(Sara) Pourquoi ce silence ?

Cinq jours sans nouvelle, sans réponse à ses SMS. Sara est en train de le fuir et il ne sait pas exactement pourquoi. La dernière fois qu’ils se sont vus, c’était à ce bal et ça s’est bien passé. Le passage avec Marc a rapidement été oublié par autre chose, par eux, leurs étreintes, les baisers qu’ils se sont échangés, par les discussions légères. Il s’est passé un truc pour qu’elle ne veuille plus lui adresser la parole et ça l’inquiète, ça l’intrigue. Il aurait même pu penser à un accident s’il n’y avait pas eu cette activité sur Instagram, mais son dernier post prouve bien qu’elle va bien, qu’elle s’est même éclipsée en Espagne, alors il lui cherche des excuses. Après tout, ils ne sont pas ensemble, ils n’ont aucun compte à se rendre. Elle peut bien faire ce dont elle a envie. Pourtant, Eneko n’aime pas cette sensation de fuite qu’elle lui procure, il n’aime pas cette nouvelle habitude, ayant la mauvaise habitude de recevoir des textos répondant aux siens dans la minute qui suit. Elle le force à se remettre en question, à se remémorer ce qu’il a bien pu lui dire avant ce silence, mais ça ne sert à rien, il ne comprend pas, alors dès que le dernier rendez-vous de la journée sonne, il prend sa voiture en direction de l’aéroport. Si elle ne souhaite pas lui parler, elle va pourtant y être obligée, puisqu’il force le passage. Pendant le vol, il en profite pour perfectionner des croquis, les revoir, se concentrer dessus plutôt que sur ce qui se passe à l’extérieur, mais l’heure de vol passe vite. Sur place, il loue une petite voiture pour se rendre à Santa Cruz, le quartier où elle se trouve. Cet indice laissé sur Internet. Peut-être bien pour lui indiquer que tout allait bien, ou simplement parce qu’elle est accro aux réseaux sociaux. C’est tout son contraire. S’il peut éviter, il le fait. Rares sont les fois où il laisse des commentaires. Il n’arrive pas à saisir comment on peut apprécier ces petites choses. Il a essayé, il n’en est pas fan et ses proches le savent. La nuit commence à tomber lorsqu’il arrive dans ce quartier qu’il arpente en voiture, mais c’est éclairé par des lampadaires. Si ça se trouve, il ne la verra pas de la soirée. Au pire des cas, il prendra un hôtel et pensera à faire demi-tour le lendemain, mais pour le moment, il garde espoir. Il se gare non loin de là où a été prise la photo, dans cet endroit magnifique. Elle lui en a parlé une fois ou deux, avec les yeux qui pétillent. Elle en est fière de son pays, de sa région natale et il comprend pourquoi. L’architecte sort de son véhicule, s’appuie contre celui-ci et sort son téléphone portable pour envoyer un nouveau message, espérant que celui-ci ne soit pas sans réponse, parce qu’il se voit très mal frapper à toutes les portes, à vingt-deux heures du soir, pour demander si Sara Valdenebro n’habite pas ici. Le hasard fait bien les choses. Des rires résonnent dans la rue et lorsqu’il relève les yeux vers les deux femmes qui sont ensemble, il la reconnaît. Elle. « Bonsoir. » dit-il, alors qu’il se sent soudainement ridicule à être présent dans cette ville qui n’est pas la sienne. « Tu ne me réponds pas, alors je viens à toi. » souffle-t-il, le cœur serré. Ca lui fait cependant du bien de la voir, mais il dérange peut-être ?

Depuis maintenant cinq jours, une fois la nuit tombait et des températures un peu plus clémentes, Sara s’engouffrait dans les rues de Santa Cruz un quartier de sa ville natale. Le mariage d’une cousine avait été un parfait prétexte pour s’échapper de Biarritz. La jeune andalouse avait besoin de changer d’air, elle avait eu mal au cœur en voyant cette photo apparaitre sur son écran. Marc, son ex, lui avait envoyé un message comme quoi son nouveau partenaire était avec une autre femme. Elle ne l’avait d’abord pas cru, pensant qu’il disait cela pour lui faire du mal. Pour appuyer ses dires, il lui avait envoyé une photo. Deux personnes à une table, un peu trop près ou pas, mais elle avait vite reconnu les deux personnes. Maona et Eneko. Au début, elle n’avait pas voulu y croire, seulement, ce soir-là, il n’était pas venu, ne lui avait pas envoyé de message. Son cerveau avait alors imaginé le pire, elle ne voyait qu’une seule chose possible, il s’était remise avec elle. Est-ce que sa famille avait senti son mal être ? Peut-être, ce soir-là, sa tante lui avait rappelé le mariage de sa cousine. Elle avait complètement oubliée, entre l’épisode Marc et surtout ne plus avoir conscience du temps qui file quand elle était dans les bras de l’architecte. Elle avait tout oublié, il lui fessait tourner la tête. Seulement, cette photo lui avait fait prendre conscience qu’elle n’était qu’une femme de passage dans sa vie. Eneko et Sara avaient jugés bon qu’une relation de couple ne fût pas envisageable. Ils étaient ensemble pour se reconstruire, pour panser leurs cœurs et se quitteraient surement quand un meilleur prétendant serait dans leur vie. Malheureusement pour Sara, elle s’est attachée à lui. Elle fait la femme forte en voulant respecter cette fichue règle, mais à se voir tous les jours, se parler de tout et de rien, s’unir charnellement, on ne peut pas rester de marbre. Elle ne l’a même pas averti de son départ, à quoi cela servait de toute façon, il devait déjà être dans les bras de son ex-femme. Sara avait quand même posé une photo sur son compte Instagram, au cas où il s’inquiète de son silence. Peut-être avait-elle fait ça dans l’espoir qu’il la retrouve ici. C’est bien beau de rêver. Ce soir-là, sa cousine était venue avec elle. La future mariée avait dû voir que sa cousine n’était pas bien. Depuis qu’elle était ici, elle n’arrêtait pas de penser à lui. Malgré que son premier petit ami tente de la séduire à nouveau, il était là dans ses pensées. La nuit c’était le pire, il s’incrustait dans ses rêves même les plus innocents qui vivraient rapidement à d’autre de type de rêves, depuis elle n’arrivait plus à fermer les yeux. Comme quand elles étaient gosses, Sara et sa cousine avaient été mangé des oranges à un de leurs voisins. Cela lui fessait énormément de bien de revenir ici après deux ans. Elle était en manque de sa ville, de l’Espagne, seulement, elle se plaisait aussi à Biarritz. Elles revenaient en riant vers la maison de sa cousine quand une voix vient la stopper. « Bonsoir. » Non, ce n’est pas possible, la personne à qui appartient cette voix ne peut pas être ici. Elle doit rêver. « ¿ Conoces a este Hombre? » Que lui demande sa cousine quand son regard se plante dans celui de l’architecte. Si sa cousine le voit aussi, ce n’est pas un rêve. A moins que les oranges est étaient drogués. Seulement Marta, sa cousine n’a jamais vu Eneko « si, no te preocupa, puede entrar » qu’elle lance à sa cousine, qui ne comprend pas un mot de français. Après quelques regards inquiets, Sara la rassure avec un baiser. Une fois seule en face de lui, elle ne sait plus quoi faire. S’approcher ou rester là. « Je… enfin, ça capte très mal ici. » une moitié de mensonge. Il est vrai que son portable ne passe pas ici. de plus, elle sait qu’elle aurait pas tenue un seconde à lui répondre. Son portable était au fond de sa valise. « que fais-tu ici Eneko ? Tu n’avais pas mieux à faire ce soir … » Demande-t-elle normalement. Elle ne s’énerve pas, elle est calme et confiante. C’est d’être ici qui lui procure cette sérénité avant d’ajouter « … avec Maona »

Il comprend, Eneko, ce qu’elles se disent et il pourrait intervenir pour rassurer son amie, ou peut-être quelqu’un de sa famille ? Elles ont des airs de ressemblance. Il la laisse cependant faire et très vite, la jeune inconnue disparaît, les laisse seuls. Ca lui fait du bien de la voir, de lui parler, même s’il sent que c’est tendu. Elle est pourtant calme, seulement, ce qu’elle lui dit laisse présager qu’elle n’a pas envie de le voir. Alors, l’impression qu’elle l’évitait était bien réelle ? Ce n’était pas dû à son imagination. Il ne s’est pas fait des films, mais il ne comprend pas, jusqu’à ce qu’elle ajoute deux mots, un prénom. Maona. Alors il est là le problème ? Son ex ? Eneko se redresse, se rapproche d’elle de quelques pas sans la quitter des yeux, en essayant de deviner ce qui est en train de se passer dans sa tête à cet instant. « Pourquoi me parles-tu de Maona ? » C’est un sujet sensible, il le sent. Pourquoi lui parle-t-elle de Mao alors que tout est terminé entre eux ? Est-ce qu’elle s’inquiète ? Est-ce pour ça qu’elle a pris la fuite ? Neko s’interroge et il ne peut pas rester là, devant elle, à garder le silence, à se laisser bouffer par toutes les questions qui se bousculent dans son esprit. Il fonce, parce qu’il a besoin de communiquer avec Sara. Il considère que cinq jours, c’est long et que ça a assez duré. « C'est de l’histoire ancienne. Il ne se passera plus rien avec elle. C’est terminé, je te l’ai déjà dit. Vraiment terminé. » Il ne sait pas s’il arrive à la convaincre, il ne pense pas. D’ici quelques jours, probablement que les doutes s’installeront de nouveau en elle, alors Neko ajoute : « Elle et moi, nous nous sommes fait beaucoup de mal. » Beaucoup trop pour que ce soit réparable, au final. Il y a eu cette infidélité, ce mariage qui a mis du temps à se terminer. Il y a eu les doutes de la grossesse, ses sautes d’humeur, à lui. Il n’est tout simplement pas celui qu’il lui fallait, il était de passage dans sa vie. Il a eu une place importante, comme elle, pour lui. Mais ce n’est pas à ses côtés qu’il se voit dans le futur. Pas avec tout ce qui s'est passé. « J’ai mis du temps à le comprendre, je ne le souhaitais d’ailleurs pas, j’essayais de me raccrocher à ce que je pouvais la concernant, aux sentiments forts que je pouvais ressentir à son égard… Mais aujourd’hui, c’est terminé. Je tourne la page, Sara. C’est dur, je ne te le cache pas, mais j’avance sans elle. » C’est mieux comme ça, pour tout le monde. Pour Maona, pour lui. Il sait qu’il ne fera pas marche arrière cette fois, parce que lorsqu’il est avec Maona, il va bien une fois sur deux, parce qu’il est indécis et parce que ça aurait fini par les détruire encore un peu plus. « Je suis en train de me sevrer avec toi. Tu comprends ? Tu me fais passer à autre chose et c’est ce que je souhaite. » Neko pose sa main sur sa taille, l’autre sur le bas de son dos pour la rapprocher de lui. « Nous deux. C’est en train de t’atteindre. » Lui qui souhaitait que ce soit simple, il sent bien qu’il y a autre chose, que leur histoire est en train de prendre de l’ampleur. Il n’avait pas envie de s’en rendre compte, mais son comportement l’oblige à faire face à la réalité et il ne sait pas quoi en penser.

Sara l’observe alors qu’il s’approche un peu plus près d’elle, qu’il réduit l’espace. Elle ne faillit pas, elle est sur un terrain qu’elle connait, qui l’a vu grandir, qui l’a vu pleure. Sara sent cette énergie en elle monter. Il faut qu’elle lui fasse part de ce qu’elle a au fond du cœur, qu’elle lui dît ce qu’elle à vue, ce qu’elle ressent. Les choses seront clairs, peut-être qu’il repartira après ses paroles, mais au mois, elle aura plus cette pression qui lui pesse sur le cœur. « Je te parle de Maona, parce que je sais par Marc qui tu as eu un rendez-vous avec elle et ce soir-là, j’ai conclu que tu étais resté avec elle. Tu ne m’as pas appelé comme les autres soirs ou envoyer un simple sms. » Peut-être elle avait prise des conclusions à la hâte. Qu’elle aurait pu se laisser le bénéfice du doute. Seulement, elle n’avait pas réfléchi logiquement, elle avait cru qu’il l’avait laissé pour revivre son truc avec Maona. Alors elle ajoute en plantant son regard dans le sien. « J’ai pensé que malgré tes paroles, tu étais retourné dans ses bras. » Il pose une main sur sa taille, l’autre sur sa chute de rein est l’approche un peu plus près de lui. Sara ne se dégage pas de son étreinte. Cinq jours, c’est long. L’andalouse avait l’impression que cela fessait plus longtemps qu’ils ne s’étaient pas vu. Son contact, sa chaleur, Lui, tout ça l’avait manqué. La demoiselle se sentait stupide de ce manque qui s’était installé dans son corps, dans sa tête et dans son corps. Etre en manque d’Eneko était-il possible ? Est-ce qu’il y avait une thérapie qui l’aiderait à passer au-dessus de ça quand ils auront chacun trouvé chaussure à leur pied ? Son cœur bat un peu plus rapidement quand il lui annonce qu’il arrive à se sevrer de Maona grâce à elle. Un jour, ça sera surement une autre qui le sèvrera et ce jour-là, elle ne le souhaite pas. Elle le redoute même. « Oui. Peut-être c’est en train de m’atteindre Eneko. Surement, même. Je ne suis pas un robot, tu sais, même si je sais que je ne dois pas m’attacher à toi, c’est difficile. On passe du temps ensemble, il était normal que ça arrive non ? » Sara a toujours été honnête avec Eneko, ce n’est pas aujourd’hui que cela va changer. Eneko lui affirme que leur relation, l’atteint. Ce n’est pas faux. « dans ce cas-là, ça doit t’atteindre aussi. Qu’est-ce que tu ferais là ? » il ne s’inquièterait pas qu’une simple amie ne lui donne pas de réponse. S’il était là, c’est que quelque chose le déranger. Si ça ne l’atteint pas à lui aussi, il ne se trouverait pas là. Il aurait attendu son retour pour lui demander des explications. « Si tu es là, c’est que tu as vu mon post ou bien que tu te souvenais que j’étais de mariage demain. » elle penche plutôt sur la première solution. Elle-même ne se souvenait pas d’être de mariage dans quelques jours. Elle plante son regard dans celui du brun et lui affirme « seulement, tu ne serais jamais venu ici, si ça ne t’attend pas. Tu ne serais pas venu en Espagne pour me voir. Est-ce que j’ai tort ? dit moi que je me trompe Eneko ? »

« Oh. » Ce rendez-vous. Pour qui il se prend, ce Marc ? Pour quelle raison il s’est permis de se mêler de ce qui ne le regardait pas ? Il n’a pourtant rien à cacher Eneko et peut-être bien qu’il aurait dû lui en parler avant qu’elle ne s’imagine des choses. Il aurait dû lui envoyer un message, aussi, mais sur le moment, il avait ressenti le besoin de s’isoler un peu. Il faut dire que l’histoire avec Maona a duré plusieurs mois seulement, mais elle a été suffisamment intense pour qu’il en devienne dépendant. Là, il se reconstruit, il avance, il laisse derrière lui une histoire trop complexe à gérer pour lui, trop destructrice. « Ton Marc est toujours aussi sympathique, à ce que je comprends. Il pense à toi. » dit-il, avec sarcasme. Bien sûr qu’il lui a dévoilé ça pour son propre intérêt. C’était pour qu’elle retombe dans ses bras, qu’elle soit mal après cette découverte, mais il ne peut pas la laisser dans cet état d’esprit. « Je t’ai promis l’exclusivité. Je le suis. Tu aurais dû m’en parler, je ne me doutais absolument pas de ce qui se passait là-dedans. » Il effleure son visage, caresse sa chevelure pour désigner sa tête, l’objet dont il parle. Il l’aurait rassurée, il lui aurait dit qu’elle se faisait de fausses idées, qu’il n’avait aucune bonne raison de revenir en arrière. Il aimerait qu’elle en soit aussi certaine que lui, mais il comprend par la suite que c’est encore plus délicat que ça. Sara s’attache. Lui aussi, mais il n’avait pas envie d’y penser, de le réaliser. Leur relation était plus ou moins acquise, pourquoi ce serait-il embêté à se questionner, à se compliquer la vie ? « Probablement, oui. » Ils auraient dû mieux s’y prendre, s’ils souhaitaient se préserver. Ne pas se confier, ne pas parler de tout et de rien, seulement se voir pour unir leurs deux corps. Est-ce qu’il regrette ? Absolument pas. Il se sent bien, avec Sara. Il sent qu’elle lui apporte beaucoup. « Bien sûr que ça me fait quelque chose. Je n’ai pas compris ton silence, je me suis inquiété. Je me suis demandé ce qui se passait, ce que j’avais bien pu dire. Alors bien sûr que ça m’atteint. » Il l’encercle de ses bras, cette fois-ci, resserre son étreinte avec tendresse, comme s’il craignait qu’elle s’envole. Il a besoin de Sara pour avancer, pour ne pas sombrer. Elle lui offre une certaine stabilité dans sa vie, elle lui apprend à refaire confiance, à ne pas s’en vouloir indéfiniment, aussi. Le regard qu’elle pose sur lui, c’est tellement différent de ce même regard qu’il pose sur son reflet, dans un miroir le matin. Il est plus doux. « J’ai vu ton post, sur Instagram et bon sang que je déteste ce site… Je ne m’y fais vraiment pas. » Pour commenter, c’est un calvaire. Il ne s’y intéresse pas, alors il oublie le fonctionnement rapidement. Il lui faut bien une bonne minute pour s’en rappeler. Il pense sérieusement à supprimer son compte, qui plus est, tant il ne lui sert pas. « Je ne me souvenais pas de ce mariage. C’est celui de cette femme avec qui tu étais il y a encore quelques minutes ? Quelqu’un de ta famille ? » C’est bien la première personne de son entourage proche qu’il rencontre. Ca casse une nouvelle barrière. « Je m’attache à toi, mais il me faut du temps. » Là, il embrasse son épaule, puis son cou. « J’ai besoin d’y aller en douceur, de ne pas me jeter dans la gueule du loup comme ça. J’aimerais que ça se passe bien, pour une fois. » Ce qui veut dire, ne pas précipiter les choses. Ils sont en train de faire un bout de chemin ensemble, apprennent à se connaître. « S’il te plaît, fais ça pour moi. Sois patiente. » Il lui en demande peut-être beaucoup ?

Elle lui met une petite tape sur l’épaule. Elle ne le fait pas méchamment, mais elle voit très bien qu’il parle avec sarcasme de son ex. Il ne l’aimait pas, elle non plus, mais de là à dire que c’était son Marc, il exagérait quand même un peu. « Déjà je t’interdit de l’appeler Mon Marc. Ce n’est plus mon marc depuis que tu t’es imposée dans mes nuits » elle le dit à demi-mots, il comprendra peut-être pas le sens caché de sa phrase. Hé oui, Eneko, tu es l’acteur principal des rêves de la petite Sara. Quand tu n’es pas là, elle s’imagine tes mains sur elle, tes lèvres explorant certaine partie. « Je sais que j’aurais dû, mais je ne voulais pas, je sais que tu en souffres encore, tu as besoin de temps. Je ne vais pas arriver chez toi et te faire un flan parce que tu as vu ton ex et que tu ne me l’as pas dit ? » elle se fait toute petite. Sara ne se voit pas dans le rôle de la harpie, à aller le trouver chez lui pour lui demander des comptes. S’il avait voulu lui parler de son rendez-vous avec Maona, il lui en aurait parlé. Il lui confie assez de choses, elle aurait dû attendre. Malheureusement, Sara est parfois un peu trop tempétueuse. Elle prenait trop les choses à cœur et c’est ce qui causait parfois – trop souvent – à sa perte. « Puis honnêtement, prendre la fuite, enfin je pense qu’inconsciemment c’est ce que j’ai fait, était la meilleure solution. J’avais besoin de me ressourcer. » S’il n’y avait pas eu toute ses discutions avant ou après leurs étreintes, la demoiselle était sûr qu’elle ne se serait pas attacher. Elle se serait faite plaisir et point barre ! là, la situation est bien plus délicate. Les deux architectes se parlent, apprenant à se découvrir, se connaitre. Sara s’attache à lui, à l’homme qu’il est en dessous. Elle se sent parfaitement bien quand elle sent ses deux bras protecteurs autour d’elle. il est là pres d’elle, il est là dans « Ne le déteste pas, tu m’as trouvée, c’est une bonne chose non. Sans lui, tu aurais cru des choses impensables » elle rit doucement contre lui. Les réseaux sociaux et lui, c’est une longue histoire. « Pour tout te dire, j’avais oubliée que j’étais de mariage. J’étais tellement absorbée dans mon travail et toi, que j’en ai oubliée ma semaine ici. J’en avais parlé à Marc, parce qu’à l’époque ont été ensemble, j’ai dû oublier de t’avertir. Ses derniers mois étaient compliqués. » elle se sent honteuse d’avoir oublié le mariage de sa cousine, de celle qui a partager sa vie pendant plus de vingt-cinq ans, celle qu’elle considère comme sa sœur. « Oui, il s’agit de ma cousine, elle se marie demain » Eneko vient de rencontrer le premier membre de sa famille. Elle avait évité tout contact, cela aurait donné un autre sens à leur relation. Quand on présente quelqu’un c’est que l’on est en couple non ? « Eneko, je t’ai dit que je te laisserais du temps, je ne vais pas te force à quoi que ce soit pour mon plaisir personnel ! » elle est patiente quand il s'agit de lui, elle s'est emportée là, mais c'est une erreur de compréhension « est-ce que ça serait trop si je te demande d’être mon cavalier demain ? » Elle ajoute un peu plus bas, presque honteuse. « Marc était sur la liste, mais comme on a rompu, ma cousine a cru bon de me mettre avec une fréquentation que j’ai eu au collège. Il a déjà essayé de recoller les morceaux, mais il me fait un peu peur. » avant de rectifier « enfin, tu comptais peut-être renter qui sait ? »

Comment ? Est-ce qu’il a bien entendu ? Eneko n’a cependant pas le temps de rebondir là-dessus puisqu’elle reprend, mais Marc est bien loin dans ses pensées. Il n’a même pas un pour cent de la place. C’est simplement un abruti qui n’a rien trouvé de mieux à faire que d’essayer de semer le doute, la pagaille, dans l’esprit de Sara et ça a fonctionné. Il n’a cependant pas eu ce qu’il souhaitait. Eneko est toujours là, elle ne lui a pas claqué la porte au nez et qui plus est, il l’obsède jusque dans ses rêves, c’est bien ce qu’il a compris ? « Ca te dérange que je voie Maona ? Tu as peur ? » Après tout ce qu’il vient de lui dire, est-ce qu’elle craint vraiment qu’un jour, il retourne vers la petite blonde ? Eneko n’est pas idiot, il voit bien que leur relation a pris plus d’ampleur, que ce n’était pas du tout le plan qu’ils avaient prévu. Il ne contrôle plus vraiment les choses, à présent, mais est-ce que ça l’embarrasse tellement ? Il essaie juste de se laisser aller, de vivre l’instant présent et si ça doit aller plus loin que ça, ça ira plus loin, mais ça se fera doucement. Il ne veut pas se casser la figure. Il veut être certain de ce qu’il fait, même si pour le moment, il patauge un peu. Et puis il ne souhaite pas qu’elle souffre à cause de lui. Eneko tient à ce petit bout de femme. « Très bien, mais la prochaine fois que tu souhaites te ressourcer, préviens-moi. Je peux te laisser de l’espace, il te suffit de me le demander. » Même si, évidemment, se connaissant, il essaiera de comprendre pourquoi, de régler le problème à la source, ou de l’épauler si ça ne le concerne pas, si c’est extérieur. Eneko aimerait être là pour elle, lorsqu’elle en a besoin. « C’est vrai… Mais tu me connais. Moi et Instagram, ou même les autres réseaux sociaux. Je n’y arrive vraiment pas. J’ai un désintérêt le plus total pour ces petites choses. » Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Sebastian, lui, il n’a aucun mal. Il s’y fait, il adore la technologie, l’informatique, il aime les nouveautés. C’est d’ailleurs lui qui l’a convaincu de se faire un compte. « La dernière fois, ça m’a valu l’éloignement de ma filleule… » Il n’est pas certain que ce soit une si bonne idée qu’il soit dessus. Il a tendance à surveiller, parce qu’il s’inquiète, mais depuis la dispute avec Oihana, la distance entre eux, il n’y va pas énormément, juste quand il pense en avoir besoin, ou par curiosité. « Par ton travail et moi ? » C’est son égo qui est content. C’est flatteur, ça lui fait plaisir et il ne s’en cache pas. Son sourire en témoigne. Il aime ça, être dans sa tête et elle s’incruste tout autant dans la sienne. Son sourire s’estompe bien vite, alors qu’il acquiesce d’un signe de tête. Oui, il sait que ces derniers mois n’ont pas été simples. « D’accord, très bien. Je te remercie. » Pour ça, pour être patiente avec lui, ne pas le brusquer. La proposition qui tombe est surprenante, il ne s’y attendait pas. C’est stressant, parce que c’est sa famille, ce n’est pas une chose anodine, mais quand il l’entend parler de Marc, de cet autre gars, il comprend qu’elle n’est pas à l’aise et que, peut-être bien, la seule personne avec qui elle souhaite être à ce mariage, c’est lui. « Ce serait avec plaisir. » Alors il accepte avec plaisir. « Je n’avais rien prévu. Je dois bien avoir un jeans noir qui traîne dans mon coffre, avec une chemise froissée… Mais tu vas devoir te contenter de ça, si tu souhaites m’avoir à ton bras. » souffle-t-il, en déposant un baiser sur sa tempe. C’est protecteur, c’est fait pour la rassurer, qu’elle se détende. « Tu rêves de moi la nuit, Sara ? » Il meurt d’envie de la poser depuis qu’il l’a compris. Et puis, après s’être pincé la lèvre inférieure pour se contenir, il cède tout de même à la tentation. Il a une question qui a besoin d’une réponse : « Tu aimerais plus que ça ? » Que ce qu’ils vivent là, une relation qui devait être sans attache, à la base.

Sara ne fut pas surprise de la question qu’Eneko venait de lui poser. Il ne lui avait encore jamais demandé si le fait qu’il voit Maona la dérangerait. Elle se doutait bien qu’un jour, elle serait posée, mais pas de l’instant. Ils n’étaient pas en couple, elle ne lui interdirait pas de voir son ex. Sara appréciait la jeune étudiante, elle aimait le travail qu’elle fessait et son caractère lui plaisait énormément. Si elle n’avait pas été l’employé d’Eneko et entrain de chercher un emploi, l’Andalouse aurait tout fait pour l’avoir dans son équipe. Sara devrait se mettre à la recherche d’employés à partir du mois d’Aout. Elle était en pourparlers avec une agence pour louer un local et avoir enfin un endroit convenable pour recevoir ses clients. Son appartement était agréable, à l’image de ce qu’elle fessait, mais c’était plus professionnel d’accueil de potentiels clients dans un endroit plus neutre. Elle ne voulait plus mélangé sa vie personnelle et professionnelle. Maintenant qu’elle s’était faite un nom ici et que le travail s’accumulait sur son bureau, il était temps pour elle de déléguée un peu, de se faire aider et de ne plus prendre de retard. « Non ça ne me dérange pas que tu l’as voie et je ne te l’interdirais pas. Je serais qui de toute façon pour te priver de la voir ? Maona est une belle personne, je l’apprécie moi-même. Il faut juste croire que Marc sait où appuyer pour me faire du mal. » En un an Marc avait appris comme faire de mal à Sara par de simple mots, de simples remarques. Elle avait souvent doutée d’elle à cause de lui. Avec Eneko, elle reprenait confiance en elle, en la femme qu’elle était. « Je me sens un peu bête maintenant, j’aurais dû attendre que tu m’en parle » elle se sent honteuse d’avoir agi de la sorte. Peut-être qu’elle aurait dû attendre « c’est pas que à cause de toi que je suis là, j’avais besoin de revenir ici. Ça fait deux ans que je n’ai pas mis les pieds ici. C’est bête à dire, mais je pense que j’étais en manque de ma ville » C’était vrai, elle avait eu ce besoin de revenir ici, de revenir sur sa terre natale, dans sa famille. Parler pas Skype, par mail, ce n’était pas la même chose que les moments qu’elle passait ici. « je passerais directement par toi la prochaine ne t’en fais pas » qu’elle ajoute avec un petit rire. Cela ne fessait pas de doute les réseaux sociaux et lui ce n’était pas une histoire d’amour. Il lui avait déjà parlé un peu de sa filleule. « oui par mon travail et énormément par toi. » Elle se presse un peu plus contre lui, elle est bien dans ses bras, elle est bien à cette instant. « Honnêtement peu importe ce que tu portes, tu seras toujours séduisant. Puis si tu le souhaite demain, on peut se retrouver en ville, j’ai un oncle qui a une boutique pour homme. Enfin c’est comme tu le sens, je t’oblige à rien, c’est déjà gentil de ta part d’accepter. » Puis Sara se sent devenir rouge. Il avait compris ce qu’elle avait dit un peu plus tôt. Il lui demande si elle rêve de lui la nuit. Elle ne peut plus faire marche arrière. Elle garde ses yeux fixés dans les siens avant d’ajouter « Heu… je… oui, je rêves de toi Eneko. Un peu trop souvent même. » elle est étonnée quand il lui demander si elle aimerait plus que ça. il doit parler de leur relation, de ce qu’ils vivent là « je vais pas te mentir Eneko, je ne l’ai jamais fait et c’est pas aujourd’hui que je vais commencer. » elle prend une grande inspiration « j’aimerais oui, mais un jour, pas dans l’immédiat. Je vais attendre, je t’ai dit que je serais patiente et je vais l’être. » elle se lance alors. « Seulement, je ne peux pas me tenir à cette régle, à ne pas m’attacher. Eneko, tu es quelqu’un de touchant, d’agréable, qui a de la conversation, qui me fait dire des choses inavouables, qui m’éveille, alors j’attendrais le temps qu’il te faut. Je serais là le jour où tu souhaiteras plus que ça. »