l'interdit nous attire + mathilde

Gueule de bois. Ce matin t'as eu du mal à te réveiller. Non, tu n'as pas fais la fête toute la soirée. Tu as juste bu. Tu as bu car tu broyais du noir. Depuis quelques temps tu es rongé par la culpabilité. Tu couches avec ton prof... Si seulement c'était ça le problème. Le problème c'est qu'il est fiancé. C'est mal, tu en es consciente. Mais tu l'as dans la peau, c'est plus fort que toi. Dès qu'il te touche tu as l'impression de recevoir des milliers de décharges électrique. Puis ses yeux... Ils sont si bleus. Tu as l'impression de t'y perdre a chaque fois que tu croise son regard. Tu décides de zapper tes cours de la journée... Tu n'as pas envie de le voir. Tu n'as pas envie d'être faible. Après tout aimer, c'est être vulnérable, et il ne faut jamais se rendre vulnérable. Tu pensais même à demander à ce qu'on te transfert dans un autre cours. Tu passes donc ta journée à te morfondre dans ton lit. Tu vide la moitié d'un paquet de clope. Tu commande une pizza que tu engloutis entièrement - tu as la chance  d'avoir un bon métabolisme autant en profiter. Le livreur semble étonner de te voir en pyjama à cette heure de la journée, mais il ne fait aucun commentaire. Tu n'es pas d'humeur à parler de toute façon. C'est dans l'après-midi que tu reçoit un message de l'un de tes camardes. Il t'apprend qu'Emma a fait un malaise juste après qu'ils aient rendu les photos que Monsieur Lemarchand leur avait demander de prendre. Tu aimes bien cette fille. Tu l'appelles pour prendre de ses nouvelles rien de grave. Puis ça tilt dans ton cerveau. Tu n'aurais pas du rater cette journée de cours, car tu avais passé ton week-end à travailler sur le fameux cliché que vous deviez remettre au professeur aujourd'hui. Tu étais relativement fière de ton travail. Et tu savais que le rendre en retard te vaudrais quelques points. Il était seize heure. Tu décidais de le déposer en personne dans le bureau de Noah. Sa journée de travail était finie, il devait surement être rentré chez lui. Tu te prépare rapidement. Une douche, une paire de jeans, un coup de brosse dans les cheveux... Tu n'a jamais été du genre à trop te maquiller de toute façon, le countouring c'était décidément pas ton truc, tu te contentais toujours d'un trait d'eye-liner et d'un rouge à lèvre pale. Tu sors donc de chez toi et grimpe dans la Mini Cooper bleue que ton père t'as offert pour ton anniversaire. Tu te gare dans le parking de l'école et te diriges vers le bureau de Noah, dossier à la main. Un fois arriver devant la porte de son bureau tu frappes par précaution avant d'ouvrir priant pour qu'il soit vide...

Tes prières ont été vaines. Tu l'aperçois à l'embrasure de la porte. Il est assis derrière son bureau. Tu n'as pas attendu qu'il vienne t'ouvrir parce qu'au fond de toi tu espérais ne pas le croiser. Parce que tu savais que si tu retrouvais dans la même pièce que lui tu allais fauter. Encore... Ensuite tu allais t'en vouloir à mort. Parce que tu aurais fais à sa fiancée - Léa, ce que Laure t'avais fait il y a cinq ans. Et ça te rendait malade. Laure te dégoutais. Tu ne lui avais jamais pardonné et tu ne comptais pas le faire. La simple idée de te sentir comme elle te répugnait. Tu commençais à perdre toute estime de toi même. Elle t'avait fait tellement de mal. Et tu faisais la même chose à Léa. Ta conscience te torturait. Tu ne voulais pas faire ressentir ce que tu avais ressentit autrefois a qui que ce soit. La manque de confiance en sois, le doute, la peur de l'engagement... Et voir Noah en face de toi n'arrangeait pas les choses. Comme si ce n'était pas assez difficile. Il te prend dans ses bras. Il se dit inquiet. Il a de quoi. Tu n'avais pas répondu à aucun des dix messages qu'il t'avait laissé. A vrai dire tu ne les avais pas lu car tu te doutais de leur contenu. Tu savais que vous n'alliez nul part ensemble. Oui, t'avais des putains de papillons dans le ventre à chaque fois que tu le voyais. Mais c'était ton prof... Et surtout il y avait Léa. Tu soupires alors qu'il se détache de son étreinte. Il te demande où tu était. La réponse te semble évidente : Chez moi, je me sentais pas très bien. Tu replaces une mèche rebelle derrière ton oreille. Il s'excuse. Il n'a pas besoin de préciser pourquoi. Tu lui souris faiblement mais sincèrement, puis lui prend la main. Eh, je suis tout aussi fautive. Je veux dire tout allait bien pour toi avant... C'est vrai, tout allait bien dans sa vie. Il était heureux en ménage. Puis t'as débarquer. Bon au début tu n'étais pas vraiment au courant. Mais le savoir fiancé ne t'avais pas arrêter. Et ce n'est que six mois après avoir été heureuse dans ses bras que tu t'étais rendu compte que tu t'étais comporté comme une belle garce. Tu as commencé à avoir des remords la première fois que tu avais parlé à la fameuse Léa. C'était arrivé par hasard. Elle t'avait aidé à choisir entre deux livres que tu hésitais à lire dans une bibliothèque.  C'était une sulfureuse blonde tellement amicale. Il t'avait fallu quelques minutes pour réaliser que c'était bien elle en face de toi. Parce que oui, tu avais fait des recherches sur elle. Ca semble malsain dit comme ça, mais toute personne normalement constituée aurait agit de la sorte si elle se retrouvait dans la même situation que toi. Quoique... Une personne normalement constituée ne se serait jamais laissé embarquer dans ce genre de situation. Il s'assoit et fait signe de lui suivre. Tu secoues la tête. Mauvaise idée. Tu ne comptais surement pas rester. Tu dépose ton dossier sur son bureau. C'est le devoir. J'ai passé le week-end à le faire et je n'avais pas envie de perdre des points dessus... Parce que, amants ou pas. Tu ne bénéficiait pas de traitement de faveur. Noah était très proches de ses élèves au vu de son jeune age pour un professeur mais il était également très professionnel. Il voulait que ses élèves reçoivent la meilleure formation qui soit. Et ça c'était l'une des nombreuses raisons qui faisaient que tu t'attachais de plus en plus à lui.