risibles amours.

aujourd'hui, tu comptes passer au club de surf, histoire de voir si tout va bien. de voir si il y a des petits nouveaux aussi. t'aimes ça, les petits jeunes qui s'intéressent au surf, qui se trouvent une passion, une passion riche en ivresse. du coup, tu passes voir, pour les soutenir aussi, parce que les débuts sont souvent laborieux, faut toujours savoir où aller, avoir de l'équilibre. bref, c'est pas facile et abandonner semble la meilleure des solutions dans ce genre de cas. maintenant que t'as fait le tour, tu vas pour sortir quand ton regard se bloque sur une personne. une personne très précise. ces cheveux, ce regard. merde. tu pourrais le reconnaître parmi mille, même si ça fait quelques années que tu ne l'as pas vu. elle a toujours été là, dans un coin de ton esprit, dans une grande partie de ton coeur. elle habitait tes pensées à tout moment, sans prévenir et voilà que maintenant .. .. tu l'as croisé. t'as envie de partir en courant, t'as envie de fuir plutôt que de ressentir cette flopée de sentiments qui t'assaillent de toutes parts. tu veux juste disparaître. rentrer chez toi. t'as juste envie de retrouver le confort de ta vie que tu tentes tant bien que mal d'affronter. mais elle est là. et tu ne peux pas partir. tu ne veux pas partir. sa voix te transperce. c'est comme si une blessure mal refermée se retrouvait déchirer. la bombe t'explose au visage sans même te prévenir. il n'y avait pas de compte à rebours, rien, tu ne peux qu'assumer, ou tout du moins, tenter d'assumer. ta main s'élève, s'avance vers elle, tu veux la toucher, mais tu te ravises au dernier moment, faut que tu reprenne tes esprits. faut pas que tu sois faible. même si devant elle, t'as jamais su quoi faire, encore moins maintenant. cette personne si inaccessible qui peut disparaître en un battement de cil.  « li ... lia ? tu .. tu es de retour ? » tu ne sais pas quoi dire d'autre, t'es plus là, ton esprit s'est envolé.

il y a son corps qui s'approche, et ton rythme cardiaque qui s'affole. ton ventre qui se noue et ton corps qui ne sait plus comment respirer. tout se contracte. tu te brises de l'intérieur. tu as l'atroce sensation d'effectuer un voyage dans le temps. de te retrouver à cet instant. ce moment où tu lui as dit adieu. tu ne savais pas. tu ne savais réellement pas que tu finirais par revenir. c'est inattendu. et pourtant si logique. tu aurais dû l'anticiper, tu aurais dû te protéger. si la vie semble être un jeu pour toi. tu te défiles face à numa. et tu ne sais plus comment tu dois agir. comment tu dois être. tu redécouvres tes émotions, des sensations, que tu pensais égarés, oubliés. mais c'est faux. tout se réactive. tout récupère sa place. li ... lia ? tu .. tu es de retour ? tes lèvres s'entrouvrent. mais aucun son, aucun mot ne sort. tu es bloquée. toi, l'âme perdue, avec ses longs cheveux mouillés. les pieds immergés par le sable. tu ne sais plus comment faire, quoi dire. perturbée, déboussolée. tu l'observes. ton regard ancré dans le sien. y'a ce truc, qui te fais tant de mal. ce coeur qui se déchire. cette plaie qui se rouvre. putain, tu te pensais plus forte que ces sentiments. mais il faut croire que tu n'es pas si différente des autres. oui. c'est tout. c'est tout ce que tu te sens capable de formuler. tu t'approches d'un pas, un autre. tu n'arrives pas à y croire. c'est comme un mirage. tu dois te ressaisir. ouvrir les paupières. revenir sur terre. je... wow... tu, tu n'as pas changé. sordide aveu.

t'es faible, tellement faible que là, t'as qu'une envie : la prendre dans tes bras. t'as envie de t'enivrer de son odeur, de sentir son souffle chaud contre ta peau, t'as envie de la presser contre toi. c'est malsain, c'est vicieux, tu vas tomber. tu vas chuter, c'est certain et ils vont encore devoir te ramasser à la petite cuillère tellement tu seras détruits, une nouvelle fois. alors tu ne bouges pas, pendant qu'elle s'approche cette fois en s'affirmant qu'elle est réellement de retour. ce n'est pas un mirage ou quelque chose de ce genre, elle est là. elle te fixe, étrangement, tu fais de même. elle est ... magnifique. merde. tu te perds, une nouvelle fois. il faut que tu réagisses mais ses paroles fusent et te font chavirer.  « je ... je ne sais pas quoi ... quoi te dire. » c'est honnête, tu ne sais pas quoi lui dire, surement parce que tu as trop de choses à lui dire. trop de demandes, trop de questions, trop de questions sans réponse. où est-ce qu'elle était ? pourquoi tu n'as pas eu de nouvelle ? est-ce que tu lui as manqué ? est-ce qu'elle t'aimait ? parce que toi tu l'aimais, plus que tout au monde, tu l'aimais sincèrement, tu aurais tout fait pour elle et ça t'a détruit. « pourquoi ? qu'est-ce que t'es revenue faire ici ?  » t'avait besoin de savoir, ce n'était pas pour toi, mais pour quoi alors ? pour qui ? tu avais l'doute qui planait.

déstabilisante rencontre. tu le sais, tu n'as aimé qu'un seul homme. numa. tu n'as jamais retrouvé cette sensation. c'est fort probable que ton inconscient t'empêche d'aimer. parce que tu te sais instable. peu capable de rester longtemps auprès de la même personne. c'est plus fort que tout. plus fort que toi. tu te sais ainsi. ou du moins, tu te penses ainsi. mais la violence des sentiments qui te frappent en cet instant te font douter. le bout de tes doigts tremble. de froid ou à cause du regard de numa qui s'est lié au tien ? je ... je ne sais pas quoi ... quoi te dire. y'a tes yeux qui brillent, un peu, et ton coeur qui vibre, beaucoup. y'a ton corps qui possède l'envie d'aller à la rencontre du sien. mais ta raison qui te crie de faire attention. de te protéger. c'est bien l'une des rares fois, des seules fois, que tu te donnes ce conseil. c'est inattendu. mais qu'est-ce que tu croyais ? en revenant ici. à biarritz. sur sa terre. son pays. pourquoi ? qu'est-ce que t'es revenue faire ici ? ta première et stupide réaction est de hausser les épaules. puis de reculer, quelques pas. afin de pouvoir prendre du recul, de prendre une profonde inspiration. tu en as besoin, tu as besoin de reprendre l'emprise et le contrôle de toi-même. même si c'est difficile. j'ai eu envie de revenir vivre à biarritz. tu es consciente que ta présence doit le déstabiliser. après tout. c'est toi. toi qui est parti en laissant son coeur se briser derrière toi. tout est de ta faute. je viens de m'installer dans la maison de mes parents et j'ai été embauché pour travailler comme monitrice pour la saison. tu as peur de sa réaction, de découvrir de la déception dans son regard. tu ne veux pas le blesser davantage. de toi, de tes propres sentiments, tu t'en moques. mais putain. tu aurais dû y penser, vraiment. anticiper. te préparer. te protéger. je ... enfin, toi, comment tu vas ? que tu lui demandes, réellement intéressée par la réponse qu'il va t'apporter. tu as l'impression que vous êtes en train de marcher sur un fil. qu'il peut se déchirer d'une seconde à l'autre. pour faire chuter, de nouveau.

elle recule, hausse les épaules et s'échappe doucement. t'as peur qu'elle parte. t'as peur qu'elle s'envole cette douce princesse, peur qu'elle s'enfuit une nouvelle fois. elle t'explique, t'annonce qu'elle est là, qu'elle avait envie, et qu'elle est retournée dans cette maison que tu connais si bien. t'as envie de te prendre la tête dans les mains, de te laisser tomber au sol. t'as envie de fermer les yeux et les ouvrir de nouveau en espérant que tout n'est pas arrivé, qu'elle ne t'a pas quitté, qu'elle n'est pas partie. mais tu n'en fais rien. tu la regardes, simplement, déboussolé alors qu'un raz-de marée de sentiments t'encerclent. putain, pourquoi maintenant ? pourquoi est-ce qu'elle revient maintenant alors que tu recommençais tout juste à retrouver un semblant de normalité, que tu t'en remettais enfin de ta paralysie d'un an, que tu commences enfin à fuir les mauvais travers. mais elle revient, elle revient et détruit tout sur ton passage. tes idéaux, tes sentiments, tes émotions.  « je ... ça va. » tu sais pas quoi lui répondre. que non, ça va pas, ça va pas parce qu'elle est partie sans explication ? sans donner de nouvelle ? sans rien du tout et que tu lui en veux énormément? que tu ne vas pas bien parce que tu as ton coeur qui s'emballe, qui s'échauffe, qui réagit face à elle, face à tout ce que tu peux ressentir. il t'appelle à revenir aux vieux travers. t'as pas envie toi, enfin, tu ne penses pas en avoir envie. « c'est bien pour ... pour le boulot. je ... je donne des cours aussi ... de surf et je travail à au restaurant l'atelier maintenant. » tu l'informes, tu sais pas trop pourquoi. enfin si, parce que tu te dis que peut-être qu'elle va vouloir te chercher, te voir et qu'il faut qu'elle soit au courant de où tu travailles. « et toi ? ça ... ça va lia ? » son prénom t'écorche les lèvres, une nouvelle fois.

 je ... ça va. tu ne sais pas s'il te dit la vérité. tu l'ignores mais tu l'espères. tu as soudainement besoin de savoir qu'il va bien. qu'il vit ce dont il a toujours rêvé. tu l'espères épanoui, heureux de son quotidien. qu'il a parcouru du chemin, des kilomètres, des peaux. tu espères qu'il est heureux. tout simplement. tes yeux brillent, tu n'arrives pas à masquer ton émotion. tes joues sont rouges. tu remercies la froideur de l'eau, le vent qui frappe ta peau, pour offrir l'illusion que ce n'est pas à cause de cette rencontre. c'est bien pour ... pour le boulot. je ... je donne des cours aussi ... de surf et je travail à au restaurant l'atelier maintenant.   oh ... tu bosses également pour l'école ? tu ne sais pas pourquoi cette information t'étonne. vous avez toujours partagé cette même passion pour le surf. pour les vagues. pour cette nature surprenante. enivrante. vous en avez partagés des instants sur vos planches. à apprendre l'un de l'autre. à grandir ensemble. putain. ce trop pleins de souvenirs te fais presque perdre l'équilibre. tu secoues ton visage. passes tes mains sous tes paupières. c'est compliqué. ce moment est réellement compliqué à vivre. difficile. et toi ? ça ... ça va lia ? un soupire s'échappe de tes lèvres. je suis perturbée. c'est dit. tu te pinces le coin de la lèvre. tu ne sais pas mentir. tu n'y arrives pas. tu as besoin de livrer et d'expliquer ce qui est en train de chambouler ton coeur. pour pouvoir respirer de nouveau. je savais que j'allais finir par te voir ... mais ... mais, je ne sais pas. une fois de plus, tu hausses les épaules. je ne pensais pas que ça me toucherais autant. tu tournes, vers l'océan. tu as réellement d'apaiser ton palpitant qui a perdu le fil de son rythme habituel. il a déraillé. il emprunte des chemins que tu pensais inaccessible. tu fermes tes paupières, tu laisses le vent caresser ton visage. et doucement, tu prends de longues inspirations. tes doigts se perdent sur ton ventre. c'est compliqué.

« oui, c'est une passion. » une passion que tu partageais avec toute ta bande, une passion de jeunesse, une passion qui créait des liens mais surtout une passion que tu avais partagé avec elle. avec celle qui a su faire battre ton coeur comme aucune femme, avec celle qui a su chercher et gravir les marches, avec celle qui te faisait face maintenant et à qui tu ne savais pas réellement quoi dire. tu tentes quelque chose, de prendre des nouvelles. tu ne sais pas quoi faire d'autre et elle se montre honnête. plus honnête tu meurs. tu ressentais la même chose, heureusement ? malheureusement ? perturbé, encore que le mot était bien faible. tu étais perdu, déboussolé, au bout d'un croisement. deux choix. passer outre ou continuer d'avancer vers elle. ta conscience te criait de partir, de faire demi-tour de te protéger. mais ton coeur voulait tout autre chose. il voulait la revoir, l'avoir, et l'encercler. il voulait toujours plus, toujours trop. elle s'explique, t'explique ce qu'elle ressent et t'as le coeur qui se retourne, certainement en même temps qu'elle se tourne, vers l'océan. tu t'approches immédiatement, tu viens à ses côtés. ton corps frôle le sien. le vent porte son odeur jusqu'à toi, et t'es chamboulé par un tas de souvenirs qui te revient. lia, c'est ton premier amour, ton grand amour et ta plus grande déception. c'est certainement ta plus grande faiblesse. t'as toujours été faible devant elle, tu aurais pu la suivre n'importe où. tu étais prêt à tout, tout sauf la laisser partir. « ça te touche ? ... je ...  » ta main trouve la sienne, et le contact physique te donne un certain courage. des tas de questions sont là, au bout de tes lèvres, mais aucune ne veut réellement se dévoiler. tu restes sans voix. « je ne sais pas quoi te dire lia, j'suis pris de court. j'sais que devrais partir, pour me protéger, mais j'peux pas. » autant être honnête avec elle. elle l'a fait, tu en fais autant.

oui, c'est une passion. l'évidence. c'était votre échappatoire commun. parmi tant d'autres. tu regardes l'étendue qui se trouve devant toi et tu te laisses submerger et envahir par les souvenirs. c'est oppressant comme déroutant. ça te fais du bien comme ça te déstabilise. tu sembles perdre ton centre de gravité. la source se déplace. tu le sais. tu le sais que ton corps réagit exactement de la même manière qu'il y a quelques années. comme ci rien n'avait changé. mais tout, tout à continué. vous n'êtes probablement plus les mêmes. tu fermes tes paupières lorsque son corps frôle le tien. un frisson te parcoure. ça te touche ? ... je ... vos doigts se cherchent et se trouvent. tu es émue. je ne sais pas quoi te dire lia, j'suis pris de court. j'sais que devrais partir, pour me protéger, mais j'peux pas. il a raison. il devrait partir. ne pas se rapprocher de toi, l'indomptable. l'inaccessible. mais tes doigts se resserrent contre les siens. c'est comme un besoin, une nécessité. c'est vital, nécessaire. ton visage, ton regard, retrouve la direction du sien. je suis sincèrement désolée du mal que j'ai pu te faire numa. il fallait que tu le dises, c'est important. même si tu penses encore que c'était la bonne manière agir. lui faire croire que tu ne l'aimes plus, pour lui permettre de passer plus facilement à un nouveau chapitre de son histoire. et je ... je sais pas, je suis sincèrement contente de te voir et de savoir que tu as l'air d'aller bien ... enfin je crois, j'espère. y'a tes yeux qui brillent, pétillent. et ton palpitant qui ne sait plus comment aller de l'avant. c'est déroutant. tu aimes être surprise par la vie. mais tu ne pensais pas que découvrir que tu possèdes encore et toujours des sentiments pour numa serait aussi violent. 

ses doigts se resserrent, et ton coeur rate un battement, comme si c'était tout ce qu'il attendait le vil. comme si c'était exactement ça qu'il voulait, qu'il s'en fichait de se retrouver en mille morceau après. il le voulait et tu n'avais aucun contrôle sur tout ça, totalement esclave de tes propres émotions. t'as envie de crier tellement ton corps brûle, tellement tu es bouleversé, perturbé. elle prend la parole. ses paroles te font du mal et en même temps du bien. c'est deux sentiments contradictoires qui s'affrontent en toi. lequel vas-tu laisser gagner ? t'as envie de lui crier dessus, de lui montrer à quel point tu as souffert, à quel point elle t'a détruit, à quel point elle a fait de ta vie un enfer en te laissant comme ça. tu étais fou amoureux d'elle. elle était ton tout, ton repère et avait décidé de prendre le large. ses yeux brillent. elle semble au même point que toi, alors que elle, c'est la culpabilité qui la ronge pendant que toi, c'est le questionnement et la peine, ainsi que cette petite chose. la joie. la joie de la voir, la retrouver, retrouver ses traits, retrouver la chaleur de sa main, la douceur de son visage. tu ne devrais pas, mais c'est comme si tu ne pouvais pas faire autrement. t'es faible. tu entends déjà simon t'engueuler, emy te faire la moral ou encore isaÏse te maltraité pour que tu réagisses. tu les entends tous, mais leurs voix sont si lointaines qu'elles n'ont aucun impact sur toi. « je ... je vais mieux disons, ces derniers mois n'ont pas été les meilleurs, j'ai ... j'ai eu un accident, là. » que tu dis, en montrant l'eau de ta main libre. l'autre main en profite pour resserrer son étreinte comme si tu avais besoin de courage pour raconter, pour revivre ce moment. « je ... j'ai été paralysé, ma jambe droite, je ne pouvais plus rien faire et j'ai pas mal souffert d'être aussi dépendant. je vais mieux maintenant et ... » ton regard se pose immédiatement sur elle. « je sais que c'est mal, mais je suis heureux de te revoir lia. » ce n'est pas mal, c'est complètement masochiste.

je ... je vais mieux disons, ces derniers mois n'ont pas été les meilleurs, j'ai ... j'ai eu un accident, là. tes yeux s'écarquillent, ton coeur loupe un battement. tu ne peux pas t'empêcher de t'imaginer le pire. de penser à la souffrance qu'il a dû éprouver. et sans trop que tu ne saches pourquoi, un sentiment de culpabilité t'envahis. tu aurais dû être présente pour lui. tu devrais être encore et toujours là, à ses côtés. tu te sens mal. tu comprends qu'il s'est blessé en surfant. ça te fais mal au coeur, vraiment. vos doigts se resserrent. tu ne sais plus comment maintenir ton équilibre. je ... j'ai été paralysé, ma jambe droite, je ne pouvais plus rien faire et j'ai pas mal souffert d'être aussi dépendant. je vais mieux maintenant et ... vos regards se croisent. tu lui souffles de la douceur. je sais que c'est mal, mais je suis heureux de te revoir lia. c'est instinctif. tes bras viennent se nouer autour de sa nuque tandis que ton visage se niche contre son cou. et tu le serres. doucement. tu le serres contre ton corps. ta poitrine contre son torse. tu respires son odeur. tu caresses le haut de sa nuque. et tu lui fais comprendre par des gestes que tu es désolée. désolée de ne pas avoir été présente pour lui. désolée d'être parti. désolée d'être ce que tu es. tu t'en veux, réellement. et cette étreinte te perturbe encore plus que tu ne l'es déjà. mais cela te permet de rester debout. de ne pas perdre l'équilibre à cause de tes jambes frissonnantes. ton corps vibre au contact du sien. cette chaleur qui te parcoure, et cette émotion qui te fais frisonner. c'est pour cette raison que tu travailles dans ce restaurant ? tu n'es stupide. numa possédait le niveau nécessaire pour devenir surfeur professionnel. ça te noue l'estomac, brise la gorge, de savoir qu'il n'a pas pu atteindre ses rêves à cause de cet accident. il devrait être surfeur professionnel. il devrait. c'était écrit. inscrit dans sa destinée. tu vas réellement mieux numa ? que tu lui murmures, ton souffle contre sa peau. tu as besoin de savoir.

tu ne t'y attends pas. c'est violent et doux à la fois. t'es submergé par un flot d'émotions et de souvenirs incontrôlables alors tu te laisses simplement faire. tu ne peux absolument pas lutter. tes bras se referment immédiatement autour de son corps si frêle que tu as peur de la casser. tu serres à peine, comme si la poupée de porcelaine pouvait se casser à tout moment. ses doigts virevoltent sur ta nuque et t'apaisent dans un sens. t'es revenu dans l'passé, simplement, uniquement, violemment. t'es là sans être là. ses cheveux viennent caresser ton visage, portés par le vent pendant que ton odorat est en extase. tu retrouves l'impossible. puis elle comprit vite, trop vite, elle assimile le tout et cherche à comprendre. elle n'a pas besoin de chercher, elle a mit le doit dessus. elle te connaissait, plus que n'importe quelle personne puisque tu t'étais ouvert à elle comme un livre à peine sorti des mains d'un éditeur. elle savait. « je ... oui, ma carrière a été finie ce jour là. » c'est dur, c'est compliqué et l'entendre à voix haute rend les choses encore plus compliquées à vivre. tu te rends un peu plus compte que c'est vrai, que c'est fini. « je ne peux pas te mentir à toi. » que tu commences par dire, en t'écartant légèrement dans le but de capter toute l'intensité de son regard. tu fixes ses pupilles, ses traits, et ta main vient doucement caresser sa pommette. « je suis normalement interdit de surf lia. interdit ... mais j'peux pas, j'peux pas ne pas venir dans l'eau, j'peux pas tout arrêter alors je continue, malgré tout. » c'est simple, direct, il n'y a pas de ricochet. « je ne suis pas guéri. je bouge, je marche mais ... mais de temps en temps ... ma jambe me lâche. elle décide d'arrêter de fonctionner ... sans prévenir. » ça te fait énormément de bien, d'en parler, de le dévoiler. t'en avais besoin, d'avouer que ce n'était pas la folie, que ce n'était pas encore la fin. que tu n'allais tout simplement pas bien.

je ... oui, ma carrière a été finie ce jour là. tu fermes tes paupières, fermement, pour éviter que des larmes s'évaporent de tes yeux. tu es touchée par cet aveu. réellement et sincèrement touchée. tu le serres davantage contre ton corps, ton geste est inconscient. tes doigts caressent sans s'interrompre sa nuque. je ne peux pas te mentir à toi. ton visage s'éloigne de sa nuque, et tu le regardes. c'est intense. tu n'arrives pas à faire disparaître ton émotion, cette émotion qui perlent sur tes joues. tu maintiens son visage entre tes mains. tu conserves cette proximité entre vos corps. plus rien n'existe. tu as tout oublié. je suis normalement interdit de surf lia. interdit ... mais j'peux pas, j'peux pas ne pas venir dans l'eau, j'peux pas tout arrêter alors je continue, malgré tout. silencieuse. tu l'écoutes. tu lui offres cette attention dont il semble avoir besoin. tu imagines la douleur qu'il doit éprouver. sa déception. je ne suis pas guéri. je bouge, je marche mais ... mais de temps en temps ... ma jambe me lâche. elle décide d'arrêter de fonctionner ... sans prévenir. tu ne veux pas et tu ne deviendras pas cette personne qui lui conseillera de tout arrêter. parce que quoi que tu dises, quoi que les gens pourront essayer de lui faire avaler. numa n'arrêtera jamais de surfer. tu sais que tu agirais exactement de la même manière. si tu arrives à te relever de ces chutes, continues numa, n'abandonnes pas. d'une douceur infinie, tu viens caresser ses joues. partant de ses paupières, jusqu'à son menton. tes doigts redécouvrent sa peau, la forme de ses traits. ceux qui te l'interdisent ne comprennent pas ce qu'ils te demandant de faire. inconsciemment, tu t'en veux. tu t'en veux parce que toi, tu as les capacité de réaliser le rêve brisé de numa, mais que tu n'as jamais souhaité aller au bout des choses. dans les compétitions. devenir professionnelle. ta jambe te lâche régulièrement ? que tu lui demandes, tu as besoin de t'informer. de savoir et d'apprivoiser ce mal qui le torture. qui lui a brisé les ailes. ça te fais tant de mal d'apprendre ce qu'il a vécu. vraiment.

ses doigts contre ta peau, tu te pers dans ce geste, mais tu te perds surtout dans ses mots. elle est là et malgré tout, elle te soutien. contre toute attente, contre tout ce que tu aurais pu penser, elle est là et te comprend. elle te pousserait presque à ne pas abandonner et ça te fait un bien fou. c'est exactement ça dont tu as besoin. elle a ce pouvoir intense sur toi, ce don de te sortir n'importe quelle information. alors que tu caches à pas mal de monde que ça ne va pas mieux, elle ... elle arrive et arrive à tout entrevoir, à tout comprendre, à tout percevoir sans même que tu tentes de te défiler. tu lu avoues tout, comme si c'était normal. elle a eu cette puissance contre toi, et tu n'as jamais rien pu faire contre. « t'es un ange lia. » c'est ça, c'est ton ange, ta moitié, ton tout. elle a toujours su trouver les bons mots. combien de fois tu as voulu l'avoir à tes côtés les jours suivants ton accident. trop de fois, bien trop de fois et jamais elle n'est venue. sauf que maintenant, elle est là, et tu ne sais même plus quoi lui dire. « trop souvent à mon goût ... » tu lui réponds, simplement, avant de venir la prendre dans tes bras, une nouvelle fois, comme si t'avais besoin de ça, comme si c'est tout ce que tu voulais. tu en profitais, tu en profitais avant qu'elle ne disparaisse, avant que la magie du moment ne s'en aille, tout ça avant que tout s'arrête. alors tu la reprends dans tes bras et tu profites. tu respires son odeur, qui te transporte dans des souvenirs plus qu'heureux. « je passe des jours sans qu'elle ne fasse des siennes et fois, ça peut être trois fois par jour, c'est vraiment très aléatoire et ... et j'en ai pas parlé au médecin, j'ai pas envie qu'il me sorte quelque chose comme ... une opération, ou quoique ce soit. j'ai pas envie d'être immobilisé, pas une nouvelle fois, je ne le supporterai pas. »

t'es un ange lia. ses mots te surprennent. te touchent. douce projection dans ton passé. auprès de numa. de cet homme que tu as aimé avec passion et démesure. c'est surprenant de constater que les sensations reviennent lorsque tes doigts caressent sa peau, que la tienne accueille son souffle qui vient s'y écraser. lorsque ton regard croise le sien et que ta gravité se modifie pour venir s'ancrer sur son centre. affolante réaction. trop souvent à mon goût ... tu la sens, sa putain de tristesse. et ça t'énerve. tu aimerais l'écraser pour la réduire en cendre. la faire disparaître pour lui permettre de respirer correctement. tu accueilles avec cette infinie douceur son corps contre le tien. il a besoin de toi. tu ne bougeras pas. plus. je passe des jours sans qu'elle ne fasse des siennes et fois, ça peut être trois fois par jour, c'est vraiment très aléatoire et ... et j'en ai pas parlé au médecin, j'ai pas envie qu'il me sorte quelque chose comme ... une opération, ou quoique ce soit. j'ai pas envie d'être immobilisé, pas une nouvelle fois, je ne le supporterai pas. tu comprends. tu le comprends pas. tes mains viennent caresser le haut de sa nuque. tu enfonces tes doigts dans ses cheveux afin de caresser son crâne. tu veux le détendre. l'apaiser. c'est instinctif. ta pudeur s'est envolée. tu agis comme tu l'aurais fait il y a quelques années. lorsque tu ne formais qu'un avec numa. il est peut-être bon d'envisager une nouvelle opération et un nouveau temps d'immobilisation si c'est pour te permettre d'aller mieux que tu souffles, convaincue. il faut que tu fasses attention à toi numa. tes doigts continuent leur parcours jusqu'à atteindre la douceur de ses joues. de ses lèvres. ton front contre le sien. c'est préférable d'être immobilisé quelques mois plutôt que le restant de sa vie. c'est si étrange ... et spontané en même temps. ce rapprochement, votre proximité. c'est déroutant. et si familier. tu te sens bien auprès de lui. bien que tu sois tourmentée par d’innombrables questionnement.

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