Fastlane w/ Gregory

(listen)

@Gregory Westerly

BOYS WILL BE BOYS

Il jette un regard à son téléphone portable qui croule sous les sms. La barbe, Ludovic soupire et décide d'ignorer le nouveau message qui s'ajoute à la liste d'anciens qui s'allonge à vitesse exponentielle. Il n'a pas qu'ça à faire, bientôt, il devra engager un impresario pour s'occuper de tous ces trucs qui rendent son quotidien chiant à souhait. De toute façon, depuis qu'il a gagné en visibilité et qu'il n'est plus que le beau gosse postant des photos de bouffe sur insta ou faisant le con dans des vidéos Vine, il se retrouve obligé d'adapter son existence aux options qui se sont greffées au packaging depuis le début. La célébrité, guillemets indispensables, amène son lot de désagréments. Il hausse les épaules, Ludovic, esquive un énième coup de pinceau de cette maquilleuse en carton qui semble avoir la main vraiment trop lourde question fond de teint et anti-cerne. D'ailleurs, rien que d'y penser, il y fait une sacrée intolérance. « C'est quoi ça ? » - siffle-t-il, posant ses doigts sur le poignet de la brunette qui agite une lotion dont le nom lui échappe aussitôt prononcé. « C'est un fixateur de quoi ? » - il grimace, le refus est catégorique et il ne s'embête même pas à crier quoique ce soit, il se contente de se lever de son siège et de s'éloigner du désastre ambulant qui a surement dû acheter son diplôme vu la gueule qu'il se tape à chaque fois qu'il passe entre ses mains dites « expertes ». La blague s'étale, elle se distend dans le temps à tel point qu'il commence sérieusement à en avoir sa claque. « Ludovic, on enregistre dans dix minutes » - dix minutes ou dix heures, ça revient au même. Est-ce qu'ils ont vraiment besoin de s'attifer comme des gonzesses à chaque fois ? Sa fierté crachote et saigne un chouïa lorsqu'il jette enfin un regard au miroir où son reflet le salue. Dieu du ciel, la salope. (…) « Je dis simplement qu'elle n'a pas besoin d'étaler tout son trousseau sur mon visage à chaque fois qu'elle s'occupe de moi » - le simple fait d'être maquillé, le simple fait de prononcer le mot maquillage invoque une obscure envie d'envoyer balader tous ses collaborateurs. A l'autre bout du fil, sa mère lui raconte qu'il faut souffrir pour. Qu'on s'entende, tout de même, les phrases surfaites du genre sont bonnes pour servir de maxime aux déglingués de l'encéphale. Pas lui. Il a très bien vécu jusque là sans avoir à investir dans de l'eau de Bleuet. « Aux dernières nouvelles, j'suis un mec » - aux dernières nouvelles, il commence à se poser des questions vu la tournure que prend sa vie. (…) Les loups sont de sortie, Ludovic flanqué de ses potes avance, la nuit a déjà englouti les environs du club dans lequel ils s'apprêtent à pénétrer. Ils n'attendent que Greg. Vic a du faire des pieds et des mains pour qu'il accepte de se joindre à la smala. « J'suis sûr qu'il a dû passer 4 foutues heures à essayer d'dompter sa méchouille au gel » - crache Slim', mauvaise langue ayant toujours considéré Westerly comme un rival. Peretti sourit, s'il a tant le seum, pourquoi est-ce qu'il n'adopterait pas la même coupe que son némésis ? Vic a besoin de réaffirmer sa masculinité et ce soir, il compte flirter outrageusement avec toutes les limites qu'il s'est un jour fixé. « Le voilà qui arrive et Slim', steuplait, tiens-toi à carreaux » - il fait signe au nouvel arrivant et lui tombe presque dessus lorsqu'il se trouve à sa portée, son bras allant reposer sur son épaule. « J'ai failli croire que t'avais trouvé mieux à faire d'ton vendredi soir » - lance-t-il à son pote ( qui se trouve également être son coach). « Ce soir, hors de question d'évoquer détox', squats, clumbers ou push-ups sauf ceux qu'les meufs portent » - petit préambule avant d'esquisser les pas vers l'entrée.

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Ca fait combien de temps que l’Australien n’est pas sorti ? Un bail. Trop longtemps. Une éternité. Parce qu’avant, il y avait Julie et sa jalousie, qui refusait qu’il retourne en boite parce qu’elle considérait que les femmes se sentaient pousser des ailes quand il était dans les parages. Il n’avait pourtant jamais dérapé, elle si. Et il était prêt à lui pardonner. Parce qu’il l’aimait. Parce qu’il considérait qu’on pouvait faire des erreurs, ce qui pouvait ouvrir la porte au pardon et à la seconde chance. Peu étaient de son avis. Tout le monde cherchait à lui faire comprendre qu’il était mieux sans elle. Sauf Victoire, qui s’acharnait à l’aider à récupérer celle qu’il considérait comme la femme de sa vie. Mais le sort ne semblait pas enclin à lui donner un coup de pouce. Quand il reçut un message de son grand ami Ludovic Peretti, accessoirement le cousin de Julie, qui l’invitait à sortir, il avait hésité. Longuement. Il n’était pas sûr d’avoir la tête à s’amuser. C’était déjà compliqué d’assurer ses journées de boulot. Mais le grand blond vainqueur de l’émission culinaire avait tellement insisté qu’il s’était laissé convaincre. Pour autant, il n’arriverait pas le premier. Il avait des obligations. Il fallait s’assurer que la salle de fitness était bien fermée aux non-adhérents, et faire en sorte d’être présentable sans avoir l’air d’un pingouin dans des vêtements bien trop habillés pour sortir. C’est donc vêtu d’un marcel qui fait ressortir sa carrure large de baby Hulk et d’un bermuda qui lui arrive tout juste aux genoux que le garçon australien se pointe devant le club pour rejoindre ses compagnons du soir, toujours bien coiffé, juste pour faire enrager Slim qui lui doit avoir besoin de s’offrir un lissage brésilien. Quand Ludovic s’avance pour le saluer et lui faire une accolade, c’est mutin que le jeune Westerly rétorque en lui tapant dans le dos : « J’avais effectivement prévu de regarder VTEP mais bon je me suis dit que t’aurais passé une mauvaise soirée si j’avais pas été là. » Il n’avait aucunement l’intention de regarder Vendredi tout est permis avec Arthur, mais la boutade avait le mérite d’être lancée. Il lève les yeux au ciel quand son padawan le met en garde. Pas de protéines et exercice au menu, ce soir c’est alcool et aguichage. « Ok, ok mais une femme qui porte des push-ups t’as peu de chance de l’encaper. Elle a pas confiance en elle. » En parlant de confiance, il jette un regard à Slim’ et bien tenté de se moquer de lui, il lâche : « Toi c’est sûr que t’encaperas pas ce soir. T’es en panne de peigne ou de gel ? » Trop facile. Le ton est donné. Ils font la queue devant l’établissement et Gregory ne peut pas s’empêcher de jeter un coup d’œil aux personnes qui se trouvent devant lui et derrière lui, cherchant Julie parmi elles. Et si elle venait ce soir ? Aussi, alors qu’il s’était promis de ne pas l’amener sur le tapis, il oublie ses résolutions : « Dis Vic, t’as eu des nouvelles de ta cousine ? » Connaissant son acolyte, ce dernier lui répondra par la négative juste pour éviter de parler d’elle toute la soirée. Mais il aimerait bien la voir ici. Il ne compte pas se laisser happer par la nuit pour flirter et dégoter une femme pour la nuit. Il n’en a pas la moindre envie. En même temps, une femme comme Julie, ça ne se remplace pas comme ça. Ce qui ne l’empêchera pas de passer une bonne soirée car l’Australien est tout sauf un casseur d’ambiance. Ils rentrent enfin à l’intérieur et déjà la musique étouffe leurs voix alors Greg se penche vers Vic pour lui hurler : « On va boire un verre d’abord ? » Il préfèrerait, histoire de lancer la soirée.

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Vic coule un regard vers Slimane qui enrage décidant d'accélérer le pas tandis que le nouvel arrivant et lui restent en retrait. Le combat de coq se profile à l'horizon et ne lui dit vraiment rien qui vaille. Cette rivalité insensée née d'il ne sait quelle débilité imbibée de testostérone à la con, s'il la trouve particulièrement stupide, quelque part, il en comprend les rouages et décide d'ignorer la menace. Si quoique ce soit se passe, Peretti n'a pas l'intention de se retrouver le cul entre deux chaises. Toutefois, Gregory a l'air assez éveillé et d'humeur à lancer quelques punchlines dont il a le secret. En tout cas, si les poings finissent par sortir, il doit bien avouer que le ton est si bien donné qu'il sait qu'il risque de se poiler pas mal avant que tout ne dégénère en insultes et giclements d'hémoglobine. Il ne lui faut pas plus de dix secondes pour évaluer les chances qu'ont chacun de remporter le combat. Lorsque l'un est charpenté comme un culturiste de haut niveau, l'autre est une crevette enragée. L'habit n'fait pas le moine se répète-t-il alors qu'ils avancent vers la file d'attente. « Tu serais surpris d'mon pouvoir de persuasion » - il n'en connait pas des tas de gonzesses qui résisteraient à son blabla sentimentaliste spécial drague-du-vendredi. Un sourire, quelques jeux de muscles, un soupçon de nonchalance masculine et , il les ramasse sans trop d'effort. Pourvues d'un push-up ou fâchées avec le soutif. Lui, il encapera. Les deux autres, ça reste à voir. Il éclate de rire, reporte son attention sur une chola bien chaloupée , tarpé de fou et démarche de reine. Son regard dérive, dérive. Il est ramené sur la terre ferme par Westerly. Julie ? Le blond hausse les épaules, une grimace dégustant la moitié de son visage, cette débile de compétition ne viendra pas, d'ailleurs, il s'en tape pas mal de ce qu'elle fait de sa vie, tant qu'elle ne sème pas la tristesse derrière elle à chaque fois qu'elle débarque. Julie est un sujet à proscrire, au même titre que tout le jargon fitness énuméré plus tôt. Au lieu de gâcher sa salive, il préfère ignorer royalement. « L'but d'cette soirée, frère, c'est d'oublier l'quotidien, d'le noyer au fond d'plusieurs verres ou d'bouches différentes » - Vic hausse les sourcils, appuyant sur le sens caché de ses paroles qui, il le sait, fera mouche. « Nous, on va pas faire tapisserie, j'connais du monde, v'nez » - sur ce, il pivote, prend la tête de leur délégation. Quelques paroles échangées avec le videur et on leur réserve quasiment un accueil de rois. A l'intérieur, les corps bougent, s'agglutinent, la température de la pièce semble augmenter malgré le système de climatisation. L'ambiance monte vite au cerveau et il ne connait qu'un seul moyen de se mettre dans le bain. « Avec plaisir » - se retrouve-t-il à devoir hurler pour mieux se faire entendre de Gregory. Il fait signe à Slim et aux autres de prendre de l'avance, ils le noient sous les commandes, ils savent que maintenant, c'est toujours lui qui paie les consos. Et, il faut dire que ça lui fait plaisir de pouvoir choyer ses potes. Ils ont toujours été là, même pendant les grandes périodes de galères financières. Son regard papillonne, il a déjà repéré quelques proies potentielles. « Je t'ai aperçu l'autre jour, avec une blonde, c'ta nouvelle go ? » - franchement, il préférerait que son ami abandonne son attitude d'amoureux éperdu, pour son propre bien. Il s'immobilise au bar, en attendant que la barmaid vienne s'occuper d'eux.

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Gregory adore taquiner son monde. Qu’il soit entouré d’amis, d’inconnus ou même en plein diner professionnel ou important – parce que qui dit professionnel ne dit pas forcément important – l’enfant de Melbourne ne change pas d’attitude. C’est léger, plein d’entrain, mais aussi piquant qu’un amas de ronces. Il ne le fait cela dit pas dans un but bien mesquin, mais juste pour se distraire. C’est comme ça, il pratique le ‘banter’ depuis son plus jeune âge. Il a pour autant des cibles plus privilégiées que d’autres, si tant est que ce soit un privilège, et Ludovic ne fait pas partie de celles-ci, bien au contraire de Slimane. D’ailleurs, il en rajoute une couche, juste pour le faire enrager. Un de ces quatre, l’Australien se verra bousculé par l’autre type qui sortira de ses gonds, mais Gregory le sait bien, il n’en ressortirait pas vainqueur parce que l’Australien est plus affuté que lui. Il se fiche bien de savoir s’il parle de son pouvoir de persuasion auprès des femmes ou auprès de lui, ça revient au même, il est là ce soir pour passer une bonne soirée, loin d’Arthur et son émission débile. Tapant sur l’omoplate du cuisinier pour accompagner ses propos, il répond : « Ah mais pour toi je ne me fais pas de souci, Vic ! Je parlais de Slimane, il est pas de trop bonne compagnie! » Il ricane, histoire de montrer qu’il n’est pas sérieux, préférant plus largement poser ses yeux sur le monde qui les entoure, mais pas pour encaper, au grand regret de son acolyte du soir qui ne semble pas très ravi de voir que sa cousine reste dans la tête du blondinet à la mèche folle. Il ne lui répond pas. Ou plutôt à côté. Et ça frustre Westerly qui ne comprend pas pourquoi il cherche à lui faire entendre raison et qu’il tente de le forcer à passer à autre chose. Gregory a souffert de l’affront de sa petite-amie, parce qu’il n’a pas compris pour quelle raison elle l’avait trompé. Tout semblait aller. Mais il voulait bien lui donner une seconde chance, parce qu’il l’aimait trop et parce qu’il était persuadé qu’elle était la femme de sa vie. Peretti, lui, ne l’entendait pas de cette oreille. Il veut bien saisir qu’il n’est pas d’accord avec lui, mais il pourrait au moins lui dire ce qu’il sait. Le visage du jeune homme s’assombrit un peu et il lui rétorque en levant les yeux au ciel : « Ca répond pas à ma question ! » Mais puisque le grand blond ne semble pas déterminé à entendre raison, têtu comme il est, Gregory veut bien essayer de faire fi de Julie le temps d’une soirée, bien qu’il n’encapera pas forcément pour autant. Et puis, le célèbre cuistot les entraine vers le haut de la file, et monsieur à ses entrées, comme toujours. Greg se demande bien comment il fait, mais il ne veut pas non plus savoir ce qu’il a fait pour en arriver là. Ils pénètrent tous dans ces lieux où la musique résonne déjà. L’Australien a chaud. Il se félicite de porter des trucs légers. Ils s’avancent tous vers le bar puisqu’il a suggéré de d’abord se mettre un coup dans le nez avant d’aller profiter de la soirée. Greg commande un espèce de cocktail totalement inconnu qui risque d’être trop costaud, mais il s’en fiche. S’accoudant au bar, il répond à son ami qui visiblement l’épie pour s’assurer qu’il ne revoie pas Julie. « Oh non, tu parles de Victoire ! C’est une amie, elle était en galère de logement, alors je l’ai hébergée pendant quelques temps, mais elle est repartie… » D’un coup. Il n’a pas vraiment compris, mais il a respecté son choix. « Elle voulait m’aider à récupérer Julie. Oui je sais tu m’as dit de pas en parler, mais c’est la vérité ! » Poursuit-il en se défendant comme il le peut, et à son tour, il balaie la salle du regard non pas pour lui, mais pour compter le nombre de femmes qui en auront après Ludovic ce soir. Car Vic, est une petite célébrité ici. « Tiens, y en a une qui t’a remarqué là-bas, elle te lâche pas du regard. » qu’il dit en la montrant d’un signe de tête.

Prédateur à l'affut, Vic ne cache pas son intention d'abandonner la joyeuse camaraderie s'il venait à ferrer un spécimen qui en vaille suffisamment le coup mais cela pas avant qu'il ne se soit assuré que son pote remonte en selle. Quitte à choisir le morceau à sa place, évidemment, quitte à le mettre au défi. Il ne connait aucun mec qui ne réagisse pas à ce moyen primitif de communication. Lui, en tout cas, mec tout ce qu'il y a de plus normal ( c'est à dire traînant quelques casseroles) réagirait au quart de tour et se lancerait dans l'aventure. Il change de pied d'appui, gigotant, l'attente est longue. Qu'est-ce qu'elle fout la barmaid ? Peut-être qu'il devrait se foutre à poil pour attirer son attention. Barmaid dêbarque, souriante. Elle a une dent qui chevauche l'autre, détail qu'il trouve assez sexy. Cocktail au nom trop exotique pour le méché et une Pina colada pour lui. Commencer risible pour y aller crescendo par la suite. Première règle."Victoire ? Ses parents ne l'ont pas respecté" siffle-t-il, un sourire aux lèvres, s'accoudant au zinc. Ladite Victoire est repartie. Impayable, Gregory. Vraiment. Vu comment elle le matait, la p'tite, elle se serait offerte à lui sans la moindre hésitation s'il en avait émis le souhait. Le blond se demande si seule Julie squatte le champ de vision de son ami et si c'est le cas, quelle nana pourrait l'en déloger ? S'il faut taper dans son répertoire. Les potes avant les putes. Greg avant Julie, pour des raisons évidentes, même si la famille compte. Dépend des circonstances. "Elle voulait t'aider, ouais. Dis-moi, t'as pas tiré ton coup d'puis combien d'temps ? Depuis qui ? Ma cousine? Bravo, frangin tu viens de te refaire une virginité !".Ludovic ricane, observant discrètement tous les mouvements de la barmaid. Voilà, il veut tout savoir d'elle, de son prénom à sa vraie couleur de cheveux. Parce qu'il se doute bien qu'elle n'est pas violette et qu'il n'existe qu'un seul moyen d'en être sûr. Peretti porte ses iris bleus dans la direction indiquée par Westerly. Il secoue la tête, non sans avoir esquissé son sourire-piège-à-meufs à l'attention de celle qui l'a remarqué. " Non, c'est à peine un 6" il lance un clin d'oeil " La barmaid qui m'ignore sciemment depuis t'haleur, en revanche, c'est un bon 8 et j'veux voir si elle peut se transformer en 9,5 ". L'échelle va, bien sur, jusqu'à dix et débute à un. Mais il ne connait qu'une seule femme qui ait atteint le dix sans même avoir à faire ses preuves, la Favre. Il attrape le cocktail aussitôt déposé sous ses yeux, il remercie mielleusement Violette et décide par la même occasion qu'il va l'avoir. Ce soir. Le "non", pas envisageable. "Et si on s'occupait plutôt d'ton dépucelage ? Slim risque de ne pas rater l'occas' si c'est pas lui mais toi qui ne gères pas " il hausse l'épaule et hèle sa proie de la soirée pour repasser commande, cette fois ci incluant toutes les doléances des bandits qui l'attendent plus loin, installés sur une banquette en , déjà, charmante compagnie. "Elle ne reviendra pas" souffle-t-il à Gregory, navré. Alors sans prévenir Greg, il se tourne vers une jolie blonde postée à quelques centimètres : "Hey. Mon pote te trouve craquante mais il est trop impressionné". Toujours flatter pour ne pas se prendre un vent. La canaille attend de voir comment se comporte un Westerly en milieu naturel. S'il se débrouille ou s'il faut lui tenir la main. Quelque chose lui dit qu'il n'est pas au bout de ses surprises.

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D’ordinaire, l’Australien n’est pas le dernier pour faire la fête. Il est toujours partant, fait toujours le fou sur la piste de danse, mais il faut dire que sa rupture l’a affecté plus que de raison. Il a du mal à vivre comme si tout ça était terminé. Il est devenu fade le jeune Westerly, et son acolyte cuistot l’a remarqué et compte bien le cuisiner toute la soirée. Il est pourtant bien entouré de filles le coach de fitness. Il y a Margaux, Airlie, Victoire et d’autres. Il connait plus de femmes que d’hommes et il n’est pas fichu d’oublier Julie. Il ne sait pas si le cousin de cette dernière peut comprendre. A-t-il seulement été amoureux une fois dans sa vie ? Il n’en a aucune idée et il ne lui posera pas la question, mais Julie et lui c’était sérieux depuis le début. La pilule est donc plus difficile à avaler parce qu’il considère qu’il n’a rien à se reprocher. Quant à Victoire, ils sont amis, elle avait beau avoir éveillé un instinct primitif en lui à chaque fois qu’elle se trouvait à proximité de lui, il n’aurait rien tenté parce qu’il voulait récupérer Julie. A quoi bon faire espérer à quelqu’un alors qu’on ne peut rien lui promettre ? « Y a pire comme prénom quand même ! Y a Ludovic ! » Se moque-t-il gentiment, le garçon. Il ne sait pas où elle est Victoire, elle est partie du jour au lendemain. Peut-être qu’elle en avait marre elle aussi de le côtoyer. Gregory veut croire que tout arrive pour une raison. Son pote, lui, continue d’accabler son attitude louable, parce qu’il aurait pu tirer son coup, selon lui. Greg hausse les épaules dans un mouvement de lassitude certain. « Non ta cousine est pas la dernière, j’ai eu une brève aventure avec une fille après la rupture, mais j’ai pas envie de juste tirer mon coup, c’est ton rôle. » Une belle brune bien faite, venue à sa salle de fitness il y a peu, et qui maintenant à chaque fois qu’elle le voyait lui faisait un sourire si large qu’elle pourrait postuler pour une pub de dentifrice. Y en a qui se contentent de peu. Il n’est pas né de la dernière pluie l’enfant de Melbourne et il a bien remarqué que Vic se dandine tel un enfant indécis, fixant avec insistance la barmaid qui est à son goût plus qu’au sien. Il est en rut. Incorrigible Ludovic qui adopte l’attitude primitive d’un animal en pleine saison du printemps. Gregory lui a sciemment proposé une autre femme, et il la regarde à peine. Fier de sa manœuvre, le jeune homme explique alors le fond de sa pensée : « Tu vois Vic, tu fonctionnes comme moi avec Julie. Ta barmaid, elle en a rien à foutre de toi et tu la bades, l’autre par contre elle te mange dans la main et toi tu la calcules pas. Tu vas finir par te refaire une virginité mon gars ! » Il ricane à son tour, c’est de bonne guerre. Il se saisit lui aussi de sa boisson et trempe les lèvres pour boire plusieurs gorgées à la suite. Pas mauvais, un peu trop sucré. Le jeune Peretti tente vainement de pousser Gregory à se lâcher en utilisant Slim comme arme, mais ça ne fonctionne pas. Il lui tape sur l’épaule en lui assurant : « Je suis assez grand pour m’occuper de moi tu sais. » Il ne veut que Julie. La belle et grande Julie, son sourire ravageur, ses blagues pourries, ses cris quand une guêpe la poursuit, sa façon de râler quand elle n’a pas ce qu’elle veut. Il ne veut qu’elle. « Qu’est-ce qui te fait dire ça ? » Lâche-t-il intrigué alors que son pote la mentionne, comme désabusé parce qu’il sait que Greg ne débranchera pas. Mais il veut sa réponse, il ne veut pas de la jolie blonde à côté de lui. « Mon pote joue les entremetteuses… Il savait juste pas comment t’aborder. T’es très jolie, mais je crois pas que tu veuilles d’un gars qui pense encore à son ex. » Rétorque-t-il bien vite à la jeune femme qui semblait pourtant intéressée. Non. Pas ce soir. « Mec, la prochaine fois que tu me fais ça, je te ridiculise devant tout le monde ! » Il fronce les sourcils Westerly, parce que c’était petit de la part du cuistot. Voyant qu’il est plus facile pour Vic d’aborder une fille dont il n’a que faire, Gregory prend à son tour les devants, vidant son verre et s’approchant de la barmaid en lui faisant signe. « Excuse-moi… On se connait non ? Je t’ai déjà vue quelque part… Tu as vu, à côté de toi tu as le gagnant de Top Chef, je te donne son numéro si tu veux ! » De but en blanc, et il ne lui laisse pas le choix. Attrapant le repose-verre, il le tourne et inscrit à l’aide de son téléphone car il ne le connait pas par cœur, le numéro de son pote puis le tend à la jeune femme. « Ne me dis pas merci, Vic. » Trop aimable.

Yeux en soucoupes, Ludovic oriente son regard sur Gregory qui fait l'impensable: se saboter, en se tirant lui-même dans le pied. Le grand blond se prend le visage dans la main en secouant la tête, dépité par la couardise de son compagnon. Couardise ou ce à quoi il associe ce comportement qu'il juge très très peu couillu. Seigneur Dieu tout puissant, c'est une première à laquelle il assiste plus qu'impuissant. Les minutes se distendent et prennent des allures interminables. Il se pince les lèvres, observant les traits de la demoiselle se décomposer. D'ailleurs, elle le gratifie d'un regard noir, amplement mérité. Westerly ne manque pas de lui reprocher sa démarche" C'pour toi" siffle Vic qui flaire le mauvais coup. Tout dans le carré des épaules de son pote semble hurler : tendu. Et il attend que les secondes s'égrenent pour avoir confirmation. S'il regrette son coup ? Bien sûr que non. Greg est quelqu'un qui a besoin d'être encouragé, surtout au vu des évènements qui ont conduit à sa rupture avec Julie. Ce qui agace profondément Vic, c'est cette tendance à vouloir ce qui le brise. Peut-être que c'est plus compliqué qu'il n'y paraît. Peut-être qu'il ferait mieux de se la jouer Suisse au lieu d'visser le casque bleu sur son crâne pour récolter des "la prochaine fois". Il se doute bien, Peretti, que la prochaine fois est loin d'être hypothétique. À voir comment l'Australien termine son verre sans le savourer, assez éloquent quant à ce qui va suivre. Son sixième sens hurle au moment où avec la même subtilité dont il a pu lui même faire preuve quelques instants auparavant le coach interpelle Violette pour l'afficher comme il se doit. Loin de se laisser démonter, dans une optique puant la victoire Ludovic s'arme de son plus beau sourire. Il y ajoute le jeu de biceps dont il parlait plus tôt, adopte son meilleur profil. Paraitre sous son meilleur jour lui permettra peut-être de sauver la face. Et pendant que le méché se lance dans un discours vendeur, Vic, lui, se contente de hocher la tête, mannequin prix cassé. Sur le point d'être refourgué au plus offrant. "J'pourrai te cuisiner" à toutes les sauces, surtout la mienne. Il se reprend, amenant une précision primordiale. " Ce que tu veux. Entremets, crudités, pâtisserie" chantilly de mise semblent dire ses iris alors qu'il la bouffe du regard. Aucune finesse. Foutu pour foutu, n'est-ce pas ? Gregory griffonne son numéro et le tend à Violette. Violette le prend. Il est peut-être trop tôt pour crier victoire ! En tout cas, lorsqu'elle s'éloigne pour s'occuper de leurs dernières commandes, Ludovic est gorgé d'espoir. " Mec, si je conclus c'soir, je te paie ce que tu veux"sourcils qui clignent, il poursuit : " Qui sait, tu viens p't'être juste de m'arranger un coup avec la future mère d'mes gosses" sa voix est bien trop aiguë pour que la sincérité en exsude. Elle revient, Violette, avec un plateau rond. " Merci" il sourit de toutes ses dents, fait signe à Greg de le suivre. Non sans articuler du bout des lèvres , geste à l'appui un "Appelle-moi"."Je l'ai mérité. Tu as marqué un point. Mais, sache que la nuit est jeune et que c'est loin, loin, bien loin de me décourager ". Il avance, à travers les corps échauffés pour rejoindre la bande. En attendant que la barmaid se décide, si elle se décide, il ne va pas rester là à compter les verres vides. "Mesdemoiselles" lance-t-il, s'installant entre deux brunes plantureuses. "Ludovic" il se désigne puis désigne Greg. " Lui c'est Gregory, il est australien" il met l'accent sur ses origines. Tous les mecs savent que les filles fondent pour les accents. Il intercepte un regard made in Outback et se contente de hausser les épaules, portant un verre à ses lèvres. "Les gars, on a croisé Julie". Oh, la boulette.

» gregory x yeah it's time to move your ass.