MARLOW + (grillé.)

• il est encore tôt le matin, mais ce n'est pas un problème pour le jeune peintre. non, se lever pour dessiner n,'a jamais été un souci pour lui. son gobelet de café chaud, il est assis sur un muret en pierre qui longe la mer. il y a du sable sous ses pieds, mais la marée est haute. il y a surtout des jeunes qui s'éclatent à surfer dans les vagues. enfin, des jeunes. les plus vieux doivent avoir cinq ans de plus que lui. ils ont l'air de s'amuser et il entend leurs rires de là. mais il n'est pas venu pour eux. il n'est pas venu pour la mer non plus, sinon il ne choisirait pas cet horaire là, et ce jour là précisément. il est venu pour elle. elle, elle est sa muse. une de ses muses. elle est spéciale aussi, parce qu'il ne sait pas vraiment son nom. il ne sait même pas si elle est française, si ses yeux sont bleus turquoise, comme il les imagine, ou bien d'un brun chaud, proche du miel. et au final, il ne veut pas savoir. elle est sa muse, mais il ne veut pas la voir tomber amoureuse de lui, il ne veut pas la voir dans son lit. il ne veut même pas l'approcher. parce qu'il sait qu'il ne retrouvera jamais ce qui le charme tant quand elle est dans l'eau, avec les autres. il n'a aucun mal à la reconnaître. toutes les semaines, il vient ici, toujours à la même heure. et depuis quelques mois, il lui laisse dans ce sac qu'il a repéré, certains de ses nombreux croquis. il n'a aucune idée de ce qu'elle peut bien en faire. ce n'est pas son problème. il est curieux, mais il n'en meurt pas de ne pas le savoir. il espère juste qu'elle les garde. parce qu'il aime à penser que quelqu'un aime ses dessins et ses peintures. quelqu'un qui n'est pas influencé par son opinion sur lui.
• il la regarde virevolter entre les vagues, sur sa planche. lui qui sait à peine nager, il a toujours été sidéré par tant de souplesse et de désinvolture dans ses mouvements. il n'a jamais vraiment compris comment elle faisait pour rester aussi gracieuse qu'une danseuse, là où lui ne ressemble qu'à un chien qui lutte pour garder la tête hors de l'eau. elle danse avec la mer comme une gymnaste avec son ruban. elle semble fusionner avec les vagues, nymphe joyeuse dont le rire cristallin s'envole haut dans les airs pour retomber plus tard en pluie argentée. elle lui sembe aussi pure que la mer, aussi pure que ce rire d'enfant. il ne veut pas la briser elle non plus. il ne la veut pas. il ne l'aime pas, ce n'est pas un coup de foudre artistique. elle est juste l'âme même de l'océan selon lui, et la raison de son autre plus grande passion. il imaginait ses traits doux étirés d'un sourire à la candeur elfique, il donnait à sa peau dorée des reflets vert-d'eau, et ses cheveux d'or devenaient tant de flammèches sous les rayons bienveillants du soleil. il l'entendait crier des choses à ses amis et ça le faisait sourire. lui, l'artiste, il se tenait écarté. il mélangeait ses couleurs à côté de lui, puis ajoutaient quelques teintes de la pointe de son feutre. il se gorgeait de lumière, d'eau, du flux des vagues et des rires amusés. il semblait aussi heureux qu'une rose sur le point d'éclore. et le cachet fondant sur sa langue n'y était pour rien. il n'avait ni écouteurs ni même téléphone. tout ce qu'il voulait c'était se perdre entre les bras de ses deux passions entremêlées. tout ce qu'il voulait c'était ne plus penser, à rien. et seule l'odeur des embruns et de l'aquarelle y parvenaient.
• il savait à laquelle ils terminaient, à laquelle ils quittaient leur terrain de jeu. il savait parfaitement de combien de temps il disposait pour remballer ses affaires, glisser son aquarelle qui venait tout juste de sécher dans le sac et s'en aller sans être vu par qui que ce soit. alors, regardant rapidement sa montre, il renversa son verre d'eau colorée sur le muret, sans s'attarder sur les effets rendus, rangea ses feutres en dégradés de couleur, ferma sa trousse dans laquelle il rangeait ses godets d'aquarelle, remit le tout dans sa besace, et enfila sa veste. il se leva ensuite et marcha jusqu'à l'endroit où tous les surfeurs avaient l'habitude de déposer leurs sacs. là, un instant lui suffit pour repérer celui de sa belle muse. il y glissa son dessin, vérifiant que la peinture soit sèche. et alors qu'il allait se redresser pour s'en aller, il croisa le visage constellé de gouttes d'eau de ladite jeune femme.
eh merde.
elle avait pas les yeux bleus.
et elle avait des lèvres plus charnues.
il était bon pour recommencer le modèle de base. « voilà voilà, moment gênant bonjour »

C’est le seul jour où tu prenais la peine de mettre une alarme sur ton portable. Tu te réveilles avant que ton alarme ne se déclenche aujourd’hui. Tu as pris le pli ça fait un bon mois que tu te lèves plus tôt. Juste une petite heure avant. Tu as une longue journée de cours qui t’attend et tu as prévu d’aller à la plage. Pour te détendre un peu. Tu te retournes. Tu le regardes. Lui qui dormait encore paisiblement à tes côtés. Un petit sourire passa sur ton visage, alors que tu écoutes sa respiration si régulière. Tu ne pouvais toujours pas croire à quel point tu étais chanceuse de l’avoir dans ta vie depuis autant de temps. Intelligent, drôle. Il était de loin l’une des meilleures choses qui t'es arrivée. Tu te lèves silencieusement. Tu t’habilles. Tu prends ton sac de cours. Tu fourres dans un tote-bag les trois récipients en verres contenant, un acaï bowl, un bowl cake et des fruits rouges. Chacun ramenait un petit truc différent, vous mettiez tout en commun et chacun se servait. Tu griffonnes un petit mot et tu pars, il a le double des clefs donc tu n'as pas besoin de le réveiller. Tu lui installes toutes les choses qu’il prend au petit-déjeuner et tu pars fermant avec précaution la porte d’entrée. Tu dévales les marches de l'immeuble deux par deux. Tu lui installes toutes les choses qu’il prend au petit-déjeuner. Tu allais retrouver d’autres étudiants en médecine, vous faisiez ça depuis trois bons mois à l’approche des examens ça vous détend de prendre le petit-déjeuner ensemble sur la plage et puis d’aller surfer. Chacun ramenait un petit truc différent, vous mettiez tout en commun et chacun se servait. Parce que le surf ce n’était pas encore vraiment acquis et puis tu préférais vraiment en faire avec Numa. Vous avez mangé et puis vous êtes allés dans l’eau. Tu avais déjà retrouvé onze dessins dans ton sac et tu en retrouveras certainement un douzième en partant. Si les quatre premières fois, tu avais été extrêmement touchée, les quatre autres t’ont intriguée puis les fois suivantes, tu es devenue un peu plus curieuse. Tu avais envie de mettre un visage sur les dessins que tu gardais précieusement dans ton album photo. Il ne te connaissait pas t’en es certaine. Parce qu’il te fait les yeux bleus et des lèvres moins charnues. Tu ne sais pas comment il s’était débrouillé ou comment elle s’était débrouillée, mais il ou elle a réussi à observer des choses que peu de personnes arrivent à remarquer chez toi au premier abord. « C’était presque un sans-faute. Tu décides de sortir de l’eau avant les autres. Tu as soif alors tout naturellement, tu te diriges vers ton sac, tu tombes nez-à-nez avec un homme, enfin, il est de dos. Tu fais le lien directement. Il se retourne et contre toute attente, il t’adresse la parole. Il trouve ça gênant et toi, tu t’en amuses. Tu lui souris. Tu peux enfin mettre un visage sur les dessins. Tu ne comptes pas râler ou lui demander des comptes. « Merci pour les dessins. » Tu le remercies tout simplement, parce qu’il te dessine une fois par semaine depuis trois mois. « C’était presque un sans faute. »

• elle le remercie et il ne comprend pas. il s'attendait plutôt à des reproches, voire même à des insultes, le traitant de sale pervers, de maniaque obsédé. il aurait certainement giflé la personne à sa place. ou bien elle pourrait lui demander s'il était ce genre d'admirateur secret. mais non, elle le remercie, simplement et naturellement. il est totalement dérouté, et cela doit se lire dans ses yeux. et puis elle lui fait noter qu'il ne s'était presque pas trompé. alors il ne peut pas s'empêcher de marmonner « j'vois franchement pas à quoi ça va me servir, vu que je suppose que tu vas me demander d'arrêter, parce que tu vas trouver ça bizarre. » il ne va pas la vouvoyer, parce qu'elle a l'air plus jeune que lui. il a cette nette impression que oui, elle a peut-être regardé ses dessins, pour savoir qu'il ne s'est pas tant trompé, mais il comprend l'idée que ce soit carrément étrange. la notion de muse-mais-de-loin était difficile à saisir pour pas mal de gens. il ne l'aimait pas, contrairement à ce que la plupart penseraient, parce que c'est plus facile que de se poser des questions et d'élargir le champ d'émotions connues. il était fasciné par tant d'unité avec la mer, mais s'il disait une chose pareille, on le regarderait de travers, comme s'il était dingue. il se recule un peu, histoire de préserver leur espace vital mutuel et tire une clope de la poche de sa veste. il l'allume et fait en sorte de ne pas lui souffler la fumée au visage.
• il prend un instant pour la détailler. ses cheveux aux multiples reflets retombent, trempés, sur ses épaules légèrement musclées. son front, son nez, et ses joues étaient couverts de minuscules gouttelettes, comme autant d'étoiles sur un ciel étoilé, ou de tâches de son sur une peau d'albâtre. ses yeux couleur miel reflétaient une lueur d'amusement qu'il avait toujours du mal à comprendre. et ses lèvres rosées, presque rouges à cause de l'effort, de l'eau et du sel, violettes sur les bords, charnues et rebondies sourient. ses pommettes sont saillantes, et elle a une sorte de grâce de danseuse, malgré son ossature totalement différente. elle lui rappelle, il ne sait pas pourquoi, ces actrices blondes de 'alerte à malibu'. peut-être était-ce sa silhouette élancée et son maillot de bain ? il n'en savait rien. il se demande ce qu'elle fait de ses dessins. ce n'est vraiment pas le premier et il se demande si elle les a jetés, ou bien si elle les a gardés, comme on garde les lettres d'un amant secret. au final, il s'agissait d'une sorte de relation amicale épistolaire. sauf qu'au lieu de lettres, il lui laissait des dessins. des peintures. qui pour lui avaient mille fois plus de sens que de simples mots, laissés en l'air, rattachés à aucune réalité matérielle. pour lui, les images étaient plus faciles à appréhender que des phrases et des métaphores. il sort de ses pensées et lui sourit un peu. il s'étonne lui-même de ne pas avoir envie de l'embrasser, contrairement à toutes les autres filles -sauf sa soeur- qu'il a pu dessiner. même si parfois, cette envie était vite partie, remplacée par une profonde et sincère amitié. peut-être qu'elle deviendra aussi son amie, si elle veut encore bien le voir ensuite. et si elle ne lui demandait pas d'arrêter, trouvant cette 'relation' trop étrange à son goût.

Tu peux enfin mettre un visage sur les dessins. Autant de dessins où tu peux enfin mettre un visage dessus. Tu avais déjà essayé d'imaginer à quoi il ou elle ressemblait, mais jamais rien de bien concluant. Tu ne le prenais pas mal. Bien au contraire. Tu trouvais même cela flatteur. Il n’avait pas l’air dangereux alors s'il avait envie de te dessiner, il en avait le droit. Tu ne te sens pas offusquée. Tu le remercies. Il n’avait pas l’air dangereux alors s'il avait envie de te dessiner, il en avait le droit. Il te dessinait toi comme tu étais. Il n’affabule pas en te dessinant d’une autre manière. Il te dessine tel que tu es, sans aucun artifice. Juste toi et uniquement toi. Il était doué. Tu peux même pousser jusqu’à dire qu’il est très doué. Il avait presque fait un sans-faute en te dessinant. Tu as été charmée par ses dessins. Tu avais l’impression étrange qu’il t’a cerné. Il t’a cerné comme personne encore. Il a cerné le rapport si singulier que tu avais quand tu étais dans l’eau. Il ne se contentait pas d’être spectateur. Il devait avoir une perception assez aiguisée. Il te détaille. « Tu fais ce dont tu as envie... Tu es libre de faire ce dont tu as envie. » Tu lui précises. Tu aspirais à une certaine liberté et tu ne pouvais pas l’empêcher d’en faire autant. Surtout que tu es loin de trouver ça bizarre. Tu ne pouvais pas l’empêcher de dessiner. De te dessiner. C’était un lieu public de toute façon. Il se contentait de te dessiner et de mettre son dessin dans ton sac seulement ça. Il n’y avait rien de mal. C’était loin d’être malsain. « J’ai gardé tes autres dessins dans mon album photo. » Tu le soulignes. Tu te doutais qu'il avait envie de savoir où sont passés ses dessins. Il avait passé du temps à le faire, c’était une question de respect. Tu n’avais pas envie de passer pour une personne ingrate, imbue. Tu te débarrasses de la combinaison. Tu as bien fait de venir avec des vêtements amples. Tu passes ta robe directement par dessus ton maillot de bain. « J’allais partir… tu veux aller boire un café avec moi ? » Tu lui proposes en guise de remerciement, parce qu’il a passé du temps sur cette plage à une heure assez matinale et puis tu es assez curieuse, il faut dire. Tu as envie d’en savoir plus sur lui, sur ses dessins. Depuis combien de temps, il dessine ? Comment il a commencé ? Qu’est-ce qu’il aime dessiner ? Pourquoi il a commencé à te dessiner ? Pourquoi il a continué de te dessiner ? Un tas de questions qui trottent dans ta tête. Tu prends ton sac attendant sa réponse. « Tu t’appelles comment ? » Tu avais envie de mettre un nom en plus d’un visage sur les dessins que tu conserves précieusement. Comme des trésors. Tu regardes le dernier dessin. Un léger sourire se dessine sur tes lèvres. Tu le ranges précautionneusement à nouveau dans ton sac. Tu laisses ta combinaison près des sacs des autres sachant pertinement qu'ils vont s'occuper de te la rendre après les cours. Tu ne t'inquiètes non plus pas pour la planche personne ne possédait sa planche ici donc quelqu'un allait se charger de toutes les ramener au magasin de location.

• la précision est importante aux yeux de l'artiste. parce qu'elle semble aussi importante aux yeux de la jeune femme. alors, c'était bien ce qu'il avait vu. elle était en quête d'une liberté, qu'elle ne retrouvait que dans l'océan. la naïade lui sourit amicalement, et il trouve ça... agréable. il n'a pas envie de se mettre en couple avec elle. il ne la désire pas vraiment. elle est belle, oui, ça c'est indéniable. même un aveugle, qui lui tournerait le dos le saurait. mais, il ne sait pas. elle avait quelque chose qui indiquait qu'il serait plus intéressant pour lui, artistiquement, de s'en faire une amie. la liberté... il aimait ça lui aussi. mais il préférait l'éphémère. comme les vagues, comme la mer. il aimait rendre éternel ce qui était éphémère. elle lui propose de boire un café ensemble, en retirant sa combinaison pour enfiler une robe par dessus son maillot de bain. robe qui ne tarderait pas à être trempé. le drapé du tissus mouillé était toujours quelque chose de passionnant à dessiner pour lui. il sourit, et il hoche la tête, acceptant la proposition sans hésiter. il aime bien en savoir un peu plus sur ses modèles. et puis les voir de plus près lui permet de mieux les cerner, de mieux voir certains détails qui étaient invisibles de loin, et dont la présence impliquait obligatoirement une certaine proximité entre l'artiste et le sujet.
• il se doute qu'il va avoir droit à un véritable interrogatoire. sans jouer les prétentieux, il sait qu'il dessine plutôt bien et les gens adorent poser des questions sur la source de ce talent, de cette passion, sur pourquoi il les a choisis eux. il sait que cette dernière question sert surtout à gonfler leurs égos. et il aime se dire que les gens ont besoin de gens comme lui -voire de lui- pour se sentir meilleurs. il aime que les gens dépendent de lui, c'est son côté manipulateur. il n'y a qu'avec mina que c'est différent. il secoue discrètement la tête pour sortir ces pensées de la tête. il s'est promis d'arrêter de penser à elle, parce que c'est plus qu'il se faisait de mal qu'autre chose. il devrait arrêter de draguer tout ce qi bouge. il devrait faire une pause. dans tout. dans les relations, dans le dessin. se poser, s'occuper de sa sœur. arrêter de sortir, s'en occuper plus. faire autre chose quelques temps, pour se calmer un peu et arrêter les conneries. elle lui dit qu'elle a gardé ses autres dessins, dans un album photo. il est touché. il ne sait pas si ça se voit, mais il est touché qu'elle ne les aie pas juste balancés dans un coin ou foutus à la poubelle. c'est peut-être que du respect pour elle, mais pour lui c'est important. il ne compte plus le nombre de gens qui se débarrassent de ses croquis dans la poubelle la plus proche, sans même les regarder. il la remercie d'un signe de tête. il ne voit pas trop quoi faire d'autre. si il lui disait que les gens les jettent d'habitude, elle s'offusquerait certainement, comme l'autre partie de ceux à qui il offre des dessins.
• elle lui demande son nom, et il sort de ses pensées. alors il lui sourit gentiment et lui répond « raphaël. comme l'archange. celui qui aime le beau. la musique, la poésie... et le dessin. » c'est vrai qu'à bien y réfléchir, son nom lui convient tout à fait. il n'aime réellement, d'un amour sincère et pur, que sa famille, et a un fort attrait pour tout ce qui est beau. pour l'art. sa mère ne s'est finalement pas trompée. ou du moins, pas sur ça. parce que wanderlust, merci, hein. puis la passion du voyage, non, pas vraiment, ce n'est pas quelque chose qu'il a. il préfère rester tranquille dans son atelier, à bosser pendant des heures. en fait, i voyage plutôt par l'art. il jette un œil aux alentours et voit un café un peu plus loin. il a l'habitude d'y aller après l'avoir dessinée, cette jolie fille « et toi ? comment tu t'appelles ? histoire que j'arrête de te nommer la naïade dans ma tête. » parce que, non pas qu'il n'aime pas cette appellation, mais elle fait un peu cliché. un peu trop poétique pour lui. et puis il en a marre de jouer aux devinettes pour savoir quel pourrait-être son nom, juste en fonction de son physique et de ce qu'il est parvenu à comprendre de la jeune femme juste en la regardant. puis ce sera aussi plus simple pour discuter autour d'un café. il ne va pas l'appeler machine à tout bout de champ, non plus. il détache ses cheveux, toujours trop longs par rapport au goût de pas mal de monde. mais il les emmerde. ses cheveux sont fabuleux, et il ne les coupera autant pour rien au monde. il les aime comme ça. il a eu du mal à trouver la longueur qui lui plaise. alors, là, il est hors de question qu'il coupe tout ça. il en prend grand soin, pire qu'une fille. il s'apprête à tendre la main, avant de se rappeler soudainement que même si elle est plus jeune que lui, ce n'est pas sa sœur. et ce n'est pas sa copine. une inconnue ne voudra pas lui tenir la main.

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