(jonny) cinq ans après et toujours cette même sensation

il ne se rend pas compte de l’attente interminable qu’il lui inflige avant sa réponse. au moins la réponse finit par être positive et elle semble l’apprécier. il l’embrasse, comme il la fait précédemment, se demandant toujours ce qu’il est approprié de faire ou pas, près à se reculer si besoin est. il ne la quitte pas du regard comme s’il avait peur qu’elle disparaisse s’il le faisait. « bien sûr que je viendrais avec toi… et pas seulement parce qu’on va bosser ensemble je veux dire. » jonny ou l’art de dire les choses à demi-mots, l’art de dire, je veux être avec toi sans le dire, sans se mouiller, sans s’ouvrir trop pour ne pas souffrir, pourtant il sait qu’elle ne le fera pas souffrir, elle lui a prouvé, il est juste… monté comme ça on va dire. « promis », il sort son petit doigt et scelle cette promesse comme s’ils avaient encore huit ans. à sa phrase, il enlève ses mains et les pose sur la serviette, presque gêné. «  je sais… je sais. faut pas que tu hésite à me le dire si quelque chose que je fais te convient pas, si ça va trop vite, si t’es pas à l’aide. tu me le dis. je le prendrais pas mal. je te jetterais pas comme une vielle chaussette pour autant. on va à ton rythme, on est pas pressé, on a tout notre temps. tu sais quoi on va faire un truc. à partir de maintenant mes mains ne vont que là où tu les mets, si tu veux qu’elle reste sur la serviette, elle reste sur la serviette. on est pas obligé de faire quoi que ce soit.» qu’il lui dit avec toute la bienveillance du monde dans la voix. il est pas pressé, ils ont quatre mois plus tous les autres à l’union bordeaux-bègles. ils sont pas forcés de faire quoi que ce soit. il a envie de lui caresser la joue avec douceur pour appuyer son propos, ou de l’embrasser mais ça irait à l’encontre de ce qu’il vient de lui dire, alors il se contente de planter son regard dans le sien en souriant les mains calées sur la serviette en dessous d’eux.    

Jonny et ses phrases à demi-mots. Tu comprends le sens de sa phrase, mais tu veux mettre les choses au clair quand même. Enfin il faut que ça soit clair dans ta petite tête. Parce que vous embrassez comme ça veut dire pleins de choses, enfin pour les autres jeunes ça peut dire amis et plus si affinité, juste une personne qu'on embrasse pour le plaisir. Non, toi, tu ne veux pas de ça, toi tu veux avoir l'exclusivité. Tu sais très bien qu'il n'est pas comme ça, mais tu veux qu'il te le dise à haute voix, même si c'est juste un oui timide ou simplement un baiser « est-ce que … » tu es tellement heureuse que tu commences à perdre tes mots « ça veut dire que je suis ton amoureuse » Margaux, tu n'as plus huit ans. Tu ne peux plus dire que tu es son amoureuse. Enfin tu aimais bien cette étiquette, tu aimais dire que c'était ton amoureux. Parce que c'est tellement plus mignon de dire que c'est ton copain ou ton petit-ami. Tu te reprends enfin « non, enfin est-ce que je suis officiellement la copine de Mr Jonny Halfpenny ? » tu laisses tes mains découvrir le corps de ton Jonny. Il est tellement différent du gamin que tu as connu, il est devenu beau. « est-ce que je t'ai déjà dit que tu m'avais manqué MON Jonny» oui c'est ton Jonny, maintenant, que tu l'as retrouvée, tu ne veux plus partir. puis avec son départ pour Bordeaux, tu vas le voir assez souvent. Le destin fait bien les choses. Merci Monsieur le destin. « parce que oui, t'es à moi, rien qu'à moi et tu n'as pas vraiment le choix » et tu plantes tes lèvres sur les siennes. Quelques instants après, il pose ses deux grandes mains sur ta serviette et là, tu as ton corps qui hurle. Elles étaient bien sûr toi, il n'a pas dû comprendre ce que tu voulais dire. il te dit qu'il peut prendre son temps, que c'est à toi de décider d'où vont ses mains. « mais elles étaient très bien tes mains sur moi. C'est juste que si je frisonne ce n'est pas parce que j'ai froid, c'est parce que j'apprécie ton contact. Alors rends moi tes mains » et là, tu serres tes mains autour de ses avant-bras et tu tires de toutes tes forces vers ton petit corps déjà en manque de ses caresses. Tu y mets toute ta force vraiment, tu ne plaisantes pas là, pas comme tout à l'heure dans l'eau. Résultat des courses, vous basculez en arrière. Jonny allongeait sur ta serviette et toi sur lui. tu éclates de rire. Qu'est-ce que vous êtes doués tous les deux. L'un timide et l'autre maladroite. Joli couple.

il sourit bêtement quand elle prononce le mot amoureuse. elle est son amoureuse oui, elle l’a toujours été même quand il était en couple avec une autre, elle avait toujours cette place spéciale dans son coeur. « tout ce que tu veux. » qu’il lui dit en souriant. il est tout à elle. elle a su réveiller son petit coeur brisé, en un claquement de doigt, lui qui le pensait endormi pour toujours. elle lui fait un bien fou. il veut être tout ce qu’elle veut qu’il soit pour elle. il la laisse parcourir son corps de ses doigts, le découvrir. il suit les mouvements de ses mains en souriant. il fait mine de réfléchir. « je crois que oui… mais ça fait toujours du bien de l’entendre. » il rit légèrement quand elle accentue sur le fait qu’il est rien qu’à elle. elle n’avait pas besoin de le préciser tout ça. mais ça l’attendrit. « j’ai besoin de personne d’autre » manière détournée de dire j’ai besoin de toi. parce que c’est vrai, depuis qu’elle est là dans ses bras, il a l’impression de se retrouver. il s’était perdu quand may était parti, il avait plongé dans l’alcool et le rugby à fond. là, la seule chose dont il avait envie, c’était elle. elle et ses petits mains qui s’aventure sur des terres inconnus pour elle. elle et ses lèvres encore sucrées par la glace à la cerise. mais il a peur d’aller trop vite. il croit qu’il va trop vite pour elle. il enlève ses mains qu’elle tente ensuite de récupérer les faisant tout deux tomber allongé sur la serviette. il explose de rire. « sinon tu me laissais faire, elles arrivaient mes mains. » il passe ses bras autour d’elle en souriant bêtement. « j’espère que je suis confortable parce que tu peux plus bouger t’es prisonnière. » enfin il dit ça mais si elle exprimait le besoin de se relever, il la laisserait faire. il redresse un peu la tête pour poser ses lèvres sur les siennes. il est bien là. il a pas envie de bouger.    

alors c'est bon, c'est officiel, tu retrouves ta place dans la vie de Jonny. Enfin même s'il le dit à demi-mot, ça veut dire oui pour toi. Tu connais trop bien Jonny pour savoir que c'est un oui. C'est comme si ses cinq ans n'avaient pas existés. Enfin, tu regrettes de l'avoir perdu, de l'avoir entreperçu avec une autre fille, mais maintenant tout s'arrange. Alors tu veux bien oublier ses cinq années. Ça te fais chaud au cœur de l'entendre dire qu'il n'a besoin de personne d'autre. Tu passes ta main sur sa joue, puis tu poses délicatement tes lèvres sur les siennes. Tu prends le temps maintenant, vous avez tout votre temps. Tu n'es pas prête de le quitter, non définitivement pas. Il faut parti de ta vie d'aussi longtemps que tu t'en souviennes et si ça tiens qu'à toi, il en fera partie encore pendant longtemps. Une fois que vous tombez tous les deux, il t'emprisonne de ses mains. « oh ne t'en fais pas, ça ne me dérange pas d'être ta prisonnière. Tes bras sont une agréable prison, j'ai de la chance. » tu t'installes un peu plus confortablement sur le jeune rugbyman. Tu ne fais pas attention que tu le frottes un peu trop ton corps contre le sien, parce que tu es pas au courant toi de ce que provoquer ce genre de choses. « avant que j'oublie ma maman t'envoie le bonjour. » Jonny connait bien ta maman, un peu moins ton père, mais il la connait depuis ses trois ans. Souvent Mao, lui et toi, vous alliez les uns chez les autres, plus souvent chez toi, car ta mère était femme au foyer. Alors quand leurs parents ne pouvaient pas les prendre ou durant les vacances scolaires, tes amis atterrissaient chez toi. Ta maman prévoyait toujours de bons goûters et vous passiez des journées formidables. « enfin j'étais trop contente de notre rendez-vous alors je l'ai contactée » tu vois qu'il est un peu surprit. Comment ta mère peut-être au courant que tu le vois aujourd'hui. « je crois que j'étais un peu trop excitée à l'idée de te revoir enfin » tu te caches les yeux, tu as honte d'être aussi gamine parfois. Mais tu étais contente de pourvoir le revoir alors, il fallait que tu le disses à quelqu'un. Puis c'était la seule debout à cette heure là « hier j'ai vu Mao d'ailleurs, tu étais une grande partie de notre discussion »