oi - troublemakers.

Le centre-ville. Quelques passants, Quelques voitures et c’est tout. C’est calme pour un mercredi, mais ça ne te dérange pas bien au contraire. Tu te gares. Tu as finis les cours il y a dix minutes. Tu as une longue journée derrière toi tu avais débuté les cours à six heures. T’avais quand même accepté l’invitation d’Oihana parce que tu ne l’avais pas vu depuis deux bonnes semaines et que forcément la voir allait recharger tes batteries. Tu avais rendez-vous à vingt heures mais tu avais dû remettre les feuilles du TD à 19 heures 40. u t’es retrouvée en binôme. Les deux heures les plus longues de ta vie. Si toi t’avais envie de travailler durant ses deux heures lui n’était pas du même avis et il te l’avait bien fait comprendre en faisant tout sauf t’aider ou jeter un coup d’œil sur les polycopiés. Quand tu pensais ton calvaire enfin terminé le chargé de ce TD t’avait retenue pendant cinq bonnes minutes si ce n'est plus. Tu sors de ta voiture et tu te diriges vers le restaurant. Tu sautilles presque en t’y rendant t’avais besoin de décompresser. Tu souris. Tu prends ton sac sous le bras. Il ne fait pas encore très chaud alors t’es arrivée bien emmitouflée. Même si tu n’avais pas regardé l’heure tu sais pertinemment que tu es en retard de pas beaucoup, mais en retard quand même tu ne préfère même pas savoir quelle heure il est. Tu entres dans le restaurant. C'est le genre de restaurant que tu aimes où tu n’as pas besoin d’annoncer ton nom à l’hôtesse d’accueil parce qu’il n’y a personne. Oi est déjà là. Tu la rejoins le sourire au lèvre même si tu as passé une sale journée t’es bien contente de la revoir. « Salut désolée pour le retard je viens de finir et le chargé de TD n’a pas voulu me lâcher la grappe enfin bref passons tu vas bien ? »

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La journée a été longue. Aujourd'hui, tu as du passé un oral d'espagnol. Tu ne t'es pas trop fait de soucis pour ça, car l'espagnol est ta langue maternelle. Depuis petite, tu l'as pratiques. Donc c'est facile pour toi. La fin de l'année approche rapidement, les partiels sont proches. Il ne te reste plus que quelques crédits à valider et après, tu entreras dans la vie active. À ce moment-là, il faudra te chercher un emploi, le temps que tu puisses créer ta petite épicerie. Le plus grand de tes rêves. À midi, tu as envoyé un message à Marlow. Qui est Marlow ? C'est bien évidemment ta meilleure amie. Tu l'as connais depuis qu'elle est entrée à l'école maternelle de ton quartier. Elle n'avait que trois ans et toi six. La petite brune était complément perdue ce jour-là, tu l'avais gentiment pris par la main et tu l'avais alors dirigé vers sa classe. À la récréation, elle était revenue vers toi et depuis, c'est quinze ans d'amitié entre vous. Elle te considère un peu comme sa grande sœur et toi, tu acceptes volontiers ce rôle.

Tu te retrouves au restaurant. Marlow t'a avertie qu'elle serait en retard à cause d'un tp à rendre. Tu sais que ses études sont très importantes. Un jour peut-être, elle sera ton médecin. Ce soir, le temps est agréable. Tu as même osé mettre une petite robe d'été. Tu t'installes à une table près de la grande baie-vitrée. Ça te fait énormément plaisir d'être revenue à Biarritz. La vue, les odeurs, le port, les gens. Tout cela t'avait tant manqué. Paris, la grisaille, les embouteillages. C'était vraiment la déprime. Une grande brune entre dans le restaurant et s'approche en sautillant près de toi. Marlow. Tu l'accueilles avec un beau sourire. Tu plaques un baiser sur ses joues. Hey Marlow ! No worry. Le principal, c'est que tu sois là. La journée a été longue, donc un peu fatigué et toi ?  Deux semaines que vous vous n'êtes pas vu. Entre la fac et les révisions, c'est compliqué.  Alors quelles sont les nouvelles ?  

Tu l’écoutes tout en te débarrassant de ton écharpe, de ton manteau et de ton bonnet. Le temps était assez agréable, mais tu ne pouvais clairement pas te permettre de tomber malade pas au moins de mars ni tous les autres mois tant que tu n'avais pas terminé ta première année. Tu avais touché du bois en évitant les virus hivernaux avec des températures pour l’hiver assez clémentes et une longue cure de vitamine C. Tu étais loin de prendre tes études à la légère, tu te battais depuis septembre, il fallait toujours se battre pour être au plus haut niveau, pour être parmi les meilleures, les absences étaient très rares au sein des promotions. « Pareil, je suis vraiment exténuée, mais très contente de te voir. » Tu t’installes en face d’elle. Une serveuse vient vers vous. Tu commandes un coca, une drogue, ta drogue depuis que tu avais commencé tes études. Ça te permettait de tenir le coup plus longtemps. Oi commande aussi. La serveuse repart. « Toujours cloitrée vingt-six heures par semaine dans un amphithéâtre, je révise pas mal en ce moment, j’entame ma deuxième semaine de révisions intensives, j’ai dû sortir deux fois vraiment en dehors des fois où je dois me rendre à l’université en tout et pour tout en comptant ce soir et toi ? » Tu es persuadée qu’elle devait avoir des nouvelles plus croustillantes que les tiennes à raconter. La serveuse revient avec vos boissons, pose vos boissons, vous tends les cartes des plats et à peine remercié, elle s’éclipse. Tu jettes un coup d’œil à la carte directement à la partie pizza. Clairement ton pêché mignon. Il y avait du choix. « Tu as choisi ? »

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Tu la regardes s'installer en face de toi. Tu adores Marlow, elle est ta confidante depuis ta plus tendre enfance. Elle sait parfaitement tout sur toi. Tu l'écoutes attentivement. Tu sais qu'elle est passionnée par ses études de médecines et tu la soutiens du mieu que tu peux. Puis elle te demande de tes nouvelles. Tu sais très bien ce qui l'intéresse. Si tu as revue Théo, ton éternel amoureux depuis maintenant treize ans. Marlow sait très bien ce que tu ressens pour lui. Elle sait que tu as perdu ta virginité après la mort de ton frère avec Théo. Elle sait parfaitement que tu l'as vu dans les bras d'une autre fille. Tu avais été même pleuré chez elle. Pour Marlow, Théo et Oihana, c'est écrit dans les étoiles. Tu aimerais que ça soit si simple. Tu aimerais être avec lui, mais de l'avoir vu avec une autre fille ça ta fait du mal en sachant que tu lui avais offert ce que tu avais de plus cher. Ta pureté. Hum la fac, encore et toujours la fac. Je me sens un peu toute seule à l'appartement, alors je vais aller adopter un chat. Puis tu sais, je l'ai revue. Enfin, j'ai vu Théo de loin. J'ai été complètement tétanisé que j'ai fait demi-tour. Mon cœur battait la chamade, je te jure. Tu sais très bien quand elle te demande si tu as choisi, tu sais qu'elle a envie d'une pizza. Elle adore les pizzas et elle t'a même entrainé dans cette addiction. Tu regardes le menu et la pizza au fromage t'appelle. Oui, une pizza au fromage. Et toi tu as choisie laquelle ? On fait moitié, moitié comme d'habitude ?  Parfois c'est ce que vous faites. Vous demandez au serveur de couper vos pizzas en deux et de mettre un demi-part de la pizza de l'autre à chacune.
 

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« Ça me fait aussi vraiment bizarre d’habiter toute seule. C’est une très bonne idée d’adopter un chat. » Tu voulais au début rester habiter chez tes parents, mais tu as vite reconsidéré la chose, tu as mis deux semaines à admettre que tu ne pouvais pas rester qu'il fallait mieux pour toi habiter seule au moins durant cette première année. Tu avais de la chance d’avoir une maman en or qui s’occupait une fois par semaine en temps normal et deux en période de révision de faire le ménage et les courses. C'était un gros avantage pour les repas tu commandais souvent, trop souvent des pizzas. Tu gagnais quelques secondes en commandant directement sur l'application et en n'ayant pas besoin de préparer ni de réchauffer. En temps normal t’es plutôt ordonnée, mais pas en période de révisions, tu ne l’es vraiment pas, tu as des fiches, des livres, des polycopiés, des stabilos, des stylos partout à même le sol. Tu t’éparpilles beaucoup. Heureusement, la première année de médecine est tellement accaparante que tu ressens peut-être deux heures par jour la solitude et que tu as tout de même l’impression d’avoir une vie sociale durant vingt-six heures la semaine et puis tu voyais principalement Oihana, Hakeem tes parents et parfois Numa entre les cours magistraux, les travaux dirigés et les révisions ou tout simplement le week-end. Tu sais qu’elle l’aime encore Théo, mais tu ne la questionnes pas plus sur cette entrevue, tu n’avais pas envie de raviver ce moment. Tu sais que le voir à nouveau a été et reste sa grande hantise. Tu la comprends parfaitement. Même si pour toi il y a de fortes chances pour qu’ils se remettent ensemble. Elle avait fait son choix et toi aussi. « On fait comme d’habitude moitié moitié. » La serveuse revient et vous passez commande toi une pizza aux épinards et pour Oi une pizza au fromage en précisant que vous faites moitié moitié. Elle s’éclipse puis revient avec vos pizzas coupées soigneusement en huit parts. Ça t’évitera de batailler avec une croute trop croustillante.

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La pizza chaude arrive. Une douce odeur vient caresser tes narines. Tu examines le plat déjà découpée. Une moitié bien verte, aux épinards et l'autre côté, ta pizza au fromage. Principalement, du fromage de chèvre. Tu en as déjà l'eau à la bouche. À l'appartement, c'est toi qui cuisine. Tu n'aimes pas les plats déjà tout prêts. Tu aimes cuisiner. Avec ton père et Yon qui ne fessaient pas grand-chose, tu étais bien obligé de prendre les rênes de la cuisine. Les premiers temps s'étaient une pure catastrophe. C'était parfois cramée, parfois immangeable, mais les deux hommes de la maison finissaient toujours tes plats. Puis ta cuisine s'est améliorée. Un été tu as pris des cours de cuisine. Depuis, tu es presque un cordon bleu. Tu fais la guerre aux plats tous prêts. Si tu peux éviter d'aller bouffer à Mc do, tu passes volontiers. T'aime la gastronomie. Tu fais la guerre à la mal bouffe. Tous les vendredis matins, tu te rends aux Halles pour faire ton petit marché. Des produits frais, c'est le pied pour toi. Tu as tes petites habitudes. Les commerçants te connaissent et parfois, tu as le droit à quelques petites attentions. C'est tellement mieux que d'aller faire ses courses au supermarché. Parfois tu n'as pas le choix, mais tu privilégies le plus souvent les produits frais du terroir.

Bon appétit Marlow. Te voilà, de nouveau les yeux sur ta pizza. Tu attrapes une part, l'apporte à ta bouche et là, orgasme. Elle est délicieuse. Tu prends bien ton temps pour la manger. Une fois fini, tu demandes à ta meilleure amie Raconte, il y a de beaux étudiants dans ton groupe ? tu lances un sujet au hasard, tu sens Marlow la tête encore dans ses cours. Tu souris bêtement. Cette Marlow, l'année prochaine ça sera plus simple pour elle.
 

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« Bon appétit à toi aussi. » S’il y avait des beaux étudiants ? À vrai dire, tu n’as jamais fait attention. Tu viens, tu te manges des kilomètres de rames de papier, entre tes notes, les polycopiés des cours et les livres sur lesquels tu t'uses quotidiennement les yeux à la bibliothèque. Pour maitriser à fond, la partie théorie de la médecine. Il t’arrivait souvent de préparer des fiches de révisions à plusieurs donc tu préférais éviter d'entretenir plus qu'un simple esprit de camaraderie et puis tu sais pertinemment que malgré l’entraide pour les fiches de révisions, c’est chacun pour sa pomme les places étant limités. T’étais vraiment différente quand tu es avec tes camarades que lorsque tu sors avec Oi. Vos conversations portaient uniquement sur les cours ou/et les travaux dirigés et rien d’autre alors qu’avec Oihana, vous parliez de pratiquement tout. Tu ne t'imaginais clairement pas sortir avec un homme faisant les mêmes études ou plus tard faisant le même travail surtout les mêmes études tu ne t'habitueras jamais à l'humour douteux de certains étudiants. « J'ai jamais fait attention, je dois dire surement parce que je rêve d’avoir d’autre conversation que le dernier TD ou qu’on me récite les 206 os du corps humain en guise de déclaration d’amour même si je dois avouer qu'au réveil ça doit être assez sexy d'avoir ce type de conversation. » T’es jeune t’as le temps alors tu papillonnais un peu jamais plus de deux mois parce que tu as remarqué que c’est à ce moment-là qu’ils s’attachent en général sauf que là t'es en médecine alors t'as plus vraiment le temps de papillonner t'as trouvé un certain équilibre et tu t'efforces de le garder. De toute manière tu n'es pas encore prête à présenter n’importe qui à ta famille et tu tiens trop à ton frère. Tu ne lui retournes pas la question sachant pertinemment que son cœur était déjà pris par Théo. Tu commences à manger cette fameuse pizza.

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Roh c'est morbide ça comme déclaration d'amour. Je préfère une belle déclaration comme dans tous ses films à l'eau de rose que nous avions l'habitude de regarder, il y a trois ans avant nos choix de d'études. C'était si simple d'avoir tout juste dix-huit ans, je t'envie à un point ma belle. C'est vrai que tout était si simple quand tu avais dix-huit ans. Yon était encore dans sa phase je vais mieux, la greffe doit faire son effet. Avec Théo s'était du bon temps, de la rigolade tous les jours. La plage avec Marlow tous les après-midi. Avant très dix-huit ans, ta vie était belle, heureuse et pétillante. Tu vivais la vie à pleine dent. Tu avais pleins de rêves dans la tête. Tu ne te prenais pas la tête, tu avais des projets pour aller à des fêtes. Tu étais encore une fille pleine de vie, de niaque. Puis tu penses à ce que tu as en tête depuis quelques mois. Tu veux en parler à Marlow, mais tu ne sais pas si ça l'intéressera. Elle ne comprendrait peut-être pas. Tu poses délicatement, le morceau de pizza que tu avais entre les doigts. Tu t'époussettes les mains et tu la fixes longuement. Tu sais, je crois que je ne vais pas aller en master l'année prochaine. J'ai un projet en tête depuis quelque temps et j'en envie de le réaliser. Je veux l'aval d'Eneko pour ça…
 

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« Si tu verrais le boulot qu’il y a derrière pour tous les apprendre tu trouverais ça sexy aussi. » Tu ne peux t’empêcher de rigoler. Même toi tu n’arrives pas à te persuader que c’est le cas. « Trêve de plaisanterie je me contenterai de cette pseudo-déclaration en attendant d’avoir mieux mais toi tu pourrais avoir mieux. » Petit sourire en coin. Tu es persuadée qu’elle sait où tu veux en venir. Théo. T’as le meilleur âge. 18 ans l'âge où tout est encore possible, l’âge où tu savoures ta vie. L’âge où tu refais le monde, l'âge des nouvelles expériences. L’âge auquel tu te dis que t’es encore super loiiiiiin de toute formes de responsabilités, que t’auras jamais plus de 18 ans ou peut-être dans mille ans et encore seulement si tu as réalisé tous tes rêves. Dans dix ans tu commenceras à utiliser le hashtag marlowtoujours18ans ou marlowalways18 histoire de le faire comprendre au monde entier. « Je t’ai pas dit j’aurais toute ma vie 18 ans. » Tu vois qu’elle repose sa part de pizza dans son assiette. Tu comprends immédiatement qu’elle veut te parler de quelque chose. Tu fais de même en posant ta part dans ton assiette. Elle te raconte. T’es contente pour Oihana. Tu lui souris. Tu souris à ta meilleure amie. T’es contente pour elle. Vraiment vraiment contente. Si elle a décidé d’interrompre son cursus éco-gestion ce n’est pas pour rien et tu le sais. Tu ne veux que son bonheur et tu es persuadée qu’elle le trouvera en concrétisant ce projet. Son projet. « Je suis contente pour toi Oi. Tu peux m’en dire plus sur ce projet ou tu préfères faire ta cachotière encore pendant quelques temps ? » Tu préférais lui demander certains n’aimaient pas en parler avant que leurs projets puissent se concrétiser. Si la réponse est positive tu seras extrêmement contente et si la réponse est négative tu ne seras pas contrariée loin de là parce que tu respectes totalement le choix qu’elle fera.

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Non, non, je vais t'en parler. Je ne sais pas si je t'en ai déjà parlé. Vu que c'est un truc que je garde pour moi. Depuis que j'ai commencé mes études d'économie et de gestion, je dois bosser sur un projet et le présenter lors de ma dernière année d'études. D'ailleurs, c'est cette année que je dois le présenter. Il fallait prendre un commerce qui fonctionne peu ou fermé. Depuis trois ans, j'ai choisi de prendre le café près de la grande plage, un peu à l'abandon. Depuis maintenant six ans, il est fermé. C'est là que mes parents se sont connus. Maman était serveuse, papa lui venait passer le temps avec sa bande de copain. Ils sont eus un coup de foudre. Bref, je reviens sur ce que je voulais te dire. Depuis trois ans, je bosse sur comment le faire revivre, le gère, comment le faire redevenir ce qu'il était avant. J'ai fait un travail très consciencieux, c'est ce que tous mes professeurs me disent. Puis depuis quelques temps, j'ai envie de me lancer dans ce projet qui n'était qu'un devoir à la base. Je n'ai pas envie de partir en master, pour perdre un peu plus de temps. Et qu'au final, on me coupe l'herbe sous les pieds en le vendant à quelqu'un d'autre. Ton monologue t'as fait avoir la bouche sèche. Tu t'empares de ton verre d'eau et tu en bois une longue gorgée. Tu es un peu inquiété maintenant. Tu te demandes ce que va penser Marlow. C'est la première fois que tu en parles à quelqu'un. Tu comptes en parler à Eneko demain soir quand tu iras dormir chez lui. Tu ne sais pas comment il va réagir quand tu lui annonceras ton choix. Eneko t'a toujours poussé dans les études. Il veut que tu sois une bonne situation. Enfin, il ne veut que ton bonheur. Au début, tu voulais faire un master pour travailler dans une boite avant de monter ton propre commerce dans quelques années. Seulement aujourd'hui, tu as une opportunité avec tout le travail que tu as donné pour ce projet. Tu attends qu'elle te réponde.
 

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Elle ne t’en a jamais parlé effectivement. T’es contente qu’elle le fasse ce soir. T’es contente de voir qu’elle te fait assez confiance pour t’en parler. Pour t’en parler en première surtout. Tu as senti qu’il y avait un réel travail derrière. Tu l’écoutes attentivement. Tu n’as pas envie d’en perdre une miette. Elle n’était pas ta meilleure amie pour rien. Vous étiez semblables. Tu devenais un vrai moulin à parole quand tu parlais des choses qui te passionnaient c’était aussi son cas. Pratiquement des sœurs jumelles. Tu souris. « Hum … Je sais pas quoi de te dire de plus que fonce poulette je suis persuadée que ça peut et que ça va marcher. Je ne veux que ton bonheur et je ne peux que constater à quel point tu l’es rien qu’en t’entendant parler de ton projet alors fonce Oi. N’hésite pas. N’hésite plus. Vraiment fonce. » T’es heureuse pour elle. Tu espères qu’elle comprenne qu’elle a tout ton soutien. Tu la pousse à foncer parce tu comprends parfaitement son point de vue. Tu vois toi aussi comme une année de perdue si elle poursuit ses études. Il faut qu’elle concrétise ce projet. Son projet qui lui tient à cœur. Tu comprends parfaitement qu’elle ne voit pas l’utilité de continuer une année supplémentaire puisqu’elle semble avoir trouvé sa voie. Si t’avais été à sa place tu n’aurais pas hésité tu aurais tout lâché du jour au lendemain. Ce café représentait tellement pour elle. Il racontait une histoire pour elle. Il racontait son histoire. Ses parents se sont connus là-bas et tu sais à quel point elle est attachée à sa famille. Tu la connaissais elle ne lâchera pas avant de réussir et elle se battra encore plus puisque ce café représente tellement plus pour elle qu’un simple café.  Représente tellement plus pour elle qu'un banal café de Biarritz.

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Tu vois que ton amie t'encourage. Tu es heureuse qu'elle soit du même avis que toi. Cela te pousse un peu plus à concrétiser ton rêve. Un énorme sourire éclaire ton visage. Tu n'en avais encore jamais parlé de ce projet à personne. Marlow est donc la première à qui tu te livres. Si elle approuve c'est que ça vaut peut-être le coup. Et elle sera surement une de tes premières clientes. Tu sautes presque sur ta chaise. Je pense que c'est ce que je vais faire. Je vais d'abord en parler à Eneko. C'est lui l'architecte de la famille, puis vu tous les travaux qu'il y a à faire, je veux son avis. Mais vraiment ce projet me tient à cœur. Tu vois très bien quelle est contente pour toi. Marlow est une très bonne amie. Tout comme Alessia. si tu n'avais pas ses deux filles dans ta vie, ça serait bien compliqué. Tu sais très bien que tu serais éteinte depuis un grand moment. Tu serais une morte-vivante. Yon a laissé un grand vide dans le cœur de pas mal de personnes. Il vous a fait changer. Certains ont grandi comme son ami Simon, d'autres ont creuse leur tombes. Tu te sens heureuse d'être encore un peu vivante. Si le café ouvre, tu seras ma première cliente et tu auras un prix d'ami. Tu éclates de rire.

Tu ne peux que la pousser à foncer. Elle est heureuse et ça se voit. Elle a des idées. Alors tu ne peux que l’encourager. « Ce café va ouvrir et il va de soit que je serai ta première cliente même plus que ça, je deviendrai une habituée tu pourras pas me décoller des chaises. » Tu as tendance à voir le verre à moitié plein et encore plus quand il s’agit d’Oi. Tu es vraiment optimiste et t’as confiance en elle. Elle a le potentiel et les compétences pour transformer ce café. Mieux encore elle a le potentiel et les compétences pour en faire un lieu d’exception et pour attirer une tranche d’âge plus variée. Tu crois en elle vraiment. Tu es persuadée que ce café a toutes les chances de marcher, et même mieux que ça va marcher. « Bon, on va trinquer quand même à ton fabuleux projet avec du coca et de l’eau. Ce n’est pas vraiment conventionnel, mais on n’a pas trop le choix parce que sinon pour le retour ça risque d’être vraiment compliqué et quand tu auras l’avis de ton oncle, on trinquera dans les règles de l’art chez moi. » Tu buvais rarement, mais là, il fallait marquer le coup. Tu lèves ton verre. « À ton merveilleux devoir qui est devenu un projet. » Vous trinquez.

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 « Ce café va ouvrir et il va de soi que je serai ta première cliente même plus que ça, je deviendrai une habituée tu ne pourras pas me décoller des chaises. » Tu souris, Marlow t’encourage de plus belle. Tu es vraiment contente qu’elle soit de ton côté. Elle aurait pu être contre et te dire que tu étais folle. Que t’étais trop jeune et que c’était un projet trop ambitieux pour une gamine de ton âge. Mais Marlow n’est pas ce genre de fille. Elle t’avais même poussé à avouer tes sentiments à Théo, avant que ton frère soit décédé. Tu ne l’avais pas écouté, tu avais eu peur. Peut-être tu aurais dû ‘écouter.  «Tu as intérêt d’être une habitué et de pas aller à la concurrence, sinon gare à ton jolie petit derrière. » tu éclates de rires. Marlow ne prendra pas au sérieux tes piètres avertissements. Surtout que tu dis ça tout en rigolant. Le serveur ne manque pas de te regarder bizarrement. Il doit te prendre pour une folle, mais tu t’en moque. Tu es bien là avec ta meilleure amie. Ça fait longtemps que tu n’as pas rie pour une broutille.  « À ton merveilleux devoir qui est devenu un projet.» Tu trinques avec elle. Avec ton misérable verre de coca, mais bon vous trinquez à quelque chose de précieux à tes yeux. « à mon café.   à toutes ses futurs années d’amitiés entre nous et merci d'être à mes côtés»

Évidemment que tu allais plus bouger tes fesses de ce café si elle en prenait les commandes. « Tu vas devoir nous supporter moi et mes fesses visées sur une chaise en terrasse été comme hiver, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Tu vas devoir me supporter pendant de longues années. » Ça va devenir ton QG. Vous ne trinquez pas de façon conventionnelle, mais dans quelques jours, vous allez pouvoir le faire. Une fois qu’elle en aura parlé à son oncle. Tu en es persuadée. « À ton café, à nous et à notre amitié dans ce cas. » Vous terminez tranquillement votre pizza t’en laisse un quart. Pizza trop généreuse même pour toi. Vous demandez l’addition et tu l’empêches de payer. Après t’avoir annoncé une telle nouvelle, tu ne comptes certainement pas la laisser payer. Tu payes et tu laisses un pourboire. Tu remets tout l’écharpe, le bonnet et ta veste. Vous sortez. « Tu as regardé les films à l’affiche ? » Toi, tu n’avais pas prêté attention aux films même lorsqu’elle t’a envoyé ce sms pour te proposer une soirée restaurant et cinéma. Tu t’en fichais même un peu t’avais juste besoin de passer cette soirée avec Oihanna. L’occasion de rire et de relâcher la pression. T'avais juste envie d'oublier quelques heures tes études. Alors qu’importe le film. Vous faites le chemin séparément. Tu la suis. Vous vous retrouviez quelques minutes plus tard devant le cinéma, vous faites la queue avant de décider que vu le monde une borne automatique serait un choix plus judicieux.

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