call my name ♡ fabrizio

Deux semaines et quatre jours. Pierrick était loin de compter les heures. Pourtant, Fabrizio lui manquait. Il se réveillait certains matins dans un état de demi-sommeil où il souriait de retrouver le coach après son entrainement. Puis, il se rappelait et son visage se durcissait alors qu'il fixait le plafond de sa chambre. Pierrick avait été exemplaire, comme il l'avait promis : aucun regard, aucun sous-entendu. Un joueur concentré, à l'écoute et étrangement calme. Il arrivait à l'heure et ne partait jamais le premier. Un mot gentil pour son coach, comme le reste de ses camarades quand ils quittaient l'entrainement. Aucune bagarre. Aucun mot plus haut que l'autre. Pierrick était comme transcendé. Il ne montrait aucun regret ou aucune tristesse. Cela ne l'empêchait pas de regarder Fabrizio partir parfois. L'envie de le suivre, mais il s'y refusait. Ce que le jeune Imbault ne se refusait pas, c'était écrire à son ancien amant. Il était la génération sms. Il n'arrêtait pas. C'était peut-être sa manière de garder Fabrizio dans la sa vie ? Il n'essayait pas trop d'y réfléchir.  Pourtant, dans ses messages, il n'y avait pas d'invitation ou d’envois de photos osées. Il essayait de rester digne. C'était peut-être cela grandir ? Comprendre que c'était terminé, même s'il réalisait trop tard qu'il avait touché du bout du doigt ce qu'il avait cherché depuis si longtemps : l'amour.

C'était une journée ordinaire. Les vacances pour le lycéen. Il avait la plage de prévue avec ses amis. Il avait déjà son sac de fait et il avait eu le malheur - ou pas - de commencer à écrire à son coach. Son cœur actif et agité à chaque nouveaux messages du grand brun. Surtout, quand il apprit qu'il serait seul chez lui et qu'il l'autorisait à passer pour déposer un cv pour postuler à la supérette. Ici, il avait une vraie demande, aucun stratagème, déjà son cv il l'imprima et le plia en quatre pour le mettre dans sa poche arrière. Pourtant, cela ne l'empêcha de mettre une heure pour s'habiller. Il enfila finalement un débardeur qui ne cachait pas beaucoup de peau et un jean troué aux niveaux de ses genoux, mais aussi au niveau de sa fesse droite. Quand il frappa à la porte de l'appartement de Fabrizio, il passa même une main dans ses cheveux pour se recoiffer.  « Salut. Je peux rentrer ?  » demanda t-il quand la porte s'ouvrit.  « J'aimerais te rendre un truc...et j'aimerais pas faire ça sur ton palier. » Car, il n'était pas venu les mains vides. Pierrick cachait quelque chose dans son dos.

Il était seul à la maison. En fait, il était même en congé. Pas de supermarché pour lui aujourd'hui, pas de bips incessant et de clients mécontents, juste le doux et relaxant son de la télévision et le confort du canapé. Et Pierrick. Il ne savait pas tellement pourquoi mais il continuait de lui envoyer des messages et de lui répondre. Bizarrement. Il supposait qu'il ne pouvait pas pleinement le mettre à l'écart de sa vie, ça mettrait probablement un peu de temps, et en attendant il continuerait de lui parler. En tout cas, ils avaient parlé un peu et avaient fini par conclure sur l'autorisation de venue à l'appartement du plus jeune, afin de déposer son CV à son ancien amant pour postuler à son lieu de travail. Tout ça sans autre attention, juste un service, comme ça. Il pouvait quand même faire ça. Il lui avait dit qu'il serait là dans vingt-minutes. Bien, ça lui laissait le temps de prendre une douche et de s'habiller décemment. Il devait aussi se laver les cheveux d'ailleurs. Il fila donc sous la douche, il passa le gel douche puis le shampoing, il resta bien là dedans une quinzaine de minutes; il sortit enfin de la cabine. Il enroula une serviette autour de sa taille puis en attrapa une autre, il entreprit alors de se sécher les cheveux. Quelques secondes après, il entendit frapper à la porte. Mince, il n'était pas encore totalement prêt, mais il ne pouvait pas non plus faire attendre la personne derrière la porte. Il savait qui cela devait être et il ne voulait pas qu'il pense qu'il l'ignore, loin de là. « J'arrive, deux secondes. » Il enfila au minimum un caleçon qu'il attrapa sur le chemin, balança les deux serviettes sur le sol de la salle de bain et fila ouvrir la porte. Il trouva Pierrick sur le palier, comme prévu. « Salut, vas-y entre. » Il le fit entré et remarqua qu'il tenait ses mains derrière son dos. Il resta là, le scrutant. Cela faisait un moment. Il remarqua son débardeur qui lui seyait à merveille, son jean impeccable (il ne l'avait jamais vu celui-là!) et ses cheveux qu'il aimait tant caresser il y a encore.. quoi? Deux semaines? « Qu'est-ce que tu caches derrière ton dos? » Il se demandait vraiment. Il devait lui apporter son CV, rien d'autre, à priori, alors qu'est-ce qu'il cachait? Il ne pensait pas qu'il cachait son CV, ça n'aurait pas d'intérêt, mais alors quoi? « Allez, montre. »

La pomme d'Adam du garçon fit un saut à la vue du grand brun en caleçon. Son coach semblait sortir de la douche, son regard fixa une gouttelette d'eau dégringoler le long de sa nuque et puis se perdre sur son torse. Après tout, aux entrainements dans les douches, c'était lui qui ne portait presque aucun vêtement. Pierrick n'avait jamais été pudique et jamais choqué d'un peu de peau dévoilé. Cependant, là, c'était Fabrizio, c'était son corps. Une multitude de souvenirs torrides empourprèrent ses joues. Le jeune homme reprit consistance quand il entendit sa voix. « Sympa le caleçon. Je le connaissais pas. On peut toucher ? » plaisanta t-il. Il tendit la main, mais s'arrêta de lui-même.  Le garçon décida de revenir à ce qu'il était venu rendre. Il pénétra dans l'appartement. Il fit un tour rapide sur lui. C'était étrange de mettre un pied dans cet antre, même si c'était aussi l'appartement de sa femme. Dissimulant toujours son dos à la vue de son hôte, il se mouilla les lèvres et regarda un instant ses chaussures. C'était aussi douloureux que ce dernier moment dans les vestiaires il y a deux semaines. Tout cela ne lui ressemblait pas, mais au bout de longue minutes silencieuses. Il tira de son dos un maillot. Il le plaqua contre le torse du grand brun et lui abandonna. « Tiens, c'est à toi. J'ai du l'embarquer par erreur. J'veux pas que tu crois que je te l'avais tiré.  » Pourtant, c'était la vérité. Il lui avait dérobé à la fin d'un match. Ce maillot qui portait son odeur. Comme Pierrick pouvait aimer ce parfum, mais cela il préférait crever que de le reconnaitre. Maintenant, il n'avait plus rien de son coach. On ne peut dire qu'ils se soient offerts beaucoup de choses. C'était uniquement sexuel...peut-être...Pourtant finalement c'était tellement plus pour l'adolescent. Il le réalisa alors que son cœur se serra en abandonnant cette dernière relique. « Bon...Bon...Mon CV...Je veux pas te faire perdre ton temps... » Pierrick sortit le bout de papier plié en quatre de sa poche en arrière.  « Par contre, j'ai pas fait de lettre de motivation. Je dois en faire une ? » C'était plus une question rhétorique. En général, on lui avait toujours parlé des lettres de motivations pour accompagner un CV. Espérant secrètement que Fabrizio tende vers cette vérité, car cela voudrait dire plus de temps avec lui, car maintenant présent, le jeune garçon ne voulait plus partir.

Il recula instinctivement suite à la remarque sur le seul vêtement qui couvrait son corps. Il se disait bien que ce n'était pas une bonne idée de se montrer comme ça auprès de son ancien amant étant donné la situation actuelle. Ce dernier entra, et resta un moment sans rien dire, à observer le modeste appartement dans lequel il vivait. Il en profita d'ailleurs pour enfiler un jean rapidement qui traînait sur un des fauteuils du salon. Enfin, il lui donna ce qu'il cachait, le plaquant sur son torse. Voilà donc où était passé son maillot. Un souris aux paroles de Pierrick. Il s'avait pertinemment qu'il l'avait pris intentionnellement mais il ne ferait pas de remarque à ce propos. Il attrapa le CV que l'autre lui tendit et parcouru les lignes rapidement. « Oui, c'est mieux de faire une lettre de motivation, même si je doute que mon boss y prête grand attention. » Il se mit à réfléchir. Compte tenu du drôle de personnage qu'était son patron, était-ce vraiment nécessaire de lui faire écrire cette lettre? Il devait avouer que le fait qu'il soit là le gêne particulièrement. Mais bon, après tout qu'avait-il à craindre? Sa femme ne rentrerait que beaucoup plus tard. Pourquoi s'inquiétait-il de sa femme? Pierrick n'était plus rien pour lui, non? « Je vais chercher du papier, un stylo et un t-shirt et on peut commencer ça. » Il s'exécuta, effectua toutes les tâches qu'il avait énumérées et revint en à peu près trois minutes. Il posa ce dont ils auraient besoin sur la table basse du salon. « Tu peux t'asseoir. Tu veux quelque chose à boire peut-être? » Il n'attendit pas sa réponse, trop préoccupé par le confort de son invité - spécial - et ramena donc des verres et sodas, ainsi qu'une bière pour lui. « J't'en propose pas, t'es encore mineur, chou. » Il laissa échapper un petit rire. Au fond, il pouvait boire s'il le voulait, il s'en fichait, il le faisait déjà sûrement, mais pas sous son toit. Et puis écrire avec de l'alcool dans le sang c'est pas cool. « Bon alors euh, ça fait un bail que j'ai pas écrit de lettre de motivation donc je suppose que tu devrais genre... » On aurait pu croire qu'il allait dit quelque chose d'illuminé et brillant, mais au lieu de cela il but un gorgée de sa bière et ajouta : « ... chercher un modèle sur Google? »

Pierrick recula face à la réaction du grand brun. Il le regarda enfiler son jean sans rien ajouter. Il leva simplement les yeux au plafond, du genre à dire : " mais tu crois que tu m’intéresses encore, gro' ? ". Il voulut appuyer le fait que c'était pour rire, mais préféra se mordiller les lèvres et garder le silence. C'était mieux ainsi. Se justifier c'était lui montrer qu'il tenait encore à lui. Cela c'était une évidence, mais le lycéen ne voulait pas que cela se voit. Eux. Tout cela c'était mieux que son égo. De plus, il était bien trop gêné de rendre son maillot à Fabrizio. Il s'attendait à une pique ou deux, mais quand celui-ci préféra garder le silence aussi, il le remercia par un sourire sincère. Il était temps de s'occuper du pourquoi de sa venue. Pierrick se gratta la tête et sa bouche abandonna une légère grimace.  « Ah, merde. Cela te dérange si on l'a fait là ? Comme cela je n'aurais pas à repasser. » Cela ne lui aurait pas déplu, bien-sûr. Le garçon fit un signe de la main en voyant le grand brun aller enfiler son tee-shirt et prendre de quoi faire cette lettre de motivation.  « Ok. Mais, pour le tee-shirt, tu peux rester comme ça. Je vais pas te sauter dessus, c'est bon tu sais. Et, je le connais par cœur ce torse, mais tu fais ce que tu veux. » Il n'y avait aucune attaque. Ils pouvaient arrêter de se voir, de faire l'amour ensemble. Pierrick ne pourrait jamais oublié son corps. Celui-ci qu'il avait touché, exploré et léché. Il prit place à la table désigné par son hôte et avant même qu'il puisse lui répondre pour quelque chose à boire, il vit son coach revenir avec du soda et une bière. Pierrick tendit sa main naturellement vers la bière. Il regarda Fabrizio avec des gros yeux suite à sa remarque sur son âge. « Ah, ouais, je suis assez vieux pour te... » Le garçon s'arrêta, s'installa plus confortablement sur sa chaise et prit le temps de se verser un verre de soda à contre cœur. Il voulait montrer à Fabrizio qu'il avait muri. Qu'il n'était pas obligé de jurer et d'être vulgaire constamment. « Mon père m'avait dit qu'il faut mettre en avant ces qualités. Non ? Vas-y, c'est quoi mes qualités d'après toi ? Après tout, tu es celui qui me connait le mieux, non ? » Les yeux de Pierrick se tourna vers l'ordinateur de la maison. Il haussa les épaules tout en rigolant. Cela faisait du bien de voir Fabrizio ainsi : sans disputes, sans cris, sans violences entre eux. « Ok, pour rechercher sur google. Mais, tu n'as pas peur qu'on tombe sur tes dossiers de films pornos enregistrés sur ton disque dur. Tiens, je me demande ? » Pierrick cacha sa bouche derrière son verre de soda après avoir bu une première gorgée. « Tu en as fait quoi de mes vidéos que je t'avais envoyé au tout début sur ton portable ? Tu les as supprimés ? Ils sont encore sur cet ordi ? J'aimais bien t'envoyer ces vidéos. »

Il tiqua légèrement aux dernières questions du lycéen. Il se demandait bien ce qu'il allait pouvoir lui répondre. Sincèrement, non il n'avait supprimé aucune vidéo, aucune photo, aucun message même, de lui et il ne le ferait probablement jamais mais il n'allait pas lui avouer, c'était fini il ne pouvait pas se permettre de lui dire qu'il les avait encore. Il se fit évasif, le regard à moitié ailleurs. « Ah euh, je les ai effacées oui. » Il se leva, avala une rapide gorgée de bière une nouvelle fois et se dirigea vers l'ordinateur un peu plus loin et l'alluma. Il fit un petit bruit au démarrage, puis il entra le mot de passe. Il cliqua sur l'icone de Chrome et écrit « exemple lettre de motivation » dans la barre de recherche. « Bon, vient voir j'ai quelques exemples là. » Il défila un peu les images jusqu'à trouver celle qui correspondait le mieux au type de lettre de motivation qu'ils cherchaient à faire puis ramena les feuilles de la table jusqu'à sur le bureau. « Ah et au cas où tu tenterais de chercher: non je n'ai pas de porno sur mon disque dur. » Il commença à griffonner rapidement sur le brouillon ce qu'ils devraient mettre, toutes les coordonnées, les étapes, les formules de politesse. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas fait cela. Il se souvenait que celles qu'il faisait étaient assez catastrophiques et peu convaincantes. Espérons que celle-là soit suffisamment crédible, il le souhaitait pour l'adolescent. « Sinon pour le t-shirt je sais très bien que tu vas pas me sauter dessus, j'avais juste froid. » Ça, c'était moyennement crédible, mais tant pis. Il mit en veille l'écran et revint s'asseoir sur le canapé. Buvant une nouvelle gorgée de bière, il reprit. « Donc, effectivement va falloir que tu mettes tes qualités en avant. Mais d'abord il faut que tu marques toutes infos, genre nom, prénom, adresse, numéro de portable, adresse mail; les infos quoi. Puis tu mets l'objet, donc là juste "lettre de motivation" ça suffira. Et après on passe aux choses sérieuses. » Il se renfonça dans le canapé et l'invita donc à faire ce qu'il lui avait expliqué. Il devait avouer qu'il aimait bien ce moment, ça changeait de tous ceux qu'ils avaient eu avant, c'était plus calme, moins tendu, moins sexuel surtout. Oui, surtout ça. « Du coup pour les qualités je dirais... dynamique? Impliqué, peut-être? Réactif. J'en sais rien, t'en penses quoi toi? »

Ce fut à Pierrick de tiquer légèrement et de baisser la tête. Lui, n'avait supprimé aucun messages, aucune photos, aucun petit smileys. Cela lui arrivait de les relire. Cela ne voulait pas dire qu'il était toujours accro. En tout cas, c'est ce qu'il se répétait plusieurs fois pour commencer à y croire. L'esprit légèrement ailleurs, il se leva avec son verre quand Fabrizio l'appela. Il prit place à côté de lui. Ce fut un sentiment étrange de sentir l'épaule du grand brun frôler la sienne. Il regarda sa main faire défiler les pages avec l'aide de sa souris. C'est fou comme il eut envie de poser sa main sur la sienne. C'était un besoin nouveau. Ils avaient eu l'habitude par le passé de ces moments purement sexuels, mais là c'était quelque chose presque romantique qu'il souhaitait. Il releva son regard encore rappelé à l'ordre par la voix si délicieuse de son ancien amant. « Tu veux parier ? On en a tous. Je peux chercher si monsieur n'a rien à cacher ? Et, il se passe quoi si je tape mon prénom dans l'outil de recherches ? » Pierrick le sourire aux lèvres prit place devant le clavier abandonné alors que Fabrizio n'était pas loin. Il commença à ouvrir le dossier du disque dur, sachant pertinemment que son hôte ne le laisserait pas faire. Le garçon s'arrêta  dans sa recherche et profita de la chaise au dossier amovible pour se tourner vers celui qui griffonner sur ses feuilles blanches. « C'est cool alors. Je veux que cela se passe bien entre nous. Tu me manques toujours autant, je vais pas te mentir. Mais, comme tu m'as dit, cela va prendre du temps. Tu dois t'en foutre, mais j'essaye de travailler ma réputation. Tu avais raison dans les vestiaires. J'ai plus envie d'être considéré comme la salope...Pardon...Le mec facile du coin. » Pierrick se lève et écoute les conseils du beau brun. Pour la première fois, il fut concentré, il vient se pencher au-dessus de la feuille et décida de prendre le stylo. Il nota tout bien, sans rechigner, sans faire d’esclandre : nom, prenom, ect...Il termina de remplir l'entête. Il se tourna ensuite vers Fabrizio dans son canapé. « Je suis à l'heure en ce moment aux entrainements. Donc ponctuel, non ? Je suis aussi plus à l'écoute, je sais pas si tu as remarqué ? J'ouvre moins ma grande gueule...Ou, tu n'avais peut être même pas remarqué ? » Pierrick commença officiellement sa lettre de motivation et resta silencieux une bonne dizaine de minutes, puis la concentra s'effaça l'espace d'un court instant. Il pouffa de rire tout seul et comme il savait que son coach lui demanderait ce qu'il avait, il balança la connerie qu'il avait au bord des lèvres. « Je mets pas que je fais les meilleurs pipes de Biarritz ? Cela fait trop présomptueux, tu en penses quoi ?  »

« Nan, tu mets pas, parce que tu sais très bien que je suis le teneur du titre sur ce point là. » Ça lui faisait du bien de pouvoir rigoler comme ça avec son ancien amant, il se sentait léger, un peu libéré, heureux même. Il laissa échapper un petit rire, et lança un regard en coin. « Et pour le dernière fois, non je n'ai pas de porno parce que c'est un ordinateur commun, et donc encore moins un dossier avec ton nom, j'suis pas aussi con. » Il jetait un oeil par dessus l'épaule de l'adolescent pour vérifier ce qu'il écrivait sur le papier, et il devait avouer que ce n'était pas si mal que cela. Il avait vraiment changé, il était différent d'avant, il était mieux encore. Tout comme lui d'ailleurs, la conversation des vestiaires à dû tous deux les faire réagir. « T'inquiètes pas, ça se passe bien là, non? » Une nouvelle gorgée. Il se mit à réfléchir un peu tout en observant ce que faisait l'adolescent. Mais, si son père lui avait dit qu'il fallait mettre en avant ses qualités, c'est qu'il savait qu'il devait faire une lettre de motivation non? « Euh Pierrick, dis-moi, tu n'aurais pas par hasard fait exprès de ne pas écrire ta lettre pour pouvoir rester plus longtemps ici, n'est-ce pas? » Il en mettait du temps pour percuter dites donc. Ce n'est pas non plus comme s'il faisait fonctionner ses neurones souvent maintenant qu'il y pensait. Après tout, il avait un boulot débilitant où réfléchir n'était pas vraiment nécessaire, quand il coachait ça relevait plus de l'improvisation - sauf pour les petits en fait. « J't'en veux pas hein... J'aurais fait la même chose à ta place. » Être sincère, dire ce qu'il pensait, il le faisait depuis les vestiaires ça, et cela lui réussissait plutôt bien. Il s'approcha un peu plus et attrapa la feuille sur laquelle l'autre écrivait depuis quelques minutes. Il se mit à lire. « C'est pas mal. » Il avait dit ça simplement, sur un ton neutre, il avait reposé la feuille sur la table basse, et un silence c'était installé. Il ne savait pas s'il oserait le dire, s'il allait finir par laisser s'échapper les mots d'entre ses lèvres. Il finit par le faire. « Tu me manques aussi, et non je ne me fous pas de ton changement de comportement, je l'ai remarqué et.. euh, je suis... fier de toi. »

« Je suis content...que tu sois fier de moi...  » avoua t-il tout en jouant du bout de ses doigts avec la feuille de papiers que le grand brun venait de reposer devant lui. C'est tout ce que l'adolescent voulait entendre. Ses mains glissèrent sur la table et récupérèrent le stylo à billes. Il commença à s'amuser avec celui-ci dans ce silence légèrement gênant. Puis, tout en remontant son regard vers son ancien amant, il se pinça les lèvres et finit par avouer.   « Ouais...Je suis si transparent que ça ?  » Il abandonna un rire un peu forcé. Gêné, mais en même temps libéré de ce - faux - secret.  « Tu crois que...du coup...je peux rester un peu ? Juste pour discuter...Je promets de bien me tenir. » Pierrick abandonna son stylo et se leva pour s'approcher de Fabrizio. Il le regarda avec ses yeux comme quand il le suppliait de lui faire l'amour encore une fois dans ces vestiaires il y a pas si longtemps que cela. Mais tout cela était terminé...Le lycéen détourna le regard quand l'envie fut trop forte d'embrasser son voisin. Il alla se tourner vers son étagère de DVD. Son doigt caressa l'arrête des jaquettes et jeta finalement un regard vers l'ordinateur de son coach. « Je te crois. Et, déjà, tu fais ce que tu veux maintenant...Cela ne me regarde plus...Dis moi... » Pouvaient-ils devenir amis ? Pouvait-il demander ce qu'il allait demander ? Cela brûlait à l'intérieur de son torse, car finalement il ne voulait pas avoir la réponse à cette question, mais il la posa quand même. « Tu vois un autre mec du coup ? Moi...Je vois personne. Deux semaines de célibat, on commence à croire dans mon entourage que je suis malade. » Le gamin se gratta le haut du crâne et piaffa de rire. Son entourage commençait à se poser des questions ; lui qui consommait les mecs comme des M&M's Crispy. Il s'arrêta brutalement sur un dvd et le sortit de l'étagère. « Putain de mes couilles, tu as ce film ? Heu pardon...Je veux dire. Cela fait une éternité que je le cherche ce film, je le trouve même pas en streaming. Il paraît que cela déborde de sang et de tripes de partout.  » Puis, Pierrick se tourna vers son coach, car rien de ce qu'il avait dit n'était passé inaperçu. Il tapota la jaquette contre ses lèvres et tout en dévorant du regard Fabrizio, il ajouta : color=#d91f9a]« C'est vrai que tu étais plutôt doué pour te mettre à genoux. Ça, je pourrais jamais l'oublier. »[/color]