BENDO + (i need a doctor)

• t'as l'air sérieusement mal en point, pieds nus sur le ciment dégueulasse qui fait les trottoirs, tes talons à la main. tu ressembles à tout sauf à la fameuse séductruce. tes cheveux sont en bataille, ton maquillage a coulé. t'as du mal à respirer et tu sais très bien pourquoi. tu jettes un oeil aux alentours et tu regardes qu'il n'y aie aucun gars ou aucune fille. ils s'inquièteraiznt pour toi sinon et tu n'as vraiment, vraiment pas besoin de ça. t'as juste besoin de soins. et encore. il est hors de question que tu passes à l'hosto. tu feras ça avec les moyens du bord. de toute façon, la danse, ça t'a endurcie. c'est pas quelques bleus, et une lèvre tuméfiée qui vont te tuer et t'empêcher de vivre. tu ne pourras juste plus rester près de tes employés pour les surveiller. tu les feras aller dans des quartiers qui craignent un peu moins cette fois. tu revois cette chambre d'hôtel dans ta tête, et tu te remercies d'avoir insisté pour faire ce client toi même. tu ne te serais pas pardonnée qu'il arrive une chose pareille à ta petite dernière. tu essuies ta lèvre du dos de la main. il était seul, il avait commencé à te faire des avances dans la voiture. mais ça, ça te faisait plus rien. il t'avait emmenée jusqu'à cette chambre et quand tu as vu les deux autres gars, t'as su que ça le ferait pas. que c'était un mauvais plan. au moins ils t'ont pas violée, c'est déjà ça, que tu commentes intérieurement, avec un rictus. les insultes t'y as pas fait gaffe. c'est pas la première fois qu'on te traite de pute, et ce sera pas la dernière. c'est plutôt les coups qui t'inquiètent. au niveau des côtes. t'espères qu'elles sont ni fêlées ni cassées, parce que tu veux vraiment pas aller à l'hosto. et puis t'as ta blessure à la jambe qui te lance. c'est pour ça que tu marches pieds nus.
• t'es à milady, ou pas loin. pas loin de chez bendo. ou en tout cas, plus près de chez toi. t'as pas envie de prendre un taxi. trop peur de tomber sur un pervers. t'as pas envie qu'on te touche, t'es enfoncée dans ta bulle, pour que rien ne t'atteigne. tu iras le voir, parce que tu sais qu'il a une bonne trousse de premiers secours. et tu peux lui faire confiance. il risque pas d'en rajouter une couche, ou de te regarder d'un air lubrique. t'as mis ton décolleté et ta jupe courte. t'as pleuré sous les coups. tu le sais. c'est pour ça que t'as des traces noires sur les joues. tu as horreur de ça. tu ne supportes pas de pleurer, et encore moins devant les autres. et puis les larmes et les cris, ça les excite, ces fumiers. t'as pas crié en revanche. c'est la première chose que t'as appris. une autre prostituée de ta première rue qui te l'avait dit. elle t'avais dit que quoi qu'il arrive, si ils te battent, tu dois pas crier. d'une part, pour pas alerter les flics, et d'une autre pour pas qu'ils aient la trique. parce que pour la plupart c'était leur moyen de bander. ceux là, tu penses pas. c'était juste qu'ils avaient envie de cogner. et qu'après tout ils ont payé. tu regardes le fric que t'as dans les mains. ils te l'ont balancé à la gueule, alors que t'étais toujours par terre. tout en t'insumtabt, évidemment. sinon ils s'amuseraient pas. tu regardes l'immeuble et tu soupires. tu connais le code de la porte de toute manière. le carrelage du hall est froid et t'as presque envie de te dandiner. mais t'évites. t'as trop mal partout. tu t'engouffres dans l'ascenseur avant que quiconque te voie. tu aimes pas qu'on voie que t'es faible, vénus. surtout par des gens que tu connais pas. tu passes une main sur ton visage, essayant de te donner un air normal. l'air de la fille qui s'en fout. et tu sonnes. "bendo, c'est vénus, ouvre moi, steplaît." tu préviens que c'est toi, t'as pas envie d'être accueillie avec un flingue, ta journée est assez merdique comme ça.

tu regardes cette poudre, là devant tes yeux. avant, c'était ta seule addiction, avant tu ne pouvais pas t'en passer, c'était la seule chose que tu avais envie de prendre en rentrant de chez toi. tu sais que tu es accro à ça, et quelque part tu sais aussi que tu peux t'en détacher quand tu veux alors tu ne vois aucune raison d'arrêter. non, vraiment aucune. c'est sûrement pour ça que tu es là en train de te préparer une petite ligne. tu prends, tout et tu te poses ensuite dans ton canapé. tu réfléchis mais tu ne veux pas réfléchir, tu penses mais tu ne veux pas penser non. tu veux juste fermer les yeux et oublier, mais c'est impossible. tu n'arrives pas à l'oublier. alma. elle est là, gravée quelque part en toi et ça te rend si faible, si dépendant. ce qui te fait peur, là-dedans, c'est que tu n'es pas certain de pouvoir partir, de pouvoir t'en détacher en un claquement de doigt. tu ne peux même pas la laisser seule plus de deux jours, non, impossible, tu es obligée de venir la voir, de lui rendre visite. est-ce que c'est ça, finalement, l'addiction ? t'en sais trop rien. tu fermes les yeux, tu t'endors, doucement, tu essaies de te laisser bercer par la vie, par les songes, par Morphée mais finalement tu n'y arrives pas vraiment. non, tu es là, tu somnoles plus qu'autre chose. t'entends finalement frapper à ta porte, tu regardes l'heure, trois heures du matin passé. tu te lèves, immédiatement, ton gun en main et tu t'approches de la porte. « bendo, c'est vénus, ouvre moi, steplaît. » que tu entends une voix chanter, sa voix chanter. tu ranges immédiatement ton arme dans ton jean, contre ton dos et tu déverrouille la porte. tu n'es jamais rassuré, non, jamais, parce que tu sais que tu as beaucoup d'ennemis, que tout peut arriver et tu préfères être préparé au pire. tu ouvres finalement la porte et tu observes vénus. ton sang bouillonne immédiatement. tu ne tiens pas à beaucoup de personnes, mais ton gang, c'est ta famille alors vénus, c'est ta famille. tu la regardes, tu la vois dans cet état et tu ne peux que t'énerver, intérieurement parce que tu sais qu'elle n'a pas besoin de ça. alors tu ouvres un peu plus la porte pour la laisser passer. « entre. » que tu murmures simplement. pas besoin de lui faire la moral, pas besoin de lui prendre la tête, non. le plus important c'est qu'elle soit venue te voir là, qu'elle soit venue à toi pour que tu l'aides. « salle de bain. » que tu reprends finalement alors qu'elle entre. tu fais des phrases courtes parce que tu sais que t'es à deux doigts de lui demander où est-ce qu'elle était ... où est-ce qu'ils sont les connards qui lui ont fait ça. oui, tu es à deux doigts de partir pour les retrouver et leur faire passer l'envie de recommencer. elle te suit jusqu'à la salle de bain, tu l'obliges à s'asseoir sur le rebord de la baignoire. tu sors de quoi la soigner, tu as tout ce qu'il faut, même trop. t'as déjà volé quelques médicaments à l'hôpital. calmants et autres trucs d genre. tu sors de quoi la soigner et tu viens t'asseoir à ses cotés en prenant son visage entre tes mains. tu commences les soins sans la quitter des yeux. « je peux les retrouver si tu veux. »

• il te fait entrer et tu jettes un œil chez lui. sait-on jamais. des fois qu'il y aie eu une fille dans l'appartement. tu voulais pas ruiner un potentiel coup. t'es pas pute à ce point là. mais y a personne, alors tu poses le fric qu'ils t'ont donné sur la table. tu sens le regarde de bendo sur toi. et tu sens sa colère sous-jacente. tu le connais, après tout. tu le connais peut-être même mieux qu'aaron. c'est pas tellement une histoire d'ancienneté. mais il est plus proche de toi. t'as mal au crâne. t'espère que t'oublieras pas cette fois. t'as peur, encore une fois, d'oublier. de perdre toutes ces petites choses auxquelles tu te raccroches, notamment dans des situations comme ça. l'arrière-goût de dope caractéristique de l'appartement. tu vois clairement la ligne, sur la table. ou plutôt, non, pas très clairement. peut-être, tu dis bien, peut-être, que t'as pris plus de coups au visage que ce que t'essaies de faire croire. il t'ordonne d'aller à la salle de bains, sans même prendre la peine de faire une phrase construite. t'as pas envie qu'il s'occupe de toi. qu'il voie à quel point t'es fragile. tu peux te soigner toute seule. mais tu dis rien, tu veux pas qu'il s'énerve. t'as peur de te faire cogner, encore. pourtant tu lui fais confiance à bendo. tu pourrais presque remettre ta vie entre ses mains, aveuglément. comme un peu avec tes frères. mais tu le considères pas comme ton frère. c'est bizarre.
• alors tu obéis, tu t'assieds sur le rebord. et il te dit qu'il peut les retrouver, si tu veux. pas pour que tu fasses justice toi. tu le sais très bien. tu sais qu'il veut dire par là qu'il va leur faire passer le goût de la baston pour un moment. mais t'en as pas envie. et puis c'est de ta faute. « écoutes, bendo... y en a un qui m'a fait monter en voiture, j'étais terrorisée, parce que je peux toujours pas me retrouver à l'avant d'une caisse sans flipper, j'ai pas pensé à fixer les choses. il a payé, du coup, c'est dans les règles, et tu le sais très bien. » tu regardes l'intérieur de la trousse et tu constates qu'il y a plus de choses que la dernière fois. plus de calmants notamment. t'espères qu'il est pas tombé dans la morphine ou tu ne sais quelle autre merde. ta côte te fait mal, putain. mais tu évites les boîtes. tu récupères l'antiseptique, et tu retires ton décolleté, puis ton soutien-gorge. t'es pas pudique, pas avec lui. d'une part, il t'a déjà vue nue, et d'autre part, tu sas qu'il ne te touchera pas. alors tu commences à désinfecter les blessures ouvertes. « je peux me débrouiller toute seule. ça va. c'est pas si dramatique. » si, ça l'est. t'as mal quand tu passes tes doigts sur ta cage thoracique. tu fronces les sourcils. mais tu peux endurer la douleur. t'es une battante, pas une pleurnicheuse. et c'est pas quelques bleus qui vont te tuer. mais t'as besoin de parler. « ils étaient trois, quatre, je sais plus bien. » oh non, les choses deviennent floues et ton mal de tête augmente. tu te forces à clarifier tes souvenirs. « trois. y en avait deux qui attendaient dans une chambre d'hôtel. ils m'ont pas touchée. » c'est important que tu précises, tu le sais.
• tu continues de raconter, parce qu'au moins, tu penses à autre chose, tout en désinfectant les plaies, essayant de ne pas penser à cette douleur. et puis ta jambe aussi qui te fait mal. « ils m'ont cognée, je sais pas pendant combien de temps exactement. j'ai pleuré, bendo. j'ai pleuré putain ! j'ai pas crié heureusement. même les deux salopards qui m'avaient retenue dans leur putain d'entrepôt désaffecté, m'ont pas autant blessée. ils riaient, et ils m'insultaient, mais ça au pire c'est pas grave. puis ils m'ont balancé leur fric à la gueule. et quand je me suis relevée, ils m'ont foutue à la porte. j'ai même pas compté combien ça me fait d'argent. j'ai pris ce client parce que je voulais pas que ce soit la petite dernière qui le gère, et j'ai bien fait. je vais pas pouvoir tapiner pendant un moment, ni faire d'infiltration. » tu jettes un œil au miroir et tu vois ta paupière gonflée. putain, t'es tellement moche comme ça. tu serviras à rien tant que t'auras ton œil au beurre noir. tu grimaces. ta blessure, bordel, elle te lance et ça devrait pas. mais moins que tes côtes. tu le regardes. finalement t'abandonnes, parce que tu n'y arrives pas à te soigner toute seule. bouger, ça te fait trop mal. tu baisses les yeux. t'aimes pas ça, avouer que t'es faible. avouer que t'as besoin d'aide. t'as l'habitude de montrer que t'es une femme forte et déterminée. que tu peux gérer. ouais, t'as bien géré ce soir. t'as même pas été capable de poser tes limites, tes règles. alors que d'habitude c'est la première chose que tu fais. il peut pas aller les tabasser, parce qu'ils ont rien à se reprocher. tu serres les poings, à cause de la piqûre. tu pourrais prendre des calmants, mais t'as toujours peur de te retrouver accro. t'as toujours peur de devoir reprendre le trottoir, juste pour te payer ta came. non. t'as réussi à sortir de ça, par tes propres moyens, t'as réussi à t'élever un peu, c'est pas pour redescendre, tout en bas de l'échelle. tu vaux mieux que ça. t'es pas ce qu'on dit de toi. c'est ce que tu t'es répété pendant qu'ils te passaient à tabac. « mais ça va aller, t'inquiètes pas. »

« écoutes, bendo... y en a un qui m'a fait monter en voiture, j'étais terrorisée, parce que je peux toujours pas me retrouver à l'avant d'une caisse sans flipper, j'ai pas pensé à fixer les choses. il a payé, du coup, c'est dans les règles, et tu le sais très bien. » qu'elle commence finalement, elle délie sa langue et t'explique. tu vas les retrouver, quelque part, tu sais que tu vas les retrouver qu'elle le veuille ou non. tu ne peux pas laisser passer ça, tu ne peux vraiment pas laisser passer ça. l'état dans lequel elle est ... c'est déplorable, c'est violent, bestial, c'est des mecs qui méritent que tu les retrouves. elle finit par récupérer l'antiseptique pour se soigner elle-même parce que vénus, elle aime pas être faible. elle est comme toi vénus, elle se soigne toute seule normalement, elle reste fière dans n'importe quelle situation, comme maintenant alors tu la laisses faire. tu te contentes de la regarder alors qu'elle retire son haut et sa lingerie en dessous. tu la regardes, mais pas avec ce regard lubrique, pas avec désir non tu la regardes parce qu'elle est amochée, c'est pas beau à voir. elle est rouge, écarlate parce que c'est récent mais tu sais que d'ici quelques heures à peine ça deviendra déjà bleu voir noir. ils l'ont détruite et ça te met en rogne. « je peux me débrouiller toute seule. ça va. c'est pas si dramatique. » qu'elle te balance, tu gardes toujours le silence mais tu te lèves cette fois. tu viens t'appuyer contre le plan de travail de la salle de bain et tu croises tes bras. t'es là avec ton air sérieux pendant qu'elle te ment, qu'elle veut dédramatiser les choses alors qu'elle ne le peut pas. t'as des yeux, tu vois l'ampleur des dégâts. « ils étaient trois, quatre, je sais plus bien. trois. y en avait deux qui attendaient dans une chambre d'hôtel. ils m'ont pas touchée. » tu fermes les yeux, tu passes ta main sur ton visage. trois mecs. oui, c'est trois mecs que tu vas devoir retrouver, c'est trois mecs que tu vas devoir chercher et faire disparaître du coin. ils s'y sont mis à trois, sur elle, sur vénus. tu sais qu'elle est forte, de caractère, physiquement, elle est frêle, c'est une petite poupée. t'as la rage. « ils m'ont cognée, je sais pas pendant combien de temps exactement. j'ai pleuré, bendo. j'ai pleuré putain ! j'ai pas crié heureusement. même les deux salopards qui m'avaient retenue dans leur putain d'entrepôt désaffecté, m'ont pas autant blessée. ils riaient, et ils m'insultaient, mais ça au pire c'est pas grave. puis ils m'ont balancé leur fric à la gueule. et quand je me suis relevée, ils m'ont foutue à la porte. j'ai même pas compté combien ça me fait d'argent. j'ai pris ce client parce que je voulais pas que ce soit la petite dernière qui le gère, et j'ai bien fait. je vais pas pouvoir tapiner pendant un moment, ni faire d'infiltration. » qu'elle te raconte et conclue. ça te met mal, t'as envie de partir là, maintenant sur le champ. t'as envie de déguerpir, de foncer à cet hôtel et les retrouver. avec un peu de chance, ils sont encore là-bas. avec un peu de chance, tu ne les louperas pas mais tu la vois grimacer, elle souffre et c'est ce qui te fait rester auprès d'elle, malgré tout. vénus elle compte, plus que ce que tu peux avouer. « mais ça va aller, t'inquiètes pas. » tu hoches simplement la tête, t'es pas un grand parleur tu sais que ça va aller, elle est forte, elle s'en remettra mais c'est pas une raison pour baisser les bras et écarter l'idée de vengeance. tu viens vers elle doucement, tu t'agenouilles et tu récupères le coton pour désinfecter les autres plaies. elle n'a pas besoin de demander, tu as compris qu'elle avait mal alors tu vas t'occuper d'elle comme elle se serait occupée de toi dans d'autres circonstances. tu ne la laisseras pas tomber. « je sais, que ça va aller, t'es une femme forte. » que tu souffles doucement, tu ne la regardes pas dans les yeux, t'es distrait ou plutôt concentré sur ta tâche à effectuer. elle est abîmée vénus. « on repoussera tes infiltrations. » que tu continues, répondant petit à petit à ce qu'elle vient de te dire. « tu sais, c'est pas parce que tu n'as pas fixé les règles qu'ils en avaient le droit vénus. ils étaient là pour baiser, pas pour te tabasser. » que tu reprends, tu la fixes cette fois. « bref. » tu veux pas en parler, tu sais ce que tu vas faire de toute manière. « tu veux prendre un bain ? » se laver, extérioriser toute cette saleté ? est-ce qu'elle a envie d'effacer la trace des coups ? tu ne lui laisses pas vraiment le choix au final puisque t'allumes déjà l'eau chaude de la baignoire. « je reviens » que tu lui souffles finalement avant de sortir de là. t'as envie de partir, les retrouver mais tu te contrôles, du mieux que tu peux. la poudre attaque doucement ton cerveau et tu as du mal à réfléchir, tu n'avais pas prévu de perdre les pédales maintenant. tu reviens finalement quelques minutes plus tard avec une bouteille d'alcool fort, du cognac pour le coup. « pour la douleur. » que tu commentes simplement.

• il dit rien, et tu sais pas vraiment si tu préfères ça. parce que tu peux pas savoir ce qui se trame dans sa tête. mais c'est toujours comme ça avec bendo. c'est pour ça que c'est dur de lui faire confiance. parce que c'est dur de le cerner. mais toi, tu l'as fait. et t'as vu plus loin que la confiance qu'on peut placer en lui. tu sais que tu peux compter sur lui. que si jamais t'avais besoin d'être protégée, il pourra remplir ce rôle-là. et il le fera bien, même. la preuve, il est là, le désinfectant dans tes mains. il te comprend, parce que vous vous ressemblez. il attend pas que tu oublies ta fierté et que tu lui demandes de l'aide. t'aimes pas demander et encore moins avouer à voix haute que t'es faible. t'as beaucoup d'orgueil vénus, et c'est pour ça que les gens ont du mal à t'apprécier. c'est pour ça que tu t'engueules souvent avec tes frères aussi. et il répond doucement à ce que tu lui as dit avant. il te dit qu'il sait que t'es forte. il te connaît. c'est pas juste pour réparer ton égo blessé. objectivement, c'est la vérité. t'es pas du genre à venir demander de l'aide pour un rien, à pleurer pour le moindre bobo. si t'as pleuré, c'est qu'ils t'ont vraiment détruite. et puis t'es forte dans ta tête aussi. les insultes, t'y es imperméable. tu les entends mais ça ne te fait absolument rien. tu sais ce que tu es et ce que tu vaux, et c'est pas trois abrutis qui vont changer ça. ce sont les coups. t'es musclée, mais t'es pas épaisse, vénus, alors, forcément, les coups, ça blesse. il tente de te rassurer en disant qu'il repoussera les infiltrations. mais t'aimes pas ça. t'aimes pas ne rien avoir à faire. et puis, il te dit qu'ils ont quand même pas respecté les règles. alors, tu lèves les yeux au ciel. là, tu sais exactement ce qu'il se passe dans son cerveau de tête de mule. « je t'ai dit non, bendo. c'est pas la peine. ok, ils sont là juste pour me baiser, mais tu sais très bien que y en a, leur genre de préliminaires, c'est ceux où faut que ça crie. » c'était pas le cas, tu sais reconnaître les types de clients à leur dégaine. mais tu lui mens, parce que lui, il a pas fait ça, ou du moins pas à ta connaissance, alors il peut pas deviner. « sauf que tu me connais, moi, je gueule pas. c'est le seul conseil que je suis à la lettre. »
• il te fait couler un bain, et tu le remercies d'un signe de tête. c'est que t'as pas eu qu'eux comme clients. t'en as eu deux, avant. juste une pipe, au bout de la rue, mais il a fallu qu'ils posent leur mains sales sur toi. t'as toujours l'impression qu'elles sont là, et que t'as leur goût dans la bouche. alors, quand il s'absente un instant, t'en profites pour rajouter de l'eau chaude. tu vas plus douiller quand tu vas rentrer, à cause de tes blessures, mais quand tu vas en sortir, tu vas être crevée et tu vas juste vouloir dormir. ta moto a pas du bouger de la rue dans laquelle tu racolais, à moins qu'une des filles te l'aie ramenée. t'en sais rien. tu verras demain. tu passes ta main sur ton visage, soupirant un peu. et puis le chef du gang revient, et tu reconnais la couleur ambrée de l'alcool. pour la douleur. ouais. tu attrapes la bouteille et t'en bois un rasade. t'es pas une grande dame, t'as pas besoin de verre. « c'est mieux que les antidouleurs. » que tu commentes. t'as l'impression que tu seras pas accro à ça. tu sais que c'est faux. tu sais que l'alcool et tout aussi addictif que la drogue, mais ça te fait moins peur. tu les as vu les junkie, défiler, faisant le parcours entre aaron, un coin pour se shooter, puis toi. t'aimes pas ça les drogués. c'est aussi une des raisons pour lesquelles tu fais plus le trottoir très souvent. tu te déshabilles complètement. t'es pas pudique. la danse ça t'a appris à arrêter de faire ta timide. et puis ce serait quand même con, d'avoir honte de te mettre à poil devant quelqu'un. tu coupes l'eau et tu te glisses dans la baignoire. tu grimaces, un peu. l'eau est beaucoup trop chaude. mais au moins, t'auras l'impression d'être propre. tu t'assieds confortablement, et tu reprends un peu de cognac. puis tu réfléchis. « j'irais voir mon médecin. il est pas très réglo, d'un point de vue objectif, mais il sait à quoi il a à faire, quand je viens ou que j'emmène une des filles. puis il est au courant de mon accident. il dira rien, c'est un gars en lequel j'ai confiance. il va encore essayer de me prescrire des calmants. j'en ai jamais pris quand je faisais de la danse, c'est pas pour en prendre maintenant. je les ai vues, les gamines, courir entre la salle et leur dealer. »
• tu les as vues, les filles, te rejoindre dans les rues, elles qui te regardaient de haut. tu les as vues, les cernes, les yeux vitreux, les mains qui tremblent, la bouche sèche, incapables de former une phrase complète. tu sais ce que c'est. tu sais trop bien ce que c'est. t'en es dégoûtée pour la vie. alors, quand t'as appris qu'ils t'avaient administré de la morphine à l'hosto, après ton accident, t'as piqué une gueulante. tu savais pas encore pour ta blessure. tu savais à peine qui t'étais mais t'avais déjà commencé à leur gueuler dessus, que t'irais pas en cure de désintox, ou bien que ce serait à leurs frais. tu soupires et tu te laisses glisser doucement, repliant tes jambes et fermant les yeux. tu es complètement immergée. tu ressors doucement ta tête, un peu difficilement à cause du poids de ta crinière. tu tâtes légèrement ton crâne, mais lever les bras, ça te fait mal aux côtes. tu te mors la langue pour ne pas faire de bruit. ça passera. ça va passer. « tu peux vérifier que je n'aie aucune blessure à la tête, s'il te plaît ? » ta voix est un peu piteuse. c'est ta grande hantise, ça, depuis que tu as retrouvé la majeure partie de tes souvenirs. une blessure à la tête. une commotion. surtout pas. sinon, ça veut dire que tu devras repasser par la case hôpital, et tous les examens. et l'inquiétude de tes frères. tu soupires encore. « je vais faire quoi moi ? parce que je suppose que pour le surf, c'est raté ? pas de surf, pas de danse, pas de trottoir, pas de filatures, et puis pas de coucheries... je vais me faire chier. et ne me dis pas de rester au lit le temps que ça aille mieux. » tu ne le menaces pas vraiment, t'oserais jamais. tu le respectes trop. c'est juste un formulation comme ça, et il le sait.

« je t'ai dit non, bendo. c'est pas la peine. ok, ils sont là juste pour me baiser, mais tu sais très bien que y en a, leur genre de préliminaires, c'est ceux où faut que ça crie. sauf que tu me connais, moi, je gueule pas. c'est le seul conseil que je suis à la lettre. » tu ne la juges pas vénus, tu ne pourrais pas te le permettre, elle ne mérite pas ton jugement. c'est comme ça que tu l'as rencontré après tout. elle était accro à la dope, elle traînait sur les trottoirs et toi, tu l'as simplement récupéré. tu l'as aidé, parce qu'elle t'inspirait quelque chose et elle t'inspirerait toujours vénus. elle est différente vénus, parfois tu te demandes comment elle fait pour avancer. tu ne réponds pas, peut-être que certains c'est le genre, mais c'est pas une raison, t'es égoïste. ça aurait été une de ses filles, tu t'en ficherais complètement mais ce n'est pas le cas là, c'est elle qui est concernée et forcément ça change toute la donne. finalement tu t'éclipses pour revenir avec une bouteille d'alcool, ça lui fera du bien. « c'est mieux que les antidouleurs. » qu'elle te répond. t'en sais rien, parfois les antidouleurs, c'est quelque chose qui fonctionne. tu en as chez toi, parce qu'il n'est pas rare que tu en es besoin. t'es déjà rentré chez toi avec une balle dans le bras et dans ces cas là, t'étais bien content d'avoir fouillé à l'hôpital. elle finit par retirer ses derniers vêtements. vénus, elle n'a pas froid aux yeux mais surtout elle a confiance en toi. t'es pas du genre à sauter sur la première femme qui se retrouve nue devant toi, surtout depuis qu'alma traîne dans ta tête. malheureusement ? elle se glisse dans le bain, tu la laisses faire même si t'es là, prêt à la rattraper si jamais elle trébuche, glisse ou quoique ce soit. t'es aux aguets, au cas où. « j'irais voir mon médecin. il est pas très réglo, d'un point de vue objectif, mais il sait à quoi il a à faire, quand je viens ou que j'emmène une des filles. puis il est au courant de mon accident. il dira rien, c'est un gars en lequel j'ai confiance. il va encore essayer de me prescrire des calmants. j'en ai jamais pris quand je faisais de la danse, c'est pas pour en prendre maintenant. je les ai vues, les gamines, courir entre la salle et leur dealer. » tu hoches doucement la tête, toi non plus, tu ne veux pas qu'elle ne prenne. tu hoches alors simplement la tête, t'as rien à répondre, elle ira voir un médecin et tu n'en demandais pas tant. c'est parfait. elle finit pas s'immerger complètement et tu restes là, les bras croisés et debout. tu a quittes pas du regard. vénus. elle porte si bien son prénom. elle revient finalement. « tu peux vérifier que je n'aie aucune blessure à la tête, s'il te plaît ? .. je vais faire quoi moi ? parce que je suppose que pour le surf, c'est raté ? pas de surf, pas de danse, pas de trottoir, pas de filatures, et puis pas de coucheries... je vais me faire chier. et ne me dis pas de rester au lit le temps que ça aille mieux. » tu souris doucement, tu ne peux pas vraiment t'en empêcher pour le coup. « je vais regarder ta tête. » que tu sors doucement, tu t'approches. avant de t'asseoir, tu sors ton gun que tu poses à côté du lavabo, sagement puis tu viens t'asseoir sur le rebord de la baignoire et tu penches doucement sa tête vers l'avant. tu t'aides de l'eau pour séparer sa tignasse en plusieurs partie et tu examines son crâne, consciencieusement. tu ne veux rien rater. « j'dis pas de rester au lit, mais tu peux rester dans l'mien si tu veux. » que tu lui dis, pour essayer de la détendre légèrement, elle est réellement tendue. « je te trouverai bien quelque chose à faire vénus. je trouverai toujours quelque chose. » que tu la rassures comme tu peux. qu'est-ce que tu feras ? déjà, tu avais prévu de lui apprendre à se servir d'une arme à feu. ils doivent tous y passer dans ton gang et vénus ne l'a toujours pas fait. ses mains ont l'air aptes à tenir une arme, il faut qu'elle apprenne. tu veux qu'elle sache s'en servir en tout sécurité, ainsi, tu lui en laisseras une pour qu'elle se protège. tu examines toujours son crâne, et il te semble que tout va bien. « tu as l'air de ne rien avoir à la tête vénus. » que tu lui réponds simplement, pourtant tes mains restent sur son crâne. oui, tu la masses doucement, par ici et par là, tu veux la détendre, tu veux qu'elle relâche la pression. elle a vécu quelque chose qui pourrait être traumatisant et ton rôle de leader c'est de prendre soin d'elle et des autres. alors tu masses lentement son crâne le temps qu'elle baigne dans cette eau chaude.

• il inspecte ton crâne, doucement, sans te faire mal. tu gardes la tête baissée, pour lui faciliter les choses. il ne te fait pas mal. i n'a rien dit quand tu lui as expliqué que c'était certainement leur truc de battre les putes. mais tu sas que ça ne le fera pas reculer. il est pire que tes frères parfois. mais tu peux comprendre. si ce sont des nouveaux dans ce monde là dans la ville, il faut qu'il leur fasse comprendre qu'on s'en prend pas comme ça, à toi. ça aurait été une de tes filles, tu en aurais fait de même. tu es sous sa protection. c'est bien pour ça que tu fais partie du gang, que t'as accepté. pour éviter des cas comme ça. mais tu n'aimes pas qu'on cherche à te venger. tu n'aimes pas être protégée, tu aime!s bien montrer que tu sais te débrouiller toute seule. t'es contradictoire dans ce que tu veux, vénus. tout le monde le sait, en plus. tu fermes les yeux, pour te concentrer sur les sensations, prête à réagir si jamais un endroit te fait mal, pour le lui dire. t'as peur, t'as tellement peur de devoir encore tout perdre, de regarder tes frères d'un air vide, sans savoir qui ils sont. t'as pas envie de voir les larmes dans les yeux de ton aîné quand tu le repousses, en demandant à cet inconnu de te lâcher. tu veux pas te retrouver encore sans rien, sans le moindre repère. il te dit que tu pourras rester dans son lit, avec ce petit ton amusé. tu esquisses un faible sourire. « plus sérieusement, je veux bien. ou même le canapé. juste pour cette nuit, je me la sens pas de me retraverser la ville pour aller chez moi. surtout que si je rentre, les gars vont me harceler, et j'en ai pas envie. » dormir sur le canapé, ça t'a jamais dérangée. t'es pas immense, ni très grosse, tu tiens juste bien. mais si tu dois dormir, tu peux même dormir par terre. quand tu t'entraînais pour tes examens de danse, ça ne t'embêtait pas de te rouler en boule dans un coin, pour quelques heures. et puis tu t'entraînais encore, et encore. et tu faisais ça jusqu'à ce qu'on te foute dehors en te disant que ce n'était pas raisonnable. alors, tu rentrais chez toi, et là, tu dormais là où tu tombais. ton lit, le canapé, une chaise, tu faisais une pause, et ton corps reprenait le dessus.
• ça te manque la danse. c'était toute ta vie. tu te levais, le matin, pour aller à la salle, tu n'en resortais que le soir, crevée, et tu enchaînais avec quelques clients. jusqu'à ce que bendo te trouve et te sorte de là, t'aide à t'élever un peu. mais t'as plus ça maintenant. quand t'essaies de reprendre, en douce, dans ton salon, il y a toujours un moment où tu te blesses, tu te fais mal. c'est normal. ça ne fait pas si longtemps que tu as eu ton accident, et puis t'as forcé au début, à crapahuter dans toute la ville, en quête de tes souvenirs. il te dit qu'il trouvera toujours quelque chose pour toi et tu hoches doucement la tête. « merci. » tu le remercies de quoi ? d'être là. de s'occuper de toi. de ne pas faire le moralisateur. tu racoles plus, grâce à lui, alors il pourrait te dire qu'il n'a pas fait tout ça pour rien. il pourrait te demander ce que tu foutais. mais il te pose pas de questions et c'est ça qui est bien. comme tu ne lui en poses pas non plus, quand tu le vois amoché et que tu le soignes. et puis il te rassure. il te dit que tu n'as rien. et tu te détends considérablement. tu es contente. t'as mal aux côtes aussi, et y a un énorme hématome qui est en train d'apparaître sur ta peau métisse. mais tu dis rien. parce que les côtes, il peut rien faire de toute manière. ça passera. il garde néanmoins ses mains dans tes cheveux, te massant doucement le crâne. tu gardes les yeux fermés et tu profites en silence. peu à peu, la tension dans tes muscles disparaît. tu n'avais pas conscience que tu avais eu si peur. tu finis par te redresser un peu et te laver. « le premier gars, celui qui m'a fait monter dans la voiture,il était plutôt grand et maigre, genre un corps hyper sec, un peu comme celui des toxicos. il avait un tatouage de dragon sur le torse, qui dépassait de son débardeur. il avait les cheveux bruns,avec du gel. les deux autres... y en avait un, qui était blond, avec une coupe à la kurt cobain, les cheveux mi-longs dégueulasses. le même genre de morphologie que l'autre. il avait des pupilles minuscules. et le troisième, était plus costaud, taillé un peu comme toi, et il arrêtait pas de rire, d'un rire gras qui me foutait la gerbe. » tu les décris, parce que tu sais que de toute façon, quoique tu dises, il les cherchera. alors autant lui faciliter la tâche et éviter qu'il se fasse démonter. et puis, t'es pas tout à fait contre le fait qu'il leur foute une raclée, en soi. ils l'ont mérité ces connards.

« plus sérieusement, je veux bien. ou même le canapé. juste pour cette nuit, je me la sens pas de me retraverser la ville pour aller chez moi. surtout que si je rentre, les gars vont me harceler, et j'en ai pas envie. » comme si tu allais la laisser partir dans cet état, comme si tu allais la laisser s'en aller alors qu'elle peut à peine bouger. hors de question. vénus, c'est ta famille, celle que tu as choisi. vénus, c'est une personne à qui tu tiens même si tu ne l'avoueras jamais. ça c'est encore une autre histoire, mais tu y tiens et tu ferais beaucoup pour elle, comme retrouver ces types et les faire disparaître de bizarritz, pas exemple. « tu restes là cette nuit, mon lit sera beaucoup plus confortable que le canapé. et tu restes le temps que tu veux, tu sais très bien. » oui, elle le sait, que c'est rarement fermé chez toi, tu fermes que très rarement ta porte. ça t'arrive, quelques fois dans l'année. des périodes bien précises. le jour de ton anniversaire, là oui, tu t'enfermes et tu ne sors pas de ton appartement. c'est au-dessus de tes forces, c'est un jour que tu ne supportes pas alors tu ne sors pas, tu restes enfermé, le temps que cette journée passe. quand il s'agit de penser à ta génitrice, c'est trop fort tu ne peux pas. tu la détestes, tu la hais, au plus haut point. « merci. » qu'elle finit par murmurer alors. tu te contentes de hocher la tête, simplement, pas besoin de mot, pas besoin de parler, tu sais que ça ne servirait à rien, tu sais que ce ne serait pas utile. tu fais ça, c'est tout, qu'elle te remercie ou non, ça serait la même chose, la même histoire. tu continues de masser son crâne, lentement, pour qu'elle se détente. tu restes là, en silence, jusqu'à ce qu'elle se décale et se redresse. tu t'écartes, à ton tour, et tu la laisses se laver. « le premier gars, celui qui m'a fait monter dans la voiture,il était plutôt grand et maigre, genre un corps hyper sec, un peu comme celui des toxicos. il avait un tatouage de dragon sur le torse, qui dépassait de son débardeur. il avait les cheveux bruns,avec du gel. les deux autres... y en avait un, qui était blond, avec une coupe à la kurt cobain, les cheveux mi-longs dégueulasses. le même genre de morphologie que l'autre. il avait des pupilles minuscules. et le troisième, était plus costaud, taillé un peu comme toi, et il arrêtait pas de rire, d'un rire gras qui me foutait la gerbe. » et toi, tu prends notes, oui, toi, tu marques tout ça quelque part, dans ton esprit, tu marques tout ça dans un coin de ta tête pour ne rien oublier. tu ne peux pas oublier, il faut que tu t'en souviennes. tu vas t'en souvenir, tu vas les retrouver, et tu vas leur faire comprendre qu'ils s'en sont pris à la mauvaise personne. ils se souviendront de toi, oh ça oui. parfaitement. elle finit par se laver, mais tu sens qu'elle a du mal avec le pommeau de douche. tu poses doucement ta main sur son bras, tu remontes jusqu'au pommeau de douche et tu lui prends des mains, avec douceur. « laisse. » que tu souffles, et tu la rinces, sagement, docilement, consciencieusement même. tu n'oublies rien. « tu sais que je vais les retrouver vénus. » que tu recommences, que tu lui annonces, tu ne lui caches pas, tu vas les retrouver. tu termines de la rincer et tu sors une serviette propre avant de venir l'envelopper autour de son petit corps si frêle, si bleu maintenant, à cause des hématomes. elle doit souffrir. tu le sais. tu la soulèves pour la sortir de là avant de la reposer sur le sol de la salle de bain. tu prends soin d'elle, sans aucune honte. il t'arrive de te montrer doux, d'autant plus depuis que tu as rencontré alma. « je vais les retrouver, et toi, tu ne les reverras plus jamais. » tu es capable de les tuer, ce ne serait pas la première fois.

• il te dit que tu peux rester autant de temps que tu veux et tu hoches la tête. tu le sais. tu sais que qsi jamais tu as un quelconque problème et que tu ne peux pas aller chez toi, il sera là. c'est ça que tu apprécies. c'est pour ça que tu ne regrettes pas d'avoir rejoint le gang. parce que tu n'es pas seule à devoir affronter le monde de la rue. parce que tu sais que tu peux avoir confiance en eux, que tu peux compter sur eux. que tu n'as pas à devoir tout gérer toute seule. parce que tu ne sais pas comment tu aurais fait si tu n'avais peu bendo, ce soir. tu serais rentrée le plus discrètement possible chez toi. tu te serais à peine soignée et tu aurais fait semblant, parce que tu les connais ces crétins qui te servent de frère. pas un pour en rattraper l'autre. y en aurait eu un qui se serait gentiment foutu de ta gueule, avant de te dire que si tu veux, tu peux dormir avec lui, un autre qui t'aurait soignée en te demandant sans cesse si tuas mal, si le désinfectant pique, enfin, comme si tu avais toujours huit ans. et le dernier qui te demanderait une description précise des gars. ce que tu donnes justement à bendo. tu galères un peu avec le pommeau de douche. lever le bras te fait de plus en plus mal. c'est certainement parce que les bleus sont en train de se former et que tu es en train de prendre conscience de l'état dans lequel tu es. alors il passe doucement sa main sur ton bras, t'effleurant juste du bout des doigts, et te demande de le laisser faire. ce que tu acceptes.
• il te dit que tu vas les retrouver et tu hoches la tête. tu n'en doutais pas. tu aurais pu le supplier à genoux, qu'il l'aurait fait quand même. vous partagez l'entêtement. « je sais. essaie de juste les faire fuir, ou bien qu'ils ne s'en prennent plus à qui que ce soit. rajoute pas du sang sur tes mains, pas plus que ce que tu n'as déjà. » est-ce que tu vaux franchement mieux que lui, vénus ? t'en as aussi. t'as jamais tué personne, mais tu sais que si les circonstances t'y obligent un jour, tu le feras ; tu le feras, sans états d'âme. parce que ce sera pour ta propre survie. et t'es salement égoïste. il t'enveloppe d'une serviette, délicatement. ça t'étonne, autant de douceur de sa part. pas qu'il soit une brute habituellement, au contraire, mais c'est différent. il a un peu changé. et t'as l'impression qu'il essaie de te cacher ça. enfin, après tout, ça ne te regarde pas. vous êtes du même gang, de la même famille, mais vous n'avez pas à savoir la vie privée des autres non plus. si l'origine de ce changement ne risque pas d'être une menace pour lui, ou si ça ne lui pose aucun souci particulier, alors ça ne te regarde pas, parce que tu ne pourrais rien faire à ce propos de toute façon. il te sèche doucement, et tu le laisses faire. tu es crevée. tu ne rêves que d'aller t'allonger, dans son lit puisqu'il te le laisse. qu'il vienne ou pas, tu t'en fous. tu vas juste dormir, parce qu'au moins, là, tu n'auras pas mal. tu hésites à prendre un de ces calmants, même si tu les as en horreur. mais avec l'alcool, le peu de cognac, que tu as pris avant, ce n'est pas une bonne idée. tu ne veux pas te mettre ko, tu veux juste atténuer la douleur. tu verras si c'est supportable demain matin. tu lui souris en guise de remerciement, un sourire faible, et fatigué, et las. tu vas vers ton sac à main, absolument pas gênée par ta nudité, et tu fouilles dedans, pour trouver des fringues un peu moins provocantes que celles que tu avais et qui ne ressemblent plus à grand chose. tu les enfiles rapidement. il n'y a rien de mieux comme sensation après une soirée de tapin, que de prendre une douche, se laver les dents et enfiler des fringues confortables.
• tu passes ta main dans tes boucles, et tu te décides à raidement compter le fric que tu as. ils t'ont donné bien plus que le temps que tu as passé avec eux. notamment parce que tu n'as pas eu le temps de fixer le prix. ils t'ont donné pour six cents euros. tu as un petit sourire. tu auras au moins un lot de consolation. t'as pas fait ça pour rien. tu fais un métier absolument ingrat, tu es méprisée par pas mal de gens, mais tu gagnes plus que beaucoup en une semaine. et à l'époque où tu as commencé, c'était important. pour pouvoir acheter tes costumes, de quoi coudre décemment, et des chaussons. c'est que tu as une cheville musclée et que tu les cassais très rapidement tes pointes. maintenant, c'était plus pour ton confort, et puis pour ne pas trop t'ennuyer. pour toi, il n'y a rien de pire que l'ennui. c'est là que tu te rends compte qu'il te manque encore des souvenirs, et que tu t'entêtes pour les retrouver, à en avoir la migraine. tu regardes ton téléphone. personne ne s'inquiète, et c'est tant mieux. tu n'as pas envie d'avoir à leur mentir, qui que ce soit. t'es pas en état de trouver quelque chose qui tient la route. « t'as pas un truc à grignoter ? » tu demandes en haussant un peu la voix, pour être sûre qu'il t'entende depuis là où il est. t'as pas l'habitude de manger entre les repas, pour pouvoir garder ta ligne. mais là, t'as un peu faim. c'est aussi parce que t'es crevée. et puis on peut pas dire que t'aies mangé grand chose avant d'y aller. une tomate et une tranche de jambon, parce que t'étais en retard. ta famille aime pas quand tu fais ça, ils s'inquiètent, et pensent directement à l'anorexie. mais c'est pas ça. c'est que t'aimes être ponctuelle, et puis que tu te forces jamais à trop manger. en revanche, tu te forces à manger au moins un truc aux heures des repas, sinon, tu sais que tu vas grossir. tu te diriges vers la cuisine et tu regardes dans les placards à ta hauteur. y a de la drogue dans un sachet, mais tu fais mine de rien voir. ça te regarde pas.

« je sais. essaie de juste les faire fuir, ou bien qu'ils ne s'en prennent plus à qui que ce soit. rajoute pas du sang sur tes mains, pas plus que ce que tu n'as déjà. » tu ne réponds pas, tu ne lui montres aucune réaction, parce que tu sais très bien que tu ne sais pas encore ce que tu vas faire, ça dépendra d'eux, comment ils vont réagir quand tu les trouveras et que tu leur expliqueras le fond de ta pensée. il est fort probable que tu rajoutes du sang sur tes mains, tu n'es plus à ça près, tu as tué un homme il n'y a même pas deux semaines, celui qui a tiré sur alma, celui qui te visait toi mais qui a fini par lui tirer dessus par ... par inadvertance. il est mort, dans d'atroces souffrances et tu t'en fiches, tu sais très bien que tu as fais ce qu'il fallait. point. et tu feras de même avec ces types qui s'en sont pris à vénus. tu la protégeras coûte que coûte. tu finis par l'aider à se rincer, à se sécher et tu al laisses faire sa vie. tu la laisses se débrouiller tu retournes dans le salon pendant qu'elle vient compter ses sous. tu ne regardes même pas, c'est son argent, pas le tien après tout, puis toi, t'as pas besoin de ce fric, t'es blindé avec tout ce que tu amasses depuis que tu as même pas seize ans, tu as le temps de faire ce que tu veux. bref, tu al laisses faire. « t'as pas un truc à grignoter ? » qu'elle finit par te demander. tu hausses les épaules cette fois. « sûrement, t'as qu'à aller fouiller dans les placards de la cuisine.  » tu la regardes, tu la laisses faire pendant que tu restes dans ton canapé, tu finis par te lever et tu restes dans l'encadrement de la porte. tu la vois éviter ton sachet de dope, habilement, ce ne sont pas ses affaires, et elle le sait. tu peux être sympa, tu peux l'aider, mais tu peux aussi être le pire des cons, tu peux aussi t'énerver et il ne vaut mieux pas. « fais toi un sandwich si tu veux. t'es grande, tu fais ce que tu prends, tu prends ce que tu veux. » et tu la laisses tranquille, tu retournes dans le salon, et tu reviens sur ton canapé. tu sors ton téléphone et tu te concentres dessus. t'as déjà trois appels manqués, sauf que t'as pas envie de sortir. tu regardes qui c'est. si c'est pas une personne de ton gang, ça attendra demain matin, enfin, ça attendra plus tard puisque finalement la matinée est pas mal entamée maintenant. tu ne réponds pas, tu laisses ton téléphone sur la table basse et tu t'appuies dans le canapé.

• s'il y a un truc que t'apprécies dans le gang en plus de la protection qu'il t'apporte, c'est la distance respectueuse qu'il y a entre chacun. il y a des choses pour lesquelles personne ne s'en mêle. l'argent en fait partie. vous ne vous êtes pas regroupés pour faire plus de profit, et vous ne refilez pas non  plus une part à bendo. quoique ça pourrait être une idée. un système mafieux un peu. alors, l'argent, c'est chacun pour ça. surtout celui là. t'avais toujours craint qu'on te prenne pour une fille facile, qui faisait ça pour le plaisir, qui en profitait pour se faire sauter. en fait, ça avait été tout l'inverse. cet argent que tu tiens dans la main, ils le voyaient comme durement gagné. ils trouvaient que tu faisais un métier ingrat, et que tu étais sacrément forte pour tenir le coup, alors que tu étais en permanence rabaissée à l'état d'objet sexuel. ils saluaient presque ton courage, et ta ténacité. c'est flatteur. ils n'ont pas besoin de le dire tu le vois bien à leurs gestes, à leurs regards. et c'était aussi pourquoi ils comprenaient ton besoin de ne surtout pas te montrer vulnérable devant les autres. jamais. tu n'aimais pas montrer que tu souffrais et encore moins demander de l'aide. il te dit de fouiller dans les placards. ça aussi c'est un truc que tu aimes bien. la confiance. il y cache peut être des choses, mais il a confiance en toi pour que tu ne dises rien. que tu ne le mentionnes même pas, comme cette poudre. c'est pas tes affaires. à partir de là c'est comme si ça n'existait pas. tu récupères de quoi te faire un sandwich. pas beaucoup de pain ni de garniture, juste de quoi te caler l'estomac et pouvoir dormir tranquille. parce qu'il va falloir que tu aies un bon sommeil pour pouvoir bien récupérer et que tes blessures commencent déjà à guérir. si tu es fatiguée demain, la douleur sera mille fois pire. tu viens t'asseoir sur le canapé, avec ton quart de baguette jambon-beurre-cornichons. tu t'en fous de te tenir proche de lui. si il veut pas que tu poses ta tête sur son épaule comme tu le fais là, il te le fera savoir. il est pas du genre à se forcer pour faire plaisir aux autres. « si je m'endors sur le canapé, tu me portes pas, tu vas te niquer le dos après. tu me laisses là, ça m'ira très bien aussi. » vu la façon dont tu es calée, on pourrait croire que tu lui demanderais des détails sur sa vie amoureuse. mais si il ne te demande rien, c'est qu'il n'a pas besoin de conseil. t'es ni sa mère, ni sa soeur. vous êtes proches, mais vous respectez l'intimité de chacun. et puis si tu veux des infos, tu sais à qui demander et par où commencer. or, ce genre de tuyaux ne t'intéresse que pour de possibles futures missions. donc, c'est inutile. ça ne t'empêche pas, en revanche, de remarquer son air fatigué. et tu pourrais croire que c'est à cause de l'heure tardive, si seulement ça ne faisait pas plusieurs jours qu'il avait cette gueule de déterré. « t'es sûr que tu vas bien ? »

elle finit par revenir, tu regardes son en-as, rapidement, tu t'en fiches,d de ce qu'elle a pris, tu manges rarement. t'as jamais trop faim. la drogue, certainement. quelque chose du genre. tu t'en fiches. elle vient s'installer, là, à tes côtés, et tu al laisses faire. sa tête se pose sur ton épaule, et tu bouges pas, ça ne te gêne pas, ça ne te dérange pas, ça te fait même un peu de bien, mais ça, tu ne le diras pas; t'as pas l'habitude de ce genre de contact, sauf avec vénus, lorsqu'elle se laisse aller. toi, tu prends, tu acceptes, parce qu'en ce moment, t'en as besoin, alors non, tu ne la vires pas non. « si je m'endors sur le canapé, tu me portes pas, tu vas te niquer le dos après. tu me laisses là, ça m'ira très bien aussi. » tu hoches la tête, tu réponds pas, tu sais que tu la laisseras pas là. c'est pas avec son poids plume que tu te feras mal au dos, certainement pas, alors tu ne dis rien, parce que tu ne respecteras pas sa demande. elle sera mieux dans ton lit, et t'as presque trop envie qu'elle reste à tes côtés d'ailleurs, sentir cette chaleur qu'elle dégage.  « t'es sûr que tu vas bien ? » qu'elle finit par demander, tu tournes ton regard, tu l'observes, et pour toute première réponse, tu hausses les épaules. « j'en sais rien. » t'es honnête, pour une fois, tu ne lui caches pas, rien, tu refermes tes yeux, tu appuies de nouveau ta tête contre le canapé. « j'ai un soucis, avec la soeur de Nino. tu sais, celle qui s'est faite tirer dessus, qui est à l'hôpital, paralysée. » tu poses les choses avant de continuer. « cette balle était pour moi. » tu lui expliques, calmement. « je lui ai dis mais .. c'est étrange, parce qu'elle ne semble pas m'en vouloir. j'comprends pas. » tu termines, c'est vague, tellement vague ce que tu lui dis alors que là, dans ton esprit, c'est tellement précis.

• il ne te repousse pas, quand tu oses ta tête sur ton épaule. tu sais que si ça l'avait dérangé, il l'aurait fait. il n'est pas du genre à se forcer à accepter quelque chose, loin de là. c'est quelque chose que tu admires chez lui. il sait faire des compromis, mais il n'accepte jamais rien qui ne lui aille vraiment pas. toi, c'est ton boulot. tu pourrais arrêter de faire ça, pourtant. tu pourrais n'être que proxénète, comme tazio. tu pourrais te contenter du fric que t'as déjà. mais tu as été projetée dans une vie où tu n'es plus en mesure de faire tout ce que tu savais faire avant. le seul de tes talents que tu peux encore exercer, même si c'est loin d'être une passion, c'est ça. de toutes les choses qui te définissaient avant ton accident, c'était ça qui était resté. la seule chose que tu savais faire et que tu pouvais encore faire. c'était triste, mais c'était comme ça. au moins, tu avais l'impression de ne pas perdre complètement pied. il te parle de cette fille et tu sens que c'est sincère. qu'il est aussi perdu qu'il en a l'air. les histoires d'amour, c'était toujours compliqué. il en était peut-être pas amoureux. en tout cas c'était autre chose que juste le genre de trucs que toi t'avais pu ressentir -quoiqu'une addiction soit particulièrement intense. tu sentais que c'était plus que ça. plus que du simple amour, et t'étais pas capable de définir quoi. mais ça ne te regardait pas. tout ce que tu pouvais faire, c'était aider bendo à aller mieux, et l'éclairer. ou du moins, le mettre sur la voie. « elle doit peut-être penser que tu n'y es pour rien. que c'est pas ta faute, mais celle de l'autre connard. elle doit se dire que c'est peut-être mieux comme ça. qu'elle soit dans un fauteuil, que toi dans une tombe. j'en sais rien, je la connais pas cette fille, j'ai du la croiser une ou deux fois peut-être, mais je m'en souviens pas. » tu ne te souviens déjà pas de nino, c'est pas pour te souvenir de sa sœur. tu sais pas pourquoi, mais les souvenirs qui concernent ce gosse t'échappent et t'arrive pas à reconstituer ce visage dans ton esprit. tu peux juste te raccrocher à ce qu'on t'a dit après ton accident à propos de lui. et des emmerdes qu'il avait créé, ce petit con. il allait devoir s'expliquer, quand il reviendrait, et devant toi aussi. parce que ce gang tu y tenais. tu en étais pas la sous-chef, tu ne te donnais pas ce rôle, qui n'était pas le tien. mais ils avaient tous été là pour toi, avant comme après. vous étiez là les uns pour les autres. ce qu'il avait fait, pour toi, c'était de la trahison. le pire crime à tes yeux.

« elle doit peut-être penser que tu n'y es pour rien. que c'est pas ta faute, mais celle de l'autre connard. elle doit se dire que c'est peut-être mieux comme ça. qu'elle soit dans un fauteuil, que toi dans une tombe. j'en sais rien, je la connais pas cette fille, j'ai du la croiser une ou deux fois peut-être, mais je m'en souviens pas. » tu hausses les épaules, t'en sais rien. non, tu ne sais pas s'ils se connaissent, tu ne penses pas, parce qu'Alma, tu l'éloignes de tout ça, tu fais en sorte qu'elle reste loin de cette vie, jusqu'à être loin, très loin de toi. « je ne pense pas que tu l'aies croisé. » tu lui murmures doucement, tu passes ta main au dessus de ses épaules et tu la ramènes contre toi, comme si tu avais besoin d'un peu d'affection, juste un peu, tu ne lui en demandes pas plus à Vénus, même si tu sais qu'elle se montrerait présente, même si tu sais qu'elle serait là, ce n'était pas comme si vous n'aviez jamais eu un peu de plaisir ensemble .. mais ce n'est pas ce que tu attends, ce n'est pas ce que tu recherches, non, juste un peu de chaleur humaine, rien d'autre. « je fais en sorte, qu'elle ne s'approche pas, de ce monde, de mon monde, de notre monde. » tu reprends, d'une voix douce et calme. « tu n'en parles pas vénus, je te fais confiance. » tu lui demandes et avoues en même temps, pas besoin de le crier sur tous les toits. « mais crois-moi, elle n'a pas pris cette balle pour me protéger, elle était juste au mauvais endroit au mauvais moment, et à cette époque, elle me détestait, elle me détestait vraiment puisque par ma faute, entre guillemet, Nino était dans ce milieu. » tu lui expliques calmement, même si elle ne se souvient pas de Nino, si elle ne voit pas vraiment qui c'est. « bref, je suis restée sur place, j'ai appelé les secours et depuis, j'ai vraiment du mal à me séparer d'elle, j'veux dire .. j'ai toujours besoin d'aller à l'hôpital pour la voir la surveiller. » tu continues, tu ne te caches pas, tu n'as pas peur de te dévoiler devant vénus, parce qu'elle ne jugera jamais, tu le sais. malgré tout, c'est la première fois que tu parles autant. « j'l'ai tué tu sais .. ce type. »

• il te ramène contre lui, doucement et tu le laisses faire. tu sens qu'il a besoin de soutien, et tu ne peux pas le lui refuser. il est là dès que tu as besoin de lui, tu ne peux quand même pas ne pas le lui rendre. ce n'est même rien par rapport à ce qu'il fait pour toi, mais au moins t'en fais un peu. tu l'écoutes. il te dit qu'il pense que tu ne l'as jamais vue. c'est fort possible. tu ne t'en souviens pas e tout cas. tu passes ta main dans son dos, et tu le lui caresses doucement. comme pour lui dire que tu es là. qu'il peut avoir confiance en toi. qu'il peut tout te dire, que tues là s'il a besoin de toi. t as beaucoup d'estime et de respect pour lui, mais aussi pas mal d'affection. il te dit de ne pas en parler et tu hoches doucement la tête « je comptais pas le faire, t'inquiètes. » il te raconte, il t'explique, et tu l'écoutes. il n'arrive pas à se séparer d'elle, hein ? et il a tué le type qui l'a envoyée à l'hosto, cette fille. tu as un tout ptit sourire, pas méchant, pas mesquin. tu réfléchis quand même un peu avant de parler, parce que tu ne veux pas le brusquer. mais tu penses savoir ce qu'il a. alors, tu cales un peu mieux ta tête sur son épaule, et tu gardes ton sourire. « je crois que tu l'as dans la peau, cette fille. » ça te fait sourire, parce que tu pensais pas qu'un jour il se retrouverait dans une telle situation. mais quelque part, tu es contente. tu sais que c'est ce genre de choses qui rendent les gens meilleurs. « j'dis pas que t'en es amoureux, parce que perso, je sais pas ce que c'est. mais il me semble bien que c'est ça. que tu l'as dans la tête. et bonne chance pour l'en sortir. » tu le regardes, du coin de l'oeil, et tu continues. « elle te plaît j'imagine ? » tu lui caresses la joue doucement. même si il veut la protéger, tu sais que ça lui ferait du bien d'avoir quelqu'un. tu sais que ça va le calmer. mais tu sais aussi qu'il ne va pas vouloir. parce qu'il va vouloir la protéger, comme il t'a dit. la garder à distance de votre monde, comme toi tu l'as fait avec tes frères. alors tu réfléchis déjà à des arguments.