il faut souffrir pour.. eh merde!ⱷ greg

Gregory avait de plus en plus de travail. Aussi, il rentrait de moins en moins chez lui. Victoire n’y vivait plus, alors il n’avait plus vraiment de raison de rentrer tôt pour passer du temps avec quelqu’un. Du coup, son business tournait à plein régime. Le bouche à oreille fonctionnait parfaitement bien et le jeune homme se retrouvait avec un grand nombre de demandes de coaching. Si bien qu’il attendait toujours de trouver une autre prof de fitness qui pourrait l’aider à faire tourner la salle car il commençait à se retrouver embêté avec tout ce monde. Il était moins disponible. Aujourd’hui, d’ailleurs, il avait déserté la salle pour une petite course avec une nouvelle venue qui avait fait appel à ses services. Elle s’appelait Elliot. Drôle de prénom pour une fille, mais bon, c’était original. Il lui avait donné rendez-vous à la plage. Rien de tel pour travailler le cardio. Courir dans le sable peut s’avérer éreintant et difficile quand on n’est pas habitué. Pas étonnant que les joueurs de beach volley ou sandball soient tous tanqués. Arrivant à la plage vêtu d’un short rouge et d’un marcel gris, ses cheveux volant légèrement par l’effet de la brise, il remarqua une petite blonde assise dans le sable, et elle portait un accoutrement si unique qu’il savait qu’il s’agissait de la jeune femme à qui il devait faire un cours. Souriant légèrement il s’avança tranquillement vers elle tandis qu’elle époussetait le sable qui collait à son postérieur pourtant bien dessiné. Elle finit par lui demander s’il était l’homme qu’elle attendait et il hocha la tête positivement : « Lui-même. Tu es bien Elliot ? » Il n’y avait aucun doute. Si bien qu’il enchaina rapidement. « Rappelle-moi un peu ce qu’on avait dit au téléphone…C’est quoi ton objectif ? Il me semble que tu voulais travailler le cardio mais j’ai tellement de monde en ce moment qu’il est possible que je me trompe… » Il ne se trompait pourtant pas, puisqu’il était question de courir dans le sable, mais peut-être ça ne serait pas systématique, il avait besoin de cerner son projet s’il voulait être efficace.

Acceptant la main qu’elle lui tendait, Gregory se réjouissait déjà à l’idée de commencer un entrainement avec elle. Elle avait beau lui assurer avoir la forme d’une mamie, elle avait l’air pleine d’entrain et pleine de vie. En plus, point positif pour elle, elle parvient à le faire rire, si bien que le jeune homme se sent tout de suite plus à l’aise et s’avèrera plus compréhensif. On a souvent reproché à Gregory son manque de compassion parce qu’il souhaite que chacun repousse ses limites, mais une fois que le contact est établi, il est plutôt du genre à s’adoucir. Chaque personne est différente. Riant aux éclats, il s’étonne même de son exagération un brin marseillaise, peut-être est-elle-même originaire de là-bas ? « A ce point ?! Tu me fais marcher ! » Mais elle a l’air sérieux qui traine sur son visage, par le biais de sa petite grimace. Affichant une moue amusée, l’Australien la rassure immédiatement. « Bon de toute façon, faut savoir que Rome s’est pas construite en un jour donc il va falloir être patiente. » Le cardio se travaille sur le long terme. Il ne faut pas se mettre en tête qu’au bout d’une semaine on sera tout feu tout flamme. Bien sûr en l’espace d’une semaine on a le temps de progresser, mais les efforts se font sur la longue durée si l’on veut atteindre nos objectifs et ne pas supporter une perte drastique des gains obtenus. Parce que si l’on progresse lentement, les progrès se perdent vite après une courte période d’inactivité. C’est la dure loi du sport. Elliot demande quel est le programme, ce qui montre qu’elle a hâte d’en découdre et c’est une bonne chose de sentir sa motivation. « Pour aujourd’hui, rien de bien compliqué. On va tester ton cardio donc on va faire un footing à allure modérée, puis pour terminer si tu n’es pas trop fatiguée, on fera un dernier tour à allure un peu plus soutenue. » Courir sur la plage est agréable, mais elle va bien vite se rendre compte que les mollets et les cuisses brûlent deux fois plus vite, car l’effort est bien plus soutenu qu’un effort à plat sur le bitume, mais moins contraignant pour les genoux si les chevilles suivent. Gregory rajoute ensuite à l’attention de la jeune femme : « La fois prochaine, je te ferais passer des tests pour déterminer ta VO2max et donc savoir à quelle allure il est intéressant pour toi de travailler ! » Le terme de VO2max doit lui sonner comme du charabia, mais ce n’est pas ce qui est le plus important, l’essentiel c’est qu’elle appréhende ces données par le corps et ses ressentis. « Ca te va ? » Dit-il en joignant ses mains. Pour lui, ça va être une promenade de santé, mais il se demande si la jeune femme, qui prétend être essoufflée au moindre effort, tiendra la distance.