(loeiz) just for one night.

son portable vibrait et elle osait à peine décrocher. il vibrait et elle le laissait là, sur la table, face à elle. elle fixait ce nom affiché sur l'écran. loeiz. elle se devait de lui répondre, mais elle ne le voulait pas. non, elle savait qu'il allait encore lui en demander, toujours plus. elle ne savait pas combien, ni quand. et elle ne voulait pas le savoir. depuis qu'il avait trouvé son journal, sa vie était devenue un enfer. menée à la baguette par cet homme, elle ne pouvait que répondre à ses désirs, espérant ainsi qu'il ne divulguerait jamais le contenu de son manuscrit. à la dernière seconde, à la dernière sonnerie, elle s'empara de son téléphone et décrocha. ce soir t'es prise. je viens te chercher dans une heure, soit prête et habilles toi. et il raccrocha sans prendre la peine de lui demander son avis, si elle était libre ou même lui laisser le choix. un long soupire s'échappa d'entre ses lèvres et elle se laissa s'enfoncer dans sa chaise. que pouvait-il bien lui vouloir cette fois-ci et pourquoi lui demandait-il de se tenir prête et convenablement habillée ? elle n'en saurait pas plus tant qu'il ne frapperait pas à sa porte pour venir la chercher. résignée, mais surtout parce qu'elle n'en avait finalement pas le choix, elle fila sous la douche pour se rincer de la saleté accumulée au cours de la journée. propre, elle enfila ce qui lui tombait sous la main. une petite robe qu'elle jugeait agréable sans pour autant faire vulgaire. il ne lui avait pas dit de faire la pute ce soir, malgré qu'au fond c'est ce qu'elle était. savonnée, habillée, pouponnée, elle n'attendait plus que lui, faisant les cents pas dans sa chambre, son portable à la main. elle se faisait du mal en pensant à ce qu'elle aurait pu faire de sa soirée s'il n'était pas intervenu. en pensant à nils qu'elle aurait pu voir, ou encore ces cours qui l'attendaient un air malicieux sur la couverture. ridicule. de sa fenêtre elle entendit le son d'une voiture se garer et elle dévala les escaliers pour être certaine d'être celle qui irait lui ouvrir. parce qu'avec les colocataires, il était fort probable qu'un autre vienne innocemment à la porte. et jamais ô grand jamais elle ne souhaiterait qu'il découvre le pot-aux-roses. non, bétina ne voulait pas être assimilée à cet homme, ce maître chanteur. alors à peine avait-il écrasé son poing contre la porte, qu'elle l'ouvrait et lui emboîtait le pas dehors. d'un regard ferme, elle l'incita à parler. à lui en dire plus sur cette soirée qu'il venait de lui voler.

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Le téléphone collé contre l’oreille, Maman me tient. Madame Faure, la grande femme respectable, la grande styliste, pour notre dîner du mois. Avant, c’était toutes les deux semaines, mais c’est devenu irrégulier le jour où je leur ai fait savoir que j’étais souvent le photographe de divers évènements. Mariage, anniversaire, qu’importe. Ce n’est qu’un demi-bobard pour ne pas me coltiner sans cesse des réunions de famille qui m’exaspèrent, surtout si c’est pour voir la face de rat de mon frangin qui se fait brosser dans le sens du poil. Le préféré, le chouchou à Papa et Maman. Celui qui a tous les regards sur sa personne, qui n’est finalement pas si net qu’il n’en a l’air. Et je ne le suis pas non plus. « Amène-nous ta petite amie, nous aimerions la connaître. Depuis le temps que tu nous en parles. » Je n’en parle pas des masses, loin de là. J’ai juste raconté que je n’étais plus seul, pour arrêter de les entendre me dire qu’à mon âge, il serait grand temps que je me case, que je trouve une petite perle pour me stabiliser. Ils sont inquiets. Ils me gavent. Mais j’acquiesce, parce que j’ai trouvé la personne pour remplir ce rôle à la perfection. Je raccroche, contacte la blonde au journal foireux et lui ordonne de se préparer, d’être à moi pour la soirée, avant de raccrocher et de me préparer à mon tour. Un jean noir, pour accompagner une chemise bordeaux dont les premiers boutons sont défaits, avec des chaussures noires. Il faut être convenable pour la grande famille. J’emporte ma veste noire et file jusqu’au logement de Betina. J’ai à peine le temps de toquer, qu’elle me passe devant, m’incitant à remettre les pieds dehors. « T’as un problème ? » Ca m’est égal, qu’elle en ait des problèmes, mais c’est quoi son souci à être si pressée comme ça ? Je lève les yeux au ciel et lui fais signe de monter dans la caisse. Je fais le tour, reprends ma place. « Je t’amène chez mes parents. Ils veulent rencontrer ma petite amie. Ca fait quelques mois que je les balade. » Ils commencent à s’impatienter. « Officiellement, tu seras celle avec qui je suis depuis six mois. On s’est rencontré à une soirée. Ce sont des potes qui nous ont présenté. Je leur ai dit que tu étais étudiante en droit, en train de finaliser ta licence, alors ne fais aucune gaffe sur tes petits boulots. » Je pose ma main sur le volant, l’autre sur la sienne. « Sois tactile. Faut qu’on y croie. Et je te rappelle que j’ai ton journal, au cas où t’aurais l’idée de me tendre un piège. » C’est bien plus important que balancer à mes parents la vérité. Je l'observe, ses formes, ses jambes que sa robe dévoile. Ca me plaît, ce qu'elle porte. « T'as des questions ? »

elle lui emboîte le pas. elle ne le laisse pas pénétrer chez elle. pas spécialement parce qu'elle ne veut pas être vue avec lui. non, en fait elle ne sait pas vraiment pourquoi elle fait ça. peut-être parce qu'elle voudrait éviter toutes questions embarrassantes à son sujet, qu'elle souhaiterait que personne ne comprenne son petit jeu. t'as un problème ? il lève les yeux au ciel et l'incite à rejoindre la voiture. elle soupire. inutile de lui répondre ce serait gaspiller de l'énergie pour rien, parce qu'elle sait que quoi qu'elle lui dise ça ne changera rien. qu'elle ait un problème avec lui c'était certain et il le savait pertinemment qu'elle ne le portait pas réellement dans son coeur. comment le pourrait-elle après tout ? c'était lui qui lui faisant endurer un cauchemar depuis des mois. assise dans la voiture, elle patiente tranquillement qu'il monte à son tour et lui explique le pourquoi du comment de sa demande. je t'amène chez mes parents. ils veulent rencontrer ma petite amie. ça fait quelques mois que je les balade. tout d'abord étonnée par sa requête, elle le toise d'un regard plein d'incompréhension. puis celle-ci la fais doucement sourire puisqu'elle se rend compte qu'il était également capable de piéger ses propres parents. elle se sent légèrement flattée qu'il puisse la choisir pour le rôle de sa petite amie. voyant la une sorte de marque d'attention, elle est conquise à l'idée de jouer sa partenaire pour ce soir. puis, elle revient à la réalité et réalise que si c'est elle qu'il a choisi ce n'est simplement que parce qu'il a la main sur elle et qu'elle lui doit beaucoup trop. officiellement, tu seras celle avec qui je suis depuis six mois. on s'est rencontré à une soirée. ce sont des potes qui nous ont présenté. je leur ai dit que tu étais étudiante en droit, en train de finaliser ta licence, alors ne fais aucune gaffe sur tes petits boulots. c'est à son tour de lever les yeux au ciel. bien évidement qu'elle ne mentionnera pas ses petits boulots comme il le dit si bien. parce qu'elle ne le mentionne à personne, pas même à ses proches. trop honteuse de ce qu'il la pousse à faire pour survivre à ses arnaques. assez outrée par sa remarque, elle détourne le regard vers la fenêtre. puis, elle sent sa main sur la sienne et elle reporte son regard sur lui. regard interrogateur, plein d'incompréhension. elle fronce les sourcils alors qu'il continue de parler, de lui expliquer ce qu'elle devait ou ne devait pas faire. sois tactile. faut qu'on y croie. et je te rappelle que j’ai ton journal, au cas où t’aurais l’idée de me tendre un piège. - comme si j'allais l'oublier. qu'elle murmure, juste pour elle, de façon à peine audible. t'as des questions ? elle hausse les épaules. tentant de se mettre dans la peau du personnage, elle s'imagine déjà quelques bribes de conversations. et le stress l'envahit. et si elle n'en était pas capable ? et si elle faisait une gaffe et qu'il le lui reprocherait, anéantissant sa vie en dévoilant le contenu de son journal. je ... j'y connais rien moi en droit. et s'ils me posent des questions, je fais comment ? son domaine à elle c'était les sciences, le paramédical, la médecine, le corps humain. pas tous ces textes de lois. le droit était tout ce qu'elle avait évité comme études. et si eux s'y connaissaient ? et s'ils déportaient la conversation sur elle, sur sa licence, que pourrait-elle bien leur répondre ? et parles-moi un peu d'eux. tes parents ... je suppose que si on est ensemble depuis six mois, tu m'en aurais forcément parlé. mentir à ses parents n'était pas un problème. leur mentir semblait être une meilleure solution que de leur avouer qu'il n'était avec personne et ça elle ne le comprenait pas. alors, peut-être qu'en en sachant plus à leur sujet, elle serait capable de décrypter le personnage qu'il était.

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« Tu es étudiante bébé. Ils ne vont pas te poser des questions sur le contenu de tes cours. » Ce petit surnom, c’est typiquement le genre de trucs que je pourrais souffler à une petite amie si j’en avais une. C’est moins niais que des « mon ange », « mon trésor » ou encore « ma chérie ». Ca fait plus Loeiz. Ca ne ressemble en rien à mes parents qui aiment se donner des petits surnoms affectifs tant ils s’aiment. Ils font tout ensemble, travaillent dans la même boîte, se disputent parfois pour la gestion de leur entreprise multinationale, mais arrivent toujours à se mettre d’accord. C’est le couple qui fonctionne. Pourtant, j’ai la certitude qu’il coulera si Monsieur Faure apprenait pour les aventures de ma vieille mère. « Ils te demanderont ta spécialité. Tu es encore assez intelligente pour en choisir une, non ? » Ou alors elle fait partie des blondes écervelées ? Ce cliché. « Ils te demanderont si le droit n’est pas trop difficile, comment tu as pu en venir à choisir cette branche, si c’était pour une raison précise, ou si c’était parce que ça t’intéressait. Ils te demanderont ta future profession, ce que tu souhaites faire. Il y a des tonnes de métiers dans le droit. Choisis avocate. » finis-je par dire, pour l’aider un peu, qu’elle n’ait pas à réfléchir trop longtemps. Je presse sa main et la retire pour la poser sur le volant. Nous n’en avons plus pour très longtemps maintenant, mais ça devrait suffire pour lui dire les choses primordiales. « Ce sont les Faure, Bétina. Tu en as au moins entendu parler. Ils sont les chanceux propriétaires d’une multinationale de haute couture. Elle est styliste, il gère la boîte. Ils aiment la mode, vont à des galas, ne ratent jamais un défilé. » Mes fringues, les plus chics, les plus chers, ce sont de chez eux, mais je ne les mets jamais. Je déteste porter leur marque. Et tous les ans c’est la même chose : des vêtements pour les fêtes. C’est June qui a été ravi, elle a pu obtenir une tonne de fringues. Mes parents l’aiment bien. Ils ont un peu pitié d’elle aussi, de ce qu’il lui arrive. « En six mois, je ne parlerai pas régulièrement d’eux, crois-moi. » Le nom Faure est parfois difficile à porter. Dans le regard des gens, je suis le fils des riches qui ont du succès à revendre, de ceux qui habillent les plus grands. Je ne suis pas grand-chose. Je m’engage dans un petit sentier et au bout de quelques minutes, j’aperçois la maison familiale. « Mes parents aiment les filles bien élevées, qui ne disent pas un juron à chaque phrase. Ca va le faire. » Bétina fait très chétive quand on la voie, douce. Pas de doute, ça va leur plaire. « On y va ou bien t’as encore des questions dans l’urgence ? » Des interrogations auxquelles je pourrais répondre rapidement. Je les connais, les Faure. Ma mère va se pointer rapidement à l’extérieur en ayant entendu ma voiture se garer pour nous saluer, pour prendre dans ses bras sa soi-disant belle-fille.

la route défile sous ses yeux tandis qu'elle l'écoute d'une oreille attentive. bébé. ce surnom sort de sa bouche et elle ne peut qu'en être surprise. bébé, ça lui donne la nausée. c'est rude, pas mignon. c'est brute et ça lui ressemble. parce qu'on est loin des surnoms niaiseux que beaucoup de couple se donnent. parce qu'au fond elle aimerait peut-être qu'on la surnomme ainsi, réellement. ce n'est qu'un jeu, qu'une mise en scène et elle le sait. alors elle ne porte pas attention à sa main qui presse la sienne, elle l'écoute simplement parler. un instant elle a l'impression qui la prend pour une idiote, mais elle chasse cette idée de son esprit pour se concentrer à nouveau sur son rôle. avocate, ça sonne bien. ce n'est pourtant pas le métier qu'elle aurait rêvé de faire, mais elle pourrait s'en accommoder. Loeiz vient à parler de sa famille. elle se sent bête parce qu'elle n'a jamais fait le rapprochement entre lui et les Faure, jamais. elle en a pourtant entendu parler, de ce riche couple héro de la mode. comment ne pouvait-elle pas ? Bétina, elle en a fait pourtant des recherches sur lui. elle les a cherché ses failles, ses faiblesses. elle voulait trouver quelque chose qu'elle pourrait utiliser contre lui, pour qu'il lui rende son journal, pour que sa vie redevienne comme avant. avant qu'il ne débarque, avant qu'il n'en prenne possession. parce qu'il a le contrôle, de tout. mes parents aiment les filles bien élevées, qui ne disent pas un juron à chaque phrase. ça va le faire. ça la rassure. elle peut le faire. elle peut être cette parfaite belle-fille, celle que tous beaux-parents attendent. elle peut jouer ce rôle, se montrer belle et douce, drôle et intelligente. elle en est capable. on y va ou bien t'as encore des questions dans l'urgence ? la voiture s'arrête et elle porte à nouveau son regard vers lui. d'un signe de la tête elle répond négativement à sa question. puis, sans prévenir, elle pose sa main sur son torse. elle observe du coin de l'oeil l'entrée de cette grande bâtisse et, sans prévenir, dépose rapidement ses lèvres sur celle de Loeiz. elle nous observe ... qu'elle murmure, faisant ici référence à celle qu'elle pensait être sa mère. Loeiz lui avait demandé d'être tactile, de se montrer proche de lui. c'est ce qu'elle venait de faire. un sourire fière sur le visage, elle se décale pour sortir gracieusement de la voiture. sa pochette à la main, elle ferme la porte dans un bruit sourd. elle profite de ces quelques secondes où elle est encore masquée par celle-ci, pour fermer les yeux et inspirer fortement. ça va le faire, qu'elle se répète. le sourire aux lèvres elle s'approche de la maison, retrouvant en chemin Loeiz. son coeur bat à tout rompre et elle sent la pression augmenter.

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Cette main sur mon torse arrive sans que je m’y attende et je ne comprends d’abord pas. J’attends une autre question, une crainte peut-être, mais ce geste a été fait dans l’unique but de tromper mes parents. J’affiche un sourire en sentant ses lèvres sur les miennes ; elle comprend vite. Je sors du véhicule, referme la portière derrière moi et retrouve Betina qui, j’espère, saura trouver le courage suffisant pour être à la hauteur. Ma main rejoint le bas de son dos alors qu’on s’avance vers ma mère qui nous accueille les bras ouverts. Sans attendre, elle pose ses mains sur le visage de la petite princesse et dépose un baiser sur chaque joue. « Mon dieu qu’elle est ravissante ! » s’exclame-t-elle, avant de se reprendre : « Je ne vous ai même pas salué, pardonnez mon impolitesse. Bonjour Bétina, c’est bien ça ? Je suis tellement ravie de vous rencontrer enfin. Il a fallu faire des pieds et des mains pour daigne bien vous inviter. » Je lève les yeux au ciel. Ca y est, elle commence à parler, ne s’en sort plus. Bétina apprendra bien vite que ma mère n’est pas une grande timide. Discrète, oui, ça elle sait faire, mais ça se voit à dix kilomètres lorsqu’elle est ravie et là c’est le cas. Ca lui donne la preuve que je ne suis pas gay et surtout, que je deviens stable, que je marche sur les traces de mon frère. « Entrez donc ! » Ma mère ouvre la porte en grand, passe avant et me demande de lui montrer le salon le temps qu’elle vérifie la cuisson de son plat. « Ma mère est bavarde. Mon père l’est un peu moins, si ça peut te rassurer. » Je l’embarque dans le salon où l’homme de maison nous attend. Il se lève de son fauteuil, laisse son cahier des comptes sur la petite table basse et vient nous rejoindre. Il tend la main vers Bétina, n’ayant pas l’habitude de faire la biser à toutes les femmes qu’il rencontre, mais la salue avec sa politesse légendaire. Il se tourne vers la table qu’il nous désigne, où il y a les couverts de posé, mais aussi des coupes. « Je vous sers quoi ? Vous préférez quel genre d’apéritif ? » demande-t-il, dans un sourire. « Je ne te demande même plus à toi ? » Je secoue la tête. Il connait ce que je prends, un bon Whisky. Celui d’ici, les bouteilles que mes parents prennent valent bien toutes celles que l’on retrouve dans les meilleurs bars, peut-être plus encore. « Vous avez fait bonne route ? Aux côtés de mon fils, ce ne doit pas être une masse affaire. » Ca pourrait être de l’humour, je pourrais en rire, mais il le pense. C’est le problème.

» (loeiz) surprise
» LOEIZ – i'm not ready to say goodbye.
» (loeiz) | il est temps d'se bouger.
» (loeiz) j'm’impose et j't'emmerde
» Bad night, huh ? [EZRA]