[Numa] I'mma send you straight up to my best friend

I'mma send you straight up to my best friend

« Non, mais je suis sûr que c’est ultra passionnant cette histoire d’Elvis, de Monroe et toi sur une licorne, mais.. Franchement.. Il est genre presque vingt-trois heures et, tu vois, j’ai pas l’air comme ça, mais j’ai une vie en-dehors du bar.. » Simon pose ses mains sur les épaules du type, totalement éméché qui tente de lui faire une imitation, ratée on en conviendra, d’Homer Simpson. Ça le fait rire et le norvégien s’imagine, pendant quelques secondes, le pousser sous les roues du taxi qui se gare devant le bar, que le barman a eu la jugeote d’appeler avant de fermer; peu convaincu de l’argument de son poivrot, qui n’a de cesse de lui répéter qu’il a garé sa navette spatiale sur le parking du coin. En temps normal, Simon le croirait, suffisamment pour se marrer en imaginant un suppositoire géant prendre vingt places de parking, où il peut jamais garer sa propre voiture parce qu’y a toujours des cons qui sortent quand il décide de le faire aussi.. Mais là, le pauvre a qu’une envie et elle n’a rien à voir avec le fait de supporter plus longtemps les élucubration foireuses d’un type bourré, dont les globules rouges ont du se greffer aux molécules de l’alcool qu’il a ingéré toute la soirée. « Oui, c’est ça.. Moi aussi j’t’aime bien, mais lâches ma barbe maintenant.. Merci.. » Il claque la portière sans trop de ménagements, ses doigts qui glissent dans les poils qui pendent à son menton, visiblement peu enclin à laisser un inconnu jouer avec. Déjà qu’il menace Hakeem de lui couper la main quand il tente d’y accrocher des petits noeuds, alors un type qu’il voit deux soirs par semaine, qui fait probablement mieux le pilier de bar que le manutentionnaire sur son lieu de travail, merci mais non merci. Néanmoins, Simon agite la main, comme si ça servait à quelque chose, parce que le gros roux à disparu sur la banquette arrière, probablement endormi et qu’il secoue l’air comme un idiot. Son boulet évacué, il retourne derrière le comptoir, termine de ranger ses verres propres, qu’il a eu le temps de nettoyer pendant que l’autre crevait lentement sur son siège, avant de récupérer les clés et fermer les portes. C’est pas rare de fermer si tôt et, de toute façon, ça l’arrange parce qu’il se voit pas rester jusqu’à six heures du matin, à servir de la binouze aux légumes du coin. « Ah.. p’tain.. il fait le fier, mais il a un peu sursauté en voyant l’ombre se détacher sur le trottoir. J’sais pas si c’est la fatigue, ou les vapeurs de tequila qu’on m’a craché sur le t-shirt, mais te voir là.. maintenant.. C’est beau. T’es beau. » Il glisse la clé dans sa poche et va tapoter la joue de Numa, de sa main libre, en lui faisant un clin d’oeil exagéré.

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tu fermes le restaurant, comme à ton habitude, t'es souvent le dernier à fermer parce que t'es le commis, ça veut dire que souvent tu fais la plonges, particulièrement en ce moment puisque monsieur qui est censé faire la plonge est en arrêt maladie. tu te doutes qu'il ne risque pas de rester là très longtemps, tu sais très bien qu'il risque d'être viré dans peu de temps. à la moindre faut, c'est foutu pour lui et tant mieux, parce que toi, t'aimes pas faire la plonges, t'aimes pas rester debout devant l'évier à nettoyer. c'est pas tellement ton truc, mais est-ce réellement le truc de quelqu'un finalement ? tu hausses les épaules, tout seul, avant de filer jusqu'à chez toi. c'est calme. Rory doit dormir, Sacha aussi, tu en veux pas les réveiller alors tu files dans ta chambre, ton jardin secret. tu te mets au lit, mais le sommeil ne vient pas. les heures passes et toi, t'es toujours en train de fixé le plafond. c'est certainement ce qui fait que tu te lèves, que tu files prendre une douche et que tu sors de l'appartement. quitte à être réveiller, autant profiter pour aller voir ton pote. Simon. tu sais exactement où il se trouve. le caveau. c'est là qu'il bosse lui, il bosse en tant que barman. alors tu te rends là-bas, tu restes pourtant devant la boîte, tu n'as pas tellement envie de rentrer dedans. tu préfères te caler contre un petit muret, tu t'assois dessus et tu patientes, gentiment. tu regardes les gens sortir, petit à petit. les jeunes filles qui ne doivent même pas avoir dix-huit ans, les petites pimbêches habillées bien trop court, les mecs qui te scrutent et tu détournes immédiatement le regard. tu n'es pas le type fier qui soutient les regards, surtout des mecs bourrés. non, toi t'évites les problèmes, t'évites ça parce que tu sais que tu ne fais pas le poids, tu sais que t'es qu'un nounours en guimauve. C'est hakeem, le gris dur de la bande ou simon, mais pas toi. toi, tu les calmes, tu calmes les ardeurs. seulement, il est vrai que quand tu t'énerves, quand ça arrive, tu deviens légèrement incontrôlable. un petit faux calme. tu vois finalement un taxi arriver, ton pote simon aider à un type, tu souris, doucement. il ne devrais plus tarder, et c'est lorsqu'il est en train de fermer que tu poses une main sur son épaule. il sursaute, forcément et te scrute, quelques instants. c'est peut-être simplement la vérité t'sais. tu hausses les épaules en riant de bon coeur. ça te fait du bien de voir simon, parce que tu sais pourquoi tu n'arrives pas à dormir. à cause d'elle. mieux, à cause d'elles. il serait tant que tu t'en rendes compte, que je suis l'homme de ta vie. mais passons pour cette fois, je t'excuse, et sinon, ta soirée ? j'ai vu que tu t'étais fais un nouveau meilleur ami ? évidemment, tu fais référence au poireau qu'il avait sorti quelques minutes plus tôt.

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C’est les soirs qu’il préfère, ceux où il doit fermer tôt, quand c’est à lui de fermer, parce que ça lui permet de passer une nuit plus ou moins complète et de pouvoir participer aux activités de pleins jours.. Autrement dit, traîner avec le reste de la bande, quand il s’offre pas un peu de repos en allant ennuyer son frère, ou se nourrir chez ses parents parce qu’il a dépensé son fric dans le loyer et un meuble ikea qu’il ne montera certainement jamais. Pas le courage. Il sait pas trop d’où elle lui vient cette flemme, qui va et qui repart sans même le prévenir, pour le prendre au dépourvu et lui bloquer l’envie de faire quoique ce soit pendant plusieurs jours.. Enfin tout, sauf de pas aller bosser, parce qu’il a tellement besoin de cet argent, que Simon fait parti de ces mecs honnêtes, réglo, qui peuvent pas se permettre de rater un seul jour, par peur de serrer les fesses à la fin du mois et de bouffer des petits pois en conserve, dont la date est dépassée depuis un an. D’un côté, ça explique que ses tripes soient solides, avec toutes les merdes qu’il peut s’être envoyé ne serait-ce qu’au cours de l’année précédente. Parce que c’est pas Numa qui lui proposerait de lui faire à manger.. Il irait pas lui demander non plus, c’est un peu à double tranchant. Simon se plaint régulièrement, mais il la ramène rarement quand il le doit, faut toujours qu’il ait trois métros de retard. Le côté Norvégien sans doute, avec décalage horaire et tout le bordel, ça doit être génétique.. Probablement. Enfin, il va pas se poser plus longtemps la question, parce qu’il en est à se demander, principalement, à quoi il va bien pouvoir passer le reste de sa soirée. C’est un peu le problème de faire des horaires décalés, il a le sommeil complètement déglingué et si ses copains le surnomment « le vampire », c’est pas à cause de son teint pâle ou de ses canines de tailles normales, même les soirs de pleine lune, pardon de casser le mythe. En revanche, Numa pourrait facilement passer pour un ninja, parce que Simon l’a pas vu venir et que son sursaut n’est certainement pas passer inaperçu, de même que l’affolement de son palpitant qui finit par retrouver un rythme plus ou moins normal, alors qu’il regarde son pote avec un air faussement énamouré. « Mais je suis trop aveugle pour me l’admettre, ça serait trop simple après.. Et on écrirait jamais de romances sur nous, tu comprends.. » Il sait pas d’où ça lui vient, cette propension à l’humour vaseux, à la réplique à la con qu’il balance surement plus vite que Lucky Luke ne fusille son ombre. Quelle connerie ça, d’ailleurs, de tirer sur son ombre, sans déconner. Une main dans sa poche, son bras libre qu’il passe autour des épaules de Numa, Simon l’embarque sur le chemin, en souriant comme un abruti; les vapeurs de tequila, sans doute. « Je pense qu’il faudrait faire une annonce auprès des autres. Pas sûr qu’Hakeem le prenne bien, tu sais comme c’est entre lui et moi.. Il rit légèrement, avant de souffler. Soirée longue, mon pote. Et encore, c’la semaine, il nous fait fermer tôt, mais quand ça sera le week-end, ça va être chiant, j’le sens. Surtout si y a encore des gamines qui viennent traîner, avec leurs cartes bidons, j’te jure.. » Un sourire sur les lèvres, Simon s’arrête, retire son bras et jette un regard derrière Numa. « J’osais pas te parler de lui, j’ai eu peur que tu sois jaloux mais, tu sais, tu vaux plus que lui à mes yeux.. Même si je pense qu’y a moyen que ça devienne sérieux entre mon poivrot et moi. » Et il porte sa main droite à son coeur, les yeux levés vers le ciel avant de reporter son attention sur le jeune homme et lui envoyer un très léger coup de poing dans l’épaule. « Qu’est-ce tu fais là, sinon. Je pensais que tu serais rentré chez toi après l’taff.. C’pour que je te paie à bouffer, c’ça ? J’ai grillé ton petit jeu hein.. » Il sourit mais ses sourcils se froncent quelques secondes, une mine sérieuse qui apparaît et disparaît presque aussitôt.

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tu hausses doucement les épaules et tu ris devant ses paroles. simon, c'est ce type qui peut te faire rire n'importe quand. enfin, qui peut tenter en tout cas. quoique, pendant ton un an de paralysie, le petit simon en a pris pour son grade, tu n'es pas allé de mains mortes. tu voulais juste qu'ils partent, tous qu'ils te laissent seul. certains l'ont fait, comme sacha, d'autres se sont accrochés, comme Simon. je refuse de me contenter d'un écris, je veux un film et tout ce qui va avec. puis je jouer mon propre rôle, normal. tu souris doucement, tu ris quand il te parle de Hakeem. eux deux, c'est une réelle histoire d'amour, ils s'entendent tellement bien, tu ne les as jamais vu se prendre la tête. que des piques, par ici par là, sans plus. sans trop de plus. peut-être que par écrit, il le prendra mieux. t'sais, les séparations, ce n'est jamais faciles. certes, et tu en connaissais un rayon, un bien trop grand rayon. ça doit bien faire une demi heure que je suis là mais ... vous les faîtes rentrer de plus en plus jeune, on approche la limite là. certaines devaient avoir quoi ... quatorze ans, pas plus. il y a du laissé aller, j'espère que tu t'approches pas, je ne sais pas si j'aurai le temps de caser " visite à la prison" dans mon emploi du temps. tu fais mine de réfléchir avant de le pousser, gentiment en cognant, doucement, son épaule. je t'empêcherais de finir avec un type comme ça, c'est pour ça que je viens t'attendre à la fin de ton travail, t'as vu la gentille femme que je suis quand même. tu lui sors ton plus beau sourire jusqu'à ce que la question se pose. en fait, j'voulais que tu me prépares à manger, je connais ton talent. ou pas, tu le cherches, obligé. j'sais pas, en vrai, j'arrivais pas à dormir. puis, t'sais avec sacha qui squatte chez moi, c'est pas toujours facile tous les jours. oui, je sais, tu étais contre cette idée, mais je ne pouvais pas la laisser à la porte puis ... puis ... voilà quoi. puis lia est revenue, c'est super non ? non, vaut mieux pas que tu craches le morceau.

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Il a ce regard qui en dit long, pourtant il dira rien, parce qu’il a pas besoin de mots pour s’expliquer, pas avec Numa, pas après ce qu’ils ont traversé. Simon est pudique, quand on se lance dans le grand sujet fascinant des sentiments, mais cette période noire l’a pas mal chamboulé, même si aujourd’hui, d’un point de vue extérieur, plus rien ne paraît de ce malaise. Faut dire qu’il est pas vraiment habitué à ce qu’on le chamboule, ce qu’on le pousse, le repousse, parce qu’on a mal et qu’il aura beau sortir les pires âneries, les plus grosses conneries, ça aidera pas à diminuer une peine qu’il comprend pas. C’est vrai, contrairement aux autres, Simon il a rien vécu de dramatique, ou du moins pas suffisamment pour cerner avec précision ce qu’on ressent dans ces moments-là. Y a bien eu la mort de Yon, mais s’il semble s’en être remis avec une étrange facilité, c’est simplement parce que Simon ne sait pas gérer le deuil, ni le drame, qu’il absorbe tout et qu’il le recrache sous forme de petites doses de légèreté, de folie aussi, un peu. La tristesse, c’est pas un truc qu’on a appris chez les Pratt, ni qu’on a cultivé entre deux apprentissages du norvégien et une omelette jambons de papa. Lui il a cru au Père Noël jusqu’à ses douze ans et la dureté de la vie qui l’entoure n’a jamais été qu’une rumeur, lointaine, qui même aujourd’hui l’écorche à peine. A moins que ça ne soit que du bluff, qu’il ait tellement pris l’habitude de se leurrer, que maintenant il y croit dur comme fer, qu’il est infaillible. Si même le rejet de Numa ne l’a pas affaibli, c’est qu’il a de quoi se mesurer à Superman, ou presque. Ça vient peut être aussi, tout simplement, du fait que Simon a compris, sans avoir à vraiment demander, ce que son ami traversait. Traverse encore, sans doute. M’enfin il en faut bien, des coups bas, pour qu’une relation se maintienne, non ? « Je veux Ryan Reynolds pour jouer mon rôle.. Me jouer moi, plus vieux.. Ou Ryan Gosling, pour le côté purement beau gosse.. La déconne en moins. » Le pire ? Il a l’air vraiment sérieux en réfléchissant à tout ça, comme s’il avait déjà les grandes lignes du scénario; parce que c’est ça la vie, non ? Un script tout pourri qu’ils doivent jouer, avec quelques improvisations qui changent la donne, parfois. « Rigole pas.. Tu sais bien qu’Hakeem sait pas lire, qu’il fait semblant quand y a des images. » Et ça le fait rire, parce qu’il sait que si son ami était là, il se serait surement mangé une tarte depuis un moment, alors il en profite. De toute manière, Simon est assez con pour lui envoyer, par texto, ce qu’il vient de balancer, juste pour lui laisser une occasion de répondre comme il le fait si bien. Mais à défaut de sortir son portable, Simon s’étire un peu, allonge sa colonne vertébrale et fait craquer son squelette dans un soupir soulagé. « Pff j’te jure, j’sais pas ce qu’ils branlent. Le nouveau mec à l’entrée sert à que dal, suffit que les nanas sourient et portent une jupe un peu courte pour qu’il les laisse rentrer. M’enfin, j’ai rien à dire.. J’sers juste les verres.. Il imagine déjà la tronche, outrée, des gens apprenant qu’ils est de l’alcool à des adolescentes. Enfin.. Chaque fois qu’une midinette de moins de dix-huit ans me commande un cocktail, j’y fous pas d’alcool.. Mais elles y voient que du feu. Il affiche son sourire de dandy, pas celui qu’il utilise pour charmer les nanas, mais celui qu’il sort pour se moquer d’elles, justement. C’con, je comptais faire un tour derrière les barreaux pour mes prochaines vacances, me faire tatouer un « I love my mom » avec un cure-dent et de l’encre de stylo, puis rencontrer Manuel, membre d’un cartel et homosexuel refoulé. » Il s’arrête deux secondes et dévisage Numa, l’air faussement sérieux avant de sourire en se frottant doucement l’épaule, pour finalement caresser la joue de son compagnon. « T’es mignonne. Je t’offrirais un nouveau fer à repasser pour la saint valentin, tu le mérites! » Pour la suite, il se contente de pouffer légèrement de rire, parce que ses talents de cuisinier ne sont méconnus de personne; il a ordre de ne plus approcher un four quand ils se réunissent chez Numa.. C’est dire. Pour ce qu’il a envie d’y mettre les pieds maintenant, de toute façon. Croisant les bras derrière la nuque, il soupire et lève les yeux au ciel. « Sur le paillasson ça aurait été.. J’veux dire, il est bien ton paillasson, puis merde, elle va pas râler en plus, non ? T’es trop sympa avec elle, Num’. Elle va te demander quoi après ? J’espère au moins que tu fais pas sa lessive, ça serait vraiment te prendre pour un con. Un regard sur sa montre et il fait signe à Numa de le suivre. Sérieux, t’as déjà mangé ou pas ? Un McDo ça te dis ? C’moi qui paie. »

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Simon commence sérieusement à délirer sur le film, sur les rôles et plus particulièrement sur les acteurs .tu souris, doucement en imaginant les deux à la place de Simon. tu rejettes. immédiatement. Attends, j'espère que c'est une blague ? aucun des deux n'a une barbe ressemblant à la tienne, ça serait offusquant qu'il te représente, je refuserai. c'est pas négociable. tu le pousses gentiment avant de rire avec lui. lorsqu'il parle de hakeem et ses nombreux talents de lecture, tu ne peux pas t'empêcher de dire. toujours un pour rattraper l'autre, c'est obligatoire et surprenant avec eux. ils se cherchent toujours mais finisse toujours sur la plage à partager une bière. c'est ça l'amour. non mais c'est fou, puis elles s'habillent toujours plus court, bientôt, elles viendront à poil ... crois-moi, quand ce jour arrivera, tu ne fermeras plus aussi tôt. tu souris, doucement, ouais, les femmes, ou les jeunes femmes maintenant te semblait bien trop superficielles, tu avais d'ailleurs peur que ta soeur ne fasse pareil, elle ou la plus jeune d'ailleurs qui était encore plus touchée par tout ça. tu hausses les épaules. manuel. ouais bah, si tu veux, vas voir hakeem pour le tatouage hein, pas besoin de la prison, et .. tu veux déjà me remplacer par manuel ? je suis vexé. mais je comprends, c'est mon manque pilosité faciale, ça se comprendre; tu ris, de bon coeur, parce que ça te fait du bien, de raconter des conneries, de raconter n'importe quoi. c'est ça, qui te fait du bien. juste parler, dire ce qu'il te passe par là tête et rien d'autre. mais si voyons, je nettoie ses petites culottes .. ça va toi. en plus, elle a surement trouvé un autre logement, donc d'ici quelques semaines, ou quelques jours, elle va déménager. d'ailleurs, en parlant de ça, tu as trouvé un nouveau coloc ou pas encore ? Simon avait ce talent de ne jamais trouver chaussure à son pied. c'était un grand insatisfait. en réalité, tu as toujours été persuadé qu'il était fait pour vivre seul, mais bon, il n'a pas tellement choix. non, j'ai pas mangé, et un mcdo, c'est parfait. vous déambulez dans les rues de biarritz jusqu'à arriver à fast-food. t'étais de ces types qui savent cuisiner, très bien cuisiner, mais qui sont toujours cloîtré dans un fast-food style macdo, c'est mal mais t'es comme ça malheureusement. j'ai vu lia. que tu lui sors alors. peut-être que ça expliquera le fait que t'es pas dans ton assiette, que t'as l'air de ne pas avoir dormi, que tu trouves pas le sommeil. peut-être qu'il saura te remettre les idées en place, mieux que ta propre conscience qui a décidé de prendre ses jambes à son cou.

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Le problème, ou l’avantage, avec Simon c’est que quand il commence à dire une connerie, il part vite et loin dans son délire. Faut dire qu’avec son imagination fertile et sa capacité spectaculaire à s’enfermer dans un monde irréel pour s’éviter de faire face à la réalité, se prendre une baffe du hasard et de ses conneries au passage, ça l’arrange pas mal. Alors oui, il lève les yeux au ciel et pendant deux minutes il s’imagine déambuler dans Biarritz, fier et le torse nu, à la manière d’un Ryan Gosling français, même si d’emblée ça lui fait perdre de son sex appeal. C’est encore une connerie des filles ça, de trouver les anglais, en général, bien plus attirants que les mecs qu’elles croisent dans la rue, alors que franchement, si ça se trouve, quand Ryan il pète ça pue autant que quand c’est François, le voisin parisien d’en face. Quelle bande d’emmerdeuses. Son regard retombe doucement sur Numa, en même temps que ses pieds qui retouchent terre, ses doigts qui se perdent dans sa barbe bien taillée, seul aspect de son apparence dont il prend soin. Parce que c’est plus facile de couper ses poils faciaux que ses ongles de pieds. « Ah merde, t’as raison mon salop.. Je pourrais demander au Père Noël de prendre ma place alors, le ventre c’est ce qui me guette si je continue à me laisser offrir une bière pendant le service.. Tiens, ça aussi c’est con, franchement. » Et il tape le torse de son ami du dos de la main, tout en parlant, parce qu’il est incapable de s’exprimer sans bouger les bras. Pourtant, il a pas de sang italien dans ses veines - bouh le cliché, oui ça dénonce. Claquement de doigts et soupir, Simon hausse les épaules et tâtonne ses poches à la recherche de son paquet de clopes, dont une seule est sacrifiée sur le bord de ses lèvres, le briquet qu’il agite pour vérifier s’il est encore utilisable. « Fnon mais fte fure.. Il allume sa cigarette, tire une latte, reprend sa respiration et recommence, signalant qu’il rembobine la conversation d’un moulinet du poignet. Non mais j’te jure. C’plus une jupe, à ce stade-là c’une ceinture le truc. C’même pas sexy tu vois, où sont nos pin-up, bonnes en chair.. Les gonzesses de Norvège sont vachement plus sexy, pourtant elles ont trois couches de laines et un anorak sur le dos quoi. » Il se marre tout seul, repart de plus belle en parlant d’Hakeem et manque de s’étouffer en fumant. « Non mais Manuel ça serait que pour le cul, tu sais bien que toi tu as mon coeur. » Le mec qui leur passe à côté, alors qu’ils tournent à l’angle de la rue, s’arrête deux secondes pour les regarder de travers et, comme pour s’amuser et exagérer la situation, Simon passe son bras autour des épaules de Numa en lui collant un bisous sec sur la joue. Avant de lui rendre sa liberté, non sans une moue taquine. « Bha bon débarras, qu’elle squatte ailleurs. D’ailleurs, Num’.. Faudrait mettre au point une sorte de code, genre.. Arrête de chercher tes meufs dans la bande, parce que ça devient compliqué après pour moi, faire ma liste et tout.. » Simon se veut à moitié drôle, parce qu’il est vrai que la situation est pas simple, même s’il s’en plaint pas .. Parce que sa situation à lui sera toujours moins compliquée que celle de Numa. Bras levé, pour signifier que leur repas est tout décidé, il se mord légèrement la langue à l’aveu de son ami, s’arrête deux secondes, se frotte l’arcade gauche en soufflant la fumée avant de lâcher, lui aussi sur le ton de la confidence. « Moi aussi.. » Au moins, ça lui enlève un poids, ça veut dire qu’il sait qu’elle est là, néanmoins Simon a un peu peur de la façon dont il lui a sorti ça et de ce que ça veut dire pour eux; Numa et Lia. Parce qu’il est pas sûr de signer pour un deuxième round de ces deux-là. « Et ? » il est comme ça, Simon, il pousse au cul pour tout savoir, pour se préparer mentalement à la suite, qu’il n’est pas bien certain d’apprécier.

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tu peux pas t'empêcher de rire quand il te sort le père noël. Simon a cette possibilité de faire rire, n'importe qui, n'importe quand. c'est une faculté hors norme et c'est ce que t'apprécie particulièrement chez lui, il ne se prend pas trop la tête. c'est bon, la prochaine fois, je viens au comptoir et à chaque fois qeu tu te fais offrir une bière c'est moi qui la boit ... avec cette histoire je sens qu'on va devoir retourner faire du surf assez rapidement. ouais parce que t'es sportif, tu l'as toujours été et tu le seras toujours pour ta passion, quoique peut dire le médecin. oui, celui qui t'as spécialement interdit de pratiquer le surf. tu l'emmerdes, tu emmerdes tous ceux qui veulent t'éloigner la mer parce que c'est pas possible, t'es trop accroc à elle. c'est finalement elle, ton premier amour. faut vraiment qu'on se fasse une virée en Norvège pour que tu me montres tout ça. je demande à voir ! le type passe non loin, vous dévisage et forcément Simon exagère, il te prend par les épaules, te laisse même un baiser sur ta joue pendant que sa barbe te chatouille irrémédiablement. tu souris, tu ris même, parce qu'il est vraiment con. bon, tant que j'ai ton coeur, ça me va. parce que lui, au moins, il n'est jamais parti, lui il a campé ses positions, il a toujours été là même si tu le repoussais, il a toujours été là et tu ne pourras jamais assez le remercier de t'avoir sorti la tête de l'eau alors que tu te noyais. je pense que j'ai eu ma dose, je touche plus aucune fille de la bande, elles ne sont peut-être pas faites pour moi. je te laisse le champ libre. pour accentuer tes dires, tu fais un geste de la main bien équivoque pendant que vous arrivez devant le macdo. vous restez à l'extérieur, le temps qu'il termine sa clope. tu parles. il te répond. tu restes bloqué. il l'a vu ? lui aussi ? il t'a rien dit ? pourquoi ? c'est si mal que ça ? et ... et on a parlé et ... et ... tu regardes ailleurs, parce que tu ne peux pas le regarder en face et lui avouer toutes ces choses. c'est lus fort que toi. et je crois que je l'aime toujours, je crois que j'suis foutu, je crois bien que je l'ai embrassé, que je suis allé chez elle. je ... c'était incontrôlable. que tu finis par conclure, t'essaies peut-être de te trouver une excuse, mais tu sais qu'au fond, c'est vrai, c'est totalement ça. tu ne pouvais pas te contrôler devant lia. elle te contrôlait, tu bougeais quand elle bougeait.

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Quelque part, Simon, ça lui fait plaisir d’entendre le rire de Numa, parce que ça a pas été forcément simple par le passé et qu’il a presque la sensation de retrouver ses marques, que les choses sont de nouveau comme elles étaient. C’est pas qu’il oublie, comme ça, en un claquement de doigts tout ce qu’ils ont du traverser, mais ça lui donne bon espoir pour la suite, même s’il sait toujours pas de quoi demain sera fait, parce qu’il a toujours pas de don de voyances. Peut être que s’il avait été gitan et pas un mec du grand nord, il aurait pu prétendre à la lecture du futur dans une boule de cristal acheté en grande surface et estampillée « made in china », mais s’il est doué pour réussir à lire à l’envers, ses capacités extraordinaires s’arrêtent là. Alors ouais, c’est un peu con, mais Numa qui se marre de ses blagues à deux sesterces, ça lui fait du bien. « Comment ça, retourner faire du surf ? il baisse les yeux vers sa ceinture et se tâte sa brioche, très légèrement suggérée, qu’il s’imagine sans doute, ou qu’il ignore volontairement. Allez savoir. T’essaies de me dire que je m’empâte? Déconne pas, j’ai toujours cru les gènes de gros, c’était mon frère qui les avait récupéré ! » Ses traits se déforment en une moue presque offensée alors qu’il grince un peu des dents. Numa qui surf. Il sait pas trop, mais il a la sale sensation que ça fait des siècles qu’il a pas mis ces deux mots dans la même phrase et s’il était un pote bienveillant, il passerait dessus, sauterait ce passage de la conversation, mais c’est Simon.. Et Simon il envoie un léger coup de coude dans le bras de Numa en souriant comme un abruti. « Quand tu veux, même si on sait que c’moi le pro.. » Et là, c’est son moment à lui, son sujet favoris, ce petit instant où il est fier de ses origines, même si elles lui servent à rien d’autre qu’à draguer des filles qui, au final, s’en foutent parce qu’il fait souvent face à cette génération qui est déjà pas foutu de localiser le pays où se trouve la Tour de Pise, alors la Norvège.. « Tu sais quoi ? L’prochain voyage chez les ancêtres, j’t’embarque. C’con que j’y ai pas pensé avant quoi, parce que ça me permet de virer l’frangin de la chambre pour m’éviter l’odeur désagréable de ses pieds.. » Il sourit, renforce sa bonne humeur d’un clin d’oeil faussement charmeur et finit par lever les bras en l’air, clope coincée entre ses lèvres, dans un « hallelujah » qu’il n’articule pas, mais pense très fort. Faut dire que Simon a encore un peu de mal à comprendre ce qui a pu passer par la tête de Numa; Lia, Sacha.. A la limite, c’est peut être un truc avec les prénoms en « a », ça expliquerait pas mal de trucs. « Le champ libre ? haha. Non merci, ça ira. Quoiqu’à une époque, la Sacha.. » il se veut moqueur, parce que c’est vrai que les filles c’est pas forcément le sujet qu’il gère le mieux, du moins surtout quand ça le concerne lui directement, alors que quand il s’agit de Numa.. Simon est presque un expert en la matière. Il devrait penser à écrire un bouquin dessus, si y a moyen de se faire du blé sur les déboires de son pote.. Y a pas de petits profits. Et pas de demi-mesure non plus, apparement. Simon tire encore, sa cigarette qui se réduit à vue d’oeil et il s’arrête, comme ça, d’un coup, sans souffler la fumée qui finit par s’extirper de ses narines. Sourcils froncés, il dévisage Numa en attendant la suite, trouvant ce suspens peu agréable et quand ça finit par sortir, qu’il comprend ce qu’il y a entre les lignes, Simon peut pas s’empêcher de se frapper le plat de la main contre son front en tournant sur lui-même. « P’tain mais non mais.. Numa bordel ! Mais enfin mais mec mais.. Qu’est-ce que tu me fais bordel. T’es pas sérieux, si ? P’tain si, t’as l’air sérieux, t’es sérieux.. Il est sérieux. Faut pas lui en vouloir, il vient d’arriver à la lettre S du dictionnaire. Faut que je te rappelle dans quel état t’étais ? On en reparle de ça ? Non sérieusement, Num’, j’te comprends pas là. Y a rien de sain dans votre délire, merde. Lui retomber dans les bras alors qu’elle a foutu ses grosses semelles dégueulasses dans le coin depuis même pas une heure! T’es une putain de marionnette dont elle joue et ça, vraiment, c’est dégueulasse! En plus j’sais que t’en es conscient! » D’un geste vif, il écrase son mégot contre le mur avant de le jeter dans la poubelle qui traîne près d’eux, aussi blessé que si c’était lui, la victime dans l’histoire. Il est con Simon, il comprend pas. Il comprend rien. Il se base juste sur des faits, pas des émotions. Tout ce qu’il retient c’est qu’il a supporté le dark Numa pendant un temps, pas sûr qu’il serait assez solide pour un second round et ça, vraiment, ça l’angoisse un peu. « A cause de toi, j’vais me taper un gros menu, j’espère que t’es content. » Et il a beau être fâché, il lui tient quand même la porte en le dévisageant, dans l’attente d’un mouvement.

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lui, s'intéresser à la volcanique Sacha ? il devait se foutre de ta gueule, c'était même certain parce que niveau caractère, ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde, mais les opposés s'attirent n'est-ce pas ? pendant un instant, tu les imagines tous les deux, ensemble. les deux blonds voguant à leur occupation ... les parents de Simon auraient été content au moins ... de se retrouver avec une grande et belle blonde comme belle-fille non ? certainement oui, plus que toi ... parce que ouais, vous aviez déjà fait croire à ses parents que vous étiez ensemble ... vlà la barre de rire qui avait suivi. c'est limite si tu n'avais pas vu une étincelle de joie dans les yeux de sa mère et une de colère dans ceux de son père. bref, un épisode comme un autre. tu tentes les sujets qui fâchent. sa main finit sur son front et tu sens que les problèmes arrivent. il parle, il ne lâche pas et t'as juste l'impression que Simon c'est ta conscience, c'est cette petite voix qui essaie de te rendre la raison pendant que ton coeur souffle délicatement dessus sans même prendre de gant. Simon, il sait ce qui est bon pour toi, mais il sait aussi et surtout ce qui n'est pas bon pour toi. j'sais j'ai ... j'ai merdé mais ... mais t'en sais rien, tu cherches des excuses, tu cherches les bons mot pour lui annoncer que ... que tu l'aimes plus que tout et que c'est bien le problème de ta vie ça. quand je l'ai vu, j'ai oublié ... j'ai tout simplement oublié le mal qu'elle m'a fait parce qu'elle était là et putain t'imagine pas comment ça m'a fait du bien de la revoir. t'avais l'impression de revivre, simplement, l'impression que c'était beau, que c'était le destin, qu'elle était là pour toi. même si ce n'était pas le cas. je savais que tu réagirais comme ça .. j'ai besoin qu'on me gueule dessus, j'ai besoin de retrouver un semblant de dignité, mais j'sais aussi que c'est perdu d'avance. contrairement à beaucoup de mecs, t'as pas peur de parler de ce que tu ressens. je l'aime ... tu dis ça avec un ton presque dépité, comme si tu n'arrivais pas à l'assumer, comme si c'était ça le problème. c'est bon, j'te le paie ton gros menu... et vous rentez à l'intérieur

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Peut être que son problème c’est qu’il est un peu jaloux, de Numa. Pas parce qu’il s’est envoyé des filles qui auraient pu intéresser Simon, d’une manière ou d’une autre, parce qu’on peut pas dire qu’ils aient forcément les mêmes goûts.. Non, le seul truc qui coince un peu, c’est que Numa, lui, il a goûté à l’amour, du moins dans sa manière de décrire ce qu’il a ressentit, c’est ce qui se rapproche le plus de ce sentiment que Simon n’a jamais vraiment éprouvé, à part peut être pour une gamine du cours élémentaire, mais il est pas certain que c’était vraiment de l’amour parce qu’elle lui avait offert un cookie au chocolat juste avant.. C’est pas non plus l’enfoiré qui enchaine les nanas, Simon laisse ce genre de légèreté à Hakeem, qui gère sans doute plus facilement le côté coup d’un soir, sans attaches, avec lequel il a pas mal de difficultés. Mais Numa il a aimé. Et Simon l’a regardé se manger le mur à chaque fois, peut être que ça explique sa réticence à s’embarquer dans des histoires longues, violentes, alors qu’il a même pas encore passé le quart de siècle. Il a le sentiment étrange que son ami veut tout vivre, tout de suite, sans prendre le temps de respirer et ça l’inquiète cette exaltation qui émane de lui, encore plus parce qu’il devine le battement de son coeur affolé quand il part de Lia. Ça l’ennui. Ça le blesse un peu, parce que l’air de rien, quand y a pas de fille dans la vie de Numa, Simon peut un peu plus profiter de lui, l’avoir sous la main quand il s’emmerde et le retour de la disparue, du fantôme, c’est le signe que, peut être, cet espèce de tango de désespérés qu’ils dansaient, ensemble, va prendre fin. Egoïste ? Peut être un peu. Disons qu’il apprécie son confort. « Mais t’es amoureux, ouais j’ai compris. » Il hausse les épaules, à croire qu’il vient d’apprendre qu’on l’a fait cocu ce qui, en d’autres circonstances, l’aurait probablement fait mourir de rire. Pas besoin de mots, le regard de Simon en dit long; s’il se retenait pas, il choperait Numa par les épaules pour le secouer comme un prunier, des fois que des fruits en tombent, on est jamais sûr de rien. « Oh j’t’en prie, tu vas pas me servir ces conneries bons marchés qu’on sert dans les romances à petit budget qu’on passe à la télé le samedi. Pas toi. C’est des conneries tout ça, c’est pas avec ton coeur que t’as pensé, mais avec ça! » Et il pointe l’index vers l’entrejambe de son ami en soufflant comme un boeuf, haussant les épaules avant de se pincer l’arrête du nez et d’entrer dans le mcdo avec lui. Ça l’étonnera toujours de trouver des gens encore attablés à une heure aussi tardive. « Tu veux que je te dise. T’as jamais oublié. T’es jamais passé autre chose, tout le temps où elle s’est barrée, t’as juste combler les trous avec ce que tu avais à portée de main, c’pas sain. C’pour ça que tu peux pas t’empêcher de lui tomber dans les bras quand elle est là. T’as pas fais le point, t’as juste attendu et j’aurais du te secouer, j’ai pas été un bon pote, peut être parce que j’ai pensé que c’était pas ma place. T’as jamais fait ton deuil de votre histoire. T’es resté ici à mariner dans ton jus. » Il devrait peut être songer à reprendre ses études et se tourner vers la psychologie, pour sûr que ça ferait rire ses parents, ça, surtout son père qui continue à penser que la psycho c’est un dérivé de la magie. Et donc, par extension, que ça sert à rien. « C’qu’il te faut, c’te barrer d’ici. T’éloigner d’elle et des souvenirs que vous avez et prendre le temps de réfléchir. Tu peux pas retomber dans le même cercle vicieux, mec. J’t’embarque à Oslo moi, le prochain coup où j’y vais, ça va te refroidir et j’dis pas ça qu’au sens littéral. Un regard vers le panneau et il sourit. J’me prends un maxi big mac.. Garde ton blé, tu m’emmerdes, j’ai dis que j’p’avais, je paie. Laisse moi être l’homme, un peu, j’te jure.. » Et il soupire comme un vieux en sortant son portefeuille, un regard sur le dos de la nana qui se tient devant eux dans la queue.

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oui t'es un pauvre cliché, t'es un putain de cliché qui ne peut pas oublier celle qu'il aime depuis le premier jour où tu as croisé son regard. tu n'y arrives pas et tu n'arrives pas à contrer ce que tu peux ressentir. il comprend, que tu l'aimes, mais ne comprends pas comment tu fais encore pour l'aimer après le mal qu'elle t'a fait. après tout ce qu'elle t'a fait. partir comme ça, en te disant que tu n'étais rien pour elle, en t'avouant qu'elle ne t'aimait pas. tu as souffert et il a du être là pour te sauver, pour te ramasser à la petite cuillère. pourtant ce qu'il te dit te blesse ... mais te fait réfléchir. est-ce que c'est possible que tu aies seulement pensé avec ta virilité et pas avec ton coeur ? tu avais de sérieux doutes, peut-être qu'il n'arrivait pas à te comprendre finalement, peut-être qu'il n'était tout simplement pas à ta place. tu hausses les épaules. c'est pas ça .. que tu souffles, comme si tu avais honte de le contredire, comme si tu n'assumais pas de le contredire. il continue à parler, il t'analyse et il n'a pas complètement tort, pas tout à fait raison non plus. au fond t'en sais rien toi, tout ce que tu sais c'est que tu l'as revu et que tu n'as pas résister à l'idée d'enfouir ta tête dans le sien. t'as pas résisté à l'envie de la prendre dans tes bras parce qu'elle était là, devant toi, et qu'elle était si belle. putain ... t'imagines pas combien je donnerai pour ne plus être aussi ... aussi moi. j'suis tellement une peluche devant vous tous, mais j'y peux rien, j'contrôle pas tout ce qu'il se passe dans ma tête. quand je l'ai vu, j'te jure, j'ai cru que j'étais revenu dans le passé et qu'elle n'était tout simplement jamais partie. je lui en ai voulu, pendant quelques secondes ... trop courtes et voilà ... j'pense pas que partir m'aidera tu sais Simon, si elle est partie pendant trois ans et que j'suis pas passé à autre chose, c'est qu'il y a une raison. j'suis foutu. c'est tout.   tu as parlé, beaucoup, peut-être même trop, mais tu avais besoin, tu en as besoin, parce que tu sais que Simon sera honnête, quoiqu'il arrive, qu'il sera honnête et ne te cachera rien. mais je refuse pas que tu m'emmènes à Oslo hein. que tu finis pas préciser, parce que tu ne veux pas qu'il te laisse sur le côté non plus. Simon est bien trop important pour toi. coeur d'artichaut que tu es. tu ris, forcément, quand à sa dernière réplique. la jeune femme devant vous se retourne et vous observe quelques instants avant de regarder devant elle. il y des fois, on pourrait réellement penser que vous êtes en couples. ça te dérange, qu'il paie pour toi, parce que tu sais qu'il est des fois en galères de tunes, pas comme toi. merci de bosser dans un restaurant gastronomique. bon, merci à papa et maman, parce que toi, t'as jamais refusé qu'ils t'aident. vas-y fais l'homme alors. j'prends un menu aussi, frite coca. la base. le problème c'est que lia est toujours, dans tes pensées.

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Numa a l’air d’un enfant qu’on vient de prendre sur le fait, qui a commis une petite bêtise et qui craint de se faire taper sur les doigts. Ça fait quoi de Simon ? Le bon vieux type paternaliste ? L’espèce de sage qui distribue ses conseils comme un pervers distribue les bonbons aux enfants. Ça le fait à peine sourire parce qu’il sait, Simon, qu’il a aucune légitimité dans ce rôle de mec à qui on demande l’avis, alors que dans ce cas précis, il a clairement aucune idée de ce qu’il se passe. Quel ami, vraiment. En quoi se permet-il de critiquer les agissements de Numa, de bafouiller ses sentiments pour Lia, alors qu’il a clairement aucune espèce d’idée de ce qu’il vit, de ce qu’il ressent, de ce qu’il pouvait y avoir réellement entre eux à l’époque où ils étaient un couple. Les relations sentimentales, Simon ne les a jamais vraiment vécu que d’un point de vue extérieur, parce qu’aucune fille n’a réussi à le tenir ou, plus sincèrement, il n’a jamais réussi à éprouver un truc assez fort pour une femme pour avoir envie de rester. Il pourrait les enchainer, le temps de trouver une gonzesse capable d’apprécier ses conneries et son romantisme bizarre, mais il se contente de regarder passer, sans trop toucher, parce que de toute façon, hein, ça sert à quoi ? Grimace au visage, Simon baisse les yeux et finit par tapoter la main de Numa de la sienne, comme pour s’excuser d’être aussi cru, aussi direct, alors qu’il a pas vraiment de bagages dans ce domaine-là pour l’aiguiller. Il n’est que son pote, son rôle c’est de couvrir ses arrières, pas de lui tenir la main le long du chemin et de lui éviter de se prendre les pieds dans les racines qui traînent en route. Métaphore de merde. « Ouais je sais que c’pas ça.. C’était juste moi me montrant cynique et méchant. » Il a au moins le mérite d’admettre les choses, même s’il sait pertinemment qu’il recommencera sous peu, à balancer des vérités qu’il croit prouvée alors qu’elles sortent juste de son imagination pourrie, du vide intersidéral qui passe dans sa poitrine. Il a un coeur, oui, mais Simon il ne s’en sert que pour vivre, pas pour autre chose, alors il comprend pas, non. Il arrivera peut être jamais à comprendre et ça restera probablement le seul sujet sur lequel ils arriveront pas à s’entendre, mais Simon a l’espoir infime de se dire qu’il est un peu plus stable que Numa, plus fort, pour que son ami puisse se poser sur lui sans que ça se casse la gueule, pour peu que ça ait un sens quelconque. « Arrêtes. T’es un mec bien, c’est tout. T’es une espèce en voie de disparition, tu sais pas te comporter dans ton habitat naturel du coup et tu te manges les aléas de la vie sans trop savoir comment t’en protéger. J’aime croire que je suis là pour ça. Prendre les coups à ta place. Tu vois l’genre. » Il en dit pas plus, mais il espère que Numa comprend. Comme il sait que s’il avait pu, ce jour-là, pour lui éviter la rééducation et la déprime, il aurait pu se couper la jambe pour la lui donner. C’est con, mais Simon il sait pas montrer ce qu’il ressent autrement qu’en étant aux extrêmes. « J’veux juste pas que tu te jettes dans la gueule du loup sans avoir tâté le terrain avant, histoire que tu te prennes pas des mines dans la gueule. Elle t’as lâché comme une merde, une fois, j’ai peur qu’elle soit capable de recommencer, tu vois. L’air de rien, j’t’aime mon vieux. » Il sourit en imaginant Numa perdu, en Norvège, incapable de balancer un mot de sa langue maternelle et ça lui allège le poids sur ses épaules, quelques secondes. « J’veux juste que tu m’dises, sincèrement.. Si c’est de l’amour ou juste de l’habitude, qui t’as poussé dans ses bras.. Si c’est de l’amour alors, je dirais rien, je serais juste là, derrière, pour couvrir tes arrières s’il faut.. Si non.. Je te foutrais probablement trois baffes dans la gueule, histoire de te réveiller. » Clin d’oeil à son ami, Simon sourit à la fille qui lui laisse le champs libre pour passer commande, prévenant gentiment le pauvre mec en caisse que s’il oublie encore de lui mettre des sauces pour ses frites, ça risque de mal finir. Il rit, un peu trop fort, comme d’habitude et se tourner vers Numa, en attendant le plateau, les mains dans les poches et le nez vers le sol. « J’dois avouer que ça m’fait bizarre qu’elle soit revenue. J’ai pas envie qu’elle soit là et en même temps, t’sais, c’comme si elle avait toujours eu sa place dans l’groupe quoi.. tu vois.. » Sans doute qu’il voit, mais Simon sensible, il est jamais sûr de ce qu’il dit.

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un mec bien, ouais, mais un mec naïf aussi, trop beaucoup trop naïf qui se perd dans sa naïveté, qui se fait avoir si facilement, si rapidement, tu le sais, tu le sens. que t'es comme ça, mais rien n'y fait, tu ne peux pas t'en remettre parce que c'est dans ton caractère, t'es le tendre de la famille d'ailleurs. même les femmes Favre sont plus effrayantes que toi. ouais, t'es peut-être une espèce en voie d'extinction mais pas besoin de se demander pourquoi. c'est ça la raison, c'est parce que tu te fais marcher sur les pieds trop facilement, tu te fais embobiner trop facilement. il y a ceux qui en profitent, qui t'utilisent, et il y a ceux qui comme Simon en joue mais pour ton bien, juste pour s'amuser, pour t'amuser parce qu'ils le font sans arrière pensée, c'est pas de la méchanceté, et tu le sais. ouais je les mange en pleine gueule ceux là. qu'est-ce que je ferai sans toi franchement ? tu souris doucement, même si c'est pas gagné, même si rien n'est encore arrangé. au fond de moi, je sais qu'elle en est capable, de partir, sans rien dire mais ...   tu hausses les épaules, comme si un haussement d'épaules pouvaient remplacer les mots qui ne viennent pas, ceux que tu ne trouves pas pour décrire ce qu'il se passe dans ton âme. est-ce que c'est une pure et simple habitude ? est-ce de l'amour ? maintenant qu'il te demande, tu doutes, légèrement, très légèrement parce que ton palpitant s'agite devant cette question qu'il voit comme une trahison. ce n'est pas de l'habitude. tu l'aimes ta lia, plus que tout. t'en as besoin de ta lia, comme jamais. c'est pas une habitude, et j'te dis pas ça parce que tu m'as menacé.   tu regard est happé par la commande en préparation pendant que Simon se confie, pendant qu'il t'avoue que c'est étrange, pour lui aussi, toute cette histoire, que c'est étrange, qu'il ne comprend pas tellement et ... et que finalement, c'est lui qui en a l'habitude. c'est peut-être parce qu'elle n'a jamais vraiment fait de crasses, qu'elle n'a pas réellement eu le choix pour partir. on en a parlé. elle m'a dit ... qu'elle m'avait menti. elle m'aimait quand elle est partie, mais elle a suivi ses parents parce que lia ... lia a une âme d'aventurière, elle ne peut pas rester en place. oui, c'est mon opposé. totalement. c'est con la vie hein.

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C’est un peu à double tranchant. Numa ne se rend pas compte à quel point il a de la chance, d’être qui il est, ce type simple qui prend la vie comme elle vient, qui se relève quand même alors qu’elle le fout à terre. Ou alors c’est Simon qui idéalise trop son ami, qui le voit comme il se l’imagine et non comme il est réellement; parce qu’il a aucun doute sur le fait que s’il lui était arrivé la moitié de ce qui est arrivé à Numa, Simon il aurait baissé les bras depuis un moment. C’est pas un mec qui abandonne facilement, mais devant ce genre de merdes qui vous tombe sur le coin de la gueule alors que vous n’avez absolument rien demandé.. Disons que tout le monde n’est pas fait du même bois, ce qui est tant mieux et, en même temps, dommage parce qu’il apparaît évident que Pratt ne comprendra sans doute jamais la moitié de ce que lui raconte son pote, parce qu’il l’a pas vécu pour saisir la différence entre ce qu’il s’imagine qu’il vit et ce que l’autre lui dit être certain de ressentir. Il hausse les épaules, faussement touché par la réflexion, parce qu’il a conscience de ça, Simon, qu’il est pas forcément le meilleur des copains dans ce genre de moment de doute. Peut être qu’Hakeem ou même Leane, voir Sacha histoire qu’elle serve à quelque chose celle-là, pourraient être plus à même de l’aider. A ce compte-là, il en vient même à se dire que Mino serait mieux placé que lui pour discuter du sujet Lia avec son frère; faut être désespéré pour en arriver à cette conclusion et il retient un rire en y pensant. « Sans moi ? T’écouterais du Serge Lama en te morfondant dans ton canapé, prêt à sauter par la fenêtre ? Ou alors tu serais un mec plus équilibré en costard-cravate et un petit bouc à la con là, sur le menton. » Obsédé par sa barbe ? À peine. L’aveu du jeune homme le laisse un peu pantois, il assimile ses mots, sourit un peu puis se gratte le menton avant de payer sa commande et de faire signe à Numa de le suivre vers une table en fond de salle, à l’abri des oreilles qui trainent, tranquille, l’éclairage pas trop agressif. Son estomac grogne doucement, alors que l’odeur des frites lui chatouille les narines. L’ogre se réveille. « Arrêtes, je sais que ma menace t’as fais frémir jusqu’au tréfonds de ton slip. Jusque dans tes chaussettes. » C’est tout ce qu’il arrive à lui rétorquer, après une intense réflexion, un raisonnement absurde et un manque de satisfaction face à sa réponse. Pas qu’il se serait attendu à ce que Numa défende sa Lia envers et contre tous, mais ça manque un peu de peps tout ça, mais pas de sincérité. Et ça, vraiment, ça lui fait un peu peur. « Moi c’est ça que je comprends pas. Ça lui servait à quoi de mentir ? Ç’aurait pas été plus simple de dire la vérité, ça serait mieux passé quoi, au lieu de te bousiller avec des conneries. Pardon hein mais.. tu sais c’que je pense du mensonge. » Surtout quand il n’a pas lieu d’être. Simon est pas tout blanc, il se croit pas infaillible et il en a surement raconter, des bobards, à ses parents, mais en grandissant il a fini par comprendre que le mensonge ne devait servir qu’en cas d’extrême utilité, là.. vraiment.. Il voit pas l’intérêt, à part faire du mal à Numa pour le plaisir de lui faire du mal. Mais ça, Simon le dira pas à voix haute, se contente de mordiller sa paille et levant les yeux vers son ami.

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