MAONA – if you want the rainbow; you have to deal with the rain.

l'hôpital, tu n'aimes pas cet endroit, tu es venue il y a peu de temps .. quand tu es tombée dans les escaliers et que tu as perdu ta mémoire. entre temps, alma t'a contacté pour que tu viennes passer du temps avec elle et tu n'as pu qu'accepter parce qu'elle te manque Alma, même si dans ton esprit tu l'as vu il n'y a pas si longtemps .. finalement, est-ce que tu es venue ces cinq derniers mois ? t'en sais absolument rien alors tu es là maintenant. tu traverses les étendus d'herbes pour arriver jusqu'à l'accueil, de là tu demandes à voir Alma et on t'indique qu'elle t'attend de l'autre côté, dehors, qu'elle prend l'air. tu marches doucement et tu la vois là, dans son fauteuil ... ça te fait mal de la voir ainsi, quand tu y penses en cinq mois elle est presque toujours au même point et oui, ça te fait du mal. « Salut.» qu'elle te murmure doucement en t'invitant à t'asseoir, tu t'installes sagement et tu essaies de ne pas trop regarder ses jambes. « Je suis contente que tu aies pu venir.» elle t'annonce et tu lui souris, instinctivement. « ça fait longtemps que je ne suis pas venue ? je .. j'ai perdu la mémoire, j'ai aucun souvenir de ces cinq derniers moi alors si ça fait longtemps que je ne suis pas venue, je suis vraiment désolée. vraiment. » tu lui annonces la couleur, sans prendre de gant. tu as oublié, autant qu'elle s'en rende compte, qu'elle sache. « mais, ne me raconte pas hein, tout ce que j'ai fais, je ne veux pas savoir c'est assez compliqué comme ça et puis, je suis là pour toi avant tout. alors, comment tu te sens ma belle ? tu as des choses à me raconter ? » comme avant, quand vous vous confiez l'une à l'autre ? quand vous étiez proches ? t'as envie de retrouver cette complicité, tu as besoin de cette complicité puis tu as tellement de choses à lui dire; tu as envie de lui parler de ton patron .. d'Eneko, t'aimerais lui en toucher deux mots et en même temps, si tu lui en parles ... est-ce qu'elle le connait déjà ? est au courant ? t'en sais rien, c'est compliqué.

tu la regardes. elle est belle Alma, elle est douce Alma. c'est comme une soeur, une soeur que tu n'as jamais eu; tu as énormément de peine pour elle. tu ne sais pas comment elle s'est fait ça, elle n'a jamais vraiment voulu en parler, ce que tu comprends mais elle ne méritait tellement pas de finir bloquée sur une chaise de la sorte. t'as de la peine, parce que c'est souvent les bonnes personnes, celles qui sont douces, gentilles, qui obtiennent les pires fardeaux de la vie. « J'espère que t'as ton après-midi de libre, parce que ça risque d'être long. Qu'est-ce que tu veux savoir?»  ah oui ? long comment ? qu'est-ce que tu peux bien vouloir savoir, t'aurais tendance à dire tout, mais tu ne sais pas si c'est une bonne idée. trop vague. « comment tu vas ? comment se passe ta rééducation ?  » que tu demandes alors, en affichant un sourire, tu veux te montrer heureuse, tu veux communiquer le peu de joie que tu as. tu veux partager un peu de force avec elle, pour qu'elle se relève le plus facilement possible, le plus rapidement possible. tu veux qu'elle s'en sorte, simplement. « est-ce que ... est-ce qu'ils te laissent sortir d'ici un peu ? parce que tu dois étouffer d'être sans arrêter coincée ici, près de l'hôpital. parce que s'il faut, je peux me porter volontaire pour te prendre en charge et te faire un peu sortir tu sais, ça ne me dérange pas. au contraire. » tu veux l'aider, prendre soin d'elle, parce qu'elle mérite qu'on s'occupe d'elle.