thinking out loud ჻ numa

Réveil sacrément compliqué aujourd'hui, ma soirée d'hier m'a épuisé sec, c'est pas que je suis fragile les vrais me connaissent hein, c'est une accumulation d'événements faisant que je n'arrive pas à sortir la tête de l'eau, et ici en l'occurrence de mon lit. Numa devrait arriver dans quelques temps, lui avant récemment promis de lui faire son premier tatouage à domicile. Il avait enfin fini par surmonter sa frayeur, faut dire que l'aiguille l'a toujours fait flipper, mais j'comprends, j'étais autant angoissé que lui lors de ma première visite chez le tatoueur. Je commence par retirer progressivement la couette de mon corps et me frotter les yeux à plusieurs reprises, on y va étapes par étapes et en douceur, le réveil c'est toujours autant difficile pour moi. J'ai exactement une heure devant moi, du coup j'en profite pour prendre mon petit dej' tranquillement et passer un peu de temps sous la douche. Une fois prêt, je préparais mes outils de 'travail' si peut-on appeler ça ainsi, attendant avec impatience l'arrivée de Numa. Pour moi tout était clair, aujourd'hui, il n'allait pas y échapper. Faut dire que je ne l'appelle pas la tapette pour rien celui-là, toutes les excuses étaient bonnes pour esquiver ce moment, mais cette fois-ci il était hors de question de le laisser s'échapper. Plus tard, la sonnette de mon appart avait fini par retentir, un sourire remplit d'excitation collé aux lèvres, je me rendis jusqu'à la porte afin d'accueillir mon ami de toujours « qui voilà, m'sieur jeperdsmescouillesquandjevoislaiguille, j'espère que t'as pas oublié l'autorisation parental de maman, sinon pas de tatoo pour aujourd'hui » lançais-je en plaisantant, me décalant légèrement afin qu'il puisse entrer. Ouais voilà, c'était notre façon à nous de nous dire je t'aime.

t'es un véritable trouillard en fait. t'es là, en train de marcher et t'as juste peur. peur qu'une aiguille te transperce la peau. ca doit faire des mois, des mois que tu devrais être tatoué, mais tu trouves toujours une très bonne excuse pour passer dans les mailles du filets. à la place de hakeem t'en aurait marre de toi. tu te serai dit d'aller voir ailleurs au final, mais non, ton ami est toujours présent, il là, comme il l'a toujours été. du coup, t'es là, à la porte et tu sonnes. t'entends la sonnette de l'autre côté, puis des pas et finalement la porte s'ouvre. il est là, le sourire aux lèvres et t'accueille avec tact. tu peux pas t'empêcher de rire tout en entrant dans l'appartement.  « damn', j'ai complètement zappé. bon bah tant pis, t'as du whisky ?  » pourquoi est-ce que t'as une fois de plus peur ? peur d'une simple aiguille. t'es pas rassuré, vraiment pas. heureusement que c'est lui et pas quelqu'un d'autre, parce que t'as confiance en lui, depuis que tu le connais. depuis que tu les connais tous, vous êtes liés par un lien magique. c'est comme ça. tu vas jusqu'au salon, tu détournes les yeux quand tu vois les aiguilles qui te donnent immédiatement des sueurs froides. ton tatouage, c'est simple, il représente ta passion et certainement ce qui causera ta mort : les vagues. elle te perdront un jour, tu en es certain parce que tu ne devrais plus ne faire. mais c'est plus fort que toi, tu en as besoin.  « bon bah, la prochaine fois que je passe chez mes parents, je demande à ma madre une autorisation. c'est bon ? » tu hausses les épaules avant de t'installer dans le canapé. t'es pas serein, parce que tu sais pas si tu vas t'en sortir cette fois. tu doutes énormément.

Bon, on va pas se le cacher, j'étais presque certain qu'encore une fois num' ne réussira pas à passer le cap, et d'ailleurs sa réponse ne fit que confirmer mes doutes. il appréhendait, redoutait et craignait cette aiguille depuis un bon bout de temps maintenant. Refermant la porte d'entrée derrière lui, je ne pus m'empêcher de lâcher un petit rire suite à ses dires. ça, ça l'aurait arrangé, malheureusement aucune de ses excuses ne seraient bonnes pour éviter le grand saut « ouep, regardes dans le frigo » pour le moment, j'avais décidé de ne pas relever ses dires, le laissant se mettre à l'aise, dans l'plus grand des calmes. Peut-être qu'un verre de whisky ou deux lui permettrait de se détendre ? bon, ne soyons pas aussi naïf que ça. me servant à mon tour sans oublier l'objectif de la venu du jeune homme chez moi, je posais finalement mes yeux sur le brunet qui venait de me faire comprendre, qu'il n'était pas très emballé à l'idée de se faire tatouer « tu sais, j'ai la flemme de parler aujourd'hui donc j'vais être bref et clair : j'te laisse cinq petites minutes pour t'installer là-bas » lui montrant par la même occasion le petit coin où avait été aménagé tous les éléments nécessaires et indispensables pour faire mes tatoos « t'as vécu pire dans ta vie, c'est pas une misérable petite aiguille qui va te tuer. vas-y gros, tu verras qu'au final ça en vaut vraiment la peine » c'est vrai que les tatoos, ça m'tenait vraiment à coeur. c'était l'une de mes principales passions, la seule chose où j'pouvais être presque sûr d'être le meilleur. avec l'habitude, je n'ressentais plus aucune craintes ni douleurs mais simplement l'excitation puis la satisfaction d'avoir ce truc en plus qui faisait toute la différence.   

tu fais directement comme chez toi. tu prends le whisky, deux verres et t'es déjà retourner dans le salon. il t'a dit de regarder, puis c'est souvent comme ça entre vous. tu te sers chez lui, il se sert chez toi. un peu comme avec tous ceux de la bande finalement. puis 'keem prend les devants, comme souvent, et t'explique que c'est maintenant ou jamais. qu'il ne va pas rentrer dans de longues tirades pour te convaincre, qu'il te laisse cinq minutes, pas plus. tu souffles, doucement, tu réfléchis, longuement, pendant que tes yeux se posent sur le siège là-bas et tout l'attirail. t'as envie de fermer les yeux et partir en courant, puis il continue. életrochoc. c'est certain que t'a connu bien pire comme ... comme cette putain de paralysie. comme devenir dépendant des autres, ne pas pouvoir bouger, ne pas pouvoir aller où tu veux. alors tu te lèves, sans rien dire, et tu vas t'installer dans le fauteuil. t'es pas sûr, t'es pas certain, t'es qu'à moitié certain finalement. tu paniques, c'est sûr, pendant que tes muscles sont crispés comme jamais.  « vas-y, attache moi avant que je ne change d'avis ... encore.  » tes mains agrippent le fauteuil, tes doigts pénètrent dangereusement le tissu similicuir. tu fixes ensuite hakeem, une question te passe par la tête. « j'vais devoir rester longtemps sans ... sans surfer ? » tu savais que le soleil, l'eau de mer et toutes ces choses étaient déconseillées après un tatouage. tu avais peur de ça surtout, parce que ça te rappelait de très mauvais souvenirs. t'avais pas envie de péter un câble parce que tu ne pouvais pas entrer dans l'eau. t'avais pas envie de redevenir la même personne. d'autant que le tatouage était sur le ton flanc, un des endroits les plus douloureux. il parait.