trahison (demetrio)

« Je vous apporte ça. Demain. Vous aurez vos clés dans la matinée, mon associé se chargera de vous les apporter. Ou je m’en occuperai. » tu hoches doucement la tête alors qu'il s'en va pour aller te chercher tout ça. « Vous y avez d’ailleurs accès, mais permettez que je vous réquisitionne cette nuit. » il te dit en se stoppant. « je vous permets. » tu lui souffles finalement avant qu'il ne disparaisse. tu restes là, à regarder la porte, puis regarder tout ce qu'il y a autour. il revient finalement, rapidement, il pose toutes ces choses que tu as demandé, là, sur le lit. « Voilà. Si vous n’arrivez pas à dormir, ou pour n’importe quelle autre raison… Ma chambre est à deux portes de la vôtre. » qu'il te souffle doucement en te faisant face. il s'approche, pose ses lèvres sur les tiennes, une nouvelle fois. tu apprécies, tu te laisses aller alors qu'il s'éloigne légèrement. « Dans le cas où je ne vous verrais pas, je vous souhaite une bonne nuit. C’était un vrai plaisir, ce soir. En espérant que ça se renouvelle. » et il s'en va, il file non sans avoir déposer un nouveau baiser sur ta joue. tu le laisses s'en aller pendant que des tonnes de questions se déroulent dans ton esprit. qu'est-ce que tu dois faire maintenant ? tu aurais aimé le retenir, mais ce n'est pas dans tes habitudes, tu ne sais pas comment faire, non, tu ne sais pas comment il faut le faire. alors tu finis par prendre le gel douche, la chemise et tu files dans la salle de bain. prendre une douche semble une première étape. tu décides de prendre une douche et non un bain. tu te déshabilles, tu laisses tes vêtements dans la salle de bain, consciencieusement pliés et tu files sous l'eau chaude. ça te fait du bien, tu restes là, de longues minutes avant de te savonner. ça sent l'homme, ça sent Demetrio Lezcano. tu finis ta douche, tu t'enroules dans une serviette, tu te sèches, rapidement, et tu enfiles cette chemise qui arrive à mi-cuisse. c'est court, mais amplement suffisant, tu n'as pas honte, tu mets souvent des robes plutôt courtes, ce n'est pas un problème, mais rarement en étant en tête à tête avec un homme. qu'est-ce que ça veut dire ? vas-tu le rejoindre ? il te l'a proposé, il t'a dit qu'il n'y verrai pas d'inconvénient mais est-ce que c'est une bonne idée. tu ne pourras pas lui donner ce qu'il veut peut-être. tu ne sais pas comment il est. tu hésites, longuement en démêlant tes cheveux à l'aide de tes doigts. tu reviens dans cette chambre, tu t'attardes à la fenêtre avant de finalement prendre la décision de le rejoindre. t'es une adolescente. tu as l'impression de vivre ta crise de l'adolescence maintenant. tu n'as pas eu d'enfance, ni même d'adolescence, tu as été contrainte de grandir, d'un seul coup, c'est pour ça, que tu ne connais pas toutes ces choses. tu ouvres la porte, tu sors de la tienne, tu comptes. une porte. deux portes, tu ne peux pas te tromper, il y a la lumière qui suinte sous la porte. tu n'es pas forcément en tenue pour te présenter mais tu en as tellement envie que tu frappes. deux coups. timides.

J’ouvre la porte de la chambre, complètement vide, sans aucune présence. J’en ai pourtant l’habitude, je suis souvent en tête à tête avec Madame Solitude et ça ne me dérange pas, en temps normal. Mon esprit est occupé par autre chose à chaque fois que ça arrive, mais à présent que j’ai passé la soirée avec cette femme, il m’est impossible de ne pas me sentir seul, dans cette pièce. Je pense un instant à cet homme qui m’a élevé, qui me soufflerait que ce n’est pas une bonne idée, que j’ai bien mieux à faire que de flirter avec quelqu’un, mais elle est la tentation et moi je ne suis absolument rien à côté. Faible, c’est le mot. Elle me touche, me donne envie de poser mes mains sur elle, de presser mes lèvres contre les siennes. Je passe mes mains sur mon visage et m’engouffre dans la salle de bains pour prendre une douche. L’eau chaude qui coule sur mon corps aurait pu me faire prendre conscience de ce que je suis en train de faire, mais elle ne rend pas les choses plus claires. Ca me détend. En sortant, je sèche mes cheveux avec une serviette et récupère un boxer que j’enfile. Simplement ça. Je délaisse la serviette au bord du lavabo, lorsque coups se font entendre. Un sourire apparaît en pensant à qui se trouve derrière cette porte que j’ouvre pour lui faire face. Elle est là, dans cette chemise qui dévoile ses jambes, dans ce vêtement qui la rend encore plus attirante que précédemment, avec ses cheveux qui tombent en cascade sur ses épaules. Je saisis ses mains, la fais entrer et referme la porte derrière nous, puis me rapproche. Il n’y a plus de distance. Mon corps se colle contre le sien, mes doigts s’attardent sur ses bras, puis sur son dos. Je pourrais presque sentir sa peau se dessiner sous mes doigts, avec ce tissu si fin qui l’habille. « Vous souhaitez dormir ici ? Dans cette chambre. » Lui proposé-je, finalement, en faisant quelques pas en arrière, vers ce grand lit, l’emportant avec moi et murmure au creux de son oreille : « Je peux me tenir. » soufflé-je, en déposant un baiser au-dessous de son oreille. Même si, évidemment, elle est désirable, même si elle est dans cette tenue qui me donne qu’une seule envie, la dévorer, entièrement. Oui, je peux me tenir, pour ne pas la mettre mal à l’aise, la faire fuir. Alors je prends mon courage à deux mains et éloigne mes lèvres de sa chair, de la tentation que m’offre sa peau douce, sans pour autant m’éloigner de sa silhouette.

tu attends, tu entends des pas, il arrive. la porte s'ouvre rapidement et tu le regarde. il est là, en boxer et tu pourrais presque en rougir. tu n'as pas l'habitude, tellement pas l'habitude. tu ne sais pas ce que tu dois faire, peux faire. t'as besoin de réfléchir, mais réfléchir à quoi ? tu n'en sais rien. tu gardes tes yeux dans les siens. il se saisit de tes mains, te fait entrer dans un mot et tu l'en remercies secrètement de faire le premier pas, de prendre les choses en main, tu n'en serais pas capable. il referme la porte et tu te laisses guider alors que vos corps sont proches. il caresse la peau de tes bras, il se perd dans ton dos. « Vous souhaitez dormir ici ? Dans cette chambre. » qu'il demande, qu'il propose tout en reculant, il t'emmène à sa suite et tu avances, docilement. tu ne sais pas quoi faire, alors tu te contentes de suivre. « Je peux me tenir. » qu'il t'assure finalement, et c'était tout ce dont tu avais besoin d'entendre. oui, tu as besoin qu'il fasse doucement, qu'il fasse attention, tu ne veux pas fuir, tu veux rester. « je.. je n'ai pas l'habitude de dormir avec quelqu'un. » tu souffles doucement, honnête, encore et toujours. « alors, il est fort probable que je prenne toute la place. je tiens à vous tenir au courant, vous risquez de vous retrouver par terre. » tu souris, un fin sourire. tes yeux descendent finalement, trouve son cou, son torse, tu te perds sur sa silhouette. il est beau, il est réellement beau, bien bâti, il est ... tu te demandes même ce que tu fais là, toi. tu n'es pas à la hauteur. tu n'as rien en commun avec cet homme, tu ne viens pas du même milieu. il possède tellement de choses, et toi, ta vie ne tient qu'à un fil, d'autant plus maintenant que tu as sûrement perdu tes papiers. tu te demandes, vraiment ce que tu fais là, pourtant tu es là. tu colles un peu plus ton corps contre le sien, sans faire attention, tu ne sais pas ce que tu dois faire. t'en sais rien du tout. tu ne veux pas non plus lui imposer ta présence. tu finis par échapper à son contact, un sourire sur les lèvres, et tu fais le tour du lit, tu choisis un côté, sans lui demander son avis et tu viens t'installer dans le lit, sous la couverture. tu t'assois là, en tailleur, remontant la couverture sur tes jambes. « en réalité, je n'ai jamais dormi avec un homme, alors je ne suis pas encore certaine que ce soit une si bonne idée que je sois ici.  » pourtant, t'as envie de sentir ses lèvres encore, là dans ton cou, ça t'avait fait un drôle d'effet, agréable. trop agréable.

« Me voilà prévenu. Si je me réveille en milieu de nuit, le dos sur le sol, je saurais qui remercier. » Elle est hors du commun, hors du temps, elle ne fait pas tout comme les autres et ça me plait. Ce n’est pas un rôle qu’elle joue, j’en suis convaincu, ou alors il faudrait que je prenne des cours pour bien discerner le vrai du faux, mais je ne suis pas en train de me faire avoir, cette fois. Je me pince les lèvres pour ne pas la taquiner sur son regard qui vrille sur moi, ne pas lui demander si elle se rince bien l’œil et bien que l’envie soit là, je décide de me taire, la suis des yeux, l’observe prendre place dans ce lit dans lequel je la laisse quelques secondes, avant de m’en approcher, de me retrouver sur la couverture. « Ca m’étonne encore que vous n’ayez vraiment aucune expérience, qu’à votre âge, vous n’ayez pas laissé un homme prendre une place, même infime dans votre vie. » Je ne le prends pas comme une tare, au contraire, c’est honorable, mais c’est tellement surprenant. Il ne faut pas que je la salisse, que je fasse n’importe quoi, mais l’envie de lui faire découvrir de nouvelles choses, d’être le premier me tente. « Ca me surprend que vous ne connaissez pas toutes ces sensations. C’est aussi bon que… Déguster un bon verre de whisky et je ne parle pas de ce que vous avez commandé dans ce bar. Je vous parle d’un verre que vous n’avez pas envie de terminer tant il est bon. » C’est à peu près une bonne comparaison qui peut lui parler, elle qui aime le whisky. « C’est même meilleur que ça. Et je compte bien arranger ça. » Cette situation dans laquelle elle se trouve, sa position. Je la rejoins sous la couverture, pose une main sur son visage et presse mes lèvres contre les siennes. Je saisis sa main, la pose sur mon torse, sans perdre le contact avec sa peau, avec son cou sur lequel je glisse, que j’embrasse, puis sur son épaule où je dépose un baiser. « Est-ce déplacé si je vous demande de vous réserver à moi ? » Ca peut l’être, ça l’est, même. Elle n’est pas à moi, ne m’appartient pas et je ne souhaite pas qu’elle se sente prisonnière, alors je lui demande, en argumentant : « J’aimerais faire les choses correctement. J’aimerais vous montrer toutes ces choses que vous avez ratées… En allant à votre rythme. Il ne faut pas vous sentir oppressée. » Je ne lui en voudrai pas si elle me refusait. Forcément qu’il y aurait une grosse part de déception, mais je pourrais le comprendre. Ce que je lui demande, clairement, c’est de ne pas franchir le cap avec un autre homme. Sûr de moi, je suis persuadé que je ferai les choses bien mieux que n’importe quel autre qui n’aurait aucune patience, qui voudrait y aller comme un bourrin, mais mon but n’est pas de lui prendre ce qu’elle a de plus cher, mais lui laisser un souvenir assez marquant pour qu’elle s’en souvienne, qu’elle ait envie de recommencer.

« Me voilà prévenu. Si je me réveille en milieu de nuit, le dos sur le sol, je saurais qui remercier. » tu as dit ça pour te détendre, plus qu'autre chose, parce que tu sais pertinemment que si tu arrives à t'endormir à un moment donné alors qu'il est là, tu ne risques pas de bouger, tu risques de rester dans ton coin, sagement, docilement, en ayant peur de le toucher par inadvertance. « Ca m’étonne encore que vous n’ayez vraiment aucune expérience, qu’à votre âge, vous n’ayez pas laissé un homme prendre une place, même infime dans votre vie. » tu baisses doucement tes yeux sur tes mains, tu joues avec tes doigts, distraitement. « je n'ai jamais trouvé l'intérêt qu'ils en aient, j'ai .. je ne fais pas confiance facilement. » même à lui, tu ne lui fais pas encore confiance, pas assez, mais bien trop pour être là, dans son lit, chez lui, à moitié habillée. « Ca me surprend que vous ne connaissez pas toutes ces sensations. C’est aussi bon que… Déguster un bon verre de whisky et je ne parle pas de ce que vous avez commandé dans ce bar. Je vous parle d’un verre que vous n’avez pas envie de terminer tant il est bon.  C’est même meilleur que ça. Et je compte bien arranger ça. »  tu remontes ton regard, t'es gênée oui, mais tu as envie d'en savoir plus, sur ses intentions, tu as l'impression d'être unique en cet instant. il te rejoint rapidement sous la couverture, frôle ton visage, embrasse tes lèvres et finalement pose ta main sur son torse. ça te surprend, de toucher, ça te surprend, mais tu ne bouges pas. Ses lèvres se perdent déjà dans ton cou, tu fermes les yeux sous l'effet qu'il te fait, alors qu'il descend sur ton épaule.  « Est-ce déplacé si je vous demande de vous réserver à moi ?  J’aimerais faire les choses correctement. J’aimerais vous montrer toutes ces choses que vous avez ratées… En allant à votre rythme. Il ne faut pas vous sentir oppressée. » il semble si sûr de lui que tu as du mal à dire quoique ce soit. « c'est sûrement déplacé oui. » tu souffles lentement. tu le regardes toujours dans les yeux, tu finis par descendre tes yeux sur son torse que tu touches, tu bouges ta main, lentement, tu caresses avec douceur sa peau. « je me réserverai. oui, mais peut-être pas pour vous, quoique ... vous êtes bien parti tout de même mais ... je ne vais pas vous cacher que ça risque d'être long. » tu lui dis, finalement. ce n'est pas tant soit peu se réserver pour lui, mais surtout se réserver. « je ne vous fais pas confiance, pas entièrement. il me faut du temps, beaucoup de temps. comme vous l'avez dis, prendre le temps, de se connaître. il y a beaucoup de choses que vous ignorez encore sur moi, et vice-versa j'imagine. » tu continues dans ta pensée, tu argumentes, toujours en déplaçant ta main sur son torse, le découvrant. « ça prendra du temps, mais vous êtes bien parti. je n'avais encore jamais croisé d'homme comme vous. » tu finis par souffler. « vous savez comment y faire avec moi. » tu lui confies, tu relèves ton regard vers lui, tu souris, un fin sourire en coin.

« Vous ai-je déjà dit que j’aime les défis ? » Non, je ne crois pas. Je m’entends le penser, mais je n’ai pas dû le lui confier. Toujours est-il que j’aime ça, les difficultés. Et là, ce que j’ai en face de moi, en plus d’en être une, c’est une véritable énigme. Elle renferme des choses, elle est mystérieuse, mais je me plais à croire qu’en creusant bien, je pourrais avoir des réponses à certaines de mes interrogations. « Et vous en êtes un. Un défi qui m’intrigue. » Un défi qui me plait. « Je sais être très patient, surtout lorsque ça en vaut la peine. Je ferai en sorte que vous appreniez à me faire confiance. » Je ne lui souhaite pas le moindre mal, que du bien. Je me suis complètement égaré, éloigné de mon objectif principal qu’était d’obtenir sa signature et de faire ce qu’il faut pour que le jeune Leibnitz soit écarté de son affaire. Je devrais me reprendre, pour que les choses soient plus simples, pour ne ressentir aucun scrupule, pour simplement faire mon travail, sans penser au mal que ça pourrait lui faire si elle apprenait tout ce qui s’est tramé dans son dos, mais je suis trop concerné maintenant. Je ne vais pas pouvoir me défaire et je ne le souhaite pas. Quelques secondes, je ferme les yeux, profitant de cette main qu’elle balade sur mon torse, avant de les rouvrir, les reposer sur son visage. « Ce qui veut dire que vous me laissez l’opportunité de vous connaitre, d’en savoir davantage à votre sujet. » Je ne demande que ça, savoir ce qui se cache derrière ce sourire, derrière cette facette si dure, au premier abord, si fragile parfois. Je saisis sa main libre et la porte à mes lèvres, lui offrant un baiser sur le bout de ses doigts. « Qu’entendez-vous par un homme comme moi ? » C’est bien ce que je me disais : les autres ne savaient tout simplement pas comment faire pour l’apprivoiser et à dire vrai, je ne pensais pas en avoir envie, moi non plus. Notre première confrontation a été expéditive et ce n’était que purement professionnel. Ca devrait encore l’être, mais ça prend une tournure différente, agréable même. « Vous n’êtes tout simplement pas tombé sur les bonnes personnes. Je n’irai pas m’en plaindre, vous êtes… Vous êtes différente de celles à qui j’ai affaire. Un sacré spécimen. » C’est plaisant, clairement, qu’elle m’affirme que je ne m’y prends pas de travers, même si je m’en doutais, même si elle n’avait finalement pas besoin de me le confirmer. Ca s’est senti dans son comportement. Elle n’a pas pris la fuite, elle s’est réfugiée dans cette pièce, ce qu’elle n’était pas obligée de faire. « Et dormir dans le lit avec un homme hors mariage, ça ne fait pas partie de vos coutumes, j’imagine. » dis-je, un brin amusé. « Vous êtes croyante ? Je peux vous poser toutes les interrogations que je souhaite ? » Pas forcément maintenant, mais lorsqu’elles me viendront, comme ça. « Ou est-ce qu’il y a des sujets que je ne dois pas aborder ? » Et dans ce cas, lesquels ?

« Vous ai-je déjà dit que j’aime les défis ? Et vous en êtes un. Un défi qui m’intrigue. Je sais être très patient, surtout lorsque ça en vaut la peine. Je ferai en sorte que vous appreniez à me faire confiance. » tu ne perds pas ton sourire, oui, t'es un défi, un défi que personne n'a su relever, un défi indescriptible, un défi qui se cache qui ne veut pas être relevé, sauf là, maintenant, devant lui. tu n'as aucun doute dans ses paroles. non aucun. « Ce qui veut dire que vous me laissez l’opportunité de vous connaitre, d’en savoir davantage à votre sujet. » tu hoches doucement la tête. « c'est exact, et préférable. » peut-être que physiquement tu es désirable, tu peux le comprendre dans un sens même si tu ne te vois pas en quoi. psychologiquement, t'as vécu beaucoup de chose, t'es un puzzle, un réel puzzle qui peut perdre des pièces bien trop facilement. tu es stable maintenant oui, mais il t'arrive de te perdre. « Qu’entendez-vous par un homme comme moi ? » tu relèves doucement ton regard vers lui. « c'est difficile à mettre des mots plus explicites, mais je pense que ma simple présence là, dans ce lit, en dit beaucoup. » tu avoues finalement. tu as rarement croisé des hommes comme lui, oui, mais dans quel sens, tu n'en sais rien. « Vous n’êtes tout simplement pas tombé sur les bonnes personnes. Je n’irai pas m’en plaindre, vous êtes… Vous êtes différente de celles à qui j’ai affaire. Un sacré spécimen. Et dormir dans le lit avec un homme hors mariage, ça ne fait pas partie de vos coutumes, j’imagine. Vous êtes croyante ? Je peux vous poser toutes les interrogations que je souhaite ? Ou est-ce qu’il y a des sujets que je ne dois pas aborder ? » tu souris, tu laisses un léger rire s'échappe d'entre tes lèvres devant ses nombreuses interrogations. « ça fait déjà beaucoup de questions. Je ne suis pas croyante non, je n'ai jamais été ... comment dire ... on ne m'a jamais expliqué ce que c'était. » tu n'es pas allée à l'école, tu as appris par toi-même, lire et écrire n'a pas été mince affaire mais tu as réussi. « alors je pense que je peux dormir avec un homme hors mariage, c'est une bonne nouvelle n'est-ce pas ? » tu remontes ta main vers son cou, que tu frôles du bout des doigts avant de couper le contact de peur d'aller trop loin. toujours et encore. « après, vous pouvez me poser toutes les questions que vous souhaitez, seulement je ne répondrai pas forcément à toutes. » tu es honnête, tu lui dis, clairement. « je n'ai pas pour habitude de mentir alors je préfère parfois ne pas répondre. si vos questions me dérangent, je n'y répondrai simplement pas, en espérant que ça ne vous offusque pas, ce sera peut-être sur le moment, peut-être que j'oserai vous répondre plus tard. » tu argumentes, finalement, un peu plus sûre de toi malgré la proximité, tu plantes ton regard dans le sien, un sourire sur les lèvres. « je suis encore bien plus différente que ce que vous pouvez penser. » tu murmures finalement. c'est vrai, il ne doit pas se douter de ton parcours, il ne doit même pas se douter que tu batailles encore avec ta carte de séjour malgré tout ce que tu as construit. « vous avez des interrogations à mon sujet ? là, maintenant ? » tu n'as plus envie de dormir, tu as envie de parler, de le découvrir.

« Vous pensez qu’il y a des choses qui me déplairont ? » Pour le moment, ce que je vois, ce que j’entends, me surprend, certes, mais ça m’attire bien plus qu’autre chose. Ca ne me repousse pas. Mais à présent, je me pose d’autant plus de questions sur ce qu’elle est, sur ce par quoi elle a pu passer, sur son histoire en elle-même et je dois me sentir flatté qu’elle accepte ma présence à ce point, je le suis, même. Qu’elle soit là, qu’elle rit, aussi. « La religion ? Vos parents ne s’y intéressaient peut-être pas ? » que je demande, pour en savoir davantage, en acquiesçant d’un signe de tête. « Tout à fait, mais croyez-le ou non, j’aurais eu de très bons arguments pour vous faire rester. » Maintenant qu’elle est là… Qu’elle souhaite rester, il est évident que je compte y mettre du mien pour la mettre à l’aise. Sa main continue son chemin, c’est agréable et lorsque le contact est rompu, je la reprends pour la poser sur mon épaule, caresser avec mes doigts le long de son bras. « Anam, je peux vous appelez par votre prénom ? » commencé-je, en m’interrompant dans ce que j’allais dire. C’est une familiarité que je m’autorise, mais avec tout ce que nous sommes en train de vivre là, avec notre rapprochement, ce n’est peut-être pas grand-chose. « Nous passons notre première soirée ensemble. Je ne peux pas obtenir toutes les réponses aux nombreuses interrogations que je me pose. J’apprendrai à vous connaître et vous apprendrez à le faire aussi et ça ne se fera pas du jour au lendemain, alors n’ayez crainte, je ne me vexerai pas. » J’attendrai qu’elle revienne dessus, qu’elle veuille bien se confier, qu’elle pense que je le mérite pour m’en faire part et je n’en sortirai que plus flatté si elle le fait un jour. « Je m’en souviendrai, cependant. » Pour creuser, silencieusement, supposer des choses en attendant la vraie réponse. « Après ce que vous venez de me dire ? Evidemment. Qui pourrait ne pas en avoir ? » Anam vient tout juste de me donner une raison supplémentaire de m’intéresser un peu plus à elle. « J’aimerais découvrir en quoi vous êtes si différente. » Ce serait trop facile si elle me donnait tout ce que je voulais, là, maintenant. « Vous n’avez jamais regretté d’avoir rejoint le territoire français ? Votre pays ne vous manque pas ? » Je cale mon oreiller contre le mur, pose mon dos contre celui-ci et passe mon bras autour de ses épaules, la ramenant contre moi. « Vous avez d’autres origines ? J’ai des tonnes de questions. » Je me retiens de ne pas toutes les lister, je me contente d’une dernière : « Qu’est-ce qui vous effraie le plus ? » Et me pince les lèvres pour ne pas en rajouter davantage… Pour finalement craquer : « Votre plus grand regret ? » C’est vague, mais c’est intense, aussi. « Ne répondez pas, si vous ne le souhaitez pas. »

« Vous pensez qu’il y a des choses qui me déplairont ? » tu ne réfléchis pas longtemps, avant de lui répondre. « possiblement oui. » tu souffles, simplement, en même temps, tu ne viens pas du même milieu que lui, c'est évident qu'il y a des choses qui déplairont puisqu'il se doit de faire attention. il a un certain cadre, un certain statut auquel tu ne corresponds pas forcément. la preuve réside dans son employé qu'il t'a envoyé, par exemple. « La religion ? Vos parents ne s’y intéressaient peut-être pas ? » tu ne fais rien paraître, tu ne veux pas parler de tes parents, tu ne peux pas réellement en parler d'ailleurs puisque tu ne te souviens pas d'eux non. toi, tu revois seulement le corps inerte de ta mère tomber au sol. rien d'autre, c'est ton premier et dernier souvenir de tes parents.  « aucune idée. » ce qui est vrai, tu n'en sais rien, ils n'ont pas eu le temps, simplement. « Tout à fait, mais croyez-le ou non, j’aurais eu de très bons arguments pour vous faire rester.  Anam, je peux vous appelez par votre prénom ? » tu hoches doucement la tête, tu ne doutes pas qu'il puisse avoir de bons arguments, tu ne serais pas là sinon.  « bien sûr. » tu lui réponds, rapidement.  « et moi, Demetrio ? » tu reprends, doucement, autant communiquer de la même manière n'est-ce pas ? « Nous passons notre première soirée ensemble. Je ne peux pas obtenir toutes les réponses aux nombreuses interrogations que je me pose. J’apprendrai à vous connaître et vous apprendrez à le faire aussi et ça ne se fera pas du jour au lendemain, alors n’ayez crainte, je ne me vexerai pas.  Je m’en souviendrai, cependant. » est-ce que tu as envie de le connaître ? oui, évidemment, tu aimerais savoir ce qu'il se cache derrière son air si charismatique, si sûr de lui, tu aimerais savoir ce qu'il s'y cache. « Après ce que vous venez de me dire ? Evidemment. Qui pourrait ne pas en avoir ? J’aimerais découvrir en quoi vous êtes si différente. Vous n’avez jamais regretté d’avoir rejoint le territoire français ? Votre pays ne vous manque pas ? » qu'il demande rapidement, tu n'as pas le temps de répondre qu'il s'installe confortablement, il s'appuie contre son oreiller et immédiatement t'attire vers lui. tu passes alors une main par dessus son torse, et tu viens caler ta tête. c'est une position dont tu n'as pas l'habitude, mais tu essaies d'y prendre place, comme tu peux. t'en as vu des films, alors tu prends exemple. « Vous avez d’autres origines ? J’ai des tonnes de questions. Qu’est-ce qui vous effraie le plus ? Votre plus grand regret ?  Ne répondez pas, si vous ne le souhaitez pas. » qu'il s'empresse de continuer, mais d'affirmer aussi. « non, mon pays ne me manque pas, je n'ai aucun bon souvenir là-bas. je ne rentrerai pas dans les détails, pas ce soir, mais c'était une très mauvaise période de ma vie. je ne sais pas si j'ai d'autres origines, mes parents sont morts quand j'avais quatre ans. » tu marques une légère pause, tu fermes tes yeux avant de reprendre. « je vous confierai ma jeunesse, un autre soir, si vous voulez bien de moi, un autre soir. c'est dur pour moi d'en parler. » tu termines finalement, tu préfères être honnête, tu ne lui caches pas. « je n'ai pas retenu toutes vos questions mais non, je ne regretterai jamais d'être venue en France. » tu relèves doucement ton regard vers lui, tombant nez à nez avec ses lèvres, tu ne réfléchis pas plus longtemps et tu presses tes lèvres contre les siennes, c'est doux, une nouvelle fois, mais un peu plus assuré. « gardez vos questions non résolues pour une prochaine fois. » et tu lui souris, timidement cette fois. tu ne peux pas lui en dire plus, c'est encore trop tôt.

C’est étrange de l’entendre prononcer un prénom que mes proches uniquement prononcent. Professionnellement parlant, je n’autorise personne. C’est Monsieur Lezcano, sans le Monsieur pour mes plus proches collaborateurs. C’est une familiarité, comme une faiblesse, une raison de m’atteindre, une raison de se sentir proche de moi, d’en profiter et très peu de personnes peuvent se le permettre. Quand je commence à m’attacher, c’est contre vent et marée. Je m’accroche, autant que je le peux. Je n’abandonne jamais. On m’abandonne. Je ne suis pas le plus simple des hommes et mon amour inconditionnel pour mon père me met bien souvent des bâtons dans les roues. Le fait d’excuser ses faits et gestes, de tout lui laisser passer, au détriment de moi-même est souvent la raison des séparations, je dois bien l’admettre. Mais c’est justifié. « Vous pouvez, oui. » Ce serait tout de même étrange de lui refuser ça, alors que nous nous sommes embrassés, alors qu’elle se trouve dans mes bras à l’heure actuelle. Je caresse ses cheveux avec tendresse ; c’est ce qu’elle me donne envie d’être, tendre. Je note dans un coin de mon esprit que les quinze premières années de sa vie ont été particulièrement difficiles, pour une raison qui m’échappe, qu’elle pourrait être amenée à m’expliquer, peut-être, un jour, pas ce soir, je n’insiste pas. Mon cœur se resserre lorsqu’elle me parle de ses parents, je ne dis pas un mot, mais mes doigts se perdant sur sa nuque expriment silencieusement ce que je ressens. Ca me peine. « Très bien, oui. Bien sûr. Un autre soir. Lorsque vous vous sentirez prête. » J’ai eu assez de réponses, bien plus que je n’aurais pu l’espérer et ce contact qu’elle m’offre est plaisant. Je descends un peu plus dans le lit, enlace une jambe autour de la sienne et tends le bras vers l’interrupteur au-dessus de la table de chevet pour l’éteindre, allumer la petite lampe qui donne un effet bien plus tamisé, bien moins brutal aussi, pour les yeux, ne pas la confronter à l’obscurité tout de suite, même si ça ne tardera pas à arriver. « J’ai des origines italiennes. Je suis né en Italie. J’y ai vécu cinq ans. » C’est pour lui rendre la pareille, lui donner un peu de moi, la remercier de m’avoir assez fait confiance pour s’être ouverte à ce point. Ce n’est pas grand-chose, un détail, mais un détail qui est important. J’aime mes origines, mais je ne sais pas si j’en suis réellement fier. La bonne femme qui m’a donné son sang ne valorise en rien ma famille. Elle ne me valorise pas, moi. « Reposez-vous. La journée a été éprouvante. » dis-je, en déposant un baiser sur sa tempe, continuant de lui donner ce que j’ai moi-même manqué gamin : de l’affection. Cette chose pourtant agréable, dont on ne devrait pas avoir à se priver. Cette chose que je lui offre pour la rassurer, aussi, l’apaiser, lui faire oublier mes questions indiscrètes, dont les réponses peuvent tourner dans sa tête inlassablement.