(raphael) a taste of something new

Il y a une boîte au centre-ville qui est fréquentée par pas mal de personnes, sans se tenir à une catégorie particulière. Jeunes, vieux, hétéros, gays. Une foule diverse et variée, ouverte d'esprit, et en générale plutôt friquée. Il y a une porte sur le côté du bâtiment qui donne sur une petite rue, et c'est là que sortent les fumeurs. Thésée est là, comme ça lui arrive assez souvent. Il attend sagement, risque parfois d'appuyer un regard quand il sait que ça va marcher. Il en est à la moitié de sa nuit, il a pas mal de billets au fond de sa poche, et là... vu son état et son humeur, il aimerait juste qu'un mec jette son dévolu sur lui, l'emmène dans une chambre d'hôtel ou chez lui, et qu'il puisse finir la nuit dans un lit plutôt que dans une ruelle qui pue. Il a encore sur la langue le goût du dernier à être passé par là, et il se tourne et crache discrètement, comme si ça pouvait changer quelque chose. Le goût est toujours là. Il passe sa main dans ses cheveux pour les remettre en place, puis il s'appuie contre le mur, avec un léger déhanché. Il y a un mec un peu plus loin qui n'arrête pas de le regarder, et c'est peut-être lui, le client de la soirée. Il n'a pas l'air trop mal, mais Thésée sait rester méfiant depuis la fois où un mec qui semblait tout à fait normal et sain d'esprit l'a attaché à son pieu et lui a demandé un tas de trucs bizarres et légèrement glauques. Enfin bref, il essaye de ne pas y penser plus longtemps. Ce soir il porte son jean slim fétiche et une chemise bleue ouverte à moitié et révélant le haut de son torse. Il a l'air d'un de ces étudiants friqués qui sortent ici tous les weekends, si ce n'est pour le fait qu'il est seul et un peu à l'écart, et qu'il ne fait rien d'autre que regarder et attendre.

blessure(s)

• raphaël se sentait mal de ce qu'il lui avait dit. de ce qu'il lui avait fait. lys la belle, lys sa fleur, lys sa reine de glace. la muse qui l'inspirait tout le temps. il avait déchiré certaines de ses toiles, reconnaissant les traits de la brune dans les visages peints. il avait fait brûler ses croquis. il avait jeté les cendres. et maintenant il s'en voulait d'avoir fait tout ça. son cœur suffirait d'un coup de couteau qu'il s'était lui-même infligé, pour enlever ce qu'il pensait être une tumeur. mais finalement, c'était le muscle qui le gardait en vie. il ne voulait voir personne. néanmoins, il fut obligé de sortir. il crevait de soif, mais savit très bien que même en buvant tout un lac, il ne serait pas désaltéré. ce n'était pas ça qu'il lui fallait. ses muscles pesaient, il se sentait lourd et avait l'impression de se déplacer au ralenti. il ne savait même plus s'il avait mangé dernièrement, sa mémoire commençait à faire défaut. cela faisait déjà plusieurs heures que ça durait. ça faisait vingt-quatre heures qu'il n'avait pas avalé la moindre pilule, le moindre cachet. il y avait cette sensation de confusion intense. la différence avec la cocaïne ou l'héroïne c'est qu'il ne tremblait pas. il avait juste mal dans tout le corps. sortant son portable, il laissa un message à son dealer. il lui fallait quelque chose de plus fort que de l'ecsta. vraiment. surtout qu'en plus de ça, il se préparait à sortir en boîte.

• il en était à trois sniffs depuis le début, et il se sentait enfin bien. il ne pensait plus à lys, ni à la douleur de son cœur. il ne pensait qu'à s'amuser. et puis sa libido avait été carrément boostée. il fallait qu'il trouve quelqu'un, n'importe qui, pourvu que la personne soit à son goût. il est sorti un instant, la chaleur devenant trop étouffante à l'intérieur. il fume, et son regard parcourt la foule tout autour. et il y a un mec. avec des cheveux mi-longs, un peu comme les siens. il a l'air jeune de visage, mais il ne se fie pas trop à ce genre de trucs. il a un pantalon slim qui le rend terriblement alléchant. et son léger déhanché quand il s'adosse au mur fait très envie à raphaël. raphaël qui n'a jamais eu l'occasion de coucher avec un mec, mais qui n'a jamais été contre. raphaël qui se dit que ce ne serait pas une mauvaise idée que d'essayer. il plonge son regard à distance dans celui de l'autre, sans lâcher sa clope. quelqu'un passe, en disant que ce même mec était un prostitué et qu'il était pas mal. alors raph' sourit légèrement. la petite n'était pas là, et elle avait école le lendemain, il n'y avait donc pas de risques qu'elle vienne chez lui à l'improviste. alors, il s'avance d'une démarche féline. si l'autre accepte, il pourrait le faire, là, dans la rue. mais il ne le veut pas. il n'a plus envie de danser soudainement. il a envie de le ramener chez lui, et d'apprendre. il paiera tout ce qu'il faut, l'argent qu'il s'est fait récemment avec l'achat d'un de ses tableaux le lui permet. et si il est drogué aussi, il pourra partager ce qu'il lui reste de cocaïne. « salut », qu'il dit, avec un sourire en coin, un sourire un brin charmeur, un brin carnassier.

fiche (c) AMIANTE

Il a une clope entre les lèvres et son regard ne quitte plus celui de Thésée. A ce moment-là, alors qu'un mec passe et dit quelque chose à l'inconnu, Thésée sait que ce sera lui. Il le sent, il le sait. Dans pas longtemps, l'autre va s'approcher ou lui faire signe de le rejoindre. Ceux qui cherchent juste à se satisfaire vite fait dans un coin de ruelle n'appuient pas le regard comme ça. Non, ce mec-là, il en veut plus. Et ça tombe bien pour Thésée, c'est exactement ce qu'il cherche. Il soutient le regard du mec qui fume de l'autre côté de la rue, il lui sourit même vaguement. Un sourire presque innocent, celui qui le rend "mignon" d'après Ben. Disons que ce mec n'est pas trop dégueulasse à regarder, et quitte à se faire sauter, autant que ça soit par quelqu'un qui lui plaît plus ou moins. L'inconnu lui sourit lui aussi, avant de faire quelques pas. Thésée le regarde venir vers lui, s'approcher comme s'il était un prédateur et lui une proie. C'est ridicule, pitoyable, ça lui donne envie de gerber et de rire en même temps, de voir ce mec se sentir si puissant là comme ça, et de savoir que lui n'a aucun pouvoir. « salut » lui dit le jeune homme lorsqu'il arrive à la hauteur de Thésée. L'inconnu lui sourit, et Thésée ne quitte par son regard, ne brise pas le contact. Il laisse un sourire se tracer sur son propre visage, se forçant à paraître confortable comme il a pris l'habitude de faire. Il fait un pas vers l'inconnu, se rapproche de lui, trop près pour que ça paraisse innocent. « Salut » il lui répond, un sourire sur les lèvres. Il se met de profil contre le mur, s'y appuyant légèrement, faisant face au jeune homme qui vient de l'aborder. « Qu'est-ce que j'peux faire pour toi ? » Thésée lui demande, lui chuchote à l'oreille, faisant de son mieux pour paraître sexy, se forçant à avoir l'air aussi intéressé que lui à l'idée de ce qui pourrait se passer entre eux.

blessure(s)

• habituellement l'artiste était observateur. il savait reconnaître un jeu de la vérité, ayant bien trop l'habitude de reproduire ces mêmes expressions sur le papier ou sur ses toiles. il savait plus ou moins lire dans les yeux des gens -afin de les mettre en confiance, quand ils n'étaient pas sûrs d'eux, à poser devant lui, et qu'ils tentaient de s'en donner l'allure-. mais la drogue modifiait sa perception des choses et son lien avec autrui. il marcha ainsi dans le mensonge de l'autre. ça devrait pourtant lui paraître évident que ce n'était qu'un masque, que personne ne pouvait prendre de plaisir à ainsi être rabaissée par les autres, réduite à ce rang-là, sans que quiconque cherche à connaître la personne. mais raphaël avait bu, raphaël était défoncé par la cocaïne. raphaël ne pensait plus vraiment. il n'était dirigé que par des instincts primaires, bestiaux. l'autre en face de lui a un sourire presque charmeur. il joue la comédie de l'intéressé, ce qui agite d'autant plus raph'. « je sais pas... tu pourrais venir réchauffer ma nuit ? » sa voix est un peu rauque, sa vision se fait un peu plus floue. il marche tout simplement dans ce grand mensonge, n'y voyant que du feu. il effleure à peine la joue de l'autre, le détaille du regard en se passant la langue sur les lèvres. il fallait dire que l'autre était plutôt canon, même de façon très objective. il avait des traits un peu délicats, des yeux bruns et sombres captivants. ses dents mordillent sa propre lèvre.
• il a un instant de réflexion. que doit-il faire ensuite ? il n'en sait rien. il n'a jamais eu recours a de tels services. il s'est toujours contenté de ses muses. mais toutes avaient les cheveux, ou les yeux, ou le parfum de celle qu'il avait violemment rejeté. il n'avait pas envie de s'en vouloir. « si tu veux, on peut aller chez moi. on sera bien plus au calme que dans une ruelle dégueulasse. » il se laisse charmer, il se laisse hypnotiser, pour oublier, son vis-à-vis ayant des effets qui, sur le moment, lui semblaient proches de ceux de la drogue et de l'alcool. il ne pensait plus vraiment à elle, ni à la plaie béante, aux lèvres vertes de miasme, dont le jus purulent s'écoulait et le noyait dans son propre venin. « mais c'est ma première fois avec un mec. je te paierai le double si tu veux. si ça t'intéresse toujours. » il n'a même pas conscience que c'est un gâchis complet de faire cela dans des conditions pareilles, avec quelqu'un qu'il n'a jamais rencontré, et donc pour lequel il n'a aucun sentiment. il n'a pas non plus conscience qu'il n'est pas dans son état normal, et qu'il n'en profitera certainement pas, pas comme il le devrait. non. seul le besoin urgent le guide, sans réflexion, sans raison, juste des pulsions violentes et sauvages. comme celle d'embrasser le brun, dont il ne connaissait même pas le nom, à pleine bouche, de lui mordiller la lèvre et d'en rester haletant un moment.

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« je sais pas... tu pourrais venir réchauffer ma nuit ? » Oui, il va réchauffer sa nuit en lui donnant des petits bouts de lui-même jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien parce que de toute façon, c'est ce qu'il vaut, Thésée, rien de plus. Il fait face à cet inconnu, fait semblant que ça ne lui fait rien du tout, que ça ne l'effraye pas, que ça ne le tue pas à petit feu. Que la façon qu'il a de lui parler, de le regarder, ça ne le dégoûte pas. Alors qu'il est mort de trouille, malgré l'habitude. L'habitude qui lui permet de jouer la comédie, de faire comme si tout allait bien. Comme s'il ne vivait pas dans un cauchemar. Il laisse l'homme balader son regard sur son corps d'une façon perverse, comme s'il était un bout de viande, puis le voit passer sa langue sur ses lèvres. Sale porc. C'est peut-être jouissif, d'être sur le point de baiser quelqu'un qui ne peut pas dire non. Ou peut-être qu'il ne sait vraiment pas, peut-être qu'il vit dans l'illusion que Thésée est là parce qu'il en a envie. Malgré tout ça, Thésée lui sourit, continue son petit jeu. L'autre a les yeux rouges, vitreux, ça se voit qu'il a bu et probablement plus que ça. C'est important, pour Thésée, de savoir ça. Ca veut dire que s'il fait une connerie, l'autre sera deux fois plus imprévisible. Il y aura deux fois plus de chances qu'il pète un câble. « si tu veux, on peut aller chez moi. on sera bien plus au calme que dans une ruelle dégueulasse. » Et ça, c'est plutôt une bonne idée, et même si ça a ses inconvénients, ses côtés terrifiants, ça détend un peu Thésée. A tel point que dans son sourire fabriqué, il laisse s'échapper un peu de soulagement. Quelque chose que l'autre ne peut pas comprendre. « Bonne idée » il répond simplement, toujours sur le même ton, toujours si proche de lui. « mais c'est ma première fois avec un mec. je te paierai le double si tu veux. si ça t'intéresse toujours. » Si tu veux, bien sûr qu'il veut si c'est si gentiment proposé. Ca lui fera un peu de fric pour lui, de quoi se payer quelque chose de sympa. Il reste un moment à penser malgré tout à l'idée que ce gars veut que sa première fois avec un garçon se passe comme ça, avec quelqu'un qu'il ne connaît pas. Avec quelqu'un comme lui. Mais Thésée s'en fiche un peu, ou plutôt il se force à s'en foutre. Ce mec n'en a clairement rien à faire de qui est Thésée, de ce qu'il fait là, alors lui ne va pas se mettre à s'inquiéter pour lui. Il hoche lentement la tête, et n'a pas le temps de faire plus, car les lèvres de l'inconnu sont soudain collées aux siennes. Elles prennent ce qu'elles peuvent sans se poser de questions, et Thésée écarte simplement les siennes pour laisser l'autre faire ce qu'il veut. Quand enfin il laisse Thésée respirer, il mordille sa lèvre un moment, et le jeune homme rattrape la réalité juste au bon moment, le fixant droit dans les yeux, se laissant faire. Quand enfin il le lâche, Thésée sourit, s'y force. Ca vient presque naturellement maintenant. Ca lui fait peur, que ça soit naturel. Il ne s'attarde pas sur la question. « On y va ? » demande-t-il en faisant signe à son client. Thésée le suit, restant près de lui, sans pour autant le coller, juste assez pour être là, pour que pas une seule seconde ce mec oublie qu'il est là et que c'est avec lui qu'il va finir sa nuit. « Tu verras, c'est un peu comme avec les filles, mais en mieux » il lui souffle à l'oreille. Les côtés plus compliqués, Thésée s'en chargera. Il s'est déjà fait sauter ce soir, alors pas besoin de s'emmerder avec les préparations. Et puis au moins, si c'est sa première fois, il sera un peu moins confiant, plus à l'écoute. Il fera ce que Thésée lui dit s'il lui fait bien comprendre que c'est indispensable.

blessure(s)

• ils marchent jusqu'à chez raph', parce que l'artiste a tout de même conscience qu'il n'est pas en état de conduire. la présence de l'autre dans son dos a quelque chose de sensuel. il veut le sentir contre lui. il veut se sentir bien, parvenir à oublier totalement. il lui dit que c'est encore mieux qu'avec les filles et raphaël ne sait pas vraiment quoi en penser. il verra bien ensuite. la route est un peu longue, surtout pour lui. « comment tu t'appelles ? » ça lui semble important, mais il vient tout juste de se rendre compte qu'il ne connaît même pas son nom. il a envie de le toucher, de le découvrir, d'apprendre, comme il a appris à faire tomber les filles. il sera un bon élève. les brumes acides se dissipent peu à peu, mais l'excitation ,qui lui brûle les reins les remplace progressivement. il a envie de se coller contre lui, il a envie de l'embrasser, de lui voler son souffle. ce n'est rien de langoureux ou pire, d'amoureux. ce n'est que du désir, une sorte de passion strictement charnelle. il ne se rend toujours pas compte que l'autre n'a certainement pas envie, que l'autre joue la comédie, uniquement pour récupérer cet argent. que personne n'aimerait être à cette place-là. non, il n'en a pas conscience. il sait juste qu'il a un moyen de mettre un terme à cette frustration, un moyen aisé, un moyen pour lequel il n'aura pas forcément à faire d'efforts.
• mais il a tout de même conscience que l'autre a des limites. des choses qu'il n'aime pas, qu'il n'accepte pas. ou bien qu'il a besoin de certaines choses pour se résoudre à coucher. le peintre n'en sait strictement rien. il n'a jamais parlé à personne comme ça. il n'a jamais eu recours à de tels services, préférant employer sa drague et son charme, préférant attendre. mais ce soir là, ce n'est pas possible. il ne eut pas attendre. il monte les escaliers du petit immeuble et cherche ses clés dans sa veste. en même temps qu'il ouvre la porte, il demande doucement « tu as des limites ? des trucs que tu veux pas du tout ? genre des suçons ou quoi ?ou au contraire des trucs qui te sont nécessaires ? » l'appartement est un vrai carnage. des toiles éventrées par de nombreux coups de couteau jonchent le sol, d'autres ont vu le visage d'une belle brune barbouillé de peinture. il en ressort quelque chose de violent. seule la chambre, là où il guide l'autre, a été épargnée. il se rend progressivement compte qu'il ne fait pas quelque chose de bien, que c'est du gâchis. mais il relègue cette pensée au fin fond de son esprit. à la place, il se tourne un peu et pose ses lèvres brûlantes de fièvre sur celles de son vis-à-vis.

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Ils marchent, Thésée se laissant guider. Le jeune homme n'est pas particulièrement rapide, peut-être à cause des substances diverses qu'il a absorbées durant la soirée. Une part de Thésée aurait voulu que ça aille plus vite, que tout ça soit expédié le plus rapidement possible, pour qu'il puisse disparaître avec son fric et continuer sa vie. Une autre part est prise d'angoisse et rêve de retarder au maximum le moment où il se retrouvera seul avec ce type, dans son appartement. « comment tu t'appelles ? » lui demande son client. La plupart du temps, ils s'en foutent un peu de son prénom, ils l'appellent comme ils veulent, lui invente un nom qui encourage leurs fantasmes. Mais ça arrive que certains soient intéressés par ce petit détail. Thésée ne sait pas trop pourquoi. « Thésée » il répond, sans reposer la même question à son interlocuteur. S'il avait envie que Thésée connaisse son nom, il se serait présenté. Enfin... peut-être. Et de toute façon il n'a pas besoin de connaître le prénom de celui avec qui il va passer sa nuit, il n'a pas envie d'un nom en plus pour lui brouiller l'esprit, pour envahir ses pensées. Ils arrivent alors dans l'immeuble, et Thésée suit le jeune homme dans les escaliers, jusqu'à la porte de son appartement. Il attend sagement que les clés soient sorties et que la porte soit ouverte. « tu as des limites ? des trucs que tu veux pas du tout ? genre des suçons ou quoi ?ou au contraire des trucs qui te sont nécessaires ? » il entend la voix de l'autre, par-dessus le léger bruit de la serrure et celui de la porte qui s'ouvre. Thésée ne réfléchit pas trop à la réponse. Il pourrait lui dire qu'il ne veut pas du tout entrer dans cet appartement, qu'il ne veut pas du tout être là, et encore moins coucher avec lui, que déjà ça, c'est une limite. Mais non, il ne réfléchit pas et répond « Non » presque directement. Thésée regarde rapidement autour de lui, ayant soudain l'impression de se trouver au milieu d'une scène de crime à laquelle il manque un cadavre et il se demande l'espace d'un instant s'il ne s'est pas fait attirer dans une merde inégalable. Il suit le jeune homme jusqu'à sa chambre, ses yeux se posant de suite sur le lit. Le jeune homme s'arrête devant lui et se tourne, ses lèvres s'emparant de celles de Thésée. Il le laisse faire, écarte les lèvres pour laisser entrer la langue du jeune homme. Quand ils mettent fin au baiser, leurs visages restent proches l'un de l'autre. « Capote et lubrifiant, sinon j'ai rien besoin d'autre » il souffle contre les lèvres de celui qui sera son amant de ce soir, plongeant son regard vert dans les yeux de l'autre. Il laisse ses doigts se balader sur la ceinture du jeune homme, puis sur le bouton de son jean, un sourire en coin collé à son visage. Puis il retire sa main et recule jusqu'à ce que ses mollets touchent le bord du lit. Là, il s'assoit, les jambes un peu écartées, et s'appuie sur ses mains posées derrière lui sur le lit, à moitié allongé, son t-shirt se serrant autour de son torse. « Alors... tu veux faire ça comment ? » il demande en se forçant à sourire, faisant de son mieux pour que tout son corps, tout son être crie "sexe".

blessure(s)

• quand il demande si l'autre, thésée, a des limites, il lui répond presque automatiquement par la négative. raph' n'est pas un adepte de choses extrêmes. mais le brouillard dû à la drogue et à l'alcool s'éclaircissant lentement, il sait que lui, il y a des choses qu'il n'aime pas. il le traîne à ravers son appartement, son champ de bataille, devrait-il plutôt dire. il ne s'attarde pas sur ces tableaux. ils représentent tous la même personne, il a rangé les autres, de peur de les abîmer. on croirait qu'il la déteste, qu'il lui veut du mal, à cette jolie brune. mais c'est faux. il la raye de ses œuvres comme il espère la rayer de son esprit. mais sa pensée s'accroche, comme un poulpe autour d'un bras ou d'une jambe. quand il l'embrasse, l'autre ne lui oppose aucune résistance, entrouvrant même ses lèvres. alors raph' se laisse prendre au piège, encore un peu plus. il n'est ni pressé, ni brutal, c'est langoureux. il est excité, oui, par le corps de l'autre. ce n'est pas pour autant qu'il va lui faire du mal. non. il reste plus ou moins conscient de certaines choses, même s'il pense avoir un consentement total, indépendant de la volonté d'une tierce personne, qui aurait pu mettre thésée à cet endroit-là. à la sortie de cette boîte-là. pas qu'il aurait pensé qu'on voulait que ce soit lui, l'artiste, qui l'emmène à son appartement, mais là, il ne lui vient pas à l'esprit la possibilité d'un mac qui forcerait le brun à faire le trottoir.
• il lui dit ce dont il a besoin et raph' sourit et hoche la tête. il a ça. sinon, il n'aurait pas choisi un mec. c'est qu'il avait quand même fait quelques recherches et savait deux trois choses. l'autre a sa main sur la ceinture. et un sourire en coin. un putain de sourire en coin. vous vous souvenez du bon sens, du début de raisonnement logique de raph' ? oui ? bah oubliez-les. à peine arrivés qu'ils sont partis à hawaii. puis il se recule. alors il va à la salle de bains, chercher ce que l'autre lui a demandé, le quittant non sans un « mets toi à l'aise. » et quand il revient, il le voit, assis sur le bord du lit, les jambes entrouvertes. ses bras en arrière tendent la chemise et font ressortir les muscles de l'autre. l'artiste se mordille la lèvre. vraiment, il y a pire comme première fois. et même si c'est avec un prostitué, même si il n'a pas de sentiments, il ne peut pas dire que l'autre ne lui fait pas d'effet. il ne marche plus dans le piège, il se roule dedans, paresse dedans. il ne voit plus la vérité. « c... comment je veux faire ça ? j'aime pas tout ce qui est 'bizarre'. ni attacher les gens, ni leur faire du mal. je suis plutôt dans tout ce qui est classique. » sa voix est rendue un peu plus rauque par l'excitation. il se glisse entre les jambes de thésée et l'embrasse de nouveau. puis ses lèvres dévient. il parcourt la ligne de sa mâchoire et descend, mordille la peau de son cou, veillant à ne pas laisser trop de marques. et d'une main, il défit la chemise, faisant sauter les boutons un à un. il passe sa main sur son torse et fronce les sourcils en sentant quelque chose d'anormal.

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« mets toi à l'aise. » il lui dit, avant d'aller vers la salle de bain. Thésée se retrouve seul pour un court instant, et il en profite pour souffler un peu, puis se re-concentrer. De toute façon, il va devoir subir ça, alors autant qu'il rende les choses un peu plus agréables. S'il se montrait désirable, enjoué, alors peut-être que ce gars lui donnerait un peu de pourboire en plus. Peut-être qu'il ne le virerait pas de chez lui dès la chose terminée, et le laisserait dormir sur son canapé ou même parterre. Lorsqu'il revient, Thésée est assis, une place entre ses jambes destinée à son client. Il a plutôt hâte de commencer, histoire d'avoir terminé plus tôt, tout simplement. Il regarde le mec s'avancer vers lui, et ses yeux se baissent automatiquement sur la bosse dans son jean, là où se trouve son sexe. Il a déjà l'air bien excité, et c'est tant mieux. Alors Thésée le regarde dans les yeux et lui demande comment il le veut. L'autre garçon semble un peu déstabilisé par la question. C'est sa première fois avec un garçon, et certainement sa première fois avec quelqu'un qu'il paye. Clairement, il y a des aspects qu'il ne connaît pas, dont il n'a jamais entendu parler. Tout ça montre à quel point il est novice. Alors Thésée pourrait très bien faire les choses à sa manière sans laisser d'options à son client, mais malgré tout, ce n'est pas ce qu'on lui a appris, ce qui lui a été enfoncé dans le crâne. De toute façon, il préfère ne pas jouer au plus malin, ça finit toujours mal. « c... comment je veux faire ça ? j'aime pas tout ce qui est 'bizarre'. ni attacher les gens, ni leur faire du mal. je suis plutôt dans tout ce qui est classique. » répond le jeune homme, et c'est franchement rassurant, même si ce n'est pas exactement la réponse qu'il attendait, Thésée. Il ne dit rien de plus, laisse l'autre se glisser entre ses cuisses, et l'embrasser. Il déteste un peu ça, presque autant que le sexe. Se laisser embrasser ainsi par des inconnus qui s'imaginent qu'il y a quelque chose de romantique là-dedans. Il aurait bien voulu les garder pour son Prince Charmant, ses lèvres. La bouche de l'autre continue son chemin le long du cou de Thésée, attrapant un peu sa peau entre ses dents. Il fait semblant d'aimer ça, ferme les yeux pour mieux se concentrer et se faire ses petits films dans sa tête. « J'voulais dire, tu me veux sur le dos, le ventre, à quatre pattes... c'est comme tu préfères » il souffle en rouvrant les yeux, posant sa main sur la hanche du jeune homme. Celui commence à défaire la chemise de Thésée, jusqu'à ce que son torse tatoué soit exposé. Il passe une main sur sa peau, le long des dessins à l'encre noire qui cachent les marques laissées par Ben, et s'arrête sur une blessure plus fraîche, à peine cicatrisée, provenant du couteau de poche avec lequel son "copain" aime bien s'amuser. Elle lui fait encore un peu mal, et la chair à cet endroit est levée et rouge, l'entaille couverte d'une croute hideuse. Thésée espère juste qu'elle ne s'est pas réouverte. Il fait de son mieux pour ne pas grimacer, mais ses yeux se troublent un peu, et il ne voit pas les sourcils froncés de son client. Il balaye la douleur avec un sourire et laisse sa main, celle qui se trouve sur la hanche du jeune homme, glisser sous sa ceinture, ses doigts passant à l'intérieur de son boxer pour caresser la fesse de son client. « Je te veux en moi » il lui ment en plantant son regard dans le sien, avec ce foutu sourire collé sur le visage et essayant de ne pas avoir un regard totalement vide, ou trop distant.

blessure(s)

• thésée précise sa question, et ça devient comme une évidence dans la tête de raphaël. oui, évidemment que c'était ça qu'il voulait savoir. pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? mais il la connaît la réponse à cette question rhétorique. parce que c'est la première fois. il ne sait plus trop bien comment il était, lors de sa première fois avec une fille, il a oublié. pas très loin de ce qu'il est là. alors, il réfléchit, en continuant de l'embrasser dans le cou, mais sans lui laisser de marques, des fois que ça lui déplaise, et qu'il n'aie pas voulu le lui dire pour éviter de le contrarier. il ne le connaît pas, après tout. il vaut mieux éviter certaines initiatives un peu trop particulières. « à quatre pattes, sûr que non. j'aime pas. vraiment. j'aime pas dominer de cette façon là. sur le dos... ça fait un peu poupée gonflable, genre étoile de mer. je préfère de face. t'es loin d'être laid, ça me dérange pas du tout de voir ton visage. » la main fine de son vis-à-vis se pose sur sa hanche, tandis qu'il défait lentement les boutons. il aime bien ça, il a toujours aimé cette sensation là. ses hanches sont sensibles, un peu trop des fois pour son bien. son œil d'artiste observe un instant, un court instant, les multiples tatouages sur la peau hâlée du prostitué. il les trouve beaux. pas autant que ceux de tullio, dans un autre genre aussi. il l'embrasse sur le haut du torse, quand sa main rencontre quelque chose d'anormal. un bout de chair molle, légèrement collante, et dure et rugueuse légèrement plus à gauche. raph' fronce les sourcils. ce n'est pas normal. même le désir, même l'excitation, l'alcool et la cocaïne ne suffisent pas à le lui cacher. il relève les yeux vers thésée.
• « tu es blessé ? » qu'il demande, sur un ton sérieusement inquiet. la tension est redescendue dans son corps. il ne veut pas, il ne peut pas coucher avec lui si son partenaire est blessé. ce serait pour lui comme de la non-assistance à personne en danger. et puis il ne veut pas risquer de rouvrir la plaie d'une quelconque manière. il paiera quand même, l'autre n'a pas à s'en faire. il paiera le double, comme il l'a promis, et même un peu plus. il regarde le visage du brun et cherche à déceler le mensonge de la vérité. il n'est pas sûr que la réponse que l'autre va lui donner sera satisfaisante. « je paiera quand même, tu sais. même si tu es blessé et qu'on ne couche pas ensemble. personne ne sait ce qu'il se passe dans cette chambre. si tu crains ton 'patron', si on peut appeler ça comme ça, tu n'auras qu'à faire comme. » il retire ses mains de lui. soudainement, il se rend compte que ce n'est pas une si bonne idée que ça. il commence à prendre conscience qu'il a assez accumulé les conneries pour ce soir. si sa sœur savait, si sa sœur était au courant de tout ce qu'il a fait ces derniers temps, elle le détesterait. il passe sa main dans ses cheveux, qui sont détachés encore une fois. il soupire un peu. vraiment, il les accumule en ce moment. l'embrasser. la rejeter. la quitter. vraiment, rien que ça, c'était déjà de la belle connerie. détruire ses tableaux, lui qui les aime et qui les chérit, encore plus. et se shooter à la coke... comme s'il n'en avait pas assez avec l'ecsta... il ne tiendrait jamais assez longtemps avec la poudre. il lui en faudrait tout le temps, il ne supporterait pas ce manque là.
• il se lève et pousse un autre soupir. il le laisse un instant. il a aussi besoin de temps seul. il évite le regard déchiré de ses peintures et il prend deux tasses, dans lesquelles il verse un peu de café. il prend un cendrier de l'autre, et il ramène le tout dans sa chambre, le seul endroit potable. il tend une des tasses à son vis-à-vis. « tiens. » il sourit d'un air bienveillant « bois-le tant qu'il est chaud. ou si t'aimes pas ça, je dois avoir du thé quelque part. ou du nesquik, ça, c'est pour ma petite sœur quand elle vient à la maison. » il jette un discret à l'autre porte. il n'y entre jamais, sauf quand il décide d'y faire le ménage. ça ne le regarde pas. c'est son monde. son univers. il n'a aucun droit d'aller là bas. et puis elle vient tous les mardis, et si elle lui manque, il n'a qu'à prendre la voiture et aller la voir à la maison de son père. elle ne lui manque jamais au point qu'il aille s'asseoir dans sa chambre pour réfléchir et se souvenir. il ouvre le tiroir de sa table de nuit et en sort un petit cahier de croquis et un crayon. il y en a dans toutes les pièces, des fois qu'il ait une idée soudaine, qu'il n'ait pas à en chercher un autre. celui-ci il l'utilise quand il se réveille en sursaut et qu'il a une idée magnifique. ou alors, quand il se lève et que la fille dans son lit est toujours endormie. c'est cliché, mais il aime les croquer dans ces positions là -au sens artistique. pas au sens propre. ni au figuré d'ailleurs.- « ça t'embête si je te dessine ? t'es vraiment beau. artistiquement et objectivement, t'es beau. et j'aime bien dessiner ce qui est beau. si tu veux, si tu préfères, pour éviter que quelqu'un tombe dessus ou quoi, je pourrais te le donner. j'ai pas pour habitude de détruire mes œuvres. » sauf celles qui la représentent Elle. mais il va essayer de réparer chacune de ses conneries.

fiche (c) AMIANTE

« à quatre pattes, sûr que non. j'aime pas. vraiment. j'aime pas dominer de cette façon là. sur le dos... ça fait un peu poupée gonflable, genre étoile de mer. je préfère de face. t'es loin d'être laid, ça me dérange pas du tout de voir ton visage. » C'est presque gentil ça, ça fait presque plaisir. Sauf que celle-là, il l'a déjà entendu des dizaines de fois. Il ne sait pas pourquoi ils lui disent ça, ce n'est pas comme si ça changeait quoique ce soit à ce qui se passe ensuite. Du coup, Thésée reste en position, comme il est, assis face au jeune homme, lui laissant de la place entre ses cuisses. Il se force à apprécier les baisers. Ce ne sont que des baisers, après tout, c'est assez doux, il peut essayer de s'imaginer que ça lui plaît. La douleur s'ajoute lorsque la main de l'autre arrive au niveau d'une blessure encore un peu fraîche. Il essaye de faire comme si elle n'était pas là. La douleur, c'est psychologique de toute façon. C'est juste dans la tête. S'il se persuade assez fort qu'elle n'existe pas, alors elle disparaît. Thésée continue alors à jouer, et là, ça ne marche pas. L'autre n'a pas l'air d'apprécier, et ça accelère les battements de son coeur. « tu es blessé ? » il lui demande. Thésée ne veut surtout pas que ça le dégoûte. Il sait que certains hommes sont comme ça, que dès qu'il y a une petite imperfection, ils n'en veulent plus. Mais là, il ne peut pas. Il n'est pas vraiment blessé, c'est en train de cicatriser. Ca ne compte pas vraiment comme une blessure. Mais son client a l'air bien moins excité tout à coup, alors Thésée ne sait pas quoi faire. Il secoue lentement la tête, pour répondre "non" à sa question. C'est débile, mais il le fait. « je paiera quand même, tu sais. même si tu es blessé et qu'on ne couche pas ensemble. personne ne sait ce qu'il se passe dans cette chambre. si tu crains ton 'patron', si on peut appeler ça comme ça, tu n'auras qu'à faire comme. » dit le jeune homme, avant de retirer ses mains du corps de Thésée. Il brise tout contact brusquement, et Thésée ne sait pas quoi dire ou quoi faire. Ce qu'il lui dit, c'est complètement insensé, et ce n'est pas drôle du tout. Comme s'il allait le payer alors que Thésée n'a rien fait pour. Il se fout de lui, il joue avec ses sentiments, il lui fait croire que tout ira bien avant de brusquement changer d'avis et de se jeter sur lui. C'est forcément ça. « S'il te plaît arrête, c'est pas drôle » Thésée lui dit d'une petite voix un peu suppliante mais teintée de reproche. Ca s'annonce mal, tout à coup. Il ne sait pas ce que l'autre va faire, mais ça ne lui plaira pas. Peut-être qu'il compte le foutre dehors sans rien lui donner. Ou alors c'est un jeu, un truc tordu et humiliant. Thésée ne sait pas. Il a presque envie de chialer tout à coup. Le jeune homme s'en va, laisse Thésée seul. Il ne sait pas ce qu'il doit faire, ce que ça veut dire. C'est peut-être un message pour lui dire de prendre ses affaires et de se casser. Mais Thésée ne bouge pas. Vraiment, il ne bouge pas d'un millimètre, il attend juste qu'on lui dise quoi faire. C'est plus prudent. Le jeune homme revient, avec deux tasses de café. « bois-le tant qu'il est chaud. ou si t'aimes pas ça, je dois avoir du thé quelque part. ou du nesquik, ça, c'est pour ma petite sœur quand elle vient à la maison. » il lui dit en tendant une tasse à Thésée. Il n'a pas le choix, il obéit. Sa main tremble un peu lorsqu'il la tend et attrape la tasse. Il ne sait pas si c'est prudent, mais il porte la tasse à ses lèvres et boit une gorgée. Il est bon, ce café. C'est pas comme celui de la cafetière toute pourrie qu'a Ben. Et ça fait du bien, ça repose un peu. C'est au moins un truc positif, alors Thésée ne compte pas s'en priver. Il boit vite, a presque fini sa tasse lorsque le jeune homme sort un petit carnet de son tiroir. Il le suit des yeux, comme s'attendant à la chute, au moment où la situation va le heurter de plein fouet. « ça t'embête si je te dessine ? t'es vraiment beau. artistiquement et objectivement, t'es beau. et j'aime bien dessiner ce qui est beau. si tu veux, si tu préfères, pour éviter que quelqu'un tombe dessus ou quoi, je pourrais te le donner. j'ai pas pour habitude de détruire mes œuvres. » Ce mec est effrayant. Thésée le regarde un moment. Il a franchement peur et le tournant que vient de prendre la soirée ne lui plaît pas du tout. Il a l'impression que l'autre va lui sauter dessus à tout moment. Peut-être qu'il souhaite le dessiner maintenant, pour pouvoir ensuite le découper en petits morceaux et le balancer dans l'océan. Il en est à un point où il se demande s'il finira sa vie ici, dans cet appartement, avec ce mec qui refuse finalement de coucher avec lui, qui lui offre du café pour ensuite l'utiliser comme modèle. Il les a vues, les toiles défigurées. Il a vu la violence. « C'est toi qui payes, tu fais tout ce que tu veux » il lui répond simplement, récitant une des règles premières que lui avait enseignée Ben. Thésée se mord un peu la lèvre. Il est mort de trouille, son coeur bat à cent à l'heure, et il est à deux doigts de se mettre à chialer. Il ne réalise pas qu'il tremble comme une feuille, sauf à l'endroit où ses dents croquent un peu sa lèvre, là il sent des vibrations. Il ne veut pas crever ici, il ne veut pas faire partie de ses jeux étranges. C'est assez simple comme souhait, non ?

blessure(s)

• thésée lui demande d'arrêter en lui précisant que ce n'est pas drôle. mais raph' ne comprend pas. il ne voit pas quoi que ce soit de drôle. il n'a pas cherché à s'amuser, même aux dépends de son interlocuteur. il ne prend pas un plaisir presque malsain à le lâcher, pour mieux le surprendre plus tard. non. il ne veut juste pas coucher avec lui si il est blessé. pas que ça le dégoûte, et qu'il va le mettre à la porte parce que son corps n'est pas parfait. juste qu'il sent qu'il y a quelque chose derrière cette blessure. il prend peu à peu conscience qu'il y a une âme, une vie, derrière cette chair, derrière ce physique avantageux. cette blessure physique a peut-être aussi son alter-égo dans le mental de l'autre, qui expliquerait sa présence ce soir là, ce 'métier'. et il sait que si il continuait comme il le faisait jusqu'alors, il aurait l'impression de profiter de l'autre, il aurait l'impression d'être une sorte de pervers. il ne veut pas. son instinct protecteur reprend le dessus. ce même sens quasi-paternel qui parle souvent lorsqu'il est avec des enfants ou avec des gens qui ont besoin de l'aide de quelqu'un. et il sent, au fond de lui, que cet homme a besoin de quelqu'un. peut-être pas lui. mais quelqu'un. il lit une sorte de lassitude générale dans son regard qui l'intrigue. c'est tout ce à quoi il pense quand il va faire couler le café. quand il revient et qu'il le tend au brun, il le voit descendre la tasse à une vitesse record. il aurait presque envie d'aller lui en chercher une autre tasse si c'est susceptible de l'aider un peu plus et de lui faire du bien. il ne sait pas comment l'approcher, le dompter pour lui être utile, et surtout pas le braquer. il observe. il prend son carnet et ne cesse pas un seul instant de l'observer. pas de ce regard malsain, non, de son regard d'artiste. il note les détails significatifs, les choses particulières qui lui permettront de mettre de la vie à ce portrait, de le rendre unique, comme chaque personne qui passe sous son crayon. mais ce qu'il voit, surtout, c'est une sorte de terreur.
• il se rend compte que thésée tremble. ses pupilles sont étrécies. il ressemble à une biche effrayée qui se laisse faire de peur d'être battue à mort. il ne sait pas quoi faire. il esquisse quelques traits, habitué, mais il repose son carnet. il ne peut pas travailler dans ces conditions. il cherche dans ce qu'il a fait ce qui a bien pu l'effrayer de la sorte. il fouille son esprit à la recherche d'une réponse, mais aussi la pièce, et ce qu'il entrevoit du reste de l'appartement. et alors, la réponse lui semble toute indiquée. comme dans son cœur, il y a une sorte de violence qui transparaît dans chaque peinture, dans chaque croquis, dans chaque lavis abîmé par ses propres mains, ou défigurés à grands coups de pinceaux. il fronce les sourcils. c'est la première fois que quelqu'un a peur de lui, et il n'aime pas la sensation. non, vraiment pas. ça ne lui plaît absolument pas. il préfère qu'on le regarde comme s'il était le pire connard de la terre plutôt qu'on le craigne. il ne s'approche qu'un peu. histoire de se montrer rassurant sans entrer dans le périmètre de sécurité de l'autre. ça, il sait faire. il se souvient avoir aidé des amis violents, en leur parlant et en conservant juste la bonne distance. il ne fait pas de geste dans sa direction, pour ne pas qu'il se sente agressé. « je fais pas ça par rapport à l'argent que je vais te donner plus tard. et... pour les tableaux... je suis pas un tueur en série. si ça peut te rassurer. ni un quelconque pervers. je suis juste vraiment très paumé, et j'ai piqué une crise un peu plus tôt dans la journée, parce que j'en avais besoin. j'ai pas fait ça pour m'en prendre indirectement à la fille des tableaux, mais plutôt pour m'en prendre à moi-même. je sais pas comment expliquer. mais je ne te ferais pas de mal. mais si tu préfères partir, je peux comprendre. je te paierais quand même. tu n'auras qu'à faire comme si on avait couché ensemble. si tu veux te reposer, je te laisse mon lit aussi, sans soucis. à moins que tu veuilles parler, je sais pas moi, de ta vie... »
• il propose ça, l'air de rien, d'un ton qui ne pourrait pas laisser penser qu'il a la moindre idée sale derrière la tête. c'est pas le cas de toute façon. non. la seule chose que thésée pourrait entendre dans sa voix, c'est une sincère inquiétude. il observe la plaie, réprimant une grimace dégoûtée. c'est vraiment dégueulasse. il a presque envie de se lever et de lui donner sa trousse de secours qui est dans un tiroir du meuble de sa salle de bains. ce n'est pas de la compassion, ou de la pitié, ça n'a rien à voir avec ça. c'est juste... ouais, il est juste inquiet pour lui. il se demande ce qui a bien pu causer une blessure pareille. ce n'est pas quelque chose que l'on se fait comme ça, de façon anodine. et puis, c'est trop lisse, trop bien fait pour que ce soit dû à une maladresse. de toute manière, cette zone est difficilement atteignable, à moins d'être très doué pour se blesser. ou alors c'est peut-être de l'auto-mutilation. si c'est ça, il veut bien faire tout son possible pour l'aider, pour le mettre en sécurité de lui-même, l'aider à aller mieux et arrêter de se blesser pour des choses qui ne sont certainement pas de sa faute, ou bien qui ne valent pas la peine de tant de souffrance physique. « quoique tu me racontes, ça ne sortira pas de cette pièce. je ne l'utiliserais pas à de quelconques fins. je l'oublierai si tu me le demandes. et puis, toi, ça pourrait peut-être te faire du bien. » il commence à cerner le masque que l'autre a porté toute la soirée. il commence à comprendre à quel point cette profession doit être éreintante psychologiquement. à quel point ça doit être dur à vivre au quotidien, avec la sensation permanente d'avoir les mains de quelqu'un sur soi. il ne sait pas et il préfère ne pas imaginer. il reprend son carnet et son crayon, et continue discrètement son dessin. il y avait quelque chose qu'il cherchait à représenter. il ne savait pas quoi, mais il voyait qu'il y avait beaucoup à... dire serait un mauvais terme. il y avait beaucoup à montrer. c'était une personne riche

fiche (c) AMIANTE

Thésée a peur. Il ne sait pas ce qui se passe, ne sait pas qu'est-ce qui lui arrive. Cette situation lui est inconnue, et ça le terrifie parce qu'il ne sait pas ce qui va se passer ensuite. Il est persuadé que quelque chose va arriver, et il ne sera pas prêt pour y réagir, il ne sera pas préparé, et il finira par en souffrir. C'est toujours comme ça. Mais en plus de ça, il a peur d'avoir fait quelque chose de mal. Si ce mec ne veut plus de lui, si soudainement, c'est que quelque chose ne va pas, et ça, c'est le plus terrible. Parce que si Ben apprend que quelque chose ne va pas, s'il découvre que Thésée se démerde mal ou que les clients sont insatisfaits, alors il le paiera. Il devra le payer et ça fera mal et ce sera horrible et Thésée ne veut pas de ça, il ne peut pas. Il se demande, il réfléchit aussi vite qu'il peut pour essayer de deviner qu'est-ce qu'il a pu faire qui a dérangé son client. Comment rattraper le coup. Il boit son café aussi vite qu'il le peut, de peur qu'on le lui arrache, puis il reste tétanisé alors que l'autre se décide à le dessiner. Puis finalement, l'homme repose le crayon, et Thésée se dit que ça va mal tourner. Que finalement, il ne veut plus dessiner, qu'il veut de nouveau jouer avec Thésée. Et il ne sait pas si ça le rassure ou si ça l'effraye, parce que d'un côté, c'est un retour à ce qu'il connaît, mais de l'autre, il ne sait absolument pas ce que va faire le jeune homme. Il s'approche de lui, un peu, lentement, comme si Thésée était un animal, et il se force à ne pas bouger. A ne pas reculer ou sursauter ou trembler plus fort. Il rapproche juste ses jambes un peu plus près de son corps, au cas où, sans quitter l'autre du regard. « je fais pas ça par rapport à l'argent que je vais te donner plus tard. et... pour les tableaux... je suis pas un tueur en série. si ça peut te rassurer. ni un quelconque pervers. je suis juste vraiment très paumé, et j'ai piqué une crise un peu plus tôt dans la journée, parce que j'en avais besoin. j'ai pas fait ça pour m'en prendre indirectement à la fille des tableaux, mais plutôt pour m'en prendre à moi-même. je sais pas comment expliquer. mais je ne te ferais pas de mal. mais si tu préfères partir, je peux comprendre. je te paierais quand même. tu n'auras qu'à faire comme si on avait couché ensemble. si tu veux te reposer, je te laisse mon lit aussi, sans soucis. à moins que tu veuilles parler, je sais pas moi, de ta vie... » lui dit l'inconnu. Et Thésée l'écoute, même s'il ne comprend pas la moitié de ce qu'il lui raconte et ne voit pas en quoi ça le concerne. Il ne sait pas pourquoi il lui parle de sa crise, et de cette fille, et des tableaux, mais peut-être que c'est juste sa façon maladroite de lui dire qu'il n'est pas violent, qu'il ne veut pas lui faire de mal. Thésée ne sait pas s'il doit le croire, il ne sait pas s'il a ce luxe là, de pouvoir croire quelqu'un qui promet la sécurité, alors que cinq minutes plus tôt, il était prêt à s'enfoncer en lui. Il lui propose un tas de trucs qui n'ont pas de sens pour Thésée. Mais il n'a pas énormément de choix. Partir et retourner chez Ben, rester ici. Peut-être que s'il reste allongé sur ce lit, l'autre se décidera finalement à le prendre malgré tout, et il aura été autre chose qu'une cause perdue qu'on paye par pitié. Il ne sait pas ce qu'il préfère. Profiter d'un lit, d'un peu de tranquillité. Ou être honnête avec lui-même, et ne prendre que l'argent qu'il a mérité. S'il refuse l'argent, ça le force à s'en aller sans attendre, pour trouver un autre client. Thésée ne sait pas, ça le rend dingue. Le regard de l'autre est à nouveau sur sa blessure, celle que Ben lui a faite il y a peu. Il ne sait pas trop comment il peut être désirable, avec cette horreur sur lui. Il comprend pourquoi l'autre refuse de coucher avec lui, il se dégoûte lui-même. « quoique tu me racontes, ça ne sortira pas de cette pièce. je ne l'utiliserais pas à de quelconques fins. je l'oublierai si tu me le demandes. et puis, toi, ça pourrait peut-être te faire du bien. » ajoute le jeune homme. Thésée n'a rien à lui dire, et ça l'énerve que ce mec pense qu'il peut lui demander comme ça de parler de lui. Il a envie de lui hurler qu'ils ne sont pas amis, que Thésée ne lui doit rien, que sa vie est juste à lui et que personne n'a besoin de la connaître. « Tu parles de choses que tu connais pas » il ose lui répondre, avec un peu d'animosité dans la voix, avant de se calmer bien vite, réalisant son erreur. L'autre ne sait rien de sa vie, il ne sait pas de quoi il parle. Il est certainement un gosse avec un peu trop d'argent, trop de rêves qui lui brouillent la vue et l'empêchent de voir ce qui se passe dans le monde dans lequel il vit. Thésée pose la tasse de café sur le meuble le plus proche, et se recule un peu pour remettre de la distance entre lui et son client. Il essaye de se détendre un peu, de s'asseoir sur le lit dans une position plus confortable, sans jamais quitter l'autre du regard, toujours sûr d'avoir un oeil sur lui et de savoir où il se trouve. « Ca coûte cher, une nuit avec moi. T'es sûr que tu veux la gaspiller ? » il demande en haussant un sourcil. C'est vrai, si déjà il est prêt à y mettre le prix, autant qu'il en profite. Puis Thésée défait rapidement le bouton de son jean, se retrouve en boxer, et il s'allonge sur le lit, presque naturellement, se tournant vers l'autre et appuyant sa tête sur sa main.

• il y a tellement de peur et d'animosité que ça effraie même raph'. raph' qui d'habitude sait très bien comment s'y prendre avec les gens, comment les mettre en confiance, pour leur faire faire presque ce qu'il veut, ce même raphaël se retrouve complètement perdu. non, il ne sait pas de quoi il parle. mais il essaie que l'autre se détende. non pas pour lui faire du mal ensuite, pour pouvoir encore plus le briser, mais pour pouvoir passer cette nuit là. il se doute que si tierce personne il y a, si thésée rentre bredouille, si tôt, il lui arrivera quelque chose. et l'artiste sait qu'il ne supportera pas d'avoir une chose pareille sur la conscience. il essaie de rattraper ses erreurs en étant bon et généreux avec quelqu'un. quelqu'un qui a plus de dix ans. et puis il se retrouve dans une situation qui lui est complètement nouvelle. à aucun moment les décisions qu'il a prises aujourd'hui n'ont été les bonnes. la cocaïne, sortir, faire ces propositions là. non. il aurait mieux fait d'aller squatter le piano de son père et laisser la petite jouer aux poupées en dessous. il aurait mieux fait de rester chez lui. il aurait mieux fait de s'en tenir à l'ecstasy pour faire passer le manque et réparer ses tableaux. il aurait mieux fait de prendre soin de ses œuvres. mais il ne peut quand même pas mettre l'autre à la porte comme s'il n'était rien, comme s'il n'était qu'un tas d'ordures dégoûtantes dont on ne voudrait pas. il n'est pas une poupée gonflable, il est un être humain. il cherche ce qui serait le mieux à faire. alors quand thésée recule un peu, il le laisse faire. il ne cherche pas à l'intimider, surtout pas. tout ce qu'il veut c'est réparer un peu ses conneries, ou au moins arrêter de les accumuler. et empêcher ce pauvre gars de se faire maltraiter.
• il essaie de le relancer, en s'allongeant, juste en boxer, dans le lit. mais raphaël n'a plus envie. il s'en fout de gâcher du fric, il n'est plus à ça près. et puis si son père réduit son argent, eh bien, il vendra ses tableaux. « l'argent c'est... chez moi c'est pas important. tu t'en fous certainement, mais mon père est riche. assez pour que l'argent qu'il me donne paye l'appart', mon matériel, et puis la drogue, sans qu'il ne se pose de questions et sans que j'aie à lui demander quoique ce soit. j'ai... j'ai plus envie de coucher avec toi. » il se reprend vite, comprenant de suite son erreur. parce que dit comme ça, on pourrait croire que c'est de la faute de l'autre « mais pas à cause de toi, ou quoi. tu me dégoûtes pas. c'est juste que je me suis rendu compte que c'est pas une bonne idée. faire ma première fois avec quelqu'un que je connais pas. alors que je suis pas dans mon état normal. le fait que tu sois blessé ça m'a un peu ramené à la réalité. et puis, si tu veux pas parler, y a pas de soucis. t'as raison, je sais pas de quoi je parle. on est pas amis, on se connaît pas. et si je t'ai proposé de rester dormir ici, c'est pas de la pitié. je vais quand même pas te jeter dehors alors que t'y es pour rien. j'essaie de faire quelque chose de bien, d'aider quelqu'un pour une fois. mais si tu préfères t'en aller, je te retiens pas. » il n'aime pas l'idée de faire peur aux gens. vraiment pas. ça lui déplaît et il se dit qu'il va essayer que ça n'arrive plus, parce que ça le dégoûte. il a toujours fait en sorte que les gens l'apprécient, l'aiment ou bien le détestent. mais cette crainte qui lui colle à la peau lui donne envie de gerber. il en viendrait presque à se promettre de ne plus toucher à la drogue pour ne plus jamais effrayer quelqu'un à ce point là. mais il ne le fait pas parce qu'il sait très bien qu'il ne tiendra jamais cette résolution. alors il replie ses genoux contre lui, passe ses bras autour et pose son menton dessus. demain il ira voir sa sœur, pour essayer de mettre les choses au clair dans son esprit. sa simplicité enfantine l'aide toujours à défaire les nœuds dans sa tête.

Spoiler:

Il ne sait pas ce qu'il raconte. Il parle, il parle, mais il ne sait pas. Il ne sait pas ce que ça fait d'être Thésée. Il ne sait pas à quel point sa vie, tous les détails de son existences, les bases sur lesquelles se construit son quotidien, sont différentes de ce qu'il connaît, de ce qu'il peut comprendre. Il ne sait pas ce que c'est de vivre avec Ben, de partager sa cuisine, son salon, son lit parfois. Se lever le matin et essayer de faire une liste des choses positives qui pourraient arriver pour se donner une raison de sortir du lit, puis arriver dans la cuisine pour déjeuner et supporter le regard de Ben. Dans un bon jour, il se glisse derrière Thésée et lui chuchote à l'oreille le planning de la journée, baladant sa main sur lui. Dans un mauvais jour... c'est autre chose. Ce type ne sait pas ce que ça fait tout ça, à quel point Thésée se pose des questions parfois, comme il se demande ce que c'est la vraie vie, si ça ressemble à ça, ou si Ben lui a retourné le cerveau, a frappé tellement fort qu'il a réussi à changer sa façon de penser, de voir les choses. A installer ses propres idées dans la tête de Thésée. Ce mec ne sait pas tout ça, il ne peut même pas s'en douter. Alors ses bonnes intentions, et ses petites phrases, Thésée s'en fout. Puis il se déshabille, se retrouve en boxer sur le lit, se dit que peut-être, l'autre a toujours envie de lui, qu'il a toujours un peu envie de tirer son coup. Même s'ils ne font pas la totale, au moins Thésée aura l'impression de s'être rendu utile. « l'argent c'est... chez moi c'est pas important. tu t'en fous certainement, mais mon père est riche. assez pour que l'argent qu'il me donne paye l'appart', mon matériel, et puis la drogue, sans qu'il ne se pose de questions et sans que j'aie à lui demander quoique ce soit. j'ai... j'ai plus envie de coucher avec toi. » Et effectivement, Thésée s'en fout un peu. Le mot drogue fait battre son coeur un peu plus vite, parce que ça lui fait peur ça. Il a vu trop de mecs comme lui, il les croisait presque tous les soirs, et chaque soir c'était pire, et puis un jour, ils n'étaient plus là. Thésée, il ne s'approche pas de ça, que ce soit la poudre, les seringues, les cachets. Ca le terrifie. Mais à part ça, il y a la dernière phrase qui le tue un peu encore. Visiblement, il n'est plus désirable, il ne donne plus envie, et ça, c'est mauvais. Ca craint. Ca craint parce que être désirable c'est la seule raison pour laquelle il est en vie. Et s'il devient indésirable, Ben ne va pas continuer longtemps à s'emmerder avec lui. Il s'en débarrassera d'une manière ou d'une autre. C'est le pire qui pourrait arriver, ça. « mais pas à cause de toi, ou quoi. tu me dégoûtes pas. c'est juste que je me suis rendu compte que c'est pas une bonne idée. faire ma première fois avec quelqu'un que je connais pas. alors que je suis pas dans mon état normal. le fait que tu sois blessé ça m'a un peu ramené à la réalité. et puis, si tu veux pas parler, y a pas de soucis. t'as raison, je sais pas de quoi je parle. on est pas amis, on se connaît pas. et si je t'ai proposé de rester dormir ici, c'est pas de la pitié. je vais quand même pas te jeter dehors alors que t'y es pour rien. j'essaie de faire quelque chose de bien, d'aider quelqu'un pour une fois. mais si tu préfères t'en aller, je te retiens pas. » ajoute alors son client, et Thésée est rassuré, au moins un peu. Il sait ce que c'est de coucher avec des inconnus, alors il comprend que ce mec n'ait pas envie de faire sa première fois avec lui. Et puis il est plutôt mignon, ça ne devrait pas être compliqué pour lui de se trouver un mec qui coucherait avec lui gratuitement, en ayant vraiment envie de le faire, étant prêt à se donner tout entier. Pas comme Thésée. Et s'il veut bien que Thésée reste, alors il compte rester, et ce jusqu'à demain matin. Là, il lui demandera de payer le tarif pour une nuit complète, et avec ça, Ben sera content. Thésée aura peut-être une récompense. Et non, il ne veut pas s'en aller. Il est bien, là. « Je vais rester » il dit doucement, se laissant tomber lentement sur le lit, se recroquevillant et s'autorisant une position moins suggestive, qui ressemble plus au gamin paumé qu'il est. « Mais si jamais tu changes d'avis, et que tu veux quelque chose... tu me diras. J'veux dire, si tu demandes je le ferai » il ajoute d'une voix plus petite, avec sa tête posée sur l'oreiller et ses mains coincées sous celui-ci. Ce qu'il veut dire, c'est que s'il veut quelque chose, Thésée ne dira pas non... Qu'il n'aura pas besoin de le prendre de force, juste comme ça, alors qu'il n'est pas prêt, quand il ne s'y attend pas. Thésée ne sait pas si son client ferait ça, mais il préfère prévenir. Les mecs qui pensent que parce qu'ils payent, ils peuvent tout faire, il en a connu. Et ce n'est pas comme si Thésée pouvait s'en plaindre, parce que Ben s'en fiche, et tout ce qui compte c'est l'avis de Ben, mais il préfère que ça n'arrive pas, surtout qu'au final pour l'autre, le résultat est le même. Il ferme un peu les yeux, se demande comment il en est arrivé au point d'envisager dormir chez un inconnu, et réalise qu'il ne peut rien lui arriver qui ne lui est jamais arrivé. Rien qu'il pourrait empêcher même éveillé. Puis il ouvre à nouveau les yeux. « Tu t'appelles comment ? » il demande finalement, parce que les choses ont pris une tournure un peu étrange, et peut-être que finalement ce type a le droit d'avoir un nom dans l'esprit de Thésée.

Spoiler:

» lys et raphaël.
» you got me ; raphaël ♡
» Raphaël Fauvette
» (Raphaël) Le fantôme du passé