(Anam) Une semaine dans le silence et après ?

« Dès que la nouvelle version sera en ligne, voyez avec l’homme qui travaille avec vous de travailler sur la promotion de votre site. Je lui en parlerai. »tu hoches la tête doucement, pour approuver ses dires. en effet oui, tu feras ça, ça pourra être utile, d'avoir une personne qui a de l'expérience dans ce domaine, qui pourrait t'aider, te guider de la meilleure des manières possibles. « Si jamais vous prenez la fuite, ne vous en faites pas, je camperai aux trois endroits à la fois. » tu souris, tu laisses même un léger rire transparaître. « si jamais je prends la fuite, je pense que j'éviterai ces endroits, à moins que je ne souhaite que vous me retrouviez, évidement. » tu lui fais remarquer, sagement. « Je conduis les avions, en effet. J’en avais les moyens, pourquoi se restreindre ? Je vois. Je ne suis pas un grand connaisseur, mais je vois. Ca se rapproche de la poésie. » tu hoches la tête doucement, tu restes impressionnée par le fait qu'il sache conduire un avion, t'as envie d'en faire immédiatement, t'as envie de le voire à l'oeuvre, t'as envie de le voir conduire un avion. ce doit être impressionnant, réellement. « Beaucoup de questions, bien sûr… Je crains que ce soit des interrogations auxquelles vous ne souhaiteriez pas répondre. Pourquoi ne vous a-t-on jamais inscrite à l’école ? Vous avez vécu des choses difficiles. Voulez-vous m’en parler ? » tu hoches la tête, doucement, tu passes ta main sur son visage, tu frôles sa joue, mais t'as besoin d'espace, d'air, t'as besoin de bouger alors tu viens déposer un baiser sur sa joue et tu te relèves, tu marches, quelques pas, tu finis par venir prendre les verres laissés sur le comptoir de la cuisine et tu les ramènes là, sur la table basse. « mes parents sont morts quand j'avais 4 ans. ils ont été tué. je me suis alors retrouvée dans un trafic d'enfants, celui des assassins de mes parents. je n'ai donc pas eu accès à la scolarité. » tu commences, tu lui expliques, doucement, tu le fixes, sans gêne, même si tu n'as pas l'habitude d'en parler, tu te confies, parce que t'en as besoin. « j'y suis restée jusqu'à mes 14 ans où j'ai réussi à m'enfuir avec l'aide d'un ami qui est décédé sous mes yeux .. » tu parles, tu ne pleurs pas non, tu restes de marbre, tu essaies de continuer. « je suis arrivée en France des mois après et j'ai vécu dans la rue, échappant aux expulsions, jusqu'à ce que je sois tombée sur cet homme dont je vous ai déjà parlé. c'est lui, qui m'a tout appris. » tu lui expliques, finalement tu marches plus, maintenant, tu restes debout là. tu finis par bouger et venir t'asseoir à ses côtés. « c'est pour ça, que je ne suis jamais allée à l'école. » tu termines finalement, tu vois ta main qui tremble doucement.

« Vous êtes tellement honnête avec moi qu’il est fort possible que vous ayez besoin d’une confrontation, plutôt que de me fuir indéfiniment. Du moins, je l’espère. » Avec le début de notre relation sur laquelle je n’ai pas vraiment posé de mots encore. Je ne sais pas bien la définir. Je sais juste que je n’en fréquente aucune autre à côté et suis sûr de la réciprocité. Le temps, nous le prenons, simplement, alors lorsqu’elle se lève, je la laisse faire sans bouger de ma place, sentant son besoin d’espace en même temps qu’elle me conte son récit. Mon cœur se resserre un peu plus à chaque mot prononcé. Je ne m’attendais pas à ça. En apparence, je reste de marbre, mais ça me déstabilise, ça me surprend, parce qu’en effet, j’étais loin de me dire qu’elle était passée par des choses aussi atroces. J’imagine l’enfant de quatre ans, apeuré par ce qui lui arrive, ce qu’elle ne comprend pas. Cette adolescente qui a pris la fuite pour retrouver sa liberté, ne plus être prisonnière d’hommes qui ne lui voulaient pas le bien. Je comprends maintenant pourquoi elle se méfie tant de ceux qui l’entourent, de moi à qui elle confie son histoire, comme un trésor, comme si elle avait décidé que je le méritais, alors que nous ne nous connaissons pas depuis longtemps. Je tourne la tête vers elle qui vient de s’asseoir à mes côtés et en apercevant sa main trembler, je la prends dans la mienne, avec tendresse et pour toute réaction, réponse, j’approche mon visage du sien, capture ses lèvres, quelques courtes secondes. « Ce que vous avez vécu… Personne ne devrait avoir à vivre de pareilles choses. » Son histoire est intense, tout comme le moment présent. Elle vient de se livrer, de me donner une énorme partie d’elle. « Vous avez des papiers ? La nationalité française ? » Après tout ce temps, avec cette rencontre qu’elle a faite, il est fort probable qu’elle ait été aidé. « Je vous remercie pour toutes ces confidences, elles seront bien gardées. Vous avez ma parole. » Evidemment qu’il y a des interrogations, des milliers que je me pose, mais elle a fait tellement… « Vous vous débrouillez très bien, pour quelqu’un qui n’ait pas été à l’école. » Je culpabilise, énormément, à cause de cette histoire qui se trame derrière son dos, alors qu’elle m’a fait confiance sur le moment. « Vous vous en sortez très bien tout court. Vous avez relevé la tête, après toutes ces choses. » Elle me donne envie de prendre soin d’elle, de ne pas la décevoir.

voilà, c'est dit, c'est fait, tu as finalement osé lui délivrer une partie de ta vie, une partie de ce que tu as vécu. tu ne sais pas si c'est une bonne idée, tu ne sais pas comment il va réagir, tu espères simplement qu'il n'aura pas de pitié, que son regard ne changera pas sur toi, tu ne le supporterais pas. tu ne te rends pas compte que tu trembles, jusqu'à ce qu'il prenne ta main dans la sienne. tu respires, doucement, son visage approche et ses lèvres retrouvent les tiennes. c'est court, succinct, mais parfait. « Ce que vous avez vécu… Personne ne devrait avoir à vivre de pareilles choses. » tu hoches la tête, sans trop savoir pourquoi, bien sûr, que personne ne devrait vivre la même chose. c'est horrible, impossible à vivre, ça donne même la nausée. « Vous avez des papiers ? La nationalité française ? » tu secoues la tête, doucement.« je n'ai jamais eu de papiers, je suis arrivée ici, je n'avais aucune identité vous savez. ça n'a pas été simple, mais j'ai réussi à obtenir une carte de séjour. je n'ai pas la nationalité française, je n'ai pas vraiment de nationalité même si je considère la France comme mon pays. » tu lui explique calmement, tu ferais beaucoup, pour avoir des papiers, tu te sentirais plus en sécurité. « quand on m'a volé mon sac, j'ai prié pour que mes papiers n'y soient pas ... vous n'imaginez pas combien des difficiles d'en refaire. » surtout quand on est sans identité. « Je vous remercie pour toutes ces confidences, elles seront bien gardées. Vous avez ma parole. Vous vous débrouillez très bien, pour quelqu’un qui n’ait pas été à l’école. Vous vous en sortez très bien tout court. Vous avez relevé la tête, après toutes ces choses. » tu souris, en sentant cette pointe de fierté dans sa voix, tu souris, un peu plus et pris d'une envie soudaine, tu te déplaces, tu te lèves pour venir t'asseoir sur ses genoux, à califourchon. tu entremêles des doigts derrière sa nuque et tu lui souris, tendrement. « c'est un combat au quotidien, c'est pour cela que .. j'ai préféré fuir lorsque j'ai vu cette photo, j'ai préféré me détacher plutôt que de me faire plus de mal. » tu lui explique calmement, toujours avec ce calme et cette classe olympiens. « être dépendante de quelqu'un, je refuse, j'ai toujours refusé, et c'est tout nouveau, tout ça, ce qu'il y a là, entre nous. alors je te remercie pour ta patience. » que tu lui dis finalement, en souriant, en lui laissant le temps de prendre en compte ces nouvelles informations, oui, tu viens de le tutoyer, pour lui prouver que tu as confiance. peut-être l'accordes-tu trop vite?

J’acquiesce d’un signe de tête, comprenant bien la situation. Contrairement à ce que tout le monde peut penser, des papiers ne s’obtiennent pas comme ça, la nationalité française non plus et en voilà la preuve en face de moi. Ce qui peut sembler injuste, puisqu’elle travaille, paie ses impôts comme tout le monde. Les joies de la clandestinité. Je ne m’attendais pas à tout ça, ces révélations. « Vous avez pu récupérer vos papiers ? » Si mon associé a pu réduire au mieux la casse, il n’a évidemment pas pu faire quelque chose pour sa carte de séjour. Le fait est que moi-même je n’étais pas au courant et qu’il n’a donc reçu aucune instruction de ma part. Elle aurait très bien pu me cacher encore ça… Mais elle ne l’a pas fait. J’affiche un sourire lorsqu’elle s’installe sur mes genoux, pose mes mains sur le bas de son dos et la rapproche de moi un peu plus. « Je comprends. Je n’aurais pas dû agir excessivement, je vous présente une nouvelle fois mes excuses. Il se pourrait que vous soyez de nouveau confrontée à ce genre de photo. » Nous avons un contrat tacite, elle et moi. « La continuité de la promotion de notre nouvelle gamme de téléphones, en Australie. » J’ajoute, sans lui cacher ce détail qui pourrait peut-être la gêner. « C’est une facilité. Pour l’image, uniquement. Vous y voyez un inconvénient ? » La surprise peut se lire aisément sur mon visage, non pas pour ce qu’elle vient de me confier, mais bel et bien pour ce tutoiement. Une boule se forme au creux de mon estomac, le fait est qu’elle est en train de m’accorder sa confiance et que je n’ai pas été tout à fait honnête avec elle quant aux raisons de mon intérêt pour son entreprise, un intérêt qui n’est pourtant plus le même aujourd’hui, mais qui est toujours là, quelque part. Pour simple réponse, je presse mes lèvres sur les siennes, avec envie. « Je te remercie pour ta confiance. » dis-je, contre ses lèvres. La culpabilité, elle est là. Je devrais lui parler, je ne le peux pas. Prendre le risque qu’elle s’en aille maintenant, prendre le risque de briser cet instant. Non, ça ne se fera pas maintenant. Un autre jour, peut-être, un jour où ce sera le bon moment. « Je fais de mon mieux pour ne pas te brusquer. Tu es bien différente de celle que j’ai pu rencontrer jusque-là, tu sais. » Ca n'a rien à voir. On ne peut pas comparer l'incomparable.

« Vous avez pu récupérer vos papiers ? » qu’il s’inquiète presque immédiatement, et tu hoches simplement la tête pour toute première réponse. « je ne les avais pas avec moi ce jour-là, bien heureusement .. » t’imagines pas dans quelle galère tu serais dans le cas contraire, tu serais certainement en train de batailler avec les services administratifs pour leur prouver ton identité, pour leur prouver que tu existes et que tu as besoin de papier pour rester en France. Ce n’est jamais gagné avec eux d’ailleurs, mais tu t’en sors à chaque fois, heureusement. Tu t’installes finalement sur ses genoux, avec un petit sentiment de gêne, puisque tu n’en as pas l’habitude, mais tu t’installes en plantant tes yeux dans les siens. Ses mains agrippent tes hanches, te rapprochant un peu plus de lui. Tu trembles de bonheur, pendant une nanoseconde avant de te reprendre du mieux que tu peux. « Je comprends. Je n’aurais pas dû agir excessivement, je vous présente une nouvelle fois mes excuses. Il se pourrait que vous soyez de nouveau confrontée à ce genre de photo. La continuité de la promotion de notre nouvelle gamme de téléphones, en Australie. C’est une facilité. Pour l’image, uniquement. Vous y voyez un inconvénient ? » tu ne réponds pas tout de suite, mais tu finis par le tutoyer et tu sens qu’il est touché, qu’il est surpris, toi-même tu ne comprends pas comment tu peux t’ouvrir aussi rapidement, aussi facilement. Tu ne dois pas, tu ne devrais pas avoir confiance en lui, pas si rapidement, mais c’est plus fort que toi. T’as l’impression d’être une gamine. Pour toute réponse, il pose ses lèvres sur le tiennes, te laissant alors profiter de ce doux contact qui te prend aux entrailles. Il s’écarte, quelques centimètres avant de souffler quelques mots. « Je te remercie pour ta confiance. » qu’il finit par dire et tu souris, simplement. « je ne vais pas te mentir … ça ne me fait pas plaisir de te voir avec cette femme, mais à côté de ça, je peux comprendre et je n’exigerais aucunement que tu .. que tu … je ne sais même pas comment on peut dire ça .. que tu t’en sépares ? peut-être bien, mais non, je n’exigerai rien, tant que tu peux m’assurer que ce n’est qu’une image. » tu lui réponds, c’est vrai, tu t’en fiches d’un c ôté, et de l’autre, tu as envie de lui demander pourquoi toi, tu ne la remplacerais pas, après tout, mais tu te gardes bien de lui dire, sagement. « Je fais de mon mieux pour ne pas te brusquer. Tu es bien différente de celle que j’ai pu rencontrer jusque-là, tu sais. » tu souris, un petit sourire timide, avant de venir poser tes lèvres au soin de ses lèvres. « je vais le prendre comme un compliment. D’ailleurs, tu te débrouilles très bien, ne change rien ». tu finis par te lever, pas par parce que tu n’es pas bien, mais parce qu’il est temps de préparer quelques bonnes choses. « je vais préparer quelque chose, le temps que ça cuise .. fais comme chez toi d’accord ? » tu ne sais pas ce qu’il fait, généralement, quand il doit attendre. Il peut toujours te rejoindre et te regarder, même si tu seras perturbée sur les bords.

Je ne suis pas surpris que ce ne soit pas une partie de plaisir de me voir avec cette femme, je le comprends, même. A sa place, j’aurais moyennement apprécié… Les choses sont telles qu’elles sont, pour le moment. Je ne prendrai pas le risque de mettre un terme à cette histoire d’apparence. C’est acquis auprès de tout le monde, c’est satisfaisant aux yeux de mon père. S’il venait à apprendre que les choses sont différentes, je le connais très bien, il ne le supportera pas, comme à chaque fois et là encore, je comprends. Ses réactions sont parfois exagérées, excessives, mais ce n’est pas contre moi. C’est pour moi. Il souhaite mon bien, je n’ai jamais douté du contraire. Plus jeune, je me répétais ces mots lorsque c’était difficile à gérer. Aujourd’hui, j’en suis convaincu. Il a fait ce qu’il fallait pour que je m’en sorte. Et avec mes relations, il craint simplement que je tombe comme une femme comme celle qui m’a mise au monde, celle qui ne m’a pas élevé. Il est capable de voir des choses que je ne suis pas apte à saisir. Après son histoire avec ma mère, il n’a plus jamais été capable de faire confiance en la gent féminine. J’ai tendance à me méfier, mais à faire un peu plus confiance. « Je te l’assure, c’est exclusivement pour l’image. Ce n’est pas une femme que je fréquente en dehors. » C’est strictement professionnel. Il n’y a rien qui la lie à moi en dehors du contrat que nous avons. Un fin sourire apparaît sur mon visage en sentant ses lèvres près des miennes et lorsqu’elle se lève, je fais de même, acquiesçant d’un signe de tête en observant autour de moi. Il y a peu de photos, une avec une femme, une amie à elle sans doute. Je récupère le cadre. « Une amie à toi ? » demandé-je, en lui montrant le cadre photo que je repose ensuite sur le meuble. Je n’ai aucune gêne à faire le tour du salon, à m’arrêter devant un tiroir qui est mal fermé, à cause d’un morceau de tissu dépasse. Je l’ouvre, replace le tissu à l’intérieur et alors que je m’apprêtais à refermer le tiroir, mes yeux sont attirés par un objet à l’intérieur. Objet que je récupère après quelques secondes à être resté bloqué dessus. Je le manipule, l’observe sous toutes les coutures, d’un œil amusé et la rejoins ensuite dans la cuisine. Je me place derrière elle, dépose un baiser sur son épaule. « De la curiosité ? Ou alors tes amies ont de l’humour. » dis-je, en posant sur le comptoir, près d’elle, une paire de menottes roses. « Pardonne-moi, ton tiroir était mal fermé. Ce n’est peut-être pas une chose que tu aurais aimé que je voie. » ajouté-je, d’une voix qui se veut rassurante, alors que je souris contre son épaule où je dépose un nouveau baiser.

« Je te l’assure, c’est exclusivement pour l’image. Ce n’est pas une femme que je fréquente en dehors. » ça te convient, t'en attendais pas moins de lui. non, tu n'attendais que ça, qu'il te confirme qu'en effet, il n'y a rien avec cette demoiselle. tu ne partages pas, déjà normalement, tu ne te partages pas. façon de parler. évidemment. « alors tout va bien. » un rapide baiser et tu files vers la cuisine pour préparer quelque chose. tu sors une pâte à tarte, tu l'étales dans un plat, tu sors des légumes, divers et variés et tu commences sagement à les couper pendant que tu observes Demetrio en douce. c'est étrange, de le voir chez toi, c'est étrange de le voir vagabonder chez toi. il semble à l'aise, et en même temps, pas tellement dans son univers, tu sais que ce n'est pas son univers tout ça. tu as bien vu comment c'était chez lui. « Une amie à toi ? » qu'il te demande, tu lèves ton regard, tu regardes le cadre. « oui c'est Pauline, mais elle n'habite plus sur Biarritz. C'était ma colocataire il fut un temps, c'est une très bonne amie. » tu lui expliques avec un sourire s'étirant sur tes lèvres avant de te concentrer de nouveau sur ta préparation. tu files vers le frigo, tu sors du lait, de la crème fraîche, du fromages râpé, tu prends également des oeufs et tu prépares le tout. tu vois qu'il revient, il se place juste derrière toi et tu souris quand tu sens sa présence. ses lèvres trouvent ton épaule et tu frissonnes de plaisir. « De la curiosité ? Ou alors tes amies ont de l’humour. » tu ne comprends pas tout de suite, jusqu'à ce qu'il pose un objet sur le plan de travail. tu baisses tes yeux et tu reconnais cette paire de menottes. tu rougis, certainement devant ce spectacle. heureusement qu'il se trouve derrière toi et qu'il ne peut donc pas le voir. heureusement. « Pardonne-moi, ton tiroir était mal fermé. Ce n’est peut-être pas une chose que tu aurais aimé que je voie. » qu'il te rassure, et toi, tu souris, encore et toujours en tentant de rester concentrer sur ta préparation alors qu'il est si proche de toi. « oh si, tu as bien fait de le voir, au moins je n'ai plus à t'avouer mes préférences sexuelle. je suis plutôt branchée sur la domination. » tu y vas peut-être un peu fort, tu le cherches peut-être un peu d'ailleurs, tu souris, toujours en zieutant ton plat, uniquement ça. tu souffles, ton esprit s'échauffe devant les pensées qui se pressent dans ton esprit. tu essuies tes mains et tu attrapes finalement les menottes, toujours en restant de dos. « il me semble que c'était un cadeau, lors d'une partenariat avec un club de la ville. je te laisse imaginer quel style de club. » tu lui avoue finalement, avant qu'il ne prenne peur. « un simple cadeau, du coup, désolée de te décevoir. »

De dos, impossible pour moi de voir si elle est sérieuse ou non. Je me pince les lèvres, hésitant, attendant patiemment qu’elle reprenne la parole d’un ton léger, me permettant d’identifier sa touche d’humour. « C’est une plaisanterie. » dis-je, sur un ton interrogateur, en penchant mon visage vers le sien afin de capter son regard qui fuit vers la paire de menottes qui s’avère être un simple cadeau. Un souffle s’échappe d’entre mes lèvres, m’obligeant à me rendre compte de mon malaise. La domination… Je n’ai encore jamais abordé le sujet, avec personne, ni même avec mes aventures et ça m’a bien arrangé. Ce n’est absolument pas ce que j’aime. Ca a une part de violence, brutalité, ça n’a rien de bestial. C’est malsain. C’est tout ce que je déteste. Ca a même un côté effrayant. Ca fait le bonheur de certaines personnes, mais je n’y trouverai jamais mon compte. Lier les mains d’une femme, rien que ça, je n’ai jamais osé. J’aurais l’impression de la soumettre, de mal agir. Cette sensation qu’on ne puisse rien faire pendant que l’autre agit à sa guise, c’est peut-être bon… Je n’en sais rien. Tester n’a jamais été l’un de mes souhaits. « Je vois… Ton agence est en partenariat avec un club SM ? » Ce n’est pas si étonnant, c’est plus ou moins le même but. Faire des rencontres, pas les mêmes cependant. Ce club vise un autre public. « Un instant, j’y ai vraiment cru. Ca aurait pu être le cas, tu es surprenante. » Je commence tout juste à la découvrir, à apprendre à la connaître. Il y a probablement des secrets qu’elle garde enfouit au fond d’elle, ou des choses peut-être insolites. « Evidemment, ça m’arrange que ce ne soit pas le cas. » Je n’aurais pas pu la satisfaire à ce niveau. Je pose mes mains sur sa taille et la tourne afin qu’elle me fasse face. « Il est évident que tu ne sais pas vraiment ce que tu préfères. » J’aurais dû m’en douter. Elle n’a jamais franchi le cap et c’est un détail qui m’est important, qui est effrayant aussi. Ce n’est pas une chose que l’on donne à n’importe qui, mais je ne peux m’empêcher de la désirer. « Et ton amie Pauline, tu la vois toujours ? » lui demandé-je, dans le but de changer de sujet, de ne pas m’attarder sur ce qui pourrait me faire perdre un peu plus la tête, ce qu’elle arrive déjà à bien faire. Elle est douée sans même le faire exprès.

« C’est une plaisanterie. » et tu souris, doucement, évidemment que c'est ne plaisanterie. « Je vois… Ton agence est en partenariat avec un club SM ? Un instant, j’y ai vraiment cru. Ca aurait pu être le cas, tu es surprenante. Evidemment, ça m’arrange que ce ne soit pas le cas. » qu'il te dit en posant tes mains sur ta taille et en te retournant en douceur. tu lui fais maintenant face, ton sourire toujours posé sur tes lèvres. « oui, on a beaucoup de partenariat, on aime être diversifié, on en a besoin pour le commerce surtout alors oui. » tu lui dis d'une voix douce. « j'en conclus que tu n'es pas branché menotte et fouet et je t'avoue que ça me rassuré également. » tu lui souffles finalement. « Il est évident que tu ne sais pas vraiment ce que tu préfères. Et ton amie Pauline, tu la vois toujours ? » il te dit, tente de changer de sujet, il semble de vouloir changer de sujet, s'il veut, ça ne te gêne pas de parler de tout ça, tu ne connais pas, enfin non, tu n'en connais pas les sensations mais tu connais très bien toutes ces choses là. nuance. « en effet, je ne sais pas ce que je préfère, mais j'espère bien le savoir un jour, maintenant que je .. qu'on ... enfin .» tu lui offres un léger sourire gêné, tu cherches même à te défaire de lui, rapidement et tu vas mettre la tarde au four. « non, je ne la vois plus, elle a déménagé sur Paris, pour le boulot, mais je l'ai pas mail, ou par sms, ça dépend. on garde le contact comme on peut malgré la distance. Bon, du coup, le plat est au four, qu'est-ce qu'on fait en attendant que ce soit près ? une idée ? » tu demandes, espiègle en te retournant vers lui.

C’est bon pour son agence, pour sa promotion. Il faut savoir s’ouvrir même aux choses qui ne nous plaisent pas forcément et ça, elle l’a compris. Ca me soulage que ce soit uniquement pour le travail. J’acquiesce d’un signe de tête, confirmant que je ne suis pas intéressé par ces choses-là. On ne peut pas dire que je connaisse vraiment ce que c’est, je ne m’en suis jamais approché. Une femme m’a fait la réflexion, une fois, à savoir si j’étais le stéréotype exact du héros dans la saga Grey. A l’époque, je ne connaissais pas l’ouvrage – si on peut appeler ça un ouvrage, mais je suppose qu’avec le succès du livre, c’est le terme que l’on peut lui donner – alors je m’y suis attaqué pour savoir à quoi on faisait référence, exactement et l’univers entier ne m’a pas plu. Aussi bien cette fille sans aucun intérêt qui joue avec sa conscience, une cruche vers qui le personnage, un miracle de la nature, tombe sous le charme et là on se demande vraiment pourquoi. Il y a des choses qui m’échappent sans doute, peut-être simplement n’ai-je pas été assez réceptif pour comprendre la raison de l’engouement des lecteurs de ce livre. Toujours est-il que mes préférences restent softs, éloignées de ce monde. « Je suis très… classique. Dans le respect de l’autre. » Là encore, probablement que ça m’échappe, que je ne vois pas très bien où se trouve le respect d’autrui dans ses pratiques. Je ne suis pas ouvert à ce point, non. « Oui, je t’écoute. Maintenant qu’on ? » Je lui rends son sourire, conscient de ne pas l’aider à s’échapper. Elle le fait bien seule et je l’observe s’activer derrière son four, puis se tourner vers moi. Elle me répond, enchaîne sur autre chose rapidement, ne me laisse pas l’occasion d’approfondir le sujet de son amie. « J’en ai des tonnes. » soufflé-je, en approchant mon visage du sien et alors que mes lèvres sont proches des siennes, mon téléphone portable sonne, vibre. Je lâche un soupir en le récupérant. « Excuse-moi. » dis-je, en prenant l’appel. C’est Soriano qui ne passe pas par quatre chemins pour m’annoncer la couleur de son appel. Ma patience n’est plus, alors que je lui demande plus de renseignements sur ce qui se passe. Il doit bien le sentir à mon ton agressif, mais je finis par raccrocher en lui demandant de m’attendre. J’attrape ma veste, prends celle d’Anam et reviens vers elle. « Ton plat attendra. Je viens d’avoir mon associé. Il y a eu un problème avec ton agence. » Je me penche vers le four que j’éteins. Son agence a été vandalisée. Soriano a vu les dégâts et apparemment, c’est tout de même grave. La porte a été forcée et l’intérieur n’est pas beau à voir, mais il faut que je constate tout ça de moi-même. Et mon petit doigt me dit que la personne responsable de ça est le père de son employé. Il en serait capable.

tu changes de conversation le plus rapidement possible et t'ignores ses questions en suspend pour qu'il ne sache pas ce que tu penses de tout ça. tu ne veux pas qu'il le sache, c'est encore trop tôt. « J’en ai des tonnes. » qu'il t'informe alors en approchant son visage du tien, mais rapidement, vous êtes coupés par un appel, son téléphone. il décroche, tu le regardes, il semble contrarié, tu ne dis rien, tu attends docilement. il bouge dans l'appartement, récupère sa veste oui, mais également la tienne qu'il te tend. « Ton plat attendra. Je viens d’avoir mon associé. Il y a eu un problème avec ton agence. tu restes ébahie, choquée, et tremblante. « un problème ? à cette heure-ci ? quel genre de problème Demetrio ? » tu demandes en enfilant ta veste. tu remets tes chaussures tandis qu'il coupe le four et tu finis par le suivre en dehors. tu fermes à clés et tu le suis .. dans les escaliers ? très bien les escaliers, tu le suis sans rechigner, tu sais bien que vous allez prendre sa voiture et tu te laisses guider. pour une fois, tu laisses quelqu'un d'autre prendre les devants et te guider. tu t'installes dans la voiture encore tremblante. « bon sang ... bon sang .. j'espère que .. ce n'est pas grave, que je n'ai pas tout perdu .. » tu paniques, évidemment que tu paniques, rapidement, tu perds le contrôle et tu détestes perdre le contrôle. comment .. comment il a su ça avant toi au juste ? « pourquoi je n'ai pas reçu d'appel ? j'ai un système de sécurité, je dois recevoir une alerte si jamais il se passe quelque chose. pourquoi as-tu reçu quelque chose et pas moi ? »