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 MAÏA + (scars)

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Jude Héméra
Jude Héméra
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messages : 115 pseudo : cupcake avatar + © : cameron monaghan + alcaline
MAÏA + (scars) 941c

âge : 22 ans, dont pas mal de conneries.
statut civil : en couple ? on peut dire ça, oui.
job/études : il enchaîne les petits boulots
MAÏA + (scars) _
MessageSujet: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptyJeu 19 Mai - 20:21

• j'avais bien du mal à le réaliser. ensemble. on était ensemble. elle avait voulu de moi. même si elle était loin de tout savoir, c'était déjà quelque chose de bien. elle m'avait accepté. elle m'aimait. ça en revanche, j'avais encore un peu de mal à le réaliser. qu'elle veuille qu'on se mette ensemble, qu'on couche ensemble, oui, ça, jusque là ça allait. mais qu'elle m'aime ? ça me parait complètement irréel. elle ne savait de moi que mes mensonges au quotidien. elle n'a pas vu le vrai moi, la bête tapie au fond de mon esprit. je la regarde dormir, lovée contre moi, et ses bras fins passés autour de ma taille. elle a même un petit sourire. cette fille est juste, en plus d'être canon et gentille, adorable. elle est toujours pleine de petites attentions, elle est stable, elle est douce, et elle ne lève jamais la voix. ou du moins je ne l'ai pas vue faire. et puis, elle est tellement rigoureuse dans ce qu'elle fait, dans sa musique. elle met toujours la barre très haut, presque trop. elle se donne à fond pour ce qu'elle veut. elle est le blanc, je suis le noir. on est complètement opposés. mais au fond de moi, j'ai l'impression qu'elle me rend meilleur. je n'ai pas eu de pensées négatives, depuis deux semaines, depuis qu'on est ensemble, depuis qu'elle a accepté de sortir avec moi. essayant de ne pas bouger, j'attrape mon bon vieux polaroïd et je prends un cliché d'elle. c'est le quatrième en tout et pour tout. ceux-là, je ne les balance pas dans le carton, comme les autres, mais je les glisses dans une pochette plastique, que je garde dans ma table de nuit plutôt. récupérant le carré cartonné, je le secoue légèrement, et le pose sur ma table de chevet. la lumière entre doucement au travers des rideaux. c'est calme et paisible, comme atmosphère. on en oublierait presque que mon appart' est un vrai mouchoir de poche.
• je commence à avoir le bras engourdi. je ne veux pas la réveiller, je n'ai pas l'impression qu'elle fasse beaucoup de grasses matinées. alors je me dégage prudemment, en essayant de ne pas la faire bouger, et je me lève. le parquet manque de grincer sous mes pieds, mais je contrebalance mon poids. je la connais par cœur cette latte-là. et je sais très bien comment faire pour éviter qu'elle ne se fasse entendre. je jette un dernier regard à maïa la belle, et je passe à la cuisine. je vérifie d'un regard rapide que rien de trop compromettant ne traîne. à part mes cigarettes et une pochette noire près de l'évier, il n'y a rien de particulier. ah. si. de la vaisselle. il faudra que je la fasse aujourd'hui, ça devient quand même dramatique. j'attrape une clope et l'allume, avec le briquet glissé dedans. je devrais peut-être ouvrir la fenêtre de la cuisine, mais j'ai trop l'habitude de vivre seul et que ça ne me dérange pas. je suis assis sur le plan de travail, et de là, je peux voir un joli ange dormir dans mes draps. elle est belle. je n'arrête pas de me le répéter. elle est belle, et elle m'a sauvé la vie. et elle m'aime aussi. la sensation de bien-être qui parcourt mon corps m'est étrangère, mais vraiment pas désagréable. j'attrape mon téléphone et envoie un message rapide à aramis, pour lui dire de ne pas passer à l'improviste, que je ne suis pas seul. il est au courant, depuis la première minute où je suis sorti avec elle. il m'a entendu en parler en long en large et en travers, il me semble normal et logique que je lui apporte une source de soulagement. le pauvre, quand même. dès qu'on parlait filles, c'était obligé que j'aborde le sujet et que je m’appesantisse pendant des plombes sur à quel point elle est belle, à quel point j'aime son regard de miel. ça a pas changé, j'aime toujours autant ça, mais je ne le dis plus. je me contente de l'embrasser.
• je descends du plan de travail une fois la cigarette terminée, et je l'écrase dans le cendrier. puis je récupère mes affaires dans ma chambre et me glisse sous la douche. j'adore l'eau chaude, presque brûlante. j'aime quand elle coule sur ma peau, comme autant de caresses divines. elle est parfois mon seul soulagement, le seul moment de répit, où mes pensées arrêtent de tourner dans mon esprit. l'eau est tellement chaude qu c'en est presque douloureux. mais bon. je ne suis plus à ça près. je regarde mes bras. mes deux avant-bras. j'ai beau dire que j'ai arrêté, je ne cesse de reprendre dès que les temps se font un peu trop durs, ou dès que j'ai un peu trop bu. mais j'en ai plus envie. j'ai plus envie de me faire du mal, parce qu'il faudrait que je lui explique, que je prenne le risque de la perdre, et je ne peux pas. le souvenir de ma première relation, et la manière dont tout ça s'est terminé est toujours présent à mon esprit quand je m'engage avec une fille. alors je leur mens. je trouve des tas de raisons à ces cicatrices, que je dis ne pas être de la scarification ou de la mutilation punitive, avec un sourire détendu. seulement, elles, je ne les aimais pas. pas vraiment. pas autant. je ne suis as sûr d'être capable de lui mentir aussi longtemps. et je ne suis pas sûr de la réaction qu'elle pourrait avoir surtout. je sors de la douche et commence à m'habiller. et quand je tourne la tête, je vois sa mine mauvaise et ses sourcils froncés. « qu'est-ce qu'il y a ? » je demande, inquiet.
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Maïa Cavanagh
Maïa Cavanagh
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messages : 100 pseudo : HYA, pauline avatar + © : hailee steinfeld (c) azel.apy
MAÏA + (scars) 3zgb

âge : vingt et un dans... un mois.
statut civil : en couple avec jude.
adresse : saint charles depuis peu.
job/études : tromboniste, mais bientôt maman.
MAÏA + (scars) _
MessageSujet: Re: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptyVen 20 Mai - 19:20

Transportée dans un état intense d'euphorie, je ne m'étais pas rendue compte que Jude s'était levé. Entre chimères et réalités, je somnolais. Je pensais, je regardai ce torse devant moi. J'étais heureuse, en fait. J'étais avec lui. Mais le serais-je pour toujours ? Pour très longtemps ? Maintenant, on était tous les deux, rien que tous les deux. Lui et moi. Jude et Maïa. Tout simplement. Et je l'aimais. Déjà, c'était une première. Moi qui aimais quelqu'un ? On en rencontre des tas, dans la vie, des gens qu'on aime. Mais là, c'était vraiment réel, je l'aimais tellement. Depuis que je l'avais vu, la première fois, je n'avais qu'une piètre opinion. Mais je me trompais. C'était lui. Bien lui. J'incline ma tête. Juste un peu, mouvement quasiment imperceptible. Je l'entends remuer, à côté de moi. Je le vois prendre quelque chose. Quoi ? Je replonge au milieu de mes songes. Je dors. Puis je me réveille. Il est encore là. Je voudrais qu'il reste pour toujours, en fait. Je me rendors. Paupières lourdes, la fête d'hier soir, à l'Opéra, avec les Bauer, ça m'avait crevée. Et ma rustine, c'était le sommeil. Mais aussi, surtout, Jude. Parfois je le cherche du regard, dans la houle de la foule, avec ces gens qui vaquent à leurs occupations. Je ne le trouve pas. Mais je sais qu'il n'est pas loin. Je rouvre mes paupières. Avec difficulté. C'est difficile, de se réveiller. Je vois la place à côté de moi vide. Je tâte le drap, il est encore chaud. Il n'est pas parti bien loin. Je l'espère. Je me relève, doucement, aussi, comme si j'avais peur qu'on m'entende. J'entends les pas de Jude dans le couloir. Je l'entends pousser fébrilement la porte de la cuisine.
J'avais remarqué ces cicatrices qu'il avait aux bras, dans le dos, un peu sur le torse. Sur les jambes, aussi. Quand je passais ma main sur celles de son bras gauche, car c'était celui-ci le plus blessé, je pouvais sentir sur le bord de mes doigts les plaies. Il ne m'avait jamais dit pourquoi il avait fait ça. Je ne l'avais jamais trop questionné non plus sur le sujet, étant donné que nous n'avions pas forcément eu le temps de l'aborder. Mais je m'interrogeais. Et je m'inquiétais. S'il se faisait harceler, battre, quand je n'étais pas là ? Aramis ? Non, impossible. Les meilleurs amis ne se frappent pas et ne se font pas de mal entre eux... à moins que ce soit une autre personne ? Lui ? Je ne pouvais l'admettre. Il en serait incapable, et il me l'aurait dit. Je l'entends, dans la salle de bain. Quand il tire de l'eau, on peut entendre un harmonieux brouhaha. Non, pas un brouhaha comme des gens qui crient, s'interpellent, se parlent, discutent, se complimentent, non. Comme un torrent qui coule vers un point en aval. Quelque chose comme ça. Un truc dans le genre, comme dirait Auxence. C'est pas comme ça que ça marche, pourtant. C'est juste une canalisation, un truc tout simple. Alors je repousse le drap à contrecœur, j'ouvre le tiroir à la recherche d'un mouchoir, et tombe sur des photos. Je n'y jette qu'un coup d'œil, rien de bien grave. Je sais que Jude n'aime pas trop lorsqu'on s'occupe de ses photographies. Je sais bien qu'il me prend en photo, discrètement. Je ne sais jamais quand, j'aimerai lui demander, mais ne serait-ce pas trahir mon secret ? Je repousse mes pensées dans les tréfonds de mon esprit pour me saisir du paquet de mouchoir. Je me mouche, naturellement, et me lève, enfin. Le brouhaha s'était arrêté depuis quelques minutes. J'allais vers la cuisine. Sa cuisine. Peut-être bientôt la notre ?
Je préparai le déjeuner. Lorsque je tombai sur une petite pochette noire, que je n'avais jamais vue avant. Ce n'était pas la mienne. C'était la sienne. Je pensais. Je l'effleurai, osant à peine la toucher. C'était à Jude, et si je fouillais dans ses affaires il le prendrait peut-être mal. Et je ne voulais pas le blesser. Finalement, je pris la pochette dans ma main, l'examina, la retourna. Je m'écartais de justesse car un outil en fer s'échappa de la pochette. J'entendis alors son son cristallin, argentin, tinter contre le carrelage de la cuisine. Agenouillée, je le saisis entre mes doigts. Le porta à hauteur de mes yeux. Une lame. Fine. Sans autre décoration. Simple. Effutée. Pour faire mal. Poussée par une curiosité qui m'étais alors inconnue, j'ouvris la pochette et, stupéfaite, je regardais les outils accrochés aux différents compartiments de cette chose que je tenais dans mes mains. Lames, couteaux, briquets, bien rangés. Créés pour le mal. Créés pour se faire mal. Jude, alors, oui, c'était lui qui se faisait mal. Mais pourquoi ? Alors, pantelante, la pochette à la main, j'ouvre la porte de la salle de bain, sans frapper. Et je le fixe, avec mon expression sévère. Quand il tourne la tête, il me demande qu'est-ce qu'il m'arrive avec une lueur d'inquiétude dans les yeux. « Qu'as-tu fait ? » je lui demande. « je ne savais pas. »
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Jude Héméra
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MAÏA + (scars) 941c

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MessageSujet: Re: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptyVen 20 Mai - 21:34

• intérieurement, je sais de quoi elle parle. j'avais entendu le bruit fin, aigu, mais j'avais naïvement espéré qu'elle ait fait tomber une cuillère. j'avais tellement l'habitude de voir cette pochette, de la voir au quotidien, près de l'évier, pour éviter de dégueulasser le parquet que je ne pensais même plus à la ranger. c'est pas comme si j'avais beaucoup de visiteurs de toute façon. aramis le sait, il est au courant, et il se doute de ce qu'elle contient. et les autres, les autres filles, à peine elles sont entrées, trois heures plus tard elles repartaient déjà. pas le temps de regarder mon appart', elles ne visitaient pas grand chose d'autre que mon lit, et, à la limite, la salle de bains. alors, du coup, quand je l'ai vue, ça n'a pas fait tilt. pourtant, j'ai pensé à ranger le reste. le peu de drogue que j'ai toujours avec moi, pour quand je décide, comme ça, d'aller faire la fête avec mon meilleur pote. ça, par exemple, c'est dans le double-fond de mon tiroir. je n'ai pas envie qu'elle s'inquiète. vraiment pas. et puis je n'ai pas envie de lui dire la vérité, qu'elle prenne peur. alors je préfère me faire des idées. continuer à croire que c'est une cuillère qui est tombée, même si je vois la pochette, là, dans sa main fine. alors, je joue la comédie. je lui mens effrontément.
• je passe ma main dans mes cheveux roux flamboyant, et lui souris d'un air légèrement gêné. « désolé maïa. je pensais que t'avais vu que je fumais. mais si jamais l'odeur te dérange, je peux ouvrir la fenêtre. j'y ai juste pas pensé parce que j'ai l'habitude de vivre tout seul, ou avec mon meilleur pote, qui fume au moins autant que moi. » ouais, j'essaie de mettre un quiproquo. j'essaie de l'embrouiller. de faire comme si je ne me doutais de rien, pour me donner plus de crédibilité ensuite, quand elle va me parler de la mutilation. je vais lui dire que ce n'est pas ça, en rigolant. qu'il ne faut pas voir le mal partout. que ce genre de choses, ça n'arrive que dans les films. et autres inepties que j'ai pu entendre de la part de certains infirmiers à l'hôpital. mais c'est pas mal pour trouver des mensonges. je me doute qu'elle a remarqué mes cicatrices. c'est pas comme si elles étaient discrètes en plus de ça. ou même rares. j'en ai beaucoup, avec des textures différentes. des fois elle caresse distraitement mes avant bras, quand je lui fais un câlin. alors, c'est évident qu'elle s'en est rendue compte. mais on en parlait pas, ça m'allait très bien. il a fallu qu'elle tombe sur la pochette. j'aime pas lui mentir, non, vraiment pas. si avec les autres ça ne me pose aucun souci, avec elle, ça me fait le même effet que quand je mens à aramis. j'ai l'impression qu'elle le sait, qu'elle le voit, que c'est flagrant.
• je ne sais pas comment elle va réagir. si elle va se laisser prendre à mon mensonge, ou si elle va me regarder d'un air déçu. ou bien si elle va me hurler dessus, me demander d'arrêter de lui dire des conneries. mais je veux pas qu'elle sache. je veux pas qu'elle soit dégoûtée de moi. j'ai pas envie qu'elle me regarde comme si j'étais un monstre, comme si j'étais anormal. j'ai envie de voir son sourire tendre et amusé, encore, toujours, à jamais. je veux pas qu'elle déteste ce que je suis au fond de moi, je me débrouille assez bien tout seul pour ce genre de choses. j'ai envie de garder ça aussi, pour moi, égoïstement, au fond de mon cœur. un secret avec moi même. juste pour moi. quelque chose qui m'est personnel. je n'ai pas envie qu'elle essaie de m'en empêcher. qu'elle me dise qu'elle peut m'aider, ou qu'elle peut trouver un moyen de m'aider. que je pourrais aller voir quelqu'un, une psy encore, qui pourrait m'aider. elle ne comprendrait pas. j'ai une maladie, là, incurable, pas directement mortelle, et on ne pourra jamais rien y faire. je serais toujours comme je suis. toujours. ça ne changera jamais. et même si je vais mieux un temps, je ne veux pas la décevoir, lui donner de faux espoirs à croire que tout ça c'est fini, qu'on y reviendra plus, et y revenir, quelques mois plus tard. je ne crois plus en une possible guérison. je suis comme ma mère, c'est un fait. et je ne veux pas qu'elle en souffre. et la garder dans l'ignorance, c'est le mieux pour elle. et pour moi aussi, parce que je ne supporterais pas de la voir au loin, et de vivre avec des sentiments qui me consument tout entier.
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Maïa Cavanagh
Maïa Cavanagh
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MessageSujet: Re: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptySam 21 Mai - 11:01

Tout à coup, j'ai envie de lui dire tout ce que j'ai sur le cœur. De dire tout ce que je sais à son sujet. Mais que sais-je exactement ? Je n'étais qu'à déduire des choses. Mais ce que je tenais dans la main, dans ma main, je n'avais pas besoin de lui demander quoi que ce soit pour savoir ce que c'était. Animée par une haine qui m'était alors inconnue, j'avais envie de lui balancer à la figure des obscénités, le traiter de toutes les insultes les plus laides du monde, lui hurler qu'il n'était qu'un pauvre garçon, ou alors qu'il ne méritait pas de vivre. Mais je n'en fis rien, parce que je devais bien me l'avouer. Je l'aimais. Et lui aussi. Seulement, cette pochette m'avait refroidie dans mon élan d'amour. Objet vulgaire, noir, en cuir, cette pochette, si bien simple qu'elle fut, n'était que source de malheur, souffrance, supplices. Et j'en voulais à Jude. Il ne me l'avait pas dit. Il me mentait, en plus. Ouvertement. Comme si je n'avais pas remarqué. Comme si de rien était, comme si je n'avais pas vu ses cicatrices. Le toisant toujours avec mon expression stoïque de sévérité. Pourquoi n'a-t-il rien dit ? Il m'aurait expliqué, il m'aurait prévenue, nous n'en serions pas là. Mais nous avons tous les deux évité le sujet. Pourquoi ? Chacun avait une opinion bien arrêtée là-dessus. Et il devait probablement connaître la mienne.
J'ouvris la bouche. Rien n'en sortit. Naturellement. Trop stupéfaite, trop choquée, déçue, sûrement. Je ne voulais pas m'énerver contre Jude. De toute manière j'en serais incapable. J'avais toujours dans ma main la petite lame qui était tombée par terre. Je l'observais encore. Je lui en voulais, à elle aussi. C'était les outils de torture qui avaient infligé tant de peines à Jude. Enfermée dans une sorte de mutisme, je pensais. A quoi ? A Racine. A une phrase dans Bérénice. J'aimais, Seigneur, j'aimais : je voulais être aimée ! Devant le fait accompli je me trouvais petite, comme abandonnée. Alors, je levais la tête vers Jude et, plongeant mon regard dans le sien, je parlais enfin. « Tu n'as rien dit. » J'attendais une réaction. Mais je continuais. « Et tu me mens ? » Je posais sa pochette sur le rebord du lavabo, mais je gardais la lame dans la main. J'abaissais la tête vers elle. Etonnée, je remarquais qu'elle semblait me regarder. Etrange, mais pas impossible. Je murmurais, plus à moi même qu'à Jude, mais aussi pour cet instrument « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? », citant Lamartine. Brusquement je relevais la tête, et m'approchais de Jude, mon visage presque collé au sien. Crachant presque mes mots, j'assenais sèchement ces trois mots « Tu es fou. » puis « Tu aurais pu te tuer. ». J'attendis. Fermant les yeux. « Je t'aime. ».
Mes paroles ainsi débités semblaient bien désordonnées. « Souffres-tu ? » je lui demande. Je lui dis que je serais là, et je me blottis contre lui. « Cesse donc de meurtrir tes chairs. ». silence. « Ne souffre plus, parce que je suis là. » je ne sais pas par quel moyen je trouvais le courage de me détacher de lui, mais je le fis. Et, comme pour illustrer mes propos et lui montrer que je resterai avec lui, je m'entaillais le bras avec sa lame. Profondément.
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Jude Héméra
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MAÏA + (scars) 941c

âge : 22 ans, dont pas mal de conneries.
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MessageSujet: Re: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptySam 21 Mai - 13:48

• je vois son regard déçu. je vois qu'elle m'en veut. alors, je baisse la tête. je me doutais qu'elle verrait bien que je lui mens. c'était évident. j'aurais aimé qu'elle se laisse prendre au piège. mais elle m'en veut. elle doit me haïr. parce que je lui ai menti, parce que je lui ai caché, parce que je ne lui ai rien dit pour la bête tapie au fond de moi. parce qu'elle ne sait pas avec quels yeux je me vois. mais je préférais qu'elle en sache le moins possible, pour ne pas qu'elle voie ce que je suis. pour ne pas qu'elle prenne conscience que je serais incapable de la rendre heureuse. qu'elle se rende compte que je suis aussi messed up que mon chat, à qui il manque pas mal de choses, comme un bout d'oreille. bah moi, il me manque la normalité, l'objectivité, l'altruisme. je suis pas la meilleure personne. elle ferait mieux d'être avec un autre, qui la ferait rire, qui la ferait sourire, qui ne la dégoûterait pas. mais moi, quelque part, j'ai pas envie qu'elle soit avec un autre ? j'ai envie qu'elle reste, là. qu'on continue d'avoir des moments, où elle est blottie contre mon torse, le visage sublimé par les rayons du soleil matinal. j'ai envie d'entendre sa voix chantante pendant qu'elle se dandine d'un air ridicule et exagéré dans la cuisine, puis qu'elle sursaute en voyant que je la regarde faire en souriant. j'ai pas envie de perdre tout ça. j'ai pas envie de perdre cette sensation d'être normal à ses yeux. j'ai pas envie de souffrir, de voir la haine, de perdre tout ce que j'ai à peine commencé à réaliser. non. elle reste silencieuse. elle ne dit rien. il y a une de mes lames dans sa main, fine, une lame de rasoir terriblement aiguisée. je préférerai encore qu'elle me frappe, qu'elle me coupe avec, qu'elle me tue, plutôt que d'être plongé dans ce silence là. ce serait mille fois plus supportable. j'ai l'impression d'être enfermé dans mon propre corps. de ne rien pouvoir faire. que le temps s'est arrêté et que je ne peux que constater les conséquences de mes erreurs, encore et encore.
• elle parle, enfin. je commençais à m'inquiéter, à vouloir fuir, encore une fois. elle continue de me dire que je ne lui ai rien dit. mais si je le lui avais dit, jamais elle n'aurait voulu de moi. qui veut donc d'un pauvre petit garçon égoïste qui est incapable d'avancer, d'aller de l'avant ? quelqu'un qui est paralysé par l'idée du futur. qui pense que continuer dans cet état est plus rassurant qu'aller mieux, et risquer de se retrouver au milieu de l'inconnu ? elle me reproche de lui avoir menti. puis elle baisse la tête. elle murmure. je n'entends pas ce qu'elle dit, mais peu importe, ça n'a pas l'air de m'être destiné. elle relève brusquement la tête et fais quelques pas rapide vers moi. elle me dit que je suis fou. et je ne peux pas m'empêcher de fermer les yeux, comme pour mieux sentir mon parfum. j'ai l'impression que ce sera la dernière fois que j'en aurais l'occasion. je ne peux pas non plus de me retenir de souffler « je sais. » je sais que je suis fou. que je ne suis pas normal. que mon cerveau n'est pas celui de tout le monde. que je devrais avoir des médicaments, des thérapies, des choses qui maîtrisent ma colère, ma peur morbide de me retrouver seul et abandonné, encore. des choses qui m'empêchent de tomber si bas, de me retrouver au bord des falaises, juste pour me sentir vivant, pour me rappeler que je suis quelqu'un et pas juste un visage de plus dans la foule. juste pour me rappeler que j'existe. elle me dit que j'aurais pu me tuer. ça aussi je le sais. je ne réponds rien. si je voulais me tuer, je ne m'y prendrais pas comme ça. je sais très bien comment il faut faire. non, je ne veux pas me donner ce répit. la scarification est une forme de punition, c'est comme ça que je la comprends, et c'est pour ça que je me fais ça. pour me rappeler que je ne serais jamais à la hauteur, que je ne serais jamais rien d'autre que le digne fils de ma mère. que je ne serais jamais quelqu'un de bien. que je ne serais jamais différent. que je ne pourrais jamais arrêter de faire de la peine aux autres. et puis elle ferme les yeux. et elle me dit qu'elle m'aime. j'ai une sorte de pincement au cœur. et puis la culpabilité, ma haine, reviennent martyriser ma tête, de l'intérieur. mes pensées vicieuses se remettent à tourner, sonnant comme le tintement de la lame contre le carrelage. stupides automatismes. elle me dit qu'elle m'aime. elle est amoureuse de moi. et moi je ne suis bon qu'à la faire souffrir.
• elle me demande si je souffre, avec une éloquence qui me rappelle une pièce de théâtre qu'une fille avait présentée avec son club, au collège. elle jouait chimène, me semble-t-il. elle me parle comme une princesse des temps anciens. elle est si belle, si précieuse. je serais bien incapable de la tenir dans mes mains sans ternir son bel éclat. non. je ne peux pas. je vais la tâcher de mon sang, de ce sang que je répands partout, au moindre ennui. « oui, je souffre, je murmure. je souffre de savoir que je ne pourrais jamais te rendre aussi heureuse que je le voudrais. aussi heureuse que tu le mériterais. » je ne souffre pas physiquement. pas vraiment. j'ai pris l'habitude. et puis je n'ai pas de marque récente. je ne suis pas sûr qu'elle m'aie entendu. ni même écouté. je sais, j'ai lu, que les personnes vraiment amoureuses, n'écoutaient pas les propos subjectifs de celui qui se déteste. elle se blottit contre moi. je passe mes bras autour d'elle. je sens son cœur contre mon torse, qui bat lentement. mais il est peiné son cœur. j'aimerais réparer mes conneries, mais je sais que c'est trop tard. que c'est plus possible. alors je ferme les yeux et je la serre contre moi. elle me dit qu'elle sera là. qu'elle le soit ou pas, ça ne changera rien à ce que je suis au fond de moi. la seule chose que ça fera, c'est que je la ferais souffrir. qu'elle va être plus malheureuse qu'elle ne l'a jamais été. elle me demande d'arrêter, avec toujours ce même ton doux, et cette formulation délicate. je ferme les yeux avec force, pour retenir mes larmes. « j'essaie. je te jure que j'essaie, maïa. ça fait depuis qu'on est ensemble que j'ai pas touché ni à une lame, ni un briquet. depuis qu'on est ensemble que y a plus de nouvelles cicatrices. j'aimerais pouvoir te le promettre mais... » mais c'est impossible. parce que c'est périodique. parce qu'en ce moment je vais bien. mais que nul ne sait combien de temps ça durera. il suffit que je me lève en étant un peu mal un matin, qu'il m'arrive quelque chose de sale, que mon frère débarque, ou même moins grave, pour que je reprenne. je suis un lâche, comme ma mère. c'est ainsi.
• elle se détache de moi et je rouvre les yeux. je fronce les sourcils. elle part ? elle me laisse ? elle ne veut plus de moi, parce que je la dégoûte ? parce qu'elle veut quelqu'un de plus normal ? quelqu'un qui ne passe pas son temps à s'apitoyer sur son sort ? mais elle met fin à mes questionnements. elle prend la lame, et avant que je n'aie le temps de réagir, elle s'entaille le poignet. la vue du sang, me fait souffrir. je connais la douleur, je sais ce que ça fait, et je refuse qu'elle connaisse ça aussi. alors, avant que ce ne soit un peu trop profond, je lui arrache la lame des mains et je la balance au loin. elle rebondit contre le mur en un tintement métallique, et j'essaie de ne pas toucher à mes cicatrices, qui me démangent férocement, évoquant mes propres souvenirs d'auto-mutilation. je panique. j'ouvre le robinet d'eau froide du lavabo, et je place son poignet meurtri. j'ai des larmes aux yeux. non. je ne veux pas qu'elle aie des marques. c'est ma faute ça. c'est de ma faute. je n'aurais pas dû lui mentir. je n'aurais pas dû laisser la pochette traîner. elle doit avoir tellement mal. « ne refais plus jamais ça, maïa. s'il te plaît. » je sèche sa blessure avec une serviette, que je laverais plus tard. je désinfecte, pose une compresse, lui fais un bandage. tant de gestes que j'ai l'habitude de faire d'une seule main et qui me tuent de l'intérieur, là, que je les fais sur elle. elle est si belle. elle est si pure, si précieuse. j'ai terni son éclat. je pleure toujours. j'ai toujours aussi peur. je la serre fort contre moi une fois le bandage fait. j'embrasse le dessus de son crâne, avec application. « s'il te plaît, ma belle. plus jamais. je t'en supplie. tu vaux bien mieux que tout ça. tu es belle. tu as tout. tout. j'ai pas besoin que tu souffres pour croire que tu m'aimes. je le sais. je le ressens. je vais tout faire, pour essayer d'arrêter. je t'ai menti, parce que j'avais peur de te dégoûter. j'avais peur que tu ne veuilles pas de moi. ça m'est déjà arrivé. je... je suis pas normal, maïa. il faut que tu le saches. je suis borderline. je suis impulsif, je me mets en danger volontairement. en prenant de la drogue, en ayant une conduite dangereuse, en me mettant des cuites monstrueuses. quand ça va pas, je fais ça. quand ça va pas, j'essaie de tout oublier, je facilite mon sommeil par ça. je me punis pour toutes les conneries que je fais, pour tout le mal que je fais. j'ai peur qu'on me laisse, j'ai peur de me retrouver seul. ça m'est arrivé une fois. c'est pas de la dépression, c'est différent. et y a pas de médicaments, pas de thérapie particulière. il y aura toujours un risque pour que je replonge. alors, même si tu m'aimes, je veux que tu le saches. et que tu revoies ta décision. si tu veux continuer à sortir avec moi, ou si tu préfères ne pas risquer d'être malheureuse. je comprendrais. »
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Maïa Cavanagh
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MessageSujet: Re: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptyDim 22 Mai - 18:59

Je le laisse faire. Je sens bien qu'il sait faire. Qu'il a l'habitude de soigner ses chairs meurtries, de laver le sang qui s'écoule de ses blessures. Je le vois, et je me dis que oui, c'est bien lui. Qu'il s'est fait souffrir. Inutilement, certes, ou alors était-il obligé ? Mais qui peut obliger Jude à se faire violence ? Quand il me dit qu'il souffre, je souffre aussi. Moralement. Je venais de me rendre compte qu'il souffrait physiquement aussi. Alors moi aussi, je veux souffrir. Avec lui. Je me demande ce que c'est l'amour. De la passion, de la douleur, du supplice, du délice... Est-ce tout cela en même temps ? Quand il me dit qu'il souffre non pas de ses blessures, mais de son impossibilité de me rendre heureuse, j'ai mal. J'ai mal au cœur, parce que je suis heureuse. Je suis plus heureuse que certainement beaucoup de femmes, même si j'ai du mal à y croire. J'ai du mal à croire à ce bonheur. Que je suis avec lui, cet homme, que j'aime plus que peut-être moi même. Que tout ce que j'ai jamais eu. Jude. Je l'aime. Je l'aime tellement. Je l'écoute, parce que je sens qu'il en a besoin. Et moi j'ai besoin de l'écouter. J'ai besoin de lui comme il a besoin de moi. J'aime sa main, ses doigts autour de mon poignet. Son cou, ses joues. Ses cheveux roux. Je l'observe. Je veux y croire. Je sais qu'il ne me ment pas, sur ce coup là. Qu'il n'a pas touché à cette pochette depuis qu'on est ensemble. Pourtant toutes ces cicatrices sur ses bras... je ne peux les ignorer. Même sur ses doigts il en réside. J'ai peur de me séparer de lui, rien qu'à cause de cela. Je veux qu'il reste le Jude qu'il est maintenant. Pas un Jude colérique. Pourquoi tant de haine en une seule personne ?
Il pleure. J'ai envie de pleurer, moi aussi. « je... je suis pas normal, maïa. » je n'entends presque rien, mais cette phrase me frappe comme si on m'avait lancé une pierre, une hache en pleine poitrine. « en prenant de la drogue » elle aussi, elle me frappe en plein cœur. C'était une évidence, pourtant je ne l'ai pas vue. Sous l'emprise d'un poison, Jude s'était fait mal. Maintenant, il me demande de choisir entre lui et un autre ? Un autre que je n'aimerais pas et que je n'aimerais jamais ? Je n'aime que lui, je ne veux pas vivre avec un autre. Un autre qui ne m'aimera pas autant que lui, un autre que je ne pourrais pas supporter. Je penserais toujours à Jude. Toujours. Ses lèvres, son torse. Mes mains enrobant sa tête. Ses yeux. Ses cheveux, aussi. Lui. En entier. Il n'y a que lui que j'aime. Il n'y en aura pas d'autres. Il me demande de choisir entre lui et le malheur ? La tristesse, non, le désarroi ? Sans lui je ne serais rien. Sans lui je ne vivrais pas aussi bien. Je vivrais, certes, mais mal. J'aurais une vie pourrie dans une ville pourrie, avec un métier pourri. Voilà. Une vie sans bonheur. En se caractérisant comme source de mal, il se croit capable d'anéantir ma joie ? Mais c'est lui ma seule et unique joie. « Je t'aime, ça tu le sais. » je veux lui crier tout mon amour pour lui. C'est trop difficile. Il y en a tellement. S'il serait effrayé ? « Prouve moi que toi aussi. » Je m'approche de lui. Je n'ai plus mal. Mon poignet ne me cause plus aucune douleur. « Embrasse moi. » Je l'étreins. De ma main je touche ses cicatrices, remonte jusqu'aux épaules. Je me colle contre lui. Je sens son odeur. Je lève les yeux vers lui. Je lui souris.
Je l'entraîne ailleurs. En dehors de la salle de bain. Murmurante, je lui souffle « Je reste. » Je pose ma main contre sa joue. « Jamais je ne cesserai de t'aimer. ».
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Jude Héméra
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MessageSujet: Re: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptyDim 22 Mai - 20:38

• elle me dit qu'elle m'aime, que je le sais. et je ferme les yeux, prêt à accuser le coup. prêt à ce qu'elle me dise que même si son amour pour moi est immense, il ne lui est pas suffisant pour supporter de vivre avec quelqu'un comme ça. je ne lui en voudrais pas. je ne la détesterais pas. je ne l'accuserais pas du crime d'abandon. non. je la laisserais partir, parce que c'est ce qu'il y a de mieux pour elle. je sais comment je suis. je sais comment je réagis. je serais incapable de la rendre vraiment heureuse. je vais la décevoir un jour. je vais lui faire de la peine, comme je viens de lui en faire à l'instant. cette fille, c'est un diamant, là où moi je ne suis qu'un vulgaire morceau de charbon, sorti d'un barbecue. je vais noircir son éclat bleuté. je vais réussir à la briser. et je ne pourrais pas le supporter. plus loin elle fuira, mieux ce sera pour elle. et moi ? moi, c'est pas important. moi, j'ai qu'à apprendre à vivre autrement. moi, j'ai qu'à être un meilleur gars. je le mérite de toute façon. pour tous les mensonges que je dis à tout le monde, il me faut bien une punition pour rééquilibrer la balance. elle me demande de lui prouver que je l'aime aussi. il est vrai que je ne lui ai pas dit ces trois mots. je ne veux pas l'effrayer. y a trop d'amour dans mon cœur. je sais même pas comment je fais pour le contenir, pour l'empêcher de déborder de partout. elle fait un pas vers moi. et elle me demande de l'embrasser. et même si je voudrais, si je préférerais qu'elle parte loin de moi, je ne peux pas résister. je l'aime. je l'aime, putain. j'ai jamais eu autant de sentiments amoureux pour qui que ce soit. alors je prends délicatement son visage entre mes mains, je l'oriente un peu vers le haut. et mes lèvres caressent doucement les siennes, avant de s'y poser avec plus de confiance. j'aime nos baisers plus que tout. ils ont une saveur sucrée, et quand elle a du gloss, légèrement fruitée et collante. comme si elle voulait que je reste là, prisonnier de ses lèvres divines. même si elle n'a pas besoin de ça. ses mains passent sur mes cicatrices et remontent lentement vers mes épaules. son toucher semble être de plume. moi, je la tiens par la taille désormais. comme si j'avais peur qu'elle parte.
• et cette fée prend ma main et me traîne en dehors de la salle de bains. on est donc dans la cuisine, parce que l'appartement est pas assez grand pour avoir la place d'y foutre un couloir. la cuisine-salle à manger c'est le cœur de la maison. et c'est ni nous, ni schmidt. je pose mes mains sur sa taille fine. ici, il y a le soleil qui entre par la fenêtre et qui vient illuminer son visage délicat. les teintes sont ambrées, pêche, et je ne sais quelles autres nuances dorées. je suis pas peintre moi. et puis, elle me dit qu'elle reste. et j'ai l'impression que mon cœur revient de vacances à rio, et qu'il a appris à danser la samba et le tcha-tcha entre temps. faut croire qu'il avait envie de profiter de l'occasion pour nous faire une petite démonstration. elle reste. elle ne part pas. elle m'accepte, avec tout ce que j'ai. elle ne sait pas tout à fait tout, mais je ne suis pas sûr que ce soit nécessaire. si jamais je saigne du nez, je le lui expliquerai. il y a des choses que je peux lui dire en temps et en heure. qui ne pressent pas. de toute manière, elle m'a sauvé d'une chute dans le vide, dont le seul but -paradoxal- était de me faire me sentir en vie. je n'ai plus besoin de ça. je n'ai plus besoin de me mettre en danger pour me sentir vivant. je n'ai qu'à l'embrasser. elle me dit sur un ton qui sonne à mes oreilles comme celui d'une promesse, qu'elle n'arrêtera jamais de m'aimer. je l'embrasse de nouveau. je suis heureux. heureux d'être en couple avec elle. heureux qu'elle m'aime, malgré tout ce qu'elle sait. la seule avant elle, que j'ai mise au courant, elle m'a poussé et elle m'a traité de monstre. c'est pas bon, je voulais pas revivre ça. mais elle part pas. je dépose un baiser sur son font, remettant quelques mèches derrière ses oreilles. « jpeux pas te promettre que j'y arriverai. mais je te promets d'essayer d'arrêter tout ça. les cicatrices. la drogue. je... je garderai juste la cigarette dans un premier temps. et ensuite je lâcherai ça aussi. je vais essayer. pour que tu n'aies pas à t'inquiéter en permanence. je vais me débarrasser de la pochette, comme ça, je serais pas tenté, quand tu n'es pas là. » bien sûr, je ne lui dis pas que je compte la laisser chez aramis. je sais que mon meilleur ami m'empêchera de l'utiliser, mais me laissera la prendre si ça m'est vraiment nécessaire. bien sûr, je ne ferais pas ça devant lui. c'est quelque chose d'intime. c'est pas une démonstration de martyr. c'est quelque chose qu'on garde pour nous, qu'on cache. si on le montre c'est accepter d'appeler à l'aide. c'est pas une preuve de faiblesse, ou quoi que ce soit dans le genre. c'est demander à ce que quelqu'un comprenne qu'on est pas bien, ou qu'il y a un souci. ce n'est pas non plus vouloir attirer l'attention. la mutilation, ça se résume pas comme ça, en quelques mots. c'est bien plus complexe, bien plus sombre que ce que les gens en disent. je prends son poignet doucement entre mes doigts, et je pose mes lèvres sur son bandage, en gardant mes yeux rivés dans les siens. « tu es belle maïa. je... je.. enfin, tu sais, quoi. »
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Maïa Cavanagh
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MessageSujet: Re: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptyMer 25 Mai - 17:51

J'aime ce contact, moi aussi. Ces lèvres qui rencontrent mes lèvres, cette vague d'émotion qui me remonte à ce simple toucher. Et puis ces yeux tout près des miens. J'aime cela. J'aime ce rayon de soleil qui à l'instant rebondi sur ses joues, et puis ces cheveux roux qui flamboient. Je ressens cette joie qui émane de Jude. Je le sens. Je sais bien qu'il est heureux que je reste. Moi aussi, je suis heureuse de rester. En fait, je n'ai jamais rêvé d'autre. Où que l'on soit, où que l'on aille, je veux rester avec lui. Lui dire des tas de choses, qu'elles soient intéressantes ou non, lui raconter mes plus grands projets, mes fautes, mon rêve, les blagues pourries d'Auxence. Je voudrais tout partager avec lui. Tout. Mes secrets, aussi. Je veux qu'il ressente tout le bonheur que procure l'amour, mon amour envers lui. En fait, j'ai envie qu'il soit une partie de moi. Je veux aussi tout lui donner, lui permettre de changer, d'oublier toutes ces années qu'il a passées dans d'horribles conditions. C'est tout, enfin, il y a tellement de choses que je voudrais lui confier. Il m'embrasse à nouveau. Il faudrait que ça dure pus longtemps, ou alors recommencer tout le temps. Avec Jude, je ne me lasse jamais de ces démonstrations amoureuses. C'est si doux, si tendre. Quand je vois certains couples qui se tapent dessus, qui s'embrasse avec violence, ça me fait peur. Jude, ce n'est que douceur et tendresse. Il me prend la main, le poignet. Pose, encore une fois, délicatement ses lèvres sur mon bandage. J'attrape son poignet, enroule mes doigts autour. Je le regarde. Je l'aime. Il me dit que je suis belle. Il ignore à quel point lui aussi. J'ai envie de lui dire que s'être fait mal pendant tout ce temps aurait pu nuire à sa beauté. Mais non. Il est toujours aussi... magnifique, dans ce rayon de soleil. Il est beau tout le temps, en fait.
« enfin, tu sais, quoi. » que sais-je ? « non, je ne sais pas. » qu'il est beau, magnifique ? qu'il m'aime ? oui, ça je le sait, pourtant, j'ai l'intime conviction qu'il y a autre chose. Autre chose que je n'ai pas décelé. Pas encore. « Dis-moi ? » je lui souris, comme j'ai l'habitude de le faire quand je lui pose une question. Ou deux. Ou trois. Je ne le questionne presque jamais, mais quand je le fais, c'est une brochette qui sort de ma bouche. C'est comme ça. J'aime ça. Encore une chose que j'apprécie, encore, oui. Je n'attends pas sa réponse, ou alors il m'a répondu mais je ne l'ai pas entendu. Je me hisse à sa hauteur sur la pointe des pieds, et je lui glisse à l'oreille. « tu es trop grand, tu sais. je suis tellement petite à côté de toi ! » Je m'esclaffe. Il n'y a pas de quoi rire, pourtant je ris quand même. Quand je me calme, je lève la tête vers ses beaux yeux. Avec la lumière ils changent de couleur, j'ai toujours cette étrange impression quand je me perds dans les méandres dangereux de son regard. Je n'ai toujours pas lâché son poignet. Je ne voudrais jamais le lâcher. C'est impossible, mais je sais que lui, je ne le laisserai jamais tomber. Comme lui ne laisserait pas tomber Aramis. D'ailleurs, va-t-il laisser sa pochette chez lui ? Je ferais peut-être mieux de la prendre dans ma maison, au cas où... Tout à coup, j'ai envie de voir le dehors. De voir... la mer. La plage. Le sable fin, la mort des vagues s'écrasant contre la jetée, ou sur les dunes, sur les châteaux de sable. J'ai envie de voir toute cette foule que déplace les week-ends, les vacances, tout ça. J'aimerais emmener Jude se baigner, aussi. Quand je pense à tout ce qu'on pourrait faire sur la plage ! L'enfance me manque, parfois. Je n'ai plus l'habitude de penser comme une enfant. De penser comme Auxence, en fait, puisqu'il a réussi à rester en enfance. « tu fais quoi aujourd'hui ? » je lui demande. Après tout, c'est encore l'heure de s'amuser. Je ne travaillais pas avant vingt heures.
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Jude Héméra
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MessageSujet: Re: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptySam 28 Mai - 15:23

• elle est en confiance avec moi. je le sais. je le vois. je le sens. elle n'a pas peur de moi, au contraire. on pourrait presque croire qu'elle est prête à me suivre jusqu'au bout du monde. c'est quand même un peu flippant, parce que personnellement, je suis jamais sûr d'être capable, d'être prêt à assumer une telle responsabilité. je pense que le mieux c'est de ne pas se poser de questions. si je m'en pose, je vais douter et je vais me planter, comme je le fais d'habitude. il faut que j'apprenne à a aller de l'avant. à prendre ce que la vie me donne, et à faire avec, et non à essayer d'éviter et de contrer les problèmes avant même qu'ils ne se pointent. à m'inquiéter de comment le bonheur que j'ai à l'instant pourrait être détruit. elle est là, devant moi et elle me sourit. elle sa main autour de mon poignet elle ne le lâche pas. comme pour me dire qu'elle ne me lâchera jamais. qu'elle ne compte pas m'abandonner. que ces marques ne lui font pas peur et ne ma dégoûte pas, pas même en sachant que je me les suis faites moi-même. pas même en sachant que je me hais. son sourire, c'est comme si il me disait qu'elle peut m'aimer pour deux. comme si elle le fera toujours, jusqu'à ce que je m'aime moi même. et tant pis si ça prend une éternité. j'aime l'embrasser. j'aime ça lus que tout. je ne me sens pas puissant quand je l'embrasse. je me sens bien. je me sens touché par le rayonnement de sa joie solaire. je me sens meilleur. elle me rend meilleur en m'embrassant. je me sens... normal. vivant. allègre, même. j'essaie de lui dire ces quelques mots,sans vraiment y parvenir. elle ne comprend pas. elle me demande de le lui dire, avec un sourire un peu amusé. alors, évitant son regard pour ne pas rougir et bafouiller comme un gamin, je souffle doucement « je t'aime plus que tout. plus que n'importe qui. » mais elle n'a pas dû m'entende parce qu'elle passe à autre chose. c'est quelque chose que j'aime aussi chez elle. sa légèreté. son côté papillon, qui passe d'une chose à une autre, comme ça, sans aucune transition. comme si elle n'en avait pas besoin. elle est spontanée.
• elle se hisse sur ses pieds, s'appuyant inconsciemment sur moi pour garder l'équilibre. je pose mes mains sur ses hanches fines pour la stabiliser un peu plus. elle murmure et ses lèvres caressent doucement mon oreille à chaque mouvement, à chaque mot prononcé. et je suis persuadé qu'elle ne s'en rend pas compte. « c'est pas moi qui suis trop grand, ma belle. c'est toi qui est toute petite par rapport à moi. mais c'est trèèès bien comme ça. » je veux pas qu'elle mette des talons qui lui feront mal aux pieds et qui l'aminciront encore. elle est parfaite comme ça. j'aime pas quand elle est toute apprêtée. bien sûr, elle est magnifique, mais ça elle l'est tout le temps. je préfère la voir avec u tshirt trop grand grand à moi, pieds nus et en short. parce que je suis le seul à la voir comme ça. et elle a une bouille de chaton quand elle se réveille des fois. elle rigole, et je lui souris d'un air amusé. je me sens fier, comme d'habitude, de la faire rire. j'ai l'impression d'être important pour elle. elle me regarde au bout d'un instant, toujours tout sourire. ses yeux sont vraiment à se damner. et je pourrais en parler pendant des jours et des jours. en me répétant, parce que je ne sais pas comment décrire précisément ce sentiment d'être aimé qu'ils me procurent. je l'embrasse encore. moins doucement. mais pas violemment, non, jamais. j'ai déjà été violent avec pas mal de gens, mais jamais avec elle. et je ferais tout pour qu'une telle chose n'arrive jamais. je caresse doucement son visage. je l'enlace doucement et je la serre contre moi. j'aime lui faire des câlins. j'aime la sentir contre moi. j'aime sentir son souffle chaud dans mon cou. elle me demande ce que je fais aujourd'hui. j'ai pas de boulot ces derniers temps « je comptais profiter de ma petite amie. si ça lui convient. » je n'ai aucune idée de ce qu'on pourrait faire. je ferais ce qu'elle aura envie de faire. du moment que je reste avec maïa, ça me va. on peut sortir, comme rester ici, à regarder un film, ou faire autre chose. comme elle veut.
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Maïa Cavanagh
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MessageSujet: Re: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptyLun 13 Juin - 16:51

Elle est douce, cette heure, comme cette main qui se pose sur ma joue en cet instant. Cette main dont j'ai toujours rêvé. Je sais qu'il restera près de moi, tout près de moi, pour toujours peut-être. Je l'espère. Je n'ai pas envie de me séparer de lui, ce serait une plaie, une déchirure béante, comme si on nous avait frappé de ces instruments de torture... s'il recommencerait, je ferais pareil. Comme ça, nous serons deux. Mais je sais qu'il s'inquiéterait encore plus, qu'il paniquera et qu'après, nous serions bien embêtés. Je sais que Jude et moi pourrions vivre des moments magnifiques, tout le temps si nous le voulions, mais ce n'est pas la vie, ne rien faire et profiter du temps. Je le sais. Il le sait. Lorsqu'il m'embrasse encore une fois, je ne réagis pas immédiatement. J'observe ses yeux qui se ferme, doucement. Il n'est jamais violent avec son entourage, mais il est violent avec lui même. C'est dur de l'admettre, mais ça me fait mal. Moi aussi, si je le voulais, je pourrais être violente. J'aime encore cette main, ces mains autour de ma taille. Je lui rends son baiser. Moi aussi, j'aime cela. Je savoure, patiente. Tous ces moments tendres que je passe avec lui, et même lorsqu'on est loin l'un de l'autre, il trotte toujours dans ma tête.
J'entends un autre bruit étrange. Qui provient... de mon ventre. Un petit gargouillis faible qui semble se réveiller, lui aussi. Je jette un coup d'œil furtif à l'heure. Pas de problème, il n'est pas tard. Il n'est jamais tard de toute manière. Je me rends compte que j'ai laissé le lait bouillir dans la casserole à cause du micro-onde cassé. Je m'écarte brusquement de Jude et cours dans la cuisine. Mon dieu, le lait dégouline dans tous les sens, ça sent le cramé et... la casserole est noire. Damned, j'éteins le feu, je prends la casserole, je me brûle un peu, je passe tout sous l'eau froide. Avec tout ça, on en avait oublié le déjeuner. Dommage. J'éponge le restant de lait ultra cuit et j'étreins mon ustensile. Je me retourne. Je vois Jude. Je lui souris. Il est beau, comme ça, dans l'embrasure de la porte. Mon regard glisse sur la table à manger, et je l'invite à s'asseoir. Je regarde par la fenêtre. Je me relève, je l'ouvre, car l'odeur est absolument irrespirable. On ne la sentais pas avant, mais dans la cuisine, c'est impossible de l'ignorer.
Je prends deux bols dans le placard. J'aime ces bols, ils sont mignons. Comme Jude. Je verse du lait froid dedans, et je me munis des céréales. « je pensais qu'on pourrait aller ensemble à la plage ? cela fait longtemps. » je me souviens de ses paroles. J'ajoute que « moi aussi, je comptais profiter de mon petit ami s'il le permettait. ». Je me penche vers lui, mais mon téléphone émet une sonnerie. Je regarde l'écran. Crotte, Auxence qui a perdu le sopalin dans le restaurant. Je lui réponds qu'il n'a qu'à demander à quelqu'un d'autre, que je suis occupée. J'éteins le portable et le pose sur la table. Je regarde Jude. Je lui souris. Je suis heureuse.
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Jude Héméra
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MessageSujet: Re: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptyVen 17 Juin - 19:38

• j'entends le léger gargouillis qui provient sans aucun doute de son ventre et je souris. personnellement, j'ai l'habitude de ne pas manger le matin. mais je pensais qu'elle avait déjà pris son petit déjeuner. fallait croire que ce n'était pas le cas. elle est adorable, avec ce petit regard gêné et ses joues légèrement teintées de rose. j'ai envie de la croquer, de l'embrasser, encore et encore, de la garder pour moi et de me raccrocher à elle comme un noyé à une bouée de sauvetage. puis elle s'écarte brusquement de moi et part à la cuisine en courant. elle éteint le gaz et fait couler de l'eau dans la casserole. déjà qu'elle était dans un sale état, alors, là, je pouvais la jeter. mais je ne lui en veux pas. elle est chou, à essayer de la ravoir, en se battant avec les manches de sa chemise qui tombent sans cesse dans l'eau savonneuse. je m'appuie nonchalamment au chambranle de la porte et je la regarde faire d'un air rêveur. elle agit comme si elle était chez elle, elle ne cherche même pas dans les placards pour trouver ce dont elle a besoin. j'aime beaucoup ça. et puis elle a cette mine sérieuse et impliquée, comme quand elle travaille. je suis amoureux de cette fille. complètement. au point où un sourire béat et niais peut fleurir sur mes lèvres à n'importe quel moment, et que j me sens fondre sous ses regards. comme là, qu'elle m'indique sans parler de m'asseoir. je préférerai l'aider, mais s'il y a quelque chose que j'ai compris à propos des filles, c'est qu'il ne faut pas leur venir en aide sans le consentement, au risque de se prendre un discours dignes des plus grandes organisations de féministes du monde entier. alors je prends place sur ma chaise. elle ouvre la fenêtre et j'ai envie, soudainement, d'une cigarette. mais je n'en prends pas. pas à table quand elle est là. je n'ai pas envie qu'elle s'inquiète pour moi plus que de raison. elle verse dans mon bol lait et céréales et j'en profite pour jeter un oeil à son bandage, histoire de vérifier que ça ne coule pas trop. sinon il faudrait aller chez le médecin et je n'en ai pas franchement envie.
• elle me propose d'aller à la plage,et c'est une idée qui me va beaucoup plus. je supporte pas les toubibs. en revanche, le bruit de la mer est bien meilleur pour me camer et me détendre quand je ne vais pas bien. je lui souris avant de reporter mes yeux sur mon bol. je réprime une grimace. « j'aime pas manger le matiiin. » je prends un air plaintif, j'en rajoute, mais c'est vrai. ou du moins je pense jamais à manger le matin. un café, une cigarette, et voilà, c'est bon. mais je vais manger quand même parce qu'elle est très forte au jeu du regard noir qui te dit d'obéir. et puis en même temps, elle a pas tort, le petit dèj, c'est le repas le plus important de la journée. c'est juste que j'ai eu une période où je ne mangeais plus que le midi, et je n'ai réussi qu'à rajouter un repas à tout ça, celui du soir. le pouvoir coupe-faim de la drogue, on ne l'imagine même pas. elle reprend mes propres mots et je rigole un peu. « je pense que ça lui convient. en même temps, passer du temps avec une fille aussi mignonne et canon, je vois pas à qui ça pourrait ne pas convenir. enfin, gays exclus, mais ça tombe sous le sens. je crois. » je ne perds jamais une occasion de la complimenter. j'ai pas envie qu'elle pense que sa beauté est normale. j'ai jamais aimé les blondes avec un peu trop de formes, si vous voyez ce que je veux dire. et puis, soyons réalistes, si je suis avec elle, c'est pas seulement pour sa beauté intérieure. j'étais déjà attiré par elle avant d'en tomber amoureux. elle m'avait sauvé la vie. elle sourit et j'attrape sa main doucement. je me lasse jamais d'être tendre avec elle. et puis quand elle est pas là, ça me manque. elle est la première depuis longtemps à bénéficier de cette part de moi. que je protège complètement du monstre, de l'autre, de ma part colérique, violente, destructrice. je mange mes céréales et je vide le lait dans l'évier. je peux pas le boire, au risque de me retrouver avec la nausée. j'ai déjà mangé bien plus qu'à mon habitude, alors je vais éviter de brusquer mon estomac. je lave mon bol et, les mains trempées, je projette quelques gouttes sur elle « si on va à la plage, tu sais que tu vas te faire arroser. t'as un maillot ici ? sinon on passe chez toi. » elle a laissé quelques affaires ici, mais je ne suis pas sûr qu'elle ait laissé de maillot de bain. faire un détour ne me dérange pas, faut dire qu'elle est magnifique dans ce genre de tenues. même si ça veut dire que tout le monde va pouvoir s'en rendre compte.
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Maïa Cavanagh
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MessageSujet: Re: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptyVen 24 Juin - 20:53

Jude est tellement mignon lorsqu'il s'y met, avec son air de chien battu et ses pupilles adorables ! Mais le matin, il faut manger, et ce ne sont pas ses yeux qui vont me faire changer d'avis. Quand il me complimente, je ris, de bon cœur. Je ne saurais pas rire jaune avec lui. C'est impossible de rire jaune avec quelqu'un comme Jude. « tu es trop gentil. beaucoup trop, à mon goût. » je lui dis. Je crois que je n'ai jamais tord face à Jude. C'est une façade, parce que ça me donne plus de courage que j'en ai, ça je le sais. Mais j'aime avoir l'air informée et... peut importe. « Non, pas de maillot. On va devoir passer chez moi ou alors faire du shopping ? » Je regarde par la fenêtre. Le soleil baigne de ses rayons toutes les rues de Biarritz. C'est beau, ça donne envie d'aller courir dehors. « Tu peux ranger et laver la vaisselle pendant que je me débarbouille un peu ? » je lui demande. Il me doit bien ça, non ? Je débarrasse la table, et je m'en vais dans la salle de bain. Je m'empare du gant et je saisis le savon. Je me lave sommairement, parce que je devrais recommencer après à cause du sel de la mer. La mer, qui chaque seconde brasse le sable sur la plage. Des fois, elle trempe quelques serviettes, emporte les parasols des bronzeurs dans son sillage, ou accueille dans ses bras les baigneurs un peu audacieux qui décident de plonger en son sein. La plage, elle, martelée à coup de pieds, ou à coup de poings, de râteaux, de pelles, de seaux, arrosée d'eau, se réchauffe au rythme de la journée, tandis que le soir, elle se rafraîchit dans le souffle frais du soir qui tombe. Oui, je me sens bien ici, dans la ville, au bord de l'eau, l'immensité bleue qui grandit en même temps que nos vies. Qui se remplit de souvenirs qui nous restent ancrés en nos cœurs. Jude en est un. Mais lui, ce ne sera jamais, jamais un souvenir. J'ai le pressentiment qu'on ne se quittera plus, plus jamais, maintenant qu'on est ensemble. Cela peut être difficile, mais pas impossible, c'est ce que l'on dit toujours. Je me regarde dans le miroir. J'observe ce visage que je connais bien. Qui m'est familier, puisque c'est le mien. Je regarde le contour de mes yeux, de mes lèvres, de mon visage. J'observe les cheveux qui l'encadrent. Des cheveux longs. Des cheveux bruns. Je ne possède pas le roux flamboyant de Jude, je ne possède pas ses yeux magnifiques. Mais je suis celle qui l'aime. Et je compte bien le rester, pour encore longtemps. Je m'en fais la promesse devant ce reflet qui sourit, mon reflet, mon vrai visage.
Je sors de la salle de bain, habillée d'une chemise et d'une jupe. Je n'ai pas mis de collants, parce que je n'en avais pas envie et parce qu'il faisait trop chaud pour en mettre. Je me glisse dans mes chaussures plates, parce que je sais que Jude ne m'aime pas avec des talons. « Jude ? Tu es là ? » je l'appelle. J'entends sa voix, enfin, je crois. « Je t'attends dehors, je vais prendre l'air, un peu. » Avant de sortir, j'ouvre la fenêtre du balcon, pour y faire passer l'air frais, et je fais le lit. J'aime l'ordre. Ca me fait mal de le dire, mais j'aime peut-être l'ordre autant que Jude. Non, quand même pas. Je laisse mes affaires ici, parce que je sais qu'il n'en fera rien, et qu'elle sont en sécurité. Je dévale les escaliers du SAS, et je pousse la lourde porte vitrée de l'immeuble. Je sors et je découvre un nouveau monde. Je lève la tête, découvrant le soleil brillant de Biarritz qui arrive presque qu'au Zénith. S'est-il passé tant de temps que cela depuis ce matin ? Je tourne un peu la tête vers la fenêtre de l'appartement de Jude, et je crois l'apercevoir dans la fenêtre. Je souris, et je vais m'asseoir sur le banc blanc devant un arbre, qui permet de contempler la mer. Les femmes, les hommes, les enfants, les personnes âgées, toutes ces personnes passent devant moi. Je regarde. Je les regarde, et quand un petit bonhomme passe devant moi avec une glace surmonté d'une boule énorme de vanille, avec un petit coulis de chocolat dessus, je sens encore mon estomac qui fait des siennes. Je me retiens d'aller prendre la glace à cet enfant adorable. Je voudrais avoir le même, qui est tout barbouillé. Un sentiment tout nouveau m'envahi. Je sens la vague déferler dans mon être. Je reste figée dans mon sourire, je ne sais pas quoi dire, ni quoi penser, je sais juste que quelque chose m'a prise. Un sentiment... maternel. C'est étrange, je l'oublie bien vite lorsque j'entends des pas derrière moi. Je me lève, et je sens un petit vent frais qui me chatouille le visage, jouant avec mes cheveux. J'aime cet instant. Il faut qu'il soit figer dans le temps. Il le sera. J'ai découvert une autre part de moi. Le miroir. Il m'a fait réfléchir.
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Jude Héméra
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MessageSujet: Re: MAÏA + (scars)   MAÏA + (scars) EmptyDim 3 Juil - 21:43

• comme c'est si gentiment demandé -et par une jolie fille en plus, que du bonus- je lave la vaisselle. c'est u truc dont j'ai horreur, mais ce serait ridicule de prendre un lave-vaisselle pour moi tout seul, ou les rares fois où y a du monde à l'appart' (c'est qu'on peut pas faire tenir beaucoup de gens dans mon mouchoir de poche, à moins d'être un adepte du collé-serré). donc c'est à la main. et ça me gaaaaaave. « je déteeeeeste avoir les mains mouillées. et puis la vaisselle est saaaaale. en même temps, c'est pour ça qu'il faut que je la lave, tu m'diras. » je ne sais pas si elle m'écoute, mais quand je fais la vaisselle, tout à coup, je deviens bavard. j'ai besoin d'extérioriser ma peine et ma douleur. oui, je ressens de la peine et de la douleur quand je lave ces putains d'assiettes. non, j'en fais pas trop. chut, maintenant, vous êtes pas dans ma peau, vous savez pas ce que ça fait. j'essaie de deviner comment elle va s'habiller, se coiffer. oui, j'aime penser à elle. elle est toujours dans un coin de mes pensées de toute façon. c'est un rayon de soleil, cette fille, j'vous jure.et pas un ptit. le genre qui entre par la fente entre les volets mais qui éclaire toute la pièce, et qui vous réveille en douceur, juste avant le réveil. comme dans ces pubs pour les jus d'orange, ou le lait, voilà. cette fille, elle est entrée dans ma vie, comme ça, l'air de rien, et elle a fait gaffe à ce que je reste dans la sienne. elle m'a sauvé, elle m'a parlé, et sans s'en rendre compte, elle m'a fait tomber amoureux d'elle. et bien sûr, elle n'a pas pu résister à mon charme et à ma tignasse flamboyante, et nous voilà en couple. « du coup, on ira faire du shopping, c'est plus près, et c'est plus drôle. » que je lance, un peu plus fort, histoire d'être sûr qu'elle m'entende, avec la porte fermée. des gars auraient arrêté de faire la vaisselle, pour entrouvrir la porte, mais je suis pas comme ça.
• je l'entends sortir. moi, je suis accoudé au rebord de la fenêtre de la cuisine, ayant enfin terminé la tâche ingrate qu'est le lavage de la vaisselle, et en profitant pour m'en griller une. je fais attention, maintenant, depuis qu'elle est là. je ne veux pas la déranger avec la fumée. d'autant que je sais qu'elle n'aime pas que je fume. mais j'y peux rien. c'est mieux ça que tout le reste, que tout ce que je lui ai promis d'arrêter. une fois que ce sera derrière moi, je songerai à arrêter la cigarette. elle m'appelle « oui oui, je suis là. je me suis pas encore transformé en monstre à huit yeux. » une araignée. oui, je faisais référence à une araignée. vous allez vous foutre de moi, mais je n'aime pas ça. pas que j'en ai peur, mais si il n'y en a pas dans les cinquante mètres autour de moi, je me sens mieux, on va dire. elle me dit qu'elle va prendre l'air, mais elle ne part pas de suite. elle est un peu maniaque cette fille. moi qui suis habitué à vivre dans le désordre -mais pas dans une porcherie non plus, sortez-vous de la tête cette idée des mecs qui mangent dans un vieux carton de pizza à moitié plein entouré de cadavre de bouteilles de bière. je sais quand ça craint, et je me colle de suite au ménage-, ça me change beaucoup. et c'est pas désagréable. j'y prends même goût. je suis en train de devenir une personne bien rangée. c'est étrange comme sensation. mais ça a une forte connotation positive. et j'aime ça. c'est trop rare pour que je n'en prenne pas soin. je l'entends fermer la porte derrière elle. puis quelques instants plus tard, elle réapparaît, en contrebas. je prends le temps de finir ma cigarette, sachant que je ne pourrais pas fumer avant un moment -hors de question que je prenne mon paquet, elle me truciderait d regard sinon. et puis elle serait déçue- et je la rejoins. elle est assise sur le banc, face à la mer, et je la regarde observer ce gosse barbouillé de glace avec un regard serein et maternel presque... envieux. et je me fige. elle ne m'a pas encore vu, et heureusement. ce que j'ai vu me donne envie de fuir. de prendre mes jambes à mon cou. j'aurais dû m'en douter, et je ne peux franchement pas l'empêcher de vouloir de ça. parce que c'est normal. parce que c'est la continuité des choses. mais je peux pas lui donner ça. je peux pas c'est trop. trop de responsabilités, trop d'obligations. et je serais le pire des connards si je l'abandonnais. j'espère que ça ne veut rien dire. j'espère m'être trompé. vraiment.
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