J'ai cru voir un fantôme ll Charlie & Violette

encore une soirée. a moins que toute la vie, toute la journée soit une soirée. je regarde mon téléphone, rien, je crois qu’Oscar m’en veut vraiment. j’voulais pas faire de mal à Fiona moi. mais j’me rend pas compte ce de que j’fais les trois quarts du temps. c’est nul. j’me retrouve encore seul dans cette ville de merde. ouais j’suis pas fan de Biarritz, c’est pas un secret. en même temps, elle m’a pas apporté grand chose de bien cette ville. j’ai perdu Vio’, j’ai perdu Cam’ … j’ai perdu mon intérêt pour la vie. mais au moins y’a la musique. et ma gratte.

deux petite semaines et c’est déjà la galère. ma mère n’est plus là. mon frère … n’en parlons plus. j’savais pas quoi faire alors je trainais mes guêtres un peu partout. une bouteille par ci. trente plus tard et voila j’étais en boite de nuit. une chemise à carreaux. un jean. un petit sourire aux lèvres. et je sais que je plais. parce qu’il y a déjà plein de regards sur moi. je n’irai pas jusqu’à dire que c’est à cause du groupe de rock. mais peut être juste le fait que j’ai toujours dégagé un charisme naturel. pas pour me vanter, mais ça a toujours été le cas. voilà déjà une demoiselle qui arrive vers moi. salut bébé!   dis-je un très très large sourire aux lèvres. et puis alors que je me met à côté d’elle pour passer mes mains sur ses hanches un visage attira son regard tout de suite. Oh non … Elle …

j’étais tout sourire, j’étais heureux et bien entouré. c’était agréable. ça faisait du bien. et j’avais besoin de ça, d’un peu de douceur. une gode de whisky. c’était agréable. je l’aimais ce putain de whisky, c’était fou. depuis sept ans, et peut être depuis un peu plus avant, j’étais l’esclave de cette bouteille, mais je le vivais bien, elle me permettait d’avancer. de faire face au fait que ma mère et mon beau-père étaient partis, mon frère m’avait abandonné, et Vio’, Vio’ elle m’avait quitté quand j’étais dans le coma. elle n’était pas venue, comme si … comme si je n’étais rien pour elle, que j’étais qu’une merde qu’elle regrettais d’avoir connu. peut être qu’elle avait raison après tout. qu’est ce que j’en savais. mais j’ai trouvé une compagnie. et Jack lui au moins il me quitte jamais. il me réchauffe. bon des fois il m’fout la gerbe, mais ça j’lui en veux pas. ce sont des choses qui arrivent après tout.

alors comme toujours j’étais tout sourire, je résistais très bien à l’alcool. enfin non mais ça ne se voyait pas. j’arrivais à rester tout à fait normal, inchangé, toujours aussi sexy et aguicheur, le charme à l’anglaise comme avait souvent dit Oscar. et j’en jouais. j’aimais en jouer. sauf que voila, elle avait choisi aujourd’hui. ce soir en particulier pour revenir dans ma vie. comme un coup de pieds aux fesses. j’faisais comme si je l’avais pas vue, espérant qu’elle ne m’ait pas vue. mais c’était peine perdue puisqu’elle se rapproche de moi. d’un geste je dégage les deux filles qui me tournent autour. inconsciemment surtout, pour me montrer quelque part tout à fait libre. libre pour le peut être même ? " Excuse moi,... Euh... Comment dire,... Tu es... Charlie ? " j’arquais un sourcil, la regardant quelques secondes comme un folle avant d’éclater de rire. T’as fumé combien de joints Violette pour me sortir ça!? je me remettais comme je pouvais de ce fou rire. elle était devenue clown depuis la rupture ou quoi? Ca va ? dis-je en voyant qu’elle semblait perdre de couleurs? je lui en voulais oui, mais en l’ayant face à moi … c’était plus du tout pareil! … ah bon sang mon coeur, arrête de jouer avec mon coeur Vio’ …

une soirée de plus, une soirée normal. avec ma meilleure amie, ma bonne vieille bouteille de whisky, la seule qui ne me quittera jamais! et puis quand même j’avais l’avantage, avouons le, d’avoir une belle gueule. et puis j’étais pas de ceux qui ont un visage qui marque facilement la quantité d’alcool ingurgité. donc je pouvais boire sans que ça se voit. et boire sans qu’on née le remarque vraiment car, hormis certaines crises de colère, c’était rare que je sois violent. alors ouais ça m’aidait vraiment plus que jamais à draguer, j’étais bien à cause, ou grâce tout dépend du point de vue, à l’alcool, et puis bah du coup ma tronche de dieu faisait le reste. et non je vous confirme, modeste n’est pas du tout mon second prénom.

mais voila, il faut que ma soirée soit « ruinée » par sa présence. ne vous trompez pas, je suis le plus heureux du monde de la voir. mais violette avait cassé quelque chose en moi. elle m’avait volé une partie de moi même, peut être le Charlie apaisé si on veut. et je ne sais pas si je lui pardonnerai d’avoir décidé de me quitter quand j’étais dans le coma. de n’avoir pas jugé nécessaire de me donner la « nouvelle » face à face, comme si je ne le méritais pas. alors oui je l’aimais comme un fou, et rien que la voir là, mon coeur manquait un battement. mais il y avait cette rancoeur en même temps. sans compter son air ahuri. je comprenais rien à ce qu’elle me racontait. et pourtant je la suivais immédiatement quand elle s’asseyait, sans me préoccuper du verre brisé au sol. " Ce n'est pas possible,... Vraiment pas possible,... " j’arquais un sourcil sans du tout comprendre ce qu’elle me disait et voila qu’elle commençait à me toucher, à poser ses mains sur moi, son contact m’électrisa mais je décidais de ne pas m’éterniser là dessus. " Non, ça va pas trop là, j'ai la tête qui tourne et c'est pas parce que j'ai bu, crois-moi... " je la regardais vraiment sans comprendre. j’étais totalement perdu et elle semblait vraiment perturbée. je savais que je faisais mon petit effet, mais … pas celui la. Ca a l’air de te faire vachement plaisir de me voir en tout cas … ironisais-je sans savoir ce que ça voulait dire pour elle, me revoir justement.

le visage enfoui dans ses mains elle semblait perdue. " Je pense qu'il faut qu'on parle ! " ah … oui probablement oui il y avait plein de question que j’aurais aimé voir répondues. mais est ce que j’étais en état d’entendre ses réponses. de poser les miennes. de … mais bon sang, pourquoi est ce qu’elle était partie. Pas ici … dis-je en la prenant dans mes bras instinctivement pour la relever puis je passais mon bras au dessous de ses cuisses et la portant contre moi je sortis avec elle ainsi. L’air frais nous ferait du bien à tous les deux. Pourquoi t’es partie Violette ? …

ça tambourinait de tous les côtés dans mon crâne, j’y pouvais rien, enfin plus précisément je n’y pouvais plus rien. j’avais ingurgité tellement d’alcool. pas seulement ce soir hein, mais même ce sept dernières années. et pourtant même quand je faisais des conneries -ce qui ne manquait jamais d’arriver, soyons clair- j’avais pas un mal de crâne aussi carabiné. putain quoi. pourquoi fallait il qu’elle vienne bousiller ma soirée. j’étais aussi content de la voir, que ça m’irritait. parce que mademoiselle avait bien vécu depuis sept ans, à me laisser sur mon lit d’hôpital. et là tout d’un coup oh bah tiens Charlie t’es toujours là, pourquoi ne pas le faire souffrir encore un peu plus. parce que c’est vrai que c’est pas comme si ça m’avait mis la tête dans le caniveau cette histoire de merde. bon bien sûr j’avais merdé de moi même mais quand même elle avait sa part de responsabilité là dedans c’était indéniable. et égoïstement, je lui faisais porter tous les tords, c’était plus simple comme ça. ça me dédouanait.

parler, pourquoi parler? ah oui c’est moi qui voulait parler. mais pourquoi faire. pour me prendre encore une poutre de la taille du Grand Canyon dans la tronche? putain de Violette Watts qui joue encore avec moi comme une marionnette. putain de femme qui reste imprimé sur mes rétine, marquée sur mon coeur au fer rouge. putain ce qu’elle est belle … elle m regarde sans comprendre alors que je lui demande ce qu’elle fout là. et surtout pourquoi elle était partie sans prévenir personne … pour ça je lui en voulais, alcool ou pas. " Je ne suis pas partie ! T'es censé être mort ! C'est Cam qui me l'a dit ! Il y a sept ans il m'a dit mot pour mot de ne pas venir te voir que tu étais mort, que c'était ma faute et que je n'étais pas invitée à l'enterrement ! Ca fait sept ans que j'essaie de me remettre de ça ! Je suis partie aux USA, après ta "mort", tout me rappelait toi ici ! Alors je ne te permet pas de dire que je suis partie ! Comment tu as pu me faire croire que tu étais mort ? Comment tu as pu permettre ça ? Tu savais que je t'aimais plus que tout! Plus que ma propre vie ! Je ne te permets pas de dire que je suis partie ! " je laissais ma bouche s’ouvrir en grand avant de me mettre à rire à gorge déployée. s’en était même tellement épuisant que je dus m’asseoir par terre pour ne pas tomber. Je suis sensé être mort. Bon sang! Elle est bien bonne celle la Violette! dis-je les larmes aux yeux à cause des rires. Quand j’me suis réveillée à l’hosto y’avait plus personne, ni Cam, ni ton frère, ni toi! Personne. On m’a dit que t’étais partie avec ta famille et que tu voulais plus me voir. dis-je en essayant de reprendre mon souffle et c’est alors que je remarquais qu’elle pleurait. hein, pourquoi elle pleure … Vio ?