(mercurina, roules les r) + se rincer l’œil, propre comme figuré.

un, deux, trois. frappes. un, deux, trois. frappes. souffles. oublies pas de souffler, continues de souffler en frappant contre le punching ball. ce soir t'avais décidé de passer pour t’entraîner à la boxe, pour te détendre un peu, pour te défouler aussi. y'avait pas eu grand monde. même pas du tout, en fait. c'est pour ça que t'aimais bien venir le soir. venir quand y'avait personne. venir quand tu te faisais pas déranger, et quand tu pouvais pas déranger non plus. parce que tu savais que si y'avait eu du monde, t'aurais trouvé un moyen de faire chier. de faire le gamin. d'être un gamin. parce que t'en était toujours un, malgré ce que tu pouvais dire ou montrer, parfois. oh, c'est sûr, quand tu voulais, tu pouvais, être mature. quand tu voulais gérer une meuf, par exemple. tu jouais l'insistant, le gars timide, mais pas trop, tu faisais rire, tu jouais de tes yeux, et surtout, t'utilisais ta culture et ton intelligence pour montrer que t'étais sérieux. quand tu voulais arnaquer, aussi. que t'allais tellement vite quand tu parlais, dans tes gestes, que t'étais tellement convainquant, qu'on voyait rien. c'est c'que t’appelle de la maturité. pouvoir comme ça, ne rien laisser paraître, ne rien montrer de tes intentions, et te débrouiller seul. pourtant, tu sais bien que c'est pas la définition exacte. mais c'est c'que tu veux penser. pas pour te donner bonne conscience. juste parce que t'as envie, c'est tout. alors aujourd'hui, tu t’intéressais pas aux autres, au peu d'autres qu'il y avait. tu t’intéressais qu'à tes poings, qu'à tes coups, qu'à ta cible. t'avais rien d'un pro. en boxe comme en jiu-jitsu, ou comme en n'importe quel autre sport, t'étais qu'un amateur. sauf en danse, peut-être. mais la danse c'était autre chose, c'était plus important que ça. y'avait pas de pro, dans la danse de rue. que des danseurs qui s'éclataient. après, y'en avait qui maîtrisaient plus que d'autres. mais tout le monde à sa spécialité, dans la street dance. toi c'était les acrobaties et les figures. c'est con, parce que tu donnes l'impression d'être agile, d'être rapide. alors que quand t'es sur des tapis, quand t'es en entrainement pour le jiu-jitsu, t'es tout sauf agile et rapide. t'es pas une merde, mais t'as pas assez de technique. ça voudrait dire trop de travail. trop de réflexion. et c'était pas pour toi, ça. tu voulais juste t'éclater, et ça te réussissais pas mal jusqu'ici. pourtant t'avais toujours en travers de la gorge le coup bas que t'avais fait la championne. ouais, tu l'appelais comme ça. tu connaissais son nom, bien sûr. mais tu trouvais ça plus sympa, de la surnommer comme ça. c'était toujours dit avec une pointe d'amusement, de taquinerie. même dans ta tête, ça sonnait taquin. et t’appelles ça un coup bas, parce que t'assumais pas. pour toi, elle avait triché. alors qu'elle avait simplement été plus intelligente que toi. et ça, t'aimais pas. tu voulais pas qu'on soit plus intelligent que toi. pourtant, tu te contentes toujours de ton minimum, alors c'est pas étonnant. entre deux coups contre l'objet suspendu, ton regard se pose sur la grande horloge numérique au centre du mur en face de toi. bientôt vingt-deux heures. c'était bien ici, parce que la salle était généralement ouverte souvent, à n'importe quelle heure. le gardien habitait pas loin. il passait, régulièrement, pour voir. y'avait une heure limite, évidemment. mais en soit, il est sympa, et il laissait du temps. parce que y'avait des champions qui s’entraînaient ici. de boxe, de judo, de jiu-jitsu. alors il imposait qu'une heure d'ouverture et une heure de fermeture. t'enlèves tes gants, t’essuie du revers de la main les quelques gouttes qui perlaient sur ton front et sur tes tempes pour te diriger vers les vestiaires, où tu déposes les gants dans ton sac de sport. il restait quasiment personne. un ou deux sacs, en plus du tien. des gens qu'allaient sûrement bientôt sortir. toi, tu commençais le boulot à minuit. t'avais clairement deux heures à tuer, à l'appart ou à traîner. ou alors t'y va en avance, histoire de profiter un peu de la vue, ou des loges des filles... avec une des filles. t'étais pas sûr de rentrer à l'appart, alors t'avais ton costume avec toi. parce que fallait être bien sur soit, quand on travaillait à ce genre d'endroit, histoire que pas tout le monde soit à moitié dénudé. fin, c'était l'explication que tu donnais, mais au fond, c'était juste parce que c'était la règle. comme les vigiles. comme les gardes du corp. fallait être en costard, point. neutre au possible. ça t'allais bien. tu portais bien le costume toi. tu prends ta serviette, tu l'enroules autours de ta taille pendant que t'enlèves tes habits. jogging, débardeur, chaussures. te restait plus que la serviette, et tu te dirigeais aux douches. quand t'allumes le jet, qu'elle soit froide ou brûlante, ça te gênait pas. à la réunion, c'était généralement aléatoire, la température, surtout quand tout le monde dans le quartier prenait sa douche en même temps. la joie des îles. t'entends des bruits de pas contre le sol humide pour entrer aux douches. t'imagines que c'est un gars, un de ceux qu'étaient encore là. alors tu te retournes pas, tu restes face au murs, passant tes mains sur ton visage et dans tes cheveux frisés. même si y'a bien un moment où tu te retournes. quand t'entend une douche, à côté, s'ouvrir. « Oh... championne. » que tu lances en la voyant, clignant des yeux devant cette vue de la brune, dont t'avais certainement pas l'habitude.

pendant un temps, y'a une question qui s'est posée. y'a eu une sorte de petite polémique, au sein de la salle. faire des douches séparées. hommes et femmes. parce que y'a qu'une seule salle de douche. une seule, avec tous les genre qui font du sport ici. toi, tu t'en foutais. généralement, tu prends ta douche à l'appart, alors ça te concernait pas, t'en prenait pas partie. mais aujourd'hui, tu peux dire que t'étais content qu'ils aient rien fait, qu'ils ont juste dit qu'ils feraient attention, qu'ils feraient des horaires, qu'ils annonceraient. ouais, aujourd'hui t'étais plutôt gâté par la vue que t'offrait mahina de son corps, qui, il fallait dire, était plutôt superbe. c'était une sportive, y'avait aucune doute la dessus. elle était sculptée comme telle. et pourtant, t'étais plutôt surpris de voir que sous son kimono, elle avait des formes, la championne. parce que pour toi t'étais persuadé qu'elle en avait pas tant que ça, que son côté garçon manqué allait même jusqu'à son physique. c'est sans doutes pour ça que t'arrivais pas à décoller tes yeux de son corps. ouais, fallait le dire, tu matais bien. et nan, qu'on dise pas que t'étais un voyeur. c'est elle qui n'avait qu'à pas venir, en fin de compte, si elle se plaint... c'est de sa faute, hein ? puis bon, la championne avait pas l'air gênée elle non plus. d'ailleurs, elle se retourne, et là, là, c'est la cerise sur le gâteau. là c'est la surprise des surprises. naaaaan, elle a des seins ? si tu te mordais pas la langue, tu l'aurais dis tout haut. pas sûr que ça lui plaise, et t'avais déjà goûté une défaite face à elle sur le tatami, pas question que ça se passe de nouveau dans les douches et à poil. t'avais une fierté quand même. « tiens, si j'avais su..» si elle avait su ? si elle avait su quoi ? t'étais vexé, un peu, même beaucoup en fait. genre si elle avait su elle serait pas venue, admirer ton corps ? parce que faut dire qu'elle aussi, elle se gênait pas, mais comme elle, ça te dérangeait pas, ça te mettait pas mal à l'aise. fin, si, un peu, t'avais toujours peur que ton engin plus bas il commence à se lever, exprimant tes pensées les plus lointaines. mais attendez, voir une nana à poil sous les douches, même les gay réagissent. « surtout ne te dérange pas pour moi... » tu réagis là, tu débloque ton regard, jusqu'ici qui parcourait son corps pour venir le planter dans ses yeux sombres. la vicieuse, elle t'avait eu. en vérité, mahina t'avais pas mal surpris. pas juste pour son corps, mais parce que tu l'imaginais pas si peu.. pudique, en fait. mais d'un autre côté, c'était pas si surprenant. tout le monde à la salle disaient que c'était un bonhomme. y'avait des rumeurs, entre les mecs, qui arrêtaient pas de dire qu'elle était plus à la gente féminine. alors si c'était vrai, ça devait pas la gêner, un corps d'homme, ça devait rien lui faire. que toi... t'étais aux femmes. alors même si t'avais vu d'autres formes, d'autres hanches, d'autres poitrines dans ta vie, ça te laissais jamais indifférent, de voir une belle femme. parce que tu devais le reconnaître, elle était belle. con que tu doives la voir à poil pour t'en rendre compte. tu te retournes, tu prends un shampoing, qui fait gel douche aussi, savez, ces trucs, deux en un, que tu trimbales partout. ça sert toujours, quand tu vas chez une nana qui a que des trucs parfumés au fruits rouges ou à la lavande. toi, ces trucs, ça te faisait éternuer un bon coup, alors t'avais plus jamais tenté. puis vénus s'était foutue de toi quand t'étais rentré et que tu sentais la gow. « alors comme ça t'es toujours là ? j'pensais que tu te couchais tôt, pour être en forme pour continuer ton entrainement de pro. » tu continues de la taquiner là dessus, tu le fait dès que t'en a l'occasion, et ça faisait un moment que t'en avait pas eu l'occasion, d'ailleurs. t'es de dos, et tu montres pas que t'es frustré. pourtant, qu'est-ce que tu l'es, à ce moment.

t'aurais dû te douter que si tu la cherchais sur ce terrain là, tu la trouverais. mais tu sais aussi que quand tu la cherches et que tu la trouves, c'est jamais toi qui finit vainqueur de la manche. même si un ring, elle aurait pu te descendre, la championne. avec des gants de boxe ou juste une langue -dans ta bouche ou dans la sienne- elle te descendra toujours. tu sais pas pourquoi, mais tu gagnes jamais face à elle. t'es toujours un perdant, alors que t'as l'habitude d'être un gagnant. t'as l'habitude que ce soit toi, le champion. le champion au poker, le champion des arnaques, le champion des voleurs, le champion en taule -ouais ouais, toujours toi qui gagnait, quel que soit ce que vous faisiez, ou alors, c'était rare-. t'étais même un champion, gamin, dans les cœur des ados. mais c'est bien pour ça que tu l'appelais championne. parce que c'était toujours elle. et le jour où tu gagneras... tu peux être sûr que tu feras la fête -sans expliquer les raisons à tes potes, juste pour le plaisir-. aussi, faut dire que t'es pas cool, toi, quand tu cherches. parce que tu cherches, carrément, ouais, mais tu cherches partout. tous les recoins, toutes les facettes. tu tentes le tout pour le tout, et avec elle, ça marche toujours bien. c'est peut-être pour ça que t'aime. peut-être bien que tu commences à prendre goût à la défaite, face à elle. parce que t'as jamais envie d'arrêter, malgré ce qu'elle te répond toujours. d'ailleurs, sa réponse te fait sourire. pour une question sarcastique, réponse ironique. « ça c'est parce que je suis sous prot en ce moment. je me dope, ça me suffit. » sourcil arqué, tu tournes la tête vers elle, feintant de te savonner le corps alors qu'en réalité, ta douche elle peut être finit. mais c'est pas l'heure de partir, parce que ça vient juste de commencer. « puis tant qu'il y aura des prétentieux comme toi sur le tapis, il faut bien quelqu'un pour leur remettre les idées en place ... » tu sourit, les yeux fermés, grimaçant à moitié, faisant clairement comprendre qu'elle t'avait touché. d'ailleurs, tu places ta main sur ta poitrine, à l'endroit où est censé se trouver ton coeur, pour lui faire comprendre encore plus, exagérant les faits. t'aurais été avec des gosses en centre de loisir, t'aurais fais genre de tomber par terre, mais même si c'était tentant, t'aurais l'air con à te traîner par terre, surtout vu l'état du carrelage. « moi prétentieux ? bien sûr, mais y'en a aucun pareil que moi, qu'est-ce que tu racontes là. j'suis unique, ça se sait bien. » tu lèves les yeux au ciel, comme si c'était une évidence. tu devrais arrêter de faire le gamin, de redevenir ce gosse d'il y a dix ans qui commençait tout juste à faire des conneries, parce que c'est pas pareil, elle, elle va pas te tomber dans les bras, elle elle va te casser un bras. « et les baby-jitsu, tu les entraîne encore ? j'ai cru comprendre que tu t'occupais d'un groupe. ça va, ils se plaignent pas trop que leur prof d'art martial soit une nana ? » t'hésites à rajouter que c'est une brindille, mais t'avais compris maintenant que même si elle donnait pas de mine, en jiu-jitsu, quand on la voyait en tenue d'ève... fallait pas se fier aux apparences.

c'est bonne enfant, à première vue. mais derrière, y'a un goût d'amertume, d'envie d'être le dernier à ouvrir la bouche, d'envie de gagner, pour chacun de vous. on vous voit vous lancer des pics, comme ça, en publique, on se dit que vous êtes amis, que vous vous cherchez juste, que c'est un jeu de chat. mais au final, peut-être que s'en est un. au fond, c'est peut-être vrai. au fond, toi, gagner ou perdre, avec elle, ça t'importe pas, parce que t'as appris à perdre, maintenant, en quelques semaines. alors t'as juste envie que ça dure plus, que vous vous fritiez encore plus, dès que vous vous voyez. t'as juste envie de l'emmerder, de voir ses joues rougir d'agacement, d'entendre ses répliques cinglantes et de te marrer à répondre à la suite. ça, si vénus elle l'apprenait, elle dirait que tu veux gérer cette nana. pour être sincère, peut-être bien que oui. peut-être que t'as bien envie de l'avoir dans ton lit. mais à côté, y'a toujours cette rancune de t'être fait mettre au sol en public par elle, qui reste là, au fond de ton cerveau. puis, si c'est une meuf à meufs, bah, c'était raté. sauf si c'est une meuf à meufs et à mecs. là c'est intéressant. « tu m'étonnes ... c'est désormais certain, il n'existe pas deux crétins nombrilistes comme toi. » ah, t'en attendais pas moins comme réponse. t'hausses les épaules, un sourire satisfait au coin des lèvres. c'est vrai que tu pouvais être un tantinet égocentré sur toi. ou peut-être totalement, en fait. ouais, carrément. toi t'es unique, toi, y'en a pas deux comme toi. avec tes qualités et tes défauts. quand t'étais gosse, y'avait bien toi et vénus. pour le coup, vous étiez pareils, à la différence près de la longueur de vos cheveux et de votre sexe. mais maintenant, à moins qu'il y ait, dans une autre dimension, un double de toi, et bah t'étais le seul. évidemment, tu savais que c'était logique. mais t'aimais bien le rappeler, d'une manière prétentieuse, certes, mais c'est une façon comme une autre. puis tu lui parle des "baby-jitsu", comme tu aimes les appeler. tu les a vu, de loin, un soir où t'arrivait, alors qu'eux partaient. avec mahina derrière eux. faut dire que ça te fais craquer, ces gosses, et tu te dis qu'un jour faudrait que tu viennes à la même heure qu'eux. de toutes manières, tu fous rien de tes journées à part glander sur le canapé à bouffer les m&m's, alors tu peux bien bouger ton cul -agréable à l'oeil, vu comment mahina le regardait- pour aller voir des gosses. t'es assez satisfait, parce que la brune répond pas tout de suite. et quand tu te risque un coup d'oeil en sa direction, tu vois qu'elle est déstabilisée. puis elle éteins sa douche, et là, tu te tourne entièrement vers elle. la partie était terminée ? t'avais gagné le match ? mais nan. nan, parce qu'elle se rapproche de toi, et tu la suis du regard, tu la vois s'avancer. t'as tes yeux clairs plissés, ta bouche entrouverte pour laisser découvrir un coin de tes dents parce que tu souris, t'attends de voir ce qu'elle va faire. « en effet.. et c'est étonnant comme ça apprendre vite à cet âge là. certains ont sans doute déjà un niveau bien supérieur au tiens, à six ans. » t'inspires, l'air sifflant entre ta bouche et tes dents, ta langue claque sur ton palais, mais t'en démords pas, tu continues de sourire, puis, par la même occasion, tu te gêne pas à observer le corps de la belle de plus prêt. pour ta défense, c'est elle qui s'est approchée et qui joue avec le feu, pas toi. « ah ouais ? faudrait que tu me montre ça, j'ai hâte de voir à quel point la championne régionale les entraîne bien. qui sait, p'tet bien que y'en a un qui va suivre tes pas, dans quelques années, tu crois pas ?» que tu dis, à voix basse, voix rauque, voix sensuelle, et pourtant tellement sarcastique. que tu dis, en l'observant se sécher les cheveux, de sa seule serviette, et donc toujours nue, alors que toi, l'eau de la douche dégringole toujours sur tes épaules carrés et inondent ton visage mâte.

quand tu parles des gosses, tu peux pas être méchant, en fait. c'est sûrement un problème, chez toi. quelque chose qui va te trahir, un jour. quand t'en parle, ou quand tu leur parle. quand y'a un petit, ou une petite devant toi, tu peux pas t'empêcher d'être doux, d'être tendre, de rigoler gentiment, de t'accroupir pour pas paraître trop imposant, de laisser de côté ton armature d'ours pour pas les effrayer. et quand t'avais parlé à la championne de ses protégés, on peut dire que c'était presque comme si tu t'étais grillé. parce que quand tu vois un gosse, peu importe avec qui t'es, une nana, des potes ou quelqu'un de ta famille, t'as d'yeux que pour le gosse, et tout le reste, tu t'en tape très sérieusement. alors note à toi même : oubliez les discussions sur les enfants avec mahina, où c'est sûr qu'elle va comprendre quelque chose, et que ça va se retourner contre toi. « ptêtre bien, je leur souhaite. c'est toujours mieux que ... attend tu fais quoi comme boulot toi ? glandeur, gigolo, ... gogo peut-être ? c'est bien des métiers pour un type comme toi ça. » t'hausses les sourcils. elle avait osé. tête inclinée sur le côté, tu l'observe, mâchoire serrée, rictus à la commissure des lèvres, sourcil arqué. si seulement elle savait par où t'étais passé avant d'arriver à ton espèce de poste pour lequel tu saurais pas mettre un nom. t'en avais vu des belles et des pas mûres, pendant longtemps, jusqu'à la taule, en fait. c'est après que t'avais commencé à vraiment bossé, à être rémunéré légalement, mais t'aurais p'tet bien préféré être un gigolo, plutôt que dealeur, ou voleur de caisses avant la taule. quant à après... on va dire que c'était pas forcément cool pour toi, quand les nanas te voyaient dans la vitrine du sex-shop dans lequel t'as bossé quelques mois. aujourd'hui c'était mieux, c'était un peu plus respectable, parce qu'au final, tu dis garde du corps, les gens croient que tu travailles avec des personnalités de la ville. fin, c'est pas totalement faux, les streap-teaseuses elles ont une certaine postérité, parmi une catégories d'homme à biarritz et aux environs. « j'suis garde du corps, mais c'est que pour les gros bras ça, pas pour les crevettes. j'comprend que t'ai choisi la voie du sport, m'enfin moi j'suis rémunéré et pas seulement grâce à des prestations ou des cours donnés.» tu lances quand elle se sèche le corps. d'une manière peut-être un peu trop sensuelle. heureusement que y'avait plus personne à la salle, ou qu'en tout cas, ils venaient pas prendre leurs douches ici, parce que ça pourrait être interprété de plusieurs manières assez bizarres. seulement, mahina elle doit savoir ce qui fait plaisir aux yeux des hommes, parce que y'a un feu que tu sens brûler en toi, et que tu pourras éteindre, ou du moins attiser, seulement si tu sortais de cette putain de douche et que t'enfilais une serviette. puis c'est pas du jeu, elle elle va bientôt être couverte et pas toi. faut que tu te ressaisisse, mercure. alors t'éteins l'eau à ton tour, et tu prends ta serviette, pour te sécher le plus vite possible, et essayer de cacher ce que tu sentais s'activer. ah, c'est chiant d'être un mec, hein ? ça se voit tout de suite quand y'a quelque chose d'attrayant devant vous. et pour être attrayante, la championne, elle l'est. tu lui souris, angélique et très certainement orgueilleusement quand elle te lance un regard.

quand t'y pense, tu sais pas si t'aurais pu bosser avec des gosses. école, prof, animateur, ou n'importe quoi d'autre. soit tu leur aurait tout laissé passer, soit t'aurais été le gros méchant. mais tu penses plutôt le premier. et puis même si t'avais voulu, ton casier est trop lourd pour pouvoir travailler avec des enfants. les écoles, les mairies, ils acceptent pas les anciens taulards. ça peut être dangereux pour les mômes. c'est un mauvais exemple de montré. alors t'es plutôt content, au final, de pas bosser avec des gosses. tu veux qu'on puisse te considérer comme quelqu'un de bien, et pas un con qu'à fait des conneries étant jeune. « je comprends donc pourquoi on vous surnomme les gorilles ... » ah, oui, t'avais entendu ce surnom là quand tu bossais parfois. les gars, quand vous intervenez, ils vous appellent les gorilles. toi tu t'en foutais, c'était plutôt valorisant à tes yeux, ça signifie que t'es robuste, que t'es carré, que t'es imposant. alors toi, ce genre de compliment, surtout venant de mahina, ça te gêne pas. loin de là, même si avec votre jeu de gosse, à vous chercher et à vous trouver, tu savais pas trop ce que ça venait faire là. mais toi aussi t'avais fais une erreur, une sorte de pause dans le jeu, quand t'avais parlé des gosses. à ne plus refaire, encore. quand t'attaches ta serviette autours de tes hanches, tu sais pas si c'est une très bonne idée. parce que vu le déhanché de la brune, elle avait envie de continuer ce petit jeu physique. et parce que vu le regard qu'elle te lançait à l'instant, ça voulait rien dire de bon. quoique, peut-être que c'était ses yeux normaux ? c'est sûr qu'elle a les iris sombres, de base, alors ça peut porter à confusion faut dire. parce que ça avait l'air de bien lui plaire, que vous soyez à poil tous les deux. mais toi, ça, être nu à côté d'une nana, ça te donne qu'une envie, c'est que vous finissiez quelque part tous les deux pour un jeu plus intime. et très sincèrement, t'étais pas sûr que c'était ce que voulais mahina. ou peut-être que si ? tiens, ça t'amuserais, ça. mais après, vos jeux seraient plus les mêmes. alors non. puis si t'en croit les rumeurs, la brune elle aime les femmes. elle s'amuse juste à exciter un gars, c'est tout. t'as l'impression qu'elle est vexée, parce qu'elle répond pas à ton sourire. et qu'elle te tourne le dos, aussi. vêtue de sa serviette, cette fois. alors elle sort, emportant avec elle ses affaires de douche. t'hausses les épaules, et tu la suis au pas de course, attrapant au passage ton propre gel douche/shampoing. nan, ça pouvait pas être finit, si? alors maintenant dès que vous allez vous voir, pour jouer à un jeu, faudrait que vous soyez nus ? oh, toi ça te dérangeait pas, m'enfin, ça allait être compliqué. puis t'avais pas envie de montrer qu'au fond t'avais envie de la championne. envie par envie, ça devient compliquer tout ça. elle est devant son sac, alors toi tu rejoins le tiens aussi, et tu sors ton costume, pantalon, chemise, cravate, chaussures... « étonnement, c'est beaucoup moins marrant maintenant que tu fais le pudique. je suis légèrement déçue, je pensais pas que tu serais ce genre de type à cacher son corps aux femmes ... non, moi je t'imaginais plus comme le séducteur. tu sais, celui qui parle si bien aux femmes qu'il peut en faire tout ce qu'il veut. mais faut croire que je me suis trompée. » tu te retournes quand tu l'entends parler. ah, elle voulait continuer de jouer, alors ? t'inspires, les yeux plissé, sourire aux lèvres. y'avait plus d'autre sac, dans le vestiaire. vous étiez que tous les deux dans le gymnase. personne pour vous surprendre à poil en train de jouer à un jeu surprenant, pour un œil extérieur. « ah nan mais j'me disais que tu pouvais finir être frustrée de ne voir que mon corps d’apollon. » tu lances avec un petit sourire, en enlevant ta serviette. bon, le coup d'apollon, c'était fort, là, elle allait vraiment te prendre pour un crétin égocentrique. quoique c'était sûrement déjà le cas. mais toujours est-il que t'es comme ça, t'exagères, tu fais le gosse, le gars sûr de lui. tu te rapproches de mahina, t'arrives à une distance ou tu ferais un pas de plus, et vous vous touchez. mais tu t'arrêtes là, tu plonges tes yeux dans les siens. « j'suis le genre de mec qui peut faire faire tout ce qu'il veut aux femmes, à un moment ou à un autre. » tu lances, une moue confiance sur le visage. oui, si tu réussis pas aujourd'hui avec elle, tu le réussiras une autre fois. t'es patient, quand tu veux. et puis, elle t'avait lancé. ce serait con qu'elle t'arrête là. « même celles qui aiment les femmes ? » tu poses la question. ça reste une rumeur. ça reste des potins qui se murmurent, qui se soufflent à vos oreilles. t'en es pas sûr. pas après ce jeu, auquel elle joue avec toi. alors tu lèves une main vers son visage, une mèche brune devant ses yeux que tu replaces derrière son oreille. puis tu descends ta main, sur l'épaule, tu viens placer ton autre main sur son épaule libre, puis tu descend aux bras, tu les frôles. tu parcours sa peau, confiant, sans quitter ses yeux d'un seul regard. et tu descends jusqu'aux hanches, où tu dépasses la courbe de ses formes, que t'as suivis des doigts. tu pourrais descendre plus bas, mais ce serait te tenir plus bas qu'elle en taille. t'étais pas vraiment prêt à te faire dominer une nouvelle fois pas cette nana. alors tu hausses les épaules, l'air faussement convaincu, et tu tournes le dos pour aller étendre les cintres tenant ton costume aux portes manteaux au dessus des bancs. vous aviez du temps, non ?

« tu sais c'est pas des muscles en cartons qui vont faire de toi un dieu grecque ... » tu souris. ouais, t'y étais allé fort avec le coup d'apollon. mais quel homme ne s'était jamais comparé à apollon ? pas toi en tout cas. c'est souvent le cas, même. toi t'étais mercure. hermès en grecque. et tu te dis que c'est con, que y'ai pas de planète qui porte le prénom romain d'apollon, parce que si ça avait été le cas, t'aurais été du style à bien le porter, ce nom. et t'aurais eu une raison valable pour te comparer à lui. mais nan, toi, si on prenait le grecque, t'es hermès. dieu des voleurs, dieu des trompeurs. et ça te va tout autant. « dieu grecque ou pas, t'as reconnue que j'suis taillé. » tu lances avec un petit sourire. puis tu réponds à sa provocation. bien sûr que t'es un séducteur, bien sûr que t'es un beau parleur, bien sûr que t'obtiens toujours ce que du veux. alors maintenant que c'était elle qui te cherchait, c'était elle qui te trouvait. et maintenant que c'est toi qui prend la main, tu te sens mieux. le feu, il est contenu dans ton corps, il cherche pas à s'échapper. le feu il est attisé par ce contrôle de la situation. maintenant, tu reprends les rennes. c'est toi qui tiens les commandes. mais c'est pas pour autant que t'es pas touché par ce qu'il se passe, par ce contact. bien sûr que ça te fait quelque chose. sa peau tiède, encore un peu humide, qui accroche toujours au passage de tes doigts, ça te fout la chair de poule. ça te donne des frissons. c'est tu te voile la face, en te disant que ça arriverait avec n'importe qui d'autre. n'importe quelle autre femme vêtue d'une serviette que t'avais vu nue un peu plus tôt. tu mets ces frissons sur le dos de ta contenue, de ta frustration que ça ne soit pas allé plus loin, alors que ça aurait pu. personne ne peut dire que y'avait aucune tension sexuelle entre vous deux, à ce moment. personne peut dire que même là, y'a aucune tension sexuelle. c'est juste pas possible. alors oui, c'est ta frustration qui s'exprime par tes frissons. c'est ça. quand tu t'en retournes, quand t'as finis ton petit numéro, c'est parce que tu sens qu'il faut faire attendre la suite. et parce que t'es pas sûr. elle, finir par l'avoir dans ton lit comme n'importe quelle autre vulgaire nana ? nan. tu sais pas pourquoi, mais mahina, tu le sens pas de cette manière. t'es même pas sûr de vouloir savoir ce que tu veux vraiment, en fait. quand tu sors ton calbute, tu l'entends rire. alors sourcil arqué, tu te retournes vers elle. « parce que t'y as cru, toi aussi ? » ah, donc c'est pas vrai ? donc elle est pas aux meufs ? tu fronces les sourcils, avant de voir qu'elle continue de rire, pour finalement la regarder, blasé, en attendant qu'elle finisse de se foutre de toi. c'est pas de ta faute, les rumeurs, ça foire tout, puis faut dire que ça portait à confusion jusqu'ici. « c'est étrange parce qu'il m'a semblé comprendre que j'étais plutôt le genre de femme à savoir comment mener un homme à réaliser chacun de mes désirs ... » ta langue claque sur ton palet. alors elle t'avait mené à la baguette, toi aussi ? alors c'était une manière de ne manipuler ? c'est comme ça que tu prends ses paroles, et ça te perd, t'es paumé, tu comprends pas, t'es pas sûr, et maintenant c'est elle qui s'approche, pendant que t'es en train d'enfiler ton caleçon. « mais soit, c'est peut-être bien les femmes qui devraient en profiter finalement. » tu te mords la lèvre inférieure, dans l'impossibilité actuelle de faire autre chose. elle te paume, cette meuf. elle te perd, elle te tord, elle te cherche, elle t'éloigne, elle te retrouve. tu sais pas si t'es une marionnette, qu'elle joue, qu'à l'intérieur, elle se marre bien, ou si elle sait pas ce qu'elle fait, ou si elle s'en rend pas compte, ou si c'est toi qui va pouvoir la retourner contre elle, un jour. « si c'est si exceptionnel que tu le dis, ça serait con que ça ne puisse pas être profitable aux hommes. » tu dis en te relevant, maintenant vêtu de ton caleçon. t'avais pas envie de t'habiller tout de suite. pas en costume, en tout cas. t'aimais pas forcément ton uniforme. il t'empêche de montrer tes trophées. ces tatouages qui parcourent ta peau et qui font toute ta fierté, depuis des années. t'aimes sentir les regards des gens, des femmes, mais aussi des hommes, sur tes bras, sur ton dos, sur ton torse, quand t'es à la plage, quand t'es en débardeur. t'aimes en jouer. ça te flatte, plus encore que si t'en avait pas. parce que si t'en avais pas autant, t'attirerais pas autant les regards, tu le sais. et là t'hésites pas à en jouer face à mahina. c'est pas la seule qui peut jouer de son physique. toi aussi, tu sais le faire. jouer de ta taille, face à elle. toi qui la dépasse de quinze bon centimètres, peut-être même plus. « tu sais que tu joues à un jeu dangereux ? ils auraient pas tous étés aussi cool que moi, dans les douches, avec toi à côté... » tu plisses les yeux, petit sourire au coin des lèvres en même temps que tu te mord la lèvre inférieure. tu la quitte pas des yeux. et tu laisses sous entendre des choses, plusieurs. à elle de voir ce qu'elle comprend.

t'as toujours eu des relations complexes avec les femmes qui partageaient pas ton lit. ça comptait pas énormément de ton répertoire, sans aucune modestie, mais c'était suffisant pour toi. et mahina en faisait bien parti. c'était parti de loin, et aujourd'hui, tu sens que ça pourra partir encore plus loin. et tu sens aussi que t'es capable te perdre les pédales, de perdre le contrôle, de perdre ton égo. parce que faut dire que ton égo, face à elle, tu l'avais perdu quand elle t'a foutu au sol. maintenant, quand tu la vois, tu la vois qu'elle, son sourire satisfait au coin des lèvres, une jambe sur ton dos pour t'empêcher de bouger et toi comme un con qui te tortille au sol comme un poisson. t'avais pas mal baissé dans l'estime des autres de la salle après ce combat, et dans ton estime aussi. vénus, mars et jupiter, ils se sont juste marrés comme les chieurs qu'ils étaient, quand tu leur a dit, enfin, que t'as été obligé de leur dire. pourtant, ce sourire satisfait sur son visage, t'avais eu envie de le revoir. alors c'est pour ça que t'as continué de la chercher. tu regrettes pas, nan. loin de là. t'aurais pas eu la vue que t'as eu ce soir, si t'avais pas décidé de la faire chier. qui regretterais ça ? elle est partie s'habiller. visiblement, c'est finit, ce petit jeu sous la douche. ces provocations physiques et attrayantes, plus de sa part que de la tienne. et la voir enfiler ses sous-vêtements, ça te déplaît pas non plus. « j'ai pas la même prétention que toi à dire que je suis meilleure qu'une autre ... seuls les hommes qui en auront profité comme tu dis pourront parler pour moi. » ah, ta prétention ? tu souris, mesquin. « ma prétention est expliquée, j'ai jamais eu de mauvais retour. et les hommes... tu crois que j'en trouverais un pour me dire ce qu'il en pense, ou est-ce qu'ils sont... fictifs ? » t'hésites même à lui demander si elle a déjà partagé la couche de quelqu'un, homme ou femme. après tout, y'a pas mal de sportifs qui se consacrent uniquement à leur sport, et qui pensent pas à ce genre de trucs. des sportifs ou des étoiles montantes. voilà pourquoi t'aurais jamais pu faire carrière dans le sport ou sous les projecteurs. trop de boulot, trop de restrictions. c'est pas pour toi, ça. mais en fait, tu le dis pas, parce qu'à la fin de ta phrase, elle commençait à se mettre de la crème sur les jambes. trop de produits, les femmes elles utilisent. t'avais jamais pigé. t'avais bien vu, avec la parisienne, mais elle, ça restait pire. tu voyais bien avec ta sœur, aussi. et donc t'avais été distrait, par son jolie petit cul rebondit qui était juste en face de toi. « je vois pas de quoi tu parles ... » elle te dit, après un sourire. t'hausses vivement les sourcils, attendant mieux comme réponse. « et qui te dit que toi et moi on a la même version du terme cool ? parce que, d'après moi, il existe cent manière d'être cool dans ce genre de situation et je suis pas certaine que ce soit la tienne. » tu pousses un rapide soupire en même temps que ton sourire s'élargit. « ma définition reste la plus basique. un autre gars de la salle t'aurais sûrement sauté dessus. quand j'te dis qu'ils sont pas tous sympas comme moi... faut me croire. » naan. toi t'attends d'être dans un lit ou dans une bagnole pour sauter. ou dans des loges, ou dans une remise. nan, les douches à deux, c'est que chez toi, et c'était jamais encore arrivé. étrange à dire, mais mahina était la première nana que tu voyais à poil dans une douche, autre que vénus, quand vous étiez gosses. la championne, une première fois ?