Once upon a time... [Matilda & Julian]

Je levais la tête de mes livres quand elle m'interpellais probablement pour la millième fois. Les yeux perdus je me concentrais sur elle et souris doucement « excuse moi. Tu disais ? » elle haussait les épaules l'air visiblement désespérée  « la terre à tilda, je répète la terre à tilda. Ya une soirée sur la plage ce soir. Ça pourrait être sympa. » l y avait un truc prévu sur la plage ça ne m'étonnes pas qu'elle soit au courant.  «  tu sais que tu es pas obligée de passer ton temps à bosser hein. Je suis sûre que le prof a plus de vie sociale que toi. C'est pour dire. » Je riais un petit peu après avoir fait une moue de reproche. Mais dans le fond elle n'avait pas vraiment tord. Mino aurait tout fait pour me persuader de sortir. D'ailleurs il est probable qu'il y soit a cette soirée. C'est d'ailleurs peut être pour ça qu'elle voulait y aller. « tu sais si tu veux voir Mino tu as qu'à passer à la maison plus souvent hein » elle me donna un coup de coude et je souris simplement. J'avais vu juste. Mais bon c'était normal. Il était beau mon frère.  Un vrai Favre quoi. Mais voilà elle avait raison. Dix neuf ans. Ouais j'avais dix neuf ans mais je savais déjà ce que je voulais . J'avais de la chance. Les parents étaient contents de mes choix. De ma décision de vouloir faire dans le droit. Papa me voyait déjà comme la juge Favre. Mais je ne visais pas aussi haut. Moi je me voyais très bien avocate. Oui c'était ce qui me plaisait. « bon d'accord !! » dis je en fermant le livre avec bruit pour marquer mon léger mécontentement. Elle saurait de joie immédiatement et filait dans mon placard pour choisir ma tenue.

   On était trois. Pieds nus dans le sable si contrairement à Mino je ne surfais pas je passais beaucoup de temps sur la plage. Avec Numa souvent d'ailleurs. Ce gosse est fait pour la plage. Il y avait du monde c'était plutôt sympa du moins plus que je l'aurais imaginé. J'étais la tête d'ampoule si on peut dire ça. «  tiens là génie des Favre a délaissé ses livres on dirait » lança Tom avant de me prendre dans ses bras pour me saluer et me mettre une bière dans les mains. « très drôle Tom. » mais je pris la bière sans me faire prier. Il parlait avec les filles et je laissais mon regard vagabonder sur la plage et les gens s'y trouvant. Mes yeux furent arrêtés par lui. Ses yeux d'abord. Et puis son sourire. Le temps s'est presque arrête ce moment là. « ca y est tilda est amoureuse » je me mis à rougir immédiatement et détournais le regard de lui. « arrête tes bêtises. » murmurais je en prenant une bonne gorgée de ma bière. « oui arrête tes bêtises. Tilda elle est amoureuse que de ses cahiers! » je soupirais et laissais tomber. Il n'était plus la. Je ne le voyais plus en tout cas.

    " tu vis ici ou tu es la juste pour les vacances " j'avais retrouvé oú il était. Un jeu. J'étais pas du tout dans ma zone de confort et je ne m'attendais pas à ce qu'il me parle surtout. Mais c'était bel et bien le cas. Hilares les deux comparses s'éloignaient me laissant en 'tête à tête' avec mon futur copain comme elles murmuraient (pas assez bas pour qu'il ne 'entende pas) « faut pas faire attention à elles hein. » dis je en replaçant une èche de cheveux derrière mon oreille. « je vis ici. Enfin je suis d'origine italienne  mais non je vis ici depuis toujours. » je me mis à rire un peu gênée. Il était encore plus beau de près. « et toi? » je ne l'avais pas vu dans le coin avant. Oú alors j'avais pas levé le nez de mes livres. Ce qui était une possibilité aussi.

C’était bizarre, et pourtant c’était comme une évidence aussi. On avait réussi à se rapprocher. Consciemment, ou inconsciemment. Je savais pas trop. Est ce que c’était le destin? J’étais plutôt une personne terre à terre, mais pourtant, je ne pouvais que constater que ce que j’étais en train de subir, c’était un coup de foudre. Tout simplement. Son sourire était exquis. Ses yeux étaient à tomber à la renverse. Ouais ils avaient raison les copains. J’étais amoureuse. J’étais amoureuse et ça m’était arrivé comme ça. Sur un regard. Mes yeux ont été attirés par lui tout de suite. Et … On s’est rapprochés. Il est venu me parler et on nous avait laissé seuls. Non sans insister lourdement sur ce fait d’ailleurs. Mes amies n’étaient pas vraiment du genre discrètes. Mais bon on ne pouvait pas leur en vouloir. Il était arrivé il y a trois ans. Je n’avais pas du le croiser alors, parce que je me serais souvenue de lui sinon c’était évident. Je ne pouvais m’empêcher de sourire comme une débile. C’était tout nouveau pour moi. Je savais pas trop quoi faire de mes mains alors je les avais occupées à remettre mes cheveux en place. Et doucement on a fait connaissance. Il m’a parlé de ses étude de médecine. Et moi de mon droit. Nos envies de futur. Nos hobbies. Je lui ai dit qu’il devrait bien s’entendre avec Mino alors. Et on a échangé nos numéros.

On s’était déjà vus quelques fois depuis la soirée sur la plage, et pourtant il habitait toutes mes pensées. Mino ça le faisait bien rire, surtout que c’était à lui que j’avais demandé conseil pour m’habiller pour ce rendez-vous. Je n’avais encore rien osé, mais je ne savais pas trop combien de temps encore j’allais résister. Il était craquant, et tellement charmant. Son accent parisien pesait aussi dans la balance. « Ca fait pas trop pouf!? » demandais-je à mon frère après avoir passé une petite robe décolletée rouge et des escarpins noir. Il m’assurait que non. Bon. J’étais un peu nerveuse. C’était surtout pour le voir que ça m’intéressait. Et il était apparu devant moi, toujours aussi beau qu’avant. Je laissais mon regard le parcourir et puis n’en puis plus, au lieu de lui faire la bise, je décidais de planter un petit baiser sur ses lèvres. Un peu timide et incertain, mais tout de même. Au moins il savait où je me situais. Il pouvait toujours faire machine arrière. Et j’en savourais chaque seconde les yeux clos. « Bonsoir Julian » dis-je en ouvrant les yeux et le regardant cherchant dans son regard une réaction quelle qu’elle soit.

Je ne connaissais pas ce sentiment et je le découvrais avec une légère appréhension. C’était vraiment bizarre. Oui j’avais pas vraiment connu ce sentiment. L’amour. L’attirance. Oh oui j’avais déjà eu des petits amis hein. Mais c’était tout à fait différent. Parce qu’avec Julian c’était différent. J’avais les mains moites quand je pensais à lui. Et mon coeur s’emballait un peu aussi. Je ne pouvais pas m’empêcher de voir son visage tout le temps. Et je le voyais partout dans la rue. A moins que ça soit surtout que je veuille le voir. L’apercevoir. Qu’il soit là en fait. Oui et pourtant j’avais mis un temps fou à me préparer, à me demander ce qu’il fallait dire ou faire. Ca faisait bien rire Mino qui s’amusait à me taquiner. C’était tout à fait Mino quoi! Mais quand même. Comment est ce que j’allais m’en sortir. Moi j’étais plutôt du genre à passer mon temps dans les livres, le nez dans mes cours ou ce genre de choses que l’on pourrait qualifier de ennuyante. Oui j’étais ce qu’on appelait « coincée ». Mais apparemment ça ne semblait pas le déranger Julian. Un petit sourire et j’essayais de me donner un peu de motivation, de courage. Et en même temps j’avais hâte de le revoir.

Il était là. Je soupirais intérieurement mais pris une décision dans une fraction de seconde. Il fallait que je passe la seconde. Il me plaisait mais est ce qu’il en était conscient? Autant le lui signifier. Alors oui, je fis une chose que je n’aurais jamais pu me croire capable. La sensation de ses lèvres sur les miennes me fit frissonner. C’était un doux plaisir. C’était comme une évidence aussi. Est ce qu’on pouvait savoir comme ça qu’il était l’homme de ma vie? Mon âme soeur! Parce que oui, c’était ce que j’avais l’impression. Ce baiser trop court à mon gout portait la promesse de futurs. Du moins, je l’espérais. Il ne me repoussais pas. Au contraire il y répondait même. Il le prolongeais un peu et je sentis mon âme s’élever au ciel. Son sourire était craquant. Bonjour Matilda. Tu es superbe. je souriais doucement et soufflais en retour assez timidement « Merci » en rougissant comme une écolière.

J’avais saisi sa main et nous marchions ensemble côte à côte dans la rue. Il n’y avait pas spécialement de plan prévu en fait, hormis passer la soirée ensemble. Du moins c’était ainsi que je voyais les choses. Tant que j’étais avec lui. Tu as trouvé quel film on va aller voir ? Je t'avoue que j'ai regardé vite fait ce qu'il y avait. je souriais doucement et répondais « Pas spécialement. Ca dépend ce que tu veux voir. » je haussais les épaules. Moi j’aimais un peu de tout comme film. « Sauf les films d’horreur, ça c’est vraiment pas mon truc. » dis-je bien que l’idée de me serrer contre lui pour qu’il me protège me plaisait. Enlaçant mes doigts autour des siens je le regardais « On verra après le restau’ peut être? » dis-je alors qu’on était à présent devant le restaurant. Puis inspirée, je récidivais à l’embrasser. Cette fois un petit peu plus longtemps. Plus pour clarifier les choses. Mais bel et bien pour le plaisir. Rien que le plaisir. Je me serrais contre lui passant mes mains autour de ses épaules et murmurais contre ses lèvres « J’avais tellement envie de recommencer »

c’était si simple en fait. c’était aussi très agréable. sa compagnie je la préférais a mes livres. j’étais jeune après tout, c’était ce que Mino me disait. et il avait raison. j’étais jeune et il me plaisait. alors pourquoi diable me retenir. on ne trouve pas un amour toujours aussi facilement. et c’était de l’amour. oui j’en étais sûre parce que je ne pensais qu’à lui. c’était tout con mais bon c’était quad même un sacré symptôme non? j’étais pas en médecine mais quand même. je pense que ça joue pas mal. alors oui, j’avais accepté un rencard de plus, parce que je l’aimais bien et que j’aimais passer du temps avec lui. et j’avais mis les choses au clair tout de suite pas un baiser dont je mourais d’envie c’était pas forcément mon genre. ou du moins pas dans ce domaine. parce que sinon, si quand j’ai un objectif je fais toujours tout pour l’obtenir. mais il n’était pas un prix ou quoi, et il avait toujours la possibilité de me repousser, de me trouver déplacée. mais c’était pas le cas et je devais avouer que ça me plaisait bien.

Je ne cours pas après les films d'horreur, on devrait trouver. en réalité je m’en fichais complètement de savoir quel était le film qu’on allait voir. c’était pas le plus important. pas depuis qu’il avait répondu à mon baiser. « on trouvera bien oui » dis-je en le suivant d’un petit pas léger. « mais pas de film d’horreur dans ce cas là! » au moins on était d’accord là dessus. et puis … je l’embrassais de nouveau. par simple envie. ses mains se posèrent sur ma taille au niveau de mes hanches et je passais mes bras autour de son cou pour le garder près de moi. Alors ne te retiens pas... et je ne me dis pas prier pour recommencer. les yeux fermés, c’était comme si le monde extérieur s’était mis en pause. comme si il n’y avait plus que nous deux sur terre. Si tu veux faire autre chose, aller autre part on peut aussi. le monde réel revenait dans le décor. c’était dommage. mais inévitable malheureusement. « je veux bien. » dis-je doucement en hochant positivement de la tête avant de lui prendre la main et l’entrainer plus loin en riant comme une adolescente qui vient de jouer un tour à un adulte. je me sentais libre. je me sentais forte et prête à tout. avec lui à mes côtés. je ne savais pas où j’allais mais j’y allais avec lui et c’était ce qui comptait pour moi.

on était imprévisibles et c’était ce qui me plaisait. il m’apportait un grain de folie qui me changeait beaucoup de mes livres et de mes études. et ma famille l’avait bien remarqué. bien sûr ils avaient un peu grogné, surtout Mino faut dire parce que tout d’un coup je n’étais plus aussi sage. il s’amusait à me faire culpabiliser. à me dire qu’il était jaloux de ce Julian qui m’accaparait et surtout réussissait à me faire faire des choses que je n’avais pas accepté de faire avec lui. mais il était mon frère. alors que Julian, j’en étais amoureuse, c’était pas du tout la même chose. nous étions différents et en même temps semblables. il aimait sa famille, et moi aussi. c’était un de nos majeurs points communs. je ne lui avait pas présenté tout de suite aux Favre. j’avais trop peur de ce qu’il pourrait subir. je les connaissais. en bonne famille italienne ils l’auraient passé sur le grill et voulu connaitre tous ses petits secrets les plus sombres et inavouables. mais ça ne s’est pas passé comme ça. ils ont compris que j’étais heureuse. qu’il me rendait heureuse et la rencontre s’est bien passée. oh bien entendu il a du avoir la « fameuse discussion du grand frère protecteur » avec Mino (bien qu’il soit mon cadet) mais outre ça, tout le monde l’aimait chez les Favre. et c’était une bonne chose. nous quand on n’aime pas quelqu’un, on ne prend en général pas vraiment de pincettes.

j’étais toujours stressée mais heureuse à l’idée de le voir, l’été avait été ensoleillé et amoureux. j’étais heureuse comme jamais. pour la première fois de ma vie j’avais peur de la rentrée. pourrait on continuer cette idylle malgré nos emplois du temps forcément très chargé puisqu’il faisait médecine et moi droit? j’avais peur, je savais ce que je voulais faire plus tard. aux yeux de la plupart j’étais déjà « Maitre Favre » mais je le voulais aussi, lui, dans mon avenir. ou être « Maitre Favre » n’avait aucun sens! mai j’avais peur de ne plus le voir autant, j’avais peur aussi de ne plus pouvoir me concentrer autant justement par manque de le voir et ne plus apprécier assez les moments avec lui à cause des études. j’étais amoureuse la question ne se posait pas. mais j’étais aussi en proie au doute.

il me rejoignait dans ma chambre ce soir là. comme souvent maintenant qu’il connaissait ma famille. j’étais en train de réorganiser mes livres de droit -pourtant déjà très bien organisés auparavant. c’était un tic, c’était ma manière de me plonger dans une chose rationnelle. j’avais besoin d’ordre et de raisonnement. je me posais tant de questions que c’était un vrai soulagement de le voir passer le pas de ma porte. immédiatement je le rejoins et déposais un long baiser sur ses lèvres. « Julian, je suis ravie de te voir! tu m’as manqué » nous nous étions quittés pourtant le matin, mais il m’avait pourtant manqué. je m’asseyais sur mon lit quand il me posa LA question. Je me demandais...Vu qu'on va étudier dans la même ville, on pourrait prendre un appartement ensemble ? j’ouvrais la bouche grand, sous le coup de la surprise. mon cerveau s’était mis en « pause ». il venait d’apporter la solution à mon questionnement de la journée. « OUI! » dis-je sans réaliser que je l’avais presque crié. tout se mettait en marche dans ma tête. vivre ensemble voulait donc dire se voir. pouvoir étudier chacun de son côté. s’aider à réviser. mais se voir. oui. c’était un grand oui. c’était rapide. mais ça me semblait tellement évident. mes yeux se mirent à briller de plein d’étoiles. « oui Julian, j’ai retourné le problème dans ma tête des millions de fois aujourd’hui. c’était … je … je tiens beaucoup à mes études, et je compte bien les réussir jusqu’au bout. tu le sais. tu … tu me connais. mais je tiens à toi encore plus et je n’arrivais pas me résoudre d’en abandonner un au détriment de l’autre. ma tête a failli exploser plein de fois. et pourtant. tu arrives comme ça. beau comme un dieu, la bouche en coeur. avec la réponse à ma question. » doucement je posais ma main sur la sienne. « je t’aime » murmurais-je pour la première fois, mon regard ancré dans le sien.