(romane) | sourire colgate, clin d'oeil clooney et c'est dans la boîte.

tu sortais de la salle. il était assez tôt, pour ce début d'après-midi. assez tôt pour toi, à tes habitudes. surtout que tu venais d'y passer deux heures, à la salle. t'avais d'abord couru. t'avais besoin d'exercice. puis tu t'étais entraîné avec un pote, que tu voyais que là. à quoi ça sert de le revoir à l’extérieur, hein ? t'avais qu'une envie, c'était de prendre une bonne douche. froide, si possible. mais les douches du gymnase, c'était pas ton truc. pas que tu sois pudique, non, mais t'aimais pas le bruit, puis sois c'était chaud, soit c'était froid. toi tu voulais du froid. alors t'avais décidé de rentrer, te doucher, et te pieuter avant de reprendre le boulot, ce soir. sauf que t'avais pas prévu qu'un de tes potes t'interpelle. « yo, mercure ? tu vas où ? ça te dit pas un tour à la plage ? » tu tournes la tête vers eux. un grand blanc baraqué, qui devait frôler le mètre quatre vingt quinze et un plus petit, un asiatique, bien baraqué aussi. t'arques un sourcil, intrigué. la plage, c'était bien, nan ? soleil, eau fraîche, nanas... « en plus je crois que y'a les inscriptions pour des cours de surf, cet aprèm'» tu soupires. « je sais déjà un peu en faire, c'est pas c'que je préfère... » ils se lancent un coup d’œil partagé, amusés. « même si la prof' c'est une jolie blonde ? » ces gars là, tu les connaissais pas depuis longtemps. mais ils avaient bien cernés ton côté vautour, autours des nanas. un sourire se dessine sur la commissure de tes lèvres et tu lèves les mains, en signe que tu te rendais. « l'appel des blondes, les gars. » et tu tournes les talons, sortant de la salle et allant enfourcher ta moto. t'avais pas de maillot. t'en achètera un sur place. doit bien y avoir des boutiques de maillot de bain, nan ?
t'arrives quelques minutes après. sur la plage, y'a des planches de prêtes, plantées dans le sable. tu gares ta moto, tu la verrouille et tu fous un antivols sur le moteur. puis tu descends. prêt des planches, y'a un p'tit stand. ou une p'tite tente, tu sais pas trop. combinaisons de surf, planches, chaussures, y'avait tout l'arsenal. et une jolie blonde, penchée sur une feuille juste devant qui parlait avec un gars qui voulait apprendre le surf, visiblement. m'enfin, vu la prof, qui ne voudrait pas apprendre, hein ? alors tu t'approches. t'attends, ton casque de moto sous le bras, qu'elle ait finit de discuter avec le gars. tu regardes ce qu'il y a sous la tente. pas de maillots. au pire, tu te foutra en caleçon, nan ? t'entends la voix de vénus te réprimander. non. okey. puis c't'à toi. t'avances, tout sourire. elle a les yeux plongés sur sa feuille et ses écritures. « ce serait pour m'inscrire, pour un cours. » tu lances, tout sourire. sourire écarlate, sourire colgate, même. les noirs, les métis, ou tout ceux à la peau matte, vous avez cette réputation d'avoir facilement les dents blanches. ça comptait pour ta famille. « y'aurait possibilité que je pose mon casque par ici ? » tu demandes, charmeur, séducteur. les p'tites blondes, tu les aime bien. leurs grands yeux bleus, leur peau plus claires que les brunes, en général, même si certaines passaient des journées sur la plage et donc, la peau brunissait en même temps que les cheveux s'éclaircissaient. si tu rentrais dans les clichés, tu dirais que généralement, elles sont faciles à berner. mais t'aimais pas les clichés, même si parfois, ça t'arrangeait bien. et celle-là, t’espérait bien qu'elle soit pas une fille si facile que ça. « et, vous vendez des maillots ? j'ai oublié le mien. » sourire de ta part. sourire de sa part. oh, et puis, si c'est une fille facile, tant pis, ça te gênera pas.

la jolie blonde te pose tout pleins de question. comme si t'avais déjà surfé. t'aimerais lui dire la vérité, que sur ton île t'en faisait un peu, de temps en temps, mais ça serait moins drôle pour toi. moins drôle que si tu jouais la comédie et la carte de la séduction, en faisant le gars sympa gauche sur ses pieds et surtout, gauche sur une planche. paraît que ça les attendrit, les nénettes. m'enfin, t'avais pas une gueule d'enfant de coeur non plus, elle allait bien remarquer la miss que t'étais là pour la draguer. t'aimais bien, toi, quand elles cogitaient. alors tu fais non de la tête, mine désolée, mine de gosse, et là elle te dit où foutre ton casque. tu y jette un coup d'oeil : tu vas pas chipoter pour un emplacement de casque. puis si y'a sa collègue, derrière, qui reste ici, bah au moins tu te le fera pas chourrer. ça t'embêterai quand même, de le perdre, ton casque. « Mary, dis-moi; on a toujours des maillot pour hommes?» mary. c'est jolie, mary. c'est doux, mary. puis elle est mignonne, la-dite mary. mais toi, celle qui t’intéressait aujourd'hui, c'était la petite blonde dont la poitrine cachée sous son haut de maillot de bain te faisait de l'oeil. bah quoi, t'es un mec après tout, hein ? sa collègue répond, à la positive, bon, ça va t'arranger, mais tu sais pas où ils sont, ces fameux maillots. et comme si la petite blonde lisait dans tes pensées, elle annonce un emplacement derrière la tente. cool.  tu la remercie d'un regard, d'un sourire et tu t'y dirige, posant par la même occasion ton casque de moto. maillots, maillots, montrez vous. t’espérait en trouver un que tu pourrais garder, et pas juste mettre qu'une seule fois. un que vénus fouterait pas à la poubelle sous prétexte qu'il est moche et qu'elle voudra pas se montrer avec toi dans un maillot de bain pareil. bon, ça, tu savais qu'au final, elle s'en foutait bien, elle veut juste te faire chier, ton aînée-de-quelques-minutes. tu passes à l'arrière, jetant un coup d'oeil à la blonde qui venait de tourner la tête pour retourner à ses papiers. tu te demandais bien ce qu'il pouvait y avoir de si important d'écrit dessus. « Si vous avez besoin d'aide pour votre choix de maillot, hésitez pas à demander; Romane se fera un plaisir de vous aider.» oh mary, merci mary. tu regardes celle qui venait de t'interpeller, lui adressant un signe de tête et un énième sourire-oui, tes sourires, c'était tes points forts avec tes yeux- pour la remercier d'avoir donné le nom de la jolie blonde. romane. c'est mignon, ça lui va bien. tu l'aurais bien vu s'appeler léa, ou un nom du même style, plus petit, plus court, comme elle. mais romane, ça te fait sourire. et c'est bien de te faire sourire, même si tu souris les trois quarts du temps six jours sur sept et onze mois trois quart par années, et encore, c'était quand tu passais une année de merde. « merci mary, je n'hésiterais pas.» elle paraît surprise que t'ais dit son nom, mais c'est ça le secret. la surprise. elle, tu pourrais très probablement la revoir dans quelques jours, ça te dérangerait pas. tu fais le tour des quelques maillots, pas beaucoup, mais suffisamment avant de tomber sur un qui pourrait t’intéresser. sauf qu'il est en m. m, c'est ta taille. m, c'est bien. mais vu comment il moule le mannequin en plastique coupé, comprenant que le fessier et l'avant, tu te dis que, ton paquet à toi doit être plus gros que celui d'un machin en plastique. en insinuant que les fabricants ce seraient fait chier à en faire. alors tu jettes un coup d'oeil sous la tente, mary et romane sont toujours là, toujours occupées. mais si romane se ferait un plaisir de t'aider, alors... « dites, vous auriez ce modèle en l ?» tu demandes, en désignant le maillot qui t'intéressait. en fait, il t’intéressait pas tant. il était pas mal, les couleurs attiraient ton oeil, et peut-être que vénus le jetterait pas aux ordures. « j'pense qu'il sera un peu petit sur moi.» tu rajoutes, sourire angélique, coup d’œil entendu.