(Sara) Juste un besoin de te voir

C’est terminé. Eneko a fini par avouer à cette femme qui a partagé sa vie pendant une période si courte, mais pourtant si intense, qu’ils ne pouvaient pas être ensemble et il ne sait pas trop comment il se sent après ça. Il est cependant moins perdu. Il sent que c’était la meilleure chose à faire, que Sara avait raison, que cette relation n’était pas saine. Elle était exclusivement basée sur des souvenirs. Une Maona avec l’alcool en moins, avec cette histoire avec Nino, cette aventure dont elle n’a aucun souvenir… C’était facile, c’était bon à vivre, mais il a conscience que c’était se raccrocher à des souvenirs vécus et qu’ils n’auraient jamais pu retrouver ce qu’ils avaient autrefois. Alors il a mis un point final à cette page qu’il tourne. C’est difficile. Ses sentiments pour elle, étaient puissants, mais à l’avenir, il finira par ne pas le regretter, la douleur s’estompera certainement aussi. Et puis il a la certitude qu’il n’était pas l’homme dont elle avait besoin, trop autoritaire, peut-être, trop âgé pour elle, aussi. Et elle n’était pas celle qu’il lui fallait non plus, dû à cette insécurité la plus totale suite à cette infidélité qui a finalement cassé les choses, qui les a brisé eux. Ils n’auraient pu se reconstruire ensemble, il en est maintenant convaincu, mais il a tout de même cette boule au ventre lorsqu’il présente son poignet à cette femme qui s’apprête à passer le laser dessus pour effacer ce petit tatouage, une demi-lune. C’était pour former une pleine, avec la moitié de Maona, mais il faut qu’il passe à autre chose et pour ça, il a besoin d’effacer certaines traces. « Vous êtes prêt ? » demande-t-elle, en affichant un sourire. Il se laisse quelques secondes, le temps de souffler, puis acquiesce d’un signe de tête. L’appareil survole sa peau, efface en peu de temps l’encre noire, efface cette sensation d’appartenance, lui offre une nouvelle liberté, mais c’est difficile. En lui, il a mal. Il s’est tout de même investi dans cette relation et forcément, il y a un vide qui est en train de se créer. L’homme souffle un coup à la fin de l’opération, puis s’en va, le cœur lourd, assez pour qu’il n’ait qu’une envie, c’est de se rendre chez Sara. Il connait le trajet tellement bien, puisqu’il a traversé les rues pour la voir assez souvent ce dernier mois. Et il faut bien le dire, à l’instant, il a besoin d’elle, de la voir, de lui parler, de tout, de rien. Elle lui fait du bien. Alors il ne perd pas une minute pour prendre sa voiture et se garer en bas de chez elle. Le truc, c’est qu’il ne sait pas si elle est seule, alors au lieu de s’engouffrer dans l’immeuble, il prend son téléphone portable et lui envoie un message. Message qui n’obtient aucune réponse. Il sort de son véhicule, s’approche de l’immeuble quand il voit une femme sortir de celui-ci en furie. Il ne l’a jamais vue, ne sait pas de qui il s’agit, mais il profite de son passage express pour stopper la porte qui se referme derrière son passage et entrer à l’intérieur, monter les marches qui mène à son studio. Il donne quelques coups, puis prend la parole : « Sara, c’est Eneko. » Il ne sait pas si elle l’a entendu, mais il toque une dernière fois à la porte et attend, patiemment, impatiemment. Suite à son dernier essai avec Maona, ils ont gardé contact, ils ont beaucoup parlé. Lui et elle discutent beaucoup. Les confidences sont simples, peut-être parce qu’elle passe par un moment aussi difficile que lui, peut-être parce qu’elle le comprend, avec l’infidélité de son gars marié. Peut-être parce qu’il se sent en confiance avec elle, simplement.

Sa joue est douloureuse, elle ne comprend pas ce qui se passe, ce que lui veut cette femme. Elle est sous le choc ! Sara était quelques minutes auparavant en train de plancher sur un nouveau projet d’aménagement d’un appartement. Un client important, un achat impulsif pour une de ses maitresses. Au début, elle avait voulu refuser, quand l’homme lui avait demandé de ne pas mettre son nom sur les documents administratifs. Elle n’avait pas compris sa demande et lui avait demandé le pourquoi de cette demande spéciale ? Il lui avait dit gêné que la demoiselle n’est pas sa femme. La jeune designer était devenue livide, elle avait été la maitresse d’un homme marié, elle était encore ce jour-là. Elle était retombée dans ses filets le jour où Eneko avait stoppé leur pseudo-relation. Elle était faible, il lui avait dit qu’il voulait remettre le couvert avec son ex, elle était une roue de secours, le lot de consolation. Elle avait eu le cœur qui s’était brisée. Elle l’avait laissé partir sans rien dire, elle s’était attachée à cet homme alors qu’elle ne le devait pas. Quand leurs corps n’étaient pas mêlés, emboités l’un dans l’autre, ils discutent. La jeune femme avait bien vu qu’il était brisé de l’intérieur, il l’avait touché avec son histoire. Elle s’était même surprise à penser qu’avec le temps, elle pourrait l’aider, s’il lui permettait. Si cette fichue règle n’était plus. il était parti, il l’avait laisser seule et elle était retombée dans les bras de Mr Infidèle, un simple appel et il était venu en accourant « Qu’est-ce qui vous prends Madame ? Pourquoi avait vous fait ça » Le brune regarde la petite blonde sans forme qui vient de la foutre une claque. « Espèce de pute […] la prochaine fois, choisi un homme qui n’est pas marié. » Elle comprend alors qui est cette femme, c’est l’épouse de son ancien amant. Elle a rompu quelques heures auparavant, elle voyait que ce n’était pas la meilleure des solutions. Elle ne voulait pas être la seconde dans la vie d’un homme. La blonde part, Sara touche sa joue, elle est brulante, ça fait mal. Elle claque la porte et se dirige vers la salle de bain. Elle constate les dégâts et elle n’entend pas son portable lui signaler un message. Son message. Elle est là dans sa salle de bain, en train de pleurer, les insultes fussent encore dans sa tête. quelqu’un toque à la porte, elle a eu le temps de mettre un peu de glace dans un torchon et de l’appliquer sur sa joue meurtrie. La personne insiste, cela ne peut-être que Mme Cocue qui veut s’en prendre à son autre joue. « Qu’est ce que vous me voulez encore ? » elle se stoppe quand elle voit qu’il ne s’agit pas de son agresseur. C’est lui. il est dans l’encadrement de sa porte. Qu’est ce qui vient faire là. Pourquoi maintenant ? ne peut-il pas la laisser tranquille, lui qui a refait sa vie avec son ancienne compagne « Qu’est-ce que tu veux Eneko ? » que la jeune espagnole lui demande en lui lançant un regard sombre. C’est la seule chose qu’elle trouve à lui dire. Pas de bonjour. Pas de sourire. Non, pas ce soir, elle n’est définitivement pas humeur. Puis de le voir revenir comme une fleure, ça l'énerve encore plus.

Elle ne s’attendait pas à le voir, à voir quelqu’un d’autre. Il fait le rapprochement avec la femme qu’il a aperçu sortir, se demande si elle n’y est pas pour quelque chose, si le ton agressif de Sara n’est pas dû à cette visite, ou ça peut être tout à fait autre chose. Il s’interroge, remarque sans peine ses yeux rougis par les larmes qu’elle a versées il y a peu et forcément, ça l’inquiète. Son cœur se resserre à cette vue. Sans même lui dire un « bonsoir », ce qu’il aurait fait en temps normal, il s’approche, les sourcils froncés. « Je venais t’annoncer que… » Il ne termine pas sa phrase. Il aurait pu lui dire que c’était terminé avec Maona, pour ne pas l’avoir tenu au courant par message. C’est comme ça qu’ils ont gardé contact pendant les semaines où il a retrouvé l’étudiante, sauf cette fois où ils se sont à moitié pris la tête en se disant que la situation de l’un et de l’autre n’étaient pas saines. Il n’a pas cherché à forcer le passage, pensant que ce n’était pas plus mal pour son histoire avec Maona, que ce n’était pas si honnête que ça, mais peut-être aurait-il dû. Eneko pose une main sous son menton qu’il relève afin qu’elle le regarde, afin qu’il essaie de lire dans ses yeux les réponses aux questions qu’il cherche, qu’il finit par poser. « Que se passe-t-il ? » Il s’est passé quelque chose, il ne sait pas quoi, mais ça l’atteint, ça se ressent. C’est sans doute lié à cet homme marié qui s’est joué un peu trop d’elle, qui a pensé qu’il pouvait se l’approprier indéfiniment, sans perdre tout le confort de sa vie d’époux. Ce type, Neko ne l’aime pas. Il ne l’a jamais vu, mais il a vraiment beaucoup de mal avec les infidélités, d’autant plus que lui n’a eu aucun scrupule à mener sa double-vie. « C’est lui. » dit-il. Il aimerait pouvoir faire quelque chose, lui venir en aide, être l’épaule sur qui elle peut se reposer pendant qu’elle s’attardera sur les évènements douloureux. « Je peux entrer ? Qu’on en discute. C’est ce qu’on a l’habitude de faire, discuter. » Avec tout le reste, avec les gestes tendres, les rapprochements physiques, l’envie, le désir. C’est une très belle femme, Sara, avec la tête sur les épaules, avec une passion pour l’architecture que lui-même partage. Eneko tient à elle, il s’est attaché à ce petit bout de femme, même s’il essaie de se préserver, de prendre de la distance, ce qu’il a fait en ne dormant jamais à ses côtés. Le risque était trop gros. Et puis il n’avait pas envie qu’elle s’attache elle non plus, était même convaincu qu’elle n’avait pas besoin de ça avec ce qu’elle venait de traverser. La règle était claire, pas d’attachement, alors il a fait en sorte de la respecter. Mais un mois à se confier, un mois à toucher son corps, à l’embrasser, le regarder, c’est long, tout de même.

Elle l’observe à la dérober, elle n’a pas envie de planter son regard dans le sien. Elle sait très bien que si elle fait ça, elle se rappellera de ce mois qu’ils sont vécus ensemble. De ses mains expertes sur sa peau fiévreuse, de ses lèvres qui parcourraient son corps de longs en largues, des frisons qu’il lui fessait avoir à chaque fois qu’il était en elle. Non, elle ne peut pas le regarder, elle ne veut pas, parce qu’elle serait comme une idiote à attendre des choses qui n’arriverons plus jamais. Non, il ne se passera plus rien avec Eneko tant qu’il sera le compagnon d’une autre femme. Elle ne veut plus avoir à revivre la situation qu’elle a vécue quelques minutes auparavant. C’est fini, elle ne veut plus souffrir physiquement et moralement. Puis il lui annonce la moitié d’une bombe. Il vient lui annoncer quelques choses, mais il se stoppe. Il vient lui dire quoi au juste ? Qu’il va l’épouser une nouvelle fois ? Qu’elle attend un bébé ? Qu’ils vont partir loin de Biarritz ? Elle ne veut pas entendre parler d’elle. Maona n’est pas une fille méchante, bien au contraire, Sara apprécie le travail qu’elle fournit. Elle est impressionnée par son travail et avait eu même des échanges avec elle sur l’architecture. Elle était passionnée comme elle. Pourquoi est-il venu lui annoncer cette chose qu’elle attend ? Il n’aurait pas pu lui envoyer un message comme ils avaient l’habitude de faire depuis quelques semaines. Depuis leur conversation un peu bruyante. Il avait vu les suçons qu’il y avait sous son chemisée. Suçons frais de la veille, une habitude qu’avait son amant. Il aimait laisser des traces pour marquer son territoire, il n’avait pas aimé qu’elle est été à un autre. Il voulait que cet autre homme soit furieux en voyant ses traces. Cela n’avait pas loupé, Eneko avait demandé qui lui avait fait ça. Par jalousie ? Par inquiétude ? Elle ne savait pas, elle en avait que faire. Il avait fait son choix, il n’avait pas à lui demander des explications. Il avait même eu le culot de lui dire que la relation avec l’infidèle était malsaine. Elle avait vu rouge, c’était l’hôpital qui se foutait de la charité là. Depuis, ils n’avaient échangés que par mails ou sms. « Rien, il ne sait rien passé » Elle se retire de son contact rapidement, elle ne peut pas rester plus longtemps près de lui. Bien sûr que c’est Lui. Comment ne pourrait-il en être autrement ? Elle ne répond pas, elle sait très bien qu’il n’aime pas ce type. Eneko lui avait fait part de son horreur de l’infidélité. « Oui bien-sûr, si tu veux » Sara s’écarte et le laisser passer la porte de son studio. Est-ce que c’est une bonne chose qu’il soit là ? Est-ce une bonne idée qu’il soit présent ici ? Qu’est ce qu’il a bien voulu lui annoncer. Elle est curieuse, elle a peur de ce qu’il peut lui dire. « Que voulais tu m’annoncer ? » Autant rentrer dans le vif du sujet. Autant que cela fasse mal de suite, qu’il ne la console pas pendant un temps et qui lui fasse du mal avec son annonce. L’espagnole revient vers la table du salon où étaient éparpillés tous les plans de l’appartement sur lesquelles, elle travaillait. Elle fait un peu de place et s’installe sur une chaise. Elle préfère être loin de lui pour le moment. « Tu veux boire ou manger quelques choses ? » N’oublie pas tes bonnes manière Sara, Ama serait déjà en train de te mettre un tape sur le bras pour le lui rappeler.

Elle lui échappe des mains, s’éloigne et lui ne comprend pas. Sara ne souhaite pas lui parler, se confier, chose qui semblait si simple auparavant, qui n’est, apparemment, plus à sa portée de mains aujourd’hui. Il lâche un souffle, cherchant à se remémorer ce qu’il a bien pu faire, pu dire pour qu’elle soit si distante d’un coup, aussi bien dans sa façon d’être face à lui, que dans sa façon de lui parler. Il entre, la suit dans le salon, tire une chaise qu’il pose face à elle, alors que ses yeux continuent de chercher les siens. Il secoue la tête lorsqu’elle lui propose à boire, à manger, ayant un autre intérêt en vue. « Je voulais te dire que tu avais eu raison. » commence-t-il, ne voulant finalement pas s’attarder sur le sujet Maona, parce qu’il est inquiet, mais il lui fait tout de même part des récentes nouvelles. « C’est terminé avec Mao. C’est vraiment terminé. » Ca ne les aurait pas mené quelque part. Il ne regrettera jamais sa relation avec elle, cependant, ses choix aussi. Il espère que son ex saura relever la tête, qu’elle trouvera chaussure à son pied, qu’il la rendra heureuse et qu’il saura l’aider au mieux dans cette période où elle a ses souvenirs en moins. L’homme rapproche sa chaise, place ses jambes de chaque côté de celles de Sara et pose ses mains sur ses genoux. « Mais ce n’est pas ce qui importe. » Non, ce qui est important, c’est Elle. Là. Son état. Il ne peut pas faire comme si de rien n’était, passer à un sujet futile, sans aucune utilité, juste pour ne pas aborder un sujet qui peut fâcher. « Tu ne vas pas bien. » Ce n’est pas une question, c’est une affirmation. Sa main remonte le long de sa cuisse, se pose sur son bras, le caresse avec tendresse, jusqu’à son épaule. « Qu’est-ce qu’il t’a fait ? » Parce que forcément, c’est lui le fautif, cet homme qui a partagé sa vie pendant une longue année, qui n’a pas fait ce qu’il fallait. Il a réussi à la blesser sans se préoccuper de ce qu’elle pouvait ressentir. Il l’a mise en confiance, s’est joué d’elle et l’a brisée comme l’on brise un verre rien qu’en le laissant tomber au sol, avec facilité, avec sourire même. Eneko n’aime pas l’idée qu’il ait pu recommencer, que Sara ait pu le retrouver une nouvelle fois, d’ailleurs, même si par expérience, il sait que trop bien que c’est très difficile de tourner une page d’une histoire en claquant des doigts, il le sait pour être revenu lui-même en arrière, mais en lui annonçant qu’elle avait raison, il faut aussi qu’elle prenne conscience que ce qu’il lui a dit la dernière fois, sur la relation malsaine avec cet homme marié était bien réel aussi. Il ne lui apportera pas que du bien. Il ne la mérite tout simplement pas. Elle vaut bien plus que tout ça, que lui qui est égoïste. Et puis il voit cette marque, sur sa joue. « Que s’est-il passé ? » l’interroge-t-il, de nouveau, espérant avoir une réponse, cette fois-ci. Il sait qu’insister peut pousser à parler, parfois, même si ce n’est pas toujours bon.

Eneko s’installe près d’elle. la jeune architecte aurait tant aimée qu’il garde de ses distances, que pour une fois, il reste loin d’elle. Sara souffre déjà assez, elle a mal à la poitrine. De voir cette femme-là, sur son palier, lui a fait prendre conscience de ce qu’elle avait fait. C’était mal, très mal. Elle se sentait dans un sens soulagé d’avoir mis un terme à cette relation un peu plus tôt dans la matinée. Elle avait fait le bon choix, c’était mal de rester avec lui, il avait dû avertir sa femme, car tu ne lui avais jamais écrit ton adresse. Comment pouvait-elle être au courant, vous vous retrouviez souvent ici et à moins d’avoir le code, elle ne pouvait pas venir à ta porte. C’est à faute à lui, ta faute à toi et peut-être bien la faute d’Eneko dans un sens. Seulement elle ne peut pas penser à regretter la faute sur les autres. C’est sa faute à elle, elle est trop faible, elle s’attache aux hommes qui ne la mérite pas. Il t’annonce alors qu’avec la jeune étudiante – son ex-femme- c’est fini. Qu’elle avait raison depuis le début. Seulement, elle n’écoute pas ses propres mises en garde. Elle sent le contact de ses mains sur ses cuisses nues. La demoiselle qui n’attendait pas de visite était resté en short, autant travail à l’aise. Elle observe ses mains si habile remonter les longs de ses jambes pour venir su son bras. Des images des nuits qu’ils avaient passées ensembles lui reviennent en mémoire. Elle secoue la tête pour chasser ses idées et pour répondre à sa question « Ce n’est pas ce qu’il a fait Eneko » elle déglutie. Non pour une fois ce n’était pas la faute de son homme marié. Si elle était restée sagement dans son coin, si elle était passée à autre, chose, elle ne l’aurait appelé. Sara aurait pu rencontrer quelqu’un de plus accueille, de moins compliqué, de moins cassé. Non, ça ce n’est pas possible Sara, elle attire les hommes en couple, les hommes encore amoureux de leurs ex. « c’est ce que moi j’ai fait » elle laisse sortir ça, c’est peut-être pas assez pour lui. Ce n’est pas assez pour elle. il faut qu’elle le dise à voix claire pour qu’elle n’y pense plus. Pour qu’elle oublie. « Quand tu es retourné vers elle, vers Maona, je me suis retrouvée seule à nouveau. Je ne sais pas ce qui m’a prit, l’habitude peut-être, j’ai composé son numéro et il est venu ici. » il était revenu dans son lit, comme si Eneko n’avait jamais exister. Elle se sentait faible de dépendre des hommes. « Tu veux parler de ça ? » dit-elle en caressant sa joue encore douloureuse. Elle pousse un long soupir, pourquoi est-il si facile de se confier à lui ? Elle n’a jamais compris pourquoi elle lui disait tous à lui et rien à celle qu’elle coïnciderait comme sa sœur. Peut-être était-ce le fait qu’ils se ressemblent. Que Cupidon ou même Dieu les a oublier ou veut les faire souffrir. « J’ai rompu ce matin avec lui. Je lui ai dit que ce n’était pas possible, que je ne pouvais pas vivre dans l’ombre de son couple, je ne voulais pas briser un couple. » Ses mains se crispent alors sur ses genoux, elle est en train de planter ses ongles dans sa chaire, elle ne veut pas pleure. « Il m’a menacé, il m’a gentiment dit que ma vie serait un enfer et que j’allais le regretter. Cette marque sur ma joue, c’est son épouse qui me l’a faite. Elle m’a giflée, insultée et elle est partie avant que tu n’arrives. » Elle baisse la tête, ses cheveux viennent barrés son visage triste.

Qu’est-ce qu’elle a fait ? Il se le demande, s’interroge et attend qu’elle lui fournisse des réponses à ses interrogations. Il comprend que c’est sa faute si elle est retournée vers cet homme, que c’est dû au fait qu’ils ne devaient plus se voir, pas comme ça du moins. Ils ne pouvaient plus se toucher. Eneko ne se serait pas permis de faire ce qu’il est en train de faire là, de profiter de sa peau sans penser qu’il n’a pas le droit d’agir de la sorte. Là, il est libre comme l’air, il peut se le permettre et il a envie de lui montrer qu’il est présent, qu’elle peut continuer à se confier si elle en ressent le besoin, même s’il s’en veut d’avoir été le facteur qui a poussé Sara dans les bras de son ex. Il acquiesce d’un signe de tête, confirmant qu’il aimerait parler de sa joue et sans broncher, il l’écoute, baisse furtivement les yeux en imaginant la scène, la douleur qu’elle a pu ressentir, puis plante de nouveau son regard dans le sien lorsqu’elle reprend. « Oui, je pense l’avoir croisée avant de monter… » Ca ne peut être qu’elle tant elle était furieuse. Il faut bien en vouloir à quelqu’un et il le comprend pour avoir lui-même vécu la chose. Il en a voulu à Maona, mais aussi à Nino. C’est douloureux d’apprendre que l’on se fait tromper, mais dans l’histoire, le coupable, c’est ce type marié. Il a profité, il a usé de ses charmes, il a piétiné le cœur de Sara. « Comment tu te sens ? » demande-t-il, en attrapant ses mains qu’il tire vers lui, l’obligeant à se lever, à s’asseoir sur ses genoux. Il pose ses mains sur son visage, place ses cheveux derrière ses oreilles afin que son visage ne soit plus caché. « Je te l’avais dit, il ne t’apportera rien. C’est un con de première... Il n’est pas fait pour toi. Il ne voit que son propre intérêt, tu mérites tout de même mieux que ça. » Elle mérite autre chose qu’un homme qui passe la voir seulement pour faire son affaire et se barrer ensuite retrouver sa femme. Elle mérite mieux qu’un type qui lui manque de respect, qui est capable de lui rire au nez et se ficher de toute la souffrance qui lui inflige. Eneko le sait tout ça, puisqu’il commence à la connaître. C’est quelqu’un de bien, qu’il a envie de réconforter, alors quand il glisse ses mains de ses épaules à ses bras, qu’il touche cette peau si douce, si tendre et qu’il l’observe, elle, avec ses yeux qui reflètent la tristesse, Eneko approche son visage du sien, effleure ses lèvres. « Tu n’as pas besoin de lui. Tu vaux mieux que ça. » souffle-t-il, en déposant un baiser sur ses lèvres. Il tire sa lèvre inférieure vers lui, par envie, par besoin aussi. Ca lui a manqué de ne plus pouvoir faire ça. Entre eux, c’est tellement simple. Ils se parlent, même lorsqu’ils s’évitent, ils trouvent le moyen de communiquer par texto. Ils se gueulent dessus un bon coup lorsqu’ils ne sont pas d’accord et ça, ça lui plait.

Il lui demande comment elle se sent, si elle avait la réponse, elle lui aurait dit, seulement, elle sait même pas comment elle est. Elle est perdue. Elle se sent soulagée d’avoir mis un terme à cette relation destructrice, triste de se retrouver seul, blesser à cause des insultes que cette femme lui à lancer. Elle est partagée entre toutes ses émotions qui se bousculent en elle. « Je me sens… » Elle n’a pas le temps de répondre à sa question, qu’il attrape ses mains et la tire vers lui, vers son corps pour qu’elle s’installe sur ses genoux. « No lo sé, no me encuentro bien, me siento muy mal. » Dans ces moment-là, quand elle n’est pas dans son meilleur jour, la demoiselle parle dans sa langue natal. Elle ne sait pas si Eneko comprend l’espagnol. Ils n’en non jamais parler avant. Il sait qu’elle est de Ségovie, elle lui a dit. Quand leurs corps n’étaient pas emmêlés, ils se parlaient, parler de tout et de rien. Parlant principalement d’architecture, car c’était leur passion commune. Elle se confiait parfois à lui, peut-être un peu trop souvent. « désolé, l’espagnol prend le dessus quand ce n’est pas ça. je me sens mal, je ne comprends pas ce qui cloche chez moi. » il caresse doucement son visage, elle joue machinalement avec un des boutons de sa chemise. Sara se sent bien près de lui, elle se sent en sécurité. Il ne fait rien de spécial et pourtant, elle a l’impression qu’avec lui, elle pourrait être elle-même. Qu’elle n’aurait pas besoin de se cacher derrière des sourires alors que son cœur saigne. Seulement, il ne restera pas, il partira comme il le fait à chaque fois. Elle sait d’avance que même s’il est à nouveau seul, il claquera la porte une fois que ses désirs seront assouvis. C’est ce qu’ils se sont dit le premier soir. Pas d’attachement, pas de nuits ensembles. Ils se parlent, ils se lient, ils se délient et ils se quittent. Le même cycle à continuer pendant un mois. Cela devait être simple, mais maintenant, elle ne peut plus se résoudre à ça. Il s’est passé quelques choses quand il lui a dit que c’était fini. Elle pensait qu’Eneko était acquis, seulement, elle se fourvoyait, elle n’était qu’un lot de consolation, jusqu’à ce qu’il soit dans les bonnes grâces de sa compagne. Sara n’était qu’une sorte de passerelle pour les hommes. « j’attires les hommes cassés, les hommes mariés, les hommes amoureux, qui profitent, qui s’amusent et qui repartent tranquillement chez eux pour retrouver leur vie familiale. Je suis… enfin, j’étais sa maîtresse Eneko. Je déteste l’infidélité et je me retrouve l’élément qui détruira peut-être un couple. Est-ce que je vais être cantonnée à ce rôle-là toute ma vie ? » Elle a envie de pleurer, elle en a tellement envie, mais elle ne veut pas craquée. Elle n’a jamais craquée devant personne, elle le fait une fois que les lumières s’éteignent et qu’elle est seule dans son lit. « je mérites qui Eneko ? dit moi quel genre d’homme, je mérites ? » Que la demoiselle lui demande avant qu’il embrasse doucement ses lèvres. Il mordille gentiment sa lèvre inférieure, comme il le fessait un peu moins d’un mois avant. Elle adorait cette manie qu’il avait. Elle passe une main dans ses cheveux avant de prolonger son baiser. Elle ne sait pas ce qu’elle est en train de faire, mais elle a besoin de lui.

Eneko caresse avec tendresse son visage, peiné de l’entendre lui dire qu’elle se sent mal. C’est de l’espagnol, mais il comprend, il parle lui-même cette langue et il le doit à son père, à ce côté de la famille. C’est notamment pour ça qu’il ne l’a jamais reprise lorsqu’elle s’exprimait dans sa langue maternelle. Il ne répondait rien, mais il était apte à le faire si ça avait exigé une réaction de sa part. L’homme dépose un baiser sur son bras et murmure contre sa peau : « Je comprends ce que tu me dis, ne t’excuse pas. J’ai des origines espagnoles que je tiens de mon père. » Ce n’est pas choses aisée de parler de lui, de sa famille, il n’aime d’ailleurs pas le faire, mais avec Sara, ça a toujours été très différent. Le fait est qu’il a pris cette rencontre comme une façon de se laisser aller. Une thérapie, quelque chose comme ça. Et dans ses yeux, il ne s’est jamais senti faible. Peut-être parce qu’elle-même avait des choses à dire. Ils essaient de se comprendre, simplement. Et il aimerait faire plus que ça. « Pour que tu attires les mauvais hommes. » dont il peut faire partie. Il ne l’a pas non plus gâté, lui qui avait besoin de faire le point sur sa vie sentimentale, qui ne souhaitait pas s’attacher de nouveau. Il a besoin d’y aller doucement, de ne pas se brûler les ailes une nouvelle fois, de se retrouver aussi. Deux divorces en peu de temps, ce n’est pas anodin. Deux femmes, deux infidélités, ça, c’est la même chose, à croire qu’il attire que ça. Et il y a qu’il ne sait pas s’il peut vraiment faire confiance… Mais en Sara, Neko a confiance. Il ne le lui a jamais dit, ne lui a jamais fait comprendre, mais sa simple présence à l’heure actuelle le prouve. C’est vers elle qu’il se tourne pour effacer la douleur qu’il ressent au creux de son estomac, parce qu’il sait qu’elle est douée pour lui faire oublier les choses. « Et je fais partie de quelle catégorie ? » Parce qu’il y en a forcément une. Celle des hommes amoureux ? Lui, il se voit plutôt dans celle des hommes cassés. Il est amoureux d’un souvenir qui n’existe plus et il apprend à faire son deuil sur une relation vécue, qu’il ne connaitra plus. Il tourne la page, c’est le mieux à faire. « Tu n’y es pour rien, tu n’en savais rien quand il est venu te trouver, je te rappelle… Ca n’a pas été ton choix. C’était le sien. Il savait ce qu’il faisait. Il n’était pas ivre, à ce que je sache… » Et quand bien même ça aurait été le cas… Ca veut simplement dire que ce n’est pas un homme de confiance, qui peut aller voir ailleurs n’importe quand, avec quelques verres dans l’organisme. L’erreur est humaine. Pourtant, Eneko peine à pardonner ça. Il a la rancune tenace, il est de ceux qui pensent qu’une relation sérieuse est exclusive. Ses lèvres rencontrent les siennes, le baiser est prolongé et il en profite, pose ses mains à plat sur le bas de son dos et la rapproche au plus près de lui, de sorte à ce qu’il n’y ait plus aucun centimètre de distance. Ca lui fait du bien, ce contact, le sien. Ses baisers aussi, si bien que lorsque celui-ci se termine, par manque de souffle, il reprend ses lèvres une nouvelle fois, goûte celle-ci, légèrement salées. « Tu mérites… » souffle-t-il, en collant son front contre le sien. « Tu mérites un homme qui ne verra que par toi. Un homme qui prendra soin de toi. » Un homme bon, un homme qui ne sera pas cassé, aussi, mais est-ce qu’il en a vraiment envie ? Pas tellement, non. Elle le mérite, c’est évident, mais il aimerait pouvoir la garder pour lui encore un peu.

Il s’inclut dans le lot ! Sara l’observe quand il lui demande dans quelle catégorie il fait partie. Elle réfléchit alors, il n’était plus en couple avec Maona quand ils s’étaient revus. Il lui avait dit ce soir-là, il avait été franc. Il ne pouvait pas faire partie des mecs cassés. Le sujet de l’infidélité était venu sur le tapis après quelques verres. Il avait bien vu qu’elle n’allait pas bien. Une fille qui boit seule dans son verre, ce n’est pas toujours par plaisir. Elle était là, assise sur un tabouret, accoudé au comptoir, elle était en train de faire tourner son verre remplis d’alcool ambrée entre ses doigts. Elle était perdue, dans la matinée, au saut de lit, elle avait vu ce message qui ne lui était pas destinée. Elle avait compris que l’homme qui partageait son lit depuis un an était marié. Avait-elle vu des signes ? Non. Enfin parfois, elle suspectait quelques choses. Une odeur de parfum un peu trop féminine, ils n’avaient pas le droit de sortir en ville. Lors de soirée en amoureux, il l’amenait toujours dans des restaurants à l’extérieur de la ville. Une fois, Sara lui avait demandé s’il avait honte d’elle. Il lui avait dit avec un sourire charmeur, qu’il voulait qu’elle goute les meilleurs mets. Naïve, elle l’avait cru, elle avait trouvée cela mignon. Seulement, ce soir-là, avec le recul, elle avait compris qu’il ne voulait croiser personne. Eneko lui avait fait part que lui n’ont plus de supporter pas l’infidélité. Il n’était pas non plus marié, il était fraichement divorcé. Il ne restait plus que les hommes amoureux, elle aurait pu dire qu’il fessait partie de cette catégorie là, mais ça serait le faire souffrir plus. Il voulait oublier la femme qui avait partagé sa vie un court moment. S’il était là ce soir, surtout après ce qu’il lui avait annoncé, c’est qu’il voulait tourner la page. Est-ce qu’il était là que pour conclure son affaire comme tous les autres avant lui ou était-il là parce qu’il avait besoin d’elle ? Elle ne le serait jamais. La réglé était simple : pas d’attachement entre eux. Malheureusement, si elle posait cette question et que la réponse ne lui plaisait pas, elle en souffrirait. Si elle souffre, c’est qu’elle s’était attaché. Elle le savait ça, elle le savait depuis qu’il était partie. Elle avait même coupé les ponts avec lui, elle n’avait plus voulu le voir, ils échangeaient uniquement par ce stupide téléphone. Sara n’était pas dupe, elle se connaissait, si elle avait été amené à le voir, elle aurait voulu plus. Seulement, l’infidélité, ce n’est pas leur truc. Ils se sont vu qu’une seule et unique fois depuis, au bureau d’Eneko, elle avait espéré qu’il soit en déplacement, mais elle était tombée sur lui. Il était là, dans son bureau, toujours aussi charismatique. Elle était énervée après elle-même, de ressentir cette stupide envie dans son bas ventre, de sentir son corps réagir à sa voix, à ses regards pourtant neutre. Elle s’était mise en colère contre lui, parce qu’elle avait cet appétit sexuelle, qu’il ne pouvait plus combler. « Je ne sais pas Eneko, je n’arrive pas à t’en mettre dans l'une d'elle. Je sais que je n’y suis pour rien. Il n’était pas saoul ce jour-là, enfin être ivre à dix heure du matin pour une réunion de chantier, ça craint un peu » oui, Mr Infidèle, elle l’avait connu lors d’une visite de chantier pour une villa importante, comme tous les jeudis, elle se rendait sur le chantier pour parler de l’avancement des travaux. C’est le rôle de tout architecte. Ils s’étaient revus plusieurs fois et une chose en entrain une autre, il lui avait proposé un diner en tête à tête. « j’espère que tu as raison, j’espère que cet homme-là s’en rendra compte un jour » les choses sont dites à demi-mots. Elle est proche de lui, sa poitrine écrasait contre son torse, ses lèvres près des siennes. Elle est si près de lui, elle sait parfaitement où cela va les amener, elle sait que ça fini toujours comme ça, puis il partira. Un bruit sourd ce fait entendre et elle s’écarte doucement de lui, avant d’ajouter. « je crois que mon ventre me rappelle à l’ordre, mon dernier repas était hier à midi » elle caresse doucement son visage, avant de lui proposer « est-ce que tu veux te joindre à moi pour manger ? » Un bon moyen pour retarder un peu les choses, pour qu’il ne quitte pas l'appartement trop vite. Sara remercie son estomac.

« Tu vois bien… » Ca l’aurait étonné qu’il soit ivre à cette heure, mais ça le fait sourire. Il n’empêche que ce type a eu ce qu’il voulait, qu’il lui a bien parlé, assez pour l’avoir attirée dans ses filets et en avoir fait tout ce qu’il désirait : sa maîtresse qui ne savait pas son réel statut. Dans l’histoire, il perd tout de même beaucoup, même s’il ne s’en rend pas bien compte. S’il a été voir ailleurs, c’est bien parce que dans son couple, rien ne fonctionne. Si Anna a été voir un autre, c’est parce qu’Eneko ne la satisfaisait pas, parce qu’il ne lui portait pas assez d’attention. Ce n’était pas une bonne raison pour autant, il ne l’excuse pas, mais il a ses torts, il les reconnaît. Il y avait un véritable souci dans son couple, quelque chose qu’il fallait relever et c’est auss le cas de son homme marié qui préfère son confort au reste. Ce n’est pas quelqu’un de bien, pas à ses yeux à lui. Parce qu’il a joué avec les sentiments d’une autre femme et quelque part, ça le ramène à ce qu’il a fait il y a peu, avec Maona. Il a été imparfait lui aussi, a profité d’une perte de mémoire pour retrouver la Maona qu’il connaissait autrefois, celle avec qui tout se passait bien. Ce n’était pas honnête de sa part. Il n’aurait sûrement pas dû faire une pareille chose, mais c’était tentant. Elle était là, si… innocente, alors forcément… Il n’a pas pu résister à la tentation trop forte pour passer à côté, là où il a retrouvé ses sentiments pour elle, là où il s’est mille fois dit qu’il ne pouvait pas se passer d’elle, que le risque était trop gros, mais à prendre, tout de même. L’obsession. Parce qu’il était amoureux d’elle, parce qu’il lui a dit ces trois mots qui ont de l’importance à ses yeux, qu’il n’aime pas dire sans qu’il y ait une signification derrière, alors, oui, ça n’a pas été évident de lui dire qu’ils ne pouvaient pas être ensemble. Mais il oublie, dans ses bras, à Sara. Il se perd en l’embrassant, en s’apprêtant à glisser sa main le long de son dos, pour toucher sa peau, mais son corps s’éloigne au son de son ventre que lui n’a pas entendu. « Tu aurais dû manger. » dit-il, en lâchant un soupir. Il n’aime pas l’idée qu’elle se prive lorsqu’elle va mal, lorsque les problèmes lui coupent l’appétit. Il dépose un baiser sur sa main qui caresse son visage, puis un autre sur ses lèvres, avant de poser ses mains sur sa taille et la soulever pour se lever en même temps qu’elle. Ca le frustre tout de même de devoir s’arrêter, alors que l’envie de continuer est là. « Je peux faire ça. Tu veux de l’aide ? Tu commences à me connaître, je risque de ne pas t’être bien utile. » La cuisine et lui, ça fait deux. Il n’y arrive pas, n’a pas la patience pour et ça, elle le sait, il le lui a déjà confié, mais il veut bien l’aider pour des petites choses qu’il pourra faire haut la main. Il connait l’endroit, alors il saisit sa main et la conduit vers la cuisine, là où il lui redonne sa liberté. Enfin, à moitié puisqu’il se penche tout de même vers son cou pour y déposer un baiser. « J’ai pensé à toi ces derniers jours. » qu’il avoue. C’est vrai, il a pensé à ce qu’elle lui a dit, mais pas seulement. Il a voulu la retrouver bien plus tôt, d’ailleurs, mais il avait besoin de laisser quelques jours passer après sa rupture avec Maona. Il n’empêche qu’il a pensé à elle, à ses bras qui lui font du bien.

son regard en dit long, elle voit bien qu’il n’est pas satisfait de sa révélation. Il doit y avoir autre chose en plus, peut-être le fait qu’elle s’éloigne de son corps, de ses pulsions, de ses envies. Elle aimerait prendre son temps ce soir. Elle a besoin de lui, elle ne veut pas que ça soit terminé en une heure et qu’il reparte comme il est venu. Elle aimerait profiter de sa présence, de ses regards, de son corps, mais elle a envie de parler aussi. C’est contradiction dans la petite tête de Sara. Elle aimerait passer par la case sexe, mais aussi, attendre pour qu’il ne parte pas rapidement. là, elle a faim, pas que de nourriture, mais elle se contentera de manger pour le moment. Il y a le temps pour son autre appétit. « Tu sais ce ton autoritaire que tu as en est presque mignon, voir adorablement sexy » annonce-t-elle toute sourire avant de planter une dernière fois ses lèvres sur les siennes. Sara l’avoue, elle apprécie, enfin elle aime quand un homme prenne les devants. Un homme qui sait ce qu’il veut. Parfois elle se demandait ce qu’elle avait trouvé à Marc celui qu’elle appelait Mr Infidèle depuis quelques semaines. Marc était trop doux, il attendait que Sara lui fasse des avances, qu’elle prenne les choses en mains. Elle n’avait pas trouvée cela dérangeant, seulement, quand elle avait eu affaire à Eneko, sa vision des choses avaient changé. Perdre le contrôle, se faire diriger, c’était tellement plus jouissif. Elle s’était découvert un côté qu’elle ne soupçonnait pas au fond d’elle entre les mains expertes de cet homme. « Heu pourquoi pas. Oui je commence à te connaitre, tu n’auras qu’à regarder sinon ça me dérange pas de t’avoir en tant spectateur. » Il l’amène jusqu’à la cuisine. Ils se sont souvent vus chez Sara. Elle avait été deux ou trois fois chez Eneko, mais elle était mal à l’aise à chaque fois. Elle appréciait Maona, elle admirait son travail, c’était comme être en face d’elle alors qu’elle était en train de prendre du plaisir avec celui qui avait partagé sa vie. Elle préférait être en terrain connu, elle préférait être chez elle. Elle n’avait pas dit la raison à Eneko, Sara lui avait dit que c’était plus simple, qu’il n’avait qu’à venir quand il en avait envie. Elle travaillait chez elle, elle n’était pas assez reconnu pour avoir son propre bureau alors elle restait chez elle, dans sa salle à manger, à concevoir les plans. Sara l’avait juste informé que le jeudi, elle ne serait pas présente pour lui, mais chez elle en train de garder son filleule de cinq ans. Sara se voyait mal avec Eneko et Leon dans la même pièce. S’il était trop près de son petit bout de chou et qu’il était adorable avec lui, elle savait qu’elle s’attacherait. Alors elle avait préférée éviter. Il pose ses lèvres sur son cou, elle adore son contact, ses gestes simples. Sara installe son portable sur la base des enceintes et active la musique en bruit de fond. Elle aime cuisiner avec de la musique, que cela soit pour un repas en solitaire ou pour des convives. Elle sort tout de son frigo quand il lui dit qu’il a pensé à elle. Elle l’observe étonnée. « Ah bon ? En bien ou en mal ? » Elle revient près de lui et commence à s’activer. Il ne faut pas quelle se fasse de fausse joie. « Mon sermon de la dernière fois t’avait manqué alors tu te l’es remémoré ? » Qu’elle lui demande avec un petit sourire radieux. Espérons que ça soit en bien.

Son ton autoritaire, sexy ? C’est bien la première fois qu’elle lui dit une pareille chose. Il n’a jamais vu ça comme un véritable atout. C’est ce qu’il est, ce que la vie a fait de lui. Il est exigeant avec lui-même, mais aussi avec ceux qu’il fréquente. Eneko a son petit cercle et il peine à en ajouter d’autres. Il ne se serait jamais rapproché de la sorte de Sara s’il n’en avait pas ressenti le besoin cette fois-là, au bar, si elle n’avait pas été dans une situation aussi catastrophique. Ce sont deux âmes perdues qui se sont trouvées, simplement. « Ca tombe bien, je suis très autoritaire. » dit-il, en humidifiant ses lèvres, comme pour goûter de nouveau ce baiser, très furtif, qu’elle vient de lui voler. C’était trop court, c’est frustrant, mais il ne dit rien et suit dans la cuisine en repensant à sa remarque précédente. Ce n’est pourtant pas un détail qui plait à tout le monde. Eneko est trop dur, souvent et il le remarque avec ses employés qui sont parfois effrayés rien qu’à l’idée de le croiser dans les couloirs. Le pire, c’est lors des réunions. Ce n’est pas qu’il les déteste, qu’il souhaite diminuer leur travail, ce n’est pas le but de ces interventions, mais il est perfectionniste, impatient aussi. Quand il laisse plusieurs semaines pour réaliser des plans, il aime que ce soit travaillé, réfléchi et pas qu’il y ait des étourderies comme il en trouve régulièrement avec l’une de ses employés qui oublie des détails importants, comme des pièces accessibles aux personnes à mobilité réduite, alors que celle qui les embauche est justement en fauteuil roulant. Comment peut-il être tendre ? « Mais ça, tu commences à le savoir… » Il n’est pas habitué à se laisser faire et il n’aime pas garder pour lui ce qu’il pense. Ca le bouffe. Il a gardé le silence bien trop longtemps pour s’enfoncer de nouveau là-dedans. Il tire sur une chaise de l’autre côté du comptoir et l’observe s’activer, sortir ce dont elle a besoin. « En mal. » répond-il, le plus sérieusement du monde. « Enfin… Pourquoi donc mes pensées auraient été négatives ? » Pour cette dispute entre eux ? S’il est venu ici, s’il s’est rapproché d’elle à ce point, ce n’est certainement pas parce qu’il a pensé à elle en mal. « Tu as besoin de l’entendre ? » la questionne-t-il, alors qu’il s’appuie sur ses coudes, se penche vers Sara afin de planter son regard dans le sien. « Je ne suis pas toujours d’accord avec tes choix, comme tu ne l’es pas avec les miens et il arrive que l’on se prenne la tête assez violemment… » Dans les mots qui sont blessants, probablement parce que ça reflète la vérité et qu’elle est dure à avaler. « Mais ce n’est pas pour ça que je pense du mal de toi. Tu me fais du bien. » C’est une certitude. Il ne sait pas s’il devait le lui avouer, c’est peut-être un peu trop… C’est pourtant bien réel. Grâce à elle, il arrive à sentir son cœur s’alléger. Sans elle, il s’alourdit. Il pense à trop de choses lorsqu’elle n’est pas là pour l’aider à se changer les idées, lorsqu’elle ne le déstabilise pas avec son regard qui le fixe. « Les choses sont simples, avec toi. » Eneko ne se pose aucune question, il se contente de vivre le moment présent, de ne pas penser au lendemain, ni même à la fin de la soirée. Il n’en a pas envie. Il a besoin de mettre son cerveau en mode Off.

« Oui je le sais, mais c’est ce qui me plait chez toi » elle en dit peut-être trop, surement pas assez, mais c’est vrai. L’homme qu’il est lui plait. Enfin celui qu’Eneko lui laisse voir. Elle ne connait pas son histoire, elle ne sait pas ce qui l’a fait devenir l’homme qu’il est. Il ne se confit pas sur tout, elle peut le comprendre. Sara est pareil, elle ne lui dit pas tout. il a des zones d’ombres des deux côtés. Elle ne lui a jamais dit pour ses parents, ni pour sa grand-mère. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas, mais si elle commence à lui confier ses choses-là, c’est qu’elle aura brisé leur règle. Quand on se confie sur sa vie, c’est que l’on est attaché à la personne. « comment dire, tu sais ce que tu veux, tu sais ce qui est bon pour toi, tu arrives à contrôler ta vie comme tu veux. Tout ce que je n’arrive pas à faire moi. Ce côté de ta personnalité me plait, tu as la tête sur les épaules, tu files droit. Tu es impressionnant Eneko. » Elle est découpe délicatement les pommes de terre qu’elle vient d’épluchés. La fameuse tortilla de patatas de su abuela est le repas de ce soir. Il s’agit d’une simple omelette de patates, mais ça lui rappelle tant Ama. Sara ne redresse pas la tête toujours occupés par sa découpe. Ça l’arrange beaucoup d’être la tête vers le bas, au moins, elle n’aura pas à croiser son regard quand elle lui lance. « puis honnêtement, j’aime quand tu prends le dessus au lit, quand tu contrôles les choses, quand je suis à ta merci. C’est agréable, c’est extra, c’est jouissif. » Elle commence à rougir la Sara. Habituellement parler de sexe ne la dérange pas, mais avec Eneko, c’est diffèrent. La jeune architecte est bien quand elle est dans ses bras, elle sent le plaisir se décuplait à chaque fois. Il doit bien le voir non, mais ils n’ont jamais abordé le sexe en discussion. Le sexe ça ne se parle pas, ça se pratique et ça, ils le font à la perfection. « Je ne sais pas, ce que je t’ai dit ce jour-là, tu aurais pu mal le prendre. » Elle sent son regard sur elle. Sara entend ses paroles qui lui arrivent tels des misiles dans le cœur. S’il te plait Eneko, je t’en prie, ne dit pas des choses comme cela si tu ne souhaites pas qu’elle s’attache. Elle fait tombée les légumes dans le poêle et pousse un long soupire. « et puis mince » elle s’essuie les mains et contourne le plan de travail pour se retrouver près de lui « alors laisse-moi te faire du bien, laisse-moi la possibilité de rentre les choses encore simples. » Sara se glisse entre ses cuisses, elle s’approche un peu plus de lui, elle se colle à lui. elle ose, elle ose ce qu’elle n’aurait pas fait avant. Elle lui fait du bien, c’est ce qu’elle retient, alors elle va essayer que cela continue. « laisse toi aller Eneko, je te demande rien en retour. » elle plante alors ses lèvres un peu moins chastement sur la bouche d’Eneko, forcent le passage pour avoir acces à sa langue. Elle passe ses mains derrière la nuque du trentenaire et lui agrippe les cheveux pour l’approcher un peu plus d’elle.

Son autorité ? Forcément, ça l’intrigue. C’est un trait de caractère qui n’est pas vraiment apprécié, il peut même le concevoir. Le contraire l’étonne, mais il ne répond rien, écoute la description qu’elle se fait de lui et ne peut s’empêcher de tiquer. Est-ce que c’est vraiment ce qu’il dégage lorsqu’il se trouve en sa compagnie ? Parce qu’il est l’homme le moins sûr de lui, ces derniers mois. Il n’a eu de cesse de douter de lui-même. Il est évident qu’aujourd’hui, les choses sont différentes. Il essaie de reprendre le contrôle sur sa vie, de récupérer ce fil qu’il a perdu en cours de route. Quant à avoir la tête sur les épaules, il n’en est pas convaincu non plus. « Tu me mets sur un piédestal, Sara. » Il est flatté, mais tout ce qu’elle voie n’est pas réel. Il pourrait la laisser croire ces belles choses positives à son sujet, mais ce ne serait pas honnête et ce n’est pas comme si elle n’était pas au courant de son histoire avec Maona. Il lui a fait part des grandes lignes. « J’ai épousé une femme alors que je la connaissais depuis quelques mois. J’ai divorcé peu après. J’ai profité de sa perte de mémoire pour retrouver celle que j’avais rencontrée au tout début, celle qui m’avait attirée. Est-ce que tu penses sincèrement que c’est filer droit ? Je n’avais aucune idée de ce que je voulais réellement. J’étais perdu et ce que tu vois là, c’est un homme cassé qui essaie de se reconstruire un peu, ni plus, ni moins. » C’est une grosse faille. Il n’est pas invincible et il lui permet de s’en rendre compte. Après tout ce qu’ils se sont confiés, il ne voit pas l’intérêt de le lui cacher. Eneko a fait énormément d’erreurs. Il est imparfait, excessif, impulsif. Il réagit au quart de tour pour des petites broutilles et il lui faut parfois de longues heures pour s’en rendre compte. Cependant, il aime qu’elle le trouve impressionnant, qu’elle ne pense pas du mal de lui, même s’il trouve ça faussé. D’un coup, son cœur rate un battement, puis son rythme s’accélère. Se rend-elle compte de ce qu’elle avance ? Sa bouche est légèrement entrouverte tant il est surpris. La température corporelle augmente en se remémorant leurs précédents rapprochements, son corps contre le sien, ses lèvres sur sa peau et ce contrôle permanent qu’il avait sur sa personne. Il est rare qu’il la laissait prendre le dessus sur lui et à la voir se cambrer sous ses caresses, il se doutait bien qu’elle aimait ça, mais l’entendre, c’est quelque chose de plus fort encore, comme si elle l’obligeait à prendre conscience de l’effet qu’il pouvait lui faire. Comment veut-elle qu’il reste raisonnable après de pareilles confidences ? Tout s’enchaîne rapidement et très vite, elle se retrouve à ses côtés. Eneko la désire. « Elles le sont déjà, simples. » dit-il, en posant ses mains sur ses hanches, tout en profitant de ce baiser qu’elle lui offre, qu’ils partagent. Il se lève du tabouret, la soulève et la pose dessus, à sa place, en lui chapardant ses mains qu’il place derrière son dos, en les tenant fermement avec une seule main. « Il paraît que c’est jouissif lorsque je prends le contrôle. » dit-il, contre ses lèvres, en retirant les boutons de sa chemise. Il retire le vêtement et le passe derrière le dos de Sara où il attache ses mains avec les manches. « Tu me fais confiance ? » Il ne lui fera jamais mal, pas physiquement. Il a juste envie de lui faire du bien, là.