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 TULLIO + (le cercle des peintres disparus)

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Raphaël Fauvette
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MessageSujet: TULLIO + (le cercle des peintres disparus)   TULLIO + (le cercle des peintres disparus) EmptyJeu 7 Avr - 18:33

frères de pinceaux

• raphaël tire une latte sur la cigarette, en renversant un peu la tête en arrière. puis il la repose dans le cendrier et recule un eu pour regarder son tableau. la jeune femme brune qu'il représente est de face, les yeux mi-clos. la main, passée dans ses cheveux d'ébène, elle est langoureuse. il fait cela sans modèle, se laissant guider par son inspiration. la toile n'est pas très large, mais est plutôt haute en revanche. il a décidé de la peindre à l'huile, avec des teintes terre de sienne, rouges, et pourpres, donnant ainsi à la scène une sorte d'atmosphère tamisée, et une vraie intimité. il s'étire un peu, et puis se décale. pas très loin, il y a un autre artiste, aussi affairé que lui. ils ne se parlent pas beaucoup, pas quand ils dessinent. raph' partage son atelier avec le brun, qui n'a pas la place de créer le sien, avec ses colocataires. ça ne le dérange pas, et il n'hésite pas à lui prêter son matériel. après tout, il n'y a aucune rivalité entre les deux. « tu dessines quoi un peu ? »
• il leur arrive souvent de quitter l'appartement du plus âgé pour aller, avec tout leur bric-à-brac, près de la mer. c'est là qu'ils se sont rencontrés et qu'ils ont pu comparer leurs œuvres. c'est du rivage qu'est née leur profonde amitié. mais aujourd'hui, il pleuvait à verse dehors, et une sorte de brouillard s'était installé au-dessus de l'océan. il n'y avait rien à faire, ils ne pourraient pas sortir. alors ils étaient ici. la lumière n'était pas allumée, pour pouvoir profiter de cette inspiration que leur donnait l'ambiance toute particulière des jours d'orage. raph' s'assied par terre, sa cigarette à la main. il fume sans rien dire, dans le plus grand silence, observant du coin de l'oeil ce que l'autre dessine. il aime bien son coup de crayon. « je comprends franchement pas pourquoi t'as pas fait d'école d'art. tu te serais certainement plus éclaté que dans l'entreprise de la famille. » et il est sérieux. il sait à quel point un artiste s'épanouit mieux quand il est entouré de personnes qui le comprennent. et puis, ainsi, le tatoué pourrait s'améliorer. encore et encore.
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MessageSujet: Re: TULLIO + (le cercle des peintres disparus)   TULLIO + (le cercle des peintres disparus) EmptyJeu 7 Avr - 20:00


le cercle des peintres disparus
raphi & tullio



Y a comme un nuage de fumée qui se forme, au-dessus de sa tête, sa clope et celle de Raphaël qui s’entremêlent dans le vide, qui s’embrassent dans une danse dont Tullio a du mal à suivre les pas. Tabac dans les poumons, peinture sur les doigts, jusqu’aux coudes, des taches éparses sur son visage quand il récupère son poison de ses doigts sales; c’est tout l’artiste réprimé, en lui, qui s’évade, s’échappe et se déchaine. Et son coeur qui bat rapidement, qui martèle dans sa poitrine à en déchirer les os, la chair pour s’extirper de son corps abimé. Depuis que son chemin a croisé celui du Fauvette, que le sicilien surnomme le Fauve, en secret, dans son crâne, c’est comme s’il renaissait. Ou, plutôt, comme s’il réalisait qu’il vivait dans une cage, tout ce temps, dont Raphaël était le seul à posséder les clefs. C’est un peu étrange à dire, c’est surement pour cette raison qu’il garde tout ça enfoui sous sa peau colorée, arc-en-ciel, mais c’est l’effet que ça lui fait. Entre son travail au port de pêche, avec sa famille et sa vit en colocation où des règles commencent doucement à être établies et puis, après, le reste, ce reste qu’il parvient pas à expliquer et qui le tracasse, Tullio n’a plus vraiment eu de temps pour lui, ce temps précieux qu’il jette au vent sans espoir de le récupérer. Ce temps que l’artiste à ses côtés, bien qu’à l’autre bout de la pièce, lui permet d’utiliser comme il le souhaite, sans réfléchir, sans même penser ou peut être un peu trop. Il ne sait même plus ce qu’il fait, à ce stade-là, la nicotine qui lui fait vaciller les neurones en plus du coeur, alors qu’il agite son pinceau plus délicatement. Il se recule, un peu, pour la vue d’ensemble, lui qui n’est plus habitué à peindre sur de grandes toiles, profitant peut être un peu allègrement de la générosité de son mécène. Ses doigts bleutés retirent la cigarette de ses lèvres, un nouveau nuage gris qui s’en échappe pour rejoindre le plafond, le crever et rejoindre le ciel, probablement. « hm… » Ce n’est certes pas tellement une réponse, mais Tullio réfléchit, se concerte en silence avant de lâcher, avec son accent plus doux, parce qu’il est toujours plus tendre quand il est là, plus calme et posé. Il vide sa mémoire infaillible sur des toiles blanches, avec cette impression délicieuse de pouvoir stopper le surchargent du disque-dur qui lui sert de cervelle. « Des souvenirs.. » Qu’il laisse finalement échapper, une moitié de son dessin encore brouillon, des traits de crayons énervés, éparpillés, et de la peinture qui éclabousse l’autre part. Une silhouette, perdue au milieu qui n’a pas l’allure coutumière de sa muse habituelle, sans qu’il sache vraiment qui elle représente, cette âme errante. Sourire aux lèvres, le sicilien se recule, encore, pour s’asseoir près de Raphaël, les yeux qui se posent sur l’oeuvre du jeune homme, le coeur qui se déchire devant la pureté des contours, la douceur des couleurs. Encore un peu et Tullio s’attendrait à ce que la femme, l’inconnue délicieuse, s’échappe de la toile pour s’asseoir près d’eux. « Trop cher. Et puis l’idée d’avoir à suivre les instructions de quelqu’un, je pense que ça m’aurait bloqué. Et ton excuse, à toi, c’est quoi ? » Ce n’est qu’une partie de l’excuse, parce que la vérité, c’est que s’il s’est souvent posé cette question, Tullio n’a jamais été fichu d’y répondre.

© ACIDBRAIN


Dernière édition par Tullio Parietti le Sam 9 Avr - 16:43, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: TULLIO + (le cercle des peintres disparus)   TULLIO + (le cercle des peintres disparus) EmptyJeu 7 Avr - 20:28

frères de pinceaux

• raphaël, clope au bec, comme toujours, se redresse et se contorsionne, sans se lever, pour voir ce que l'autre peint. il aime son coup de crayon, et son tour de pinceau. il y a quelque chose de chaleureux dans ses peintures. il sourit, voyant la toile à demi-peinte, à demi-esquissée. il lui semble qu'il peut sentir l'odeur sucrée des citrons en train de mûrir, ce parfum ayant marqué les vacances en italie de raph'. il souffle doucement la fumée, vers le ciel, la regardant onduler, se nouant et se dénouant, comme le lacet d'un corset qui se balance au rythme des hanches d'une princesse de la rue. « j'adore comment tu peins. » puis il lui demande pourquoi il n'est pas allé dans une école d'art. parce qu'il sait à quel point l'esprit est soudainement libéré. l'esprit s'envole, loin et haut, l'esprit côtoie les oiseaux. même si cela a un prix, il recommencerait sans hésiter. parce qu'il avait découvert de nouvelles manières de représenter sa fascination pour les femmes, de représenter l'éphémère. il avait ainsi gagné le pouvoir d'arrêter le temps, ou de l'allonger à l'envie. tullio lui demande quelle est son excuse à lui. c'est vrai que le brun ne lui en a pas parlé, pas encore. soufflant de nouveau cette vapeur toxique, il sourit. « je n'ai aucune excuse. j'y suis allé. à paris. c'est mon père qui a payé. c'est à ce moment là que je me suis découvert une véritable passion pour le corps des femmes et pour ma propre fascination. c'était sympa. mis à part la fois où je me suis pété le poignet, vu que j'étais plus bon à rien. » il rigole, en se souvenant encore de ce moment.
• ses doigts jouent sur les poils colorés du pinceau. il aime avoir de la peinture sur lui. la preuve, il a même servi de toile vivante à une jolie blonde au charmant accent, quand il était en voyage. il trace des arabesques rouges sur sa main, distraitement, sans vraiment y penser, profitant juste de la caresse. « moi, en tout cas, je trouve que l'école d'art ça te libère. déjà parce que tu fais ce que tu aimes. et que ça t'oblige à contourner subtilement la contrainte pour peindre ce que tu aimes. on te donne un sujet, ouais, mais après, tu l'interprètes comme tu veux. ça a ouvert mon esprit. » il avait appris à faire autrement. à faire avec. et puis, personne ne le jugeait jamais, personne ne le regardait de travers, quand, pris d'une pulsion soudaine, en plein milieu d'une discussion, il s'asseyait sur un banc et griffonnait à toute allure. il regarde les quelques tatouages visibles de tullio, en souriant. il aimerait bien en avoir un, lui aussi. sa mère lui hurlera sûrement dessus, quand elle le verra, mais peu importe. ce n'était pas comme si ça changeait grand-chose à d'habitude.
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MessageSujet: Re: TULLIO + (le cercle des peintres disparus)   TULLIO + (le cercle des peintres disparus) EmptySam 9 Avr - 17:13


le cercle des peintres disparus
raphi & tullio



Y a cette ambiance particulière, entre ces quatre murs complices, silencieux, qui retiennent les mots qui s’échangent, les coeurs qui se délient et les peintures, aveux de sentiments enfouies, qui se perdent dans les coins. Ça sent l’eau un peu croupie, la gouache, le tabac humide et les rêves perdus qui flottent, qui moisissent lentement. Les siens, surtout. Probablement. Il a l’imagination qui galope, le pinceau qui accompagne le vagabondage de son cerveau, le regard qui voit au-delà, qui ne s’arrête pas aux nuages qu’il aperçoit depuis la fenêtre; c’est le monde tout entier qui s’ouvre, comme un bourgeon qui a éclos, ses pétales tournés vers l’avenir, vers ce qui se profile, sans crainte, sans honte. Ici, Tullio a le sentiment délicieux de ne pas exister réellement, de n’être que le corps à travers lequel s’exprime l’univers, bien que cela paraisse un peu prétentieux; mais le sicilien n’a jamais nié l’être. C’est même sa confiance en lui qui revient, puissante, douloureuse et son coeur qui s’agite, les fumées qui flirtent et il s’enivre du spectacle, la douceur de la peinture sur sa peau qui le fait sourire, tendrement. « Moi j’aime pas. » Son honnêteté fait vibrer ses cordes vocales et il sait déjà que cette toile ira au panthéon des oeuvres mortes, des projets peints inachevés ou désavoués. Il est sincère envers lui-même, ne se cache pas non plus de favorisé son coup de crayon à son coup de pinceau, parce que le Parietti qui manie le mieux la peinture, c’est Ilaria, pas lui. Un moment de silence, de pensées vagabondes et d’un triste constat; le nombre d’artistes dans la famille le décourage pas, surtout parce qu’il les sait tous atteint du même mal que lui, l’esprit de famille. C’est peut être pour ça qu’il aime autant être ici, parce qu’il peut être artiste d’un jour, oublié sa vocation ratée et son esprit solidaire qui le pousse à s’épuiser au port, à salir sa peau de la peau visqueuse de poissons morts, quand sa tête se perd dans des croquis imaginaires. « C’est pas ce que je voulais dire.. qu’il reprend en s’installant près de Raphaël, retirant son t-shirt pour éviter de le salir un peu plus, amusé de la différence entre son oeuvre, ratée et celle qui le fait rêver de son acolyte. Pourquoi y a pas ton nom sur un dépliant, tes oeuvres dans une galerie. Pourquoi tu t’enfermes ici alors que tu pourrais facilement exposer, avec ton talent. » L’argent de son père, son statut social si différent du sien, n’a plus vraiment d’effets sur Tullio, probablement qu’il a compris que ça pouvait facilement être un empoisonnement de l’esprit.. Son regard se perd sur le mur en face de lui, qu’il ne voit plus vraiment, qui ne sont aucunement des remparts, plutôt des toiles de briques sur lesquelles son regard amusé dessine mentalement des formes, peint des couleurs. Coinçant sa cigarette entre ses lèvres, il se penche en arrière, s’appuyant sur ses coudes, pour jeter un regard à son camarade, yeux océans qui se noient sur la main distraite qui joue des poils du pinceau, ses doigts qui se tachent. « Je sais pas.. J’ai jamais été très scolaire, pas que je sois pas curieux, mais je préfère apprendre au hasard d’une rencontre, décider du sujet et l’interpréter comme je veux.. Il penche la tête, attrape son mégot entre ses doigts, crache un nouveau nuage. J’ai peut être raté ma vie, cela dit. » Ça le fait sourire, parce qu’au fond il donne peu d’intérêt à l’avenir, incapable de se projeter et c’est surement ce qui le débectait le plus avec l’école en général; les plannings, les habitudes, la monotonie. « Et puis je me las trop vite. Qui sait, peut être que demain j’en aurais marre de jouer à l’artiste raté. » Et il hausse les épaules, comme si ça importait peu. Comme si rien n’importait, jamais, seulement l’instant présent, cet instant là, accompagné d’un être susceptible de mieux le comprendre que ceux dont il s’entoure, de le saisir. Peut idéalise-t-il trop Raphaël aussi et son pouvoir..

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MessageSujet: Re: TULLIO + (le cercle des peintres disparus)   TULLIO + (le cercle des peintres disparus) EmptyDim 10 Avr - 1:44

frères de pinceaux

• il lui dit qu'il n'aime pas et ça ne surprend même pas l'artiste. ce n'est pas la première fois qu'il entend ça venant de quelqu'un de peindre, et encore moins de tullio. mais cette fois-ci, il ne le laisserait pas faire, à abandonner un projet. non, non. il avait une idée en tête. oui, il allait presque le forcer à continuer. parce que ce type avait de l'or au bout des doigts et ne semblait même pas en avoir conscience. et si il voulait s'en débarrasser, il le lui achèterait. parce que cet ébauche de chez l'oeuvre n'avait rien à faire en plein milieu d'une cheminée, à brûler au milieu des autres flammes. raphaël ne jetait jamais aucun de ses dessins. quand il lui prenait le besoin de ranger -souvent avant que sa sœur ne le menace de le faire elle-même s'il ne mettait pas un peu d'ordre- il ne jetait rien. il mettait ça dans des classeurs, étiquetés, ou en faisait une pile, qui devait moisir dans un coin. mais il ne la jetait pas, parce que ça pouvait toujours lui servir pour après. ne serait-ce que pour noter rapidement un numéro de téléphone. et ainsi redécouvrir le plan de construction d'un tableau. il lui venait ensuite l'envie, tant qu'il était armé de son stylo ou de son crayon, de faire une ou deux retouches par ci. puis d'essayer sur une toile pour voir ce que ça donnait. et il finissait en général à une heure du matin, couvert de peinture, mais l'oeil brillant de fierté face à ce qu'il avait mis la journée ou plus à achever.
• l'italien lui pose cette question. cette ultime question, à laquelle raphaël n'a aucune réponse. il jette un regard autour de lui, considérant les tableaux. il ne sait pas quoi répondre. il n'a aucune excuse. ce n'est même pas qu'il est trop modeste, qu'il ne se pense pas assez bien pour exposer. il ne sait juste pas. il y a pourtant pensé, plus d'une fois, étalé, seul, dans son lit, les yeux au plafond, sa clope entre ses lèvres, dansant comme une bohémienne dans les airs, guidant ses pensées. mais il n'avait absolument aucun prétexte. non. peut-être parce qu'il était jaloux et possessif de ses œuvres ? qu'il les gardait pour lui, pour en avoir l'exclusivité. non, ce n'était pas ça. sinon, il ne donnerait pas ses dessins, ses aquarelles, à tour de bras, comme à cette charmante inconnue, qu'il observait jouer dans les vagues, comme à alma, comme à sa petite sœur. ça n'avait strictement rien à voir. il ne savait pas. il n'avait aucune excuse, rien qui justifiait tout cela. « je sais pas. sérieux. j'en ai aucune idée. ptêt que j'aime pas qu'on puisse contempler ça. ptêt que j'ai peur de la réaction des gens. je sais pas. je veux dire, je sais que j'ai du talent. je sais que je m'en sors bien. ça aurait été con de faire des études d'art pour se rendre compte que je suis nul et que ça ressemble à rien. mais ça me stresse que des tas de gens puissent les voir et puissent se dire que ça ne ressemble pas du tout à ce que je voulais montrer. » parce que, lui, ce qu'il cherchait à montrer, à part cette série interminable sur les vagues, c'était l'émotion et les sentiments, qu'ils viennent de lui ou de la personne en face. c'était ça son éphémère. et son éternel éphémère alors ? ce seraient des sentiments, qu'il pouvait parfois ressentir le temps d'un instant, mais qui disparaissaient aussitôt, qui resteraient cette fois-ci chez lui. Quelque chose qui le fascinerait assez pour toute une vie. Une sorte de Grand Amour artistique.
• et puis, le sicilien lui explique pourquoi il ne se voit pas en école d'art, ce qu'il aime à dessiner ce qui lui vient. fauvette comprend. il connaît d'autres personnes que lui dans le même cas. mais tullio, il est différent. parce qu'en plus, il se limite dans ce qu'il fait. le peintre sait que son ami est capable de plus. beaucoup plus. mais il fallait pour cela qu'il accepte son talent. qu'il accepte l'art comme philosophie de vie. et puis le tatoué parle de lui comme d'un artiste raté. et là, raph' qui écoutait, raph' qui regardait la fumée de sa clope danser au plafond, raph' bascule sa tête vers l'avant, pour plonger son regard dans celui de son vis-à-vis. « tullio. merde. t'es pas un artiste raté. je sais pas pourquoi t'as pas choisi de faire de l'art, même sans faire une école. mais quand je vois ça, je vois pas un truc raté. c'est raté parce que c'est toi qui jette ton putain de talent par les fenêtres. et on peut pas se lasser de l'art. crois-moi. on est pareils non ? je me lasse toujours. des filles, de la drogue, ce que tu veux. mais pas de ça. »
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MessageSujet: Re: TULLIO + (le cercle des peintres disparus)   TULLIO + (le cercle des peintres disparus) EmptyMar 12 Avr - 20:06


le cercle des peintres disparus
raphi & tullio



Il a le sourire qui se fane, quand son regard fait le trajet entre son oeuvre et celle de l’autre; c’est pas de la jalousie qui teinte ses iris, mais du pragmatisme, un aveu que le talent de l’autre surpasse facilement celui de l’autre. Ça ne le vexe pas, ça ne l’écrase pas non plus, parce que Tullio est assez honnête avec lui-même pour savoir que si Raphaël est, à ses yeux, le plus doué des deux, c’est qu’il a la technique, le regard qui va bien, la critique aisée. Tout ce que n’a pas forcément le sicilien, parce qu’il n’a pas pris le temps d’étudier toute la théorie pour améliorer sa pratique, par manque d’envie, de temps, d’argent et autres excuses qui sont bonnes à balancer et faciles à trouver. C’est plus simple d’accuser les autres et son mode de vie pour quelque chose qu’il a, au final, jamais vraiment voulu ou rêvé. Peut être que ça vient aussi de la sécurité d’un travail, dans l’entreprise familiale, de l’argent plutôt facile à avoir en travaillant avec ses frères, une assurance de vie normale, à défaut d’excellente, qu’il aurait pas été sûr d’obtenir en quittant l’école d’art, un diplôme en poche dont il aurait pas su se servir. Déjà qu’il a tendance à rouler en boule tous les papiers qui s’échouent entre ses mains, dans l’intimité de sa chambre qui ressemble plus à un cimetière d’esquisses abandonnées, de dessins ratés, qu’une piaule où passer la nuit. Et puis le coup d’électrochoc. Les mots de Raphaël qui lui cogne l’âme, parce que quelque part c’est un peu ça, un peu ses raisons, ces mauvaises raisons qui l’ont poussé à arrêter de suivre les cours après le lycée. Ce qui l’a poussé à ne pas écouter sa prof d’arts plastiques, parce qu’il voulait, veut, pas qu’on reconnaisse qu’il a du talent. Il veut pas qu’on se repose sur lui, qu’on ait sous le nez la preuve qu’il n’est pas qu’un bon à rien, qu’il a autre chose à montrer que son allure de con désabusé. Tullio est pudique, quelque part, quand ça touche à ses sentiments, ses émotions, les plus purs qu’il étale sur une toile ou qu’il crayonne sur du papier. Il se prend un peu pour Dorian Gray qui dessine les contours de son âme, qu’il cache dans son grenier, de peur que des regards curieux viennent découvrir ce qu’il se cache de plus beau, mais aussi de plus impur, dans son âme dévoilée. Le sicilien a peur qu’on comprenne, qu’on le comprenne et ça.. C’est la chose la plus terrible qui pourrait lui arriver. « La critique, je l’aurais pas supporté.. » Qu’il souffle entre deux nuages de tabac, parce qu’en critiquant ses peintures, ses dessins, c’est lui qu’on touche, qu’on blesse et ça.. S’il se remet facilement des insultes et des coups, physiques ou moraux, qu’on touche à ce qu’il y a de plus profond chez lui, dans les traits d’un visage ou les ratures d’un paysage, ça le terrorise. « J’aime mieux dessiner pour mon plaisir personnel que pour les autres, qui ont toujours besoin de chercher le moindre détail, de balancer la moindre infos qui leur vient.. J’crois que, pour revenir à ta question, c’est ça ma raison; mon art c’est mon plaisir.. On es trop possessif, c’est peut être ça notre problème.. » Ça le fait sourire, à peine, juste ce qu’il faut. Le regard qui se perd un peu, avant de retomber sur Fauvette, qui le dévisage comme un dément, comme un être absurde. Il se marre un peu, deux secondes tout au plus avant de secouer la tête. « Oh non, les filles moi, je pourrais pas m’en lasser.. Ça l’amuse, l’abruti. Ce qui est paradoxal parce que mon désir de dessiner est assez étroitement lié à mon plaisir des femmes alors.. » Et il grimace légèrement, ferme les yeux, retient un frisson avant de jouer avec son mégot entre ses doigts. « M’enfin, j’espère que tu as raison, Raph.. Parce que si je me lasse un jour de ça.. à part jouer les cons sur les docks, j’sais pas ce qu’il me restera.. » La mort, probablement, mais il a pas assez lu Shakespeare pour se prendre pour un de ses personnages à la con, qui préfère mourir que relever un défi.

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MessageSujet: Re: TULLIO + (le cercle des peintres disparus)   TULLIO + (le cercle des peintres disparus) EmptyVen 15 Avr - 21:47

frères de pinceaux

• il y a quelque chose chez tullio qui le fascine. une sorte d'attitude, au-delà de cet air insolent qu'il se donnait. quelque chose que leurs discussions, assis par terre, une clope au bec, faisait souvent resortir. cette posture, un peu courbée, ses yeux un peu perdus, un peu absents. comme si leurs discussions qui n'auraient ni queue ni tête pour un quidam -comme sa voisine de droite qui écoutait aux murs- le faisaient réfléchir sur lui-même. il ne se livrait pas à raph', justement. il en gardait pas mal pour lui, comme l'artiste le faisait. mais c'était ce que raphaël préférait. ces espèces de non-dits, de secrets inconsciemment partagés. attrapant un carnet qui traînait, échoué sur le sol, et le premier crayon qui lui vint, il se mit à griffonner le visage de son ami. il aimait beaucoup représenter les gens avec lesquels il se sentait bien, sans faire poser ceux-ci. justement. il ne voulait as que le malaise habituel s'installe. il voulait garder la spontanéité, le naturel du moment, comme un instant volé, comme une image éphémère justement. il l'écoute toujours, mais il se tait. parce qu'il ne voit pas ce qu'il peut dire. ils sont trop possessifs, oui, en effet. c'est une évidence. tous les deux aiment leur art comme on aime une femme. leur signature dans un coin est un suçon fait à la toile. ils ne veulent pas que quelqu'un d'autre puisse s'approprier leurs souvenirs, ou leur éphémère. ils ne veulent pas que quelqu'un décrète leurs sentiments comme siens.
• puis le tatoué imagine ce que lui-même deviendrait q'il venait à se lasser de l'art. raphaël ne partage pas cette idée. parce qu'il sait que ce ne serait jamais possible pour lui. l'art était pour lui comme un membre, comme le prolongement de son corps. et on ne peut pas se lasser de son propre corps. il savait qu'il ne vivait que pour ça, son train de vie en était bien témoin. est-ce qu'il était heureux dans sa vie ? pas vraiment. il y avait son petit rayon de soleil, évidemment, sa princesse à lui. et il y avait l'art. le reste n'avait pas vraiment d'importance. le reste n'était là que pour remplir le temps. l'art était sa seule libération, sa seule vraie passion, son mode de vie, l'air qu'il respirait. il vivait pour l'art, sans autre but réel et véritable. posant sa cigarette un instant dans le cendrier, raphaël cherche parmi les feutres étalés au sol. il regarde leurs noms, avant d'en garder quelques uns contre lui. la lumière de ce jour gris et pluvieux était toute particulière et le satisfaisait. il ne réfléchissait plus vraiment, perdu dans son dessin et dans ses couleurs, agissant mécaniquement, porté par l'inspiration. puis il reprend ce qui se rapproche plus d'un mégot que d'une cigarette, et tire une dernière fois dessus, avant de l'écraser. « finalement, les filles, c'est pas vraiment que je m'en lasse. moi j'aime la femme en général. avec ses courbes, ses cheveux, sa bouche de velours, et tout le reste. mais je veux dire, prises une par une, elles ne me satisfont qu'un temps. une fois que je les connais, que j'ai puisé en elle tout ce que je pouvais, elles sont un peu comme des fruits séchés, drainés de tout leur jus. » mais il avait rencontré une fleur, une fleur dont le nectar sucré de l'inspiration ne semblait jamais se tarir. une fleur toujours à demi-éclose, une fleur qui lui réservait une galaxie de surprises. une fleur dont il ne parvenait pas à se lasser, parce qu'elle ne se donnait pas à lui. elle lui laissait l'exclusivité, tout en se dérobant continuellement, comme l'eau fuyant entre ses doigts.
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