(Marek) unless

La mi-temps arrive ... vous gagnez, c'est juste, c'est serré, quelques points, trois, pour être exact, mais vous gagnez. tu files vers le banc, tu te mets debout sur le banc de touche et tu essaies de motiver tes troupes, ta petite équipe. tu te mets sur le banc, parce que tu es bien trop petite pour qu'on te voit sinon, alors tu te mets là et tu les regardes, le sourire aux lèvres. tu fais de grands gestes, tu les remotives, tu essaies de leur indiquer quelles techniques vous allez utiliser dans la suite. tu cries, à moitié, tu t'agites, encore et toujours, et la mi-temps passe trop vite. vous revenez sur le terrain. vous êtes à la ramasse, clairement, vous êtes fatiguées, pas assez en forme, tu as beau courir, comme une fusée, les rattraper, tu n'as pas le temps de faire quoique ce soit. c'est terriblement frustrant, tu te démènes, comme tu peux, tu transpires, tu t'agites, mais rien n'y fait. elles vous rattrapent, trop rapidement, et toi, t'as juste envie de t'engouffrer dans les vestiaires et pleurer. heureusement qu'il n'y a pas grand monde dans les gradins. en même temps, il n'y a jamais grand monde. vous courrez, vous tentez de garder le cap, mais c'est long, trop long, vous en tenez plus. t'attrapes le ballon, et tu cours, plus vite que tu le peux, tu la vois, devant toi, l'adversaire, elle t'attend. elle n'attend que ça. elle est prête, et en moins de temps qu'il n'en faut elle te saute dessus, elle rate, tu souris, tu tentes d'accélérer mais c'est l'autre, à côté que tu ne vois pas. tu te prends un placage. tu finis la tête dans l'herbe et c'est tout ton corps qui te lance. tu grimaces, tu suffoques, la respiration coupée. le match a le droit à un temps d'arrêt, tu vois déjà la civière arriver dans ta direction, tu secoues la tête, tu demandes à ce qu'elle parte, et finalement, c'est tes coéquipières qui te relèvent. elles tentent de te ramener vers le banc, mais tu refuses. tu reviens doucement à toi, assure tout le monde que tu vas bien, surtout l'arbitre, avant que le match ne reprenne. fatigue intense, non dissimulable, la fin du match est proche, comme la défaite alors que vous meniez en première partie. t'as la rage, t'as la haine et quand le coup de sifflet final est sifflé, tu te laisses simplement tomber par terre. tu rages, toute seule, jusqu'à ce qu'on vienne te voir; tu finis par retourner sur le banc, pendant que les autres filent aux vestiaires. tu t'assois et tu poses ta tête entre tes mains. la défaite, tu n'aimes pas, tu détestes, tu en as même horreur, tu ne supportes pas ça. « fait chier » que tu murmures doucement

Apparemment, le rugby est un sport. Le seul pourtant  que Marek apprécie est le foot, qu'il s'y passe des magouilles de fou, que le salaire des joueurs soit plus élevé que celui d'un ministre. Qu'il crache joyeusement sur la pauvreté qui pullule aux quatre coins du monde tandis qu'il suffit qu'un fanfaron maigrelet court derrière une baballe pour s'assurer une retraite anticipée à 35 ans alors qu'il devra, quant à lui, se taper quelques milliers de chantiers avant de pouvoir ne serait-ce que penser à s'installer dans un coin perdu de Provence, ça ne le sidère pas, ça ne le choque, ne l'offusque pas, pas du tout.  Le slovaque tire même son chapeau à ces cons de compétition qui sont arrivés à entuber les plus crédules, dont il fait partie. Rugby imprégné de valeurs fortes, sport de brute pratiqué par des seigneurs ou pas, des mecs intellos qui finiront vendeurs chez Courir,  il ne s'en cache pas, Marek, lui,  brûle pour l'ambiance des stades où les canailles hurlent de grossiers encouragements agrémentés d'interludes en chansons paillardes, ça a quelque chose qui le fait bander sévèrement. Mais il est là, Marek, installé depuis le début de la rencontre en essayant de se faire petit, dans un coin. Au grand dam de la pauvre chouette assise derrière lui qui grésille à son oreille à la manière d'un moustique, loin d'être contente d'avoir écopé d'une place où l'armoire à glace qu'il est lui gâche absolument toute la vue. De toute façon, il n'y a rien à voir. Depuis la reprise, l'équipe pour laquelle il s'est déplacé perd. Il essaye de faire lumière dans ces règles qu'il ne maîtrise pas pour comprendre ne serait-ce qu'un peu l'engouement des pictes présents tirant des tronches kilométriques. Les yeux embrassant les joueuses qui se déplacent sur le gazon, une joueuse en particuliers. S'il n'avait tenu qu'à lui, il serait resté chez lui ce dimanche, jour du repas familial, d'oisiveté, de discussions animées. Il croise les bras sur son torse pourtant, quand Ariane plaquée se retrouve face contre le sol, il se lève. L’inquiétude est là  lorsqu'il se tortille pour voir ce qu'il en est, déchiré entre l'envie d'aller voir de plus près et celle de ne pas s'faire un sang d'encre pour un rien. Elle se relève, guerrière et il se rassoit, se retenant de ne pas lancer à sa voisine, fier,  qu'il connait la courageuse. Les dernières minutes de cette rencontre se déroulent dans une ambiance de défaite, les gradins se vident et il sent venu le temps de rejoindre sa petite protégée. « Putain, la salope qui t'a plaqué, je l'aurai bien poutré » - lance-t-il, arrivé à sa hauteur. Il ne lui dira pas  « t'inquiète pas, t'as donné le meilleur de toi-même », les discours surfaits, trop peu pour la situation. Il voit bien qu'elle est complètement démontée et il ne compte pas en rajouter une couche. «  Tu peux me hurler dessus, si ça peut t'aider à évacuer ta frustration » - propose-t-il, ça tombe bien, ils ne se sont pas quittés en très bons termes la dernière fois.

« Putain, la salope qui t'a plaqué, je l'aurai bien poutré » tu lèves ta tête alors que tu reconnais parfaitement la voix, cette voix. tu l'observes, il était là, bordel, il était là et a du voir à quel point vous étiez nulles, à quel point vous avez échoué, à quel point, toi, tu as échoué, tu lèves alors la tête et tu le regardes. «  Tu peux me hurler dessus, si ça peut t'aider à évacuer ta frustration » qu'il te sort alors tu ne réagis pas tout de suite, pour une fois, il n'y a pas de sourire sur ton visage, pour la simple et bonne raison que tu ne peux pas sourire, parce que tu es une très mauvaise perdante. tu ne supportes pas de perdre, la défaite, c'est pas pour toi. « sérieusement, j'ai pas envie de me prendre la tête avec toi Marek ... j'ai plus envie de retourner sur le terrain et plaquer l'autre pouffiasse. » que tu souffles, tu te lèves, tu ramasses tes affaires, les tiennes et celles du coach aussi, parce que c'est toi, le coach. tu ranges tout dans un énorme sac, qui pourrait presque faire ta taille. tu te retournes, évites le regard de Marek, t'as honte qu'il ait eu accès à ça.  « ça devait pas être beau à voir des gradins ... fais chier que t'ai assisté à ça, on était des épaves, des grosses loques, je suis dégoûtée, vraiment ...  » tu finis par te retourner et tu l'observes, une nouvelle fois. il était quand même venue, il était quand même là, ça voulait dire qu'il ne t'en voulait plus ? qu'il n'était pas aussi ... hostile que la dernière fois ? tu ne peux pas continuer à parler parce que tu entends déjà tes coéquipières qui reviennent des douches, elles viennent te féliciter, malgré tout, tu ne souris pas alors qu'elles disparaissent non sans lancer d'énormes regards inquisiteurs vers Marek. ton Marek d'abord. tu reviens vers lui en haussant les épaules.  « je vais pas te retenir plus longtemps, j'pense que t'as perdu ton temps, et faut que j'aille prendre ma douche, à moins que tu aies encore un peu de temps pour me remonter le moral ? » c'est vrai que vu comme ça, on peut penser que tu l'invites à prendre la douche avec toi non ? possible oui, mais tu n'as pas tellement fait attention.

Marek sourit, les bras croisés sur son torse, décidant de poser son cul sur le banc, à ses côtés. Qu'il se mette à la hauteur d'Ariane. Il se pince les lèvres, décidant d'orienter son regard au loin, sur la pelouse, sur les gradins qui se vident, sur les familles qui forment des nuages çà et là, il se concentre ,en revanche, sur les paroles qui sortent de ses lèvres. Elle se relève, fourre ses affaires dans son sac. Ses gestes sont brusques, imprégnés de nervosité. Non, lui non plus n'a pas envie d'avancer sur un terrain miné. Il voit bien qu'il suffirait d'un rien pour que les nerfs lâchent, pour que les mots se fassent rugueux, qu'ils se fâchent. Alors, il se relève,à son tour, habitué aux sautes d'humeur féminines cultivées chez ce sexe opposé qui n'a de cesse de le fasciner. Il reste debout, silencieux. Il observe, simplement. Il n'envahit pas son espace vital, il ne s'impose pas. Il attend, sagement. « Je ne m'y connais pas tant que ça en rugby, tu sais. Puis, j'étais bien trop occupé à mater qu'à suivre le match. En tant qu'amateur, j'ai trouvé ça génial » - il lance, pourtant, ses paroles sont loin de traduire ce qu'il ressent vraiment. Et, ça se voit, sur son visage, dans sa posture. Même son ton est contradictoire. Il hausse les épaules. Le sac avec lequel elle s'escrime a l'air de peser une tonne, s'il veut le porter à sa place, il n'en fait rien. Rien qui puisse le transformer en punchingball. Ariane a son petit caractère, l'expérience l'oblige à s'effacer. Le grand brun la suit, respectant une certaine distance. Lorsqu'elle se retourne vers lui, il retient un soupire. Ses billes d'ordinaire pétillantes lui semblent éteintes. Fâcheux. Il lève les mains, geste fataliste. L'air de dire : fais de moi ce que tu veux. «Je n'ai pas perdu mon temps. Je te l'ai consacré. Puis, tu sais que je n'ai qu'une seule parole » - s'entend-t-il prononcer. Qu'ils aient eu un accrochage la dernière fois qu'ils se sont croisés ne signifie plus rien, à cet instant. Il lui a toujours consacré du temps et, peut-être qu'il le fera toujours. Il ricane. «  T'sais que la formulation de ta phrase m'incite à te rejoindre sous la pommette. Moi, je n'y verrai aucun inconvénient »  - mutin, il se poste à l'entrée, les mains dans les poches. « Parait qu'après un match, la picole est de tradition ». C'est une manière de lui faire comprendre qu'il ne compte aller nulle part.

« Je ne m'y connais pas tant que ça en rugby, tu sais. Puis, j'étais bien trop occupé à mater qu'à suivre le match. En tant qu'amateur, j'ai trouvé ça génial » qu'il t'annonce, normalement. toi, tu le regardes, tu captes son regard. il ment, il sait que c'était pourri que c'était à chier, il te ment, cordialement pour ne pas t'énerver un peu plus. tu respires, un bon coup, tout en rangeant ce cas. tu ne préfères pas répondre, parce que tu n'as rien à dire. c'est faux ce qu'il dit ... sauf peut-être le fait qu'il matait ? il matait qui au juste ? «Je n'ai pas perdu mon temps. Je te l'ai consacré. Puis, tu sais que je n'ai qu'une seule parole » tu te contentes de sourire, un léger sourire, qui se dessine parce que là, ses paroles sont sincères et toi tu préfères très nettement le Marek sincère, celui qui ricane là. «  T'sais que la formulation de ta phrase m'incite à te rejoindre sous la pommette. Moi, je n'y verrai aucun inconvénient. Parait qu'après un match, la picole est de tradition ». toute fière, tu lui souris et tu lui prends la main, le plus naturellement possible et tu l'emmènes avec toi vers les vestiaires. tu te fiches de savoir qu'il n'en a pas envie, c'est trop tard, il n'y croyait aucun inconvénient. tant pis pour lui. tu le traînes jusqu'au vestiaire où il n'y a plus un chat maintenant et tu poses le sac de l'équipe dans un coin, le tien dans un autre. « j'ai pas envie que tu t'enfuis alors tu vas rester là, le temps que je prenne ma douche. ensuite, on ira participer aux festivités. une défaite si écrasante, ça se fête après tout. » que tu lui chantes avant de prendre ton gel douche, ta serviette et l'accrocher non loin des douches. t'as pas honte de ton corps, tu n'as pas honte de grand chose finalement mais tu tournes quand même ton regard vers Marek. « tu comptes détourner le regard ? parce que je ne suis pas pudique tu sais, tu fais ce que tu veux. » et tu enlèves déjà ton short de rugby laissant bien visible la différence entre le côté "propre" et le côté boueux. en effet, tu n'as pas chômée, vraiment pas, tu as donné du tiens et tu t'es roulée dans l'herbe. ça ne te dérange pas, mais une bonne douche ne sera pas de refus. alors tu enlèves finalement ton haut, sans regarder s'il regarde toujours dans ta direction. est-ce que tu le mets mal à l'aise ? est-ce que tu apprécies ? trop, bien trop.

La main qu'elle extirpe de la poche où elle se trouvait, elle l'agrippe et emet une pression dessus avant de la tirer vers elle. Main accrochée à un bras, celui d'un Marek qui observe l'initiative et qui, chose surprenante, se laisse charrier à sa suite. Sans émettre l'ombre d'une protestation. Ses lèvres ourlées dans un rictus où se mêlent à la fois résolution, sidération et cette pointe incontestable d'amusement. Il connait Ariane, reine des défis, toujours la première à jouer avec les mots et leurs sens équivoques. S'il se laisse emporter, il n'en garde pas moins l'intention de ne rien laisser paraître de l'émoi qui s'empare de tout mec pénétrant dans des vestiaires pour filles. Il rit, il se sent presque privilégié. « Je dois rester où ? Au coin, tu me punis ? » - lance-t-il, faussement boudeur. Mais le ton moqueur s'éloigne à grands pas lorsqu'elle commence à se dévêtir devant lui. Non, Tellier n'est pas pudique. Il doit reconnaître que le fait qu'elle n'ait pas froid aux yeux l'amuse, il doit surtout reconnaître qu'il se retrouve la gorge sèche, à se demander s'il ne ferait pas mieux de prendre ses jambes à son cou. Détourner le regard semble être une option envisageable. Mais, Novak est loin d'embrasser les règles de bienséance qui veulent qu'il doive poser ses iris quelque part où il n'y aurait pas étalage de peau nue. Et si cette peau là lui file une sale démangeaison des mains, il accepte le spectacle tel qu'il s'offre à lui, en haussant les épaules, feinte indifférence, intérieurement, le brasier s'étend sur plusieurs kilomètres de cellules. Le haut tombe, il aperçoit le bout d'un sein prenant conscience de sa perversion. Il déglutit, se passant une palme sur le visage. T'es dégueulasse songe-t-il, en se frottant la nuque, tout en se munissant de son téléphone comme diversion. Mais, autant avouer, dans la foulée, que c'est peine perdue. Une nana à poil à quelques mètres n'est pas un fait très rassurant pour celui qui fonctionne avec deux cerveaux. « Prends ton temps » - s'entend-t-il souffler, en pianotant sur les touches. Si elle venait y jeter un œil, elle verrait qu'il s'est trompé dans l'orthographe du sms qu'il compte envoyer, on doute bien qu'il n'a aucune intention de 'Rentrer largement après sexe heures '. « Tes copines y seront, aux festivités, j'entends ? ».

« Je dois rester où ? Au coin, tu me punis ? » qu'il te demande finalement, avant que tu n'enlèves tes vêtements. il peut se mettre au coin, sur le banc, au milieu de la pièce. oui, il peut venir dans la douche, avec toi, il peut se mettre où il veut, même si tu sais pour quel endroit tu as une grosse préférence. tu secoues la tête devant son air boudeur et tu te déshabilles, sans gêne, aucune. « Prends ton temps » qu'il te lance alors que tu fais déjà couler l'eau sur ton corps. elle devient vite chaude, et tu souffles d'aise en fermant les yeux. tu ne lui réponds pas. tu as envie de prendre ton temps, pour qu'il s'impatiente et qu'il vienne peut-être te chercher. mais tu as aussi envie de te dépêcher pour le rejoindre. petit à petit tu prends conscience qu'il est venu te voir, qu'il est réellement venu et tu sens ton petit coeur qui s'affole. « T'es copines y seront, aux festivités, j'entends ? ». qu'il te questionne alors que tu coupes l'eau et que tu commences à te savonner, sagement.  « évidemment » que tu lui réponds spontanément. tu es quand même un peu ... jalouse ? oui, c'est ça, du fait qu'il te demande s'il y aura les autres nanas. après tout, il ne t'a pas caché qu'il les avait maté donc ... donc oui, tu es jalouse. un peu trop d'ailleurs.  « il y aura mon équipe, et l'équipe adverse, tu sais, c'est comme au rugby. je ne te cache pas que des fois, ça se prend la tête après le match, pendant ces festivités comme tu les appelles, mais généralement c'est bonne ambiance. » que tu l'informes finalement. tu es contente qu'il reste avec toi, tellement contente que lorsque tu termines de prendre ta douche, tu sors sans faire attention à ta nudité et sa présence, tu ne fais pas attention à mettre immédiatement ta serviette, à enrouler ton corps. non, pas tout de suite, tu mets un certain temps avant de le faire et de filer vers ton sac pour sortir des vêtements, évidemment, et un brosse pour ta tignasse. « faudrait juste que j'évite de croiser l'autre pouffiasse qui m'a plaqué, et ça devrait bien se passer à mon avis. » que tu suggères, en démêlant tes cheveux. tu le regardes un instant, sans trop savoir quoi dire de plus. tu le regardes juste. Marek. « puis, il y aura à manger, et de l'alcool. »

Le bruit de l'eau sur le carrelage s'arrête, elle lui répond que ses copines seront présentes. Au fond, il se fiche bien de savoir si les autres joueuses viendront ajouter leurs frimousses à l'équation mathématique très compliquée dont les contours commencent doucement à se dessiner. Au fond, tout ce à quoi il pense  c'est à ce bout de chair qu'il a aperçu et à la personne à laquelle il est rattaché. Et ça, la forme refuse d'y prendre part, niant le sang qui bat partout, surtout sous ceinture. Marek n'est pas au bout de ses peines, il s'en rend compte lorsque Ariane sort, ruisselante, dans le plus simple appareil. Médusé, il se pince les lèvres, en suivant le spectacle du regard, une partie de lui ne voulant pas en perdre une seule miette. Putain, tous les ingrédients sont réunis pour lui filer la trique et il n'ose même pas inspecter les régions sudistes pour confirmer ou infirmer ce qu'il devine, faiblesse masculine dont il ne peut hélas se soustraire. Il se racle la gorge en se faisant violence pour ne pas laisser ses yeux lubriques déraper plus en bas. Cette fascination étrange pour les attributs de ces dames est quelque chose dont il a depuis longtemps abandonné l'idée d'en comprendre le sens. Putain. «Ouais, cool » lâche-t-il, autre chose dont il se fiche éperdument à cet instant : les sons qui peuvent sortir de cette bouche là qui ne s'apparenteraient pas à des gémissements. Il fourre son téléphone dans sa poche à nouveau. Donner le change, en langue française, est une véritable mission. Il devrait pouvoir s'en sortir en lui offrant des 'ouais, cool' à tout va ? Parce que sa cervelle grillée par la nudité de la demoiselle ne se sent pas d'être activée dans les minutes qui suivent. « Si on croise la pouffiasse, je propose que le combat se fasse dans la boue » - l'humour aussi, ça pourrait être bien. Mieux que le 'ouais, cool' profond. Mais, il faut dire que la seule profondeur à laquelle il pense... « Tu comptes t'habiller à un moment ou à un autre ? » - son ton le surprend, pas seulement. Il semblerait qu'il ait aussi esquissé quelques pas, pour se rapprocher d'Ariane, sans qu'il ne s'en soit rendu compte. « Bon, j'ai un coup de fil à passer, j'suis dehors » - excuse plus que discutable lancée avec si peu de conviction.

tu évites son regard, complètement. pourtant, t'aimerais savoir, s'il te regarde, s'il te mate, ou s'il s'en fiche complètement. pour ne pas finir vexée, tu ne le regardes absolument pas. tu l'évites le plus possible. «Ouais, cool » qu'il te sort, tu ne le regardes toujours pas, il semble parti dans une autre galaxie, alors tu mets une serviette autour de toi et tu brosses tes cheveux, sagement. le plus innocemment possible. « Si on croise la pouffiasse, je propose que le combat se fasse dans la boue » tu ris devant sa réponse. ouais, un combat de boue. « ça pourrait exciter les personnes présentes puis maintenant que je suis propre ... » que tu lui lances. tu ne vas pas te jeter dans la boue, non, si tu l'as croises, tu vas surtout l'éviter, complètement, ou peut-être lui envoyer un crochet, à voir. « Tu comptes t'habiller à un moment ou à un autre ? » qu'il te balance en s'approchant finalement. tu souris, sans faire exprès. « quand je serai sèche oui .. tu veux m'aider que t'es si impatient que je m'habille ? » tu souris, un de ces sourires que tu fais toujours, qui te décroche la mâchoire parce que sa remarque te fait rire, atrocement rire, mais tu te retiens. « Bon, j'ai un coup de fil à passer, j'suis dehors » qu'il annonce avant de sortir. tu hausses les épaules, il est bizarre des fois, Marek. tu hausses alors simplement les épaules avant de virer ta serviette pour te sécher correctement. finalement, tu ne perds pas de temps pour t'habiller. tu mets un jean, classique, pas de jupe avec les bleus du match sur tes jambes ça ne sera pas très classe. un débardeur, décolleté plongeant, tu peux t'as pas énormément de seins, faut l'avouer. puis tu te maquilles à la va vite avant de sortir et de trouver Marek, là, appuyé contre le mur, le téléphone dans ses mains. « c'est bon, monsieur a passé son coup de fil ? aller go, on y va, faut juste que je passe dans le bureau pour déposer mes affaires. » ouais, t'aurai eu une voiture, tu les aurais mis là, mais tu n'as même pas le permis alors tu files au bureau et tu les ranges, enfin, les jettes dans la pièce avant de refermer à clé et mettre cette clé dans ta poche. tu prends le bras de Marek pour qu'il te suive à l'étage d'où provient les sons. il y a déjà du monde quand vous arrivez et que tu lâches le bras de Marek. il y a de tout. les joueuses, les amis, une partie du public, et d'autres joueurs aussi qui étaient là. « qu'est-ce que je te sers du coup ? » tu lui demandes en levant ton regard vers lui. tu ne peux pas t'empêcher de le revoir là, dans ces vestiaires avec toi, complètement nue. tu pourrais presque en rougir.

Le nez dehors, il se rend subitement compte qu'il avait, jusque là, passé le plus clair de son temps dans ces vestiaires à la con à retenir son souffle. Soit à le retenir ou à le couper, souffle coupé par le grain ouaté de sa peau et par l'envie insidieuse d'en sillonner les longueurs du bout des lèvres, de la paume de  main. Marek grogne, deux longues intonations avant d'entendre la voix de sa sœur à l'autre bout du fil. Il attaque directement par des tas de questions indiscrètes, notamment le fameux : t'es où .  Évidemment, elle lui répond qu'il est bien marrant lui et son sexe heure et que 'peu importe quelle heure est sexe heure, c'est surement une heure où on doit pas s'ennuyer'. Jana lui redonne le sourire, change ses idées, rappelle à son bon souvenir qu'il doit s'occuper d'un pan de mur avant mercredi, temps de pluie annoncé oblige. Jana au téléphone est une source intarissable de "Oh, Marek, tu sais que". D'ailleurs, il en essuie deux-trois avant de mettre fin à la conversation sens-unique en secouant la tête et en se demandant si la génétique veut que les femmes caquètent à un point toxique ou si c'est de l'ordre de l'acquis. La porte s'ouvre, Tellier l’interpelle. « Et je vois que   tu t'es habillée » - il est peut-être taquin mais, la réplique qui s'est formée dans sa tête n'était vraiment pas celle qu'il vient de prononcer. Si ça ne tenait qu'à lui, ce lui qu'il tait comme n'importe quel mec, il aurait bien pu s'accommoder de sa nudité. Sans grand problème, même. Il se serait dénudé aussi, par soucis d'équité. Il suit le mouvement. La fusée Ariane l'emporte dans son sillage. Ils montent les escaliers. Marek n'aime pas débarquer comme un cheveu sur la soupe, se mélanger, pas son genre. Mais, il se voit faire l'effort, pour faire honneur à la boule d'énergie qui commence, solaire, à illuminer la pièce où elle l'entraine. La musique est étouffée par les rires, les conversations. « Sers moi ce que tu veux » - souffle-t-il, un sourire déformant ses lèvres, elle pourrait clairement lui servir tout ce qu'elle veut, sans soucis. Il jette un regard autour de lui, pas de visages familiers mis à part ceux des joueuses qu'il lui est déjà arrivé de croiser. Il ne se sent pas mal à l'aise pour autant, il retire sa veste qu'il pose sur une chaise. Peut-être qu'il se demande un peu ce qu'il fout là. Mais, il oublie les interrogations en croisant le regard de la joueuse qui aime les plaquages. Il hoche la tête, elle lui offre un large sourire. La poutrer ,songe-t-il, reportant toute son attention sur la chevelure d'Ariane qui appelle la lumière. « J'ai une touche » - lance-t-il à la belle qui revient vers lui, les consommations en mains. « Si je la joue fine, je peux négocier la boue ».

« Et je vois que   tu t'es habillée » tu pourrais presque en rire mais tu ne le fais pas. tu te contentes de hocher les épaules. il voit bien Marek, un peu trop bien peut-être même, pas que ça te dérange bien au contraire. t'as bien envie qu'il voit un peu plus. ce moment .. il t'a perturbé, pourtant tu n'es pas pudique mais encore une fois quand il s'agit de Marek, c'est différent. il a le don pour te rendre différente. tu sais que si tu te disputes avec lui, tu perdras naturellement ton sourire, c'est comme ça, quand c'est Marek ça t'atteint d'une manière incontrôlable. Finalement vous arrivez, vous rejoignez les autres et tu files vers le côté boisson pour lui trouver quelque chose ce que tu veux, très bien mais tu ne t'y connais pas assez en alcool, t'es pas une grande buveuse t'as même jamais été vraiment torchée finalement. tout ça parce que tu fais bien trop attention à ce que tu ingurgites pour être au top de ta forme. peut-être que tu devrais faire une exception ce soir ? peut-être oui. tu prends alors deux verres de punch et tu reviens, tout sourire, vers l'homme de la soirée. « J'ai une touche. Si je la joue fine, je peux négocier la boue ». qu'il te lance alors finalement. tu ne comprends pas tout de suite, non, tu lui tends sa consommation et tu suis simplement le regard; tu tombes directement sur l'autre pouffiasse. sérieusement ? « j'ai vraiment pas envie de la jouer fine, regarde là, elle bave littéralement sur toi. » que tu réponds simplement avec cette pointe de jalousie tenace. de un, elle te plaque en te mettant bien mal et de deux, elle se croit tout permis en fixant Marek. Pire, elle vient déjà vers vous. tu tiens ton verre, tu le sers fort, trop fort peut-être, tu entends déjà le verre se plaindre. tu penses à respirer alors qu'elle se pointe là devant vous. « Enchantée toi, je suis Delphine, tu devrais te joindre à nous, te joindre aux vainqueurs non ? » qu'elle dit, de sa voix mielleuse en fixant Marek. tu es totalement ignorée, tu es totalement mise de côté ce qui t'agace fortement. tu es à deux doigts de décrocher ton poing dans sa tête, juste là, dans sa mâchoire flottante, avec un peu de chance elle se prend un KO non ? seulement tout ce que tu fais, c'est prendre ton verre et le boire cul sec. qu'est-ce que tu peux dire au juste ? Marek n'est pas  ton mec ... « dégage .. » que tu murmures entre tes dents. elle te regarde, ouvre la bouche mais tu l'arrêtes immédiatement. « sérieusement dégage maintenant.  » que tu prononces finalement, t'as perdu ton sourire, complètement. tu pourrais devenir une vraie petite amazone. après tout, tu sais te battre non ? suffit de plaquer, d'y mettre tout ton courage et ta rage. en cet instant, tu en possèdes beaucoup, beaucoup trop. sans attendre, tu prends le bras de Marek et tu l'emmènes avec toi, tu ne peux pas le laisser là, ça te rendrait folle de rage. tu ne veux pas qu'il finisse la soirée avec elle. tu te resserres un verre bien chargé, presque trop sagement alors que tes mains tremblent de rage. tu t'énerves certainement pour rien n'est-ce pas ?

Baver sur lui ? Il suit le regard d'Ariane. Il ricane, de cette manière complètement masculine. Celle qui acquiesce, celle qui clame « qu'il le sait », il le sait parfaitement. Mais, il est évident qu'il niera. Il hausse les épaules, il y est tellement habitué. « Ah, c'est vrai qu'elle me regarde beaucoup. J'croyais que c'était un tic » - bien sûr, il a une touche. Bien sur, par respect envers Ariane , il ne fera rien pour voir où est-ce que ladite touche pourrait le mener. L'idée qu'elle puisse le mener entre les cuisses de la plaqueuse ne lui est quand même pas désagréable. Marek sourire aux lèvres voit sourire se tirer promptement lorsqu'il pose le regard sur une Tellier qui fulmine. Il grimace, ne remarquant la nouvelle venue qu'avec retard. Quand elle apparaît, plop, dans son champ de vision, qu'elle commence à lui adresser la parole, l'empêchant de pouvoir l'ignorer. Il plaisantait lorsqu'il parlait de touche, de boue. Il essaye de garder une certaine contenance, la mine impassible, en dominant la nouvelle venue de sa hauteur. Le grand brun porte son verre à ses lèvres, boit une gorgée, espère qu'un miracle se pointe pour désamorcer la bombe qui menace. Pourtant, une partie primitive imprégnée dans sa moelle donne à ce qui se produit sous son assistance une dimension particulière. Excitante. Est-ce que la boue serait une mauvaise idée ? Il en doute, vraiment. « Les vainqueurs ? J'suis exactement là où je devrai être » - la réplique est avalée par l'invective d'Ariane envers Delphine. Delphine, dauphin, c'est vraiment un prénom de merde, songe-t-il. L'instinct homologue, calquant celui d'une Ariane qui s'énerve. Le ton employé le surprend, il hausse les sourcils pour la regarder avec perplexité. Il se passe quoi ? Peut-être que sa cervelle de mec moyen lui joue des tours, peut-être que quelque chose lui échappe. Il n'a ni le temps d'intervenir, ni le temps d'objecter contre la main qui lui enserre le bras pour l'entrainer à sa suite, Ariane s'éloigne et le fait avec une telle rapidité, qu'il se demande où la rapidité en question était passée lorsqu'elle courrait plus tôt sur le terrain ? Elle s'arrête, il fait de même, obligé. Le contenu de son gobelet est réduit de moitié, à cause de la hâte. Il le pose et croise les bras sur son torse. Plissant les paupières pour fixer Ariane avec suspicion. Silencieux. Non, décidément, il ne capte rien à ce qu'elle dégage. Rien de rien. « Je n'allais pas la suivre, Ariane » - finit-il par lancer, en penchant la tête, adoptant un angle lui permettant de mieux la regarder. « Si c'est ce qui explique pourquoi tu viens de la remballer » - il décroise les bras. Une intuition lui dit que c'est cette raison et pas une autre. Parce que la seule autre explication lui paraît un peu exagérée, il décide d'adopter celle-là. «On est venu ici ensemble, on en repart ensemble » - ajoute-t-il, comme si ça coulait de source.

tu montes sur tes grands chevaux, sans réellement le comprendre, sans réellement savoir pourquoi. tu t'énerves parce qu'une fille s'approche de Marek ou tu t'énerves parce que c'est cette fille là qui s'approche de lui ? tu sais très bien qu'il profite de la vie, il l'a jamais vraiment caché et ne l'a jamais vraiment dévoilé non plus, un peu comme toi, tu ne te gênes pas vraiment tu batifoles par ici et par là, alors, aucune raison de s'énerver et pourtant, c'est bien le cas. « Je n'allais pas la suivre, Ariane » qu'il te sort finalement alors que vous êtes autour du bar. tu réfléchis à sa phrase. t'es pas certaine et en même temps, t'es rassurée de ce qu'il te chante. « Si c'est ce qui explique pourquoi tu viens de la remballer » tu pourrais presque devenir rouge d'avoir fait une telle scène. n'importe quoi, tu fais n'importe quoi. bien sûr que c'était pour cette raison, tu as eu peur de te retrouver toute seule, ou plutôt tu as eu peur qu'il te laisse là, en plan pour rejoindre l'autre pétasse. «On est venu ici ensemble, on en repart ensemble » tu lèves les yeux vers lui et tu l'observes quelques secondes avant de finir par lever les épaules « j'en sais rien, je ... c'est l'après match tu vois. j'ai pas du assez me donner sur le terrain. » tu cherches et tu trouves des excuses pour expliquer ton comportement. tu ne peux tout simplement pas lui signifier que t'es jalouse qu'on s'approche de lui. tu ne peux pas, ça serait déplacer alors tu te contiens comme tu peux. « puis c'est peut-être ça aussi. » que tu dis en levant ton verre vide. « j'ai pas l'habitude » ce qui est entièrement vrai, tu ne bois pas généralement, ou que très peu, tu ne bois pas d'alcool, parce que tu le supportes vraiment pas; deux bières et t'es k.o. deux bières et tu peux déjà te mettre à faire un strip-tease. « désolée, j'ai légèrement exagéré. » que tu t'excuses finalement, le sourire revenant doucement sur tes lèvres. au fond, tu as gagné n'est-ce pas, il est avec toi, pas avec elle. puis .. il est venu ici avec toi et repartira avec toi, pourquoi est-ce que cette phrase provoque une augmentation de ton rythme cardiaque ?

A l'écoute, il tend le bras pour se resservir , cette fois-ci. Le liquide n'avait pas bon goût tantôt mais, Marek n'a pas le palais si fin, ni l'intention de quitter l'endroit sobre. Enfin, tout dépend d'Ariane qui tisse le fil de ses pensées. Il jette un furtif regard au verre qu'elle resserre entre ses doigts puis, un autre à celui qu'il tient désormais dans sa main droite. Le dilemme a beau paraître cornélien, il n'en n'est pas, en réalité. Il secoue la tête, deux gorgées, pas plus. Dix secondes plus tard, c'est un verre vide qu'il repose. Pas le moins du monde perturbé par sa soif ( qui ne sera étanchée qu'au bout du septième verre, au minimum), il reste là, impassible ou presque. « T'as pas l'habitude ? J'crois que t'oublies les sms que t'envoies quand t'es éméchée » - il le dit avec tendresse, un sourire dans la voix et sur les lèvres. Il n'aime pas généraliser mais, s'il est sûr d'une chose, c'est qu'il faudrait clairement confisquer les téléphones portables à toutes les gonzesses qui boivent, même du petit lait. Il la fixe avec sérieux, des fois qu'elle veuille vérifier la véracité de ses dires. Ce n'est pas un mensonge, il en a reçu, des textes alcoolisés, sentant les relents de bière et autres cocktails de meuf. Il en recevra d'autres. Venant d'elle. Il n'a pas l'habitude de s'en formaliser, c'est pour ça, qu'il a toujours fait un point d'honneur d'ignorer les dérapages de Tellier, même si la tentation de la taquiner à ce sujet, comme un l'instant, est trop tentante. Tentation s'amplifie et il décide d'y céder, un tant soit peu. «J'crois aussi que tu devrais regarder l'historique après tes soirées, tu te montres assez productive » - il lève la main, elle s'en va reposer sur l'épaule de la belle, sans donner lieu à une chiquenaude. Elle reste juste là, pourquoi ? La raison lui échappe. D'ailleurs, la question aussi et la réponse également. Dans la foulée. Il reprend son sérieux. Alors, elle pense qu'elle ne s'est pas assez donnée ? Ses paroles lui reviennent en tête comme l'expression du manque de confiance en elle qui se planque chichement derrière toutes les démonstrations d'assurance qu'elle réalise. Comédienne, songe-t-il, en plissant les paupières. Parfois ( et ce rarement), il se dit qu'elle ressemble un peu à Jana, derrière ses gestes et son humour, c'est une demoiselle qui se pose beaucoup de questions. Même si elle ne s'en rend pas forcément compte. Lui, il voit clair en elle. Depuis longtemps. Il s'en convainc, en tout cas. «  Tu t'es défoncée sur ce terrain, arrête un peu, d'accord ? Tu te mets trop la pression. D'ailleurs, à trop stresser, le rugby risque de ne plus être un plaisir » - et ce qu'il vient de dire tient pour - à peu près-  tous les domaines. Il retire sa main lorsqu'un flash back lui revient. « Ceci dit, tu peux te sentir désolée, à cause de toi, Delphine ne pourra plus approcher et je peux dire Adieu à mon combat de boue » - vraiment ? C'est bien le cadet de ses soucis. « En tout cas, j'savais pas que t'avais ce petit côté tigresse territoriale » - ça me plait, se retient-il d'ajouter.

tu fais quoi là au juste ? tu ne te comprends même plus, t'as pas su garder le contrôle de tes lèvres, de tes mots, de ton comportement, t'as pas su rester calme alors que l'autre pimbêche n'a rien fait de si grave, quelque part. tu t'en veux, de te montrer ainsi devant Marek aussi faible, aussi réactive. « T'as pas l'habitude ? J'crois que t'oublies les sms que t'envoies quand t'es éméchée. J'crois aussi que tu devrais regarder l'historique après tes soirées, tu te montres assez productive » tu pourrais presque rougir comme une étudiante. c'est vrai que t'as la sale habitude d'envoyer des messages dès que t'es complètement ivre. tu en envoies à n'importe qui, n'importe quand. tu balances des messages à un peu tout le monde, parfois incompréhensible, il y a même des fois où tu te trompes complètement de destinataire. la merde. la vraie. t'arrives toujours à leur faire comprendre que t'es juste bourrée et qu'il ne faut pas en prendre compte. « je t'en aies déjà envoyé? » tu demandes alors, surprise, tu pensais que tu avais quand même fait attention à ne pas en envoyer à Marek. tes cibles privilégiées étant Mattie et Vaea. il pose sa main juste là, tu ne la regardes pas, tu ne bouges pas, t'attends la suite, sagement, un peu trop. « Tu t'es défoncée sur ce terrain, arrête un peu, d'accord ? Tu te mets trop la pression. D'ailleurs, à trop stresser, le rugby risque de ne plus être un plaisir » tu ne dis rien, il retire sa main. dure sensation de vide. « Ceci dit, tu peux te sentir désolée, à cause de toi, Delphine ne pourra plus approcher et je peux dire Adieu à mon combat de boue. En tout cas, j'savais pas que t'avais ce petit côté tigresse territoriale » tu secoues la tête avec un petit sourire sur les lèvres. « je sais que je me mets la pression, mais c'est plus fort que moi. puis ... j'suis pas désolée pour Delphine la tepu, elle peut aller draguer quelqu'un d'autre que toi. » tu croises tes bras, comme si c'était énerver. pas du tout, plus maintenant. « on ne touche pas à ce qui m'appartient, enfin .. euh .. n'y voit pas de la possessivité là-dedans tu ne m'appartiens pas vraiment c'est juste que .. » tu décroises tes bras, tu t'embrouilles, tu décides de prendre la fuite avec un gobelet rempli. le liquide traverse ton organisme. « t'appartiens quand même plus à moi qu'à elle et ouais, j'suis une vraie tigresse. » t'espères juste qu'il pense pas que tu vas trop loin, tu veux pas qu'il s'écarte de toi Marek surtout pas à cause de tes mots.