(Marek) work ? i don't know

une petite balade, le matin, sur la place, t'aime bien ça, t'aime trop ça. en vrai, ça te fait toujours un bien fou de marcher sur la plage, bon d'accord, de courir, parce que tu ne tiens pas en place, t'es une vraie pile électrique, c'est plus fort que toi. plus fort que tout, il faut que tu bouges, c'est d'ailleurs comme ça que tu te retrouves à courir le long de l'eau, la brise légère du matin venant caresser ton visage, tes cheveux dansant au rythme de tes pas. tu cours, simplement. un tour, tu fais demi-tour, deux tours, et ainsi de suite. une fois bien fatiguée, tu fais une légère pause. c'est dimanche matin, demain, il faut que tu retournes en cours. génial. t'as pas envie, t'aimes pas les cours, t'aimes pas étudier, ça t'ennuie, toi, ce que t'aimes, c'est le rugby. c'est tout. te cloîtrer dans une salle et étudier ... non, ce n'est pas pour toi. seulement, tu sais que ton père croit en toi, tu sais qu'il veut que tu fasses tes études, puis ... tu ne pourras pas faire du rugby tous les jours, ça ne te ramènera pas de quoi manger. c'est certains alors à moins de trouver un vieux riches plein au as, tu vas devoir te trouver un boulot. formidable. au loin tu vois une silhouette, que tu pourrais trop facilement reconnaître. ce n'est pas de ta faute, il est reconnaissable entre mille le Marek. il est là, à marcher, seul, ça ne lui ressemble d'ailleurs pas. alors tu cours, vers lui, et tu finis par lui sauter sur le dos, simplement, comme une gamine. t'es comme ça, tu ne fais pas attention à tes gestes, à ce que tu peux bien faire tu agis avant de réfléchir, et puis ... c'est Marek, c'est un peu comme ta famille. il sait comment te remettre en place quand il faut, et toi, t'essaies de jouer de tes charmes pour qu'il oublie que tu travailles mal. sa phrase fétiche depuis la rentrée dernière c'est "tu comptes passer toute ta vie en première année?" oui bon, t'as redoublé, ça arrive non ? « je t'ai déjà dit d'arrêter de me suivre Marek, on pourrait penser que t'es un pervers après. » tu finis par descendre de son dos, athlétiquement parlant c'est ne réception parfaite, tu viens lui plaquer un baiser sur la joue avant de lui sourire. tu souris tout le temps. « t'es là parce que tu sais que j'ai eu un onze c'est ça ? t'es fier de moi. » tu hausses les sourcils, à deux reprises. fière.

« J'me suis barré avant qu'elle ne commence à organiser notre mariage » - Marek souffle, à l'autre bout du fil, son meilleur pote s’esclaffe comme un porc, tendant pourtant l'oreille, avide des détails d'une nuit de débauche à laquelle, lui, n'a pas eu droit. « Elle était bonne au moins ? Une vraie pute au lit ou pas ? » - si elle était bonne ? Là n'est pas la question, Marek lève les yeux au ciel, il n'est pas là pour polémiquer sur son potentiel ou pas mais pour mettre en garde le débile qui lui pose cette question stupide qu'il ferait bien de jeter son dévolu sur une nana qui n'ait pas totalement fumé la moquette. Le prince charmant des temps moderne n'épouse pas la princesse après l'avoir salement baisé. « T'es vraiment qu'un porc » - siffle Marek, fatigué, les stigmates d'une nuit passée entre les cuisses d'une totale inconnue visibles sur son minois. Les cernes qui lui mordent les joues lui donnent des airs cadavériques, on le dirait tout droit sorti d'un clip de l'ex roi de la pop. Passer la nuit dans les bras d'une gonzesse rencontrée au hasard, c'est devenu si récurrent qu'il peut cracher sur toute ponctualité, en embrassant la banalité. Peu fier de ses récents dérapages, il baisse le ton, même s'il sait que les chances sont minces qu'il y ait un péquenot pour écouter sa discussion salace. Pas que ça puisse le gêner, le géant assume ses travers, il peut même parfois s'en vanter. L'art de fanfaronner, discipline olympique exclusivement masculine. Après tout, s'il avait croisé un pote, à la sortie de l'appart' de l'autre cinglée, il lui aurait surement tapé dans le dos, geste exprimant la fierté, lancé un « Bien ouej, mec » - en se raclant la gorge. Marek longe l'eau, les godasses à la main ; la brise marine vient  molester ses cheveux, sa peau. Il aurait aimé au moins s'être lavé le visage, avant d'entreprendre sa propre « marche de la honte », solo. Si la demoiselle est complètement inclassable, il lui reconnaît un assez bon goût niveau quartier d'habitation. « J'ai rien à t'raconter, d'ailleurs, si tu pouvais... » - ses paroles, il les ravale, le souffle coupé. Tout ce qu'il ressent, c'est une masse  qui vient ajouter son poids au sien, sur son dos. Des bras agripper ses épaules. Il tourne légèrement la tête. Réaction en cas d'attaque hostile : échec franchement critique. S'il est légèrement agacé, la réplique de la nouvelle venue invoque un sourire sur ses lèvres. « Tu m'connais si bien, j'ai pisté ton téléphone » - il secoue la tête en plissant les paupières, pour mieux distinguer des traits qu'il connait par cœur, depuis le temps. « Certainement pas. Si pour toi, il faut sabrer l'champagne pour un minable onze, je me demande ce que ça donnerait le jour où tu arriveras à draguer autre chose qu'la moyenne » - l'accent vrillant chaque mot,  son ton est moralisateur et si ses traits se durcissent légèrement pour appuyer des paroles qui se veulent sévères, il y a dans ses mirettes sombres une pointe incontestable d'amusement. Il croise les bras sur son torse, la dominant de sa hauteur, comme toujours. Et c'est quelque chose qui ne changera jamais. « Qu'est-ce que tu fiches ici ? » - demande-t-il, en décroisant ses bras, sa main droite allant plaquer une mèche capricieuse derrière l'oreille de sa pouliche. C'est pas difficile de deviner les raisons de sa présence. Il grimace, espérant qu'elle ne lui rende pas la pareille en lui demandant, à son tour, ce qu'il fout là. Il n'aimerait pas avoir à lui mentir et cacher ses agissements à celle à laquelle il est censé servir de modèle. Il lui mentira, quoi qu'il arrive. « En tout cas, je dois quand même saluer le fait que tu sois bien matinale. Si tu te montrais aussi assidue avec tes révisions qu'avec ton entrainement ».

« Tu m'connais si bien, j'ai pisté ton téléphone » qu'il finit par avouer, tu souris de plus belle, comme une gamine. ce n'est pas de ta faute, si tu souris tout le temps, tu es pleine de vie, tu aimes la vie, tu aimes sourire, tu aimes voir les autres sourirent, ça a toujours été comme ça. « ah ah, j'en étais sûre ! » tu secoues ta tête, en riant légèrement. tu l'observes, t'as pas l'impression qu'il ait beaucoup dormi le jeune là. étrange. « Certainement pas. Si pour toi, il faut sabrer l'champagne pour un minable onze, je me demande ce que ça donnerait le jour où tu arriveras à draguer autre chose qu'la moyenne » tu souffles doucement, tu lèves les yeux au ciel et tu te mets à marcher à ses côtés, quoique non. toi tu avances, à reculons, lui faisant ainsi face. tu prends la paroles, tu fais de grands gestes. « non mais attend, le jour où c'est ça, c'est putain de soirée, alcool à foison, gogo danseurs et compagnie ! » tu le taquines. déjà parce que tu ne bois pas d'alcool toi, tu ne supportes pas ça, au bout de deux verres, t'es k.o et t'es plus toi même. t'es encore plus déjantée pour dire vrai. « Qu'est-ce que tu fiches ici ? En tout cas, je dois quand même saluer le fait que tu sois bien matinale. Si tu te montrais aussi assidue avec tes révisions qu'avec ton entrainement ». il remet une de tes mèches rebelles en place alors que tu souris, encore et toujours. « ça c'est pas possible, mais si c'était vrai imagine un peu ... j'aurai au moins sauté trois classes, quelque chose du genre je pense. » tu tournes sur toi-même, joyeuse. « d'ailleurs en y pensant, qu'est-ce que tu fiches ici toi ? parce que je sais qu'il n'y a rien dans mon téléphone, je ne l'ai pas sur moi. j'suis pas comme toutes ces accrocs moi. » que tu balances. tu l'observes un instant. « toi pas beaucoup dormi toi non ? enfin, j'dis ça, ce ne sont pas mes affaires, moi j'ai bien dormi. » avec ... comment il s'appelait celui là ? tu ne t'en souvenais plus, tu n'allais pas le lui dire, il ... enfin, il n'était pas tellement au courant de ta vie sentimentale. tu ne savais d'ailleurs pas comment il pourrait réagir, il était parfois trop protecteur avec toi, pas que ça te dérange d'ailleurs. étrange relation. « tu devrais venir courir avec moi, un de ces jours, ça pourrait être fun non ? » tu fais tout pour lui faire oublier tes études, t'as pas envie de penser à tes études.

Marek aligne les pas en ne quittant pas Ariane du regard, il range son téléphone dans la poche de son jean. Il en profite pour vérifier que son paquet de clopes n'est pas resté chez la cinglée. Exactement là où il devrait être, il se permet de pousser un soupire, le soulagement déflagrant royalement sur ses traits. « Tu peux m'dire à quoi est-ce que tu te dopes ? Tu me files le tournis » - il souffle cette phrase, en se frottant les yeux. Sa tête est lourde des heures de sommeil qu'il compte bien aller rattraper dès que l'occasion lui sera donnée. Mais, il semblerait que le destin veuille lui en mettre une bien bonne, Ariane symbolisant justement la main divine qui vient s'acharner sur lui. Il apprécie son dynamisme, sa perpétuelle bonne humeur, son immaturité, la plupart du temps. A cet instant, pourtant, il ressent les prémices d'une migraine de championnat et commence sérieusement à songer à se frapper la tête contre le premier mur qu'il croisera, pour faire passer la douleur. Ou bien, combattre le mal par le mal, en allant commander une bière au bistrot à deux pattés de là. Pourquoi pas. La perspective ne lui semble pas si mauvaise. De toute façon, au point où il en est. Son foie risquerait de l'en remercier, ce qui ne serait pas le cas de son estomac.Il se tape une gueule d'épave, se comporter comme telle ne ferait qu'entrer dans la logique. Aussi contestable soit-elle. «J'ai pas beaucoup dormi, ouais » - lâche-t-il, en détournant le regard. Il pourrait lui cracher un bon vieux bobard, en ancrant ses iris aux siens, il le fait tout le temps et avec maestria, en plus. Ça pourrait être son métier, seulement, leur relation, en l'état, ne mérite pas qu'il fasse étalage de ses prouesses au pieu. « T'as bien dormi, hein ? » - la suspicion est criarde, une déformation acquise à jouer les gendarmes auprès de ses sœurs. Le sourire qu'elle a aux lèvres  est contagieux et se sont ses lèvres, maintenant, qui s'ourlent sur des dents qui partent de traviole, et vient creuser des fossettes sur ses joues où une barbe commence son invasion. « A t'écouter, il y a des tas de choses que je devrai faire avec toi » - il pile, quelques secondes, pour vérifier sa plante de pied, un débris y est collé, débris qu'il chasse de la paume de sa main. Le grand brun se redresse. « J'ose espérer que courir n'en fait pas partie. Même si, soyons honnêtes deux secondes, je risquerai de te mettre une raclée » - il la contourne, pour poursuivre sa route. Il espère rallier un coin où il pourra faire taire son bide qui réclame de la nourriture. Et surtout, sa tête  qui désespére de pouvoir s'imprégner de caféine. Le plus vite possible, de préférence. « T'as fini de te dépenser ? Si t'as rien de prévu, je me sens enclin à t'inviter à partager un petit déj en tête à tête, je sais que tu ne rêves que de ça ».

« Tu peux m'dire à quoi est-ce que tu te dopes ? Tu me files le tournis » tu ris, doucement, en le fixant. « généralement, c'est de la cam, du shit, parfois un peu de poudre, des pilules aussi, bleu, rouge, de préférence, enfin ça dépend, et une petite dose de sexe aussi, ça fait tout.  » tu remets tes cheveux en place, qui ne cesse de s'envoler à cause de la légère brise de vent. elle s'engouffre et fait ce qu'elle veut de ta tignasse. il te fait les gros yeux, tu as légèrement abusé, légèrement. « ça va, je rigole ...  » tu lèves les yeux au ciel. t'es un enfant, c'est vrai, c'est ce qui te caractérise le plus, tu aimes être un enfant, tu aimes jouer l'enfant, c'est plus fort que toi. t'as du mal à être sérieuse, ça te porte souvent défauts. tant pis. en effet, il a peu dormi, ça se voit.  « c'est moi ou ça sent la donzelle là-dessous ?  »tu siffles, doucement, avant  de venir te positionner à côté de lui. t'es tellement petit, à côté de Marek. il est grand, imposant aussi, tu te sens en sécurité à ses côtés. « T'as bien dormi, hein ? » tu souris, il sourit, vous  souriez, ils sourient. bref, tu connais ta conjugaison par coeur, c'est bien, tu n'as pas tout raté de ta scolarité finalement. « à mon avis, mieux que toi  » tu lui tires la langue, t'as pas envie de rentrer dans les détails, ça te dérange pas, qu'il te parle de sa nuit, mais tu serais gênée, de parler de la tienne. « A t'écouter, il y a des tas de choses que je devrai faire avec toi. J'ose espérer que courir n'en fait pas partie. Même si, soyons honnêtes deux secondes, je risquerai de te mettre une raclée » tu ris de bon coeur, avant de le pointer du doigt. « en effet, beaucoup de choses possible, et tu serais étonné d'ailleurs, je devrais te faire une liste à l'occasion ... mais c'est pas le sujet, t'es vraiment en train de me dire que tu pourrais me battre, moi ? sérieusement Marek, tu as oublié qu'on me surnomme la fusée non ? tu n'as aucune chance.  » s'il y a quelque chose dont tu es sûre, c'est ta capacité à a course. t'es une gazelle, quelque chose de ce genre là.  « T'as fini de te dépenser ? Si t'as rien de prévu, je me sens enclin à t'inviter à partager un petit déj en tête à tête, je sais que tu ne rêves que de ça ». tu hoches doucement la tête en lui souriant, encore et toujours, c'est plus fort que toi. « mon plus grand défaut, c'est de ne jamais dire non à une invitation alors mon cher, désolé si tu espérais que je refuse, c'est dommage, je te suis. » tu passes ton bras sous le sien, innocemment, avant de le laisser guider. « faut pas que je cours trop j'ai entrainement cet après-midi. d'ailleurs, quand est-ce que tu te décideras à venir me voir ? »

Elle s'accroche à son bras, Marek se laisse faire, sans rechigner, il n'a rien contre le contact même si Ariane est tactile à l'excès. Il se demande furtivement si elle se montre aussi avenante avec tout le monde. Et par tout le monde, ce qui l'intéresse c'est de savoir si elle l'est avec des mecs. Ce ne sont pas ses oignons, il chasse l'interrogation d'un mouvement de tête, en orientant ses yeux au loin, au delà des dunes, il compte rejoindre l'asphalte. Le grand brun commence à en avoir sa claque du sable. Humide sous ses pieds, les embruns ont déjà attaqué sa peau. Il mettra à nouveau ses pompes lorsqu'il se sera débrouillé pour nettoyer ses ripatons. « Si ton plus grand défaut c'est de ne jamais dire non à une invitation, je ne préfère pas imaginer à quoi ressemble ta plus grande qualité » - il fronce les sourcils, le nez, cette grimace qui s'étale sur son visage n'a pas lieu d'être, si ? «Fais quand même gaffe à qui tu dis « oui » » - instinct protecteur exacerbé par l'inconscience de sa protégée, il s'imagine divers scenarii à l'abri de sa boîte crânienne. Ce qui, en toute franchise, finit de lui filer mal à la cervelle. Marek grogne, secouant son avant bras, celui où la demoiselle Tellier semble bien accrochée, en se penchant un peu plus vers elle. « Quand les poules auront des dents, quand le rugby féminin sera reconnu comme une discipline égale à celle des hommes, surtout quand je n'aurai rien d'mieux à faire » - il la taquine, il connait exactement les points sensibles qui auront cette fâcheuse tendance à lui trifouiller les nerfs. Il se donne quelques droits sur elle, notamment lorsqu'il s'agit de la pousser à considérer avec un peu plus de sérieux son avenir professionnel. Même les meilleurs rugbymen savent pertinemment que le sport ne pourra pas leur suffire indéfiniment. C'est bien seulement le temps que ça dure. Marek est là pour éclater la bulle de confort dans laquelle elle patauge depuis ce qui lui semble des temps immémoriaux. Le monde n'a malheureusement pas la poésie ou même la beauté d'un nuage bisounours. On y distribue plus de gifles que de bisous. Il faut qu'elle ouvre les yeux et putain comme elle le désespère à sourire constamment. « Tu t'entraines ? Encore ? Et dans ton planning, quand est-ce que tu révises au juste ? » - rabat-joie, deuxième round. Il sent que le combat s'annonce long ( et le sera, la certitude est là, pernicieuse, elle a un goût dégueulasse). « De toute façon, je ne compte pas t'épuiser » - clin d’œil, il accélère néanmoins le pas, avant d'ajouter : « juste te gaver et te cuisiner un peu ». Mine de rien, sa curiosité a été piquée. Alors, ouais, ça ne devrait pas l'intéresser en théorie mais, la teinte rose qui s'est emparée de ses pommettes un peu plus tôt à l'évocation de sa nuit, ne lui dit rien qui vaille. Et s'il faut qu'il la recadre un peu.

« Si ton plus grand défaut c'est de ne jamais dire non à une invitation, je ne préfère pas imaginer à quoi ressemble ta plus grande qualité. Fais quand même gaffe à qui tu dis « oui » » il te regarde, tu le regardes. comment ça à qui tu dis oui ? il a peur que tu dises oui à n'importe qui peut-être ? c'est vrai que dit comme ça, ça pourrait légèrement porter à confusion. tu hausses simplement les épaules pour guise de réponse. ta plus grand qualité ? quelle pourrait-elle être d'ailleurs ? t'en sais trop rien, t'es pas bourrée de qualités, t'es pas comme toutes ces filles qui font les tests de personnalité et compagnie, non. t'es pas pareil toi. « Quand les poules auront des dents, quand le rugby féminin sera reconnu comme une discipline égale à celle des hommes, surtout quand je n'aurai rien d'mieux à faire » tu souris, encore et toujours. même si au fond de toi, t'es vexée, beaucoup trop vexée. t'as envie de lui sauter à la gorge. « je pense que tu voulais plutôt dire que tu viendras voir le match du week-end prochain non ? » tu lui tires la langue, rageusement. « tu verras, ça arrivera un jour, le rugby féminin sera reconnu et d'ailleurs maintenant que j'y pense, t'as jamais rien de mieux à faire à mon avis. » tu lui fais les gros yeux alors que vous sortez du sable. « Tu t'entraines ? Encore ? Et dans ton planning, quand est-ce que tu révises au juste ? » tu lèves les yeux au ciel, une nouvelle fois. « De toute façon, je ne compte pas t'épuiser. juste te gaver et te cuisiner un peu » tu hoches la tête alors que vous sortez du sable. il s'arrête, nettoie ses pieds, remet ses chaussures et tu le regardes faire. « tu sais Marek, je ne m'arrêterai jamais de m'entraîner. c'est peine perdue, mais si tu veux me cuisiner un peu, tentons le coup. » tu lui souris, encore une fois en vous dirigeant vers une petite brasserie de bord de plage, le genre d'endroit très calme à cette heure de la journée. « je révise quand j'en ai l'envie ... ouais, c'est très rare, je te l'accorde ! mais j'vais y arriver cette année tu sais, j'vais l'avoir cette putain de première année. » si tu y crois, est-ce que ça suffit ?

Sur le bitume, il se nettoie les pieds rapidement, enfile ses baskets. Merde, il a oublié ses chaussettes chez la cinglée, il soupire bruyamment. Tant pis, pour les chaussettes. Parce qu'il est hors de question qu'il la rappelle. « Tu ne sais pas à quoi tu donnes ton feu vert, Ariane » - le ton de sa voix est grivois, s'il se montre souvent joueur, il connait ses limites. Et,  chose substantielle, il les respecte. Vraiment. Beaucoup, à l'excès, même. Il reprend la marche, impose son rythme, même s'il essaye – un tantinet – de se calquer au sien, prévenant en son genre. La brasserie se dresse droit devant eux, à quelques mètres, elle lèche le sable. Marek adore venir là, leur café est imbuvable. Mais, c'est exactement comme ça qu'il aime son café, imbuvable. Corsé, comme lui. Comme tout ce qui l'inspire. La facilité n'est jamais rien qu'insipide. D'ailleurs, il ferait bien t'exposer sa théorie à la blondinette qui le devance pour s'installer à une table flanquée de deux chaises de part et d'autre, pile devant la baie vitrée. Offrant à quiconque s’assoit là, une vision quasi apaisante. Marek s'en tape, tout ce qui l'intéresse, c'est la vitesse à laquelle on lui apportera sa commande. Il attend qu'elle s'installe avant de lui-même prendre place sur une chaise. Un grognement s'échappe de ses lèvres, tandis qu'il s'étire. Ses bras s'allongent vers le ciel, son t-shirt remonte. S'il regrette sa nuit ? Complètement. Le matelas était pourri et la donzelle, molle. « Tu n'auras ta première année que si tu  redéfinis tes priorités » - sous le feu de son regard, il hausse les épaules « Je sais que j'te pompe l'air en revenant toujours à la charge. Je radote et je compte le faire indéfiniment. Ou en tout cas, jusqu'à ce que ta cervelle imprime correctement les enjeux ». Il en profite pour héler le serveur qui vient prendre les commandes. Marek invite Ariane à s'exprimer. Une fois chose faite, il commande son précieux café ( en demandant double) et une assiette garnie. Il a la dalle et se voit bouffer jusqu'à ce que sa panse fulmine. Puisqu'il n'est plus du tout question d'aller roupiller. Le serveur s'éloigne. « Tu as eu onze, c'est un bon début. Mais, fais comme avec le rugby, vise la lune, vise toujours plus haut. Sois toujours meilleure et arrête de te contenter de peu ». Il s'accoude à la table, le regard sérieux. « D'ailleurs, pour réussir, il faut savoir se concentrer » - s'il fait allusion à sa soirée, à son « j'ai bien dormi » qui laisse supposer que  ça n'a pas été le cas, il espère qu'elle saura attraper l'allégorie au vol. « Je ne veux que ton bien, tu le sais, hein ? ». Parce que ça ne lui rapporte clairement rien de jouer les tuteurs.

« Tu n'auras ta première année que si tu  redéfinis tes priorités.  Je sais que j'te pompe l'air en revenant toujours à la charge. Je radote et je compte le faire indéfiniment. Ou en tout cas, jusqu'à ce que ta cervelle imprime correctement les enjeux ». tu vas pour répondre quand le serveur apparaît. oui, il te pompe l'air, oui t'es as marre qu'il ne te parle que de ça. en même temps, tu n'es pas bonne  ... à l'école, tes études c'est une catastrophe, tu le sais, tu ne fais pas exprès, c'est juste que ... comme il le dit si bien, tu n'arrives pas à te concentrer. quand il fait beau dehors, quand il y a un grand soleil, tu n'as pas tellement envie de rester enfermée entre quatre murs. tu commandes un simple chocolat chaud avec un sourire, sourire que le serveur te rend volontiers. il est mignon. « Tu as eu onze, c'est un bon début. Mais, fais comme avec le rugby, vise la lune, vise toujours plus haut. Sois toujours meilleure et arrête de te contenter de peu . D'ailleurs, pour réussir, il faut savoir se concentrer. Je ne veux que ton bien, tu le sais, hein ? » tu hoches la tête, doucement. « je sais Marek, je sais bien ! » que tu souffles finalement en t'appuyant contre le dossier de la chaise. tu coinces dans regard sur les traits de l'homme. tu l'observes. pourquoi il faut ça encore ? pourquoi il veut autant t'aider ? « mais je suis concentrée tu sais ... » que tu rajoutes alors, un léger sourire aux lèvres, t'es pas vexée, de ses dires, en même temps, il a raison, tu n'es pas la plus concentrée sur tes études. la rentrée de ta première année bah la première chose que t'as fait, c'est de regarder les petits nouveaux. d'ailleurs, le serveur revient rapidement, en même temps, il n'y a personne. il vous sert le tout, il te matte, largement et tu rougis, doucement. preuve d'une concentration hors pair. tu détournes ton regard quand il repart. « je ferai des efforts Marek, je vais faire des efforts, je vais viser plus haut. mais je ne te garantis par les résultats tu sais ... je sais que c'est important les études, je sais qu'il faut que j'en fasse sinon je vais finir quoi ? chez Macdo ? quelque chose comme ça ? j'en ai pas envie, mais j'trouve pas la motivation dans les études. » non, toi tout ce que tu aimes, c'est le rugby .. peut-être que tu devrais envisager d'un boulot là-dedans ?

« Ce que je sais, te concernant, c'est que tu vis rugby. Et je ne dis pas que c'est mauvais. C'est assez beau la façon que tu as de t'y accrocher » comme ça peut paraître fou. Personne n'aime ce qui sort de la norme. La société est ainsi faite. La faute à, allez, disons « pas de chance ». Marek appuie sa tête contre sa paume et la penche, légèrement. Tendant l'oreille, attentif aux explications d'Ariane, à ses tentatives vaines de lui faire gober qu'elle est capable de concentration, en dehors d'un terrain ( ça va s'en dire). Elle peut également essayer de le convaincre qu'elle peut voler, qu'elle est ambidextre ou qu'importe. Marek n'est pas crédule. Et il la connait suffisamment, le temps l'y a grandement aidé, pour savoir qu'elle préfère s'amuser, profiter de la vie. Qui peut-t-il être pour lui dicter sa conduite ? Elle possède son libre arbitre et, il est bien le dernier qui le lui retirera. C'est un fait. Il secoue la tête. Lorsque le serveur revient avec leurs commandes, le brun remarque l’œillade échangée. Il se redresse dans une attitude de mâle, il ne prend même pas la peine de fusiller l'employé du regard. Après tout, il n'a aucune légitimité. S'il lui fait une scène, elle risque de mal interpréter ses agissements. Il ravale le grognement qui ne demande qu'à retentir et observe, silencieusement, l'échange. Marek a l’œil et, remarque les joues de la jeune femme se teinter de rouges. Alors là, c'est bien la première fois qu'elle joue les mijaurées. S'il trouve la réaction de la blondinette adorable, il trouve la sienne mal placée. « Merci » - crache-t-il sèchement,  à l'attention du serveur aux mirettes baladeuses qui part, non sans lancer un dernier regard à Tellier. Il attrape aussitôt sa tasse, boit une gorgée pour faire passer la boule dans sa gorge et détendre des muscles harassés. Quelques secondes s'estompent avant qu'il ne reprenne la parole, tout en se munissant des couverts posés de chaque côté de son assiette. «Les études sont clairement plus importantes que les mecs, Ariane » - la réplique fuse, pas vraiment celle à laquelle il pensait en ouvrant la bouche. Il se mord l'intérieur de la joue, portant une fourchette à ses lèvres. Tout en mâchant et n'en ayant rien à foutre des bonnes manières, il poursuit : « Tu fais ce que tu veux, ça ne me regarde pas » - pourquoi cette précision ? « Mais, je te préviens qu'un énième échec me pousserait à céder mon rôle à quelqu'un d'autre ». C'est peut-être leur duo qui ne fonctionne pas. Peut-être se montre-t-il bien plus laxiste qu'il ne le pense ? Leur association est, peut-être, contre-productive. « Quoiqu'il arrive, tu ne finiras pas au mcdo » - affirmation. Il fera tout pour qu'elle s'élève, tout pour qu'elle ait un meilleur poste. Deux ans l'ont poussé à s'attacher, qu'il le reconnaisse ou pas. « Tu veux manger un bout ? ».

«Les études sont clairement plus importantes que les mecs, Ariane » tu fais semblant de t'étouffer devant sa réplique cinglante. ça sonne à tes oreilles, comme un énorme reproche, comme si tu faisais réellement quelque chose de mal.  t'as pourtant pas le temps de répondre, de te justifier, ni rien, qu'il enchaîne. « Tu fais ce que tu veux, ça ne me regarde pas. Mais, je te préviens qu'un énième échec me pousserait à céder mon rôle à quelqu'un d'autre » « quoi ?  » que tu réagis, immédiatement. non, il n'a pas l'droit de te laisser tomber, il n'a pas le droit de laisser quelqu'un d'autre le remplacer. tu t'en fiches, t'es butée, un peu trop même, s'il fait ça .. s'il fait ça, tu rendras la vie de l'autre encore plus compliquée, tu ne l'écouteras jamais, tu sécheras les cours puis c'est tout. parce que quelque part, si tu essaies de faire des efforts, autant d'efforts, c'est pour que Marek soit fier de toi, tu te fiches des autres. oui, t'es attachée à lui. « non mais t'as pas l'droit de faire ça Marek, j'veux pas quelqu'un d'autre que toi moi.  » tu croises tes bras sur ta poitrine sans le perdre du regard. « c'est pas parce que je batifole légèrement avec tel un tel mec que .. que tu dois lâcher l'affaire et te faire remplacer. je vais étudier, je vais faire mieux. » oui, pour ne pas le perdre tu es prête à faire mieux. c'est une bonne motivation.  « Quoiqu'il arrive, tu ne finiras pas au mcdo. Tu veux manger un bout ? » tu hausses les épaules, tu portes ton chocolat chaud à tes lèvres, que tu sirotes. « j'ai pas très faim, j'ai bien mangé en me levant ... moi, j'ai comme l'impression que toi non, et comme je t'aime bien, je préfère te voir manger. je tiens pas à ce que tu clamses là, je serais perdue sans toi.   » tu ris, tu le taquines, tu le cherches. oui, il te fait la moral, mais tu sais que quelque part, c'est pour ton bien, c'est pour que tu trouves un boulot, c'est pour que tu réussisses dans ta vie, pour que tu arrives finalement à te nourrir toute seule, par exemple. « imagine un peu ma vie sans toi .. j'aurai des sept, je passerai ma vie en première année de STAPS ... si seulement il n'y avait que la pratique du sport et pas toutes ces choses sur le corps humain, je réussirai tu sais. » pourquoi tu reparles de tes études, bravo Ariane. « sinon, qu'est-ce que tu as prévu aujourd'hui ? »

Évidemment qu'elle ne veut personne d'autre. Elle doit s'être habituée à lui. A force de l'entendre lui balancer ses quatre vérités, à force de le voir débouler, parfois à l'improviste à la fac pour lui donner du « travaille un peu », à force de se donner rendez-vous à la bibliothèque pour qu'elle puisse bosser et lui, s'assurer qu'elle le fasse. A force de tous les hauts et de tous les bas qu'ils ont connu, c'est leur dynamique. Pourtant, il ne peut s'empêcher de douter de l'efficacité de ses méthodes. Après tout, il n'a aucun sens de la didactique, s'il est pédagogue, il l'est devenu par la force, encore, des choses. Il a beaucoup trop galéré dans sa vie pour accepter qu'elle galère aussi. Peut-être qu'il projette sur elle, toutes les perspectives qu'il n'a pas pu toucher, même du bout des doigts. En tout cas, il l'écoute, une de ses qualités reste de ne jamais interrompre quelqu'un. Il apprécie sa véhémence et les arguments qu'elle balance, avec conviction. Mais, il les a déjà entendu. Vieux disque rayé qui tourne en boucle depuis deux ans. Depuis, donc, trop longtemps. Il y a des choses qui ne changeront pas et il a la maudite impression que sa motivation pour les sciences en fait partie. Il continue de manger, à dire vrai, il ne mange pas, il bouffe, avec la grâce et la délicatesse des hommes. Ses gestes sont rapides, grossiers. Il déglutit, avant d'éclater de rire. Lui imagine facilement sa vie sans elle. Elle serait de tout repos. Elle semble oublier qu'il a déjà deux petites sœurs à élever, une famille tentaculaire à qui rendre des comptes, un job lessivant, une maison à retaper. D'ailleurs, elle passe à l'improviste, parfois. Elle sait beaucoup de choses le concernant aussi. S'il lui a fait une place dans son quotidien, si elle est extrêmement confortable, arrivera un jour où elle devra prendre son envol. L'idée lui paraît pourtant désagréable, Marek  s'arrête, les yeux rieurs. « Éternelle première année » - il en a eu d'autres, des poulains mais Ariane est surement celle avec laquelle il a partagé beaucoup de choses. Ce qui n'est , normalement, pas dans ses habitudes. « Rien de spécial » - souffle-t-il, il n'a rien de prévu et, aussitôt les paroles prononcées, déjà les regrette-t-il, voyant venir de loin le spécimen. « Je précise que « rien de spécial » exclut totalement la possibilité que je vienne assister à ton entrainement » - toutes ses feintes, il les connait. Il a appris à les contrer avant même qu'elle ait pu les invoquer. Il boit une gorgée de son café, fait signe au serveur de lui amener un autre. Il reporte à nouveau son attention sur Tellier. « Si tu n'insistes pas, je reconsidérerais le match de la semaine prochaine ».

« Éternelle première année » c'était bien, pour les petits nouveaux, mais une fois, une seule fois. t'as pas envie de repiquer une nouvelle fois, de voir tes potes passer en seconde année, les voir réussir pendant que tu restes en arrière. refaire la même chose une deuxième fois , surtout pas, non, ça en doit pas arriver. tu ne le supporterais pas et tu abandonneras, tu le sais, au fond de toi, que tu ne recommenceras pas une nouvelle année. si tu rates, tu arrêteras tout. « Rien de spécial  Je précise que « rien de spécial » exclut totalement la possibilité que je vienne assister à ton entrainement » tu souffles alors en croisant de nouveau tes bras. tu le fixes, ça aurait presque pu fonctionner s'il ne te connaissait pas aussi bien. en plus de deux ans, il avait eu le temps de te cerner, de voir qui tu étais réellement. il avait même vécu cette mauvaise période quand tu as appris que ta mère n'était pas morte en te mettant au monde, non, elle avait juste fui ses responsabilité en te laissant à ton père. c'est à ce moment que tu as eu besoin de quelqu'un pour t'aider à remonter, et c'est Marek qui s'est présenté à toi. « Si tu n'insistes pas, je reconsidérerais le match de la semaine prochaine ». tu souris, un immense sourire se loge sur tes lèvres, si tu étais debout, tu serais déjà en train de sautiller sur place. tu décroises tes bras, t'avances, poses tes coudes sur la table et l'observes, les yeux brillants. « je n'insiste plus, c'est bon.  » tu souris, encore et toujours.« parlons d'autres choses alors ... hum ... ta maison ? ça avance comment ? ça avance bien ? tu sais, si t'as besoin d'un coup de main, pour la peinture tout ça, je peux venir t'aider un de ces jours. » en réalité, peu importe ce que Marek pouvait te demander, s'il avait besoin de toi, tu répondras toujours présente, parce qu'il a toujours été là pour toi. tu sais que tu peux avoir entièrement confiance, il ne veut que ton bien, c'est ce qui a créé cette confiance entre vous. d'ailleurs, si un jour t'as un problème, tu appelleras Marek. « je sais, tu vas me dire que tu préfères que j'étudies plutôt que je fasse de la peinture ... mais bon, je me propose, au cas où, comme ça tu sais que je ne suis pas en train de me déconcentrer tu vois ?  » que tu rajoutes alors que le serveur revient.

Son discours a beau constamment être le même, Novak est forcé de constater qu'elle est à milles lieues de là où elle se tenait deux années auparavant. Brille alors dans son regard à un autre éclat, ses iris ne sont plus rieurs, ils reflètent une certaine fierté toute cicérone. Marek observe Ariane poser les coudes sur la table, le dos calé contre sa chaise. Il dépasse largement et s'il venait à allonger ses jambes, elles se retrouveraint à tamponner celles de sa protégée. Il se retient de sourire, lui aussi, comme un con. Elle est si contagieuse, la Tellier. Avec ses yeux azurs qui le fixent toujours avec expectations. Ces yeux là sont manipulateurs, dangereux. « Ma maison : ça stagne, ça stagne bien comme il faut » - il grimace, à dire vrai, il aimerait parler de choses qui ne fâchent pas. L'avancée de son chantier personnel, n'en fait pas partie. De toute manière, c'est sa vie entière qui est en chantier, pas besoin de panneau pour le signifier à quiconque croise son chemin. Si tout n'est pas rose, si tout se prend de drôles de teintes, vrillant parfois sur le noir, le gris, il n'est pas là pour miner le moral de celle à qui il est censé inspirer l'espoir. Il accepte de partager ses fardeaux, ses soucis, il refuse qu'elle partage les siens. Toutefois, lorsqu'elle ajoute quelques précisions, elle aussi le connait, c'en est la preuve. Il se retient de lui pincer la joue. « J'aurais besoin de plus qu'un coup de mains, crois-moi, rien que tu puisses faire. Laisse tes jolies petites mains à l'abri des écorchures » - il lèves les siennes, présentant ses doigts éraflés, ses paumes calleuses. Il lui souhaite tout, tout sauf des mains de maçon ( et encore moins les problèmes de dos qui vont avec). Mais, c'est peut-être mal barré, pour cette rugby-activiste qui sèche les cours. Le serveur revient, la tasse fumante, il la dépose devant Marek qui attend, sagement, que le flirt reprenne là où il a été laissé. Il jette un regard à Ariane, c'est qu'elle apprend vite. Le serveur s'éloigne à nouveau. « T'as qu'à lui donner ton numéro » - lance-t-il, après avoir trempé ses lèvres dans son café. « Si ça fonctionne entre vous, il pourra venir avec toi, à l'occasion, pour repeindre mes murs » - moqueur, il cligne des sourcils, prenant une bouchée de son plat. Il espère quand même qu'elle n'aura pas l'audace de faire ce qu'il vient de lui suggérer. Il ne sait pas pourquoi au juste mais, ce serveur l'agace. Et, elle mérite mieux qu'un serveur.

« Ma maison : ça stagne, ça stagne bien comme il faut » dommage, parce qu'il a un beau projet, lui au moins, il a un projet de vie. toi aussi, t'aimerai bien avoir ta maison, ta propre maison. à tes yeux, c'est un beau projet que tu approuves à 100%. « J'aurais besoin de plus qu'un coup de mains, crois-moi, rien que tu puisses faire. Laisse tes jolies petites mains à l'abri des écorchures » il lève ses mains et tu les observes, avec cette air de fierté. il est sérieux ? parce que toi, tu n'as pas peur des écorchures, tu n'as pas peur de t'abîmer les mains, bien au contraire, tu as l'habitude. « non mais Marek, tu crois que j'ai peur de me casser un ongle ? tu crois que j'ai peur de me traîner dans la boue, sérieusement. » tu fais une petite moue adorable alors que le serveur arrive. tu restes droite, sur ta chaise. aucun regard de travers, pas de sourire, tu baisses même les yeux sur tes mains qui ressemblent aux choses les plus admirables, les plus sympathiques du monde jusqu'à ce qu'il disparaisse. « T'as qu'à lui donner ton numéro. Si ça fonctionne entre vous, il pourra venir avec toi, à l'occasion, pour repeindre mes murs » tu lèves les épaules pendant qu'il s'enfourne une bonne bouchée. tu l'observes faire, quelques secondes avant de te lever de ta chaise. « moi j'donne pas mon numéro normalement, on me le demande, mais comme c'est pour toi et ta maison. » sans lui laisser le temps de répondre, tu t'éclipses à la volée et tu te cales là, devant le comptoir. tu poses tes coudes, tu laisses ta tête se perdre sur tes mains et tu clignes des yeux, plusieurs fois. « bonjour, j'aimerai beaucoup qu'on fasse connaissance, toi et moi, si ça t'intéresse, bien entendu. » de l'autre côté du comptoir, sur la légère estrade, il s'avance, le serveur, et il se cale en face te dominant largement de sa hauteur. tu lèves les yeux, vers lui, le sourire aux lèvres. « c'est une proposition très intéressante. si tu me passes ton numéro je pense qu'il y a moyen qu'on se revoit .. après mon service par exemple ? » il sort un bout de papier, un crayon, ne te laisse pas le temps de répondre, et toi, tu acceptes. tu écris ton numéro, audacieuse jusqu'au bout. « appelle-moi alors. Je m'appelle Ariane, pour ton répertoire. » tu lui fais u clin d'oeil, un regard aguicheur et tu reviens vers ta table, d'un pas assuré, tu t'assois de nouveau, en face de Marek. « voilà, autant tu viens de me trouver l'homme de ma vie qui c'est. » tu bois une gorgée de ton chocolat, fière de toi. tu t'en fiches, il est possible que tu te sois trompé d'un chiffre ...