Girl's night with Elaia

J’ouvre doucement les yeux. Les rayons du soleil se font une place à travers les rideaux. Je me redresse. Ma jambe semble être un bout de bois, comme tous les matins. C’est bien pire le matin que le reste de la journée. C’est le petit temps d’échauffement qu’il manque. Je me lève, en boitant fortement. J’arrive quand même à me déplacer sans ma béquille, pour ouvrir les rideaux. Le ciel est bleu, le soleil brille. J’ouvre la fenêtre avant d’aller vers le salon. J’ouvre la baie vitrée, et vais m’asseoir sur la chaise posée sur le balcon. L’air frais et matinal de Biarritz. Que demander de plus ?

Je traine. Je passe ma matinée à trainer dans mon appartement, avec mes deux matous. Je n’aime pas rester une journée enfermée chez moi. Enfin n’importe où d’ailleurs. J’ai besoin de bouger. Et même si ma jambe est censée me limiter dans mes déplacements, j’essaye de faire abstraction. Je prends une bonne douche, avant de m’habiller et de sortir, le sourire aux lèvres. Je me promène, appuyée sur ma béquille, pour me diriger vers le centre-ville. Je vais aller me poser sur la plage, avec un bon bouquin. Je ne m’aventure pas trop dans le sable, c’est compliqué d’avancer pour moi. Je ferme les yeux, et profite de l’air marin si on peut dire. J’adore entendre le bruit des vagues, au loin. Là, je me sens bien. Je suis chez moi. Je ne me vois pas vivre autre part que dans cette ville. Je reste là, plusieurs heures. J’ai presque fini mon livre d’accord. Je le relierais dans quelques mois, comme je le fais toujours. Et puis, je me décide de rentrer. Je pourrais rester là, regarder le couché de soleil qui arrivera dans quelques heures. Mais la solitude me pèse. Alors je reviens sur mes pas, tranquillement. En même temps, je ne peux pas me permettre d’aller vite.

Une fois dans mon appartement, je me pose dans le canapé. O’Malley ne perd pas de temps à venir me rejoindre. Mon grand chat roux, comme dans Les Aristochats. Je regardais ce film en boucle, quand j’étais petite. La jalouse Rosy ne perd pas de temps à nous rejoindre. J’en viens à m’endormir. Je dors tellement peu la nuit que ça ne me fait pas de mal. Quand je me réveille, il est dix-neuf heures passé. Je ne veux pas passer la soirée seule. Alors je prends mon portable pour envoyer un message à Avalon. C’est la seule personne que j’ai envie de voir. Depuis le temps qu’on se connait ! A peine j’ai envoyé le message que j’entends sa petite voix à l’interphone. Je m’empresse d’ouvrir. « Il faut qu’on arrête de penser la même chose, ça fait peur. » Je la serre dans mes bras, parce que je suis super contente de la voir.