dog days are over / r. gabin.

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Il y a des jours comme ceux là, où rien ne va. Je ne sais plus dans quoi je me lance. Je ne sais presque même plus, quelques fois, qui je suis. Cette personne que je deviens me fait flipper, parce que ce n'est pas moi. Ce n'est pas ce que je suis. Mais le doute s'installe de plus en plus dans ma vie. C'est cette impression que ça me donne à chaque rendez-vous chez mon psychologue. Une heure interminable où je raconte ma vie. Je me fais suivre depuis des années. Pour ne pas dire depuis toujours. Je sais que ça m'use, que je n'en ai plus besoin. Et je n'ai surtout pas besoin de lui. Mon psychologue d'enfance est partit en retraite et m'a assigné avant de partir un nouveau confrère qui pourrait faire l'affaire, comme il me l'avait dit tout naturellement. Alors qu'il me connaissait depuis mon plus jeune âge. - écoutez, je ne sais pas si c'est util... - C'est plus qu'utile de continuer. M'avait-il lancé inquiet. Sauf que je ne voulais pas de remplaçant. Je ne voulais pas raconter ma vie à un inconnu. Mon psy faisait presque partit de ma vie, de ma famille. Il m'avait dit que c'était plus qu'utile, surtout que ma mère venait de décéder à ce moment là et qu'il ne fallait pas que je lâche. Docteur Descartes. Je l'avais rencontré deux semaines après le départ de mon psy à la retraite. Ce nouveau psy n'était pas vraiment comme je l'avais imaginé. Il était jeune, bien trop jeune pour que je puisse me confier à lui. Il n'avait pas dix ans de plus que moi. Je ne connaissais pas son âge, mais je pouvais affirmer qu'il avait tout juste la trentaine. La première séance avait été désastreuse. Impossible de me faire dire un mot. Oui, j'étais têtue, mais je tenais à mon intimité. Et puis, il est vrai qu'il m'intimidait un peu. Nous nous sommes revus cinq/six fois. Et malgré quelques passages vraiment bien, il était temps de tout arrêter. Et puis, j'allais mieux. Vraiment. Je n'avais plus besoin de lui.
Il était quatorze heures et j'étais dans la salle d'attente pour ce septième rendez-vous avec lui. Du moins, ce rendez-vous n'allait pas se dérouler comme les autres. J'avais décidé de lui dire que je ne voulais plus de lui.

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Aujourd'hui, la migraine te poursuit. Tu la sens te marteler le crâne. Tu la sens s'infiltrer dans la moindre de tes cellules. Ton front te brûle, tes sens sont en ébullition. Tu n'as qu'une envie, fermer les yeux, échapper à la lumière artificielle. Peut-être même en profiter pour faire une sieste. Pourtant, tu sais pertinemment que c'est impossible. Tu as tes patients, des rendez-vous qu'ils attendent pour la plupart avec impatience. Ils te confient leurs problèmes, leurs déboires, leurs réussites. Tu aimes ton métier. Tu ne changerais pour rien au monde. De plus, tu estimes être né avec une qualité que tout le monde n'a pas : l'écoute bienveillante. Même s'il est difficile de ne pas juger tes patients, tu sais très bien faire la part des choses. Ton prochain rendez-vous ne risque pas d'apaiser ta migraine. Il s'agit d'Aelys Brest, une jeune femme dans la vingtaine. Incapable de t'accorder la moindre confiance. Tu as tenté beaucoup de choses, tu as tout fait pour qu'elle croit en toi. Malheureusement, il y avait ce petit quelque chose qui faisait qu'elle se bloquait. Tu avais tenté d'en discuter avec elle mais chaque fois, elle se fermait un peu plus. Tu ne comprenais pas et tu détestais ne pas comprendre. Alors oui, cette séance promettait d'être une torture pour tes méninges. Tu avances dans la salle d'attente. « Mademoiselle Brest. Bonjour, vous pouvez me suivre. » Ta voix est un peu plus douce et engageante qu'à ton habitude. Tu ne veux pas la bloquer ou bien la rendre mal à l'aise. Pourtant aujourd'hui, malgré ta migraine, tu t'es décidé à la comprendre. « Installez-vous. » dis-tu en présentant la chaise en face de ton bureau. Tu saisis le dossier de la jeune femme, déjà bien rempli par ton collègue parti à la retraite. Tu observes Aelys un instant. Tu la sens fébrile. Quelque chose ne tourne pas rond. Il y a une sorte d'angoisse palpable dans la pièce. « Que se passe-t-il ? Vous êtes nerveuse. » Tu ne t'attends pas un instant à ce qu'elle va t'annoncer.

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Je tripotais nerveusement mes doigts. Je prenais un magasine de mode, puis un autre, puis un autre, en oubliant de m'attarder sur les pages. En fait, je ne regardais pas les pages, mais je les tournaient sans y faire attention. Puis, sa voix vint m'interrompre dans mes songes. Je lève la tête. « Mademoiselle Brest. Bonjour, vous pouvez me suivre. » Oui biensur que je vais te suivre. Je suis là pour ça non ? A moins que je fasse demi-tour pour m'enfermer dans les chiottes et ne plus jamais en sortir. Non, je n'ai plus dix ans. Je me racle la gorge, ne sourit pas. Lui non plus d'ailleurs. Il n'a pas l'air en grande forme. Nous sommes deux. Ce n'est pas toujours facile de perdre un patient. Et franchement, je sens que cela ne sera pas non plus facile à lui annoncer. Surtout en vue de son état. Une fois dans son cabinet, il referma la porte derrière moi. Puis me présenta la chaise devant son bureau. « Installez-vous. » Ok. Je m'installe après avoir enlevée ma veste que j'ai soigneusement posée sur le dossier de la chaise. Nous étions face à face, l'un de l'autre. Et là, il m'observe. Ok. Chose dont j'ai horreur. Qu'on m'observe. Il essaye de lire en moi ? Il est mal tombé aujourd'hui alors. Je baisse doucement la tête, un brin gênée. « Que se passe-t-il ? Vous êtes nerveuse. » Si tu savais. Je relève la tête et prit un faux air agacé. Je pose mes deux coudes sur son bureau et m'avance plus près du bureau tout en repensant à ce que m'avais dit Louise, son ex femme. Oui j'avais appris que je bossais avec l'ex femme de mon psy. Qu'elle merde dans laquelle je suis tombée ? Et si il racontait le peu de choses que j'ai réussis à lui confier ? Elle m'a bien dit qu'il avait trahi quelques patients en lui racontant des choses qu'ils lui avait confié. Il parait même qu'il riait bien en lui racontant tout ça. Et ça, ça ne passe pas pour moi. J'avais réussis à me dire que je n'en avais rien à foutre puisse qu'il n'arrivait pas à me faire sortir grand chose. Mais je ne peux plus. - Hum... C'est vous qui me rendez nerveuse. Non pas que vous m'intimidez, mais plutôt, vous m'agacez. Vous savez, Louise, votre ex-femme m'a dit pas mal de choses vous concernant. Et franchement, vous me faite honte! - Le regard rempli de haine. Surement. Comment j'ai pu attendre autant de temps pour lui dire à quel point c'était un enfoiré ? Je comptais bien, en plus de lui dire que je partais, lui pourrir la journée. Il le méritait bien après tout. Moi qui ne suis pas quelqu'un de méchant, là j'ai envie de lui montrer à quel point je peux vite changer d'humeur.

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Apparemment, la journée se poursuivait aussi mal qu'elle avait commencé. Tu sentais une tension s'installer dans ton bureau tandis que ta migraine continuait à martyriser tes tempes. C'était un peu la même douleur que quand ta fille Lena avait eu sa période One Direction et qu'elle écoutait leur cd en boucle. Donc sur l'échelle de la douleur, on était à un bon 8,5. Tandis que tu poses ta question, tu vois Aelys se crisper un peu plus et tu te demandes quelle bombe va te tomber dessus. Et tu ne sais pas pourquoi, mais tu as le mauvais pressentiment. Que ça allait être de pire en pire. Et effectivement, bam, dans ta face, Gabin. Un point pour ta patiente. Tu ne t'attendais pas à ça, pas le moins du monde. Au fond de toi même, tu hallucines. Que le nom de ta future ex-femme sorte pendant une consultation, c'était le comble. Et même si le coup bas de Louise ne t'étonnait pas le moins du monde, t'étais un peu déçue de la tournure que prenait ce rendez-vous. Les paroles de cette jeune femme étaient on ne peut plus vexantes. Il se demandait jusqu'où avaient pu aller les confidences sur lui. Qu'est-ce que Louise avait bien pu raconter pour que la demoiselle se mette dans un état pareil ? « Ok. Ça a le mérite d'être honnête. » dis-tu simplement dans un premier temps, ton regard se posant sur le bois de ton bureau, perdu dans tes pensées. C'était bien la première fois qu'une telle situation t'arrivait et tu ne savais pas vraiment comme gérer l'affaire. « Il est vrai que Louise est un modèle de vertu. » ironises-tu, cherchant à faire comprendre à Aelys qu'il ne faut peut-être pas prendre au pied de la lettre ce qui lui a été raconté. « Mais vous savez, quoi qu'elle ait raconté, les psys sont des humains comme les autres. » Tu n'es pas certain que cette phrase fasse mouche et plaide en ta faveur. « Je ne savais même pas que vous connaissiez Louise... » ajoutes-tu simplement alors que tu redresses les yeux vers la jeune femme. Tu croises son regard plein de haine et un instant, ça te fait mal. Tu sais que tu es détestable parfois mais là, en ce moment-même, tu estimes n'avoir rien fait pour mériter un tel regard.

» stop wasting your time (Gabin)
» je sais, mais j'm'en fous. {r/gabin}
» (GABIN) Viens, prends-moi la main et emmène moi sur la lune