque le milieu dans lequel elle vient le pousserait à croire qu’elle n’est pas fiable, là uniquement pour son propre intérêt, mais elle ne m’a rien demandé, jamais. « Mais j’espère bien que la prochaine fois se fera en face à face. Et je vous répondrai, jusqu’à avoir le dernier mot. » dis-je, avec légèreté. Avoir le dernier mot, j’y suis habitué, mais il se pourrait bien qu’elle me surprenne une fois encore. Je termine mon thé, doucement et récupère son verre vide. « Permettez. » Je me lève, sans répondre, pour poser le tout sur le comptoir du bar et m’approche de la baie vitrée que j’ouvre en grand, laissant l’opportunité à un papillon de nuit de venir se loger autour de la lumière. « Est-ce une manière de vous débarrasser de moi ? » demandé-je, enfin, en revenant vers elle. « Vous ne devriez pas vous en faire à mon sujet, il m’en faut bien plus pour me fatiguer. Aujourd’hui serait plutôt une journée de repos et peut-être bien que je vous le dois. » A cette heure, il y a fort à parier que je serai au bureau, ou ici, à travailler et ce qui devait être une rencontre professionnelle se transforme en autre chose de bien différent, quelque chose de plus léger, avec une compagnie qui est appréciable. « Il me semble vous avoir vu fixer cette baie. Venez prendre l’air. » dis-je, en lui tendant la main.

« Vraiment ? Dans ce cas je comprends mieux. » oui, vraiment. tu as du faire face à des monstres, des types qui osaient tout, des types qui se servaient de vous alors que vous n'aviez même pas dix ans. tu sais ce que c'est de souffrir, d'être manipulée et utilisée, tu le sait que trop bien. tu ne commentes pas, tu n'en dis pas plus, tu ne veux pas passer pour la petite chose fragile, tu ne peux pas être la petite chose faible qui a vécu de terribles choses; tu ne veux pas de cette image non. « J’aime la complexité. Comprenez qu’avec mon statut, les choses deviennent très vite simples. Vous avez du cran. Ou une part d’insolence, je ne sais pas trop. » tu souris doucement. tu n'en sais rien non plus. « l'avenir nous le dira. » que tu murmures finalement, que tu dis, sur une voix plutôt basse. c'est vrai, seul l'avenir saura si tu es insolente, ou au contraire, si tu as juste un peu trop de cran. « Mais j’espère bien que la prochaine fois se fera en face à face. Et je vous répondrai, jusqu’à avoir le dernier mot. » tu souris, tu ne parierais pas là-dessus, il est probable que tu tiennes tête, malgré tout, pour l'avoir, ce fameux dernier mot. « nous verrons. » tu lui laisses finalement ton verre, qui termine simplement sur un comptoir. tu l'observes bouger dans la pièce, il bouge avec grâce, avec assurance, il a énormément confiance en lui et ça se ressent. il est charismatique aussi. bien trop. il s'avance vers sa baie vitrée qu'il ouvre finalement. une légère brise s'engouffre et tu pourrais presque fermer les yeux pour en profiter. « Est-ce une manière de vous débarrasser de moi ? Vous ne devriez pas vous en faire à mon sujet, il m’en faut bien plus pour me fatiguer. Aujourd’hui serait plutôt une journée de repos et peut-être bien que je vous le dois. » tu ne perds pas son regard. il te le doit ? est-ce que tu dois comprendre que ce n'est pas quelque chose qui le dérange, ta présence ? « Il me semble vous avoir vu fixer cette baie. Venez prendre l’air. » qu'il continue alors. il tend une main, tu hésites quelques brèves secondes avant d'accepter en prenant sa main. le contact t'électrise légèrement sur place. tu n'en as pas l'habitude. pas que tu n'aies jamais touché d'hommes, évidemment, tu as déjà effleuré leur peau, mais ..c'est quelque chose d'autre. tu te lèves et il t'emmène là, devant cette baie vitrée avant de passer de l'autre côté. tu gardes sa main dans la tienne, tu ne sais pourquoi, tu finis par la lâcher, légèrement gênée par ce contact. tu ne le regardes plus, non, tu es subjuguée par cette vue qu'il possède. « je ne voulais pas me débarrasser de vous, c'était juste une manière de vous laisser l'opportunité de me congédier. » que tu finis par souffler, sans perdre de vue les vagues qui viennent briser le calme de la nuit. « pour moi, ce fut bien loin d'une journée de repos. j'ai outrepasser bien des choses. » tu dis, tu ne sais pas si c'est pour lui ou pour toi. « vous avez une vue magnifique. c'est époustouflant, comment faites vous pour ne pas rester bloqué dessus des heures ? » toi, tu ne peux pas t'en décoller. tu finis cependant par le faire en tournant ton regard vers lui. tu le regardes, toujours droit dans les yeux où se jouerait presque le même paysage. ses yeux reflètent l'océan, c'est fascinant.

« Je n’en ressens pas l’envie. » que j’avoue, alors que sa main vient tout juste de quitter la mienne. C’est une femme intéressante, intrigante et peut-être que sa compagnie me plait davantage parce qu’elle ne ressemble pas à toutes ces femmes qui restent devant moi, sans savoir quoi dire, à me regarder comme si j’étais la résurrection du Christ. Elle ne ressemble en rien à celles qui rient pour un rien, pour des choses qui ne sont pas amusantes, comme si ça pouvait me flatter. Elle m’a l’air d’être vraie. Prolonger la soirée me semble presque naturel. « Vous avez vécu des choses éprouvantes. Prenez le temps de souffler. » Les choses ne vont pas rester telle qu’elles sont là. J’appuie mes avant-bras sur la rambarde, les yeux fixés sur l’horizon, mais pour peu de temps. Ca devient une habitude de poser mon attention sur elle à chaque fois qu’elle parle, qu’elle s’adresse à moi. « C’est principalement pour cette vue que je me suis installé ici. » C’était l’une de mes exigences. Le siège de mon entreprise est situé au centre-ville et il y a du bruit à longueur de journée aux alentours. C’était mon souhait, pour que ce soit accessible pour tous, mais en ce qui concerne mon lieu d’habitation, j’avais besoin de calme, de retrouver ma tranquillité et surtout de pouvoir me poser le soir face à la vue qui s’offre à moi. « Après avoir observé les locaux de votre entreprise pendant des heures, tant vous étiez fière du démarrage de votre affaire, est-ce qu’après plusieurs années à la voir, vous restez toujours bloquée dessus comme au premier jour ? » C’est magnifique, bien plus qu’un bâtiment. C’est naturel, un paysage dont on ne peut se lasser. J’ajoute, en observant la vue face à moi : « L’habitude. Le fait de l’avoir à ma portée de main, sans doute, de pouvoir l’observer autant que je le souhaite. Je prends moins de temps qu’auparavant pour ces petites choses. » J’en profite moins, mais il m’arrive encore régulièrement de venir ici, lorsque j’ai besoin de me retrouver avec moi-même. C’est idéal. Je peux accéder à la mer en quelques minutes. Cependant, il est évident que je passe plus de temps dans les avions, à vadrouiller à droite à gauche, qu’à vraiment me poser. Parce que je le veux bien, que j’y vois mon intérêt et surtout parce que rester seul chez moi, sans arrêt, ça ne me va pas. « Ca ne veut pas dire que je m’en suis lassé. Je ne me lasse pas de regarder les belles choses. » J’appuie mes dires en posant mes yeux sur elle, sur sa silhouette que j’ai, jusqu’alors, observer furtivement et c’est toujours le cas à l’instant, pour ne pas la mettre mal à l’aise, mais contrairement aux dernières fois, je suis loin d’être discret. Elle fait partie de celles sur qui l’on peut se retourner sans se poser de questions et c’est sans difficulté que mes yeux restent ancrés dans les siens lorsqu’elle me fixe. Mes yeux sont aussi faits pour ça. Pour mon plaisir.

« Je n’en ressens pas l’envie. » c'est un sentiment qui est partagé, toi non plus, tu n'as pas envie de t'éloigner pour le moment, toi non plus, tu n'as pas envie d'être congédiée, alors oui, tu partages le même ressentiment que lui. il te demande de prendre le temps de souffler et tu abdiques, tu hoches la tête. tu en as besoin, mais tu te sens déjà mieux, beaucoup moins paniquée, beaucoup plus en confiance.  « C’est principalement pour cette vue que je me suis installé ici.  Après avoir observé les locaux de votre entreprise pendant des heures, tant vous étiez fière du démarrage de votre affaire, est-ce qu’après plusieurs années à la voir, vous restez toujours bloquée dessus comme au premier jour ? L’habitude. Le fait de l’avoir à ma portée de main, sans doute, de pouvoir l’observer autant que je le souhaite. Je prends moins de temps qu’auparavant pour ces petites choses. » tu hoches encore la tête. « vous avez raison, c'est toujours beau, la première fois, mais ça n'accroche pas forcément la vue les jours suivants. »  tu souffles, laissant tes mots se perdre vers l'horizon. « Ca ne veut pas dire que je m’en suis lassé. Je ne me lasse pas de regarder les belles choses. » qu'il dit finalement et il reste fixé sur toi. il te fixe, intensément et tu aurais presque envie, presque besoin de détourner les yeux. tu as l'habitude de tenir tête lorsqu'il est question de ta profession, mais dès lors que ça touche ce genre de relation humaine, tu te retrouves perdue. tu ne sais pas, tu ne sais pas y faire tu n'as jamais connu ça, tu as toujours fui. peut-être devrais-tu fuir maintenant ? peut-être devrais-tu couper court à la discussion et lui demander où se trouve ta chambre pour cette nuit ? tu ne sais pas vraiment comment réagir, alors pour la première fois tu baisses le regard. oui, tu baisses le regard laissant un fin sourire en coin se dessiner sur tes lèvres. tu dévies ton regard sur l'horizon, celui qui te rassure.   « je ne sais quoi vous répondre. » tu souffles finalement, sur ce ton de voix toujours aussi bas. tu ne le regardes plus, comme gênée.  « il ne faut pas se fier aux apparences. ce genre de phrases, de sous-entendus .. je ne sais jamais comment y répondre. j'ai pour habitude de fuir, ou de changer de sujet. » tu ne sais pas réellement pourquoi tu lui dis ça, mais tu lui dis. l'alcool, certainement aidant en parti.  « je dirige une agence de rencontre, mais je n'y connais absolument rien en relation humaine. c'est contradictoire, je sais bien .. mais je ne vous mens pas. » tu continues, tu parles, tu te confies d'une manière étrange.  « je ne sais même pas pourquoi je vous dis ça. j'imagine que la bonne réaction aurait été de sourire ? de dire merci ? quelque chose de ce type. » tu finis par détourner ton regard pour l'observer de nouveau, tu te laisses te noyer de nouveau dans ses deux iris si bleus, si captivantes. « désolée, je dois vous mettre mal à l'aise, désolée, je ferai mieux d'aller me coucher. » mais tu ne bouges pas, tu ne sais même pas où aller et toi, tu veux encore rester là, oui, t'aimerai qu'il sous-entendu une nouvelle fois que tu es belle.

Pour la première fois, elle baisse les yeux, les détourne de moi. Pour la première fois, elle me laisse avoir le dessus sur une situation qui lui est inconfortable. Pourtant, elle doit en avoir tous les jours des réflexions de ce type et je comprends par la suite que ça ne la met pas à l’aise. Les confidences sont de sortie et je l’écoute avec attention, sans la couper une seule fois. C’est étrange de ne pas savoir se comporter tout en étant à la tête d’une agence où les relations humaines sont la principale priorité. Pour les autres, ça ne doit pas lui poser trop de problèmes, mais la concernant, les choses sont différentes. Encore une chose étonnante à laquelle je ne m’attendais pas. « Vous concernant, je ne m’attendais pas à une réaction en particulier. Vous êtes surprenante, comment le pourrais-je ? » Impossible de savoir quelle sera sa réaction, ce qu’elle dira et finalement, c’est probablement ce côté de sa personnalité qui me pousse à attendre sa répartie, ses réponses, avec une sorte d’impatience. Je vois bien qu’elle est en train de perdre pied, alors je me redresse légèrement, me libère d’un bras pour poser ma main sur le sien, la retenir, même si elle n’était pas encore partie. « Vous êtes en train de paniquer. Tout va bien. Il m’en faut bien plus pour me mettre mal à l’aise. Je ne vous demande pas de répondre. Je vous faisais part de ce qui est réel. » De ce qui me passait par la tête, sur le moment. Je ne voyais pas l’utilité de retenir une pareille chose, de lui cacher une vérité à laquelle je pensais sur le moment, à laquelle je pense toujours. Lorsqu’elle est gênée, de la sorte, elle ne fait que me le faire penser un peu plus. « Je suis en parfait accord avec ce que pensais cet homme dans ce bar. Vous êtes une belle femme, vous dégagez quelque chose qui attise. Il faut savoir dire ce genre de choses. » Il faut le dire correctement, cependant, pas en lui tombant dessus comme cet inconnu l’a fait, de la plus minable des façons. Il ne pouvait pas faire pire comme approche. Je ne peux pas prétendre m’y connaître sur le bout des doigts, mais je sais qu’avec les femmes, il ne faut pas y aller comme un bourrin, bien que ça ne dérangerait pas une bonne partie d’entre elles, tout dépend de qui se trouve en face d’elles. « Contentez-vous de l’accepter, ça ira. » Je n’ai pas besoin d’un sourire, d’un merci. « Vous avez apprécié ? » Ca me saute aux yeux, d’un coup. Si ça se trouve, elle n’a pas du tout apprécié que je la complimente à ce niveau, elle aurait peut-être préféré que je m’abstienne, que je garde toutes ces choses pour moi, pour ne pas être dans une situation de gêne telle que celle-ci. Elle est tellement différente de toutes celles que je côtoie tous les jours que ça ne m’étonnerait qu’à moitié.

« Vous concernant, je ne m’attendais pas à une réaction en particulier. Vous êtes surprenante, comment le pourrais-je ? » tu pourrais presque rougir, tu pourrais presque en effet, parce que ce qu'il te dit, c'est un second compliment. pour toi, c'en est un, d'être surprenante. il soulève finalement sa amin, qui vient se poser sur la tienne, avec douceur. tu baisses le regard sur cette main là, perdue sur la tienne avant de relever ton regard vers lui. étonnement, ce contact ne te dérange pas, au contraire, il est agréable. « Vous êtes en train de paniquer. Tout va bien. Il m’en faut bien plus pour me mettre mal à l’aise. Je ne vous demande pas de répondre. Je vous faisais part de ce qui est réel. » tu souris, doucement, un sourire timide, discret, mais bel et bien présent. il a le don pour te rassurer, il a le don pour tout tourner à son avantage. c'est ça, il a le don pour se sortir des situations embarrassantes avec une confiance sans nom. alors tu prends le temps de respirer l'air frai, qui t'apaise, tout comme son contact.« Je suis en parfait accord avec ce que pensais cet homme dans ce bar. Vous êtes une belle femme, vous dégagez quelque chose qui attise. Il faut savoir dire ce genre de choses. » et voilà qu'il recommence, qu'il le dit, une nouvelle fois. plus de sous-entendus, non, c'est clair, c'est net et précis. il te le dit avec tellement de facilité que tu es déconcertée. surprise, mais émue également. « Contentez-vous de l’accepter, ça ira. Vous avez apprécié ? » tu restes le regard planté dans le sien. si tu as apprécié ? évidemment, de trop même. cet homme te touche d'une manière indescriptible. il dégage beaucoup de choses en même temps. trop de choses, des choses que tu ne connais pas, des choses dont tu as du mal à faire la distinction. tu pourrais t'y perdre. « ça serait vous mentir, que de répondre non. » tu restes honnête, sur toute la ligne, sans le quitter du regard. jamais. tu n'en as pas envie. tu es toujours inondée par son charisme. « oui, j'ai apprécié, un peu trop, il ne faudrait pas que je m'y habitue. Pire, il ne faudrait pas que je commence à y croire où je risquerai d'avoir la grosse tête. » tu réponds, un brin amusé, pour détendre cette situation, pour retrouver un chemin que tu connais, tu ne peux pas entrer dans un sentiment de drague, tu ne sais pas faire. tu n'as jamais fait ça. non, jamais. « ce qui serait immédiatement moins glamour, évidemment. » tu continues, le fil de ta pensée, alors que sa main est toujours sur la tienne. c'est un contact qui réchauffe, oui, car tu commences à avoir légèrement froid, cette petit brise de fraîcheur s'engouffre presque sous tes vêtements. tu as la chair de poule, à moins que ce ne soit son contact. « vous faites souvent ça ? inviter des demoiselles en détresse chez vous et les complimenter ? » tu demandes, cette fois, avec un petit air amusé sur les lèvres, tu le taquines, évidemment, tu le cherches, toujours.

Elle a apprécié et c’est déjà ça. « Je vais faire attention, dans ce cas. Je ne voudrais tout de même pas que vous ne passiez plus le pas de la porte de votre boîte par ma faute. » soufflé-je, avec un sourire amusé. « Pourquoi cette question ? Ca vous dérangerait ? » Je laisse un temps de silence, je la laisse prendre ma réponse qui n’en est pas une comme elle le souhaite, puis j’ajoute : « Non, je ne fais jamais ça. Vous êtes la première femme que j’invite ici. » La première à pouvoir profiter de la vue, à pouvoir observer mon intérieur, à se faire une idée de qui je suis vraiment. Il n’y a quasi aucune photographie, ni de mon père, d’ailleurs, la personne la plus importante. Je ne suis pas famille au point d’être sentimental à ce niveau, ça ne m’empêche pas de l’avoir au téléphone une fois dans la journée et d’en être proche. « A l’exception de mes amis, mais ça ne compte pas vraiment. » La présence de ces derniers est même naturelle. Mes amis les plus proches viennent régulièrement ici et ce sont des personnes que je connais depuis mon adolescence. Ceux qui se sont ajoutés dans mon cercle au fil des années ont que très rarement le grade d’amis. Le fait est que l’on ne connait jamais bien les gens que l’on fréquente et si je ne manque pas de confiance en moi, je me méfie forcément des autres. Lowell est bien la certitude que je ne dois pas m’endormir sur mes lauriers. « Je pourrais. Mais je ne voyais aucune bonne raison de le faire. » Ca m’est trop personnel, comme endroit. « Il suffit de voir le logement d’une personne pour prétendre le connaître un dixième de ce qu’il est déjà. C’est beaucoup. » Moi qui suis très observateur, j’aurais tendance à analyser l’environnement, les photos, la couleur des murs, le moindre objet qui traîne, me faire un avis, me donner de quoi m’interroger, questionner la personne concernée. « Et alors, qu’est-ce que ce que ça vous fait de savoir que vous êtes privilégiée ? » C’est ce qu’elle est, depuis le début. D’abord pour rendre service à un ami de mon père, c’était une priorité sur tout ce que j’entreprenais, sur les dossiers que je traitais. Et maintenant, pour moi, uniquement moi. Je ne devrais sans doute pas, parce que lorsqu’il saura la vérité, pour le contrat, l’homme pour qui je fais ça me demandera de faire quelque chose pour son fils, de le tenir éloigné de cette agence, de le virer pour n’importe quelle raison. Et ça ne lui plaira pas, à moi non plus. Elle commence tout juste à moins se méfier de moi, à apprécier ma présence et la chose est réciproque. Tout ficher en l’air comme on démonte un château de cartes en soufflant dessus ne me fait pas plaisir. Je m’approche d’un pas, en faisant glisser ma main le long de son bras que je sens frissonner sous mon contact. « Vous avez froid ? » Notre proximité, le fait d’apprécier ce moment me pousse à m’assurer qu’il s’agit de ça plutôt qu’autre chose, espérant intérieurement que ce soit ce « autre chose ».

« Je vais faire attention, dans ce cas. Je ne voudrais tout de même pas que vous ne passiez plus le pas de la porte de votre boîte par ma faute.  Pourquoi cette question ? Ca vous dérangerait ? » qu'il demande, et tu te mets à réfléchis à sa question. est-ce que ça te dérangerait qu'il fasse souvent ça ? oui, oui, évidemment, oui, ça te dérangerait, pourtant, tu ne le connais pas. tu ne sais pas qui il est. tu n'attends rien de lui. alors pourquoi est-ce que ça te dérangerait ? tu es simplement devenue folle, ce doit être ça, pourtant, tu sens bien ton coeur se comprimer rien qu'à l'idée qu'il puisse avec d'autres femmes qui se soient posées ici, sur cette terrasse. qu'est-ce que cette sensation étrange ? « ça ne me regarde pas. » tu tentes, d'être maîtresse de tes émotions, puis, tu ne saurais lui dire exactement pourquoi ça te dérange. « Non, je ne fais jamais ça. Vous êtes la première femme que j’invite ici.  A l’exception de mes amis, mais ça ne compte pas vraiment. » première ? vraiment ? et là, qu'est-ce que tu ressens ? de la joie, quelque chose du même type, tu es flattée, réellement, et tu ne comprends vraiment pas comment cela se fait que tu sois la première à être invitée, même s'il n'a pas réellement eu le choix, quelque part. il s'est senti obligé de le faire, par bonne éducation certainement. tu ne dois pas te ravir trop vite. « Je pourrais. Mais je ne voyais aucune bonne raison de le faire. Il suffit de voir le logement d’une personne pour prétendre le connaître un dixième de ce qu’il est déjà. C’est beaucoup.  Et alors, qu’est-ce que ça vous fait de savoir que vous êtes privilégiée ? » tu le regardes, doucement, tu te sens trop bien pour lui répondre tout de suite, tu aurais trop peur d'être honnête, de perdre tes moyens, pourtant tu as ce sourire collé aux lèvres. tu sens sa main qui remonte finalement sur ton bras, son corps qui s'avance vers le tien. et le tien, oui, le tien qui réagit immédiatement sans que tu ne puisses le contrôler. c'est étrange, trop étrange comme sensation. tu devrais reculer et partir, mais tu n'en as tellement pas envie. « Vous avez froid ? »   tu secoues la tête. « je ne sais pas. » non, tu ne sais pas si c'est le froid, ou lui, qui te fait frisonner. tu aurais du répondre que oui, tu avais froid, pour qu'il ne s'imagine pas des choses, mais est-ce si grave qu'il s'imagine des choses finalement ? « je ne me sens pas privilégiée, vous avez été contraint d'une certaine manière à me garder avec vous. la bonne éducation, certainement.  » que tu réponds doucement, en te tournant à ton tour vers lui, lui faisant entièrement face. « mais .. mais c'est étrange parce que malgré tout, je me sens privilégiée et .. je pense que ce n'est pas utile que je vous dise ce que ça me fait, j'ai peur que ce soit déplacé. » que tu reprends, un peu naïvement cette fois, un peu trop honnête surtout. tu ne sais même plus vraiment ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas. « oui, ça m'aurait dérangé que ce soit une habitude chez vous. » tu rebondis sur sa question où tu n'avais pas réellement exprimé le fond de ta pensée; « ce qui n'est pas correct, puis que vous ne me devez absolument rien, alors ce n'est pas quelque chose qui se dévoile normalement, mais vous avez posé la question et je suis honnête. » tu argumentes, comme si tu en avais besoin. « et maintenant, je ne sais pas si j'ai froid, ou si c'est vous. » est-ce la phrase de trop ?

Contraint, sur le moment très certainement. Je n’allais pas la laisser seule, ou même lui proposer un hôtel alors que j’avais une grande villa dans laquelle l’accueillir. Ca ne m’avait même pas effleuré l’esprit et je ne le regrette pas. Ca valait vraiment le coup, même si je suis en train de me brûler les ailes, d’abandonner mon professionnalisme pour une femme qui m’attire, de ne pas écouter cette faible petite voix qui me demande de me reprendre, de ne pas oublier la raison pour laquelle nous nous sommes rencontrés. Elle est tellement honnête que ça me surprend, se retient, puis reprend pour répondre à mon interrogation qui était prononcée pour la taquiner plus que pour obtenir une véritable réponse, mais elle me la donne. Ce par quoi elle termine m’achève. Mes doigts se resserrent doucement sur sa peau, alors que je me rapproche d’un pas. Je relève son visage avec ma main libre, effleure son menton avec mon pouce, sans la quitter des yeux. Si elle a froid, elle me donne chaud. J’hésite quelques secondes, ne souhaite pas la brusquer, la mettre mal à l’aise et gâcher ce qui est en train de se passer, mais l’occasion est à ma portée de main et l’envie est tellement là que je ne me retiens pas plus longtemps. J’approche mon visage du sien, les yeux dans les siens, comme pour lui demander l’autorisation d’aller plus loin, puis j’observe ses lèvres qui me font de l’œil, ses lèvres que je capture, le cœur resserré, d’envie. Le baiser ne dure que quelques secondes, durée bien trop courte pour être rassasié. J’aimerais recommencer, me rapprocher un peu plus encore, qu’il n’existe plus aucune distance entre nous, me permettre cette familiarité alors que je n’en ai pas le droit et c’est pour ça, parce que je ne lui ai pas laissé le temps de réagir à mon geste que je n’en fais pas plus. Mes doigts sont toujours situés sous son menton, mon pouce glisse sur sa joue. « Vous êtes privilégiée, peu importe les raisons exactes qui m’ont amené à vous inviter ici. Je ne l’aurais pas fait, si l’idée ne m’enchantait pas. » Si sa compagnie ne m’était pas agréable, si j’avais eu horreur de croiser son regard. Là, il est évident que l’hôtel aurait été mon premier recours. J’aurais fait en sorte de me débarrasser d’elle au plus vite, sans pour autant la laisser dans cette situation embarrassante. L’éducation, comme elle dit. « Et j’espère que c’est moi, pas le froid. » avoué-je, avec sincérité. Elle l’est sans cesse avec moi, je lui dois bien ça, pour que ce soit clair même pour elle. J’ignore exactement ce qui se passe, mais il y a bien quelque chose qui se passe en moi, quelque chose qui me pousse à réduire encore d’un pas la distance, à déposer un baiser sur sa joue et à venir murmurer : « Je ne tiens pas à vous brusquer, n’hésitez pas à me le dire. » J’effleure sa joue du but de mon nez et relève enfin le visage, la fixant dans les yeux. Ai-je été trop entreprenant ? J’aimerais qu’elle ne prenne pas la fuite, qu’elle reste encore.

La pression de sa main sur ton bras se fait un peu plus présente, un peu plus pressante. tu le regardes faire devant ton honnêteté à toute épreuve. tu le regardes alors qu'il avance vers toi, qu'il s'approche. Sa main libre vrille sous ton visage, le remontant un peu plus vers lui. il est plus grand que toi, tu t'en rends compte maintenant que vous êtes aussi proches l'un de l'autre. son visage s'approche alors que le contact visuel ne tari pas. tu le fixes alors qu'il s'approche doucement plus de toi. son visage trop proche du tien. tu n'en as tellement pas l'habitude, qu'un homme soit si proche de toi, de cette manière. bien sûr, qu'on t'a déjà embrassé, mais c'était rarement parce que tu le voulais, c'était souvent parce que tu étais prise au dépourvu, rien d'autre. là, il ne te prend pas par surprise, il s'approche lentement, très lentement, trop lentement il te fixe, attend, comme pour avoir ton accord. tu ne sais pas comment le lui donner et il finit par concevoir l'idée. il s'approche et tes lèvres se posent sur les siennes. ton estomac se serre, tes yeux se ferment, ton coeur augmente son rythme cardiaque par ce simple contact qui se termine pourtant rapidement. tu ouvres tes yeux quand il s'écarte, tu essaies de comprendre ce qu'il vient de se passer, dans ton corps et ton esprit. tu ne réalises pas. tu as énormément de mal à le réaliser. tu sens ses doigts sur ta joue, qui t'empêche de sombrer complètement. tu en veux encore, sans même t'en rendre compte, tu le réclames encore. « Vous êtes privilégiée, peu importe les raisons exactes qui m’ont amené à vous inviter ici. Je ne l’aurais pas fait, si l’idée ne m’enchantait pas. » tu ne sais pas quoi répondre, quoi dire, tu n'es pas encore revenue sur la terre ferme alors tu le regardes, simplement, les yeux dans les yeux. « Et j’espère que c’est moi, pas le froid. » qu'il rajoute. ton coeur s'arrête le temps d'un instant, il n'avait pas besoin de le préciser, son baiser suffisait à te le faire comprendre et pourtant, ça te fait quelque chose. il réduit encore la distance, s'approche, il ne peut plus faire plus de pas pour s'approcher maintenant. toi, tu ne bouges pas, sa main toujours contre ton visage. ses lèvres s'approchent de nouveau, tu penses qu'il revient à la charge, mais non, elles dévient, se posent sur ta joue. « Je ne tiens pas à vous brusquer, n’hésitez pas à me le dire. » qu'il murmure finalement là, contre toi. il plante de nouveau son regard dans le tien et tu ne peux qu'être honnête.  « vous ne me brusquez pas c'est juste que .. » ta main se lève alors que tu ne termines pas ta phrase, elle vient se poser sur son avant-bras, avec délicatesse.  « je n'ai pas l'habitude de .. de tout ça.  » tu gardes tes yeux plantés dans les siens.  « je n'ai jamais .. fais ça. je n'ai jamais eu envie qu'on m'embrasse. » tu souffles, la voix légèrement basse.  « et maintenant, j'ai envie de recommencer mais j'ai peur de ce que je ressens, je ne comprends pas et j'ai peur de l'ignorance. » tu continues sur ta lancée, alors que ta main se crispe sur son avant-bras.  « est-ce que vous .. vous pourriez recommencer ? » tu demandes, peu rassurée.  « vous ne me connaissez même pas, pourquoi est-ce que vous faites ça ? vous savez, après deux baisers, la suite c'est le mariage dans mes coutumes. » et tu souris cette fois, tu souris, parce que tu le taquines, sincèrement. tu n'as pas de coutumes, tu n'as pas de religion. tes yeux dévient cette fois sur ses lèvres.

« Jamais ? » Elle a vingt-six ans, j’étais convaincu qu’en plus d’être désirée par de nombreux hommes, elle avait au moins une ou deux relations à son actif, des histoires longues. Je peine à l’imaginer avec quelques hommes, pour un soir, avec son caractère, son comportement. Elle est si distante et en même temps, elle peut être si proche. Ce qui veut dire que je ne m’y prends pas si mal que ça, pas au point qu’elle me repousse. Elle ne semble pas le vouloir et elle me le confirme, même si elle a l’air complètement perdu et je peux le comprendre, si elle n’a jamais fait face à une situation comme celle-ci. « Vous avez déjà eu quelqu’un dans votre vie ? Quelqu’un que vous ne désiriez peut-être pas forcément, mais avec qui vous… avez sauté le pas ? » Je ne parle pas du contact physique, je parle de la relation en elle-même. « Vous n’avez jamais eu quelques expériences ? » C’est tout de suite plus de pression. Je n’ai pas pour habitude de m’en mettre, mais c’est particulier. Je n’ai jamais eu affaire à une femme… débutante ? Et elle l’est. Ca la rend d’autant plus attachante, d’autant plus sincère et c’est plaisant de se dire que je suis le premier homme pour qui elle ressent un certain désir, c’est flatteur. « Vous vous posez trop de questions. » dis-je, dans un souffle, en posant ma main sur la sienne, celle que je sens se crisper. Un sourire se glisse sur mon visage à sa demande peu conventionnelle et alors que je m’apprête à lui donner ce qu’elle demande, elle reprend sur quelque chose qui pourrait en effrayer plus d’un. « Non, je ne savais pas non. Il y a encore certaines choses qui m’échappent totalement. » Je suis cultivé, j’aime apprendre la culture des autres, mais si ce n’est les grandes lignes, je ne suis pas un grand connaisseur de leur religion, de l’Islam. « Ici, on apprend à se connaître avant de se marier, on se séduit, on passe du temps ensemble, on découvre les qualités, les défauts, ces petites imperfections qui énervent, mais qui sont tout de même appréciées. » Le mariage est bien trop important pour se permettre une erreur. J’ai eu une fois l’envie de me stabiliser, de me marier, mais ce n’était pas la bonne personne. On m’a ouvert les yeux. Et je ne pensais pas tomber sur une autre femme qui pourrait m’intéresser, m’intriguer à ce point, tant je suis réfractaire aux relations. « Vous vous jouez de moi. » dis-je, en caressant son sourire du bout des doigts. C’était pour me taquiner, simplement. J’appuie ma main sur sa taille, la ramène contre moi et l’encercle d’un bras. J’approche de nouveau mes lèvres des siennes, les effleure, pour la faire miroiter, lui donner envie, faire monter le désir qu’elle ressent et peut-être bien lui rendre la pareille sur sa plaisanterie. « Je n’ai jamais rencontré une femme telle que vous. » murmuré-je. Et au bout de quelques secondes de jeu, je ferme les yeux et presse enfin mes lèvres contre les siennes. C’est sensuel, c’est tendre, ça me donne seulement envie de prolonger cet instant. Ma main remonte le long de sa colonne vertébrale, s’attarde sur sa nuque, puis vient se perdre dans sa chevelure.

« Jamais ? Vous avez déjà eu quelqu’un dans votre vie ? Quelqu’un que vous ne désiriez peut-être pas forcément, mais avec qui vous… avez sauté le pas ? Vous n’avez jamais eu quelques expériences ? » non, jamais non, tu n'as jamais été en couple, tu n'as jamais été amoureuse, tu n'as jamais senti ton coeur s'affoler pour un homme, tu n'as jamais partagé ton lit avec un homme. non, jamais, tu n'as jamais connu toutes ces choses là. tu secoues alors la tête, négativement, n'osant pas mettre de mots là-dessus. « Vous vous posez trop de questions. Non, je ne savais pas non. Il y a encore certaines choses qui m’échappent totalement. Ici, on apprend à se connaître avant de se marier, on se séduit, on passe du temps ensemble, on découvre les qualités, les défauts, ces petites imperfections qui énervent, mais qui sont tout de même appréciées. » et toi tu souris doucement, parce que tu le taquines, tu le cherches en quelques sortes, même si ses paroles, sa réponse est véridique. tu penses exactement la même chose, enfin, c'est ce que tu t'es toujours dis. il finit par comprendre, son pouce caresse tes lèvres, ton sourire. tu souris alors un peu plus, totalement accrochée au moindre de ses gestes. « Vous vous jouez de moi. » qu'il souffle finalement, s'en rendant compte. il appuie sa main, là, contre ta taille, tu te retrouves alors un peu plus contre lui, beaucoup plus contre lui, tu sens déjà ton coeur s'affoler alors que ses lèvres s'approchent de nouveau. mais elles restent là, à quelques millimètres des tiennes. tu sens son souffle se perdre contre le tien, pendant que toi, tu te perds dans ses deux pupilles. il se joue de toi, à son tour, alors que tout ce que tu veux, c'est qu'il réduise al distance à son tour. « Je n’ai jamais rencontré une femme telle que vous. » qu'il murmure là, tu restes le regard accroché à ses lèvres jusqu'à ce qu'il décide finalement de craquer. elles se reposent sur les tiennes, et tu as la sensation de t'envoler quelque part. tu te laisses aller, c'est doux, c'est pressant, et si intense que tu t'y perds. sa main se perd dans ta chevelure pendant que tes mains se posent avec douceur sur son torse. ça dure, quelques secondes, de longues secondes, pas assez longues pour toi, jusqu'à ce que vous vous sépariez, jusqu'à ce que tu respires, là, tes lèvres à quelques millimètres des siennes. tu ouvres tes yeux finalement, et tu tombes directement dans l'océan de ses iris. tu souris, tu ne peux pas t'empêcher de sourire. « non .. non, je n'ai jamais connu ça. jamais. » tu finis par casser le silence, par répondre. non, jamais. t'en veux, encore, mais ce n'est pas raisonnable, tu ne sais même pas ce qu'il attend de toi, ce qu'il veut. trop de questions tu as besoin de réfléchir. tu as peur de tomber, de trébucher. « je .. je devrais aller me coucher. demain sera une longue journée .. » oui, tu dois récupérer ton appartement, tes affaires, tes papiers aussi sûrement. tu vas devoir faire pas mal de choses, dont aller travailler même si tu n'as pas envie de sortir de l'étau de ses bras. c'est la première fois que tu te sens aussi bien là. tu prends les devants, sans faire attention, tu réduis une nouvelle fois la distance entre vos lèvres, et c'est la première fois que tu oses. c'est un baiser chaste, doux, prude et court.

Le baiser est doux et fort à la fois. Je ne la brusque pas, pas alors qu’elle m’a annoncé ne jamais être passée par là. Elle me confirme, une fois nos lèvres séparées. Oh ça non, je n’ai jamais rencontré une femme comme Anam. Elle ne se jette pas tête baissée sur les occasions qui s’offrent à elle. « On a pourtant dû vous faire des avances, on a déjà dû vous dire que l’on vous trouvait belle. » Les hommes ne se gênent plus vraiment, aujourd’hui et lorsque j’ai des aventures d’un soir, je ne me retiens pas non plus. J’y mets peut-être un peu plus de forme, mais le résultat est le même et ce n’est pas bien difficile. Les femmes, de nos jours, sont bien moins discrètes qu’elles l’étaient autrefois. Elles se libèrent, se donnent le droit de se faire plaisir, tout comme nous. C’est l’égalité, quelque chose comme ça. Tout le monde y trouve son compte, sauf ce bout de femme que j’ai dans mes bras. Elle prenait sans doute la fuite avant même de laisser une chance aux hommes qui souhaitaient la fréquenter. Ca me flatte énormément qu’elle n’en n’ait pas envie, sur le moment. Ou penser à se coucher est une manière de prendre la fuite ? Non, pas alors que ses lèvres rejoignent les miennes. C’est doux, encore une fois, c’est elle, ça lui ressemble. « Je vais vous montrer votre chambre. » dis-je, en la gardant quelques secondes dans mes bras, le temps de me faire à l’idée de me défaire de son corps, ce que je finis par faire, sans pour autant perdre le contact. Je pose une main sur le bas de son dos et la conduis à l’intérieur, referme la porte vitrée au passage. « Etes-vous certaine de ne rien avoir besoin ? » Je tourne la tête dans sa direction, la détaille. Elle ne va pas rester en jeans. « Un vêtement, peut-être ? » Je monte les escaliers, parcours le couloir jusqu’à ouvrir une pièce dans laquelle je l’invite à entrer. « Il y a tout ce qu’il faut. Si vous avez besoin de vous réveiller, suffit de régler l’alarme. » informé-je, en m’approchant de la table de chevet où il y a un réveil. « Vous dormez avec un oreiller ? Il y en a deux dans l’armoire. » Pour affirmer ce que je dis, le vérifier, j’ouvre l’armoire et désigne les deux oreillers qui sont à portée de main. « Il y a une salle de bains adjacente. » Comme dans toutes les chambres ici. C’est un détail auquel je tenais, c’est tellement plus pratique, mais ça n’a pas été très utile jusque-là. J’ouvre la porte de la pièce dont les murs sont d’un blanc cassé et ouvre les placards pour en vérifier le contenu. Les serviettes, les gants, rien ne manque à l’appel, sauf peut-être le gel douche, le shampoing et bien évidemment une brosse à dents. « Je pourrais vous donner mon gel douche. Vous allez sentir l’homme. » finis-je par dire, sur un ton léger, avec un sourire en coin, en refermant le placard pour enfin lui faire face. « Est-ce que tout vous convient ? » Ma main atterrit sur sa hanche, mes doigts se pressent dessus et la rapprochent plus près de moi.

« On a pourtant dû vous faire des avances, on a déjà dû vous dire que l’on vous trouvait belle. » tu hoches la tête, doucement. « oui, enfin, oui, mais j'ai toujours fait en sorte de m'en aller avant ... avant que ça en devienne trop oppressant. » tu lui avoues, tu ne lui caches rien, ou pas grand chose et ça te semble bien étrange d'être aussi expressive, d'être aussi ouverte à la discussion, tu ne comprends pas comment tu peux te dévoiler autant alors que tu ne le connais pas. « Je vais vous montrer votre chambre. » et il te relâche, lentement, garde une main dans ton dos et tu te laisses guider. il ferme la baie vitrée et rapidement vous vous retrouvez à l'étage. cette villa est réellement immense. « Etes-vous certaine de ne rien avoir besoin ? Un vêtement, peut-être ? Il y a tout ce qu’il faut. Si vous avez besoin de vous réveiller, suffit de régler l’alarme. Vous dormez avec un oreiller ? Il y en a deux dans l’armoire. » et il ouvre cette armoire, tu le laisses faire, oui, tu restes au milieu de cette belle chambre. « Il y a une salle de bains adjacente. » qu'il t'informe en ouvrant la porte, tu te déplaces, légèrement, tu te permets d'observer la pièce, une belle salle de bain, une douche et une baignoire, ça fait une éternité que tu n'as pas pris de bain. est-ce que tu abuserais si tu en prenais un ? « Je pourrais vous donner mon gel douche. Vous allez sentir l’homme. Est-ce que tout vous convient ? » qu'il finit par dire, avec ce petit air amusé. sa main atterrit sur tes hanches, te ramenant un peu plus contre lui. tu te laisses guider pour le coup, sans quitter son regard bleuté et captivant. « je pense que c'est plus qu'il n'en faut. » que tu lui réponds avec un fin sourire. et maintenant ? qu'est-ce que tu es censée faire ? le congédier ? en es-tu capable ? pas vraiment non, tu aimerais bien qu'il reste un peu, tu aimerais bien le découvrir un peu, tu aimerais en apprendre plus sur lui, mais ce n'est pas forcément le moment n'est-ce pas ? il est tard, mais tu as peur de perdre du temps, ou peur qu'il t'échappe, ce qui est absurde, comment peux-tu t'attacher aussi vite au juste ? « est-ce que ça serait en demander trop si je vous demande des vêtements pour la nuit ? » tu ne dors pas spécialement toute nue, puis tu serais réellement gênée, tu n'es pas chez toi. « et peut-être bien un gel douche oui, pour que je puisse me laver. » tu gardes ton sourire, tes yeux dans les siens. tu te sens ... t'en sais trop rien, c'est comme s'il te possédait d'une manière sans nom, dès qu'il pose une main sur toi, tu es hypnotisée. c'est perturbant mais agréable. « et une petite chose en plus. quand est-ce que j'aurai accès à mon domicile ? »

« Je vous apporte ça. » Un gel douche, des vêtements. Je fais un pas vers la porte, m’arrête aussitôt lorsqu’elle reprend. « Demain. Vous aurez vos clés dans la matinée, mon associé se chargera de vous les apporter. Ou je m’en occuperai. » Ma main quitte sa hanche et je m’éloigne enfin, jetant un œil à mon téléphone portable qui a quelques messages, dont un, qui m’annonce justement que les clés sont prêtes, qu’il n’y a plus qu’à les récupérer. Je me stoppe au pas de la porte pour ajouter : « Vous y avez d’ailleurs accès, mais permettez que je vous réquisitionne cette nuit. » J’aurais pu le lui cacher, mais elle joue la carte de l’honnêteté depuis le début, alors je lui rends la pareille, lui fais clairement comprendre qu’elle est la bienvenue ici, que je souhaite la garder encore un peu non loin de moi. Je disparais, parcours quelques mètres pour me retrouver dans ma chambre qui ne se trouve pas loin de la sienne. Je prends une chemise blanche qui sera assez grande pour elle, le gel douche qui traîne dans la salle de bains et reviens sur mes pas avec le tout, pose la chemise sur le lit et le gel douche près de la baignoire. « Voilà. » Je devrais la laisser à présent, elle a besoin de se reposer après une soirée comme celle-ci, mais je m’attarde dans la pièce, face à elle. « Si vous n’arrivez pas à dormir, ou pour n’importe quelle autre raison… Ma chambre est à deux portes de la vôtre. » Je caresse son visage avec tendresse, presse mes lèvres contre les siennes. Je pourrais faire bien plus, je pourrais aller droit au but, lui proposer de me rejoindre, simplement, peut-être pour prolonger la soirée, ne pas se quitter comme ça, mais j’ai bien compris qu’il fallait y aller avec douceur, qu’elle n’était pas de celles que l’on apprivoisait en y allant franchement, alors je lui offre une issue, lui fait part que c’est possible, que je ne suis pas réfractaire à cette idée et que si elle se présentait à la porte de ma chambre, je l’accueillerai sans aucune hésitation, avec plaisir, même. « Dans le cas où je ne vous verrais pas, je vous souhaite une bonne nuit. » murmuré-je, en déposant un baiser sur sa joue, effleurant celle-ci avec le bout de mon nez, pour ne pas briser le contact, mais je finis par le faire. « C’était un vrai plaisir, ce soir. En espérant que ça se renouvelle. » terminé-je, effleurant avec mon pouce la continuité de ses lèvres, là où il y a bien souvent ce sourire qui se dessine, avant de m’éloigner, la laisser prendre possession de la pièce.