(Bendo) Un peu embarrassant comme première rencontre

« JOLEEENE. » Je sors la tête de la douche. Ma colocataire hurle mon prénom une deuxième fois, puis une troisième, me faisant ainsi comprendre que son problème ne peut attendre. Avec une grimace, je sors de la cabine, place une serviette autour de ma poitrine qui m’arrive pas plus haut que les genoux. Dans le salon, Coraline a les bras croisés, le regard noir qui en dit long sur comment je vais finir dans quelques secondes : elle va faire de moi de la chair à pâté et je ne sais même pas pourquoi. « Tu n’aurais pas quelque chose à me dire, par hasard ? » En passant ma main dans mes cheveux trempés et qui gouttent sur mes épaules, je m’avance vers mon téléphone portable posée sur la table basse, qui clignote. J’ouvre le petit clapet, lisant furtivement sur le fond d’accueil « un appel en absence », avant de relever la tête vers Coraline qui tapote du pied, impatiente. Si je ne réponds pas tout de suite, il se pourrait bien qu’elle explose. « Qu’est-ce que je ne t’ai pas dit ? » Je cherche, pourtant je ne trouve pas. Très mauvaise menteuse, ça se verrait à travers mes joues couleur rouge pivoine si je n’étais pas honnête. Dans un souffle, exaspérée, elle me répond : « Où est passée ma robe ? Tu sais, la robe blanche avec des petits pois rouges ! » « Oh. » Mes doigts se resserrent sur mon portable, soudainement mal à l’aise. « C’est-à-dire que… Tu disais que t’avais l’intention de la jeter la dernière fois. » J’ai cru qu’elle ne l’aimait pas tant que ça, en fin de compte, que je pouvais l’en débarrasser. « J’ai changé d’avis. Les petits pois peuvent revenir à la mode. » Ca fait des années qu’elle ne l’a pas mise, j’ai vraiment pensé que ça n’allait pas la déranger tant que ça de ne plus l’avoir dans son armoire. Je lui en aurais touché deux mots dans la journée, d’ailleurs, mais elle ne m’en a pas laissé le temps, me devançant. « Merde Jo’, où tu as mise cette robe ? » Penaude, je détourne mon regard et avoue ma faute : « La sans domicile fixe de cette nuit, elle faisait la même taille que toi. Je me suis permise de… » « Ne me dis pas que tu lui as donné ma robe ? JOLENE ! » Okay, okay, je n’aurais pas dû faire un truc pareil. « Elle n’avait rien pour s’habiller. Tu l’aurais vue, elle avait des vêtements sales, qui sentaient mauvais. » Les yeux ronds, elle m’attrape par le bras et me tire vers le couloir près de l’entrée. « Je me fiche de savoir qu’elle puait la merde, ou qu’elle avait les fringues déchirées. Tu vas me chercher tout de suite mon bien ! » Elle ouvre la porte d’entrée, me lâche sur le palier. « TOUT DE SUITE. » Et referme la porte en jetant par terre des pantoufles. J’essaie de l’ouvrir, mais elle est fermée de l’intérieur. « Je t’en prie Cora, c’est n’importe quoi. » Malheureusement, aucune réponse. « Je ne suis même pas habillée. » Je donne un petit coup de pied dans la porte, mais ma colocataire a décidé de se taire.

Pour rentrer en contact avec elle, il me reste plus que mon portable. Je m’apprête à l’appeler lorsque je revois ce fameux appel en absence dont le prénom du contact me surprend. Je compose le numéro de ma messagerie, écoutant le message laissé, tout en frappant à la porte en espérant que ma colocataire se décide à être plus raisonnable. C’est la première fois que j’entends la voix de Bendo. Si nous avons échangé nos numéros de téléphone, nous n’avons jamais parlé ensemble. Nous nous sommes toujours contentés des mails, alors lorsque j’entends qu’il a besoin de me parler, lorsqu’il me donne rendez-vous à la terrasse d’un café, je sens l’urgence. « Cora, j’ai besoin de mes fringues. » Je toque de nouveau à la porte, alors que la voix de Bendo, me semblant peut-être un peu fatiguée, s’arrête. Je ne vais pas m’y rendre en serviette, tout de même. Moi qui, jusque-là, ai toujours refusé de le voir en face à face, il faut que je sois dans une situation délicate. « Cora, s’il te plaît. » Dernière tentative et aucune réaction. Je souffle un coup, mets les pantoufles et descend les escaliers, serrant d’une main mon portable, contre ma poitrine et de l’autre ma serviette. Le café se trouve à quelques minutes, mais c’est déjà quelques minutes de trop avec le temps froid qui me donne des frissons aux bras, aux épaules. Les yeux légèrement baissés, je m’avance dans la ruelle, en emprunte une autre, tentant de ne pas faire attention aux passants qui me regardent avec des yeux ronds. Une dizaine de minutes de marche, j’arrive près du café. Il y a peu de monde en terrasse. Un couple, une fille qui boit son café et lui. Bendo. Je prends mon courage à deux mains, m’approche et tire la chaise. « Ne dis pas un mot. » Je m’installe face à lui, les joues rouges de honte. « Dis-moi ce qui se passe. » Embarrassant.

"il faut faire quelque chose" voilà ce qu'il ne cesse de te dire quand il t'appelle. tu sais très bien, que c'est pas une situation voulue, que c'est pas ce que tu veux, plus précisément, mais c'est un peu pour ça que t'es parti de la capital, que t'as fui, que t'as pris le large. qu'est-ce que tu peux faire de plus ... seulement là, c'est certain, t'es dans la merde, l'ombre place sur toi. une ombre détestable, grandissante, qui sent mauvais le tribunal, qui sent mauvais la prison. non, quand même pas, tu ne vas pas finir en prison, jamais, tu te l'interdis. seulement là, la situation s'aggrave et il réclame un avocat. tu n'as personne, tu ne fais confiance à personne en réalité, alors tu traînes les choses, tu traînes des pieds, comme là, alors que t'es chez toi. tu décides de prendre ton téléphone et l'appeler elle. jolene. une âme pure, une âme pure que tu vas salir, que tu vas blesser et embarquer dans des histoires qu'elle ne mérite pas. mais tu ne peux aller voir un inconnu et lui parler de ... de ce que tu fais au risque qu'il ne respecte pas le dit "secret professionnel". tant pis, tu l'appelles. une sonnerie. deuxième. tu fermes les yeux, tes lèvres se pincent, t'aimes pas qu'on ne te réponde pas, mais tu sais. tu sais que c'est la première fois que tu l'appelles, peut-être qu'elle ne va pas accepter, qu'elle ne va pas venir, qu'elle ne veut pas te voir, comme les autres fois. tu soupires. la boîte vocale s'active et tu parles. "jolene, c'est moi, bendo, j'ai vraiment besoin de te parler, c'est une affaire urgente, s'il te plaît, rejoins moi au braou, je serai en terrasse. " c'est simple, peut-être un peu suppliant, c'est voulu, tu veux qu'elle vienne. sans attendre, tu fermes la porte à clé de chez toi, tu vérifies deux fois que ton arme est bien planquée dans ton pantalon, et tu te diriges vers cette terrasse. t'attends, tu patientes, tout en observant les gens et en pensant déjà à ton trafic de ce soir. des armes, quelque chose de basique dans ton quotidien finalement.

seulement, elle ne tarde pas à arriver et te laisse totalement sans voix. tu ne peux dire un mot alors qu'elle te demande de ne pas le faire. tu dois avoir l'air d'un con, la bouche ouverte, aucun son, aucun mot, seul ton regard passant de son petit minois à .... à la serviette qui cache ses formes. une simple serviette de bain comme si elle sortait tout juste de la salle de bain. rien de plus. tu ne sais pourquoi, mais tu ne peux t'empêcher d'imaginer. d'imaginer ce qu'il y a dessous. t'es qu'un pervers. tu tentes de te concentrer et tu tentes de la regarder ... dans les yeux. " je ... c'est compliqué, attends, faut que je m'en remette là. " tu laisses un léger sourire s'afficher sur tes lèvres alors que tu la regardes. jolene. première fois que tu la vois, tu ne risques pas d'oublier cette rencontre. là, tu comprends qu'elle n'est peut-être pas toute seule dans sa tête et ça t'intéresse. " j'ai besoin de toi, et de tes talents d'avocate, j'ai des soucis ... avec la justice. et toi .. tu as des soucis avec l'eau de chez toi .. je, tu veux peut-être ma veste ? " c'est pas ton style, quoique si, tu peux être gentlemen, quand t'as besoin de quelque chose.

J’ai chaud. J’ai froid. Son regard se balade sur moi et je sens mes joues rougir d’autant plus, me donnant l’impression de me consumer sur place tant elles sont brûlantes. Ma tenue est loin d’être appropriée. Pour une première rencontre, au moins, j’ai la sensation qu’il se souviendra de moi longtemps et que d’ici quelques jours, il en rira tant c’est cocasse. Moi-même je me surprends à en sourire, mais c’est bien plus de la gêne qu’autre chose. J’aurais clairement aimé me présenter autrement, paraître plus sérieuse que la fille qui est en face de lui, dans son plus simple appareil, avec une unique serviette pour se cacher. « J’espère que tu ne penses pas que… je suis en train de t’allumer, ou un truc comme ça. » Ce n’était pas le but premier. Nerveuse, voilà que ma langue se délie, sans pouvoir la retenir, comme si des justifications allaient pouvoir m’être utiles. « Je ne suis pas une fille facile. Enfin, j’admets que lorsque j’ai bu un verre de trop… » Je baisse la tête, me pince les lèvres. Stop. Je ne me sors pas la tête hors de l’eau, là, je m’enfonce. Il n’empêche que là, j’aurais bien besoin de prendre un verre, ou un café, et pour me réchauffer, et pour me donner le courage de ne pas me cacher sous la table, comme une petite souris.

Heureusement, le plus important arrive : sa situation qui pourra peut-être, j’ai bien dit peut-être, faire oublier ma demi-nudité. Mais en fait non. « S’il te plaît, oui. Je veux bien. C’est qu’il ne fait pas si chaud que ça, en fait et qu’à part ça… » Sentant ma maladresse reprendre, je pose ma main sur la table, lâchant mon portable dessus et fais signe à un serveur qui passe justement par là, non sans un regard étonné sur ma personne. « C’est une histoire un peu… tordue et je suis convaincue que ça te ferai rire. Mais l’eau de chez moi est vraiment le dernier de mes soucis. Tu as des ennuis avec la justice ? » Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi grave. Je ne m’attendais pas non plus à ce qu’il se tourne vers moi, même si une certaine confiance s’est installée entre nous. Et ça me fait peur. Je lui ai fait savoir ma profession et le fait que ça m’importait beaucoup, mais j’ai volontairement omis de lui dire mes difficultés à me lancer dans l’aventure à mon propre compte. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » La réponse m’effraie. « Tu crois vraiment que je peux t’aider ? » Peu confiante, dû à mes clients qui ne me font pas confiance. L’actuel n’hésite pas à me rabaisser dès que l’occasion se présente et si habituellement, j’arrive plus ou moins à m’en sortir, que ce soit Bendo qui me demande de lui tendre la main pour l’aider, ça me met la pression. J’ai peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas agir comme il faudrait, d’être responsable d’un échec et surtout, qu’un air indifférent remplace le sourire qu’il avait précédemment.

sa première phrase te fait un peu plus sourire, un peu plus rire. oui rire, un petit son s'échappe de tes lèvres pendant que sa phrase repasse dans ton esprit. pour t'allumer ? il t'en fallait peu, pour t'allumer, même si tu avais ton genre de femme, au fond, tu restais qu'un homme n'est-ce pas ? puis faut dire, que si tel était son but, elle avait réussi ... malgré tout, tu ne pouvais t'empêcher d'imaginer des choses. d'ailleurs, si tel était son but, elle mettait le paquet comme on dit, la demi-mesure, la subtilité, tout ça ne faisaient pas parti de son vocabulaire. "je n'en doute pas. " elle était gênée mais en même temps, il y avait de quoi, franchement, elle était quand même ... à moitié nue n'est-ce pas ? alors forcément, il y avait un petit quelque chose étrange dans cette rencontre. tu n'avais pourtant aucun doute sur jolene, parce que tu la connaissais un peu, un peu ... le mot était faible, c'était une des seules personnes que tu connaissais réellement, dont tu te souvenais des parties de sa vie, celles qu'elle t'avait raconté, évidemment et tu sais qu'elle n'avait pas un grain, non, elle était souvent poursuivie par une malchance certaine. bref, ça ne t'étonnait pas dans le personnage. elle continue, te parle de l'alcool et se rend compte, petit à petit, qu'elle ferait mieux de parler d'autre chose, tu souris, tu ne peux pas t'en empêcher en fait, alors que tu lui proposes ta veste. ce n'est pas de pitié, étrange venant de toi, ça ressemble plus à de la compassion, chose dont tu n'es pas tellement habitué.

elle acquiesce d'ailleurs, et tu te lèves immédiatement pour lui donner ta veste. tu la retires, elle n'a rien d'extraordinaire, une veste ressemblant plus à un teddy qu'autre chose d'ailleurs. tu te déplaces légèrement, tu tentes de contrôler tes yeux - en vain car ils s'attardent sur les parcelles de peau dénudée - et tu lui passes par dessus les épaules avant de reprendre ta place et commander un café aux serveurs. " je ... je pense que ton histoire m'intéresse, parce que tu es assez surprenante quand même. "  tu souris, un peu plus, avant de parler de ton histoire à toi. moins funny. " je, c'est pas très drôle moi, je suis accusé de vol à main armée, une affaire sur paris. j'avais tout réglé, avant de venir ici, mais maintenant, ils reviennent vers moi et ça commence sérieusement à m'énerver. à l'époque, j'avais pas pris d'avocat, pas besoin, mais là, il m'en demande un, ou alors j'ai l'droit à un commis d'office et j'ai pas tellement envie de raconter ma vie à un inconnu qui s'en fiche complètement.  " tu as parlé, beaucoup, pour lui expliquer, pour qu'elle comprenne que t'as besoin d'elle. "je veux que ce soit toi. "
 

« Vraiment… ? Tu ne dis pas ça pour me faire plaisir ? » Au moins, ça aura eu le don de l’amuser un peu. Je rajoute cependant, pour donner plus de crédibilité à mon discours : « Tu sais, si j’avais voulu t’allumer, je m’y serai prise autrement. » Je ne sais pas encore comment, mais les idées, ce n’est pas ce qui manque. Généralement, ça se fait naturellement. Je n’ai jamais eu besoin de dire à un garçon, ou une fille, que j’étais attirée. Les regards en disent long. Toujours est-il que je me serais vêtue autrement, quelque chose de plus habillé, plus classe, moins… « ne parlons pas, je veux juste que tu me mettes dans ton lit tout de suite ». Je lève les yeux au ciel en comprenant que la phrase était probablement de trop et préfère me focaliser sur son problème. Je le sens s’approcher, l’observe du coin de l’œil lorsqu’il pose sa veste sur moi, les joues rougissantes. On ne peut pas dire qu’il soit discret avec ses yeux qui se baladent sur moi. « Non Bendo, tu ne verras pas plus que ça aujourd’hui. » Je passe mes bras dans les manches de sa veste, un sourire amusé sur le visage. Je manque de confiance en moi et si je me sais pas laide, je n’ai pas la prétention de dire que je suis belle, mais honnêtement, c’est plaisant de sentir un regard figé sur ma silhouette, à qui ça ne plairait pas ? « Je te remercie. » Les manches sont très grandes, mais me tiennent chauds. Du bout de mes doigts, je la resserre contre ma poitrine et resserre mes jambes, comme si ça pouvait empêcher le vent de s’y engouffrer. « Eh bien. J’ai donné la robe de ma colocataire à la SDF que j’ai accueilli chez moi. Elles faisaient la même taille et de toute façon, ma coloc’ m’a plusieurs fois répétées qu’elle voulait la jeter… Elle a finalement changé d’avis et… m’a gentiment demandé, expressément, de récupérer son bien. En clair, elle m’a foutu à la porte. » Je ne lui en veux pas. Ce n’est pas tous les jours facile de vivre avec moi. Quand ce n’est pas les SDF, c’est les animaux blessés que j’accueille. « J’aurais vraiment aimé être plus habillée pour une première fois, mais tu m’avais dit que c’était urgent… » Et ça l’est. Je le comprends un peu plus lorsqu’il m’avoue sa situation. Même s’il s’est confié à moi, j’étais loin de connaître cette facette là. Il y a des choses qu’on évite de parler par mails. Pourtant, comme ça, face à moi, quand il me parle, il a l’air tellement différent de cet homme qui a pu commettre un vol à main armée. « Comment s’est terminée cette histoire ? Tu as réglé ça comment ? » Autrement dit, il se trouve dans de beaux draps. « Tu veux que ce soit moi. » Je lâche un rire nerveux. « C’est bien la première fois qu’on me demande. » Je suis bien la dernière personne vers qui l’on se tourne, alors… « Bendo, c’est… Je suis… » Je détourne le regard, n’arrivant pas à dire non, mais je n’arrive pas à sortir un oui. Mes doigts glissent le long de ma veste, mes mains tombent doucement sur la table. « Ca fait seulement depuis un an que je suis à mon compte. Je connais mon métier, mais c’est différent avec toi. Nous nous connaissons. Et tu me sais maladroite. » J’ai vraiment peur de faire une bourde, dans cette affaire. « Juste. Redis-moi que tu me veux ? » Là maintenant, ça fait juste du bien à entendre.

autrement ? pourquoi est-ce que tu es intéressé d'un coup ? pourquoi t'as envie de savoir comment elle s'y prendrait pour t'allumer. t'as envie de savoir, t'as envie de la voir en action, est-ce mal ? non, ce ne l'est pas, tu ne le considères pas comme tel. du coup, tu hausses doucement les épaules, et un sourire s'affiche. " je retiens, non parce que ce n'est pas très subtile sinon, et je devrais t'apprendre comment faire. " tu lui fais un léger clin d'oeil, et ça te fait rire. tellement rire, de t'imaginer en train de l'aider. au fond, jolene, c'est une belle personne, une belle personne que tu vas assombrir, tu le sais, tu le sens, c'est ce que tu fais le mieux de ton entourage. tout simplement parce que tu ne cherches pas autre chose, tu ne cherches pas plus.  " d'accord, pas aujourd'hui. " c'est net, c'est sorti tout seul et tu ne t'en veux pas du tout de l'avoir dit aussi vite, aussi rapidement. tu souris, un sourire accroché à tes lèvres, pendant que tu reprends ta place, discrètement. il est vrai que c'est un plaisir des yeux, et tu ne diras jamais non à en voir un peu plus. sait-on jamais, sur un malentendu.

seulement, tu n'étais pas venu là pour ça. d'abord, elle t'explique sa mésaventure et il faut dire que tu n'avais déjà plus aucun doute sur sa maladresse, mais là ... là, tu penses qu'elle atteint les sommets - doucement mais surement. imprévisible. " ta coloc est ... originale, il va falloir que je la rencontre un de ces jours. " tu ne dirais pas non. elle a l'air d'avoir du caractère, et les femmes avec du caractère, t'aime ça. t'aime qu'on te tienne tête en fait. pourquoi est-ce que tout revient toujours à toi ? tu fermes les yeux, tu es ouvres et l'écoute pendant qu'elle rebondit sur ta mésaventure. " ça c'était bien terminé en réalité. j'avais pas pris d'avocat, je n'étais que témoin à cette époque - même si je n'étais pas là, longue histoire que je t'expliquerai. maintenant, ils ont levé une ordonnance contre moi, soit disant que je suis complice. du coup, l'enquête est réouverte, enfin, mon dossier est de nouveau sur le haut de la pile et il me demande un avocat.  " ça ne te dérange pas de parler de ça avec jolene, parce qu'elle sait pas mal de choses sur toi. pas les mauvaises, pas le fait que t'es un trafiquants, mais elle sait que tu magouilles souvent - dans le légal - et elle connait ton caractère impulsif, elle sait aussi comment t'es avec les femmes. à l'époque, dans les études, lorsque vous parliez, tu lui racontais tes histoires cocasses. " je te veux toi, comme avocate jolene. je ne veux pas quelqu'un d'autre et je te suivrai jusqu'à ce que tu acceptes mon affaire. comme ça, tu ne peux pas refuser, à moins que le fait que je te suive soit plaisant.  "

 

« J’ai… déjà eu quelques cours, à l’université. J’étais tellement peu naturelle que j’ai renversé mon verre d’alcool sur mon chemisier. Blanc. » J’en ai un sacré souvenir. C’est évident, je ne suis pas douée, mais il n’empêche que je suis loin d’être vierge et innocente. Les garçons, les filles, j’en ai eu et plus qu’on pourrait le croire, mais bien moins que celui que j’ai en face de moi, très certainement. Il s’y connait. J’entrouvre la bouche lorsqu’il répète ce que j’ai dit, puis me penche avec un sourire : « Il va me falloir plus qu’un verre d’alcool. Je ne succomberai pas. » Allez, fais donc la petite nana hyper forte, qui n’est pas du tout intéressée par le mec en face de toi qui a du charme. Enfin, c’est surtout parce que je n’ai pas envie de devenir l’une de celles dont il se méfie et à l’heure actuelle, je n’ai pas l’impression que ce soit véritablement le cas.

Ca pour être originale, elle l’est. « Elle te plairait. » C’est une femme qui s’aventure dans des relations éphémères, qui ne souhaite pas se poser. Les relations durables, elle a connu une fois et ce n’est pas que ça s’est mal terminé, c’est juste que ça ne lui a pas plu. Son truc, c’est s’amuser avec tous les garçons qu’elle croise, en profiter. Son agenda doit être bien rempli. Bendo lui plairait, à elle aussi. « Même si tu n’étais pas là ? Il faut que j’aie accès à ce dossier. » Dis-je, plus pour moi-même. « Et aussi que tu me racontes ce qui s’est passé. Tout. Sans rien me cacher. » Si je dis oui et je vais certainement le faire, il faut que mes arguments puissent être en béton. Je ne me pardonnerai pas de faire une erreur et connaissant l’avis général à mon sujet, auquel il m’arrive de croire, il se pourrait bien que l’on me mange toute crue si je n’avais pas en mains tous les éléments qui pourraient me permettre de le déculpabiliser. « OK. Bien. Je ne te fais pas payer mes honoraires, prix d’amie. Mais à la place je veux que tu me fasses rencontrer du monde. Je ne sors pas beaucoup ces derniers temps. J’ai besoin de souffler. » J’ai constamment la tête dans mes dossiers, ça a toujours été le cas. J’ai des amis de l’université avec qui j’ai gardé contact, mais ils commencent tous à faire leur vie. Entre les mariages, les enfants, à croire que passé les vingt-cinq ans, il n’y a que ça en tête. L’horloge tourne, apparemment. Certains se sont même mariés à la va-vite, si bien qu’ils le regrettent aujourd’hui. « Ceci dit, Bendo… Le fait que tu me suives peut être assez sympa. Avant d’accepter officiellement, je vais peut-être te faire ramer un peu. Tu comptais m’apprendre la subtilité ? » Le sujet est délicat, mais une touche d’humour ne peut lui faire de mal.

ça ne t'étonnait même pas qu'elle ait tenté de prendre des cours pour tout ceci. c'est tout à fait le genre de jolene. elle avait ce petit truc, ce petit quelque chose en plus qui avait fait que tu avais gardé le contact. tu ne faisais pas ça normalement. tu ne gardais pas le contact, pire, tu ne racontais pas ta vie. mais là, tu l'avais fait, et tu avais continué avec jolene, à parler, à échanger. une bonne chose n'est-ce pas ? " j'espère bien, la difficulté est bien plus intéressante. " que tu réponds à sa phrase. tu étais du genre à te relever des défis, à aimer galérer mais seulement si à la fin tu gagnais. était-ce réellement une bonne chose ? certainement, c'est comme ça que tu étais et malheureusement, tu n'étais certainement pas prêt de changer de si tôt.

la conversation divague légèrement sur sa colocataire, et elle pourrait apparemment te convenir. tu souris, forcément, parce qu'elle te connait, elle sait ce que tu fais avec les femmes. tu prends, tu tires ton coup - vulgairement - et tu jettes. c'est de cette manière que tu t'épanouis le mieux, c'est comme ça que tu fais. alors si elle te dit qu'elle pourrait te plaire, ça signifie qu'elle utilise la même méthode de vie que toi. très certainement. ca te donne envie, mais tu sors cette idée de ta tête, c'est pas le moment de penser à tout ça. " je te donnerai tout ce don tu as besoin. " que tu dis, doucement. non, tu n'étais pas sur place, mais t'es considéré comme complice parce que quelqu'un a balancé ou a émis l'idée que tu avais peut-être vendu quelques armes. " je t'expliquerai tout en détail, c'est pour ça que je préfère que ce soit toi et pas quelqu'un d'autre. " c'est honnête, simple et franc. tu souris devant sa demande, ça t'allait, de la faire sortir, de la dévergonder, c'était tout à fait dans tes cordes tout ça. tu souris alors, la laissant continuer quand elle décide de te faire ramer un peu. " je te rappelle que c'est toi, qui est serviette de bain à la terrasse d'un café. il va falloir que tu trouves d'autres vêtements pour qu'on parle réellement de subtilité. d'ailleurs, si tu veux qu'on sorte, qu'on bouge, ou quoique ce soit il faudra que tu mettes quelque chose sur le dos. dans l'cas contraire, j'aurai trop peur qu'une meute d'hommes ne te sautent dessus et que je ne puisse rien y faire." seulement, si elle apprenait tout ça, tout sur toi, est-ce qu'elle aurait encore envie de sortir ? peut-être pas.

 

Je commence à mettre en ordre dans ma tête par où je dois débuter. Le dossier sur Paris. Il aura beau me dire toute l’histoire, sa version à laquelle je crois d’avance, il y a des éléments qui sont aujourd’hui contre lui. « Je prendrai contact avec la personne qui s’est chargée de ton dossier. Si tu as un nom, ça m’arrangerait, mais ce n’est qu’un détail, je peux m’en occuper. Et je ne suis pas contre que tu me racontes tout. Etant donné qu’il ne faut pas laisser traîner ces choses-là, le plus tôt sera le mieux. Un soir, autour d’une pizza, ou quelque chose comme ça, ça pourrait aller ? Chez moi ? Chez toi ? » Je sais que Coraline est souvent de sortie et si elle a décidé de jouer la casanière, je m’arrangerai pour qu’elle soit de sortie.

« Très bien. Est-ce qu’un jeans et un top peut faire l’affaire, ou est-ce que je dois compter sur mes robes et jupes ? » Je suis féminine, ce n’est pas le problème, c’est juste que je ne sais même pas où il va m’amener, si je dois être bien décontractée, ou si je dois attirer un tout petit peu l’œil. « Je n’ai pas envie de faire tapisserie. » Mais tout ce dont je n’ai pas envie, c’est de rester en retrait et qu’on ne me regarde même pas. J’ai eu assez des études pour ça. Je baisse les yeux vers ma serviette qu’il a citée plus tôt. « Ne t’en fais pas pour ça, là, c’était vraiment qu’un accident… Qui ne se reproduira plus, j’espère. » Encore faut-il que Coraline m’ouvre la porte pour que je puisse me vêtir autrement. « Cela étant dit… Tu peux compter sur moi. Je vais faire tout ce que je peux. Ou plutôt, encore plus que tout ce que je fais habituellement. » Je sais qu’il compte sur moi, qu’il a confiance en ce que je suis, alors qu’il pourrait très bien s’orienter vers des professionnels qui ont bien plus d’expérience. Alors il est évident que cette fois-ci, je n’ai pas le droit à l’erreur, encore moins de faire celle qui n’a pas confiance en elle. Ce qui est le cas… Mais pour le défendre, il va falloir que je sois tout sauf cette ancienne étudiante qui hésite avant de donner une réponse, ni cette avocate qui s’avance doucement dans le tribunal. Il faut que je sois ce qu’on appelle un requin. Pfiou. « Je te promets que ça va aller. » Et maintenant, il n’est tout simplement pas question de perdre la bataille. Mes promesses, je les tiens toujours. Tout finira par rentrer dans l’ordre.

elle prend les choses en main, elle prend ton dossier et putain qu'est-ce que t'es rassuré. c'est exactement ce dont tu avais besoin. échapper à cette situation, reposer ce poids sur quelqu'un d'autre, et au fond de toi t'es bien content de partager ce genre de choses avec quelqu'un. pour une fois. tu souris doucement. " la dernière fois, c'est moi qui me suis chargé de mon dossier, maintenant, c'est toujours moi et tu comprends bien que j'ai besoin d'un avocat. je te fournirai tout ça, j'ai tout ça chez moi. si tu veux venir à la maison, il n'y a pas de soucis, je vis seul, donc il n'y aura pas de colocataire intéressante qui passera. " puis tu préférais nettement parler de tout ça chez toi. ce n'était pas quelque chose que tu voulais partager avec quelqu'un d'autre que jolene. alors, qu'il y ait une colocataire qui passe, non, pas tellement.

vous changeais de sujet, vous parlez de sortir et ça te fait plaisir qu'elle prenne ça avec un peu de sérieux. tu la regardes délicatement. " la jupe, ça fait toujours de l'effet. mais les jeans aussi, franchement, si tu ne veux pas passer inaperçue, tentes la jupe, tu seras certaine de ne pas faire tapisserie. " elle parle de ta tenue, te demande de ne pas t'inquiéter, mais ce n'est absolument pas le cas, bien au contraire. " ce genre de tenue ne me dérange pas, surtout en privé tu sais ... " tu hausses les épaules, comme si c'était anodin. elle reparle de ton dossier et t'as confiance. t'as confiance en jolene. " je n'ai aucun doute là-dessus jolene. " tu bois doucement ta boisson, ton café, lentement. " bon, alors, et sinon. ça fait quoi de me rencontrer enfin pour de vrai ? pas trop déçu ça va ? ou tu aurais préféré te contenter de ma voix ? "
 

En même temps qu’il me propose de passer chez lui, j’envoie un message à Coraline pour lui demander si elle fait toujours la tête, ou si je peux rentrer, étant convaincue d’obtenir une réponse rapidement. Le fait est qu’elle est toujours fourrée avec son téléphone portable, pour ses soirées ou ses plans d’un soir. Elle le garde même dans la salle de bains, c’est pour dire. Si elle ne me répond pas dans les quinze minutes à venir, c’est qu’elle veut me faire ramer. « Ecoute, on peut passer chez toi. Aujourd’hui si tu veux. Si tu as du temps. J’aimerais tout de même passer par chez moi avant, histoire de… Tu vois. » De me changer et ne pas rester en serviette toute la journée. C’est que je ne suis pas faite pour rester une journée entière à serrer la serviette de mes petits doigts pour m’assurer qu’elle ne va pas tomber. Une hantise. « Ou un autre jour. Comme tu préfères. » Je n’ai pas envie de lui imposer ma présence, alors qu’il pourrait avoir d’autres projets.

En tant que jeune apprentie, j’acquiesce d’un signe de tête, attentive aux conseils qu’il m’apporte. Le but n’étant pas de représenter la nana qu’on fuit, comme dans ma vie professionnelle, mais bien être moi, la fille qui est maladroite, certes, mais qui a de la conversation. Je suis discrète – pas toujours –, pas timide. « Serais-tu en train de me draguer, ouvertement, Bendo ? » Mais je me doute néanmoins que ça lui plaît. Sur une fille comme Coraline, ça lui plairait d’autant plus. Je me laisse doucement tomber sur le dossier de ma chaise. « Disons que… C’est un peu brutal comme rencontre. Mais, je dois dire que c’est plaisant de mettre un visage, en vrai j’entends, sur toi. C’est nettement plus parlant. Ca n’a rien à voir avec nos échanges… C’est plus… spontané. Tu vois ? On ne calcule pas vraiment ce qu’on dit. Enfin de mon côté, je ne réfléchis pas vraiment à ce que je te dis. » Ma spontanéité me dessert parfois. Ca en a fait rire plus d’un. Parfois elle m’embarrasse. « Et toi ? Tu t’attendais à quoi ? Peut-être pas à ça, mais… Tu es déçu ? » J’avoue, j’ai peur de la réponse. J’étais plus à l’aise lorsqu’on ne se voyait pas, parce qu’il n’avait pas une vue d’ensemble sur celle que j’étais. Maintenant, je suis à découvert. Complètement.

tu ris légèrement quand elle te demande de passer chez elle avant quoique ce soit. tu ris parce que c'est évident qu'elle ne peut pas sortir comme ça, qu'elle n'a pas envie de continuer à se balader aussi peu vêtue, et tu ne peux qu'approuver ... quoique. si, quand même, la pauvre, elle risque d'attraper froid n'est-ce pas ? " si tu veux, je t'accompagne chez toi après, tu te changes, je peux même gérer ta coloc si jamais il y a besoin et ensuite on va chez moi. " tu penses que c'est un bon compromis, même si tu n'es pas encore totalement prêt à lui expliquer ta situation avec toute cette justice, parce que tu vas devoir être honnête avec elle, pas l'droit au mensonge, ou quoique ce soit. tu n'as pas peur, t'es anxieux plutôt.

"voyons jolene, je n'oserai pas ... " que tu commences avec un fin sourire se dessinant lentement sur tes lèvres. bien sûr que oui tu oserais, tu oserais tout en fait. " il faut juste que j'arrive à me mettre dans la situation professionnelle, c'est tout. " que tu dis ensuite, c'est vrai c'est ton avocat. puis surtout après tout ce qu'elle va apprendre sur toi, elle ne risque pas de vouloir tenter quelque chose. c'est certain, alors tu vas rester sage. "donc si tu ne réfléchis pas, tu serais capable de me dire tout et n'importe quoi c'est ça ? " tu souris, tu la taquines, la cherches, rien de plus. t'es comme ça. tu te calmes un peu et tu réfléchis à sa question. " il est vrai que je ne m'attendais pas à ça. " tu mets un peu de suspense histoire de l'embêter, de la faire chavirer et la stresser. " je m'attendais à une jeune demoiselle prototype de l'avocate, de la bonne élève. lunette et compagnie tu vois. alors je suis loin d'être déçu. " peut-être un peu de drague, principalement un compliment.
 

« Oh, à mon avis, tu n’auras pas besoin de la gérer. Il suffira qu’elle croise ton regard pour se calmer. » Pour se désintéresser de moi et de sa robe. La connaissant, tout ce qui l’intéressera, c’est d’en savoir un peu plus sur ce gars qui m’accompagne. C’est donc une bonne option qu’il vienne avec moi, ça la détendra un peu, le temps que je reprenne mes vêtements. « Ca marche, on fait comme ça. » Il me sauve la mise. Il n’en a pas conscience, mais Cora, quand elle a quelque chose en tête, elle ne lâche pas le morceau. Avec un Bendo comme arme secrète, elle fera profil bas, surtout si je le présente comme un ami. Loin d’elle l’idée de vouloir me rabaisser et se faire mal voir par quelqu’un qui, je crois, m’apprécie.

« Bien sûr. » dis-je, en faisant celle qui est hermétique. S’il veut, avec les yeux qu’il a, la silhouette et avec quelques mots sympathiques, il peut avoir qui il veut. Et je ne veux pas devenir n’importe qui dans sa foule de groupies. C’est aussi pour ça que c’était plus simple à travers l’écran : les choses n’étant pas si réelles que ça, je n’allais pas devenir l’une de ces filles qu’il prend comme des objets. Mais ça n’arrivera pas. Il me respecte, n’est-ce pas ? J’entrouvre la bouche, prête à lui répondre, quand je sens à travers son ton, de la taquinerie. « Je te jure, toi alors. T’es impossible. » Un jour, ce genre d’informations se retournera contre moi. J’appréhende sa réponse, ne cache pas ma crainte de l’avoir déçue. Ca peut être le cas. L’écrit et le face à face, c’est différent, ça n’a même rien à voir. Et je crois un instant qu’il aurait voulu avoir quelqu’un d’autre en face de lui, avant qu’il avoue le contraire. Je souffle, soulagée. « T’en es loin. Je prends au sérieux mon travail, mais je ne suis pas comme ça, à toujours tout prendre au sérieux, dans la vie. Mais que je sois maladroite ou que je dise des tas de conneries ne change rien au fait que je suis compétente, hein. » Je ne peux m’empêcher de le rassurer aussitôt, pour qu’il ne regrette pas de me demander, moi. Faut qu’il se sente en sécurité… « Mais je suis tellement soulagée. J’avais appréhendé, vraiment. Avec ce que tu m’avais raconté sur les filles… Je… » Je baisse les yeux, resserre mes doigts sur sa veste, comme si je pouvais la refermer un peu plus. « Enfin, je n’avais pas envie de me noyer dans la masse de ces nanas que tu ne revoies plus. » On s’attache, même sur Internet.

tu l'écoutes, sagement, pendant qu'elle t'explique que malgré tout, elle reste compétente, que malgré tout ça, elle reste avocate et qu'elle n'est pas prête de lâcher. T'es bien content de l'entendre au fond. Ca fait du bien de savoir qu'elle ne laissera pas tout tomber à la première occasion. tu la regardes gesticuler, continuer à parler pendant que tu la fixes la jolene. elle est mignonne c'est vrai, et tu ne la jamais considérer comme les autres filles. il est vrai qu'elle a été témoin de nombreuses de tes histoires qui ne s'étaient jamais réellement déroulées comme il le fallait. bref. " tu sais très bien que les nanas que je ne revoies plus sont celles qui ne méritent pas qu'on s'intéresse à elle. simplement. toi, c'est différent, t'es quelqu'un de bien et j'ai besoin de toi en plus alors je ne vais pas faire une telle chose. pour ma propre survie. " tu ne vas pas trop faire de compliments, parce que ce n'est pas ton truc, parce que tu n'es pas le plus à l'aise dans ce domaine, mais tu tentes quand même le coup, comme pour te rassurer, pour te donner envie de faire quelque chose, de l'aider dans sa construction personnelle comme elle va t'aider de te sortir de cette sombre affaire. d'ailleurs, il est temps pour vous de prendre le large. tu laisses de quoi payer vos consommations sur la table avant de suivre la brune jusqu'à son appartement où elle s'arrête devant la porte. " tu veux peut-être que ce soit moi qui frappe, peut-être qu'il y aura plus de chance qu'elle ouvre la porte non ? " cependant, tu n'attends pas son accord, ni même sa bénédiction quand ton poing s'écrase contre le bois de la porte en formant trois petits coups bien distinct. maintenant, il n'y a plus qu'à attendre.