laëtitia & bendo

Speed dating

je contrôle laëtitia & bendo

vous venez vous installez et vous attendez votre partenaire. soyez bref, privilégiez les réponses courtes, vous êtes là pour vous rencontrer. une sonnerie viendra vous annoncer la fin. soyez patient si c'est lourd, profitez si ça vous plaît.

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[i] premier passage passé, tu files vers ton deuxième rendez-vous. changement de salle, changement d'ambiance, ou plutôt changement de table. tu files vers celle qui doit être ton numéro. t'as pas le temps d'arriver à la table qu'elle est déjà prise par une sublime créature à la crinière d'or. tu l'observes de loin, tu ne peux pas t'en empêcher, de la dévisager avant de venir jusqu'à elle pour de vrai. pour arrive à la hauteur de la table et tu lui souris, un de ces sourires qui se veut charmeur, charmant. cette fois, c'est de ton âge, t'apprécie plutôt, tu ne voulais pas rencontrer que des gamines ou que des gamins. tu te racles la gorge, doucement. " mademoiselle " que tu dis, en t'asseyant en face d'elle. tu les appelles de la même manière, de toute façon, elles ne vont pas se concertées, tu fais ce que tu veux non ? " je m'appelle bendo, et vous ? "

Des lumières aveuglantes, du genre à accentuer toutes les imperfections. Trop fade. Trop pâle. Trop boutonneux. Trop barbant. Trop égotiste. Trop chauve. Trop suffisant. Trop de lunettes. Pourquoi ce cadre ? Pourquoi cette chemise et cette cravate ? Bordel, c'est un entretien d'embauche ou ? Toutes les questions qu'il peut bien poser, ce gros beauf - songe-t-elle, se demandant ce qu'elle peut bien foutre là. Tandis qu'il poursuit, monsieur parfait imparfait cherchant l'amour avec un grand A sur fond d'achat de bétail. "Et, vous avez quel âge ?" - Laëtitia lève les yeux au ciel, vieux quadra amateur de jeunes (voire très jeunes) pucelles. Tout dans sa dégaine hurle castré chimiquement, pourtant les organisateurs ont jugé sa candidature recevable. Si tant est qu'ils aient eu la présence d'esprit de réaliser une sélection. Ce qui n'a pas l'air d'avoir fait parti des prérogatives vu les cas d'études qui foulent le sol depuis qu'elle s'est plantée là. Elle se lève, marmonnant une excuse plus que discutable pour se soustraire, par chance le gong retentit ( en lui sauvant clairement - Merci, Gong- la mise). C'est comme un jeu de chaises musicales souffle-t-elle, essayant vainement de trouver un côté divertissant à tout ce schmilblick. Toutes les gonzesses qu'elle croise en traversant la horde de célibataires en manque d'amour ( autrement dit ...de cul) ont plaqué leur numéro sur leurs nénés, extrêmement glamour et classe y'a pas à dire. Elle finit par poser son séant sur la chaise, à deux doigts de quitter le coin. Démotivée, encore aurait-il fallu qu'elle le soit. Elle lève le regard, interpellée par un "mademoiselle" suave, balancé d'une voix de crooner. Beau gosse pense-t-elle, priant qu'il ait plus de conversation que le mongolien précédent. Beau gosse aux yeux revolver s'appelle Bendo. - Carla - lance-t-elle invoquant par ce biais son alter ego favori, présentant sa main. Laëtitia se dit que le mec est trop beau pour être futé, jamais il ne remarquera la supercherie.

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la blonde s'assit pendant que tu te présentes, et tu la dévisages non sans trop de gêne. tu fais attention cependant, de ne pas être trop insistant. tu restes sur tes positions et tu entends son prénom. carla. un prénom tout à fait normal, correct, français aussi, quoique. tu as des doutes. t'essaies de trouver une origine à cette créature blonde mais tu n'en trouves pas tellement. tu serres sa main, elle a les mains chaudes elle, contrairement aux tiennes qui te semblent glacées. " enchanté carla. " que tu dis simplement. par quoi commencer maintenant ? lui poser des questions ... mais des questions pas trop intimes, pas trop superficielles, quelques chose qui fasse passé le temps. pourquoi pas les origines ... non, t'as pas envie de parler des tiennes. il faut que tu trouves autre chose. " alors ? on commence comment ? les questions habituelles si vous préférez du genre, l'âge ... les envies, les attentes et tout ça. " que tu dis, simplement. " chacun son tour sinon. j'ai vingt-sept ans, et je ne viens pas de biarritz, et vous ? "

Poignée ferme, jolies mains d'homme, hum, Laëtitia fait déjà le compte, des points qu'il marque, physiquement, pour le moment, rien à dire, songe-t-elle, récupérant sa palme. Coudes posés sur la table, tête dans la paume, penchée, angle des iris azurés orienté sur cette belle gueule qui lui fait face. Elle aurait pu tomber sur pire bien qu'il soit difficile de faire pire que le parfait imparfait croisé tantôt. S'il est enchanté, elle a envie de rétorquer que jusqu'ici tout va bien, qu'elle l'est également mais, elle préfère ravaler la réplique parce que le faciès ne fait pas tout dans la vie et que ce qui se trouve dans la boîte crânienne peut parfois révéler de graves carences. Elle sourit, attentive, lecture des mimiques qui viennent mettre à feu et à sang ses traits. - On commence par le tutoiement, histoire que ça n'ait rien de très formel – lance-t-elle, après la tirade maladroite en son genre. Mademoiselle est une habituée des rencontres hasardeuses, bien qu'elle puisse se montrer particulièrement empotée lorsque l'occasion se présente ( d'ailleurs, elle le fait souvent). Elle rit. Vingt-sept ans. Ni trop vieux, ni trop jeune. Un autre point. - Vingt quatre – si elle pense : sale mytho césarisée, elle poursuit – biarrote dans l'âme mais originaire de l'île de beauté. Tu viens d'où, sinon ? Même si, bon, j'm'en fous un peu de le savoir. L'important c'est surtout de savoir quelles sont tes motivations ? Pourquoi t'es là ?Après tout, si comme tous les autres il a les crocs, autant passer son tour.

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carla est originale, carla, elle a ce petit truc dans le regard, quelque chose de différent des autres. carla, elle n'est pas comme les autres, t'en aie convaincu, carla est joueuse, et toi, t'aimes jouer. c'est pour ça que tu acceptes le tutoiement. tu préfères nettement aussi, alors ça t'arrange. vingt-quatre, ni trop jeune, ni trop vieille, la fleur de l'âge, tout ce qu'il faut. une corse, une corse ! tu approuves, totalement, les corses ont ce petit quelque chose en plus, c'est ça, ils sont dangereux, ils sont impartiales, ils ne sont pas si simples. " ça t'intéresse vraiment de savoir pourquoi je suis là ? du coup, je ne vais pas te répondre tout de suite .. " tu cherches, peut-être un peu trop, tu t'en fiches, tu fais ce que tu veux après tout n'est-ce pas ? " je viens d'la capital, paris. j'suis là depuis près de deux ans. " tu tournes autour du pot, t'aimes ça, éviter le sujet, doucement mais surement. " j'suis là peut-être parce que j'avais rien d'autre à faire. tu vois ? le genre à être là par une question de hasard, rien de plus. " ce n'était pas totalement faux, tu étais venu pour venir, peut-être pour te sortir deux petites brunettes de la tête, peut-être pour rester toi-même et ne pas sombrer dans l'attachement ou pire, l'affection. " et toi ? "

Sourcil qui s'arque, intérêt lisible dans son regard, Laëtitia se rend compte que ce numéro là est bien loin d'être fade ( comparativement à la flopée sur laquelle elle a eu la poisse de tomber jusque là). Elle se redresse quelques secondes, pour mieux se coller au dossier de la chaise sur laquelle elle est assise, attendant qu'il poursuive. Bendo qu'il dit s'appeler est bien taquin, si ça l'agace légèrement (parce qu'elle apprécie d'avoir tout sous contrôle), elle doit bien avouer, au fond, qu'elle lui trouve un charme irréfutable. Elle croise les bras sur sa poitrine, attentive à tout ce qui se produit là, sous ses yeux opalins. Lui, à l'aise, qui se raconte à elle, en omettant volontairement tout détail qui pourrait le rendre un peu plus...humain et pas juste un représentant de l'espèce « Perfection physique » ( du genre qu'on rencontre sur papier glacé). Ses lèvres s'ourlent sur des dents alignées, sourire là pour signifier qu'elle reste assez pragmatique. - Si je comprends bien, t'es pas du genre à développer les choses – elle débute, en lui lançant un regard franc. Et à t'entendre, c'est le hasard qui ferait que tu te trouves ici, en ma compagnie..., elle croise les jambes, espiègle. Alors, je crois qu'on tient là les prémices du genre d'amour écrit dans les étoiles. Le pitch parfait de la prochaine comédie romantique à succès. Si tant est qu'il n'y ait pas eu de film ayant débuté sur un speed dating aussi foireux que celui qu'on lui inflige. Elle étouffe un rire, en coinçant une mèche de cheveux derrière l'oreille. Le hasard, elle est bien bonne celle-là, pense-t-elle, un classique. - Tu vois, je crois au prince charmant – lance-t-elle, d'une voix d'ado. Et quoi de plus romantique que de faire sa connaissance dans un coin pareil ? Elle secoue la tête, c'est uniquement la faute de sa meilleure amie. C'est elle qui l'a inscrite. Mais, Peretti n'a rien fait contre. - En gros, t'es là pour t'amuser et je suis là parce que ...à déterminer. Je ne sais pas vraiment pourquoi je suis là mais, une partie de moi doit avoir envie de rencontrer quelqu'un.

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elle te fixe, elle te cherche, elle argumente, elle t'analyse, et ça te fait bien rire, au fond de toi, qu'elle tente quelque chose comme ça. t'es pas ce type normal toi, en réalité, t'es ce type mauvais, malsain, vicieux avec un coeur parfois bien trop absent. alors tu attends la suite, sagement. parce qu'elle t'intéresse la blonde, la carla. elle te parle d'amour, de l'eau de rose, de prince charmant et tout ce bla bla dont tu ne crois absolument pas. ça n'existe pas. comme les princesses, ce ne sont que des femmes vénales, cruelles, du poison brut, rien de plus. alors tu ne souris plus trop, ou peut-être un peu, de ce sourire en coin, espiègle, tu fais comme elle. " le prince charmant ... il n'existe pas tu sais ? " que tu commences par dire. " quand tu t'en rendras compte, peut-être qu'on pourra aller plus loin tous les deux. " est-ce une proposition ? ça en a tout l'air non ? mais non, voyons, mais non. " après, si c'est juste pour rencontrer quelqu'un, quelqu'un comme ça, sans aucune attente, il est possible que tu sois à la bonne table. " tu préviens, tu alertes, parce que t'as pas envie de te retrouver avec une folle sur le pas de la porte, une folle qui tape à ta porte pour entrer. non, pas besoin de ça. " mais en gros, l'amusement, ce n'est pas ce qu'on recherche tous ? " tout le monde, veut s'amuser.

Il lui apprend que le prince charmant n'existe pas, elle ouvre grand les yeux, ses perles bleues se transforment en soucoupes déformées par la stupéfaction, stupéfaction excessivement feinte. L'emphase, elle l'utilise comme arme , et elle sait que la destruction ,qui en découle souvent, est putain de massive. Elle rit, elle le fait à gorge déployée et les éclats partent dans tous les sens. Il a de l'humour, en plus d'avoir une belle gueule. Il n'a pas que ça, apparemment. Elle la distingue, l'étincelle, celle qui illumine ses yeux d'onyx, elle aimerait y mettre les doigts. Voir si, elle brûle, à chaud ou à froid. - Tu m'en apprends une bonne, je t'assure avoir été dupée. Pendant un millième de seconde, j'ai cru que c'était toi, le prince charmant ayant largué son destrier immaculé à l'entrée pour venir draguer de la chatte – elle glousse, elle pense à l'animal mais, l'esprit effiloché du monde, eh bien, est extrêmement pervers. Elle porte une main à ses cheveux, n'importe quel expert peut y voir un signe d'intérêt, une invite à la séduction. Toutes les femmes ne sont pas naïves, Laëtitia a cessé de l'être un peu plus tôt que la majorité. Carla est manipulatrice, c'est Carla qui exprime le fond de sa pensée - Pardonne-moi mon hilarité mais, je trouve ce genre de rencontre un peu surfaite. Tu passais par là, le grand hasard de la vie et tout ton blabla m'ont fait penser, je sais pas, à une application très efficace qui s'appelle Tinder et qui t'aide à « t'amuser » sans avoir à te prêter à un jeu aussi ridicule – pourquoi est-ce qu'elle ne l'a pas sur son cellulaire alors ? Excellente question, la réponse , elle la trouvera plus tard car pour l'instant, elle se sent d'humeur mutine. - Tu veux qu'on aille loin, alors ? Plus loin que quoi, qui ? Propose et on verra – lâche-t-elle, avec sérieux, en décroisant les bras, coudes posés sur la table dans une attitude hurlant : balance !

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une question demeure, qu'est-ce que tu fais là au juste ? tu n'as pas autre chose à faire ? malheureusement non. ou bien dans ce cas, heureusement non. heureusement que tu n'as rien d'autre à faire, sinon, tu ne serais pas tombé sur cette blonde au charisme déroutant. tu ne serais pas tombé sur ses joutes verbales captivantes. tu laisses échapper un rire devant ses premières paroles, tentant de laisser de côté la dernière connotation. sans succès. c'est bien ce que tu cherchais finalement. rien d'autre. " j'en suis sincèrement désolé madame " que tu réponds, sur le même ton qu'elle. elle est charmante, elle est attirante et en plus, elle a le sens de l'humour. un bon parti. la mèche remise en place, tu oses t'avancer légèrement vers elle, comme si tu étais prêt à entendre tout et n'importe quoi de la belle carla. " c'est pour ça que je suis là, j'aime le jeu. c'est bien plus intéressant, plus captivant, ça permet d'entrevoir d'autres choses. " le jeu, c'est ce qui anime une vie mise de côté, le jeu permet des tas de choses et toi, t'aimes trop le jeu pour vivre sans aucun piment. elle continue dans sa lancée, et tu la fixes. tes deux iris bleutés ne la quittent pas. elles ne peuvent tout simplement pas détourner le regard. tu cherches les bons mots, les mots justes. " alors je propose. je propose du jeu, je propose des gestes, je propose de continuer en dehors de cette ambiance affreuse. désolé, mais je suis allergique au rose pimpant et aux huiles essentielles. " tu marques une légère pause avant de reprendre. " mais avant de partir dans des plans incertains, qu'est-ce que tu proposes toi, carla ? " oh belle carla, fais donc attention à ce que tu vas dire, car tu n'es pas n'importe qui, tu pourrais venir réclamer ton reste.

L'étincelle, elle brûle, c'est tout.
Salement, avec engouement, elle lèche chaque carré de peau dénudé, chaque carré planqué, son regard, il coule comme du miel. Laëtitia plisse les paupières, déroutée. Carla, elle, n'est pas loin de s'abandonner aux règles tacites, dictées avec l'insolence rebelle, celle qui se dégage de ce Bendo, ce gars là, il abrite le mal à l'état pur et peut-être, recroquevillé dans un coin d'ses tréfonds, quelqu'un de simple, avec des attentes simples...pas seulement ses desseins de liberté j'm'en-foutiste qu'il lui raconte du bout de ses lèvres pleines. Qu'est-ce qu'elle propose alors ? Elle sourit. Le parisien a le verbe, il y a dans sa façon de l'user, une certaine maestria qui l'effraie et l'attire, irrémédiablement. Elle se mord l'intérieur de la joue. - Je fonctionne sur un mécanisme assez simple – chuchote-t-elle, s'approchant à son tour - je ne propose et ne promets absolument rien. Parait que je ne suis pas très fiable, elle lance sa tête vers l'arrière, le dos bien droit, dans une attitude suintant le fiel. Laëtitia se perd, parfois et revient dans sa tour d'ivoire, au petit matin. Pour se donner l'illusion d'être une jeune femme normale, délestée de la pression qu'elle subit avec une constance occulte . - Mais, j'écoute, je réfléchis et ...je décide – précise-t-elle, calmant le jeu. Parce qu'il est hors de question qu'il fixe pour elle les règles et encore plus qu'elle s'y soumette, aveuglément. - C'est à prendre ou à laisser – elle hausse les épaules, qu'il décide de couper court lui est égal. Le grand amour, elle ira le chercher ailleurs. Sauf si le prince en carton , ici présent, se montre vendeur de rêve.

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Elle continue, s'accommode de ce que tu pourrais dire, et réponds justement, avec justesse et conviction. elle te plaît la carla. elle a du répondant, de la réparti, ne mâche pas ses mots et sait exactement où elle veut aller. tu l'apprécies, non quoique. Disons que tu la trouve plus qu'intéressante. enfin une rencontre qui en vaut le coup, qui en vaut la peine. t'as envie de t'amuser avec elle, et tu n'as pas envie qu'elle soit la victime, non, tu veux qu'elle joue avec toi, qu'elle soit l'actrice principale.
" il paraît que moi non plus, je ne suis pas très fiable. " que tu lui réponds, comme pour l'avertir, un avertissement comme un autre, le même qu'elle a osé de délivrer. tu fais mine de réfléchir alors qu'elle prend les devants. tu fais mine de réfléchis sans pour autant perdre le contact de ses doux yeux si captivants. qu'est-ce qu'elle attend au juste ? qu'est-ce qu'elle veut blondie ? malheureusement, la curiosité est un vilain défaut. " moi, j'aime les femmes qui décident. " que tu laisses échapper. c'est vrai, et faux en même temps. tu aimes tout contrôler, trop contrôler, mais avec elle, t'as envie de lui laisser croire qu'elle dirige, t'as même envie de le croire toi. est-ce véridique. " et si on partait ? et si on fuyait, maintenant ? " tu proposes, à tout hasard, elle peut refuser, elle peut décliner, tu ne lui en voudrais pas, ça serait préférable, pour sa santé, pour son avenir.

Les femmes qui décident.
Il les aime.
Menteur hurle sa conscience qui s'interpose, décidant de se manifester. Avant que la Carla n'aille trop loin. Laëtitia se respecte, Laëtitia fait montre d'une attitude bravache qu'elle impute à cette autre elle qui veille toujours non loin. Elle pousse un profond soupire. Cette proposition là lui paraît plus censée qu'un : je te propose le bonheur. Deux des cinq gars déjà rencontrés lui ont proposé le « bonheur », à leurs manières. Pleines d'artifices. De l'enrobage qui a tôt fait de la gaver. Elle jette un coup d'oeil à sa montre. Le temps gâché, du temps qui ne reviendra plus. L'évidence l'accable et l'envie de suivre ce démon, beaucoup plus. D'accord, elle est dans de beaux draps. De très beaux draps même. - Je vais clarifier une chose, si je décide de bouger mon cul de cette chaise inconfortable, ça ne sera surement pas pour me glisser sous ta couette – elle se lève, attrapant son sac à main, dont l'anse se retrouve aussitôt sur son épaule. - Je veux bien fuir, sinon. Elle s'éloigne un peu, avant de se tourner vers lui. - A moins que ça te plaise tout ce schmilblick d'asociaux à deux pesos. Elle poursuit, sans se retourner, persuadée que quoiqu'il advienne, elle a pris la bonne décision. Elle en assumera toutes les conséquences.

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elle t'observes, tu fais de même. tu ne la lâches pas du regard, jamais, la petite blonde en fait de même. un combat silencieux se lance alors qu'elle finit par prendre la parole. très bien, elle ne finira pas dans ton lit, pas pour le moment, un fin sourire s'affiche sur tes lèvres. elle se lève, prend son sac, tu fais de même, tu te mets sur tes deux jambes. tu en fais plus attention aux autres tables, aux autres personnes autour de vous, tu regardes seulement la blonde. elle continue, ses joutes verbales reprennent de plus belle, et elle te laisse le choix. toi qui pensait qu'elle décidait, peut-être finalement elle ne décide pas tout, elle prend seulement quelques décisions, pas plus. tu ne lui laisses pas le choix toi, tu la suis, immédiatement. tu la suis jusqu'au dehors, tout en laissant ta main se poser dans le bas de son dos. tu la regardes un peu plus, tu l'observes un peu plus. elle est séduisante, bien trop séduisante pour être tout à fait fiable, elle a raison, elle doit cacher quelque chose comme tu caches quelque chose. " je saurai être patient, pour la couette. " que tu lui murmures doucement le temps que vous vous retrouviez en dehors de l'endroit. alors voilà, c'est fini ? tu pars avec la blonde. " j'imagine que mon appart' n'est pas dans tes plans, alors que souhaites-tu fais maintenant ? fuir loin de moi peut-être. ça pourrait être réellement une bonne solution pour toi. " tu lui laisses le choix cette fois, une dernière fois le temps qu'elle se décide, le temps qu'elle prenne la décision. peut-être pour soulager ta conscience.

Et cette main insolente qu'elle sent , là, déposée avec fermeté sur sa cambrure. Laëtitia chamboulée, n'a plus conscience que de cette main renégate qui l'oblige à conserver la cadence. Si l'envie que cette main dégage de cet endroit là est réelle, subsiste également l'envie qu'elle y demeure aussi longtemps qu'elle le veut, main. Un murmure et son oreille interne entame son autodestruction, le frisson qui la parcourt n'est que le témoin d'un émoi qu'elle compte renier jusqu'au bout. Il a tout du loup, songe-t-elle, finalement. Tout du problème à point d'interrogation. Blonde, ah, excessivement blonde, réduite à quoi ? – T'as pas vraiment l'air d'un mec patient, lâche-t-elle, non sans lui lancer une œillade entendue. Après tout, on n'apprend pas au vieux singe à faire la grimace, d'autant que cette grimace là, elle en connait tous les tenants et les aboutissants. S'il savait, le loup. Son appartement ne faisait pas parti de ses plans, jusqu'à ce qu'il suggère que c'est effectivement le cas. Et, putain de psychologie inversée à deux balles. Elle s'éloigne, pour se placer à ses côtés. - Si j'avais été farouche...souffle-t-elle, en se désignant du regard. Elle ne serait pas là. En vérité, Laëtitia n'est qu'une fraude. Une belle fraude. - Si t'es patient, peut-être que ,in fine, ton appart' pourrait faire partie de mes plans. Pour le moment, on va s'prendre un verre et – elle lui lance une chiquenaude sur le torse - Il est évident que c'est toi qui invite ! Sur ces paroles, elle accélère.

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