libre (DEFI) | trop de parfum tue l'odeur.

elle aime pas le sport lo', elle déteste ça, même. elle aime pas devoir suer, elle aime pas devoir faire des efforts. mais elle est obligée, parce qu'après tout, si elle en faisait pas, elle serait grosse comme une baleine. déjà qu'elle aime pas l'eau. et puis, elle sait qu'elle est mignonne en short lâche et en brassière de sport, à faire son footing dans les rues de biarritz, au soleil comme à l'ombre, de la musique dans les oreilles. alors c'est un mal pour un bien, si on peut dire. mais c'est pas pour autant qu'elle va arrêter de se plaindre, non, de toutes manières, quand loreleï arrête de se plaindre, c'est qu'il se passe quelque chose qui l'atteint vraiment, et c'est jamais bon signe. alors se plaindre pour elle, c'est comme une confirmation qu'elle va bien. m'enfin, elle parcourt les rayons de nike, à la recherche de nouvelles baskets pour courir, en vain. elle venait d'acheter son nouvel ensemble pour l'été, un nouveau short, moins ancien que le précédent, et un haut. une nouvelle pochette pour y mettre son téléphone, aussi. mais les chaussures... elle est difficile en fringues, lo. faut du temps, avant qu'elle se décide. alors imaginez les chaussures, c'est pire. puis elle décide finalement à quitter le magasin, abandonnant l'idée de trouver ses nouvelles chaussures ici. mais en sortant et en tournant, elle finit par bousculer quelqu'un, et une odeur forte imprègne l'air. du parfum, qu'elle ne saurait pas reconnaître. lo, c'est pas une pro des parfums comme d'autres nanas, elle s'en tape, tant que ça sent bon. mais là, y'en a trop, beaucoup trop, en tout cas, pour elle. alors elle peut pas se retenir d'éternuer, sans voir la personne qui se tient devant elle, ayant fermée les yeux avec le choc de la collision. et elle lui éternue dessus. heureusement qu'elle éternue à peu près proprement, et qu'elle à plus ou moins le temps de mettre -en partie- ses mains devant son visage.  alors elle rouvre les yeux, renifle, et observe brièvement la personne devant elle. « excusez-moi. » elle grogne. elle aime pas s'excuser, lo. mais c'est la politesse, et puis elle veut pas paraître pour une dégueulasse. seulement elle peu pas s'empêcher de se plaindre, encore une fois, comme d'habitude, mais ça change pas d'elle. fidèle à elle-même, la loreleï. «mais quelle idée aussi, de mettre autant de parfum ? »