(AUXENCE) attention chien... Gentil

La nuit était avancée et pourtant je ne trouvais pas le sommeil. J'avais beau me retournée dans mon lit, de compter les moutons et même de boire du lait chaud, rien n'y faisais. Au bout d'une heure à rester les yeux plantés sur le plafond, je jetais mes jambes hors du lit, enfila un bas de jogging avec un gros pull en laine et attacha Iceberg à sa laisse. Il n'avait pas fallut que je lui dise deux fois pour qu'il se laisse faire. Mon chien avait très bien compris que nous allions faire une balade nocturne, chose qu'il adorait. Sortant silencieusement de l'appartement de Numa, je poussais un long soupir de soulagement une fois à l'air frais. Une promenade au bord de la mer allait certainement me faire un bien fou et en rentrant, je pourrais dormir comme un bébé. En un peu moins de dix minutes, mes pieds se retrouvèrent sur le sable encore tiède et je restai debout devant l'eau noir, comme quelqu'un qui voyait la mer pour la première fois. Mon cher chien tirait sur sa laisse pour me faire comprendre qu'il voulait qu'une chose, que je libère pour qu'il puisse se défouler. Je m'abaissais à son niveau et après l'avoir flatté quelques instants, je lui enlevai sa laisse et l'observa courir au bord de l'eau. J'avais envie de lui ressembler, de pouvoir courir sans penser à rien et de passer mes journées à dormir et faire ce que bon me semblait. Vraiment, les animaux de compagnie étaient vraiment les êtres les plus heureux. Après avoir enlevé mes baskets, j'enfonçai mes mains dans les poches de mon pull, je marchais lentement, laissant l'eau recouvrir mes pieds- Mon regard se perdait dans le large, j'en oubliais presque l'endroit où je me trouvais.

Cette nuit, j'avais décidé de tester un truc. Je devais me rendre au bord de la mer. Près des vagues. Pour voir si comme le disaient les bouquins de la bibliothèque, les étoiles se reflétaient sur la houle de l'océan. C'était un peu gamin, mais j'avais vraiment envie de vérifier si c'était vrai. Alors, je mis mes chaussures (que je songeai à remplacer, tellement elles étaient abimées, dommage, je les aimaient bien...) et enfilait mon pull en laine XXXXXXL, dans lequel je pouvais faire de la plongée sous marine, mon blouson moulant, qui contrastait très bien avec mon océan de laine. Je mis un bonnet, et j'étais paré pour aller à la plage. Je pris soin de refermer la porte derrière moi, de fermer à clé et de mettre les clés derrière une brique détachée du mur, cachette secrète révélée, et sortit de chez moi, l'air frais emplissant mes petites narines fragiles. Je longeais les rues de Biarritz, certaines calmes, d'autres bruyantes, témoignant de fêtes qui se déroulaient, et m'engagea dans la dernière ligne droite avant la plage. Je faillis mourir écrabouillé et renversé sous les pneus d'une Porsche de riche, mais le destin en avait décidé autrement. On me percuta sur la gauche, puis on me fit un croche pied sur la droite. Je tournai à l'angle de la rue pour traverser quand une petite deux-chevaux qui allait à (au maximum) deux kilomètres heures se stationna juste sur le passage clouté, juste pour m'énerver. je la contournai mais elle redémarra lorsque je passais derrière elle, et je me trouvais plongé dans un nuage de pétrole noir puant. Quand j'arrivai enfin à la rambarde, dévalant les escaliers, je vis une forme noire s'approcher de moi, courant et jappant comme un... chien.

La nuit était tellement calme que s'en était presque inquiétant. Je me baladais tranquillement, laissant mes pensées vagabonder là où elle le souhaitait, pendant que mon regard suivait Iceberg, tout content d'avoir la plage rien que pour lui. Des fois, je l'enviais vraiment mon animal de compagnie. Il n'avait aucun soucis, il était nourris, blanchis à l'oeil et quand il le souhaitait, il me remerciait avec quelques léchouilles. L'avantage de promener mon chien la nuit, c'est qu'il pouvait courir et aboyer sans qu'il ne dérange personne et ça, ça n'avait pas de prix. Au loin, je vis une silhouette sombre venir en sens inverse et bien entendu, mon compagnon à quatre pattes se fit une joie d'aller voir qui était entrain de lui arriver tranquillement dessus. J'avais une petite envie de le rappeler, parce que peut-être la personne se trouvant en face de moi n'était pas commode, mais la flemme pris le dessus et je décidai de laisser faire le destin. Après tout, si la personne est un adulte, il serait bien assez grand pour se défendre tout seul, surtout que mon chien ne ferait pas de mal à une mouche. Je l'observait tout de même, prête à intervenir si la situation dégénérait. Je suivais également la même direction que lui, espérant vraiment que rien de catastrophique, parce que je devais avouer que je n'étais pas vraiment d'humeur à me prendre la tête avec un parfait inconnu.

Il y avait une jeune fille avec le... chien. Je reculais plus loin, mais le bougre approchait de plus en plus rapidement, et je me mis sur un banc public, en criant de tous mes poumons. Je m'efforçais de me calmer, puisqu'autrement j'allais réveiller tout le quartier, et ç'aurait été dommage. Je voulais dire au chien de se calmer et de bien vouloir me laisser tranquille, mais j'étais juste terrifié et lorsque j'essayais de parler, ce n'était que des sons intelligibles. « Heu... Hem... heu... Pouvez-vous OUHA, heu... ouh, demander à votre chien de s'en aller s'il vous plaît ? » Il était gros, ce chien, trop gros pour moi, en tout cas. Il me faisait peur, et si j'avais pu, j'aurais fui, mais le chien m'aurait rattrapé, et il m'aurait mangé. Alors, sur ce banc, dans le froid de la nuit, le bruit des vagues qui s'écrasent et meurent sur la plage, je regardais les étoiles et je priais pour que ce soit juste un cauchemar.