bada$$ w/Anam

"  Todo lo que dices son mentiras " - persiffle Axel, embrayant rapidement, lançant un regard au rétroviseur gauche avant de déboiter à la sauvage. La voiture derrière pile, freine sec, le conducteur klaxonne. Et, évidement, Axel poursuit sa route, sans sourciller. " Soy un hombre autodidacta , sencillo ... sinónimo de perfección, ya lo sabes” ajoute-t-il. A l'autre bout du fil, sa mère lui rappelle pourquoi elle craint pour sa réputation, vu son penchant pour le sabotage de ses relations sociales. Le brun ricane, lève les yeux au ciel. Elle lui casse les couilles, sérieusement. " En voilà une nouvelle. Je te ferai remarquer qu'c'est toi qui as insisté pour que j'donne à cette nana un coup de main. Ne viens pas m'donner des conseils, saches qu'j'en ai pas besoin” - elle devrait également savoir qu'il ne les ecoutera jamais. La définition même de l'objecteur de conscience ou, de la progéniture ingrate faisant payer l'abandon ressentie durant la période bénie de l'enfance. Quelques secondes furtives, il se demande ce qu'en penserait Freud avant de se rendre à l'évidence : Freud est mort et il n'a -hélas- jamais rencontré sa mère. Il en aurait fait un diptyque. “Rabâcher, Axel, tu excelles dans le domaine” - il rit, rabâcher, verbe transitif  du premier groupe ,qu'il envoie promptement chier, vu qu'elle en parle. “Si tu veux, j'sais de qui je tiens” - c'est quand même impressionnant, maintenant qu'il y pense, la régularité de leurs petites joutes verbales. Tous les lundis, dans une plage horaire située entre 14 h et 17 h. Est-ce qu'il est le seul à l'avoir remarqué ou ne serait-ce pas là un petit “kiff” qu'elle se ferait ? S'il se dit que sa mère n'est pas si machiavélique , il ne peux s'empêcher d'admirer son esprit, et si c'est le cas, elle a clairement raté sa vocation. Elle devrait diriger un ministère, depuis son bureau richement décoré d'Matignon plutôt qu'endormir les palois avec ses cours de maths complètement rasoirs. “Je lui ai dit que tu étais très doué” - lance-t-elle, après avoir poussé un soupire. “Tu aurais tout aussi bien pu lui raconter des craques. Ou mieux, lui dire la vérité : j'suis le meilleur” - son ego aurait salué le geste et son p'tit coeur de sale rejeton, aussi. (…) “ Ce que j'essaie de vous faire comprendre, c'est que mon algorithme est pertinent, infaillible même. Et si les maths c'est pas vot' truc, disons simplement qu'on a qu'à oublier les équations et s'concentrer sur la pèze que les combinaisons vont permettre d'amener à votre business. Laissons les chiffres parler” - Axel appuie sur la touche entrée. Il ne s'est pas embêté à improviser une présentation powerpoint, dix minutes avant d'entrer dans cette salle de réunion, pour rien. Ceci dit, vu les tronches que les quelques touristes présents tirent, il aurait mieux fait de leur dessiner des moutons et des nuages. Il se tourne vers la brunette qui dirige, insistant. “C'est quoi cette expression sur votre visage ? Vous êtes quoi ? Dubitative ? Surprise ? Sur le point de signer ?” - quelques minutes auparavant, lorsqu'elle est venue l'accueillir, il s'était demandé ce qu'un canon pareil pouvait fabriquer dans un repère pour frustrés . Jusqu'à ce qu'il découvre qu'elle n'était pas la secrétaire sexy mais la patronne. Ce qui n'a fait que faire exploser son score de sexitude aux yeux de Sainz. Un sourire tord ses lèvres. Si les chiffres n'ont pas l'effet escompté, il est prêt à sortir ses autres arguments.

Ce que j'essaie de vous faire comprendre, c'est que mon algorithme est pertinent, infaillible même. Et si les maths c'est pas vot' truc, disons simplement qu'on a qu'à oublier les équations et s'concentrer sur la pèze que les combinaisons vont permettre d'amener à votre business. Laissons les chiffres parler ça, tu comprends, oui, tu comprends, où il veut en venir. il croit quoi, que tu es une petite pimbêche à la tête de son entreprise parce que papa et maman sont blindés  ? non, ils sont morts, il y a bien des années, et ça, tout ça, tu l'as construit de tes dix doigts. alors oui, tu comprends l'intérêt, tu comprends où ça pourrait te mener et ça te plaît, vraiment cette idée. ses idées te plaisent. tu le fixes toi, ce jeune homme, tu le fixes en réfléchissant. sa mère t'a vanté ses mérites, c'est qu'il les vaut, à moins que ce ne soit sa mère qui soit légèrement abusive sur les bords ? tu n'en sais rien. il te fixe à son tour. C'est quoi cette expression sur votre visage ? Vous êtes quoi ? Dubitative ? Surprise ? Sur le point de signer ? tu souris, immédiatement, devant sa petite touche d'humour. tu fermes ton cahier de prise de note, tu regardes les autres, qui sont là sans être là, sûrement le coup de la fin de journée, quelque chose du genre. « je suis pensive monsieur Sainz » que tu réponds simplement. tu fermes ton stylo bic, tu le poses sagement et tu viens te lever en faisant attention que ta jupe soit bien mise et tu te tournes vers les autres. « je vous demandes d'y réfléchir, tous. je veux votre avis, par écrit, dans trois jours.  » parce que chez toi, dans ton entreprise, tout le monde participe. toujours. alors sur ces mots, tu les laisses disposer pour rester avec le brillant mathématicien qui n'en a vraiment pas l'air. ne pas se fier aux apparences, tu le sais que trop bien. « pour ma part, je pense que c'est quelque chose de très ambitieux. » que tu lui réponds, tu viens doucement poser un de tes fesses sur la table de réunion et tu l'observes. « j'attendrai l'avis de mes collaborateurs pour vous répondre, mais je ne vais pas vous cacher que votre proposition m'intéresse énormément. » tu rajoutes, finalement. il a quelque chose, lui, quelque chose qui t'intéresse alors pourquoi pas après tout ? « donc nous devrons certainement nous revoir pour parler chiffres. » tu lui offres un fin sourire, toujours professionnelle.

« Pensive ? » - il ricane. Elle est pensive. Eh bien, l'expression « pensive » qui lui triture les traits est bien charmante. Pas désagréable à regarder. Il aimerait, surement, le grand Sainz, pouvoir contempler la palette d'expression qu'elle peut afficher sur ce faciès mutin. Pour autant, il est sûr de son pouvoir de persuasion et, il décèle l'éclat dans ses iris qui lui hurle, à cet instant, qu'il a mis dans le mille. Si elle ne lui fait rien signer aujourd'hui, cela se passera certainement dans les jours qui suivent. Aucun doute à ce sujet. Axel ne se le permettrait pas, de toute façon. Il sourit, croisant les bras sur son torse, debout. Il est là, mettant en valeur l'écran et les graphiques qui y prennent forme. Un travail qu'il a réalisé à la vitesse de l'éclair, avec facilité. Il ne maîtrise rien mieux que les chiffres et il a l'intime conviction que la patronne aux jolies jambes devant lui, qui fait durer le suspens en posant son stylo bille, près de son calepin, où elle semble avoir griffonné des trucs, s'y connait question décimales et fiducies. Ou, en tout cas, son apparence semble le suggérer. «Vox populi » lance-t-il, observant silencieusement les collaborateurs , employés se diriger vers la sortie, pions du système qui ici ,apparemment,  ont leur mot à dire. Il se tourne vers ladite Anam Khiel, sourcil arqué, appréciateur. Peut-être que de cette relation professionnelle peuvent ressortir de nombreux avantages. Si c'est le cas, mémo personnel, il remerciera sa mère. Mais, il ne compte pas mettre la charrue avant les bœufs. Elle se rapproche, pour s'installer sur la table, là, devant lui. «Ambitieux mais pas impossible » - précise-t-il, toujours prompt à défendre ses travaux et surtout, oui, surtout : persuadé que rien n'est impossible quand on s'en donne les moyens. Il se retient d'ajouter ça, ne voulant pas passer pour un illuminé. Il l'écoute avec attention, un sourire en coin de lèvres. « Vous avez le sens des affaires » - lâche-t-il, surpris par sa fermeté, ses capacités décisionnelles. Elle vient de congédier ses employés en leur faisant croire qu'ils ont voix au chapitre quand, en réalité, sa décision est déjà prise. « Un grand dirigeant commande par l'exemple et non par la force d'après Sun tzu » - siffle-t-il, après avoir observé quelques secondes de silence, pour mieux décortiquer ce qu'elle vient de lui dire. « Vous avez déjà lu L'art de la guerre ? Récit édifiant. Bien chiant, la traduction est pourrie mais le bouquin est truffé de vérités ». Il esquisse un ample geste et attrape son ordinateur portable qu'il coince sous son bras. « Pour ma part, je pense qu'on devrait anticiper un peu les choses et parler chiffre dès à présent. J'ai du temps à vous consacrer et besoin de caféine. Ça vous dit ? ».

«Vox populi » tu es surprise, par ses mots. tu les comprends, tu ne comprends pas le latin, mais tu as un peu de culture malgré le fait que tu ne sois jamais allée à l'école. «Ambitieux mais pas impossible . Vous avez le sens des affaires » ses mots te font cette fois sourire. bien sûr que ce n'est pas impossible, mais ça reste tout de même ambitieux, t'aimerais en savoir plus, évidemment, t'aimerais beaucoup tester toutes ces nouvelles choses et tu aimerais par dessus tout que ça fonctionne. « je ne serai pas à ma place si je n'avais pas le sens des affaires. » bien évidement que non. tu n'aurais pas réussi à monter ton affaire et à être à la tête de ton affaire, il va s'en dire; mais tu apprécies le compliment, un peu trop. ça fait du bien, d'entendre de telle chose, il sait comment y faire, le sainz. « Un grand dirigeant commande par l'exemple et non par la force d'après Sun tzu. Vous avez déjà lu L'art de la guerre ? Récit édifiant. Bien chiant, la traduction est pourrie mais le bouquin est truffé de vérités ». l'exemple et non la force. tu ne fais jamais preuve de force, tu fais montre d’exigence. l'exemple, tu n'irais pas jusque là, mais pourquoi pas, après tout. « non, jamais lu non, je vais le noter dans mes lectures personnelles, si vous me le conseillez. » tu lui réponds, simplement. « Pour ma part, je pense qu'on devrait anticiper un peu les choses et parler chiffre dès à présent. J'ai du temps à vous consacrer et besoin de caféine. Ça vous dit ? » tu souris, un fin sourire sous tes lèvres alors qu'il prend son ordinateur. tu descends du bureau, tu te perches de nouveau sur tes hauts talons et tu acquiesce. « alors si vous avez encore un peu de temps, ça sera avec plaisir. suivez-moi, on va aller dans mon bureau. » tu lui réponds avec grâce. tu récupères ton calepin, ton stylo et tu ouvres la porte de la salle de réunion pour en sortir. tu passes devant, mais tu essaies de marcher à ses côtés plutôt que devant lui. t'as l'impression qu'il a légèrement le regard baladeur. légèrement évidemment. tu arrives devant ton bureau et tu lui ouvres la porte pour le laisser entrer. ton bureau, c'est une pièce claire, sobre, sans trop de chose à l'intérieur. sur ton bureau, il y a deux écrans d'ordinateur, ton âme d'informaticienne ne pouvant s'en échapper. « je vous en pries, installez-vous. » que tu lui dis, en désignant une chaise, tu restes de debout, tu vas faire ta cafetière personnelle que tu lances immédiatement. « je remercierai votre mère, de vous avoir conseillé. elle avait raison. » tu reprends, doucement.

Les yeux traitres dessinent les contours des jambes qu'elle présente, ostentatoires. Axel se concentre brièvement sur un siège avant de reporter toute son attention sur son hôte dont il emboîte le pas. Le regard appréciateur se dirige sur la belle paire de fesses dont la nature l'a doté. Du moins, les quelques secondes où elle le lui autorise, avant de venir le flanquer, calquant son rythme au sien. Touché. Il remarque qu'il apprécie chaque angle par lequel il lui est donné la possibilité de la contempler. Œuvre de Rodin qui se meut avec aisance dans ce qu'elle lui présente ingénieusement, de la manière la plus mutique qui soit, le royaume sur lequel elle règne avec fermeté mais également grâce et générosité. Vu les sourires qui s'affichent sur les visages croisés dans les couloirs et qui n'ont pas l'air factices. La reine est aimée de ses sujets et elle a l'air de leur rendre bien. « C'est pas mal » souffle-t-il, peut-être davantage comme un constat qu'il se fait, comme un potentiel acheteur, il en adopte l'attitude. Oui, il serait capable d'acheter le concept si bien vendu dans ces locaux. Celui d'une jeune entreprise, florissante qui sera aussi auréolée de succès que bien des entreprises du même genre ayant vu l'jour avant elle. Axel songe qu'il y aura bien un requin qui montrera assez de flair pour proposer un rachat à prix concurrentiel. Il caresse l'idée d'être ce requin avant de bazarder la possibilité à coup de : le business de l'amour ne me tente pas vraiment. Celui de la baise, en revanche. Il s'installe confortablement dans le bureau où la décoration spartiate le surprend. Une sobriété typiquement féminine et qu'il trouve, quant à lui, assez fade. S'il avait un bureau comme celui-là, avec cette lumière et cette superficie, il aurait surement installé un aquarium, un écran plat et un énorme tableau électronique (un canapé pour roupiller entre deux réunions, aussi). Il jette un regard aux deux écrans d'ordinateur, un léger sourire flottant sur ses lèvres. « J'espère que vous êtes aussi douée pour préparer du café que pour tenir les rênes » - lance-t-il, déposant la sacoche dans laquelle il a rangé son PC, à ses pieds. Être assis tandis qu'elle reste debout à s'affairer possède quelque chose de dérangeant. Le jeune homme déteste être dominé. « Ne la remerciez surtout pas dans l'immédiat. Faites-la mariner un peu. Je suis persuadé qu'elle planque une ambition » - sa mère est une femme pleine de ressources, insaisissable et ...increvable. « J'espère que ma familiarité ne vous met pas  trop mal à l'aise. J'suis clairement moins cul-serré que la plupart des Sainz du coin » - il n'a rien à prouver alors, il se fiche un peu de l'image qu'il dégage. Il sait ce qu'il vaut et l'a toujours su. « D'ailleurs, j'ai une question pour vous » - débute-t-il, se relevant, préférant prendre appui sur le bureau. « Pourquoi une agence de rencontre ? Vous auriez pu viser n'importe quel type de marché. Pourquoi celui-la ? » - il voit que derrière ses longs cils ébènes se cache une cervelle bien faite.

tu l'emmènes alors dans ton bureau. il est légèrement privilégié, mais ça ne te semble pas propice de lui révéler, il ne semble pas avoir besoin de ce genre de compliments, de ce genre de preuves le Sainz. il est sûr de lui, ça se sent. « J'espère que vous êtes aussi douée pour préparer du café que pour tenir les rênes » tu souris, tu laisses échapper un léger rire alors que la machine tourne. « la véritable question serait plutôt : est-ce que cette machine à café est aussi douée que moi. je n'a aucune mérite dans cette préparation. » ce qui n'est pas le cas quand on parle de ton agence. là, oui, tu gères parfaitement et tous les mérites te reviennent. « Ne la remerciez surtout pas dans l'immédiat. Faites-la mariner un peu. Je suis persuadé qu'elle planque une ambition » tu souris, devant sa remarque, s'il veut oui bien sûr, tu mettras un peu de temps avant de lui répondre, avant de lui confirmer que son fils est un excellent choix. « J'espère que ma familiarité ne vous met pas trop mal à l'aise. J'suis clairement moins cul-serré que la plupart des Sainz du coin » tu ris cette fois, devant cette familiarité qui te plait, c'est vrai, ça te plaît, il ne se prend pas la tête, et ça ne te dérange pas le moins du monde. « aucunement, lâchez-vous, vous ne me mettez pas mal à l'aise. » peut-être que tu n'aurais pas du lui dire de se lâcher, tu t'en fiches. tant pis, tu verras bien ce qu'il te réserves le Sainz. « D'ailleurs, j'ai une question pour vous. Pourquoi une agence de rencontre ? Vous auriez pu viser n'importe quel type de marché. Pourquoi celui-la ? » qu'il te demande, et c'est vrai que c'est une question que beaucoup se pose, souvent, trop souvent. tu lui apportes sa tasse de café, tu lui apportes également la boîte où tu ranges ton sucre, que tu poses sur ton bureau avant de planter tes yeux dans les siens. « parce qu'on cherche tous le grand amour. » que tu lui dis, avec assurance, avec espoir avant de laisser un sourire apparaître sur tes lèvres. « désolée, c'était déplacé, ce n'est pas pour ça. c'est seulement mon parcours qui m'a mené vers là. sans rentrer dans les détails ennuyeux, c'était principalement pour aider une personne qui m'était chère et qui m'a beaucoup aidé dans mes projets. » tu lui souffles finalement avec toujours ce sourire aux lèvres. il demande, il a. tu ne rentres pas dans les détails, il n'a pas besoin de tout ça. « et vous, j'imagine que c'est votre esprit qui vous a mener aux mathématiques ? »

Tasse de café, boîte de sucre , un sourire vrille ses lèvres instantanément, pourquoi pas des petits biscuits et une discussion de midinette ? Il raille entre les parois de sa boîte crânienne avant de constater que l'amour est bien plus qu'un business qui rapporte gros, l'amour est intemporel et ce que recherchent toutes les femmes même les plus sceptiques. D'après la belle basanée, du moins. Finalement, il peut cracher sur les biscuits mais pas sur la discussion de midinette. L'amour ? « Le grand amour ? Vous connaissez la théorie du leurre et du « faux célibataire » ? C'est tellement mignon, ce genre de phrase surfaite. Pourquoi pas ? Hein ? Le grand amour » - Axel, il s'imagine l'amour comme le son des violons, le chant des oiseaux, les rires qui déforment les ondes du silence. Il voit des nombres, les mêmes qu'il a posé dans son algorithme. Il veut y croire, un peu. Il n'est pas exclu qu'il l'ait déjà éprouvé, ce sentiment volatil. « Surtout, ne vous excusez pas » - souffle-t-il, attrapant la tasse où le liquide noir est fumant. Il la porte à ses lèvres et boit une longue gorgée, poussant un soupire. Tour de force siffle-t-il, pour qu'un café lui plaise, il en faut, beaucoup. Il ricane, monsieur Sainz. Si son esprit l'a mené quelque part, c'est dans le triste piège parental. Celui du parcours choisi auquel il a fini par prendre goût. Salut, beaux yeux, songe-t-il, ne quittant pas les iris de la brunette , de cette couleur verdâtre, rappelant l'eau d'un étang sur lequel se réverbèrent les rayons solaires. « J'sais pas » - lance-t-il, incapable de rester trop longtemps dans la même position, il décrit quelques pas. « Quand  vous regardez cette plante, vous voyez quoi ? » il demande, désignant ladite plante : « Une plante, n'est-ce pas ? Peut-être un être vivant  ou ce que vous voulez ? » - il croise les bras sur son torse. D'aussi loin qu'il se souvienne, il a l'impression que les mathématiques ont toujours occupé une place importante dans son existence. Il voit des formules, partout, dans les gestes les plus basiques de la vie quotidienne. Alors, ce n'est pas son esprit qui l'a mené aux mathématiques, non. Son esprit et les mathématiques forment un tout harmonieux. Ce qu'il pense à ce sujet a beau être naïf, avoir l'air idiot, ça a du sens, pour lui. Ça en a toujours eu. «Moi, j'vois toutes les formules qui vont être intimement liées à son cycle de vie : celle de sa respiration, de l'évapotranspiration...je les vois toutes, là, intangibles, elles défilent ». Parfois, il aimerait que son cerveau soit plus commun. Mais, il a appris à vivre avec, à ériger un filtre. Il était plus agressif, plus entêté lorsqu'il était plus jeune. « Argh » - il grimace : « J'peux très vite devenir barbant quand je suis lancé. J'vous ai proposé de parler chiffres mais on n'évoque pas les bons » - il se passe une main sur le visage. Ce qui est intéressant, c'est qu'Anam Khiel lui inspire déjà quelques équations et il sait qu'il va noircir un autre pan de mur. « Je dois vous mettre en garde, j'ai l'imagination très très fertile » - sans grande insinuation. Enfin.  

« Le grand amour ? Vous connaissez la théorie du leurre et du « faux célibataire » ? C'est tellement mignon, ce genre de phrase surfaite. Pourquoi pas ? Hein ? Le grand amour » tu l'écoutes, attentivement. monsieur Sainz a de la culture, beaucoup de culture, derrière sa petite tête d'ange, derrière ses allures de sportif, il y a beaucoup dans la tête, et tu es agréablement surprise. il faut dire que .. comme la plupart des gens, quand tu la vus, tu as pensé qu'il était juste un baratineur, un de ces types qui se perdent dans leur délire, dans leur phrase, qui ne cherche pas vraiment à savoir le pourquoi du comment, le genre bourrin qui rentre dans le tas sans réfléchir. tu as surprise c'est vrai. « Surtout, ne vous excusez pas » il ne te le dira pas deux fois, est-ce qu'il en a conscience ? « très bien. » puis tu t'intéresses à lui, tu ne sais pas pourquoi, t'as envie de savoir ce qu'il cache encore, comme surprise, il te semble si spontané, si vrai, entier que tu demandes. « J'sais pas. Quand vous regardez cette plante, vous voyez quoi ? Une plante, n'est-ce pas ? Peut-être un être vivant ou ce que vous voulez ? » tu hoches la tête, doucement, évidemment, tu vois une plante, verte, qu'il faudrait que tu arroses, vraiment, de temps en temps, tu ne vois que ça, et lui alors ? « Moi, j'vois toutes les formules qui vont être intimement liées à son cycle de vie : celle de sa respiration, de l'évapotranspiration...je les vois toutes, là, intangibles, elles défilent » tu le regardes, ébahie, peut-être même choquée, c'est beau ce qu'il dit. « Argh. J'peux très vite devenir barbant quand je suis lancé. J'vous ai proposé de parler chiffres mais on n'évoque pas les bons. Je dois vous mettre en garde, j'ai l'imagination très très fertile » qu'il te dit alors, et tu hoches la tête, tu bois une gorgée de café, et tu viens t'asseoir sur une chaise à ton tour, tu croises tes jambes dans un geste élégant et tu le regardes, quelques secondes de silence. « vous êtes un personnage très intéressant. » tu commences doucement. « je n'ai pas peur de votre imagination, je dirai même plus, je n'ai pas peur de grand chose, alors ne vous inquiétez pas, et si vous voulez vous perdre, allez-y, ce que vous dites est intéressant. » que tu reprends, tu aimerais avoir la même vision que lui, voir les mêmes choses, mais en même temps, c'est ce qu'il fait qu'il est unique n'est-ce pas ? « du coup, parlons de votre domaine et du mien, les chiffres, qu'est-ce que vous attendez de ma part ? » que tu demandes, un peu plus sérieuse cette fois-ci.

Comme dans un bouquin vendu en librairie, elle lui balance avec cette voix douce et emprunte de sagesse un « vous êtes un personnage très intéressant ». Axel, c'est un personnage, il sourit de toutes ses dents, il est loin, projeté sur une île , au fin fond d'une jungle où le personnage très intéressant qu'il est vit mille et une aventures. Puis, le personnage très intéressant qu'il est revient à Biarritz, dans le bureau de la patronne qui le regarde toujours avec ses yeux félins. Son sourire disparaît, ce qu'il attend d'elle ? Il attend de la compréhension, de la ferveur, une envie de pousser les choses toujours vers l'avant. Nier les doutes ou y faire face le moment venu. Il attend une alliée. « Je n'attends rien de vous, j'attends quelque chose de « nous » » - première personne du pluriel, indispensable dans n'importe quel projet, n'importe quel planification. « j'estime que dans les affaires, il est important de savoir placer sa confiance, v'voyez ? Ca veut dire qu'il faut être capable de se plier à quelques concessions » - le ton transpire le défi, la certitude. Axel s'appuie toujours sur des valeurs archaïques et se montre prêt à tout pour y faire honneur, à sa façon. Quitte à ce que ses démarches frôlent l'obsessionnel. « Je veux 100 % d'implication, je veux exploser les records, je veux augmenter le capital de votre entreprise en un rien de temps » - passionné, il est investi et inspiré par ce nouveau projet. Ça y est, il trainait des pieds au début. Le voilà fervent croyant. Il se saisit à nouveau de sa tasse dont il boit une autre gorgée. Voilà comment il voit les choses : 6 + 4x = 0. Où n'importe quelle autre équation à une inconnue où cette inconnue ne serait pas un chiffre mais une entité , le résultat attendu : la réussite. « Envisagez mon implication dans votre entreprise non pas comme celle d'un employé quelconque mais comme celle d'un associé/consultant, j'aime porter plusieurs casquettes » - précise-t-il. Ce qu'il vise, c'est la possibilité d'évoluer, sans entrave. Il veut avoir carte blanche, aucune contrainte. « Vous vouliez permettre à votre entreprise plus de visibilité , plus d’adhérents, plus de gains. Je peux vous amener ça... » - il y aura des nuits blanches, il y aura des éclats de voix, des baisses de moral. Il y aura tout et son contraire pour qu'au bout du chemin le monde prenne des couleurs. « Je préviens juste que je ne risque pas d'être un cadeau, ma mère vous a dit des choses sur moi seulement, je crois qu'il faut que je vous dise des choses sur moi  aussi ».

« Je n'attends rien de vous, j'attends quelque chose de « nous » » tu es immédiatement surprise par son ton, par le nous, également. il semble réellement apte à créer une liaison, un beau partenariat et finalement c'est tout ce que tu demandais. « j'estime que dans les affaires, il est important de savoir placer sa confiance, v'voyez ? Ca veut dire qu'il faut être capable de se plier à quelques concessions » tu hoches la tête en l'écoutant attentivement. pour le coup, tu poses ton café, sur le bureau et te concentres uniquement sur ses lèvres et les mots qui en sortent. quelques concessions ? « Je veux 100 % d'implication, je veux exploser les records, je veux augmenter le capital de votre entreprise en un rien de temps » il te transmet immédiatement sa passion et tu souris, doucement, tu essaies de rester professionnelle, malgré tout son engouement. « alors j'ai bien l'impression que nous avons les mêmes objectifs, les mêmes envies. » tu lui réponds, simplement. faire du chiffre, oui, évidemment, c'est ce que tu veux par dessus tout, c'est ce que tu demandes, c'est dans quoi tu te projettes, inlassablement. « Envisagez mon implication dans votre entreprise non pas comme celle d'un employé quelconque mais comme celle d'un associé/consultant, j'aime porter plusieurs casquettes. Vous vouliez permettre à votre entreprise plus de visibilité , plus d’adhérents, plus de gains. Je peux vous amener ça... » tu souris, inlassablement devant tout ce qu'il te dit, tout ce qu'il t'offre. t'as envie d'y croire, quelque part, t'as tellement envie d'y croire. « Je préviens juste que je ne risque pas d'être un cadeau, ma mère vous a dit des choses sur moi seulement, je crois qu'il faut que je vous dise des choses sur moi aussi » qu'il finit, qu'il termine, ou plutôt qu'il commence tout juste. regard sur lui, posé délicatement dans ses yeux, tu pinces tes lèvres, soucieuse et bien trop curieuse de découvrir ce personnage haut en couleur. il cache beaucoup de choses le Sainz. « bien, alors commencez peut-être par me dire ce que je dois savoir de vous ? et, s'il vous plait, évitez les détails personnels, je ne pense pas que ça me concerne. » tu lui souffles, doucement en reprenant ta tasse de café, tu touilles, encore et encore, sans en boire une gorgée. « peut-être que je vous dirai quelques petites choses sur moi, histoire de lancer ce partenariat en bonne et du forme. parce que je ne pensais pas que vous seriez à ce point ... enjoué ? oui enjoué et passionné, vous me rendez curieuse. » un peu trop, mais il te promettrait presque la lune, alors tu as le droit, de demander n'est-ce pas ?

Il pouffe de rire, ravale une réplique graveleuse tandis qu'il dépose à son tour sa tasse sur le bureau. Le commencement constitue une étape capitale et certainement, la plus difficile à définir. « Tout d'abord, je me définirai comme une loi binomiale » - il se pince les lèvres, plongé dans une réflexion qu'il préférerait coucher sur papier. Il adore les idées qu'elle lui implante en tête sans même qu'elle s'en rende compte et ce, depuis qu'ils ont mis les pieds dans ce bureau de chef. « J'vous épagnerai toutes les facettes et ces détails que vous ne voulez pas entendre, pour le moment » - mutin, il poursuit : « Incipit de l’œuvre, mademoiselle Khiel, vous pourriez être surprise et vous prendre au jeu ». Il secoue la tête, prêt à troquer son costume de séducteur pour de nouveau montrer le seul qu'il n'enlève jamais, celui de « grosse tête ». Jusqu'au lycée, il représentait la pépite insoupçonnée par ses camarades de classe. C'était l'époque où il en avait tellement eu marre qu'il avait bazardé les études, mettant entre parenthèse ses projets et sa cervelle, elle, en stand-by. « Je suis un peu comme les deux faces d'une même pièce. La représentation des répétitions d'expériences aléatoires. Et pour vous éviter une cure au paracétamol, je ne suis pas le plus stable des collaborateurs » - lancé comme ça, ça sonne pas si mal. Il ne sait pas pourquoi est-ce qu'il se sent si « enjoué » comme elle le dit si bien ? « Cet engouement risque de ne pas être constant » - et ça, ça fait parti des choses qui le « caractérisent » qu'elle ferait bien de savoir et de retenir. Sa mère peut multiplier les éloges à son sujet, elle oubliera toujours de préciser qu'il vagabonde d'idée en idée, de projet en projet et qu'il peine parfois à en venir à bout. Mais, il y arrive tout le temps, préférant se forcer qu'avoir à déroger à sa parole. Il se connait comme une bestiole pugnace. « Vous allez surement avoir envie de me tuer à plusieurs reprises, c'est complètement inévitable ». Elle voudra le tuer, il voudra qu'elle la ferme. Mais, il constatera qu'en dépit des défauts qu'elle présentera, son café restera l'un des meilleurs qu'il ait bu. Le fait qu'elle se contente de mettre une capsule dans son appareil n'entrera même pas en ligne de compte. « C'est peut-être pas le moment pour dresser la liste des doléances ? » - surtout que rien n'a encore été signé. C'est en bonne voie, du moins. Il l'espère tandis qu'il quitte son point d'ancrage pour rejoindre la fenêtre et regarder au travers.

« Tout d'abord, je me définirai comme une loi binomiale » tu plisses tes yeux; t'as envie de lui répondre un "mais encore" mais tu te retiens, parce que tu sais qu'il ne terminera pas sur ces mots. « J'vous épagnerai toutes les facettes et ces détails que vous ne voulez pas entendre, pour le moment. Incipit de l’œuvre, mademoiselle Khiel, vous pourriez être surprise et vous prendre au jeu » pour le moment ? parce que tu pourrais vouloir en entendre plus ? est-ce réellement raisonnable ? tu souris doucement. « voyons voir dans ce cas. » tu lui réponds, finalement en le fixant. tu croises tes jambes, tu les décroises et les croises de nouveau avant de ne plus bouger pour le surveiller et être attentive à ses moindres mots. « Je suis un peu comme les deux faces d'une même pièce. La représentation des répétitions d'expériences aléatoires. Et pour vous éviter une cure au paracétamol, je ne suis pas le plus stable des collaborateurs. Cet engouement risque de ne pas être constant » vraiment ? tu en es déçue, réellement et tu te dis déjà que tu vas devoir travailler, que tu vas devoir le retenir d'une manière où d'une autre. attiser son envie et sa passion pour ce projet. « Vous allez surement avoir envie de me tuer à plusieurs reprises, c'est complètement inévitable. C'est peut-être pas le moment pour dresser la liste des doléances ? » qu'il conclut et pour première réponse, tu hausses les épaules, simplement. avant de te repositionner une nouvelle fois, un tic comme un autre. « il ne faudrait donc pas que j'arrive à avoir ce que je veux, sinon les doléances risqueraient d'être plus tôt que prévu n'est-ce pas ? » tu lui sors, tout naturellement avant un magnifique sourire bloqué sur tes lèvres. « je saurai me montrer persuasive pour vous redonner le goût et l'envie d'avancer ce projet, je saurai me montrer convaincante pour que vous ne baissiez pas les bras, monsieur Sainz. ça ne me fait aucunement peur. » non, tu sais que tu peux te plier corps et âme pour qu'il continue encore et encore, parce que tout ce qu'il te dit sonne si bien, si beau, que tu n'as pas envie de lâcher. « et s'il faut, je viendra vous chercher moi-même chez vous. le meurtre sera uniquement en dernier recours. »

Et si une partie de lui s'exprime reniée jusque là, poussant la belle basanée à vouloir couper court, rien n'y fait. Le défi qu'il représente est relevé et cela, contre absolument toute attente. Elle saura se montrer convaincante. Elle saura et il n'en doute pas une seule seconde. Toutes ses dents se retrouvent instantanément de sortie, il s'empare de sa tasse, s'éloignant ainsi de la fenêtre et du vis à vis tristounet qu'elle lui offre pour reporter toute son attention sur la jeune femme. Axel s'emballe toujours, sur les starting block, motivé , il déchante alors face à l'indifférence des têtes d'entreprises. Il est bien trop souvent l'unique réelle tête de projet. Travailler en solo, il adore, travailler en équipe, il préfère largement. Sainz s'affranchit des préjugés qui courent sur les intellos dont il peut se retrouver affublé. Il hausse les épaules, il s'en remettra également à ses bons conseils puisqu'il entrevoit déjà la dynamique et que cette dernière le botte sévèrement. C'est sa mère qui risque de planifier leur mariage en toute discrétion, théâtrale au possible dans le genre hâtée que son fiston problématique se case. Pauvre Anam, songe-t-il, pion qui ne le soupçonne même pas du machiavélisme de sa mathématicienne de mère. S'il n'a rien entendu de la bouche de celle qui lui a donné la vie, il sait que la jeune chef d'entreprise et lui ont certainement fait l'objet d'un algorithme. D'ailleurs, les résultats doivent être particulièrement prometteurs pour que sa mère se donne toute cette peine. Amusé, il garde pour lui cette information, curieux de savoir si sa tarée de mère a raison. Il boit, dernière gorgée. "Cinq cent mille euros le premier mois. Pour ça j'ai besoin d'une équipe. Deux-trois informaticiens, un sociologue et pourquoi pas un sexologue. Disons, qu'il faut jouer sur la pluridisciplinarité" à dire vrai, les idées viennent, fusent. Il doit y réfléchir plus posément. Il se donne l'impression d'être sur le point d'inventer une nouvelle forme de relation humaine, bien plus complexe qu'une machine derrière laquelle les gens aiment se planquer. Le monde fait peur, pense-t-il. Le personnage très intéressant s'active et se prépare pour une belle expédition. " Le meurtre restera en dernier recours, chiche ?" Il tend sa main, à défaut de signer quoique ce soit, une poignée de mains peut encore faire l'affaire. "Je vous autorise à le faire uniquement dans votre tête. Je suis sur que vous saurez vous montrer très ingénieuse" . Il dépose la tasse, se penche pour attraper sa sacoche. "Dernière chose : j'aimerai visiter les locaux. Vous n'avez sûrement pas le temps pour me faire faire le tour du proprio alors, ca vous dérange si j'fais comme chez moi ? Sauf si ...vous tenez à me servir d'guide...ce que je préférerais !".